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La maltraitance dans nos loges existe… la preuve

La maltraitance dans nos loges existe ! Elle n’est que très rarement évoquée. Le sujet reste relativement tabou. Pourtant, il arrive qu’en loge on assiste à des comportements de violence psychologique, émotionnelle ou morale. La violence s’est même quelquefois transformée en agressions physiques (bousculades ou coups).

Le 5 mai dernier, nous avions consacré un article sur ce sujet. Bonne nouvelle… le projet de livre va voir le jour l’an prochain. En attendant, amusons-nous avec un dessin. Toute ressemblance avec des évènements connus serait purement fortuite.

Enfin une médaille d’Argent pour un Franc-maçon… « Chef Suprême de l’Ordre »

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Un Frère de la GLNF m’a soufflé cette semaine l’idée de cet article. Il pensait probablement que son Obédience était la cible de notre journal, sans se rendre compte qu’en réalité, bien qu’étant une des plus importantes en France, elle était probablement une de celles dont on parlait le moins. Cela confirme bien l’ambiance chatouilleuse qui règne désormais, tout le monde se croit attaqué et crie justice à la moindre frustration. Toujours est-il que cela m’a donné l’idée de m’intéresser aux moyens de communication de sa maison.

C’est ainsi que j’ai découvert de manière totalement fortuite qu’il n’est point utile de prendre le risque de nager dans la Seine pour obtenir une médaille d’argent. Il suffit simplement de devenir « Chef Suprême de l’Ordre » qui est le titre officiel du Grand Maître de la GLNF. Rassurez-vous, dans l’intimité, il est nettement plus modeste, il accepte de se faire appeler tout simplement « Grand Maître ».

En cette période Olympique où les athlètes français vont suer sang et eau (parfois polluée), pour ramener le maximum de médailles après le traditionnel podium, nous avons eu l’idée de consacrer un dossier spécial aux médailles. Bien évidemment, nous commencerons par celle de notre héros Jean-Pierre Rollet.

Comme le dit l’adage bien connu : « On n’est jamais mieux servi que par soi-même ». Pour lui, pas besoin de courir, de sauter ou de nager, il a tout simplement demandé à son Obédience d’en créer une à sa gloire. Vous avouerez qu’après des célébrités comme Washington, La Fayette, Groussier, Jules Ferry, Mozart… qui possèdent leurs médailles respectives, un Grand Maître encore vivant qui tombe dans ce genre de dérive mégalo, on croit rêver. Bonjour l’humilité du cherchant.

Plus sérieusement, non loin du Manoir d’Hiram à Thouars dans les Deux-Sèvres, il y a une petite brocante toute modeste, avec un commerçant qui n’est affilié à aucune Obédience (j’ai vérifié), qui possède un lot de médailles maçonniques. Je vous propose d’acheter la vôtre, elles sont toutes à vendre.

Cliquez sur l’image pour vous rendre sur le site du vendeur

Comme les Jeux Olympiques commencent aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir comment se fabriquent les médailles olympiques.

Exprimez votre opinion sur les Francs-maçons…

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Chers lecteurs de 450.fm, je vous propose ce petit sondage sans prétention pour partager votre opinion. Que vous soyez Franc-maçon ou non, vous avez forcément une opinion sur cette communauté !

Avec ce questionnaire, vous serez informés des réponses reçues !

Je vous proposerai pour la rentrée de septembre une analyse globale des réponses !

Merci de votre participation.

Fraternité
Alain

« De l’une aux autres » : Des toiles qui ne manquent ni de spiritualité ni d’ésotérisme

De notre confrère presse-evasion.fr – Par Thierry BRET

Férus de mysticisme, d’ésotérisme et de mystères en tout genre, pressez le pas et rendez-vous dès que possible à la galerie auxerroise « MOUV’ART » pour y découvrir une talentueuse artiste qui, c’est sûr, ne manque pas d’imaginaire ! EMAELLE est son nom d’artiste. Un patronyme qui résonne bien au clair de lune sous les étoiles et le cosmos. Son œuvre se découvre jusqu’au 28 juillet dans cet espace si cosy et chaleureux du cœur de ville…

AUXERRE : Son pseudonyme nous fait déjà voyager ! Il n’est pas le seul, à la simple vision de ces œuvres hyper travaillées, aux multiples directions graphiques situées aux confins du bizarre et de l’onirisme, porte d’entrée d’un univers parallèle où l’artiste de La Ferté-Loupière veut nous emmener en ouvrant la porte. Comme guide spirituelle ? Comme naguère et en musique un certain Jim MORRISON et les DOORS (les Portes !) ?

C’est une irrésistible plongée vers une autre dimension qui nous est servie là sur les cimaises accrochées aux murs de l’espace auxerrois. D’autres dimensions ? Sans doute à la vue de ces enchevêtrements incroyables de personnages, ces entrelacs de visages, ces condensés de figurines qui prennent vie grâce à la magie créative de la peintreUn voyage vers l’intimiste le plus pur et un sacré saut vers l’inconnu qui ne demande qu’à être découvert.

Chaque toile mérite que l’on se pose durablement face à elle. Pour mieux la cerner, la comprendre, l’entrevoir, la qualifier. La supputer, aussi, de toute ses réflexions si on la regarde avec un esprit un tantinet trop cartésien. Ici, dans le cas présent, quand on s’imprègne d’une œuvre de l’artiste qui autrefois se faisait appeler Emma ASH, il faut inexorablement lâcher prise. Sortir du mode temporel ordinaire et prendre une irrésistible hauteur d’appréciation, si ce n’est un très sérieux recul qui nous éloigne de la réalité du monde. De notre monde. Pour mieux interférer avec le sien…

L’appartement du dessus ? Son lieu de vie, petite !

Particularisme inattendu que nous révèle la créatrice sans fard entre deux interrogations lors de l’interview : le lieu d’exposition la ramène tout droit dans le monde de sa prime enfance.

« J’ai passé une grande partie de mon existence, petite, dans cette maison ! Juste au-dessus de l’espace « Mouv’Art » à l’étage supérieur ! ».

EMAELLE montre de l’index une fenêtre qui surplombe la rue. Son ancienne chambre où elle passait beaucoup de temps à dessiner, à écrire, à lire, à rêver…Un vrai retour aux sources, en somme ?

« Oui, je suis revenue ici il y a trois ans et demi, à l’époque du couvre-feu, ajoute-t-elle, une période où j’avais exposé des pièces comme à la croisée des chemins, hors du temps avec des retrouvailles formidables permettant à un public sevré d’art de revenir… ».

Le goût de l’inachevé l’habite…

Pour ce retour aux sources programmé jusqu’au 28 juillet, l’artiste peintre dévoile une autre facette de son talent imaginatif. A travers la sculpture. Elle y présente différentes pièces qui ne manquent pas de reliefs et de typicité.

« La sculpture, je l’ai commencée en même temps que la peinture, confie-t-elle, mais je n’avais jamais jusque-là exposé le résultat… ».

Volubile, EMAELLE se raconte à livre ouvert. Accessible, passionnante, décalée…

« Je m’oblige à finir mes toiles quand je sais qu’il y a une exposition au bout, souligne-t-elle, mais j’ai un véritable problème avec le fait d’achever les choses, y compris les œuvres artistiques… ».

Pour certains tableaux au format très appréciable, une période de quinze ans aura été nécessaire à l’artiste pour terminer le travail initial, sans cesse remis sur l’ouvrage de la prétendue finition ! Une somme de centaine d’heures, parfois, conférant à l’ensemble davantage de densité, de motifs d’inspiration, de finesse dans le sens du détail ! Un travail où la méticulosité est reine. Quant aux messages, quels sont-ils in fine ?

« Je ne sais pas si dans mon travail, cet acte créatif, il y a véritablement l’intention d’un message, soulève-t-elle, il existe un élan d’expression de ma vie intérieure (antérieure ?) qui est très riche et très dense, depuis petite, j’ai un grand intérêt pour l’humain… ».

Des œuvres en forme de portes à ouvrir par la compréhension ?

Plus EMAELLE touche à l’intime, plus il se dégage une notion d’universalité qui transparaît dans les œuvres qu’elle peint finalement à son rythme, tout en provoquant des césures qui lui sont indispensables.

Elle s’épanche ensuite sur le chamanisme, ses visions d’apparitions, de sainteté, aussi car elle rêvait petite de devenir religieuse ! Le fruit de multiples expériences personnelles, vécues dans la maison d’enfance qui l’a vue grandir. La maison du dessus de l’espace culturel !

Autant de sources vives et inspirantes, profondes et mystiques, dont ses toiles et ses sculptures ne seraient que de véritables portes d’accès, ouvrant sur d’autres dimensions et d’autres choses, du moment que l’on possède la clé ! Peut-être se cache-t-elle dans le titre de l’exposition, « De l’une aux autres » ? C’est sûr : il fait référence inexorablement à ces diverses dimensions spirituelles qui entourent l’artiste icaunaise. Dimensions qu’elle souhaite nous entrouvrir grâce à la vision de ses œuvres aux contours ésotériques…

En savoir plus :

Exposition EMAELLE

Espace MOUV’ART à Auxerre

Ouverture tous les jours jusqu’au 28 juillet 2024

Entrée libre

Thierry BRET

Olympisme : Des Jeux antiques à ceux d’aujourd’hui

En cette année olympique de 2024, alors que le monde entier tourne son regard vers Paris pour l’ouverture des Jeux olympiques, il est pertinent de plonger dans l’histoire millénaire de cet événement sportif emblématique. À cette occasion spéciale, nous nous souvenons également des Jeux d’été de 1924, également accueillis par la « Ville Lumière », marquant ainsi un siècle de célébration olympique à Paris.

Les Jeux olympiques modernes, célébration universelle captivant l’attention de millions de personnes, ont des racines profondes et fascinantes que Moses I. Finley et H.W. Pleket explorent avec érudition et passion dans 1000 ans de jeux Olympiques 776 av. J.C. / 261 ap. J.C. Traduit avec finesse par Cécile Deniard, cet ouvrage nous plonge dans l’histoire millénaire de ces compétitions qui ont vu le jour il y a plus de deux millénaires.

Olympie

Moses I. Finley, renommé pour sa maîtrise de l’histoire grecque antique, et H.W. Pleket, éminent universitaire néerlandais, s’associent pour offrir une analyse détaillée et nuancée de ce que furent les Jeux Olympiques à l’époque de leur splendeur originelle. Le livre, structuré avec soin, traverse les siècles pour nous présenter une fresque vivante et colorée de ces événements sportifs qui étaient bien plus que de simples compétitions athlétiques.

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Les auteurs ne se contentent pas de décrire les épreuves et les champions de l’époque. Ils nous emmènent au cœur des sanctuaires, des rituels religieux et des cérémonies politiques qui donnaient aux Jeux leur caractère sacré et leur dimension sociale. En détaillant les infrastructures d’Olympie, les cérémonies d’ouverture et de clôture, ainsi que les diverses disciplines sportives, Finley et Pleket nous immergent dans une ambiance où la piété et l’honneur se mêlaient à la performance physique. Ils nous plongent aussi dans l’histoire des Jeux olympiques antiques… Détaillons tout cela.

Avec « Monde antique et ère moderne », ce chapitre établit une comparaison entre le monde antique et l’ère moderne. Il explore les fondements culturels et sociaux des Jeux Olympiques dans la Grèce antique et leur évolution jusqu’à nos jours. Les auteurs analysent comment les valeurs et les idéaux des Jeux ont traversé les siècles pour influencer les compétitions contemporaines.

Puis « Jeux et festivités » nous font prendre conscience que les Jeux olympiques antiques étaient bien plus que de simples compétitions sportives. Ce chapitre décrit les diverses festivités et cérémonies qui entouraient les épreuves, incluant les rituels religieux, les fêtes et les divertissements. Il met en lumière l’importance des aspects sociaux et culturels de ces événements.

Le programme des Jeux olympiques antiques comprenait une variété d’épreuves athlétiques. Ce chapitre détaille les différentes disciplines, les règles spécifiques et l’évolution de ces épreuves au fil du temps. Les auteurs examinent également les critères de sélection des athlètes et les exigences physiques des compétitions.

L’engouement pour les Jeux olympiques attirait des spectateurs de toute la Grèce antique. Le chapitre « Spectateurs et équipements » décrit l’infrastructure des stades et des arènes, ainsi que les équipements utilisés par les athlètes. Il explore également le rôle des spectateurs et l’atmosphère des événements.

Règlements CIO

Comme nulle société n’existe sans loi, « Règlement et organisateurs » nous apprend que l’organisation des Jeux olympiques nécessitait des règles strictes et une gestion rigoureuse. Ce chapitre examine les règlements en vigueur, les organisateurs et les arbitres responsables de maintenir l’ordre et l’équité des compétitions. Il aborde également les sanctions et les pénalités pour non-conformité.

« Les athlètes » étaient au cœur des Jeux olympiques. Ce chapitre sixième dresse le portrait des participants, leurs préparations physiques et mentales, ainsi que leur statut social. Les auteurs discutent des motivations des athlètes, des récompenses et de la reconnaissance qu’ils recevaient.

La préparation des athlètes ne se faisait pas sans un entraînement rigoureux et des entraîneurs dévoués. Le chapitre « L’entraînement et les entraîneurs » explore les méthodes d’entraînement, les régimes alimentaires, et les techniques utilisées pour atteindre la performance optimale. Il met en lumière l’importance de l’entraîneur dans la réussite des athlètes.

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Les Jeux olympiques antiques étaient profondément influencés par la politique et le mécénat. Dans « Les jeux, la politique et le mécénat », ce chapitre analyse l’implication des cités-États, des mécènes et des politiciens dans l’organisation des Jeux. Il examine comment les intérêts politiques et financiers façonnaient les compétitions et les athlètes.

Enfin, comme tout grand événement, les Jeux olympiques n’étaient pas exempts de critiques. Ce neuvième et dernier chapitre aborde les controverses, les accusations de tricherie, le dopage et les autres scandales qui ont marqué l’histoire des Jeux. Les auteurs discutent des critiques contemporaines et antiques, et de leurs impacts sur l’évolution des Jeux.

L’épilogue offre une réflexion sur l’héritage des Jeux olympiques antiques et leur influence durable sur les Jeux modernes. Les auteurs concluent en mettant en perspective les valeurs et les idéaux des Jeux à travers les âges.

Les annexes nous offrent une note sur les unités de longueur et la monnaie grecques, une chronologie suivie d’un index.

Cet ouvrage est une ressource précieuse pour comprendre les origines et l’évolution des Jeux olympiques. Il montre comment les fondements posés il y a des millénaires continuent d’inspirer et de façonner les Jeux tels que nous les connaissons aujourd’hui.

L’un des aspects les plus captivants de ce livre réside dans les parallèles que les auteurs tracent entre les Jeux antiques et modernes. Les débats contemporains sur le professionnalisme des athlètes, le dopage, l’influence politique et économique, la célébration des vainqueurs et le chauvinisme trouvent étonnamment leurs échos dans l’Antiquité. Moses I. Finley et H.W. Pleket montrent avec brio que les problèmes et les scandales d’aujourd’hui ne sont que les réincarnations de ceux qui existaient déjà il y a des siècles.

La plume de Moses I. Finley, combinée à l’expertise de H.W. Pleket, donne à ce livre une dimension pédagogique rare. Leurs descriptions vivantes, presque narratives, permettent au lecteur de ressentir l’excitation des courses de chars, la tension des luttes et l’exaltation des victoires. Les illustrations et les sources historiques sont habilement intégrées pour enrichir la compréhension sans alourdir la lecture.

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L’ouvrage se distingue également par sa capacité à rendre accessibles des concepts historiques complexes. La traduction de Cécile Deniard mérite une mention spéciale pour avoir su conserver la clarté et l’élégance du texte original, permettant ainsi au lecteur francophone de savourer pleinement cette plongée dans l’histoire antique.

Malheureusement, publié en 2004 chez Perrin et en 2008 dans cette version poche, nous ne bénéficions pas de l’expertise des deux auteurs sur les villes organisatrices récentes (Pékin, Londres, Rio de Janeiro et Tokyo reporté d’un an pour cause de pandémie pour ne parler que des Jeux d’été) ou/et moeurs déboires économiques… Des éditions qui ont cependant vu des moments mémorables et des performances exceptionnelles dans l’histoire du sport mondial. Rappelons que l’édition originale en anglais est parue en 1976 sous le titre the Olympic Games-The First Thousand Years (Londres, Chatto & Windus Ltd)

Pour conclure, 1000 ans de jeux Olympiques-776 av. J.C. / 261 ap. J.C. est un livre indispensable pour quiconque s’intéresse à l’histoire des Jeux Olympiques, à la civilisation grecque antique, ou simplement à l’histoire du sport. Moses I. Finley et H.W. Pleket réussissent à transformer une étude académique en une aventure historique passionnante, nous rappelant que les enjeux et les passions d’hier résonnent encore avec force dans notre monde actuel.

En ce jour d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, cette lecture estivale prend une signification toute particulière. Elle nous invite à réfléchir sur les racines et l’évolution des Jeux olympiques, nous offrant une perspective historique enrichissante et pertinente.

La biographie des auteurs

Moses I. Finley (1912-1986) est un historien d’origine américaine naturalisé britannique en 1962. Il est reconnu comme l’un des plus grands spécialistes de l’Antiquité grecque, ayant consacré de nombreux ouvrages à l’étude de l’esclavage et de la démocratie antiques.

H.W. Pleket, universitaire néerlandais, est également un éminent spécialiste de la Grèce antique, apportant sa rigueur et sa profondeur d’analyse à cette collaboration exceptionnelle.

1000 ans de jeux Olympiques – 776 av. J.C. / 261 ap. J.C.

Moses I. Finley et H.W. Pleket/Cécile Deniard (trad.)

Perrin, Coll. Tempus, 2008, 224 pages, 8 €

Sanctuaire d’Olympie

Lieu symbolique : La loge maçonnique de Colmar (Haut-Rhin)

Colmar est une commune française située dans la collectivité européenne d’Alsace, dans la région Grand Est. Préfecture du Haut-Rhin, elle compte un peu plus de 70 000 habitants, ce qui en fait la troisième commune la plus peuplée d’Alsace après Strasbourg et Mulhouse.

La ville de Colmar est mentionnée pour la première fois au IXe siècle. Elle a été une ville libre du Saint-Empire et membre de la Décapole, ce qui lui a permis de se développer rapidement à la fin du Moyen Âge et durant la Renaissance. Bien que protégée par des remparts, Colmar a souffert des troubles de la Réforme, de la guerre des Paysans et de la guerre de Trente Ans, après laquelle elle a été annexée par la France. En 1871, elle a été cédée à l’Empire allemand puis réintégrée à la France en 1918 après l’armistice.

Colmar possède un riche patrimoine architectural, incluant une ancienne collégiale, plusieurs couvents, un théâtre remarquable, des canaux pittoresques connus sous le nom de Petite Venise, et des maisons médiévales. La ville est au cœur du vignoble alsacien et proche du piémont vosgien, bénéficiant d’un climat propice à la viticulture, d’où son surnom de « capitale des vins d’Alsace ». Elle abrite également le musée Unterlinden, connu pour le retable d’Issenheim, et est la ville natale du frère Auguste Bartholdi, créateur de la statue de la Liberté à New York, et de Jean-Jacques Waltz, dit Hansi.

Historique de la construction de la loge de Colmar

Kaiser Wilhelm II of Germany, en 1902

Sis au 37 avenue Georges Clemenceau, le temple abritant la loge de Colmar a été édifiée entre 1905 et 1906 grâce aux fonds personnels de Guillaume II (1859-1941) – membre de la maison de Hohenzollern et troisième et dernier empereur allemand (Deutscher Kaiser) ainsi que le neuvième roi de Prusse, de 1888 à son abdication en 1918. Le rez-de-chaussée abrite le « temple républicain » où se réunit la loge « Clemenceau », l’une des six loges des lieux. Le temple maçonnique proprement dit se situe au premier étage. Une pierre insérée dans la façade indique la date de construction et le nom du conducteur de travaux, Ziegler. Bien que le nom de l’architecte Rothacker soit partiellement effacé, les premières lettres sont encore discernables.

La biographie de Richard Rothacker , architecte

Richard Rothacker est connu pour avoir conçu la loge de Colmar. Les plans de ce bâtiment ont été signés en juillet 1904 à Strasbourg et l’édification, comme précisé supra, s’est déroulée entre 1905 et 1906. La loge avec son style distinctif et ses nombreux symboles maçonniques, reste un témoignage important de l’architecture de cette époque en Alsace.

Ses contributions architecturales

Richard Rothacker a laissé une empreinte durable grâce à son rôle dans l’architecture publique et maçonnique. Ses travaux reflètent une combinaison d’influences impériales et républicaines, intégrant des éléments symboliques forts dans les structures qu’il a conçues.

Sa reconnaissance… éternelle ?

Les plans et les travaux de Richard Rothacker sont archivés et reconnus pour leur valeur historique et architecturale. Le bâtiment lui-même est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 2007, ce qui souligne l’importance de son œuvre.

Son influence

L’œuvre de Richard Rothacker continue d’être étudiée et admirée pour sa contribution à l’architecture maçonnique et publique en Alsace, témoignant de l’esthétique et des techniques de construction du début du XXe siècle.

Richard Rothacker demeure une figure respectée dans le domaine de l’architecture, particulièrement pour son rôle dans la conception de bâtiments symboliquement et historiquement significatifs.

Richard Rothacker, fils de la lumière ?

Il n’existe pas de preuves ni de documents spécifiques indiquant que Richard Rothacker était lui-même franc-maçon. Son rôle principal en tant qu’architecte de la Loge maçonnique de Colmar semble avoir été purement professionnel, se concentrant sur la conception et la construction de bâtiments importants. La participation à la franc-maçonnerie, en tant que membre, n’est pas attestée dans les informations disponibles sur lui.

Les archives disponibles et les documents historiques sur Richard Rothacker mentionnent principalement son rôle en tant qu’inspecteur royal des bâtiments et son implication dans la création de la loge de Colmar, sans détails supplémentaires sur son appartenance à la franc-maçonnerie.

Le descriptif architectural du temple

Le bâtiment, de forme carrée, comprend un avant-corps décentré vers la rue et une tourelle d’escalier vers la cour. Les baies des grandes salles de réunion à l’étage et de l’escalier sont ornées de vitraux. Ces vitraux, ainsi que le décor sculpté et peint, reproduisent des symboles maçonniques. Le bâtiment a été ouvert plusieurs fois lors des Journées européennes du patrimoine, permettant aux visiteurs de découvrir différents symboles maçonniques tels que la corde à nœuds (symbole de fraternité universelle), l’équerre et le compas (symboles de la raison), et l’épée (signe d’égalité).

Les symboles et inscriptions

La façade de l’immeuble comporte diverses inscriptions et symboles maçonniques. Au sommet du fronton, entourant le compas et l’équerre, on trouve les inscriptions « O. DE COLMAR. G.O.D.F.L. LA FIDELITE » et les lettres des points cardinaux. Le compas est répété dans l’angle de gauche et l’équerre dans celui de droite, tandis que l’œil de la providence couronne le tout.

Les plans et archives

Les plans du bâtiment sont signés en juillet 1904 à Strasbourg par l’inspecteur royal des bâtiments Richard Rothacker (kgl. Bauinspektor, königlich signifiant royal). Ces archives comprennent des plans, des dessins en perspective, des coupes et des plans de masse de la loge.

Le projet de réaménagement

En 2001, le cabinet d’architecture Alter Ego a été chargé d’un projet de restructuration et de réaménagement du bâtiment. Un ascenseur a été installé à l’arrière près de la tourelle d’angle.

L’inscription aux Monuments Historiques

L’immeuble a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 9 février 2007.

Le bâtiment carré comprend un avant-corps décentré vers la rue, et une tourelle d’escalier vers la cour. Les baies de grandes salles de réunion à l’étage et de l’escalier s’ornent de vitraux. Ces vitraux, de même que le décor sculpté et peint, reproduisent des symboles maçonniques.

Cette inscription inclut l’immeuble en totalité, sa grille, son mur de clôture, ainsi que les huisseries et les éléments immeubles par destination.  Nous nous sommes fondées sur les références suivantes : archives de la ville de Colmar (Bibliothèque) et le site Internet du ministère de la Culture POP : la plateforme ouverte du patrimoine – Notice n°PA68000048, consulté le 14 juillet 2024.

Le temple maçonnique de Colmar est un témoignage précieux de l’architecture et de l’histoire maçonnique en Alsace, reflétant à la fois les influences impériales et républicaines de son époque.

Sources : Archi Wiki ; Monumentum-Carte des Monuments Historiques français ; ministère de la culture

Matthieu 7:7 « Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. »

Francs-maçons qu’avons-nous raté ?

Élection après élection nous voyons se déliter nos sociétés, monter le sectarisme et la radicalité, l’extrémisme, le dogmatisme, le communautarisme, le rejet de l’autre. Le fossé se creuse entre ces déchirements qui s’opèrent sous nos yeux et ce que nous prétendons appeler de nos vœux : l’amélioration matérielle et morale, le perfectionnement intellectuel et social de l’humanité. Sans compter : la concorde universelle, le respect des autres et de soi-même, la République universelle….

Est-ce encore notre ambition ou avons-nous renoncé ? Ou bien avons-nous échoué ? Sommes-nous en train d’échouer ? 

Un peu partout en Europe, mais particulièrement chez nous, les dirigeants politiques se montrent incapables de trouver des points d’accord qui permettraient de réunir des forces suffisantes pour agir. Trop occupés à vouloir faire triompher leur propre point de vue.

Chacun s’engage dans une guerre contre les autres où tous les coups sont permis : mauvaise foi, travestissement de la vérité, attaques ad hominem, petites manœuvres.

Notre démocratie est en péril, elle s’enfonce. Elles se fragmentent, ces sociétés, elles ne cherchent plus à faire nation, ni région ni village, pas même cour d’immeuble, maison ou famille. Elles font “moi”, juxtaposition de”moi”, chacun revendiquant pour soi-même la plus grande attention, les plus grands égards, mais les refusant aux autres. Tout ce qui semblait fonder la République indivisible, laïque, démocratique et sociale, selon l’article 1er de la Constitution de 58, semble n’avoir plus cours. 

Attaquées de l’intérieur, nos sociétés occidentales le sont encore davantage de l’extérieur, contestées par les régimes autoritaires qui nous reprochent notre faiblesse et notre incapacité à agir face aux enjeux du monde. Mais aussi notre décadence, notre absence quasi totale de valeurs morales. C’est presque sur le même argument que les tenants de l’islam politique nous combattent et cherchent à nous détruire. Sans complaisance aucune vis-à-vis d’eux, il faut bien reconnaître que beaucoup de leurs critiques mériteraient d’être prises en considération, au moins pour les examiner. Car si elles n’avaient aucun fondement, elles n’auraient pas autant de succès.

En voici quelques-unes. Nous serions les champions du : deux poids deux mesures, de l’hypocrisie, du divorce entre les principes qu’on prétend défendre (démocratie, droits de l’homme) et nos pratiques au quotidien (impérialisme, domination économique). Sourds aux critiques qui remontent notamment des pays du Sud, nous continuons de nous enfermer dans nos certitudes occidentales de nous croire encore les Lumières du monde. Mais nous n’éclairons plus grand chose, le centre du monde s’est déplacé ailleurs, pendant que nous continuons de nous regarder dans le miroir. Notre mode de vie occidental est de moins en moins un modèle enviable aux yeux des autres.

Qu’en est-il des valeurs que nous avons voulu partager avec le monde ? L’universalisme est contesté par ceux qui lui opposent le communautarisme, dernier refuge à leur yeux, seule protection quand la nation est défaillante et l’Europe une vaste machine à déréguler. L’universalisme est vue comme une uniformisation qui exigerait de chacun qu’il se noie dans la masse. Nous savons que ce n’est pas vrai, mais personne ne nous écoute. Nous croyons encore en ses vertus mais nous sommes de plus en plus seuls. Est-ce que les valeurs que nous avons élaborées au XVIIIe siècle font encore sens aujourd’hui ? Et la laïcité ? Elle devait être la liberté de conscience, elle est ressentie comme une attaque contre les croyances religieuses. Reprise presque uniquement par l’extrême droite pour justifier l’intolérance. Il est vrai que ceux-là même qui en avaient fait la promotion au XIXe siècle ont été les premiers à l’abandonner, les premiers à accepter toutes les injonctions catégorielles même les plus dogmatiques, même les plus attentatoires à la liberté ou à l’égalité.

Nous continuons d’invoquer nos valeurs comme des mantras, comme si, à force de les répéter, elles pouvaient, comme par magie, reprendre de la force.

Mais le message ne passe plus, nous sommes en train de perdre cette bataille. 

Qu’avons-nous raté ? Mais d’abord, sommes-nous responsables de cette situation ? Ce serait une bien grande responsabilité pour une si petite société que nous sommes : 150 000 francs-maçons parmi 68 millions de français. Et pourtant, cette responsabilité, nous ne pouvons pas la récuser, car elle est notre essence même. Si nous ne sommes pas capables d’améliorer l’homme et la société, à quoi servons-nous ? Que nous nous réclamions de ceux qui pensent qu’il faut se concentrer sur l’amélioration de soi-même, et que par contrecoup, la société s’en trouvera mieux. Ou bien de ceux qui pensent qu’il faut mettre les mains dans le cambouis et que les francs maçons ont vocation à se mêler directement des affaires de la société. Dans les deux cas, c’est un échec. 

Nous qui revendiquons, à tort ou à raison, d’avoir joué un rôle majeur dans la Révolution de 1789, dans la Commune de Paris, dans la fondation de la IIIème République, dans la Résistance, dans la reconstruction de la République après la Libération, depuis combien de temps n’avons-nous pas sorti une idée nouvelle, une qui soit porteuse d’espoir pour l’humanité ? Ou une initiative, un projet, une réalisation concrète ?

Sommes-nous présents et actifs dans les grandes révolutions qui bouleversent nos sociétés : la révolution numérique, la révolution féministe, la révolution écologique ? Y jouons-nous un rôle moteur ou courons-nous derrière, en brandissant des étendards d’un autre âge? 

Nous n’avons pas réussi à transformer le monde. Mais il y a quelque chose de pire que de ne pas avoir réussi : avons-nous réellement essayé ? La plupart des écrits que nous produisons sont destinés à d’autres francs-maçons, dans le meilleur des cas. Chaque année le Grand Orient de France publie une synthèse des travaux portant sur les 6 questions à l’étude des loges. Les 1640 loges du GODF sont censées avoir travaillé ces questions, puis adresser une synthèse à leur congrès régional qui réalise une synthèse de synthèse, puis les synthèses de synthèses des 17 régions sont compilées au niveau national pour donner un ouvrage de deux cents pages, distribué aux délégués du Convent.

Combien vont simplement l’ouvrir ? Un sur trois ? Nous organisons des colloques, des événements, des rencontres, des Utopiales. On y trouve 80% de maçons venus discuter entre maçons de choses qui intéressent les maçons. Ça ne fait pas beaucoup de bruit à l’extérieur. Comment pourrions-nous avoir un impact sur le monde ? 

Qu’avons-nous raté, nous qui prétendons améliorer la société et qui la voyons s’éloigner de plus en plus des idéaux que nous défendons ? Il n’est pas question de prétendre qu’on trouvera ici les réponses. C’est à chacun de s’emparer de ce questionnement, s’il le juge pertinent, et d’engager son propre travail de réflexion. Pour ma part, je vois quelques pistes pour commencer.

Nous sommes beaucoup trop centrés sur le passé. La plupart de nos productions consistent à réaffirmer des principes ou des valeurs qui ont brillé autrefois et que nous croyons devoir conserver. C’est une position défensive et conservatrice. Pas constructive. Les Utopiales 2024 du GODF avaient pour thème Résister. Pas : Reconstruire. Pas : Bâtir du nouveau. Non : tenter de conserver ce qui nous échappe. Et si nous recommencions à imaginer des avenirs possibles. Après tout, nous savons bien que le monde a besoin d’être réinventé en profondeur. 

Nous sommes beaucoup trop centrés sur nous-mêmes. La franc-maçonnerie est un écosystème fermé. La quasi totalité des échanges et des interactions est tournée vers l’intérieur. Cela avait du sens au XVIIIe siècle dans une société totalement verrouillée où chacun se voyait assigner une place par sa naissance. Cela condamne à l’impuissance dans des sociétés ouvertes comme les nôtres qui fonctionnent en réseaux. Les articulations que nous avions avec le monde sont devenues obsolètes. Nous avons besoin de nouvelles relations entre l’intérieur et l’extérieur. Et si nous allions à la rencontre des gens ? Et si nous apprenions à travailler avec eux ? Pas “à côté”, pas “au-dessus”, pas “ailleurs”. Avec eux.

Nous sommes beaucoup trop bardés de certitudes. Pour des gens qui prétendent travailler sur eux-mêmes, il est étonnant de voir le nombre de dogmes que nous nous contentons de réaffirmer et que nous n’acceptons pas de voir mis en discussion.

À commencer par la laïcité, ou encore la République, et bien sûr l’universalisme. De quoi avons-nous peur ? S’ils ne résistent pas à la discussion, c’est qu’ils ne méritent pas d’être conservés. Si au contraire, ils résistent, ils en sortiront renforcés et renouvelés. 

Nous nous cantonnons dans une attitude de prise de parole. “Nous parlons et vous écoutez”. Lorsque nous organisons des évènements, lorsque nous éditons, c’est pour diffuser la production intellectuelle des francs maçons. Je crois fermement que les gens n’en peuvent plus des leçons de morale permanentes des politiques, des médias, des militants de tous bords, des professeurs, des réseaux sociaux… Une voix de plus dans cette cacophonie moralisatrice n’a aucune chance d’être audible.

Et si nous reprenions tout depuis le début ? Si nous recommencions à pratiquer ce que nous avons appris à faire en entrant en franc-maçonnerie : nous taire pour pouvoir écouter ? Nous disposons de savoir-faire qui sont, plus que jamais, indispensables à nos sociétés : la capacité d’échanger des idées et de réfléchir ensemble sans que cela tourne à l’affrontement de personnes.

Qu’attendons-nous pour partager ces pratiques à l’extérieur ? 

Protestation à la GL de Cuba pour élire un nouveau Grand Maître

De notre confrère cubain cibercuba.com

Les maçons se sont présentés avec l’intention de communiquer à Mario Urquía Carreño leur avis sur l’illégitimité de son poste et de négocier son départ du bureau qu’il a usurpé avec l’aide de l’appareil répressif de l’État.

Un fait sans précédent dans l’histoire de la franc-maçonnerie cubaine, des dizaines de frères se sont réunis ce mardi à la Grande Loge de Cuba pour protester contre la restitution par le ministère de la Justice de Mario Urquía Carreño en tant que Grand Maître de l’Ordre.

Urquía Carreño, qui a été démis de ses fonctions au début de l’année par les propres maçons, après la disparition de 19 000 dollars de l’Asilo Nacional Masónico, a fait appel aux autorités judiciaires du régime cubain qui ont décidé de le rétablir dans ses fonctions.

Le fait a provoqué une fracture au sein de l’Ordre en supposant le mépris de la volonté des plus de 300 loges du pays qui ont convenu de l’expulsion d’Urquía Carreño, et une imposition du pouvoir judiciaire du régime cubain qui a annulé la désignation de Juan Alberto Kessel Linares en tant que Grand Maître, comme l’ont exprimé les francs-maçons de manière majoritaire.

Après la décision des tribunaux, la communauté maçonnique de l’île a exprimé son rejet total de la restitution du Grand Maître et a considéré comme une ingérence le verdict du MINJUS en s’immisçant dans ses affaires et en imposant ses décisions.

Selon le média indépendant CubaNet, certains maçons ont exprimé leur préoccupation face aux actions du gouvernement, qui cherche à « dominer les maçons et à se débarrasser de tous ceux qui lui sont inconfortables à la dictature ».

Ce mardi, après avoir annoncé la tenue de la concentration et reçu des pressions de la part de la Sécurité de l’État (la lieutenant-colonel Kenia) pour suspendre l’événement, des dizaines de maçons se sont réunis à la Grande Loge de Cuba devant un important dispositif de répression déguisée en civil et dans une calme tendue, appelant à maintenir la dignité de la protestation sans céder aux provocations ni à la violence de quelque nature que ce soit.

«Nous devons restaurer la morale et l’ordre de la Grande Loge de Cuba», a déclaré sur les lieux Iriel Hernández Cobreiro, selon des déclarations recueillies par le média indépendant mentionné.

Pour sa part, Evelio Núñez, de la loge Eureka, a expliqué à CubaNet que « la maçonnerie cubaine fait une très juste demande concernant tout ce qui se passe et nous considérons que M. Urquía Carreño est une personne d’une très faible stature morale pour occuper le poste de Grand Maître et nous représenter et être notre voix ici comme ailleurs dans le monde ».

Avec la présence de la journaliste indépendante Camila Acosta de CubaNet et de reporters de l’AFP, les maçons se sont rassemblés devant le siège de l’Ordre et ont exposé les raisons pour lesquelles ils étaient là : informer Urquía Carreño de leur avis sur l’illégitimité du poste qu’il a usurpé avec l’aide de l’appareil répressif de l’État, et négocier son départ du bureau afin de laisser place à un nouveau gestionnaire qui relancerait le processus d’élection d’un nouveau leader.

Sous le regard attentif de la statue de l’Apôtre dans le hall de la Grande Loge, les franc-maçons désignèrent trois représentants pour qu’ils entrent dans le bureau du Grand Maître afin de lui communiquer la volonté des loges du pays et de négocier une issue digne pour tous. De là, ils montèrent jusqu’au onzième étage du bâtiment, mais ne furent pas reçus par Urquía Carreño, qui resta enfermé dans son bureau.

Face à cette réaction, les maçons rassemblés ont décidé de rester plantés là en attendant qu’Urquía Carreño se présente et accepte un dialogue avec les représentants élus pour préserver le principe maçonnique de maintenir l’intégrité morale de l’Ordre et transmettre aux générations futures l’esprit forgé en plus d’un siècle de tradition de civisme et de fraternité.

Au moment de rédiger cette note, on ne connaît pas l’issue de ces événements qui se déroulent dans la capitale d’un pays en crise, ravagé par les politiques d’un gouvernement de plus en plus incapable de répondre aux intérêts de la population et qui mise sur la peur et la répression pour rester au pouvoir, tandis que l’angoisse, la misère et l’inégalité croissent au sein de la population.

Révolte et liberté : L’odyssée d’Olympe de Gouges

Olympe de Gouges (1748-1793), née Marie Gouze, est l’incarnation même du courage et de la révolte face à l’injustice, une figure emblématique qui a su dire non aux discriminations et aux inégalités de son époque.

Dès son enfance marquée par son statut de « batârde », Marie est consciente de l’illégitimité qui lui colle à la peau. Cette conscience aigüe de son statut marginalisé devient, paradoxalement, son arme la plus redoutable.

Sous la plume d’Elsa Solal, Olympe de Gouges se révèle dans toute son intensité et sa charnalité. L’auteure, habituée à explorer les violences et leur mécanisme historique, plonge avec complicité dans la vie de cette femme hors du commun. Dès les premières pages, le lecteur est entraîné dans un tourbillon d’émotions et de révolte, à travers une narration romanesque qui permet de se projeter aisément dans l’esprit indomptable de Marie.

Olympe de Gouges

Marie Gouze devient Olympe de Gouges lorsqu’elle quitte sa province natale pour Paris, une ville en pleine effervescence révolutionnaire. Déterminée à vivre librement et à défendre les droits des femmes, elle utilise sa plume comme une épée. Elle écrit des pièces de théâtre et des pamphlets, dénonçant avec ferveur l’esclavage, les inégalités de genre et les injustices sociales. Sa « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » en 1791 est un manifeste audacieux qui ébranle les fondements de la société patriarcale de l’époque.

Olympe de Gouges est une femme de paradoxes et de passions, oscillant entre l’ardeur de ses convictions et les réalités cruelles de son temps. Elle ne craint pas de se dresser contre Robespierre et les Jacobins, dénonçant leurs excès et leur tyrannie. Sa voix, bien que souvent minoritaire, résonne avec une telle force que même les murs de la Bastille semblent vibrer.

Anonyme, Olympe de Gouges. Mine de plomb et aquarelle, XVIIIe siècle. Musée du Louvre

Elsa Solal peint un portrait de femme intense, charnelle, et profondément humaine. Elle rend hommage à la détermination et à la bravoure d’Olympe de Gouges, tout en montrant ses vulnérabilités et ses doutes. Le lecteur ne peut qu’être captivé par cette personnalité complexe et inspirante, qui a su transformer sa propre marginalisation en une cause universelle.

Le parcours d’Olympe de Gouges est une tragédie en soi, une épopée qui la mènera inexorablement vers la guillotine. Accusée de sédition et de trahison, elle est arrêtée en 1793. Ses procès sont autant de parodies de justice, où sa voix continue de résonner avec clarté et défi. Jusqu’à son dernier souffle, Olympe de Gouges demeure fidèle à ses idéaux, clamant haut et fort son innocence et son combat pour l’égalité et la liberté.

Signature d’Olympe de Gouges

À travers ce récit, Elsa Solal ne se contente pas de retracer une biographie. Elle nous invite à partager le destin hors norme d’une femme qui a su dire non, avec une puissance narrative qui rend ce voyage littéraire inoubliable. Non à la discrimination des femmes est non seulement un titre mais un cri de guerre, un appel à la résistance et à la persévérance face à l’injustice.

Pour les jeunes lecteurs – à compter de l’âge de 10 ans d’après l’éditeur –, ce roman est une porte ouverte vers la prise de conscience et l’engagement. Il montre que le courage et la détermination peuvent changer le cours de l’histoire, que dire non, ça s’apprend, et que chaque voix compte dans la lutte pour un monde plus juste. Elsa Solal, à travers Olympe de Gouges, nous rappelle que l’esprit de révolte est le ferment de la liberté et de la justice, et que chaque génération doit porter ce flambeau avec fierté et courage.

« Ceux qui ont dit NON », une collection de romans historiques d’Actes Sud Junior

Depuis des temps immémoriaux, des hommes et des femmes se sont dressés contre l’injustice en osant dire non. Ces figures intrépides, engagées dans des combats ardents au service des idéaux de démocratie et d’humanisme, partagent un même flambeau : celui du courage de se révolter. Par leur détermination, ils ont fait triompher la liberté, la justice, ou simplement une part essentielle de notre humanité.

Des récits romanesques

Cette collection sublime ces destins extraordinaires à travers des récits romanesques. En choisissant le roman plutôt que le documentaire, elle permet aux lecteurs de s’immerger pleinement dans les vies de ces héros, épousant ainsi l’esprit de révolte et d’indignation propre à leur âge. Les auteurs, animés par une passion sincère pour leurs personnages, nous font revivre de l’intérieur l’engagement et les luttes de ces âmes vaillantes.

Le lecteur sera heureux, en explorant les thèmes et les valeurs véhiculés par ce livre, et à la lumière des idéaux maçonniques tels que la liberté, l’égalité, la fraternité et la quête de la vérité de vivre une véritable ode à la liberté. Le combat d’Olympe de Gouges pour l’égalité des sexes s’inscrira toujours dans une quête universelle de justice. Clamons haut et fort que les droits fondamentaux doivent être universels et doivent s’appliquer à tous les êtres humains sans distinction de genre. La franc-maçonnerie, avec ses valeurs d’égalité et de justice, soutient activement de tels combats pour les droits de l’homme et l’équité sociale. Le livre rappelle que la lutte pour l’égalité est un chemin ardu, mais nécessaire, pour bâtir une société plus juste et harmonieuse.

Le courage de dire NON

Le titre même du livre, Non à la discrimination des femmes, évoque le courage de s’opposer à l’injustice. Dire non est souvent le premier pas vers la transformation sociale. La franc-maçonnerie valorise ce courage, cette capacité à résister face à l’oppression et à défendre les principes de liberté, d’égalité et de fraternité. Olympe de Gouges, par son exemple, enseigne que la révolte est une forme d’initiation, un passage obligé pour la construction d’un monde meilleur.

Non à la discrimination des femmes d’Elsa Solal, lorsqu’on le regarde à travers le prisme des valeurs maçonniques, apparaît comme un hommage puissant aux idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité, et de quête de vérité. Olympe de Gouges, par son parcours et ses écrits, illustre parfaitement la force et la nécessité de ces principes dans la lutte contre les injustices et pour l’émancipation de l’humanité. Le livre est un rappel poignant de l’importance de la vigilance, du courage et de l’engagement dans la quête d’un monde plus équitable et plus fraternel.

Encore aujourd’hui, et même en franc-maçonnerie, il faut avoir le courage de dire NON !

*Elsa Solal est une femme de théâtre et écrivain française, reconnue pour son engagement à aborder les différentes formes de violences et leurs mécanismes à travers l’histoire. Elle s’est notamment distinguée par son travail sur les violences faites aux femmes et leur effacement de la sphère publique et politique.

Elsa Solal

Son écriture, à la fois intense et charnelle, témoigne de sa profonde sensibilité aux injustices sociales et de son désir de redonner voix à ceux et celles qui ont été marginalisés. Elsa Solal a contribué de manière significative à la littérature jeunesse avec des œuvres qui visent à éveiller l’esprit de résistance et à encourager l’engagement civique chez les jeunes lecteurs.

Olympe de Gouges-« Non à la discrimination des femmes »

Elsa Solal Actes Sud Junior, Coll. Ceux qui ont dit NON, 2014, 96 pages, 9,90 € – Format Kindle 6,99 €

Josep Anselm Clavé : Musicien, politicien, fondateur des Chœurs de Clavé et… franc-maçon

L’œuvre civilisatrice des chœurs de Clavé est un grand triomphe—cachée au sein de la Franc-maçonnerie, base de tout le mouvement progressiste du XIXe siècle.

Josep Anselm Clavé est aussi l’auteur de la célèbre citation :

« Associez-vous et vous serez forts, instruisez-vous et vous serez libres, aimez-vous et vous serez heureux. »

Un grand merci au Grand Orient de Catalogne (GOC) pour leur contribution. Il se présente comme une institution initiatique, philosophique et philanthropique qui œuvre pour le progrès moral, intellectuel et matériel de l’Humanité et propose un parcours symbolique. Leurs trois piliers sont la liberté, l’égalité et la fraternité.

Josep Anselm Clavé

Frère Josep Anselm Clavé, qui êtes-vous ?

Né à Barcelone en 1824, Josep Anselm Clavé était un musicien, poète et politicien. Fils d’un humble menuisier, Josep Anselm Clavé connut un événement bouleversant à l’âge de 14 ans lorsqu’il perdit son œil droit. Ce handicap l’obligea à travailler de côté, ce qui finit par affecter ses épaules. À l’âge de dix-sept ans, Josep Anselm Clavé gagnait sa vie en chantant dans des cafés et des tavernes, toujours accompagné de sa guitare.

L’implication politique de Josep Anselm Clavé commença très tôt avec son adhésion au parti républicain dirigé par Abdó Terrades1, également franc-maçon. Il collabora avec son ami Narcís Monturiol2, un autre franc-maçon, dans divers projets socialistes utopiques inspirés par les idéaux de Robert Owen et de Charles Fourier.

Robert Owen by William Henry Brooke

Pour mémoire, Robert Owen (1771-1858) était un entrepreneur et théoricien socialiste britannique. Pionnier du « socialisme utopique » ou « owenisme », ses idées ont marqué la première moitié du XIXe siècle. Il est reconnu comme le « père fondateur » du mouvement coopératif et du socialisme britannique, ayant réalisé des réformes sociales et économiques progressistes dans ses entreprises. Ses travaux ont grandement influencé les pratiques de coopération et les théories socialistes ultérieures.

Charles Fourier – BnF Les essentiels – Découvrir, comprendre, créer, partager

Quant au philosophe Charles Fourier (1772-1837), il est le fondateur de l’École sociétaire. Considéré par Karl Marx et Friedrich Engels comme une figure du « socialisme critico-utopique », aux côtés de Robert Owen, Charles Fourier a inspiré plusieurs communautés utopiques dès les années 1830. Ses théories sur l’organisation harmonieuse de la société ont marqué l’histoire des idées socialistes. Charles Fourier est notamment connu pour ses concepts de phalanstères, visant à réformer la société industrielle. Même s’il fut très proche de francs-maçons lyonnais, en particulier Jean-Baptiste Gaucel et Aimé Martin, Charles Fourier n’a probablement pas été lui-même initié.

En 1843, Josep Anselm Clavé participa à la révolte centraliste contre le général Espartero. En 1845, il fut emprisonné dans la Citadelle de Barcelone. Pendant son incarcération, Josep Anselm Clavé utilisait sa guitare pour rendre la vie plus agréable à ses codétenus, au point que les gardiens lui fournissaient du papier et un crayon pour noter les paroles de ses mélodies. Ce comportement fut jugé positif, ce qui mena à sa libération anticipée.

Gran Orient de Catalunya

Poussé par un désir fervent d’éduquer la classe ouvrière et de les éloigner des tavernes, Josep Anselm Clavé acquit des connaissances en violon, flûte et théorie musicale pour organiser des groupes de chanteurs. Le succès de ses compositions le conduisit à créer, en 1845, un groupe choral nommé « L’Aurora », qui devint plus tard « La Fraternitat ». Cette société de secours mutuel fut la première société chorale de la péninsule ibérique, bien qu’elle dût être renommée « Euterpe » pour éviter les controverses politiques.

Josep Anselm Clavé commença à organiser des festivals choraux et des événements musicaux à grande échelle. Parmi ceux-ci, la première de la « Marche de Tannhäuser », marquant Josep Anselm Clavé comme un précurseur du wagnérisme catalan.

Malgré son dévouement à la musique, Josep Anselm Clavé n’abandonna jamais ses passions politiques, luttant constamment contre le totalitarisme et la tyrannie. Pendant le Biennat Progressiste, dirigé par le général O’Donnell, Clavé participa à diverses activités et organisations libérales. Après la chute d’O’Donnell, Josep Anselm Clavé fut exilé aux Baléares et plus tard emprisonné à Madrid en 1867. Suite à la Révolution de Septembre, connue sous le nom de « La Gloriosa », Clavé participa à l’établissement d’activités démocratiques.

Josep Anselm Clavé, Manresa
Barcelone, Espagne

L’un des premiers actes du nouveau contexte politique fut la démolition de la Citadelle détestée. La politique absorba presque toutes les activités de Clavé : il fut militant du Parti Fédéral, membre de la Junta Révolutionnaire et contribua à la rédaction de La Vanguardia –  quotidien généraliste du matin, publié à Barcelone et destiné à toute l’Espagne disponible, depuis 2011, en deux versions parallèles, en espagnol et en catalan ; son premier numéro a été publié le 1er février 1881, faisant de lui l’un des journaux les plus anciens d’Espagne – et de El Estado Catalán, dirigé par son ami Valentí Almirall3, également franc-maçon.

En 1873, sous le règne d’Amadeo I, Josep Anselm Clavé fut élu président du Conseil Provincial de Barcelone. La même année, après l’abdication d’Amadeo et la proclamation de la Première République Espagnole, Josep Anselm Clavé fut nommé député aux Cortes Constituantes, gouverneur civil de Castellón de la Plana et de Tarragone. Il se retira de la vie publique après le coup d’État du général Pavía, qui marqua la fin des illusions démocratiques et la restauration de la monarchie.

Josep Anselm Clavé, fondateur des Chœurs de Clavé

Dans la vibrante ville de Barcelone, Josep Anselm Clavé se distingue comme une figure emblématique du chant choral catalan. Il a dédié sa vie à la musique, fondant les célèbres Chœurs de Clavé et promouvant le chant choral à travers la Catalogne. Son influence s’étendait à toutes les couches sociales, marquant profondément la culture musicale de son époque.

En 1956, un monument néoclassique en son honneur fut érigé sur le Paseo de Sant Joan, immortalisant son rôle de chef de chœur. Créé en 1888 par Josep Vilaseca et Manuel Fuxà, il symbolise l’importance de Josep AnselmClavé dans l’histoire culturelle de Barcelone.

L’héritage de Josep AnselmClavé perdure à travers les nombreuses chorales et festivals qui animent encore Barcelone aujourd’hui. La Clave Diagonal Barcelona, dédiée au chant choral, est un lieu de rencontre pour musiciens et mélomanes, célébrant son œuvre et son impact durable sur la musique catalane.

Sépulture de Josep Anselm CXalvé

Ainsi, Josep Anselm Clavé, pionnier du chant choral et fondateur des Chœurs de Clavé, reste une référence incontournable, son héritage vibrant imprégnant encore la culture musicale de Barcelone.

En 1874, à l’âge de 50 ans, Josep Anselm Clavé mourut après une vie riche et intense dédiée aux idéaux de la franc-maçonnerie, mis en pratique à travers ses sociétés chorales fondées sur les principes de fraternité, d’amour, de vertu et de progrès.

Abdó Terrades i Pulí

1Abdó Terrades i Pulí (1812-1856) était un politicien républicain catalan, considéré comme le pionnier du républicanisme fédéral. Né à Figueres, il a étudié à Perpignan avant de s’installer à Barcelone où il fonda la Societat Patriòtica et le journal El Republicano. En 1842, il devint maire de Figueres, mais son élection fut contestée à cause de son refus de prêter serment à la régence d’Espartero. Il fut emprisonné et exilé à plusieurs reprises pour ses idées révolutionnaires.

Abdó Terrades i Pulí, signature

En tant que franc-maçon, il fut lié au carbonarisme, un mouvement adoptant des formes maçonniques adaptées à un discours démocratique et radical. Abdó Terrades i Pulí a également été un écrivain prolifique, avec des œuvres marquantes comme la chanson « La campana », devenue un hymne républicain, et la pièce de théâtre antimonarchique «  El rei Micomicó ». Sa vie et son œuvre ont inspiré plusieurs mouvements révolutionnaires et il est toujours honoré dans sa ville natale de Figueres pour son rôle dans le développement du républicanisme catalan.

Narcís Monturiol

2Narcís Monturiol i Estarriol (1819-1885) est surtout connu pour ses contributions pionnières à la navigation sous-marine, mais il a également été un intellectuel influent et un politicien dévoué.

Narcís Monturiol est principalement célèbre pour avoir inventé les sous-marins Ictíneo I et Ictíneo II. L’Ictíneo I, lancé en 1859, était propulsé par la force musculaire de quatre marins et conçu initialement pour la récolte de corail. Cependant, en raison de ses limitations, Monturiol a développé l’Ictíneo II, lancé en 1864, qui était le premier sous-marin doté d’un moteur à combustion interne, capable de générer chaleur et oxygène pour alimenter une petite machine à vapeur.

Ictíneo I
Ictíneo II

Malgré l’enthousiasme populaire, Narcís Monturiol n’a pas réussi à obtenir un soutien financier suffisant du gouvernement espagnol et a dû organiser une collecte nationale pour financer ses projets. Bien que l’Ictíneo II ait réalisé plusieurs plongées réussies, des difficultés financières ont conduit Narcís Monturiol à faire faillite en 1867, et son sous-marin a été démantelé.

En dehors de ses travaux sur les sous-marins, Narcis Monturiol a également innové dans divers domaines, comme l’amélioration de la fabrication des adhésifs pour les timbres postaux, les procédés de conservation de la viande, et la conception de machines à fabriquer les cigarettes.

Narcís Monturiol était un fervent défenseur des idées socialistes utopiques et un proche du penseur français Étienne Cabet. Il a popularisé les principes de la cité idéale d’Icarie en Catalogne. Sa carrière politique a été marquée par son engagement dans le Parti Fédéral et son élection en tant que député lors de la Première République Espagnole en 1873.

Narcís Monturiol est honoré à travers diverses commémorations en Catalogne. En 2009, le cent-cinquantième anniversaire de la mise à l’eau de l’Ictíneo a été célébré, et plusieurs monuments à Barcelone et Figueres rendent hommage à ses contributions. La marine espagnole a également nommé deux de ses sous-marins en son honneur.

À Figueres, Narcís Monturiol est considéré comme l’un des citoyens les plus illustres après Salvador Dalí. Une rue porte son nom, et un monument commémoratif a été érigé en 1918.

Valentí Almirall

3Valentí Almirall (1841-1904) a grandi dans une famille bourgeoise catalane, ce qui lui a permis d’accéder à une éducation de qualité. Valentí Almirall a étudié le droit à l’Université de Barcelone, où il a obtenu son diplôme et est devenu avocat.

Très tôt, Valentí Almirall s’est engagé dans la politique, influencé par les idéaux républicains et fédéralistes. Il a été l’un des premiers à plaider pour une plus grande autonomie des régions espagnoles, notamment la Catalogne. Ses idées le rapprochaient des mouvements de gauche de l’époque, ce qui lui a valu une certaine notoriété parmi les intellectuels et politiciens progressistes.

En 1879, Valentí Almirall a fondé le Diari Català, le premier journal écrit en catalan. Ce journal a joué un rôle crucial dans la promotion de la langue et de la culture catalanes, contribuant à l’essor du catalanisme politique. À travers ses articles, Valentí Almirall a défendu l’idée d’un fédéralisme espagnol où chaque région aurait une autonomie significative tout en restant intégrée à l’État espagnol.

Valentí Almirall était également membre de la franc-maçonnerie. Cette affiliation reflétait son engagement envers des idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité, qui étaient en accord avec ses convictions politiques et sociales.

Première page de l’édition originale de l’essai Lo Catalanisme de Valentí Almirall (1886)

Valentí Almirall a laissé un héritage intellectuel important à travers ses écrits et ses discours. Parmi ses œuvres notables, on trouve Lo Catalanisme (1886), un ouvrage où il développe ses idées sur le catalanisme et propose des réformes politiques pour l’Espagne. Il a également été actif dans divers mouvements et associations promouvant les droits et les libertés civiques.

Son héritage perdure dans l’histoire du catalanisme et de la politique espagnole. Il est souvent considéré comme l’un des pères fondateurs du mouvement catalan moderne, ayant jeté les bases idéologiques qui inspireront de nombreux autres leaders et intellectuels catalans.

Drapeau de la province de Barcelone