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Europe 1 : Décodage de l’écriture sacrée

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Du site de Europe 1 en collaboration avec BTLV

Bob Bellanca reçoit Paul-Georges Sansonetti, docteur en Lettres, diplômé de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, et spécialisé en symboles et en ésotérisme. Ensemble, ils abordent la naissance de l’écriture au sein des différentes civilisations.

A l’aide de la numérologie et de connaissances sur les civilisations anciennes, le professeur revient sur la codification des différents alphabets et des symboliques qu’ils renferment…
« Mystères & Inexpliqués » est un podcast créé par BTLV, adapté et diffusé par Europe 1. Si vous aimez les histoires paranormales et les événements qui dépassent la rationalité, ou que vous êtes curieux de nouvelles découvertes, ce podcast est fait pour vous. Les propos tenus dans cet épisode n’engagent que la ou les personnes invitées.

Confrérie des Chevaliers du Taste Fesses

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Du sit officiel de la conferie tastefesses.net

La Confrérie des Chevaliers du Taste Fesses fut fondée offessiellement le 9 mai 1959. Au cours d’un dîner (très arrosé), place du Tertre, dans un restaurant de la butte Montmartre, dans le quartier de Clignancourt du 18e arrondissement de Paris, auquel participaient quelques joyeux lurons.

Au départ cette réflexion : «  Il y a des Chevaliers du Taste Vin ; pourquoi n’y aurait-il pas des Chevaliers du Taste Fesses ? ». Bernard SALMON, qui participait à ce repas répondit « il n’y a qu’à la créer ».

Pour présider et devenir le Grand Maître, il fallait une personnalité prestigieuse. On pensa tout naturellement à Léo CAMPION, qui, bien entendu accepta.

Et de créer la Confrérie…

Comme toute association, la Confrérie fut déclarée, à la Préfecture de la Seine… mais son inscription fut refusée. Les autorités trouvaient que l’objet de cette association était vraiment « trop frivole ». La question s’est reposée trente ans plus tard lorsque Yvon TANGUY, le nouveau Grand Maître a tenté à son tour de déposer les statuts à la Préfecture.

Cette demande fut cette fois acceptée, et, peut être est-ce dû au nom de la personne qui signa l’autorisation, puisque ce fut une certaine Madame FOURMOIS.

En 1960, une Commanderie Belge fut installée. Elle fonctionne toujours aussi fessetueusement, grâce surtout à son Grand Chambellan, Grand Maître Adjoint, Jo MAY.

En 1964, ce fut une Commanderie Britannique.

La Faculté de Pygologie ouvrit ses portes en 1965.

Puis, virent le jour : en 1969, la Commanderie du Soho ; en 1970 la Commanderie Mosane ; en 1971 la Commanderie Provençale et le Pygological Institute.

Des Ambassadeurs furent présents dans huit pays, des Légats de la Fesse dans sept provinces.

On parla de la Confrérie à la télévision et aussi dans la presse en France, en Italie, en Angleterre, en Belgique, au Canada.

Tout au long de son existence, différentes manifessestations marquèrent la Confrérie :

– L’exposition du Bas Rein aux Caves de la Tour Eiffel ;

– Une exposition de Miches grâce au Chevalier POILANE ;

– L’inauguration de la statue de la Vénus Callypige dans le square du Chevalier de la Barre,    à Montmartre, à l’occasion du 25e anniversaire ;

– Les différentes élections de Miss PILE qui doit tant à notre Paire Supérieure Denise DAX ;

– L’intronisation à Bruxelles du MannekenPis en 1983 ;

– Les Fessetins qui se succèdent depuis 50 ans et qui voient arriver de nouveaux impétrants.

Aujourd’hui, notre Confrérie se porte bien.

Elle participe, chaque année au Vendanges de Montmartre où elle ne passe pas inaperçue.

La Confrérie est aussi présente sur internet, où elle rencontre un franc succès (près de 1 000 000 de visites depuis la création du site en 2007). Un nouveau site vient de voir le jour en cette année 2016.

C’est notre Sérénissime Grand Maître Christian BRUON, qui guide nos fesses aujourd’hui. Grâce aux savants conseils de notre Grand Maître d’Honneur, Jean-Pierre CHIMBERG, il a su garder une grande dynamique, tout en respectant l’équilibre entre fesse droite et fesse gauche. C’est un grand adorateur de la Raie Publique.

Dignitaires, Hautes Fessières et Hauts Fessiers, Chevalières et Chevaliers, Amis Fervents,

Que la Fesse vous inspire, vous accompagne et qu’elle éclaire votre route.

LE PREMIER CONSEIL DE L’ORDRE
Sous le Haut Patronnage de la Vénus Callipyge, des Sans-Culottes, de Monseigneur le Duc de Bordeaux, du Cul Cul Clan, de la Régie Autonome des Transports Parisiens et du Satyre du Bois de Boulogne.Grand Maître : Léo CAMPION – Grand Chancelier : Bernard SALMON – Grand Sénéchal : Jacques GRELLO – Maître des Cérémonies : François CHEVAIS – Grand Contrepéteur : Roméo CARLES – Historiographe : Hélène BESANCON – Protecteur de la Confrérie : René TROTOUX – Grand Argentier : Jean COURTINAT – Gros Echanson : Marcel DIEU – Belle Echansonne : Caroline CLER – Grand Imagier : Jean WEBER – Grand Chalcographe en relief : Bernard GADEAU – Grand Gynécologue au Service de l’Identité : Docteur Charles LEVASSEUR – Grande Lutineuse : Claudette FALCO – Obsédé Sexuel du Vème Arrondissement : Marcel SUBE – Membres Prédestinés : Georges LAPEYREGermain DELATOUSCHE – Cheffesse du Protocole : Jeanno CAMPION – Grand Médium et Main Occulte : Maurice CIANTAR – Maître de Chapelle : Jean YANNE – Membres Fondateurs (par ordre omégapsique) : Armand ZIWES, Boris VIAN, Jean VALTON, Véronique SILVER, Jean RIGAUX, Roger PERONNET, L-M PAPPO, Monique MORELLI, Henri MONIER, Roger MONCLIN, Pierre JACOB, GUS, Charles FEOLA, Georges DENY, Pierre DAC, Henri CHASSIN, Noël ARNAUD

376 ans de Paranaguá : ici sont nés le Paraná et la franc-maçonnerie du Paraná

De notre confrère brésilien folhadolitoral.com.br

Le lundi 29, Paranaguá a célèbré ses 376 ans d’histoire, ville qui fut le berceau du Paraná et de la franc-maçonnerie au Paraná, ce qui s’est produit à travers la Loja União Paranaguense, qui a donné naissance à la Loge maçonnique Perseverança.

Elle est la plus ancienne Loge en activité dans l’état. L’identité Parnanguara est pleinement ancrée dans les piliers de la Loge, à travers ses membres passés et présents tout au long de ses 160 années d’existence. De plus, l’aspect accueillant de la population de Paraná est également présent dans l’Atelier, qui compte parmi ses membres nés dans la ville mère de Paraná et accueillis par ce sol sacré du Paraná.

Perseverança porte en elle l’histoire de Paranaguá, la Loge étant responsable de la libération des esclaves en 1870, avant même la Loi d’Or de 1888.

L’Atelier fut également responsable de la fondation du Club Républicain, de Santa Casa de Misericórdia, de la Crèche Perseverança et de Rio White Sport. Club. La Loge a agi activement tout au long de l’histoire pour l’indépendance du Brésil et également pour la proclamation de la République, démontrant qu’être franc-maçon nécessite un engagement social et une responsabilité.

Il est important de dire que nous ne vivons pas seulement dans le passé, mais que l’Oficina continue chaque jour d’écrire son histoire. Loja Perseverança maintient actuellement actifs la Maison pour personnes âgées Perseverança, le Centre d’éducation pour enfants Perseverança (CEI) et le Club Fraternité Perseverança, ainsi que le projet d’octroi de bourses et d’assistance aux étudiants en situation de vulnérabilité sociale « Perseverando na Education », en soutenant le personnes âgées, enfants et adultes année après année, avec fraternité, égalité, fraternité et surtout responsabilité.

Le 5 mai 2024, la Loge maçonnique Perseverança, précurseur de la franc-maçonnerie au Paraná, dont le siège est dans son bâtiment historique situé Rua Faria Sobrinho, 834, Centro Histórico, fédérée à la Grande Oriente do Brasil (GOB) et sous juridiction de la Grande Oriente do Brasil – Paraná (GOB-PR), a célébré ses 160 ans d’histoire. Chaque Frère initié à la Persévérance connaît non seulement la responsabilité de représenter la Loge dans le monde maçonnique et dans la société actuelle, mais aussi de porter partout avec lui le nom de Paranaguá.

Responsable : Loge maçonnique Perseverança n° 0159 (GOB/PR) – Paranaguá – PR

Avec « L’Œuvre au rouge », passez votre troisième cycle en Alchimie !

L’Œuvre au rouge – Alchimie et Franc-maçonnerie du 18e au 30e degré – Troisième cycle du Grand Œuvre alchimique est une plongée profonde dans les arcanes de l’alchimie et de la franc-maçonnerie, explorant les liens ésotériques qui unissent ces deux domaines spirituels et philosophiques.

Guy Piau, dans ce texte dense et érudit, nous offre une perspective unique et illuminée sur la quête initiatique, en la situant au carrefour de la tradition hermétique et de l’ordre maçonnique.

L’ouvrage s’articule autour de l’étude des degrés maçonniques allant du 18e au 30e degré, chacun étant un jalon sur le chemin de la réalisation spirituelle et de l’élévation de l’âme. Guy Piau souligne l’importance de chaque étape dans la progression initiatique, décrivant avec minutie les symboles, les rituels et les enseignements associés à chaque degré. Il montre comment ces degrés sont non seulement des étapes de la vie maçonnique mais aussi des phases du Grand Œuvre alchimique.

Alchimie

Le premier chapitre, « Le royaume et les ciels alchimiques », introduit le lecteur à la conception alchimique de l’univers et à son interaction avec les enseignements maçonniques. Guy Piau y explore la nature du royaume intérieur, un thème récurrent dans la littérature alchimique, et comment il se reflète dans la structure des ciels ou sphères célestes.

Alchimie sur la table de l'alchimiste

Dans le deuxième chapitre, intitulé Chevalier Rose-Croix (18e degré), l’auteur approfondit le symbolisme de la Rose-Croix, une figure emblématique à la fois de l’alchimie et de la maçonnerie. Guy Piau montre comment ce symbole incarne la fusion de la spiritualité et de la matière, représentant ainsi l’objectif ultime de l’alchimiste : la transmutation de l’âme et du corps.

Image générée par Intelligence Artificielle (IA)

Le troisième chapitre se concentre sur les degrés allant du 19e au 22e, tels que le Grand Pontife et le Vénérable Maître des Loges Régulières, Noachite, Chevalier Prussien et Chevalier de Royal Hache. Ces degrés, riches en symbolisme, sont analysés en détail, Guy Piau décryptant les rites et les enseignements qui visent à élever l’initié vers une compréhension plus profonde des mystères de l’existence et de la création.

Dans les chapitres suivants, notamment ceux couvrant les 23e à 25e degrés, Guy Piau continue son exploration des rituels maçonniques en mettant en lumière les parallèles avec les processus alchimiques. Le Chevalier du Serpent d’Airain, par exemple, est examiné sous l’angle de la purification et de la transformation, thèmes centraux de l’alchimie.

Le 26e degré, ou Écossais trinitaire, est une étape clé dans le voyage initiatique. Guy Piau y voit un reflet des trois phases du Grand Œuvre alchimique : la nigredo (l’œuvre au noir), l’albedo (l’œuvre au blanc) et la rubedo (l’œuvre au rouge). Chaque phase correspond à une purification progressive de l’âme, menant à la réalisation spirituelle ultime.

Le chapitre sur le Grand Commandeur du Temple (27e degré) souligne l’importance de l’autorité spirituelle et de la sagesse, tandis que le 28e degré, Chevalier du Soleil, célèbre la lumière et l’illumination intérieure. Guy Piau y fait des analogies avec les opérations alchimiques qui visent à transformer le plomb en or, symbolisant la transformation de l’ignorance en connaissance divine.

Les derniers chapitres, couvrant les degrés 29 (Grand Écossais de Saint-André) et 30, culminent avec le Grand Inspecteur et Grand Élu Chevalier Kadosch. Ce degré final est présenté comme l’apogée de la quête initiatique, où l’initié atteint une compréhension profonde et intime des mystères de l’alchimie et de la maçonnerie.

La première annexe de l’ouvrage, « La voie alchimique et le perfectionnement spirituel », offre une réflexion sur l’importance de l’alchimie comme chemin de développement personnel et spirituel. Guy Piau y explique comment les pratiques alchimiques peuvent être intégrées dans la vie quotidienne pour favoriser la croissance intérieure et la sagesse.

La seconde annexe, « L’Alchimie, Art royal 1 », propose une étude plus technique des processus alchimiques, fournissant des détails sur les opérations de transmutation et de distillation. Guy Piau y révèle les secrets des anciens alchimistes, tout en soulignant leur pertinence pour les chercheurs modernes.

La biographie de Guy Piau

Guy Piau, né le 6 mai 1930 à Paris  dans le 18e arrondissement, est une personnalité française notable, ayant occupé des postes de haut fonctionnaire au sein de l’administration française. Franc-maçon éminent, il a été Grand Maître de la Grande Loge de France de 1988 à 1990.

Image générée par Intelligence Artificielle (IA)

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages influents sur la franc-maçonnerie et l’alchimie, où il explore les liens ésotériques et philosophiques entre ces deux traditions. Ses écrits sont reconnus pour leur profondeur et leur érudition, offrant des perspectives enrichissantes sur les pratiques initiatiques.

Guy Piau est un auteur et érudit dont les travaux se concentrent principalement sur l’alchimie et la franc-maçonnerie. Sa connaissance approfondie des traditions ésotériques et initiatiques est reflétée dans ses nombreux ouvrages, où il explore les liens entre la spiritualité, la philosophie gnostique et les pratiques alchimiques. Guy Piau est reconnu pour sa capacité à rendre accessibles des sujets complexes, tout en respectant la profondeur et la richesse des traditions qu’il étudie.

Parmi ses œuvres notables, on trouve Franc-maçonnerie – Les Hauts Grades – analyse détaillée des rites et des symboles associés à ces niveaux avancés, expliquant leur signification et leur rôle dans la progression spirituelle des initiés –, L’Alchimie –Histoire et Actualité – une plongée dans l’histoire de l’alchimie, depuis ses origines antiques jusqu’à ses manifestations contemporaines – et L’Alchimie en Franc-maçonnerie – ou comment l’alchimie, avec ses opérations de transformation et de purification, trouve un écho dans les enseignements et les symboles de la franc-maçonnerie. Ces livres, repris sur la deuxième de couverture et publiés par les Éditions Numérilivre, sont appréciés tant par les initiés que par les chercheurs intéressés par l’histoire et les pratiques de l’alchimie et de la franc-maçonnerie.

En conclusion, L’Œuvre au Rouge est une exploration magistrale et éclairante des interconnexions profondes entre l’alchimie et la franc-maçonnerie.

Nous apprécions particulièrement les mots en gras, les illustrations, les figures alchimiques ainsi que les tableaux de loge. Tous ces éléments apportent une richesse visuelle et conceptuelle qui améliore significativement l’ouvrage.

À travers une analyse détaillée des degrés maçonniques et des processus alchimiques, Guy Piau nous guide sur un chemin initiatique riche et inspirant, nous invitant à découvrir les mystères de l’univers et de notre propre être.

L’Œuvre au rouge – Alchimie et Franc-maçonnerie du 18e au 30e degré

Troisième cycle du Grand Œuvre alchimique

Guy PiauÉditions Numérilivre,  2004, 192 pages, 22 €

Lieu symbolique : La Route de la Liberté en Comminges (31), un chemin de mémoire et de résistance

Au cœur du Comminges, dans le sud de la Haute-Garonne, une première Route de la Liberté a été inaugurée le 22 mars 2024.

Photo © Yonnel Ghernaouti YG

Une initiative portée par « Les Chemins de la Liberté par le Comminges et le Val d’Aran », une association locale qui a pour but de rechercher les évadés et les passeurs de la dernière guerre mondiale, de matérialiser et de baliser tous ces chemins utilisés par les évadés au travers des sommets luchonnais afin de les faire découvrir par nos contemporains et les générations futures. Tout ceci dans le devoir de mémoire.

Photo © Yonnel Ghernaouti YG

Ce tronçon de 30 kilomètres, suivant le tracé de la RN125 de Seilhan jusqu’à la frontière du Val d’Aran, retrace les pas des exilés ayant fui la guerre civile espagnole et la barbarie nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

« Cette Route de la Liberté est un symbole de résistance et d’espoir »

a souligné Jacques Simon, président de l’association, dans un entretien avec « Le Parisien ». « Elle rappelle le courage de ceux qui ont échappé à la tyrannie et à la barbarie pour trouver refuge en France. »

Un itinéraire chargé d’histoire

Initialement empruntée par les républicains espagnols fuyant le franquisme, cette route a ensuite servi de passage aux exilés cherchant à échapper au nazisme ou à rejoindre la France Libre. Après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, une zone interdite sous surveillance allemande a été instaurée le long des Pyrénées, contraignant les fugitifs à emprunter des chemins détournés, souvent guidés par des passeurs courageux.

Photo © Yonnel Ghernaouti YG

Une sculpture pour symboliser la liberté

Pour marquer cette liberté retrouvée, une sculpture monumentale représentant un oiseau de trois mètres d’envergure a été inaugurée à Seilhan. Réalisée par l’artiste local Philippe Balard, cette œuvre regarde vers les Pyrénées, symbolisant le parcours des exilés en quête de liberté.

Un projet mémoriel et collectif

Le projet, dont le coût total s’élève à 87 000 euros, a été financé par l’association, l’État, les collectivités locales et des fonds européens. Il témoigne de l’engagement des habitants du Comminges à préserver la mémoire de ces événements tragiques et à perpétuer les valeurs de résistance et d’espoir.

Photo © Yonnel Ghernaouti YG
Photo © Yonnel Ghernaouti YG

Une inauguration solennelle

Le 22 mars 2024, lors de l’inauguration au rond-point de Bazert à Seilhan, élus, anciens combattants, porte-drapeaux et jeunes élèves se sont réunis pour rendre hommage à ces héros anonymes. Les discours poignants, les chants de la Marseillaise et du Chant des Partisans, ainsi que la présence de la sculpture « Murmuration » de Philippe Balard, ont fait de cet événement un moment émouvant de mémoire et de civisme. Cette structure en spirale, composée de milliers d’oiseaux, honore les enfants, femmes et hommes ayant traversé les Pyrénées pour retrouver leur liberté.

Photo © Yonnel Ghernaouti YG
Photo © Yonnel Ghernaouti YG

Un engagement pour l’avenir

Cette Route de la Liberté, première en France, marque le début des commémorations du 80ème anniversaire de la Libération dans le département de la Haute-Garonne. Elle est un engagement à transmettre l’histoire de ces exilés aux générations futures, pour que jamais nous n’oublions les leçons du passé et continuions à célébrer les valeurs de liberté et de résistance.  

Photo © Yonnel Ghernaouti YG
Photo © Yonnel Ghernaouti YG

 La vidéo montre la sculpture « Murmuration » de Philippe Balard, inaugurée à Seilhan. Cette œuvre représente une spirale composée de milliers d’oiseaux en métal, symbolisant la liberté et l’espoir des exilés ayant traversé les Pyrénées pour fuir la guerre civile espagnole et le nazisme. Les oiseaux, en vol et en mouvement collectif, évoquent la solidarité et la résilience des personnes cherchant refuge. La sculpture, tournée vers les Pyrénées, rappelle le chemin de liberté emprunté par ces héros anonymes.

Inauguration de « La route de la liberté » RN 125 Seilhan – Pont du Roi – 22 mars 2024

Photo © Yonnel Ghernaouti YG
La Route de la Liberté en Comminges – Photo © Yonnel Ghernaouti YG
Marignac (Hte-Garonne) – Photo © Yonnel Ghernaouti YG
Marignac (Hte-Garonne), les chemins de la liberté – Photo © Yonnel Ghernaouti YG

Quid des Francs-maçons criminels de guerre, meurtriers de masses et génocidaires !

Du site allemand report24.newsPar Guido Grandt

Note de la Rédaction : Le site allemand REPORT 24 procède ici à un certain amalgame entre trois personnalités, membres de la franc-maçonnerie, qui, dans la première moitié du XXe siècle, ont exercé d’éminentes responsabilités dans des épisodes tragiques de l’Histoire humaine. Chemin faisant, l’intention qui préside à de tels rapprochements peut paraître douteuse or il suffira de lire l’article jusqu’à la fin, pour être complètement éclairé. En toute hypothèse, nous laissons chacun juge des conclusions à tirer de cet ensemble. Le site s’interroge : « Y a-t-il de bonnes raisons de se taire à ce sujet ? » Selon la règle que nous nous efforçons d’honorer : respect scrupuleux de la liberté d’opinion et d’expression, nous ne tairons pas non plus cette voix.

À titre complémentaire, nous croyons devoir signaler qu’à la suite d’une enquête journalistique, l’AFP a mis en garde, le 13 avril 2023, contre la diffusion par le site REPORT 24 de « messages trompeurs sur les recommandations de vaccination contre le Covid en Suisse« . C’est peut-être une indication d’un certain mode de traitement de l’information, qui va, au demeurant, avec le choix des auteurs…

Eh bien, justement, le positionnement de l’auteur est des plus édifiants : Guido  Grandt avait publié, en allemand, en 2007, un premier pamphlet intitulé : Schwarzbuch Freimaurerei: Geheimpolitik, Staatsterror, Politskandale  (Livre noir de la franc-maçonnerie : politique secrète, terreur d’État, scandales politiques). Une nouvelle édition est parue, en 2019, toujours en allemand, sous le même titre. L’ouvrage est découpé en une suite de chapitres très éloquents : • la magie et l’occultisme, • la société secrète des Illuminati, • la collaboration avec la mafia, • la politique active dans le monde entier, • les complots, les affaires politiques, le terrorisme d’État et les scandales, • le véritable secret qui remet en cause la démocratie parlementaire, • les meurtres rituels politiques, • les frères de loge déshonorants. Visiblement, des obsessions tenaces et sans doute lucratives…

Les francs-maçons proclament depuis toujours leur vision humaniste du monde dans une « union éthique d’individus libres ». Elle vise à conduire à la connaissance de soi et à un comportement plus humain. Mais parmi eux se trouvaient pourtant des frères de loge qui furent parfois des criminels de guerre, des génocidaires et des meurtriers de masses. Y a-t-il de bonnes raisons de se taire à ce sujet ?

Frère de loge Talaat Pascha – « Franc-maçon et meurtrier génocidaire »

Une question politique dont les Turcs et probablement de nombreux francs-maçons ne veulent en aucun cas parler et qui est devenue un obstacle à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne est le génocide des Arméniens chrétiens. Seules quelques personnes savent qu’un franc-maçon a réellement joué un rôle important. Il s’agit de Mehmed Talaat Pacha (1874-1921), qui se faisait appeler Talaat Bey et était l’un des francs-maçons turcs les plus influents, voire Grand Maître du Grand Orient de Turquie, fondé en 1909 . Pacha était un co-organisateur des soi-disant « Jeunes Turcs » qui ont renversé le sultan despotique au début du 20e siècle. En 1909, il est promu ministre de l’Intérieur, puis maître de poste. Jusqu’en 1918 – certains chroniqueurs parlent de 1917 – Pacha était Grand Vizir de Turquie, ce qui correspondait à la fonction de Premier ministre.

Après la défaite de la Première Guerre mondiale, les Arméniens qui vivaient dans cet État multiethnique ont été accusés par le gouvernement turc de soutenir la Russie, ennemie de guerre chrétienne, et de commettre ainsi une haute trahison. C’est la raison pour laquelle le franc-maçon Talaat Pacha a ordonné un « nettoyage ethnique » entre 1915 et 1917 et que son gouvernement successeur a de nouveau appelé à ce génocide entre 1919 et 1921. Les massacres cruels des Arméniens au cours de ces années ont fait entre 600 000 et 1,5 million de victimes, les estimations varient considérablement.

D’un côté, ce génocide est nié par les Turcs, mais de l’autre, il est présenté comme une « réaction justifiée aux « incursions » arméniennes ou comme une conséquence inévitable de la guerre ».

Mehmet Talaat Pacha

Aujourd’hui encore, de vives critiques émanent des rangs de la société secrète. Par exemple, le franc-maçon, journaliste, universitaire américain et politologue Tom Goeller a déclaré : « Le Grand Maître de la Grande Loge de Turquie de 1915 à 1917, Mehmet Talaat Pacha, était directement politiquement responsable du meurtre de centaines de milliers d’Arméniens. En outre, bon nombre des Jeunes Turcs au pouvoir étaient des francs-maçons. Ni le principe irréfutable de tolérance des francs-maçons, enseigné depuis toujours dans toutes les loges et à travers les siècles, ni leur aspiration à la démocratie ne les ont empêchés d’ordonner une telle injustice. Ce crime contre les droits de l’homme est unique dans l’histoire maçonnique.

Le franc-maçon Gazi Mustafa Kemal Atatürk (Loge Macédoine Risorta et Veritas n° 80 , Thessalonique), fondateur de la République de Turquie et de 1923 à 1938 premier président de la république moderne issue de l’Empire ottoman après la Première Guerre mondiale, également a donné le nom de « Jeunes Turcs » et a donc probablement rendu son frère de loge Talaat Pacha responsable du génocide des Arméniens. Devant le parlement turc en 1924, il qualifie cet acte d’« acte scandaleux ».

Il ne faut pas oublier qu’un mélange de peuples se réunissait dans les loges à cette époque. Outre les Turcs, il y avait aussi des Grecs, des Juifs, des Arabes, des Kurdes, des Albanais, des membres de colonies étrangères et bien sûr des Arméniens. C’est ainsi que le génocide devient aussi un « fratricide » maçonnique.

Talaat Pacha, exilé en Allemagne après avoir perdu la Première Guerre mondiale, n’a pas vécu assez longtemps pour entendre les discours et les critiques de son frère de loge Atatürk : trois ans plus tôt, en 1921, un étudiant arménien l’avait retrouvé à Berlin et l’avait assassiné.

Frère de loge Horatio Herbert Kitchener – « Francs-maçons et camps de concentration des Boers

Lord Horatio Herbert Kitchener (de Khartoum) (1850-1916), ministre anglais de la Guerre de 1914 à 1916, commanda une armée anglo-égyptienne en tant que maréchal en 1898. Durant son séjour en Égypte, il devient franc-maçon. Il était « Ancien Grand Surveillant » de la « Grande Loge d’Angleterre » et « Grand Maître de District » pour l’Égypte et le Soudan. Il fut également l’un des fondateurs du Drury Lane Lodge No. 2127 à Londres.

Lors de la bataille d’Omdurman, plus de 10 000 guerriers derviches ont été massacrés à coups de mitrailleuses et de balles dumdum. Le corps du Mahdi a été profané par décapitation. La rumeur courait que Kitchener envisageait même de transformer la tête du saint homme en encrier ou en abreuvoir ou, mieux encore, de l’envoyer au Royal College of Surgeons de Londres comme curiosité.

Lodge Brother Kitchener était également commandant en chef de la guerre dite des Boers (1899-1902) en Afrique du Sud. Les « Boers » (agriculteurs) étaient des immigrants d’origine néerlandaise. Il a poursuivi la stratégie de la « terre brûlée », au cours de laquelle 22 000 Britanniques et 12 000 combattants des troupes auxiliaires africaines sont morts au total.

L’ International Freemason Lexicon (p. 464) écrit de manière presque pathétique : « Kitchener s’est particulièrement distingué dans les campagnes coloniales, a vaincu le Mahdi lors de la bataille d’Omdurman et a mis fin à la guerre des Boers. »

Mais cela n’a pas été si simple, car Kitchener n’a pas réussi à détruire la guérilla boer malgré la supériorité de son armée, qui comptait environ 450 000 soldats. Il recourut donc à la « politique des camps de concentration » et fit créer des dizaines de camps de concentration.

Le 22 septembre 1900, le général de division JG Maxwell, gouverneur militaire de Pretoria, reçut l’ordre d’envoyer les femmes et les enfants d’origine boer dans un camp de concentration. Cela a été confirmé par le mémorandum britannique du 21 décembre. Légalisé en 1900. Le plan était que lorsque les femmes et les enfants boers seraient aux mains de l’ennemi, leurs maris et leurs pères pourraient être forcés le plus rapidement possible à se rendre.

En conséquence, les Britanniques créèrent plus de 40 camps de concentration (certaines sources parlent de 58), dans lesquels plus de 110 000 Boers furent internés. Plus précisément, environ 45 000 dans l’État libre d’Orange, 25 600 au Natal et 43 000 dans le Transvaal. La plupart des prisonniers étaient des enfants ; par exemple, il y avait 10 800 garçons et filles dans le camp de concentration de Natal. L’historien Ewald Steenkamp écrit : « Dans les chambres reposent des femmes, des enfants et des nourrissons, tous émaciés jusqu’au squelette et mortellement pâles à cause de la faim et de la maladie. Et il y a des mouches partout, porteuses de toutes sortes d’agents pathogènes. Les mouches pénètrent dans les narines des enfants plus petits et plus faibles et, peu de temps après, les vers sortent de leur nez. En plus des blessures physiques, la contrainte sexuelle s’est également produite, comme le montrent les témoignages de cette époque.

Le taux de mortalité a fortement augmenté en raison de la rougeole, de la fièvre, de la pneumonie et des œdèmes. Environ dix pour cent de la population boer est morte dans les camps de concentration anglais.

L’homme politique et historien contemporain Hans-Peter Schwarz dit dans son livre Le visage du siècle – Monstres, sauveurs et médiocrités : « Dans les camps de concentration qu’il (Kitchener, ndlr) a établis, périssent environ 20 000 familles. »

Seconde guerre des Boers – Camp de réfugiés de Bloemfontein

Kitchener, qui est vénéré par les francs-maçons, avec des loges à Bolton, Simla et au Caire portant même son nom, était certainement l’un des exemples les plus négatifs de l’histoire de la franc-maçonnerie. À cause de son travail, des milliers de personnes sont mortes dans les camps de concentration des Boers. Y compris de nombreux enfants. Le fait que les francs-maçons ne se soient pas encore distanciés de lui aujourd’hui contredit vraiment tout ce que nous disent les frères de loge sur l’humanité, la fraternité et l’égalité. En ce sens, Mason Kitchener, décédé sur le cuirassé Hampshire , qui a heurté une mine marine allemande au large des îles Orcades pendant la Première Guerre mondiale, n’était certainement pas un héros mais un criminel de guerre. En 1899, la Grande-Bretagne a également signé la Convention de La Haye, selon laquelle les attaques contre les civils étaient interdites. Cette approche contre les civils (femmes et enfants), à laquelle Kitchener a également eu recours, était donc contraire au droit international.

Frère de loge Harry Spencer Truman – « Franc-maçon et meurtrier de masses à la bombe atomique »

Un autre membre « déshonorant » de la Discrete Society était Harry Spencer Truman (1884-1972), le 33e président des États-Unis d’Amérique de 1945 à 1953. Il fut son adjoint jusqu’à la mort de son prédécesseur et frère de loge Franklin Delano Roosevelt (1882-1945).

Truman était un franc-maçon actif depuis 1909 et a été élu à  la Belton Lodge No. 450  prises à Grandview, Missouri. Deux ans plus tard, il fonda  Grandview Lodge No. avec d’autres frères. 618 , y fut le premier maître de la chaire. En 1940, il fut élu Grand Maître de la  Grande Loge du Missouri  et servit jusqu’en octobre 1941.

Portrait du président Harry S. Truman (vers 1947).

Cependant, le président américain Harry S. Truman a donné l’ordre de provoquer la plus grande catastrophe nucléaire délibérée que le monde ait connue à ce jour : le 6 août 1945, à 8 h 15, heure locale, le bombardier américain B-29  Enola Gay a lancé  le « For the Pour la première fois dans l’histoire du monde, une bombe atomique (version uranium-235 surnommée  Little Boy ) était larguée en temps de guerre. La population civile japonaise fut la principale victime ! Dans la ville côtière d’Hiroshima, entre 78 000 et 90 000 femmes, enfants et hommes sans défense ont été brûlés vifs à cause de la détonation de l’arme, qui avait une force explosive de 13 kilotonnes d’équivalent TNT. Cinquante mille autres personnes sont mortes du mal des radiations des années ou des décennies plus tard.

Les Américains ont alors appelé les Japonais à se rendre, sinon « le malheur pleuvrait de l’air », comme ils le menaçaient. Faute de réponse, un bombardier B-29 (le Bockscar) décolle le 9 août 1945 pour larguer la deuxième bombe atomique (version plutonium-239 surnommée  Fat Man ). Dans la ville côtière de Nagasaki, une bombe atomique à implosion dotée d’une force explosive de 20 kilotonnes de TNT a tué entre

25 000 et 36 000 civils. Environ 40 000 personnes sont mortes des suites des effets à long terme des radiations nucléaires. Finalement, le Japon capitula. Le test de l’effet des explosions nucléaires sur les grandes villes a été couronné de succès pour les Américains et pour Lodge Brother Truman.

Dans le  Lexique des politiciens franc-maçons,  ce crime de guerre, ce massacre de près d’un quart de million de civils – y compris ceux qui sont morts après les radiations – se lit simplement comme ceci : « (…) il (Truman/dA) (…) a mis fin à la guerre. contre le Japon en utilisant la bombe atomique… » Pas plus.

C’est un scandale que les francs-maçons maintiennent leurs valeurs à un niveau aussi élevé, même s’il y avait dans leurs rangs des génocidaires, des meurtriers de masses et des criminels de guerre. Il est urgent de prendre ses distances avec ces frères de loge louches et criminels !


SOURCES:

[1] Voir Eugen Lennhoff/Oskar Posner/Dieter A. Binder : « International Freemason Lexicon », Munich 2006 (5e édition révisée et mise à jour), pp. 828, 853ff. /Tom Goeller : « Francs-maçons – Clarifier un mythe », Berlin-Brandebourg 2006, pp. 102-104///https://www.freimaurer-wiki.de/index.php/Mustafa_Kemal_Atat%C3%BCrk

[2] Voir Alan Moorehead : « The White Nile », Londres 1973, p. 335/Hans-Peter Schwarz : « The Face of the Century – Monsters, Saviors and Mediocrities », Berlin 1998, pp. 132f., 461, 648. /Michael Grandt : « The Hitler Tribunal – Minutes of a Nuremberg Trial, Volume 1 : ‘Paths to Power’ », Munich/Londres/New York 2006, pp. 369, 370 et : Supplément au 1er volume, p. 142/Joël Kotek/Pierre Rigoulot : « Le siècle des camps. Captivité, travail forcé, extermination », Berlin/Munich 2001, pp. 59, 61, 62, 64/Oskar Hirntrager : « Histoire de l’Afrique du Sud », Munich 1952, p. 373/Ben Viljoen : « Les Transvaalers dans la guerre contre England », Munich, sans date, p. 228/SB Spies : « Methods of Barbarism ? », Cape Town 1978, p. 215/Ewald Steenkamp : « Helkampe », Pretoria 2001, p. 73f./Oorlogsmuseum van die Boere Republike (éd. .) : « Vroueleed », Bloemfontein 1993/JCOtto : « The Konsentrasie-Kampe », Johannesburg 1954, p. 170/Eugen Lennhoff/Oskar Posner/Dieter A. Binder : « International Freemason Lexicon », Munich 2006 (5e révision et mise à jour édition), p. 464

[3] Voir Robert A. Minder : « Freemason Politician Lexicon », Innsbruck 2004, pp. 261, 262/John Keegan : « The Second World War », Berlin 2004, p. 847/« Nuclear Weapon » dans : « Wikipédia, Freie Encyclopedia » ( http://de.wikipedia.org/wiki/Atom-Bombe (consulté : 08.08.07)/Winston Churchill : « The Second World War », Bern/Munich/Vienna 1998, p. 1092

Se convertir en tombant de cheval ?!

« Comme il était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il répondit : Qui es-tu Seigneur ? Et le Seigneur dit : je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tremblant et saisi d’effroi, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi entre dans la ville et on te dira ce que tu dois faire » (Actes des Apôtres. 9, 3-8)

Ce très célèbre récit de la conversion de St. Paul se poursuit pour lui par un épisode de cécité qui illustre son aveuglement spirituel : « Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas. Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but » (9, 8-9). Il faudra attendre l’intervention d’un nommé Ananias, disciple, et son imposition des mains pour que Paul retrouve (ou trouve ?) la lumière. Récit qui ne peut qu’enchanter les Francs-Maçons qui y retrouvent la recherche de la lumière spirituelle à-travers l’aveuglement et qui la découvrent, à partir de l’extérieur, grâce à un « Deus ex Machina » ! Beaucoup de Maçons évoquent, par rapport à leur engagement maçonnique, l’idée d’une véritable conversion. C’est une idée intéressante qui mérite que nous nous y attardions quelques instants.

Il convient, avant de cerner l’expression « se convertir », de s’en rappeler la définition dans le judaïsme : conversion vient de l’hébreu « Techouva » qui veut-dire « retour ». Les Grecs emploieront un terme similaire ; « Metanoia », retour sur soi pour changer. Cela signifierait donc revenir à ses origines plus qu’à prendre une orientation qui serait, à priori, étrangère à soi. On ne change ni de religion ni de culture, on revient à ce qui constitue notre essence depuis toujours et qui fut perturbée par des environnements prédateurs. Se convertir, c’est retirer le voile du temple afin de contempler de ce qu’il en est de sa vérité, même si elle est en opposition avec ce qui constituait la trame de notre vie antérieure. En fait, la conversion est une permanence chez l’homme dans le sens d’une adaptation progressant avec l’histoire du sujet : l’enfant qui vit sous la protection et l’amour des parents dans le meilleur des cas, va faire inconsciemment son possible pour répondre à l’image que souhaite pour lui son entourage, même si cette demande ne lui convient pas et déclenche des colères plus ou moins refoulées suivies de culpabilité devant la prise de conscience de sa propre violence. Cette révolte nécessaire s’affirmera de plus en plus durant l’adolescence et prendra l’allure de tentatives diverses : politiques, intellectuelles, sentimentales, avec parfois des dérives plus ou moins dangereuses (alcool, drogues). Cette période ne prend pas forcément fin avec l’âge adulte : l’homme gère son adaptation permanente à sa vie sociale et sentimentale et est contraint à une conversion permanente, sous peine de sclérose. Le corps, lui-même, est objet de conversion permanente afin d’échapper à la maladie et « d’aller bien ». Mais, au-delà de ces conversions d’adaptation, existe-t-il une conversion spirituelle qui opérerait un bouleversement structurel en nous ?

I-SE CONVERTIR, AFFAIRE DE FOI OU ALIGNEMENT SUR SON DESIR ?

« Les anciens Grecs savaient que la vie a une face de nuit et une face de soleil et ils savaient que l’homme doit tenir les yeux fixés en même temps sur cette lumière et sur cette ténèbre afin de rester fidèle à sa condition. Et une civilisation se juge toujours à la façon dont elle a su surmonter cette contradiction dans une synthèse supérieure ».

 Albert Camus (« Sommes-nous des pessimistes ? ». 1946.)

La question première est de déterminer si peut exister une conscience sans la présence d’une foi structurelle et donc structurante momentanément ou de façon définitive, y compris, en niant par conviction l’existence de la foi dans l’athéisme ! Spinoza répond que non, car pour lui, le sceptique serait condamné à un silence intellectuel, une opacité totale de soi-même à soi-même, une sorte de torpeur végétative. Pour le philosophe, le sujet ne peut vivre que dans une tri-dimension : réel, symbolique, imaginaire. L’accès au réel, et donc à une action positive, passant d’abord par l’imaginaire et étant couronné par le symbolique, ce dernier étant le champ de la conversion par excellence, si besoin est, source de toute chaleur et de toute lumière. Mais, le seul fait de donner quelque publicité à un sentiment qui pourrait aller jusqu’à la dénonciation de l’absurdité du monde implique que l’on croit encore à quelque chose et plus particulièrement que l’on croit encore en soi et à la valeur de l’affirmation que l’on pose, même si cette affirmation relève du vide ou du néant ! Ainsi tout scepticisme qui s’exprime n’est scepticisme qu’en partie. Dès lors, la foi, pour les philosophes et les théologiens, serait chargée d’assurer la relève de l’intelligence dans certaines régions inconscientes du sujet, imperméables à l’intellect. Elle serait alors une sorte de moteur de remplacement, en cas de panne provisoire du symbolique !

La foi se présente sous un triple aspect : premièrement, la conscience « croit que » et sa foi se détermine par la matière de sa connaissance : c’est l’aspect « gnoséologique » de cette foi ; deuxièmement, la conscience « croit à », la foi qui s’affirme se détermine par référence à une valeur : c’est l’aspect « axiologique » de la foi ; troisièmement, la conscience « croit en », et sa foi s’appuie sur un être en qui elle place sa confiance : c’est l’aspect « ontologique » de la foi. C’est principalement dans ce volet ontologique que se constate la dynamique de la conversion. La valeur c’est donc ce à quoi l’on croit et la conversion s’opérera dans ce que nous pouvons appeler la « transfiguration des valeurs » si notre narcissisme est insatisfait de l’image renvoyée par notre miroir. Ce qui est vrai également pour la recherche intellectuelle : il n’est pas rare de voir des philosophies tout entières s’édifier sur l’élection de l’un des aspects que nous avons examiné précédemment, en en réduisant, ou en en faisant disparaître les deux autres. Par exemple, le positivisme d’Auguste Comte (1) n’admet que l’aspect gnoséologique positif de l’activité de la conscience. Mais le fait que dans le développement de sa philosophie Comte est obligé d’introduire la valeur Amour comme principe axiologique et la présence d’un « Grand Être de l’humanité » comme fondement ontologique ultime, nous montre la dialectique obligatoire du phénomène de la conversion. A titre personnel ou collectif existe une « foi native » qui fait que la direction du regard intellectuel et du mouvement complexe d’adhésion qui l’accompagne nous est donnée par notre environnement d’origine, mais pas forcément naturelle. Il n’existe pas de « religion naturelle », seulement des environnements naturels. C’est à Jean-Jacques Rousseau que nous devons cette confusion entre une orientation originelle de la conscience et un élan naturel qui puiserait dans la nature divinisée la garantie de sa rectitude. Dans « La profession de foi du Vicaire savoyard », Rousseau invoque « la sainte voix de la nature, plus forte que celle des dieux » et, assoiffé du paradis perdu, il croit que, sous les superstructures de la société existerait un fond non-corrompu de la nature humaine. Il écrit (2): « Il est au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d’autrui comme bonnes ou mauvaises, et c’est à ce principe que je donne le nom de conscience… Conscience ! Conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et borné, intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fait l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m’élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m’égarer d’erreurs en erreurs à l’aide d’un entendement sans règle et d’une raison sans principe ». Nous constatons que Rousseau a donné une importance capitale à l’imaginaire, au détriment du réel de la nature humaine et du symbolisme ontologique, là où il suppose que la nature humaine prolonge sans rupture la nature tout court ! Il vaut mieux évoquer Pascal, héritier en cela de Montaigne, en disant que nous ne savons plus où est la nature en nous et où est la coutume. Cette foi native va souvent être nommée « Esprit » et, en effet, le sujet peut entendre en lui des « révélations » où des « orientations » qui émanent plus d’un « inconscient collectif », pour reprendre Jung, que d’un Principe. Cela ne fait qu’accentuer en l’homme une dualité profonde, telle que l’on explorée les philosophes les plus lucides ou les spécialistes de la psychologie des profondeurs. Cette foi native est une foi qui s’ignore et c’est pourquoi elle va dogmatiser spontanément sans s’interroger sur sa propre valeur à elle. Elle peut être qualifiée comme un réalisme de l’extériorité qui tente de pallier ses insuffisances par un réalisme de l’immanence empirique. C’est ainsi que naissent les mythes ! Tant que la foi native subsiste comme idéalisation de la foi absolue, la conscience chemine de façon cyclothymique, d’illusion en désillusion et d’espoir en regret, projetant sa satisfaction imaginaire dans un avenir d’autant plus docile qu’il est plus lointain. Les réveils sont toujours difficiles tant pour les sociétés que pour les individus !

II- EN MOI LA GUERRE CIVILE FACE A LA CONVERSION.

« Une vie humaine c’est un hasard transformé en destin par un choix continu »

 Paul Ricoeur

Ignorer la question de la conversion, et donc du bouleversement personnel, passe par des stratégies dont la plus connue est le « divertissement » pascalien : fuir devant les problèmes majeurs de la condition humaine pour se livrer à une foule d’occupations mondaines qui accaparent l’attention et goûter ainsi une certaine griserie du mouvement pour lui-même. Mouvement considéré comme moral et éthique et le prolonger afin d’éviter l’angoisse d’une conversion à autre chose. La conversion est l’inversion de la diversion par une orientation de la conscience vers l’unité de la valeur et qui suscite au sein de la conscience une sorte de rédemption. Dans « De emendatione intellectus », Spinoza évoque cette course au « bonheur » qui n’est que l’absurde déploiement d’une volonté de puissance toujours vaincue et le camouflage hypocrite de la peur de se retrouver « seul au milieu du néant ». Tous les objets de la convoitise des hommes, nous dit Spinoza, ne sont que vanité et futilité, « Postquam experientia me docuit », « après que l’expérience m’eut enseigné ». Penser l’échec de la théâtralité humaine est déjà une victoire à condition que cette réflexion porte avec elle la promesse d’un avenir capable d’illuminer ultérieurement de la clarté spirituelle l’existence de celui qui aspire à la conversion. Mais cette dernière soulève le problème de sa propre disparition : « pourquoi changer, même si cela est fondamental pour moi, si la mort met un terme à toute évolution personnelle ? ». Pascal disait : « On mourra seul » pour faire ressortir que, par la mort, l’homme est remis en question dans son essence la plus profonde. Elle en est même l’ultime conversion. Comment échapper à cette pensée de la mort qui est une « dissolutio naturae », une dissolution de la nature ? Bergson, dans « Les deux sources de la morale et de la religion » (3), nous dit que pour échapper à ce pouvoir dissolvant, l’homme met souvent en place divers procédés qui relèvent souvent de la fonction fabulatrice pour compenser, par une imagination eschatologique, les méfaits de la pensée de la mort. Les conversions prennent souvent l’allure de la recherche de l’assurance d’une éternité à-travers religions ou philosophies qui exposent cette promesse en vitrine !

Faut-il encore que le souhait d’éternité ne fut point entaché par celle du péché et la conversion cherche aussi la garantie de l’effacement de ce dernier, soit par croyance à une prédestination, soit par l’assurance que la vie menée précédemment vaut bien le paradis pat les actions menées. N’empêche, comme nous le dit le psychiatre-psychanalyste Angelo Hesnard « L’univers morbide de la faute » (4) avec lequel nous sommes confrontés en permanence. Le judéo-christianisme, avec sa notion de péché originel a traduit, avec l’idée d’une faute inhérente, la condition même de l’homme. Saint-Augustin, par exemple, nous dit que « l’homme est tombé dans le monde et la rempli de ses débris » !

Bien entendu, la conversion intervient quand l’homme traverse en lui une zone d’obscurité et de malaise. Comme Platon, nous pouvons dire que l’homme est dans la recherche permanente de la lumière, même pour celui qui retourne à la pénombre de la caverne. Il reste que cette expérience de la conversion est toujours précaire, qu’elle ne va pas de soi, qu’elle est à chaque fois le fruit de la même ascèse et qu’il peut arriver assez souvent que l’angoisse du changement compromettre toute dynamique, parfois irrémédiablement. Entre ici en compte la distinction cartésienne entre l’indéfini et l’infini qui traduit parfaitement un changement de perspective : l’indéfini est ce qui n’est jamais achevé, c’est lui qui alimente les dialectiques du négatif, car c’est dans sa nature, ce qui n’est pas ; l’infini est ce qui est tellement parfait que l’on ne peut rien y ajouter, c’est le positif dans sa plénitude. Cela pourrait se traduire par l’image, ou le concept de Dieu. René Descartes disait : « J’ai premièrement en moi l’idée d’infini » après l’intuition du « cogito » et de l’idée de Dieu.

La conversion permet de séparer le « pathein », la passion, du « prattein », l’agir. en rattachant le premier au monde de l’aliénation et des désirs, le second au monde de la liberté et du devoir. Emmanuel Kant nous dit que la liberté est la « ratio essendi » du devoir en ce sens que la réalité de celui -ci est suspendue à l’existence de celle-là, tandis que le Devoir est la « ratio cognoscendi » de la liberté, en ce sens que celle-ci ne peut être saisie que dans son exercice effectif par sa présence dans celui-là. C’est donc, pour Kant, du Devoir qu’il faut partir pour remonter jusqu’à la liberté qui en est la source en passant par la responsabilité qui en traduit l’incarnation dans la conversion. Le bien que nous avons à faire ne se définirait que par le mal que nous avons fait. La conversion lutterait contre une perversion : le devoir n’est pas seulement une instauration de valeur, mais une rectification et pour ainsi-dire, une rédemption. C’est ainsi que la vraie responsabilité, loin d’exclure la connaissance, la réclame. Surtout la connaissance de soi à laquelle Socrate nous convie à travers ses dialogues, et dont le philosophe Léon Brunschvicg visait la formule dans sa maxime : « Viser le plus-haut en s’estimant au plus juste » (5). En fait faire passer la conversion sous les fourches du discernement.

III- LA CONVERSION EST-ELLE UNE REDEMPTION OU LA TRANSFIGURATION DES VALEURS ?

« Je ferai de mon corps la barque et de mon esprit le batelier et ma langue sera l’aviron ».

 Kabir (Au cabaret de l’amour)

Platon qui comparait la conversion à un passage de l’ombre à la lumière, évoquait une sorte d’éblouissement qui rend difficile la perception et la traduction du nouvel horizon qui s’offre à la vue de l’esprit. Cette transfiguration porte uniquement sur la valeur, c’est à dire sur cette relation du sujet à l’objet qui met en jeu la foi précédente et donc la conscience tout entière. Mais, la psychanalyse a soulevé un autre questionnement intéressant par rapport à la conversion : le désir de changer, de se convertir à autre chose, échoue assez souvent et il va être remplacé, dans le meilleur des cas, par la notion de « sublimation », comme un « Ersatz », un produit de remplacement, qui remplace partiellement ce qui était souhaité et donne au sujet un semblant de satisfaction. La sublimation ne serait-elle pas l’ « arrangement » avec une conversion non-réalisée et mériterait-elle le titre de conversion ? Les sublimations se retrouvent bien entendu en priorité dans l’art, la religion, la philosophie, la politique, le sport et sans doute aussi la Franc-Maçonnerie ! La psychanalyse pose ainsi le problème de la réussite de la conversion en pensant qu’elle échoue dans de nombreux cas et qu’elle est remplacée par une sublimation donnant un plaisir de substitution au sujet qui lui fait reléguer le projet d’origine sans en subir un sentiment d’échec. L’esprit ne serait que du vital sublimé : les activités spirituelles y font figure d’activités de jeu par rapport à l’enracinement profond des tendances originelles. Schopenhauer ira à présenter les valeurs spirituelles comme un non-consentement à l’absurdité du vouloir-vivre ! …

Comme l’a vu Montaigne, l’homme est un être ondoyant et divers, la mesure dont il se sert en jugeant de la valeur des choses étant ployable en tous sens. Pour s’en persuader, il suffit de s’examiner à titre personnel et de se rendre-compte du changement d’attitude intérieure qui préside à la transfiguration de nos valeurs. L’attitude spirituelle est celle d’une générosité désintéressée, alors que l’attitude empirique est essentiellement attentive à l’usage possible des choses et des hommes, des êtres et des circonstances, en fonction d’un succès spatio-temporel.

Certains philosophes et sociologues estiment que la conversion amenant à une vision religieuse des choses influerait sur un approfondissement des sciences, voire à leur naissance. Cette réflexion aventureuse est contestée par le moraliste G. Belot, qui écrit (6) : « La religion nous dit-on, engendre la science ? Mais c’est à condition que s’acquière l’indépendance de la recherche à l’égard de la tradition et du prestige de l’opinion commune ; à condition que soit instauré le recours direct à l’expérience, le souci de la preuve, le sentiment de la prééminence de la vérité sur tout intérêt pratique ». Nous pouvons en dire de même de l’art : la religion engendrerait l’art que, sous réserve, s’introduise la liberté des formes, la spontanéité créatrice, l’inspiration originale personnelle. En tant que sublimation elle-même, la religion peut difficilement en patronner une autre !

IV- SE CONVERTIR SERAIT-IL ALLER VERS UN IDEALISME MORAL ?

« Ascendamus etiam per vitia et passionnes nostra ». « Montons même par nos vices et nos passions »

 Saint Augustin (Sermon 3, Ascens.)

Ce n’est vraiment qu’à partir d’Emanuel Kant que va se poser sans équivoque la question d’un idéalisme moral et interroger le processus de conversion : si je me convertis, est-ce que j’agis en fonction de mon épanouissement personnel ou en fonction de l’impératif d’une morale qui ferait que je refoulerai ce qu’il en serait de mon vrai désir ? Existe-t-il, dans la conversion, un « impératif catégorique » ? Dans « la critique de la raison pure » Kant écrit (II, page 349) : « J’entends par idéalisme transcendantal de tous les phénomènes, la doctrine qui les regarde tous, non comme des choses en soi, mais comme de simples représentations, et d’après laquelle l’espace et le temps ne sont que des formes sensibles de notre intuition et non des déterminations données par elles-mêmes ou des conditions des objets considérés comme chose en soi ». La conversion serait donc un mouvement qui serait plus dirigé vers l’imaginaire du sujet que de la réalité objective de l’objet amenant, théoriquement, à cette conversion. Nous en revenons à Platon et à son idéal qui peut être considéré comme l’explication doctrinale de l’attitude éthique de Socrate, puisque nous savons que ce dernier n’a rien écrit, mais qu’il fut un philosophe en action, cherchant pour lui et ses contemporains une sagesse authentique qui serait « au-delà de l’être ». Nous sommes donc dans une doctrine à primat axiologique où la valeur domine à la fois l’être et le connaître. Et c’est bien cela qui constitue l’idéalisme moral qui est la foi de la conscience convertie. L’imaginaire Kantien doit déboucher sur le faire platonicien en matière de conversion, il n’est pas un état, mais un moyen de réalisation de ce nouvel état convoité.

Mais, se convertir doit tenir compte, en premier lieu, de l’extrême liaison des êtres entre-eux : l’autonomie du changement est très aléatoire sans l’autorisation du milieu. Dans la deuxième partie de l’ « Ethique », Spinoza évoque très clairement cette chaîne relationnelle avec le cosmos : la fleur est un individu, mais la plante qui la porte en est un aussi, et qu’ainsi, des parties au tout, on peut appeler l’individu la plus petite portion de matière aussi bien que l’ensemble de l’univers. Le réalisme des Stoïciens avait déjà abouti à ce panthéisme qui pose la question de savoir, quand on vise à une conversion, si l’on s’adresse à un objet qui serait d’une autre nature que nous, ou bien que nous ne faisons que dialoguer avec nous-même au terme d’une évolution intérieure ?

L’intellectualisme de l’idéalisme moral, c’est à dire celui de la conscience convertie, n’a rien à voir avec les concepts abstraits et généraux de toutes les scolastiques. Il s’inscrit dans la dialectique, une notion accessible à la simple réflexion, et la dualité des dialectiques substitue le problème de la situation de l’homme à celui de sa nature tout en maintenant le caractère irréductible des deux ordres de valeurs, à la charnière desquels se situe l’homme réel travaillé par les forces de sa foi native qui donnent lieu à une dialectique de dissolution ou par des forces de la foi nouvelle, conquise, qui alimentent la dialectique de promotion des valeurs. A ce compte, le « Maître des choses et des hommes » n’aurait plus qu’à sombrer dans une torpeur inconsciente devant l’immensité d’une possession d’où il aurait banni toute conscience, même de révolte ou de haine, mais dont il aurait tari la source de tout dialogue, c’est-à-dire l’aliment de toute pensée. Mais il ne convient pas de s’inquiéter : la question métaphysique continue à se poser à l’homme, même s’il la nie !

V- LA CONVERSION S’INSCRIT-ELLE OBLIGATOIREMENT DANS LE DOMAINE DU SPIRITUEL ?

« Car si cette communion des hommes entre eux, dans la reconnaissance mutuelle de leur chair et de leur dignité était la vérité, c’est cette communication même, c’est ce dialogue qu’il fallait servir »

 Albert Camus (Le temps des meurtriers. 1949.)

Héraclite, présocratique, nous proposait déjà : « Ce n’est pas moi, c’est le Logos qu’il est sage d’écouter », mettant ainsi le Verbe comme guide du sujet au lieu d’une « sagesse » philosophique toujours insatisfaisante. Mais, par là même, il soulevait un problème insoluble pour la conversion : le Logos est-il un Principe extérieur à moi ou n’est-il qu’une voix venant de mon propre inconscient ? Nous n’aurions plus alors qu’à laisser penser l’esprit en nous, et c’est une philosophie de l’ « automaton spirituale », réglée sur elle-même, que nous serions alors conduits, mais nous savons que la conversion ne va pas de soi et que la transfiguration des valeurs n’est pas la substitution d’un ordre à un autre, mais la transformation difficile de soi-même et de l’horizon objectif.

Chez le sujet, le changement ou la conversion viennent du fait qu’il faudrait réparer ce que nous avons déjà mal fait : reconquérir la bonne foi sur la mauvaise, sans qu’il soit possible de voir s’épuiser les ratages de la mauvaise foi, toujours renaissante avec la vie même. Nous pourrions avancer l’idée que la conversion prendrait racine dans la faute et que l’homme serait à la recherche permanente de ce qui le laverait de cette faute le mieux possible. Mais cette dimension de « pardon des péchés » ne peut passer qu’à travers l’autre : c’est par la compréhension réciproque que l’homme est véritablement homme. Le prophète Isaïe, dans le chapitre 53, prédit le délaissement de celui dont l’amour serait méconnu de tous, alors que la compréhension de l’autre est le moteur principal du sujet. Pourtant, il n’est pas chose facile de faire nôtres, par sympathie, toutes les passions, même les plus violentes ou perverses, tout en gardant la force de résister à la dislocation de notre conscience qui risque d’en résulter. Le philosophe Georges Bastide écrit (7) écrit : « La capacité d’une conscience est donc fonction de sa force d’âme, c’est à dire non pas de cette puissance empirique de possession des choses, mais de cette maîtrise de soi, de cette « seigneurie de soi-même », qui nous permet de résister victorieusement, sans nous clore, à la dispersions de nous-mêmes dans l’inconstance des passions ». En fait, grâce à la conversion acceptée sans angoisse, obtenir l’équilibre de notre conscience. Cela amène à l’abandon de la très pascalienne pensée du « Faites semblant de croire et bientôt vous croirez » : la conversion n’est pas un pari, elle est, à un moment donné, essentiel la vérité du sujet.

Bon, ce n’est pas tout ça, les vacances approchent et je viens de me décider à me convertir au farniente !

 NOTES

– (1) Comte Auguste : « Catéchisme positiviste » Paris. Ed. Garnier-Flammarion. 1966.

– (2) Rousseau Jean-Jacques : Emile. Livre IV.

– (3) : Bergson Henri : Les deux sources de la morale et de la religion. Paris. PUF. 1932.

– (4) Hesnard Angelo : L’univers morbide de la faute. Paris. PUF. 1949.

– (5) Brunschvicg : Agenda retrouvé. Paris. Ed. De Minuit. 1948. (Page 178).

– (6) Belot G : Une théorie nouvelle de la religion. Paris. Revue Philosophique. 1913. (Page 373).

– (7) Bastide Georges : La conversion spirituelle. Paris. PUF. 1956. (Page 97).

 BIBLIOGRAPHIE

– Alain : Spinoza. Paris. Editions Gallimard. 1949.

– Comte Auguste : Discours sur l’ensemble du positivisme. Paris. Le Monde de la Philosophie. Flammarion. 1998.

– De Cues Nicolas : La docte ignorance. Paris. Editions Garnier-Flammarion. 2013.

– Deleuze Gilles : Spinoza. Philosophie pratique. Paris. Les éditions de Minuit. 2003.

– Ficin Marcile : Lettres. Paris. Editions Vrin. 2010.

– Ficin Marsile : Quid sit lumen. Paris. Editions Allia. 2009.

– Laux Henri : Spinoza et le christianisme. Paris. PUF. 2022.

– Marrou Henri : Saint Augustin et l’augustinisme. Paris. Editions du Seuil. 1957.

– Milner Max : Poésie et vie mystique chez Jean de la Croix. Paris. Editions du Félin. 2010.

– Pascal Blaise : Oeuvres complètes. Paris. Editions du Seuil. 1963.

– Rousseau Jean-Jacques : Les Confessions. Paris. Editions Abridged. 2005.

– Saint Augustin : Les Confessions. Paris. Editions Flammarion. 1964. – Senault Jean-François : De l’usage des passions. Paris. Editions Fayard. 1987.

La belle épopée des luttes : Se battre pour conquérir des droits !

Dans cet ouvrage monumental On s’est battu·es pour les gagner – Histoire de la conquête des droits en France, Mathilde Larrère nous plonge au cœur de l’histoire des droits humains en France, une épopée captivante qui s’étend de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1789 jusqu’à la constitutionnalisation de l’IVG en 2024. À travers une série de chapitres détaillés et magnifiquement illustrés par Fred Sochard, Mathilde Larrère retrace les luttes acharnées et les sacrifices immenses qui ont jalonné la conquête des droits fondamentaux.

L’ouvrage commence par une mise en contexte historique détaillée, plongeant le lecteur dans le tumulte des révolutions et des réformes qui ont forgé la France moderne. Mathilde Larrère adopte une approche chronologique et thématique, découpant son récit en plusieurs sections essentielles qui traitent des droits naturels, politiques, sociaux, des travailleurs, des reproductifs, des sans-papiers et des LGBTQIA+. Rappelons que LGBTQIA+ signifie Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transgenre, Queer ou en Questionnement, Intersexe, Asexuel et autres identités de genre et orientations sexuelles non incluses dans les catégories précédentes. C’est un terme inclusif pour représenter la diversité des identités de genre et des orientations sexuelles.

Le premier chapitre « Les Luttes pour les droits naturels » est une plongée dans les fondements mêmes de la société moderne, où Mathilde Larrère explore les concepts de liberté, égalité, et sûreté. Elle évoque la résistance à l’oppression, les droits à la propriété et à la liberté d’expression, des notions qui ont été âprement disputées depuis la fin du XVIIIe siècle.

Ensuite avec « Les Luttes pour les droits politiques », l’auteure détaille les combats pour le droit de vote, de s’associer, de se réunir et de manifester. Elle met en lumière les figures emblématiques et les anonymes qui ont porté ces luttes sur leurs épaules, démontrant ainsi l’importance de l’action collective.

Mathilde Larrère décrit avec « Les luttes pour les droits sociaux » les batailles pour le droit à la subsistance, au travail, à l’éducation et aux soins. Elle examine la sécurité sociale, le logement et la sécurité alimentaire, en soulignant les avancées et les reculs dans ces domaines.

Avec « Les luttes pour les droits des travailleurs et travailleuses », l’auteure aborde les droits de se syndiquer, de faire grève, et le droit à la retraite. Elle y raconte les grèves, les mouvements syndicaux et les revendications qui ont façonné le paysage social français.

Mathilde Larrère traite ensuite des droits à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse, mettant en exergue les débats sociétaux et politiques qui ont accompagné ces droits.

Le chapitre sur les luttes pour les droits des « Sans-Papiers », explore les droits d’asile, du sol, du sang, et les droits des personnes sans-papiers. Mathilde Larrère y raconte des histoires émouvantes de lutte pour la reconnaissance et l’intégration.

Enfin avec « Les Luttes pour les Droits LGBTQIA+ », l’auteure aborde les droits au respect de la vie privée et familiale, le droit au changement de genre et d’état civil, et la lutte contre les discriminations. Elle met en lumière les progrès réalisés et les obstacles persistants.

Mathilde Larrere en 2018

La biographie de l’auteure

Mathilde Larrère est une historienne et enseignante-chercheuse spécialisée dans les mouvements sociaux et les questions de citoyenneté en France au XIXe siècle. Elle enseigne à l’université Gustave-Eiffel et à l’Institut d’études politiques de Paris. Larrère est également membre du conseil d’administration du Fonds pour la presse libre. Parmi ses ouvrages précédents figurent Guns and Roses — Les objets des luttes féministes (2023), Rage against the machisme (2020), Il était une fois les révolutions (2019), et Des intrus en politiques — Femmes et minorités : dominations et résistances (2018).

Comme d’habitude, nous présentons l’éditeur

Les Éditions du Détour sont reconnues pour leur engagement à publier des œuvres qui éclairent les enjeux sociaux, politiques et historiques contemporains. Avec un catalogue varié d’essais et de récits historiques, l’éditeur se consacre à offrir une plateforme aux voix qui interrogent et défient les normes établies.

En conclusion, On s’est battu·es pour les gagner est un ouvrage essentiel pour comprendre l’évolution des droits en France. Mathilde Larrère offre un récit vivant et détaillé des luttes passées et présentes, soulignant le caractère collectif et continu de ces combats. Les illustrations de Fred Sochard, qui dessine également pour la presse et la jeunesse, enrichissent le texte en apportant une dimension visuelle puissante aux histoires racontées. Cet essai est non seulement une source précieuse pour les historiens et les militants, mais aussi une lecture inspirante pour quiconque s’intéresse aux droits humains et à la justice sociale.

On s’est battu·es pour les gagner – Histoire de la conquête des droits en France

Mathilde Larrère – Illustrations de Fred Sochard

éditions du Détour, 2024, 248 pages, 19,90 €

ISBN : 978-2-38532-056-0. Parution le 29 août 2024

Site de l’illustrateur Fred Sochard

Parcours permanent « Pierre-François Guillon et les compagnons charpentiers » Musée départemental du compagnonnage Romanèche-Thorins

Du site unidivers.fr

Parcours permanent « Pierre-François Guillon et les compagnons charpentiers » Musée départemental du compagnonnage Romanèche-Thorins, samedi 21 septembre 2024.

Parcours permanent « Pierre-François Guillon et les compagnons charpentiers » 21 et 22 septembre Musée départemental du compagnonnage

Dates et horaires de début et de fin (année – mois – jour – heure) :
Début : 2024-09-21T10:00:00+02:00 – 2024-09-21T18:00:00+02:00
Fin : 2024-09-22T10:00:00+02:00 – 2024-09-22T18:00:00+02:00

À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, admirez les nombreux chefs-d’œuvre des compagnons charpentiers en suivant le parcours « Pierre-François Guillon et les compagnons charpentiers » proposé par le musée départemental du Compagnonnage de Romanèche-Thorins. L’histoire du compagnonnage et de l’école de tracé de charpente fondée par Pierre-François Guillon, n’auront plus de secret pour vous.

Musée départemental du compagnonnage 98 rue Pierre-François Guillon, 71570 Romanèche-Thorins Romanèche-Thorins 71570 Saône-et-Loire Bourgogne-Franche-Comté 03 85 35 22 02 www.musee-comagnonnage71.fr

À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, admirez les nombreux chefs-d’œuvre des compagnons charpentiers en suivant le parcours « Pierre-François Guillon et les compagnons charpentiers ».

© Musée départemental du compagnonnage

Détails

Date :21 septembre 2024Catégories d’Évènement:Romanèche-ThorinsSaône-et-Loire

Lieu : Musée départemental du compagnonnage – Adresse : 98 rue Pierre-François Guillon, 71570 Romanèche-Thorins – Code postal 71570 – Ville Romanèche-Thorins – Departement : Saône-et-Loire – Musée départemental du compagnonnage Romanèche-Thorins

Les francs-maçons font un don de 5 000 £ pour aider les victimes de violences conjugales dans le Cheshire

De notre confrère inyourarea.co.uk

Un don des francs-maçons du Cheshire permettra à davantage de personnes victimes de violences conjugales de bénéficier d’un soutien. Cheshire Without Abuse (MyCWA) aide les victimes de violences conjugales du comté à échapper au cycle de la violence et à le briser.

L’association propose un service à l’ensemble de la famille, offrant un soutien aux adultes et aux enfants touchés par la violence domestique, ainsi que des interventions comportementales pour les auteurs de violences. « Le travail accompli par l’association est tout simplement remarquable », a déclaré Chris Renshaw, franc-maçon du Cheshire.

Il a remis le don de 5 000 £ au nom des membres locaux, pour soutenir le travail de MyCWA. Chris a ajouté : « C’était une leçon d’humilité de voir et d’entendre les travailleurs et les bénévoles expliquer comment ils veilleront à ce que le don ait un impact positif sur les survivants de violences conjugales et leurs familles, les aidant à continuer à fournir des ressources et un soutien essentiels pendant les périodes difficiles. »

Saskia Lightburn-Ritchie, directrice générale de MyCWA, a déclaré : « C’est grâce à des dons comme celui-ci que nous pouvons faire ce que nous faisons et c’était merveilleux de pouvoir montrer à Chris et à l’équipe certains des services que le don aidera à financer lorsqu’ils ont visité notre centre de soutien. Le soutien de la communauté locale est essentiel à notre travail et nous sommes reconnaissants de la compassion et de la volonté des francs-maçons du Cheshire de nous aider à aider ceux qui sont dans le besoin. »

MyCWA soutient les personnes et les familles touchées par la violence domestique dans le Cheshire depuis 1977. L’année dernière, l’association a aidé près de 4 000 adultes et enfants grâce à une gamme de services, notamment une ligne d’assistance téléphonique 24h/24 et 7j/7, un hébergement sûr, des services pour enfants, des programmes de rétablissement des survivants et des interventions pour changer le comportement. Pour plus d’informations, cliquez ici .