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Daniel Keller : Une voix maçonnique à Villefranche-de-Rouergue

De notre confrère Ladepeche

Villefranche-de-Rouergue, joyau de l’Aveyron classé « ville d’art et d’histoire », a accueilli une figure éminente de la Franc-maçonnerie française : Daniel Keller, ancien Grand Maître du Grand Orient de France (GODF). À l’invitation de la loge locale La Nouvelle Cordialité, cette conférence publique, était prévue pour 20h30 à la salle de la Madeleine. Un moment d’échange et de réflexion autour du thème « Le franc-maçon dans la cité ». Une occasion rare de découvrir la vision d’un homme dont l’éloquence et l’engagement ne laissent personne indifférent.

Une figure d’influence au service des valeurs maçonniques

Daniel Keller

Daniel Keller, diplômé de l’ENA (promotion Saint-Exupéry) et personnalité reconnue dans les sphères maçonniques et publiques, incarne une Franc-maçonnerie ouverte et engagée. Lors de sa précédente visite à Villefranche en 2015, il avait captivé son auditoire par sa capacité à démystifier la Franc-maçonnerie tout en mettant en lumière son rôle dans le débat sociétal. À l’époque, il avait souligné l’importance de « faire entendre une voix maçonnique » pour défendre des valeurs comme la laïcité, la fraternité et la liberté de conscience, dans un monde où les préjugés et l’antimaçonnisme persistent.

Dix ans plus tard, en 2025, cette nouvelle conférence s’est inscrit dans la même démarche d’extériorisation portée par le GODF, la plus ancienne et l’une des plus importantes obédiences maçonniques de France, avec environ 52 000 membres. L’objectif est resté inchangé : lever le voile sur les idées reçues, souvent véhiculées par le « secret » maçonnique, et montrer que la Franc-maçonnerie n’est ni une secte, ni une organisation complotiste, mais une voie initiatique au service de l’humanisme. Comme l’expliquait Lucien Ludier, membre de La Nouvelle Cordialité en 2015,

« nous voulons faire connaître nos objectifs et tordre le cou aux fantasmes ».

La Fraternité : un pilier au cœur de la cité

Maison Dardenne
Détail de la décoration de la cour.

Le choix du thème « Le Franc-maçon dans la cité » n’est pas anodin. Il reflète une question centrale en Franc-maçonnerie : comment les valeurs initiatiques, et notamment la fraternité, peuvent-elles s’incarner dans la vie quotidienne et contribuer à transformer la société ? Pour Daniel Keller, la fraternité dépasse la simple tolérance : elle est un acte réfléchi, mêlant raison, amour et courage. Cette idée résonne avec la réflexion plus large sur la fraternité comme un sentiment à la fois conservateur – préservant les liens humains fondamentaux – et révolutionnaire, capable de dépasser les divisions pour bâtir un monde plus juste.

Dans le contexte de Villefranche-de-Rouergue, ville riche de son patrimoine médiéval et de son dynamisme culturel, cette conférence a pris une dimension particulière. La loge La Nouvelle Cordialité s’inscrit dans une tradition d’ouverture, organisant régulièrement des événements publics pour dialoguer avec la société civile. En 2025, alors que les crises globales – écologiques, sociales, politiques – s’intensifient, la voix de Daniel Keller rappela que la Franc-maçonnerie, loin d’être une institution figée, est une force vive, ancrée dans des valeurs universelles. Comme il l’avait souligné en 2015, la « part de mystère » de la Franc-maçonnerie, liée à son caractère initiatique, n’empêche pas de contribuer activement aux débats de société.

Une invitation au dialogue

Arcades de l’hôpital Saint-Martial.

La conférence fut suivie d’un débat avec le public, une tradition chère au GODF, qui privilégie l’échange et la réflexion collective. Ce moment permit d’explorer des questions essentielles : comment la fraternité peut-elle répondre aux fractures d’un monde en quête de sens ? Comment les francs-maçons, en tant que citoyens, peuvent-ils incarner leurs idéaux dans la cité ? Un pot de l’amitié clôtura la soirée, fidèle à l’esprit de convivialité et de partage qui anime La Nouvelle Cordialité.

Villefranche-de-Rouergue, avec ses arcades médiévales et sa collégiale Notre-Dame, offre un cadre idéal pour cette rencontre entre tradition et modernité. En accueillant Daniel Keller, la ville réaffirme son rôle de carrefour culturel et intellectuel, où les idées humanistes trouvent un écho. Que vous soyez curieux de découvrir la franc-maçonnerie ou désireux d’approfondir votre réflexion sur la fraternité, cette soirée fut un moment d’enrichissement et d’inspiration

« La Fraternité » : une nouvelle revue pour rassembler ce qui est épars

Cette nouvelle revue, en trois éditions (anglaise, espagnole et française), s’inscrit dans une évolution naturelle qui nous amène à élargir notre champ d’intérêt purement maçonnique vers l’universalité !

C’est une revue qui se veut internationaliste avec pour ce numéro des contributions venant de francs-maçons argentins, américains, belges, grecs et français !

Des contributeurs non-maçons apportent aussi leurs pierres à cette réflexion sur la Fraternité.

Il y a tellement à dire sur ce sujet que nous avons décidé d’en faire le thème principal de cette revue trimestrielle numérique gratuite.

Cette revue est éditée par l’association Fraternité Internationale Laïque avec un esprit d’ouverture et sans aucune volonté hégémonique.

Vous pouvez la télécharger en cliquant sur ce lien !

Nous sommes ouverts à toute collaboration dans un esprit de bienveillance et de respect mutuel !

Fraternité !

Alain Bréant

rédacteur en chef

Peut on faire un paralelle entre le socialisme et la Fraternité maçonnique ?

La question d’un parallèle entre le socialisme et la fraternité maçonnique est complexe, car elle touche à des concepts distincts – un système politico-économique d’un côté, une valeur spirituelle et organisationnelle de l’autre – mais elle mérite une analyse approfondie en raison de certains points de convergence et de divergences. Voici une exploration détaillée, structurée pour examiner les similitudes, les différences, et les nuances, en s’appuyant sur les principes de la Franc-maçonnerie et les fondements du socialisme, tout en tenant compte du contexte historique et philosophique.

Définitions et principes fondamentaux

Pour établir un parallèle, il est essentiel de clarifier les termes :

Socialisme : Un courant politico-économique qui prône une organisation sociale et économique visant à réduire les inégalités, souvent par la redistribution des richesses, la propriété collective ou publique des moyens de production, et une intervention de l’État ou des collectivités pour garantir le bien-être commun. Ses formes varient, du socialisme utopique (Saint-Simon, Fourier) au marxisme, en passant par la social-démocratie moderne (comme en Suède ou en France avec le Parti socialiste).

Fraternité maçonnique : Dans la Franc-maçonnerie, la fraternité est une valeur centrale, symbolisant l’unité, la solidarité et l’entraide entre les membres (frères et, dans certaines obédiences, sœurs). Elle s’inscrit dans un cadre initiatique et philosophique, visant à promouvoir l’amélioration morale et intellectuelle des individus et, par extension, de la société, à travers des principes comme la liberté, l’égalité et la tolérance. La fraternité maçonnique se manifeste dans les loges par des rituels, des travaux collectifs et un engagement envers des idéaux humanistes.

Points de convergence : des idéaux communs ?

À première vue, le socialisme et la fraternité maçonnique partagent certaines aspirations qui permettent d’esquisser un parallèle :
a) Recherche du bien commun
Socialisme : Le socialisme vise à créer une société plus équitable, où les richesses et les opportunités sont partagées pour réduire les injustices. Par exemple, les socialistes utopiques du XIXe siècle, comme Charles Fourier, imaginaient des communautés (les phalanstères) où la coopération prédominait.

Fraternité maçonnique : La Franc-maçonnerie promeut une vision de l’humanité unie par des liens de solidarité. Dans les rituels du Grand Orient de France (GODF), la fraternité est célébrée comme un lien universel, transcendant les classes sociales. Le GODF, dans son Constitution et Règlement Général (2023), déclare : « La Franc-maçonnerie a pour but l’amélioration de l’Homme et de la société par la pratique de la fraternité. »

Parallèle : Les deux valorisent une forme de solidarité collective, où l’individu s’épanouit grâce à sa contribution au groupe, qu’il s’agisse d’une communauté socialiste ou d’une loge maçonnique.
b) Égalité et rejet des privilèges
Socialisme : Le socialisme critique les hiérarchies économiques et sociales fondées sur la propriété privée ou l’héritage. Karl Marx, dans Le Manifeste du parti communiste (1848), appelle à l’abolition des classes pour instaurer une égalité réelle.

Fraternité maçonnique : En loge, les maçons se considèrent comme égaux, indépendamment de leur statut social. Les distinctions extérieures (richesse, profession, rang) sont symboliquement laissées « à la porte du temple ». Comme le note Pierre Mollier, historien de la Franc-maçonnerie, dans La Franc-maçonnerie (2019) : « La fraternité maçonnique est une égalité vécue dans l’espace sacré de la loge, où chacun est jugé sur ses mérites humains. »

Parallèle : Les deux rejettent, du moins en théorie, les privilèges immérités et cherchent à instaurer une forme d’égalité, bien que le socialisme l’applique à l’économie et la société, tandis que la fraternité maçonnique se limite souvent à l’espace initiatique.
c) Engagement pour le progrès social
Socialisme : Historiquement, les socialistes ont porté des réformes comme le droit de vote universel, la sécurité sociale, ou l’éducation gratuite, en France sous des figures comme Jean Jaurès.

Fraternité maçonnique : Les francs-maçons, notamment dans des obédiences progressistes comme le GODF, ont soutenu des combats sociétaux (laïcité, droits des femmes, euthanasie). Henri Caillavet, maçon et sénateur, illustre cet engagement en défendant l’euthanasie et le don d’organes dans les années 1970.

Parallèle : Les deux s’inscrivent dans une démarche de progrès, cherchant à améliorer les conditions de vie par l’action collective ou la réflexion éthique.

Points de divergence : des approches et objectifs distincts

Argent maillet

Malgré ces convergences, le socialisme et la fraternité maçonnique diffèrent fondamentalement dans leurs méthodes, leurs portées, et leurs philosophies.
a) Matérialisme vs spiritualité
Socialisme : Le socialisme, surtout dans sa version marxiste, est matérialiste, analysant la société à travers les rapports économiques et les luttes de classes. Marx et Engels rejettent les approches idéalistes, voyant les idées comme des reflets des conditions matérielles.

Fraternité maçonnique : La Franc-maçonnerie, bien que diverse, repose sur une démarche spirituelle ou philosophique. La fraternité est vécue à travers des rituels symboliques, comme le « serment fraternel », et s’appuie sur des notions métaphysiques (la « chaîne d’union »). Même dans les obédiences laïques comme le GODF, la fraternité est un idéal moral, pas une politique économique. Roger Dachez, dans Histoire de la Franc-maçonnerie française (2003), écrit : « La fraternité maçonnique est une aspiration universelle, pas un programme politique. »

Différence : Le socialisme agit sur les structures matérielles (économie, lois), tandis que la fraternité maçonnique opère dans un cadre symbolique et éthique, sans viser à transformer directement l’économie.

b) Collectivisme vs individualisme
Socialisme : Le socialisme privilégie le collectif, parfois au détriment de l’individu, en prônant la propriété commune ou l’intervention étatique. Dans ses formes extrêmes (comme le stalinisme), il a pu écraser les libertés individuelles.

Fraternité maçonnique : La Franc-maçonnerie équilibre le collectif et l’individu. La fraternité unit les maçons, mais l’initiation est un chemin personnel, centré sur l’amélioration de soi. Le GODF, dans ses textes fondateurs, insiste sur la « liberté absolue de conscience », un principe incompatible avec tout collectivisme autoritaire.

Différence : Le socialisme peut tendre vers un collectivisme contraignant, tandis que la fraternité maçonnique valorise l’individu dans un cadre volontaire et fraternel.
c) Portée universelle vs cadre restreint
Socialisme : Le socialisme est un projet universel, visant à transformer la société entière, souvent par des moyens politiques (partis, syndicats, révolutions).

Fraternité maçonnique : La fraternité maçonnique est vécue dans un cadre restreint (les loges), même si elle aspire à rayonner universellement. Les maçons ne cherchent pas à imposer leurs valeurs à la société, mais à les incarner par l’exemple. Comme le souligne Alain Bauer, ancien grand maître du GODF, dans Le Crépuscule des frères (2012) : « La Franc-maçonnerie n’est pas une idéologie, mais une méthode pour penser et agir. »

Différence : Le socialisme est un projet global et militant, tandis que la fraternité maçonnique est une pratique introspective et élitiste (au sens d’une sélection par l’initiation).

Contexte historique : des liens ambigus

Historiquement, des ponts existent entre socialisme et Franc-maçonnerie, mais ils sont nuancés :

Jean Jaurès

Socialistes francs-maçons : Au XIXe et XXe siècles, des socialistes étaient maçons, comme Jules Vallès ou Jean Jaurès (bien que l’appartenance de Jaurès soit débattue). En France, le GODF a soutenu des réformes socialistes, comme la laïcité sous la IIIe République ou les droits sociaux sous le Front populaire. Henri Caillavet, maçon et sénateur radical-socialiste, incarne ce croisement, défendant des causes progressistes proches du socialisme démocratique.

Critiques mutuelles : Les socialistes marxistes, comme Lénine, rejetaient la Franc-maçonnerie, la voyant comme une organisation bourgeoise et idéaliste, incompatible avec la lutte des classes. À l’inverse, certains maçons conservateurs, notamment dans la Grande Loge de France (GLDF), se méfiaient du socialisme, perçu comme collectiviste.

Fraternité comme inspiration : La fraternité maçonnique a influencé des idéaux socialistes, notamment dans le socialisme utopique. Saint-Simon, bien que non maçon, partageait avec la maçonnerie une vision d’une société harmonieuse fondée sur la coopération, un écho de la chaîne d’union maçonnique.

Exemple concret : En 2010, le GODF a publié un communiqué soutenant une « société plus juste », évoquant des thèmes proches de la social-démocratie (accès à la santé, éducation). Cependant, il n’a jamais endossé le socialisme comme doctrine, restant fidèle à son principe de neutralité idéologique.

Limites du parallèle

Le parallèle entre socialisme et fraternité maçonnique atteint ses limites dans plusieurs domaines :

Henri Caillavet (Crédit photo : Jean-Laurent Turbet)

Finalité : Le socialisme est un projet politique et économique, tandis que la fraternité maçonnique est une valeur spirituelle et éthique, sans visée systémique. Un maçon peut être socialiste, libéral ou conservateur, tant qu’il adhère aux principes de la loge.

Moyens : Le socialisme peut recourir à la coercition (impôts, nationalisations), tandis que la fraternité maçonnique repose sur le volontariat et la persuasion.

Portée pratique : La fraternité maçonnique est vécue dans un cadre fermé (les loges), alors que le socialisme cherche à transformer la société entière. Par exemple, un maçon peut pratiquer la fraternité en aidant un frère en difficulté, sans pour autant soutenir un système socialiste.

Illustration : Lors du débat sur l’euthanasie en France (voir l’article précédent sur Caillavet), le GODF a soutenu une position progressiste, proche de certains socialistes, mais en s’appuyant sur la liberté individuelle, pas sur une logique collectiviste.

Une parabole pour réfléchir

Pour répondre à votre question en lien avec le texte précédent (« Le socialisme rend con »), on peut imaginer une parabole maçonnique équivalente :
Dans une loge, un vénérable maître propose de « moyenner » les efforts de tous les frères : chacun recevra les mêmes honneurs, qu’il participe activement ou non. Rapidement, les plus assidus se démotivent, et les moins engagés profitent du système. La loge périclite, montrant que la fraternité nécessite un équilibre entre effort individuel et solidarité collective.

Burn out, Dépression, Emotion, Souffrance
Dépression

Cette parabole, comme celle du professeur, est simpliste et ne reflète pas la réalité complexe de la Franc-maçonnerie ou du socialisme. Elle illustre toutefois une tension : la fraternité maçonnique, comme le socialisme, doit concilier l’individu et le collectif, mais elle le fait dans un cadre symbolique, pas économique.

Un parallèle entre le socialisme et la fraternité maçonnique est possible dans la mesure où les deux partagent des idéaux de solidarité, d’égalité, et de progrès social. Les deux visent, à leur manière, une société plus juste, et des figures comme Henri Caillavet montrent des ponts historiques entre ces courants. Cependant, leurs approches divergent radicalement : le socialisme est un projet matériel et politique, souvent collectiviste, tandis que la fraternité maçonnique est une valeur spirituelle et individuelle, vécue dans un cadre restreint.

Le parallèle est donc limité par leurs finalités et leurs méthodes. La fraternité maçonnique peut inspirer des idées socialistes (comme elle a influencé le socialisme utopique), mais elle reste neutre idéologiquement, accueillant des maçons de toutes sensibilités. En revanche, le socialisme, dans ses formes les plus marquées, peut entrer en tension avec la liberté individuelle prônée par la maçonnerie.

Réflexion finale : Comme le dit un proverbe maçonnique, « la fraternité est une chaîne qui unit sans entraver ». Le socialisme, lui, peut parfois entraver au nom de l’unité, ce qui marque une différence fondamentale. Si vous souhaitez approfondir un aspect (par exemple, les maçons socialistes ou la fraternité dans une obédience spécifique), n’hésitez pas à préciser !

Références

  • Marx, K., & Engels, F., Le Manifeste du parti communiste, 1848.
  • Mollier, P., La Franc-maçonnerie, PUF, 2019.
  • Dachez, R., Histoire de la Franc-maçonnerie française, PUF, 2003.
  • Bauer, A., Le Crépuscule des frères, JC Lattès, 2012.
  • GODF, Constitution et Règlement Général, 2023.
  • Communiqués du GODF, 2010 et 2023.
  • Hilson, M., The Nordic Model, Reaktion Books, 2008 (pour le contexte social-démocrate).

12/06/25 à la GLNF : Conférence sur les rapports entre l’Église catholique et la Franc-maçonnerie

Jeudi 12 Juin prochain, la Grande Loge Nationale Française organise, dans le cadre des Conférences publiques Villard de Honnecourt, une soirée de recherche et d’échange sur le thème :

« Les rapports entre l’Église catholique et la Franc-Maçonnerie. La Loge et l’Autel ».

Celle-ci aura lieu à la Maison des Maçons, 12 rue Christine de Pisan à Paris 17 (métro : Pont Cardinet).

Le conférencier sera Michael Heinrich Weininger, auteur de l’ouvrage La Loge et l’Autel, traduit et adapté par Gérard Icart et édité aux Editions de l’Art Royal.
Michael Heinrich Weninger, autrichien, est ancien diplomate, spécialiste de l’étude du dialogue entre les Églises, les religions, les athées, les agnostiques et de nombreuses communautés de croyances, dont la Franc-Maçonnerie.

Inscriptions :

https://www.glnf.fr/evenement/index.php?id=10439
Entrée libre sous réserve des places disponibles.

Les hauts grades salomoniens

Ces hauts grades comportent les degrés du 4ème au 12ème

Certains lecteurs ont apprécié la légèreté humoristique des propos publiés le 14 avril 2025 dans un article de notre journal. Nous poursuivons aujourd’hui en transformant les degrés salomoniens (4 à 12) en une série de mini-scènes qui n’a d’autre but que de vous faire sourire.


Le 4ème degré (Maître Secret) : Le deuil, mais avec style

Bienvenue au 4ème degré, le premier des « degrés de perfection » ! C’est un peu comme arriver à une soirée où tout le monde est en noir, pleurnichant autour d’une playlist déprimante. La loge est décorée de tentures noires avec des larmes blanches – on dirait une déco gothique sponsorisée par un magasin de mouchoirs. Le Maître Secret, un Lévite, a enfin un pass VIP pour l’intérieur du Temple, juste devant le Saint des saints. Classe, non ?

On parle beaucoup du « Devoir » ici, avec un grand D. C’est un peu comme une liste de corvées interminables, mais version spirituelle. Et qui brille dans ce décor ? Adonhiram, l’ami d’Hiram, un genre de chef de chantier qui bossait déjà sur le Temple avant que le grand Hiram ne débarque avec ses gros sabots. Courage, le chemin est long, mais le Maître Secret a déjà une couronne… en plastique, mais ça compte !

Le 5ème degré (Maître Parfait) : Des funérailles cinq étoiles

Le roi Salomon, en mode organisateur d’événements, décide qu’il faut une cérémonie d’adieu pour Hiram digne d’un festival. Le 5ème degré, c’est l’art de planifier des obsèques parfaites, avec zéro faux pas. Les erreurs du passé ? Oubliées ! On casse les chaînes du vice, et on passe à autre chose.

Le Maître Parfait, c’est un peu un geek de la géométrie : il maîtrise le cercle, la quadrature, et probablement aussi comment aligner les chaises pour un banquet céleste. Esprit et matière ? Il les marie mieux qu’un wedding planner. La loge est tendue de vert – couleur de l’espoir, de l’acacia, et d’un vague souvenir de salade. Adoniram, alias le Trois Fois Respectable Maître, supervise tout ça avec un clipboard et une attitude de boss.

Le 6ème degré (Secrétaire intime) : L’incident de la porte

Johaben, le chouchou de Salomon, se retrouve dans une situation gênante : il écoute aux portes comme un ado curieux. Hiram de Tyr, le roi un peu bourru, pique une crise et veut lui faire passer un sale quart d’heure. Heureusement, Salomon, en mode diplomate, calme le jeu et nomme Johaben Secrétaire intime. C’est comme être promu après avoir été pris en flagrant délit de commérage.

Ici, Hiram de Tyr représente la matière (le côté « j’aime les burgers »), et Salomon, l’esprit (le côté « je médite en buvant du thé »). Johaben, lui, est le médiateur, un peu comme un pote qui réconcilie tout le monde à la fin d’une dispute. La loge ? Toujours en mode noir et larmes blanches, parce que visiblement, ils n’ont pas encore trouvé le budget pour des rideaux plus joyeux.

Le 7ème degré (Prévôt et Juge) : La justice, mais en rouge

Salomon, fatigué des chamailleries entre ouvriers, décide de mettre de l’ordre en nommant des Prévôts et Juges. Adoniram, encore lui, devient le chef de cette brigade de la justice. Johaben, quant à lui, gagne un ticket pour le Saint des saints (le coin le plus exclusif du Temple) et une clé d’or ultra classe, qui ouvre… un coffre mystère, mais pas tout de suite ! D’abord, il doit apprendre à être juste, à examiner sa conscience, et à ne pas confondre « bien » et « binge-watching » (regarder à la suite plusieurs épisodes d’une même série télévisée).

La loge passe au rouge, pour rappeler le sang d’Hiram et l’énergie des maîtres qui bossent dur. C’est un peu comme une salle de gym spirituelle, mais sans les smoothies protéinés.

Le 8èmedegré (Intendant des Bâtiments) : Cinq chefs pour un temple

Salomon et ses conseillers décident de nommer cinq Intendants des bâtiments, chacun responsable d’un style d’architecture. Johaben, fidèle au poste, est de la partie. Leur mission ? Construire le Saint des saints, le temple intérieur, un endroit si parfait qu’il pourrait accueillir un concert de harpes célestes.

La loge reste rouge, parce que visiblement, ils adorent cette vibe passionnée. C’est un degré où on planifie, on organise, et on rêve d’un temple intérieur si cool qu’il ferait pâlir d’envie n’importe quel architecte d’intérieur.

Le 9ème degré (Maître Élu des Neuf) : Vengeance dans une caverne

On entre dans les « grades de vengeance », et ça devient intense ! Un inconnu balance à Salomon l’adresse d’un des assassins d’Hiram, planqué dans une caverne. Neuf maîtres, dont Johaben, sont tirés au sort pour jouer aux chasseurs de primes. Johaben, un peu trop zélé, sprinte devant tout le monde, trouve le méchant, le neutralise, lui coupe la tête, et… prend une gorgée à la fontaine, parce qu’il faut bien s’hydrater après tant d’efforts.

De retour à Jérusalem, Salomon est furax : « Johaben, t’es pas dans un film d’action ! » Il veut le punir, mais les autres élus se mettent à genoux pour le sauver. La caverne, c’est un peu comme plonger dans les recoins sombres de son âme – mais avec plus de sueur et moins de Wi-Fi. La salle de Salomon est noire avec des flammes rouges, pour une ambiance « tribunal dramatique ».

Le 10ème degré (Illustre Élu des Quinze) : La vengeance, épisode 2

Salomon apprend que les deux derniers assassins se planquent au pays de Gath. Cette fois, il envoie une équipe de quinze, dont les neuf de la dernière mission plus six nouveaux. Les méchants sont capturés, ramenés, et subissent un sort digne d’un soap opéra antique : supplices, décapitation, et leurs corps jetés par-dessus les murailles. C’est un peu plus calme que le 9ème degré, comme si l’équipe avait pris des cours de gestion de la colère.

La décapitation, c’est la métaphore pour dire adieu aux pensées toxiques. La loge est noire, avec des larmes rouges et blanches, parce qu’ils n’ont toujours pas trouvé de décorateur plus optimiste.

Le 11ème degré (Sublime Chevalier Élu) : Les héros en armure

Dernier round des grades de vengeance ! La justice est rendue, et Salomon décide de récompenser ses justiciers. Douze d’entre eux, tirés au sort, deviennent des Sublimes Chevaliers, surnommés Emerek. Leur job ? Superviser les travaux du Temple comme des chefs de projet ultra zélés. Ils sont vertueux, charitables, et probablement très bons à faire des PowerPoint sur l’avancement des chantiers.

La loge est noire avec des cœurs enflammés – romantique, mais version médiévale. C’est l’heure de briller, de montrer qu’on est un chevalier digne d’un conte… ou au moins d’un bon barbecue entre collègues.

Le 12ème degré (Grand Maître Architecte) : Les génies du compas

Les travaux du Temple reprennent, et on a besoin de cracks pour remplacer Hiram. Les Grands Maîtres Architectes sont des pros de la géométrie, capables de résoudre des équations tout en jonglant avec un étui de mathématiques. Salomon ouvre même une école d’architecture, parce qu’il croit dur comme fer en l’éducation continue.

La loge passe au blanc avec des flammes rouges, pour une ambiance « je suis un génie, mais je reste passionné ». C’est le moment de construire, de créer, et peut-être de rêver à un Temple si parfait qu’il aurait sa propre page Instagram.

Mais si vous voulez garder tout le sérieux au texte n’hésitez pas à consulter le résumé des degrés de perfection au REAA (Rite Écossais Ancien et Accepté)

14-15 Juin à la GLDF : Salon du Livre et de la Culture au souffle initiatique

Les 14 et 15 juin 2025, l’Hôtel de la Grande Loge de France, situé au 8, rue Louis Puteaux, Paris 17e (Métro Rome), ouvrira largement ses portes pour accueillir une nouvelle édition du Salon du Livre et de la Culture, rendez-vous incontournable au carrefour des lettres, de la spiritualité et de la démarche initiatique.

L’entrée est libre Et la pensée y sera grande ouverte.

Un rendez-vous au croisement des symboles, de la mémoire et des engagements

Au fil des allées, dans la grande Librairie du 8, sur les stands des éditeurs, dans la crypte, avec les auteurs en dédicace ou au cœur des Temples vibrants d’histoire, se croiseront chercheurs, écrivains, artistes, lecteurs et Francs-Maçons de toutes Obédiences. La culture s’y fait vivante, incarnée, dialoguée.

Deux journées ponctuées de conférences, de tables rondes, de signatures et de moments musicaux, dont un concert de jazz dans le Grand Temple Pierre Brossolette, sans oublier la remise du Prix littéraire de la Grande Loge de France.

Venez découvrir, dans la crypte, les éditeurs et les auteurs du monde maçonnique. Venez également découvrir le nouveau Musée de la Grande Loge de France, récemment inauguré : un espace consacré à la transmission, à l’histoire, à l’art symbolique et aux archives vivantes de l’Ordre. Ce musée, en passe d’être labellisé Musée de France, inscrit pleinement la Franc-Maçonnerie dans le paysage culturel national.

Un Hôtel maçonnique au cœur d’un ancien couvent

Situé dans le quartier des Batignolles, la rue Louis Puteaux est ouverte en 1840. À son numéro 8 s’élève un ancien couvent franciscain, dont la mission première était d’aider les plus démunis. La crypte, construite sur une source antique aujourd’hui tarie, portait déjà dans ses fondations un souffle de mémoire.

En 1894, les franciscains inaugurent une nouvelle chapelle, achevée en 1896. Mais c’est en 1910 que la Grande Loge de France investit les lieux. L’ancienne chapelle devient le Grand Temple, tandis que son volume est scindé pour donner naissance à un second espace rituel : le Temple Franklin D. Roosevelt, du nom du Président américain Franc-maçon. La crypte, tour à tour salle de bal, piste de patinage, cinéma pionnier, deviendra dans les années 1930 un Temple maçonnique, désormais restauré pour accueillir conférences, librairie et expositions lors du Salon.

Liliane-Mirville – Grande Maîtresse de la GLFF (Crédit photo : Journal Le Télégrame)

L’histoire de la Grande Loge de France, dont le nom fut porté une première fois de 1738 à 1773, prend sa forme actuelle en 1894, date de sa refondation. Elle est aujourd’hui la première Obédience française fidèle à la tradition du Rite Écossais Ancien et Accepté.

Des figures fortes pour éclairer les sentiers de l’imaginaire

L’auteur Jacques Ravenne en pleine réflexion lors d’une table ronde

Parmi les invités d’honneur :
– Christophe Bourseiller,
intellectuel inclassable, historien, homme de théâtre et de radio, initié à la GLNF en 1984 puis membre de la GLDF depuis 1990 ;
– Jacques Ravenne et Éric Giacometti,
créateurs d’Antoine Marcas, célèbrent vingt ans de compagnonnage littéraire en publiant, pour la première fois séparément, deux romans initiatiques : Les Ressuscités pour Jacques Ravenne, Les Éveillées pour Éric Giacometti ;
– Jean Mouttapa,
éditeur spirituel majeur en France, artisan du dialogue interreligieux et de la mémoire partagée ;
– Liliane Mirville, Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, récemment reconduite.

Eric Giacometti

Le Salon sera aussi l’occasion d’explorer, au fil des rencontres et des conférences, ce que le livre et la culture peuvent offrir de plus précieux : des passerelles entre ombre et lumière, des chemins de transformation nourris par les fictions, les quêtes de sens, les mémoires partagées et les renaissances intérieures.

Un Salon ouvert à tous

Le samedi matin, le public sera accueilli par le Très Respectable Frère Dominique Losay, Premier Grand Maître Adjoint et Délégué du Grand Maître à la Culture, figure incontournable du paysage culturel de la GLDF.
L’ensemble du Salon est animé par Yonnel Ghernaouti, écrivain, chroniqueur littéraire et conseiller littéraire pour de nombreux salons maçonniques en France et en Europe.

Une pensée maçonnique vivante

Les publications des Éditions de la Grande Loge de France seront pleinement mises à l’honneur, avec en tête de proue la revue Points de Vue Initiatiques (PVI), dirigée par son rédacteur en chef Olivier Balaine. Revue de référence de la GLDF depuis 1965, PVI poursuit l’héritage des Cahiers de la Grande Loge et des bulletins d’avant-guerre, en réunissant les meilleurs textes contemporains sur l’initiation, le symbolisme, la spiritualité, l’histoire et la philosophie maçonnique.

Dans un langage clair, accessible et exigeant, PVI explore les grandes traditions initiatiques tout en dialoguant avec les questionnements contemporains : transmission, quête intérieure, ouverture aux autres courants spirituels. Elle s’adresse à la fois aux Francs-Maçons et aux profanes en recherche, dans un esprit d’élévation et de partage.

Max Aubrun, président délégué au Musée – Archives – Bibliothèque (MAB), sera également présent durant tout le Salon. Artisan de la mémoire vivante de l’Ordre, il veille à la préservation et à la valorisation du patrimoine culturel de la Grande Loge de France. À travers ses travaux et son engagement, il incarne cette passerelle précieuse entre l’Histoire, les archives, les objets rituels et le souffle de la pensée vivante.

Entre les colonnes d’un Temple devenu livre, le Salon du Livre et de la Culture 2025 sera bien plus qu’un événement, mais une célébration de l’initiation comme éveil, une Fraternité incarnée par la culture.

Paris retrouve son Salon du Livre et de la Culture maçonnique !
Un lieu, une Obédience, un Rite. Mais surtout, un rendez-vous de sens, de symboles et d’espérance.

450.fm reviendra bien évidemment sur cet événement majeur de la culture maçonnique, à l’approche des 14 & 15 juin prochains, et sera présent sur place pour vous faire vivre les temps forts de ce Salon du Livre et de la Culture, au cœur même de l’Hôtel de la Grande Loge de France.

La Fraternité maçonnique

On définit toujours un être, une chose, une action, un sentiment en faisant référence à un autre être, à une autre chose, une autre action, ou un autre sentiment. Et l’on procède alors : soit par analogie, soit par opposition. Avant de vous parler de la Fraternité Universelle maçonnique je vous propose de nous frayer un chemin vers la définition de la Fraternité en faisant au passage la distinction entre :

L’AMITIÉ

Se retrouver ensemble dans un même but

Quand on parle de l’amitié, on se souvient vite des très belles pages que MONTAIGNE a écrites, inspirées par l’amitié profonde qui le liait à Etienne de la BOETIE. Cette amitié était plus proche de ce qu’est — ou ce que doit être — la FRATERNITE des Francs-Maçons que des amitiés communes d’aujourd’hui.

L’amitié, de nos jours, est plus en surface et plus fortuite. L’occasion l’a créée, l’intérêt peut-être ; le temps peut l’estomper ou la faire disparaître… Elle est pratique, légère, mondaine souvent, sincère et solide parfois… Tous comptes faits, elle s’engage à peine et le cœur se donne encore moins. L’amitié peut être déçue, c’est-à-dire, si elle a l’espoir d’être payée en retour. Et là, vraiment, que de déceptions

Ne faisons surtout pas un tableau pessimiste de l’amitié — c’est quand même une chose bien douce —, insistons seulement sur sa fragilité, son instabilité… et l’amertume qu’il arrive qu’elle laisse…

LA CHARITÉ

La charité est une notion infiniment attachante… qui peut toutefois devenir assez vite odieuse en fonction de certaines motivations. Attachante, la Charité l’est à coup sûr quand elle est un simple et merveilleux don de soi : quand, spontanément, elle atteste sa Foi, en un Dieu ou dans les Hommes. Oui, la Charité est attachante quand, au milieu des barbelés de la vie moderne, l’Homme renonce à son égoïsme et fait une large trouée afin d’être bon toujours, en dépit de tout : d’être secourable avec ceux qui en ont besoin, tous ceux qui en ont besoin.

C’est cette filiation morale — d’ailleurs souvent d’origine chrétienne — à la notion du Devoir qui distingue cette charité — pourtant ô combien attachante — de la Fraternité.

Nous avons dit aussi : parfois odieuse en fonction de certaines motivations.

Sire, on en a gros!

Il existe une sorte de Charité qui n’est pas un acte obligatoirement pur, un acte ne relevant pas de ces « raisons du cœur « dont parle PASCAL et la bienveillance envers son prochain n’est pas toujours altruiste. On cherche parfois son semblable… mais surtout pour y trouver sa propre récompense ! »

L’odieux réside alors dans une sorte de comptabilité des actes généreux.

Nous avons indiqué tout à l’heure l’extraordinaire acte de Foi que pouvait être la Charité : souvenons-nous à présent de ce salubre bouleversement dans la Chrétienté causé par la Réforme qui mettait justement au pilori cette comptabilité avec Dieu des actes généreux. — « J’ai fait ça, alors, Seigneur, tu me dois ça. »

C’est là que cette prétendue Charité, celle qui vise un salaire, devient vite odieuse.

De même, encore, lorsqu’elle s’adresse à ceux-ci et jamais à ceux-là, opère en de telles circonstances et pas en telles autres, avec une limite plus ou moins serrée. Elle se trouve alors de mauvaises plutôt que de bonnes raisons… pour justifier ces discriminations.

Mais au moins la Charité joyeuse, la vraie, même si elle procède d’une obligation morale ou spirituelle, est incontestablement imprégnée de Fraternité.

LA SOLIDARITÉ

La Solidarité, elle, est un fait social et non moral. C’est un sentiment en plusieurs dimensions qui nous lie à la fois aux Hommes, au Cosmos, à la Cité, au Créateur aussi, que nous désignons sous le nom de Grand Architecte de l’Univers.

« L’Ame est fille de la Cité », disait le philosophe. Imaginons une seconde la Cité détruite : que subsisterait-il de notre âme et pendant combien de temps ? Comment nos facultés s’exprimeraient-elles, nos virtualités se révèleraient-elles ? Comment notre esprit pourrait-il s’épanouir ? Qu’adviendrait-il des générations suivantes ?

Nous devons donc — pour une large part, et notamment à nos semblables — d’être ce que nous sommes, de valoir ce que nous valons.

Mais si la Fraternité inclut la Solidarité, celle-ci n’implique pas nécessairement la Fraternité.

LA FRATERNITE

Alors, maintenant, voyons : la Fraternité, la Fraternité tout court, qu’est-ce ?

Dans l’Antiquité, la Fraternité était considérée comme le sentiment le plus noble, le plus élevé. Même avant la Sagesse. Contrairement à l’amour, aux affections ou aux obligations morales, la Fraternité s’établit par une décision de volonté personnelle. Contrairement encore, la Fraternité n’inclut aucune passion, aucun sentiment de possession ou de domination.

La Fraternité, c’est un souffle heureux qui fouette le coeur autant que la Raison ! Un « souffle » dégagé de toute autre notion de bien et de mal ; de droit, de devoir ; de comptabilité, de salaire en retour ; d’humeur versatile…

La FRATERNITE,

• c’est quand le Moi pense à l’Autre,
• quand ce Moi ne pense plus Moi, mais l’Autre,
• quand penser à Soi, c’est d’abord penser à l’Autre.

Voilà donc pourquoi, aussi : tout commence et se poursuit par l’Autre.

L’Homme social n’est heureux que lorsqu’il peut être librement, pleine ment, également un homme parmi les autres hommes, un homme avec les autres hommes.

C’est cela la FRATERNITE HUMAINE : et c’est sans doute pour la trouver plus vite, en la construisant de toutes pièces, de leurs propres mains et de leurs propres coeurs que des profanes ont voulu, un jour, devenir Francs- Maçons !…

LA FRATERNITE UNIVERSELLE MAÇONNIQUE

« ETRE » est toujours plus que « CONNAITRE » et « AGIR » est toujours plus que « PENSER »..

Alors la Fraternité Maçonnique, telle que nous la concevons à la Grande Loge de France, c’est une façon non seulement de démontrer sa foi en l’homme, mais de la rendre agissante et de la concrétiser.

La Fraternité Maçonnique, ce n’est plus un sentiment, plus une attitude, ni même un réflexe, c’est une action permanente, après un choix fait une fois pour toutes.

… Et choisir d’aimer, n’est-ce pas après tout faire le plus beau des choix ?…

Bien sûr, dans le monde profane, il y a de très réels et sincères élans de fraternité — plusieurs religions, notamment, en donnent de magnifiques exemples — hélas ! Bon nombre de ces élans semblent se briser contre un mur. Oh ! pas toujours un mur d’égoïsme ou d’indifférence, mais un mur que n’a pas équilibré l’harmonie la plus parfaite… Fait des hommes, des institutions ou des circonstances ?…

La grande équivoque, c’est que la Fraternité profane, sauf peut-être dans certains cas particuliers de vie communautaire, ne va pas jusqu’au bout d’elle- même, ne sait pas refuser les étroitesses doctrinaires et se contente souvent d’une vie côte à côte, d’une fraternité de côtoiement I

Alors que le Franc-Maçon, lui, comprend que la véritable joie fraternelle c’est de vivre non pas côte à côte, mais avec, de vivre ensemble ; d’être soi, certes, mais de vivre en pensant aux autres, en construisant sa vie en fonction de celle des autres, de chercher sa vérité en retrouvant celle des autres…

Mais penser aux autres, signifie-t-il : « s’oublier soi-même » ?

Ne craignons pas de le dire : « s’oublier soi-même » ne serait pas maçon- nique. puis, non :

• si l’on n’est pas d’abord redescendu en soi,
• si l’on ne s’est pas : cherché soi-même, « apprécié » au sens propre du terme et, finalement, maîtrisé, comment pourrait-on alors s’approcher des autres ?

La Fraternité Maçonnique suppose donc qu’on ait établi ou qu’on cherche à établir :

• la paix et l’équilibre en soi,
• le gouvernement de soi-même.

C’était déjà l’une des grandes attentes de SOCRATE : que l’autre soit son semblable par le gouvernement de soi. Et c’est d’ailleurs en cela que l’Autre est égal à Soi.

Et c’est ce qui fait la précieuse originalité de la Fraternité ‘Maçonnique, une Fraternité en quelque sorte régénérée, revigorée, respiritualisée :

• non seulement connaître, mais être certain — sans arrière-pensée — de son environnement,
• savoir que d’autres Frères sont là, non seulement autour de soi, mais sur toute la terre : qui ont une existence propre, marchent librement, font des efforts joyeux, construisent patiemment dans le même sens, pour le même Temple.

Alors tout est possible. Possible de croire et faire confiance, possible d’entreprendre et de prolonger, possible d’être soi… et d’aimer les autres, en même temps, possible de tout dire et de tout écouter…

La Fraternité maçonnique, c’est un pacte contre l’égoïsme, l’indifférence, l’incompréhension, c’est un pacte de foi et d’espérance déjà sur la terre : en soi et dans les autres, en l’humanité tout entière, en la paix et la vie, c’est aussi un pacte de disponibilité permanente, d’inspiration et d’action toujours prêtes à intervenir.

En fait, la Fraternité maçonnique : l’Homme, son frère, dans sa personnalité, son égalité et c’est vouloir, soi, vivre avec comme tel.

Nous sommes nos propres héros, « nos héros réciproques » puisque nous croyons en nous-mêmes et que notre Fraternité l’atteste.

C’est ALAIN qui fait dire quelque part à son « Misanthrope » : « Ce n’est pas que je méprise les hommes, mais, plutôt, que j’en cherche et que je ne trouve guère…

Ici, en Maçonnerie, les Hommes ont retrouvé les Hommes. Ce n’est pas qu’ils soient tous semblables. Chercher son semblable ne signifie pas que l’Autre soit semblable à soi ! Au contraire, comme l’écrivait Paul VALERY : « Nous nous enrichissons de nos mutuelles différences », mais chacun est soi, exprimé, réalisé ou en passe de l’être.

Oui, c’est en Maçonnerie que des hommes sont devenus des Hommes et, dans la Lumière, ont retrouvé d’autres Hommes, c’est là, dans cette prise de conscience, qu’est le fondement de la solidarité qui lie les Francs-Maçons, cette solidarité, partie intégrante et ciment de la Fraternité Maçonnique.

Comment être comblé davantage, au moins sur cette terre, que par cette Fraternité chaleureuse dont les Francs- Maçons donnent l’exemple ?

Des hommes sont là, de leur propre gré, qui cherche ensemble la Lumière et avancent dans la voie de l’Initiation.

Pour la première fois ces hommes sont réellement libres avec d’autres hommes libres. Ils peuvent parler : ils sont écoutés. Ils peuvent parler : ils ne seront ni jugés, ni condamnés, ni offensés, ni humiliés. Le réflexe sera de vouloir les comprendre. Tout cela parce qu’ils auront décidé, une fois pour toutes, de s’aimer fraternelle ment. Et c’est dans l’usage qu’ils feront de cet amour et de cette liberté qu’ils montreront qu’ils sont vraiment des Francs-Maçons.

C’est la ressemblance de nos aspirations et de nos mœurs qui constitue notre lien à la fois le plus doux et le plus indestructible. Rien ne peut nous offrir de plus grande sécurité.

En d’autres termes encore, la véritable attitude fraternelle ne consiste- t-elle pas à être soi-même, en toute simplicité, avec d’autres hommes, devenus Maçons, qui ne demandent également qu’à être eux-mêmes, en toute simplicité ?

L’un des grands bonheurs du Maçon, c’est justement la saveur de cette fraternité fondamentale dont il sait exprimer et faire jaillir toute la rareté. C’est comme un chant qui aurait choisi volontairement sa propre musique et qui courrait sur des notes joyeuses vers la grande Lumière.

Le tableau de la Fraternité Maçonnique que nous venons d’esquisser est-il une représentation idéale, trop chargée d’illusions ? ‘Comment pourrait-on parler « d’illusions » quand nous, les Maçons, avons le cœur gonflé d’espoir parce que nous croyons en la perfectibilité de l’homme ?

La Maçonnerie n’a pas le privilège de la Fraternité, la Grande Loge Nationale des Rites Maçonniques non plus. Il existe des œuvres ou des sociétés, laïques et religieuses, d’une communion et d’un dévouement exceptionnels —. Mais nous donnons l’un des plus chaleureux exemples que beaucoup nous envient… sans d’ailleurs le comprendre.

Nous ne voulons rien gâcher de la vie, ni pour nous-mêmes, ni pour les autres : nous voulons vivre au maximum des possibilités de la vie. En paix avec nous, joyeux avec les autres. Voilà pourquoi nous nous aimons.

Répétons-le : notre Fraternité ‘Maçonnique n’est pas qu’une attitude, de bonheur de vivre ; c’est surtout une volonté : de bonheur d’agir…

C’est ainsi que la Fraternité est la clef de voûte de notre vie maçonnique, donc de notre Temple.

« Mes amis, il n’y a que des amis » disait le philosophe…

Parce que nous sommes Francs-Maçons, nous dirons :

« MES FRERES, IL N’Y A QUE DES FRERES »… pour tous ceux qui le veulent vraiment.

La violence des rituels maçonniques

N.D.L.R. :L’Université maçonnique a organisé, ce samedi 22 mai 2025 de 10 h à 12 h, en distanciel, via un webinaire Zoom, sa conférence mensuelle, ouverte sur inscription libre aux membres de toutes obédiences et de tous grades, sur le thème de la violence. Cette matinée proposée en ligne a remporté un grand succès d’audience, tant la question débattue semble occuper l’esprit de nos contemporains.

Avant de susciter de très larges échanges, le public a successivement entendu Hervé Coantic, commandant divisionnaire de police (er), sur le sujet suivant : « De l’usage légal de la force à la violence légitime », et Jean-Robert Daumas, ès qualités de membre de la Grande Loge de France pratiquant le Rite Écossais Ancien et Accepté, sur : « La violence des rituels maçonniques ».

La première conférence analysant le recours à la force par les services de police et de gendarmerie  du point de vue du droit et ce, sans aucun caractère narratif, présentait un strict intérêt descriptif, au demeurant, dépourvu de tout lien avec la franc-maçonnerie ; la seconde, prononcée par un intervenant qui se trouve être également président de l’Université maçonnique, en se focalisant sur la fonction de la violence dans le processus initiatique, développait une réflexion entièrement reliée à nos pratiques. C’est pourquoi nous avons demandé à l’auteur de cette dernière de bien vouloir nous en confier la publication. Nous l’en remercions.

Avec l’intervention de notre frère Hervé nous avons évoqué le thème de la violence dans les rapports de pouvoir profane. J’ai trouvé intéressant d’avoir le point de vue d’un pratiquant ou au moins d’un connaisseur de la notion de violence légitime et de son monopole accordé à la puissance publique. Pour être franc, et sans vous raconter ma vie, j’ai été aussi parfois un pratiquant de cette violence d’état comme tous ceux qui ont servi sous les drapeaux dans des opérations militaires extérieurs. J’ai été amené à m’interroger sur les limites de cette violence légitime et à partir de quel moment nous étions dans un abus de violence légitime.

Et à quel moment, le libre arbitre que nous autres maçons revendiquons comme un fondement de notre démarche, nous dicte de tempérer cette violence légitime dont les militaires ne sont pas les instigateurs, mais les exécutants des politiques qui nous dirigent. Exécutant fidèles, mais pas obligatoirement serviles.

Comme le dit une de nos sentences du REAA « j’ai appris à être obéissant et à rester fidèle… ». Chaque fois que j’entends cette sentence, je me rajoute intérieurement ce petit supplément « … en ce qu’on ne nous commandera rien de contraire à l’honneur ».
Mais la réflexion que je vais vous proposer concerne la violence contenue dans nos rituels maçonniques. J’en profite pour préciser que mon propos s’appuiera sur ma pratique du REAA tel qu’il est pratiqué dans mon obédience la GLDF.

Il peut sembler paradoxal que la Franc-maçonnerie dont les finalités d’actions sur soi et sur le monde sont empreintes de bienveillance, de tolérance et d’amour, ait recours à de la violence symbolique. Pourquoi trouve-t-on tant de violence dans nos rituels ?
En prenant deux exemples différents, je vais essayer de décrire cette violence et de justifier le sens qu’il faut lui donner.

D’abord l’entrée en maçonnerie du profane où ce malheureux impétrant est soumis à de nombreux sévices. Car ce passage de l’état de profane à celui d’initié est tout sauf un long fleuve tranquille !

Il est d’abord soumis à des enquêtes. Même s’il constate que ses enquêteurs ne sont pas des émules de Torquemada, il est amené à se dévoiler et à répondre à des questions que l’on vous pose rarement autour de la machine à café de son entreprise.
Il a beau ne pas se sentir suspect de la moindre turpitude, il est amené à se dévoiler et exposer une part de son intimité, ce qui peut être ressenti comme une intrusion dérangeante.

Puis le passage sous le bandeau ! On aura beau lui dire qu’il est devant une assemblée fraternelle, que nous sommes simplement là pour mieux le connaitre, cette étape est souvent perçue comme une épreuve.

Puis l’attente dans le Cabinet de réflexion qui ressemble plus à un cachot ou un tombeau qu’a une salle d’attente profane. Tout y est inquiétant : les objets, les symboles, et jusqu’à la rédaction de son testament philosophique. Heureusement il y a le mot « philosophique » qui lui signifiera qu’il ne s’agit pas de sa mort physique qui est envisagée mais qu’il s’agit quand même d’une certaine forme de mort !

Mais la suite de la cérémonie d’initiation ne sera pas vraiment paisible. Dès le début il sera malmené. Il devra déambuler sur les objets étranges, soumis à des bruits bizarres, accablé de sentences dont certaines peuvent être inquiétantes… comme le fait d’avoir « la langue arrachée ou la gorge coupée ».

On peut se demander pourquoi tant de violence rituélique. Il faut pour cela revenir à la définition de ce qu’est un processus d’initiation dans toute tradition profane ou sacrée.

Trois étapes distinctes : le préliminaire, le liminaire et le post liminaire.
Le préliminaire consiste à sortir l’impétrant de son environnement habituel pour le placer dans une situation inhabituelle.

Ce sera le cachot noir et sinistre pour le jeune écuyer qui va subir l’initiation chevaleresque.
Ce sera une nuit dans une jungle hostile avec serpents et animaux sauvages pour les initiations tribales africaines.

Ensuite vient le liminaire où l’impétrant sera confronté à des épreuves physiques ou symboliques.

A titre d’exemple, le jeune écuyer devra démonter ses capacités de combattant avec les épreuves suivantes :
• La quintaine : Il doit frapper une cible pivotante (souvent un mannequin armé) tout en restant en selle.
• Combat à l’épée ou à la lance (en bois) : Duels supervisés pour tester sa technique, sa discipline et sa maîtrise de soi.
• Tournois d’entraînement : Parfois organisés pour les jeunes nobles, ces tournois simulent des joutes ou mêlées avec des armes émoussées.
Enfin le post-liminaire : l’impétrant ayant triomphé des épreuves symboliques ou physiques il aura droit à intégrer le groupe et son arrivée sera fêtée.
Pour l’initiation tribale ce sera le passage à l’état d’adulte.
Pour l’initiation chevaleresque ce sera le passage au grade de Chevalier
Pour l’initiation maçonnique ce sera le passage du profane à l’initié.
Dans toutes ces épreuves, la violence a un rôle performatif. Elle est le passage nécessaire et le chemin qui conduira à la naissance ou à la renaissance de l’impétrant dans une vie nouvelle, profane ou sacrée.

Je vais maintenant évoquer un autre moment de violence symbolique en maçonnerie.
Je sais qu’il y a certains de nos auditeurs qui ne sont qu’Apprentis ou Compagnons mais nous allons parler du meurtre d’Hiram. Je ne dévoilerai aucun secret que l’on ne trouve dans toutes les bonnes librairies ésotériques ou à la FNAC.
Le secret véritable se situe dans l’esprit et dans le cœur de celui ou celle qui subit l’élévation au grade de Maître maçon.
Et ce secret est par définition inviolable car il n’appartient qu’au nouveau Maître.

Rappelons les faits…

Au REAA (comme dans la plupart des rites maçonniques), la légende d’Hiram Abiff occupe une place centrale. D’après les rituels, Hiram (fils d’une veuve de Nephtali) était l’architecte en chef du Temple de Salomon. Trois compagnons ambi¬tieux décident de le tuer pour connaître les secrets qu’il garde. Dans la cérémonie du 3ᵉ degré, on reconstitue précisément cet assassinat : l’un frappe Hiram au niveau de l’épaule avec une règle (carré), le second au cou avec un levier, et le troisième lui porte un coup fatal au front avec un maillet. Les assassins cachent ensuite son corps et ne réapparaissent que plus tard pour être jugés et châtiés dans des degrés au-delà du 3ème degré.

A priori la légende d’Hiram, notre mythe fondateur, n’est apparemment qu’un « petit roman profane », une banale intrigue policière. On connait les assassins, le motif de leur crime, les circonstances précises du meurtre.

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Un détail intrigue cependant les enquêteurs : le comportement étrange de la victime qui a certes cherché à fuir, qui a même discuté avec ses agresseurs et tenté de les convaincre de renoncer, mais qui n’a jamais appelé au secours.
Le profane se perd alors en conjectures humaines, trop humaines. Le psychologue de service n’a strictement rien à dire sur les motivations d’Hiram.
Seul l’Initié qui a vécu dans sa chair et dans son esprit le rituel initiatique peut espérer en parler avec pertinence. Et encore ne le peut-il qu’en utilisant des mots substitués.

Comme dans la tragédie antique c’est bien le destin qui donne tout son sens au psychodrame. C’est son destin que le postulant accepte en toute conscience. Il ne le subit pas comme une fatalité mais l’assume comme un choix glorieux.
Dans le rituel, le postulant doit avoir conscience qu’il réunit en lui tous les protagonistes de la tragédie : les assassins comme la victime.
En lui sont les mauvais compagnons qui ne veulent pas payer le prix de l’élévation spirituelle, le prix de la Lumière.

En lui sont ces tricheurs qui, comme le dit le rituel, ”tentent d’obtenir par la violence les prérogatives qui ne doivent être accordées qu’au travail et au mérite”.
Oui, ils veulent brûler les étapes mais aussi et c’est toute l’ambigüité de la situation, parce qu’ils sont avides de Lumière.

Mais en lui aussi est Hiram, la conscience supérieure, la victime glorieuse.
Le nœud de la tragédie est toujours le moment dramatique où se condense toutes les contradictions apparentes du monde profane, celui du choix.

La mort de Socrate
La mort de Socrate

C’est le moment où Socrate pourrait fuir comme le suggère ses amis.
C’est celui où Jésus pourrait dire à Pierre de tirer l’épée au jardin des Oliviers pour lui permettre de s’enfuir. J’ai toujours vu une analogie forte entre le Christ de la théologie chrétienne et Hiram.

C’est le moment ou le Postulant à la Maîtrise peut encore dire non à la mort symbolique qui l’attend et refuser son destin.

Appeler au secours ce serait alors dire non à la mort, mais ce serait dire non aussi à la résurrection ou à la renaissance. Ce serait arrêter le passage nécessairement tragique du Rituel.

Si nous avions appelé au secours nous étions perdus. En nous taisant, en faisant silence, nous nous sommes sauvés, pour aider les autres à se sauver.
L’analogie avec la passion du Christ se précise.

Certes on peut contester cette vision de la violence symbolique qui relie le Christ et Hiram.
Comment peut-on en effet mettre en balance une réalité historique ni contestée ni contestable avec une légende symbolique ?

Comment comparer et choisir raisonnablement entre un personnage né sous Tibère, mort sous Ponce Pilate et tenu par l’une des trois grandes religions du Livre pour le véritable Messie, le Fils de Dieu en trois personnes et un personnage de fiction qui sert de symbole à un Ordre initiatique ?

Comment choisir entre ce qui est apparemment incomparable ?
D’un côté la résurrection de la chair, le retour d’entre les morts, le défi à toutes les lois naturelles.

De l’autre une renaissance spirituelle de l’homme bien vivant qui triomphe d’une mort profane symbolique.

D’un côté un fait historique qui est le fondement de la foi chrétienne. « Si le Christ n’est pas ressuscité notre foi est vaine » dit Saint Paul.
De l’autre une simple parole d’espérance. « Rien ne meurt, tout est vivant » dit notre rituel funèbre.

La résurrection du fils de la veuve de Naïm (Crédit : Jean-Baptiste Wicar)

Simplement parce qu’avec nos outils symboliques nous avons mesuré les différences et surtout les analogies. Dans l’ésotérisme chrétien, La résurrection du Christ est bien un mystère de la foi pour le Chrétien, mais sa finalité est la renaissance spirituelle de l’Homme nouveau, comparable à celle du Maître initié.

Le Christ de l’ésotérisme chrétien et l’Hiram de la F.°.M.°. nous invitons alors à célébrer la même Pâques, celle de la renaissance à la vraie Vie, fruit naturel de notre quête qui laisse grande ouverte, pour qui le voudra, l’espérance de la résurrection ou de la renaissance.
La dramaturgie maçonnique suggère ainsi que l’accession à la maîtrise passe par un acte fondateur de destruction symbolique de l’ancien état (mort du maître) et par l’affirmation d’une nouvelle alliance entre frères (renaissance dans l’espérance).
Et c’est tout le sens de cette violence rituélique de la mort d’Hiram.

Cette violence symbolique au REAA n’est pas une fin en soi, mais un outil initiatique structurant : elle révèle au candidat ses propres conflits intérieurs (ego contre collectif, conscience contre instinct), tout en l’éduquant à transcender l’agressivité humaine. Dans la théâtralité de la loge, cet affrontement simulé sert de catharsis intelligente, un véritable « barrage à la violence » réelle. Le rite fait du sacré par la mort et du tragique sa matière première, cherchant ainsi à transformer la « barbarie » en un ordre moral et spirituel nouveau.

Le viol de Lucrèce…

Ces scènes de violence rituelle ont pour but non pas de glorifier l’agression, mais de permettre au postulant de prendre conscience de l’« animalité » de l’homme et de la transcender. En d’autres termes, la mise en scène dramatique agit comme un « garde-fou » : exposer l’initié à la violence dans un cadre symbolique lui permet de « mettre des mots sur l’instinct, l’identifier et le maîtriser », plutôt que de le refouler ou de l’ignorer. La succession d’ombre et de lumière, de mort simulée et de renaissance, offre au candidat une expérience intime de transformation psychologique.

Cette « métamorphose » est au cœur du REAA et de nombreux autres rites. En s’identifiant à Hiram le bâtisseur-martyr, le franc-maçon symbolise son propre passage de l’ignorance à la connaissance : il renonce à l’ancien moi pour renaître psychologiquement. Le mythe d’Hiram dessine ainsi un pont (une « archè ») entre le profane et le sacré. À travers cette épreuve, le nouvel initié doit retenir que sa « tâche » est de combattre sans relâche les trois fléaux du rite – l’ignorance, le fanatisme, l’ambition démesurée – et de veiller à ce que la fraternité survive à toute « tentation de pouvoir ».

En somme, la violence symbolique sert à briser l’ego pour reconstruire un individu éclairé, altruiste et fidèle à la loi maçonnique.

Comme le proclame la devise du REAA « Ordo Ab Chaos ».

Un ordre nouveau fait d’empathie, de bienfaisance et de tolérance naîtra de ce chaos de violence, de cette violence fondatrice qui nous obligera à une introspection profonde sur ce que nous sommes et ce que nous devrions être.

Mes TCS et TCF, J’ai dit

Jean-Robert DAUMAS
24 mai 2025

Notre monde n’a jamais été aussi sécurisant et pacifique

Le monde, plus paisible qu’on ne le pense : une plongée dans les chiffres qui démontent le mythe de la violence galopante.

Dans un monde saturé d’images choc et de titres alarmistes, il est facile de croire que la société sombre dans un chaos sans fin. Les journaux télévisés regorgent de faits divers (+73 % en dix ans selon l’Institut national de l’audiovisuel), les réseaux sociaux amplifient les récits de violence, et les discours politiques brandissent le spectre d’un monde en perdition. Pourtant, les chiffres racontent une histoire bien différente : jamais dans l’histoire de l’humanité nous n’avons été aussi en sécurité. Loin du sensationnalisme médiatique, les indicateurs convergent pour montrer une société qui se pacifie progressivement.

Embarquons pour un voyage statistique, armés des analyses de Jean-François Dortier sur France Culture, des perspectives historiques de Slate.fr, et des données médiatiques d’Ouest-France, pour démontrer que le monde va bel et bien vers plus de paix et de sécurité.

La guerre : un déclin historique indéniable

Guerrier en combat, guerre
Guerrier en combat, guerre, bataille

Commençons par le plus grand spectre de la violence : la guerre. Jean-François Dortier, sociologue interrogé par France Culture, le souligne avec clarté : “À l’échelle de l’histoire, la guerre connaît un déclin évident.” Si les conflits armés, comme ceux au Yémen ou au Mali, persistent, ils sont bien moins meurtriers qu’autrefois. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les guerres étaient la norme, tuant des millions de personnes par décennie. Depuis 1945, le nombre de morts par conflit armé a chuté de manière spectaculaire. Selon l’Uppsala Conflict Data Program, le nombre de décès liés aux guerres a diminué de plus de 90 % entre les années 1950 et les années 2010. Même en tenant compte des soubresauts récents (Syrie, Ukraine), les guerres modernes tuent proportionnellement beaucoup moins qu’à l’époque des grands conflits mondiaux ou coloniaux.

Slate.fr, dans son article “Le monde est-il plus en chaos ou plus en paix ?”, appuie cette tendance en citant le travail de Steven Pinker, auteur de The Better Angels of Our Nature. Pinker montre que la probabilité de mourir dans un conflit armé est à son plus bas historique. En 2020, environ 0,5 % de la population mondiale était affectée par des conflits armés, contre plus de 10 % durant les guerres mondiales. Les institutions internationales (ONU, traités de paix) et la dissuasion nucléaire ont certes leurs limites, mais elles ont contribué à réduire les guerres interétatiques. Même les conflits internes, bien que médiatisés, sont moins fréquents et moins létaux qu’il y a un siècle.

La criminalité : une baisse structurelle malgré les gros titres

Passons à la violence quotidienne, celle des faits divers qui envahissent les JT.

Ouest-France rapporte une augmentation de 73 % des sujets consacrés aux faits divers dans les journaux télévisés entre 2003 et 2013

créant une impression de société hors contrôle. Mais cette surmédiatisation est trompeuse. Les statistiques criminelles racontent une autre histoire. En France, selon le ministère de l’Intérieur, les homicides volontaires ont diminué de 30 % entre 1990 et 2020, passant de 1 200 à environ 850 par an pour une population en croissance. Les vols avec violence ont également chuté, grâce à l’amélioration des technologies de sécurité (alarmes, caméras) et des politiques de prévention.

À l’échelle mondiale, le tableau est similaire. Le Global Peace Index (2023) montre que 84 % des pays ont vu leur niveau de criminalité violente diminuer ou stagner depuis les années 2000. Dortier explique sur France Culture que “les sociétés modernes, grâce à l’État de droit et à l’amélioration des conditions de vie, sont beaucoup moins violentes qu’autrefois.” Au Moyen Âge, le taux d’homicide en Europe était de 50 pour 100 000 habitants ; aujourd’hui, il oscille autour de 1 pour 100 000 dans la plupart des pays développés. Même les pays en développement, malgré des défis persistants, enregistrent des baisses grâce à l’urbanisation et à l’éducation.

La violence domestique : une sensibilité accrue, pas une augmentation

La violence domestique, souvent mise en avant dans les médias, semble exploser. Dortier nuance : “On n’a jamais autant parlé de la violence domestique, mais ce n’est pas forcément le signe d’une augmentation.” Les statistiques sont complexes, car la sensibilisation accrue (mouvements comme #MeToo) a conduit à plus de signalements, rendant les comparaisons historiques délicates. Cependant, des études longitudinales, comme celles de l’OMS, montrent que les violences conjugales et infantiles diminuent dans les pays où l’égalité des genres et les protections légales progressent. En France, les condamnations pour violences conjugales ont augmenté, mais c’est largement dû à une tolérance moindre : ce qui était “normal” il y a 50 ans est aujourd’hui un délit.

Slate.fr ajoute une perspective historique : dans les sociétés prémodernes, la violence domestique était institutionnalisée (droit de correction des maris, châtiments corporels sur les enfants). Aujourd’hui, ces pratiques sont non seulement illégales mais socialement inacceptables dans la plupart des cultures. Les campagnes de sensibilisation et les refuges pour victimes ont réduit l’incidence des cas graves, même si le chemin reste long.

La violence verbale et les incivilités : un fléau difficile à quantifier

La violence verbale, notamment sur les réseaux sociaux, et les incivilités sont souvent perçues comme une nouvelle forme de chaos. Dortier admet qu’il est “très difficile de mesurer” ce phénomène. Les données sur le harcèlement scolaire, par exemple, ne permettent pas de conclure à une augmentation par rapport à il y a 50 ans. Ce qui a changé, c’est notre sensibilité : des comportements autrefois banalisés (insultes, brimades) sont désormais scrutés et condamnés. Les médias amplifient cette perception, comme le note Ouest-France avec l’explosion des faits divers à la télévision. Pourtant, cette focalisation reflète plus une demande de sensationnalisme qu’une réalité statistique. Les enquêtes de victimation, comme celles de l’INSEE, montrent que les incivilités graves (agressions verbales menaçantes) restent marginales et n’ont pas augmenté de manière significative.

Pourquoi cette illusion de chaos ?

Micro BFM posé par terre
Micro BFM posé par terre

Si le monde est plus sûr, pourquoi cette obsession pour la violence ? Dortier l’explique : “Les médias adorent les crimes, les catastrophes, parce que le public adore ça.” Les séries policières, les jeux vidéo violents et les chaînes d’info en continu prospèrent sur cet imaginaire. Ouest-France confirme que les faits divers occupent une place démesurée dans les JT, avec plus de cinq sujets par jour en moyenne. Slate.fr ajoute que les politiques instrumentalisent ce sentiment d’insécurité pour mobiliser leur base, transformant chaque incident en preuve d’un prétendu chaos. Cette distorsion cognitive, appelée “biais de disponibilité”, nous pousse à surestimer les risques en raison de leur surexposition médiatique.

Un monde plus sûr, mais une histoire moins vendeuse

Les données sont formelles : le monde n’a jamais été aussi pacifique. Les guerres tuent moins, les crimes violents diminuent, la violence domestique recule dans les sociétés modernes, et même les incivilités ne sont pas objectivement en hausse.

Comme le résume Dortier, “nous sommes baignés dans un imaginaire de la violence, en paradoxe complet avec notre situation de gens ordinaires, pour la plupart pacifiques.

Slate.fr insiste : “Les progrès de l’État de droit, de l’éducation et de la coopération internationale ont construit un monde plus stable.” Oui, des défis persistent – conflits locaux, inégalités, cyberharcèlement – mais ils ne doivent pas occulter une vérité statistique : nous vivons dans l’époque la plus sûre de l’histoire.

Alors, la prochaine fois qu’un JT vous inonde de faits divers ou qu’un politique agite le spectre du chaos, prenez un moment pour regarder les chiffres. Ils ne font pas les gros titres, mais ils racontent une histoire bien plus optimiste : celle d’un monde qui, lentement mais sûrement, apprend à poser ses armes.

Sources :

  • France Culture, “La société est-elle plus violente qu’avant ?”
  • Slate.fr, “Le monde est-il plus en chaos ou plus en paix ?”
  • Ouest-France, “Télévision. En 10 ans, les faits divers ont augmenté de 73 % dans les JT”
  • Uppsala Conflict Data Program (2023)
  • Global Peace Index (2023)
  • Ministère de l’Intérieur, France (2020)
  • OMS, rapports sur la violence domestique (2021)

Le Dessin de Jissey : « La maçonnerie ne survivra pas »

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Mes très chers Frères et Sœurs, attachez vos tabliers et ajustez vos lunettes ésotériques, car la Franc-maçonnerie du XXIe siècle ressemble à une planche symbolique écrite par un apprenti sous Red Bull : pleine d’énergie, mais un poil désordonnée ! Entre mixité, intelligence artificielle, démissions en cascade, perte de spiritualité et un amour un peu trop prononcé pour les cotisations, l’Art Royal tangue comme un bateau ivre dans un océan de défis. Heureusement, des plumes affûtées comme celles de Franck Fouqueray, Brigitte Bouyssou et Pierre Audureau, publiées chez l’incontournable Dervy, viennent poser leurs maillets sur la table pour proposer des solutions… ou du moins, essayer !

Allez, enfilons nos gants blancs et plongeons dans ce grand bazar maçonnique avec l’humour digne de Jissey, le trublion des colonnes !

Mixité : les loges en mode « Tinder maçonnique » ?

Commençons par la mixité, ce serpent de mer qui fait plus de vagues qu’un Vénérable Maître en crise existentielle. Dans son livre La mixité maçonnique est-elle inéluctable ? (Dervy, 2022), Brigitte Bouyssou pose la question qui fâche : la Franc-maçonnerie va-t-elle devenir un grand speed-dating initiatique où Frères et Sœurs cohabiteront en harmonie ? Historiquement, les loges étaient aussi masculines qu’un vestiaire de rugby, mais les loges d’adoption et les obédiences mixtes ont secoué le compas. Aujourd’hui, certains crient au sacrilège, d’autres au progrès. Imaginez une loge où l’on débat du genre entre deux méditations sur le GADLU (Grand Architecte De L’Univers, pour les profanes qui suivent) : “Frère, passe-moi l’équerre, et dis-moi, t’es plutôt mixte ou tradi ?” Bouyssou, avec pédagogie, explore les arguments pour et contre, mais avouons-le : la mixité, c’est un peu comme inviter des vegan à un banquet maçonnique – ça complique le menu, mais ça enrichit la tablée

L’IA : ChatGPT va-t-il devenir le prochain Grand Maître ?

Passons à l’intelligence artificielle, ce nouveau pavé dans la mare maçonnique, brillamment abordé par Franck Fouqueray dans L’intelligence artificielle va-t-elle transformer la franc-maçonnerie ? (Dervy, paru en avril 2025). Fouqueray, avec son humour de Vénérable Maître ayant survécu à trois mandats, nous prévient : l’IA risque de faire plus de dégâts qu’un apprenti qui confond l’équerre avec une règle à calcul. Imaginez une loge où ChatGPT rédige les planches : « Frères, selon mes données, le symbole du Delta Lumineux est 42% plus lumineux sous LED. » Fouqueray anticipe une “mutation anthropologique” où l’IA pourrait gérer les rituels, analyser les symboles ou même… remplacer les enquêtes profanes ! “Désolé, candidat, l’algorithme dit que ton aura n’est pas assez alignée avec le Rite Écossais.” Mais soyons sérieux (enfin, presque) : Fouqueray propose d’accompagner cette vague technologique, pas de la subir. Parce que si l’IA devient le nouveau Grand Secrétaire, on risque de recevoir des convocations en binaire

La spiritualité : où est passé le GADLU ?

Et puis, il y a cette fichue perte de spiritualité, un sujet qui donne des sueurs froides aux maçons en quête de transcendance. Fouqueray, encore lui, dans Comment gérer les 4 nourritures maçonniques (Dervy, 2023), pointe du doigt une Franc-maçonnerie française qui, depuis René Guénon et Oswald Wirth, a troqué ses clubs sociaux à l’anglaise pour une quête initiatique… mais qui patine un peu. Entre deux agapes où l’on débat du prix du pinot noir, certains Frères oublient de méditer sur le sens de la vie. Fouqueray suggère d’intégrer méditation, équilibre alimentaire et même une bonne respiration dans les rituels. Oui, vous avez bien lu : la Franc-maçonnerie pourrait devenir un cours de yoga ésotérique ! “Frères, inspirez par le nez, expirez par le compas, et visualisez le Temple de Salomon.” Si ça peut éviter de transformer les loges en clubs de bridge, pourquoi pas ?

Démission : le syndrome de la chaise vide

Parlons maintenant des démissions, ce fléau qui fait plus de trous dans les loges qu’un pavé mosaïque mal posé. Fouqueray, dans ses multiples ouvrages (on ne l’arrête plus !), évoque ces “milliers de francs-maçons” qui jettent l’éponge, lassés par des loges qui ressemblent plus à des conseils d’administration qu’à des temples de sagesse. Son Manuel de survie pour apprenti voulant démissionner (Editions LOL) est un guide hilarant pour ceux qui veulent quitter la loge sans froisser le Vénérable. “Frère, rends ton tablier, mais laisse un mot gentil, sinon tu seras blackboulé jusqu’à la Saint-Jean !” Le problème ? Trop de réunions, pas assez de sens. Fouqueray propose de dynamiser les ateliers, mais entre nous, si les loges continuent à débattre de la couleur des rideaux, on risque de voir plus de chaises vides qu’à un concert de flûte à bec.

L’argent : les obédiences en mode “Wall Street maçonnique” ?

Enfin, l’argent, ce vilain mot qui fait tiquer même les plus zélés des maçons. Pierre Audureau, dans Une franc-maçonnerie dévoyée par l’ego (MdV), balance un pavé dans la loge : les obédiences, censées servir les ateliers, se transforment parfois en machines à cotisations dirigées par des dignitaires plus intéressés par leur ego que par le bien commun. Ambition, jalousie, conflits internes… on dirait une série Netflix, mais sans popcorn ! Audureau propose un retour à l’esprit originel : moins de paperasse, plus de fraternité. Parce que, soyons honnêtes, quand la quête du pouvoir remplace celle du GADLU, la loge ressemble moins à un temple qu’à un Monopoly ésotérique. “Je passe par la case départ, je touche 200 deniers et j’achète la Grande Loge !”

Et alors, on fait quoi ?

Face à ces défis, la Franc-maçonnerie a deux options : soit elle se réinvente, soit elle finit au musée des traditions poussiéreuses, entre les costumes de templiers et les machines à écrire. Fouqueray, Bouyssou et Audureau, chacun à leur façon, appellent à un sursaut. La mixité pour ouvrir les colonnes, l’IA pour moderniser sans dénaturer, la spiritualité pour retrouver du sens, moins de démissions pour garder les tabliers au chaud, et un rapport plus sain à l’argent pour éviter que les loges ne deviennent des startups ésotériques. En attendant, chers Frères et Sœurs, continuons à rire de nous-mêmes – après tout, comme dirait Jissey, un maçon qui ne rit pas est un maçon qui a oublié son maillet… ou son sens de l’humour !

Mot de la fin : Si la Franc-maçonnerie veut survivre au XXIe siècle, elle devra apprendre à jongler entre tradition et modernité, tout en gardant un œil sur le compas et l’autre sur Netflix.

Et si tout ça échoue, on pourra toujours demander à ChatGPT de rédiger un rituel universel… en 280 caractères maximum !