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Le scandale immobilier de la Fondation du GODF

La série de l’été : L’énigme du 39 Rue Castérès à Clichy (92) – Acte I – Feuilleton en 4 actes

Clichy (département des Hauts-de-Seine en région Île-de-France, commune située au nord-ouest de Paris dans sa première couronne) – Dans les méandres de l’histoire immobilière, le 39 Rue Castérès se dévoile comme un mystère fascinant. Retour sur une saga où intrigues, tractations et rebondissements se mêlent dans un ballet digne d’un thriller hollywoodien.

1910 : L’origine

39 Rue Castérès à Clichy (92110)

Tout commence en 1910, lorsque Monsieur Bertrand Sincholle acquiert un terrain près de la ligne SNCF à Clichy. Il en fait apport à la Société Anonyme Immobilière (SAI) de la rue Castérès.

En 1952, la SAI signe un bail emphytéotique de 50 ans avec un organisme social nommé la Mutualité maternelle de Paris, à charge pour elle d’édifier un immeuble de 3 étages, dont elle va occuper les 2 premiers. La SAI se réserve un droit d’usage gratuit du 3e étage du 39, rue Castérès. Elle en confie l’usage à deux loges maçonniques du GODF. Cette même année, Elie Leroy, le président de la SAI Castérès acquiert un terrain supplémentaire auprès de la SNCF, dont il fera don ultérieurement à la SAI.

1968 : Le tournant – La donation à la Fondation du GODF

Temple maçonnique du 39 Rue Castérès à Clichy

En 1968, une association Loi 1901 sous le nom de « Association Philosophique et Philanthropique de la rue Castérès » (APP) remplace la Société Anonyme Immobilière Castérès. En 1993, Georges Leroy, fils d’Elie Leroy, préside l’APP de la rue Castérès. Il décide de transférer la propriété à la Fondation du Grand Orient de France (GODF) qui a besoin de fonds pour compléter sa dotation. L’accord prévoit toutefois que l’APP restera propriétaire du terrain de 1952 donné par son père. La seule condition réservataire à la donation est que l’APP garde l’usufruit du 3e étage qu’elle réserve aux deux loges « Les Travailleurs » et « Les Précurseurs ». Elie dit à Georges : « Tu fais une bêtise ! » L’avenir donnera raison à la prophétie d’Elie.

2016 : L’envolée des prix

Les prix de l’immobilier clichois s’emballent en 2016, notamment grâce au transfert du Tribunal parisien du Quai des Orfèvres. Une société immobilière nommée Erigea, société créée en 2016 pour l’occasion, au capital de 15 000 euros, voit le jour. Elle rachète des immeubles dont deux voisins du 39 Rue Castérès. Puis, elle les revend aussitôt à Pitch Promotion, une société nettement plus crédible, puisque son capital est de 30 millions d’euros. Erigea projette de rééditer la même opération pour le 39.

2018 : L’affaire Charles Arambourou

Charles Arambourou sur Public Sénat

C’est ainsi que Charles Arambourou, magistrat financier trésorier de la Fondation du GODF, négocie secrètement la vente du 39 Rue Castérès en 2017 avec la société Erigea. Le Grand Maître du GODF Philippe Foussier signera sur les bases définies par Charles Arambourou un compromis de vente avec Erigea le 2 juillet 2018. Un bémol cependant, car Jean-Pierre Chanard, président de l’APP, le propriétaire de la parcelle de 1952 et usufruitier du troisième étage, apprend la vente, par hasard, dans un couloir.

Il frappe à toutes les portes pour demander des explications, malheureusement pour lui, elles sont toutes fermées et ses demandes sont rejetées. Philippe Foussier, comme Jean-Philippe Hubsch son successeur, qui vient d’être élu, le renvoient à Charles Arambourou. Ce dernier lui répond sèchement qu’« entre la fraternité et un million d’euros, son choix est vite fait ». Ce choix, ce sera le million. C’est alors que Jean-Pierre Chanard dépose une plainte devant la justice maçonnique du GODF en exposant toute l’affaire. Elle sera aussi rejetée. Il ne lui reste plus que la justice de la République afin d’interrompre la vente illégale. L’APP et lui déposent une plainte contre la Fondation du GODF en mars 2019, cette plainte suspend de facto le processus de vente.

2020 : L’accord et la vengeance

Jean-Philippe Hubsch, grand maître de 2018 à 2020

Après de longues négociations, un protocole d’accord est signé le 30 octobre 2020 : la vente est définitivement annulée, tous les frais sont pris en charge par la Fondation du GODF et 95 000 € de dédit sont versés à l’acheteur Erigea. Coût total de cette opération pour le GODF : 300 000 €. Autant de moins pour les œuvres de la Fondation ! Les plaignants de l’APP ont la délicatesse de ne pas faire figurer au protocole d’accord les honoraires des avocats pour l’assignation en justice de la Fondation ainsi que la négociation (coût 20 000 euros)

Pour la petite histoire, Jean-Philippe Hubsch le signataire du protocole d’accord s’empressera de transmettre la patate chaude à son successeur Georges Sérignac en 2021. C’est lui qui règlera d’ailleurs l’ardoise et qui portera le chapeau du déficit.

L’histoire ne s’arrête pas là. Dans le deuxième épisode, vous découvrirez comment la vengeance du Conseil de l’Ordre est un plat qui se mange plutôt froid.

…Lire la suite de ce feuilleton (sur ce lien)

DROIT DE REPONSE DE CHARLES ARAMBOUROU

Votre feuille quotidienne me fait beaucoup d’honneur en m’érigeant en éponyme d’une « affaire » concernant la Fondation du Grand Orient de France, dans ce que vous présentez comme un « feuilleton ». Il s’agit en réalité d’un pamphlet publié à la veille du Convent du GODF, visant un certain nombre de ses Grands Maîtres passés – à l’exception notable de Georges Sérignac – ou potentiels. N’exerçant personnellement aucun mandat national à ce jour, je n’ai rien à voir, ni avec les motifs profonds, ni avec les instigateurs de votre opération, dont je ne suis apparemment qu’une victime collatérale.

Néanmoins, puisque vous avez cru bon de me faire une publicité imméritée, sans respecter les règles déontologiques élémentaires qui impliquaient au moins de me consulter avant de donner la parole à un détracteur, vous me permettrez de rectifier quelques inexactitudes voire mensonges qui visent, à défaut de prouver des turpitudes inexistantes, à entretenir le soupçon à mon égard.

Précisons d’abord le contexte pour vos lecteurs.

Le rôle de la Fondation du GODF est d’assurer la solidarité à l’extérieur de l’Obédience, afin « d’étendre à toute l’Humanité les liens fraternels qui unissent les Francs-Maçons » – comme dit notre Constitution. Cette institution (comme son trésorier) n’est donc ni un agent immobilier, ni un financier vorace, puisque sa raison d’être est de dépenser.

Le Grand Maître du GODF, président de la Fondation, est le seul décideur en dernier ressort. Personnellement, je n’en ai été que le trésorier, brièvement, avant de poursuivre comme simple administrateur, jusqu’en 2020. Si, sur le dossier du 39, rue Castérès, je n’ai jamais caché être personnellement favorable à la vente, des opinions différentes s’exprimaient, tant à la Fondation qu’au GODF. J’avais pour seule tâche de mettre mes compétences financières au service du Président, à qui revenait la décision finale, quelle qu’elle fût. C’est ainsi qu’après avoir préparé la vente de l’immeuble décidée par Philippe Foussier, j’ai, sous Jean-Philippe Hubsch, apporté ma pierre à la rédaction du protocole d’accord renonçant à la vente pour mettre fin au contentieux initié par M. Chanard.

Il est donc parfaitement infondé de m’attribuer la paternité d’une opération que je n’ai ni décidée ni menée à son terme (lequel n’est visiblement toujours pas atteint), au seul motif que j’ai été de ceux qui argumentaient en sa faveur, il y a plus de 6 ans. Il n’y a pas « d’affaire Charles Arambourou », et, depuis 4 ans, je ne dispose plus d’aucun élément d’information sur le dossier – encore moins sur les décisions de la CSJM ou les avatars de la Loge « Les Travailleurs ». Je garde pour moi l’appréciation que je peux porter, comme tout Franc-Maçon du GODF, sur la suite des évènements et la façon dont ils ont été gérés.

Le contexte et les responsabilités de chacun étant rappelés, venons-en aux mensonges me concernant, notamment dans votre premier épisode.

1) Contrairement à ce qu’affirme la première phrase du passage qui m’est consacré, je n’ai jamais « négocié secrètement » la vente du 39, rue Cacérès, à Clichy (92). D’abord, parce que je n’en avais pas la compétence, qui appartient au vice-président de la Fondation, en accord avec le Président.

Ensuite, et surtout, parce que la question de la vente a été dès le début posée aux intéressés avant toute « négociation ». En effet, la décision initiale de vente n’a été prise qu’après accord de l’association gestionnaire des locaux maçonniques, dite APP, dont M. Chanard n’était pas à l’époque président. La Fondation, bien consciente de l’obligation qui lui incombait d’assurer le « logement » des 2 (deux) Loges concernées, projetait de réserver, dans la construction envisagée par Erigéa à la place de l’immeuble du 39, des locaux équivalents pour les activités de l’APP, aux mêmes conditions que celles de la donation (gratuité, durée) –avec, en plus, des places de parking. J’ai même visité, avec le président de l’APP, un local voisin susceptible d’accueillir les deux Loges pendant les travaux de construction.

Que ce président ait été remplacé ensuite par M. Chanard relève de la liberté associative : il reste que ce changement traduisait le rejet de l’opération préparée, preuve qu’il n’y avait aucune négociation secrète ! Il s’en est suivi de la part de l’APP un refus obstiné de toute conciliation, allant jusqu’à l’ouverture d’un contentieux en justice profane. C’est cette volte-face de l’APP, au cours d’une opération préparée pourtant avec son accord initial, qui est à l’origine de l’échec final.

2) Je ne confirme pas avoir prononcé la phrase qui m’est prêtée par M. Chanard selon laquelle « entre la fraternité et un million d’euros, [mon] choix est vite fait », manifestement étrangère au contexte d’une institution à objet humanitaire. Seul un imbécile pourrait oublier que c’est justement dans l’intérêt de la fraternité que travaille la Fondation, et qu’œuvrent ses responsables et ses trésoriers. L’enjeu était bien d’un million pour la Fondation, et non pour je ne sais quel intérêt personnel : on a peine à devoir le rappeler, tant la formulation de votre article cherche à entretenir un soupçon gratuit (quoiqu’à un million d’euros) à mon égard !

Mon opinion personnelle sur le dossier du 39, rue Castérès, pas plus que les actes que j’ai effectués en tant que trésorier de la Fondation du GODF, ne justifient ni la calomnie ni la diffamation. C’est avant tout mon honneur de Franc-Maçon qui est visé, de façon particulièrement retorse, à l’occasion d’une opération dont les tenants et aboutissants, pour ce que j’en crois comprendre –et comme le confirme la suite de votre feuilleton-, sont en réalité dépourvus de liens avec ma modeste personne.

Le 16 août 2024

Comment font-ils pour croire que la Terre est plate ? Témoignage et décodage

Le quotidien Lorraine Actu, ARTE, France 2… se sont penchés sur ce phénomère moyennageux de la terre place. Plus de 9% des français en sont persuadés, elle n’est pas ronde, c’est une crèpe (ou une pizza pour les italiens). Avant de vous proposer quelques pistes pour comprendre, nous vous proposons l’article qui s’appuie sur une interview de plus de 2 heures, effectuée par l’animateur Guillaume Pley et son émission « Media Legend » sur Youtube.

En attendant voici une petite introduction par la Chaine Arte

Il pense que la terre est plate : qui est Neo Salva, originaire de Lorraine, interrogé par Guillaume Pley ?

Originaire de Lorraine, Mike, surnommé Neo Salva, se définit comme un platiste créationniste. Il a été interviewé par Guillaume Pley sur la chaîne YouTube Media Legend. (Article d’Amandine Mehl pour Lorraine Actu)

Dimanche 4 août 2024, la chaîne YouTube Legend Media, fondée par Guillaume Pley, a publié l’interview de Mike, père de famille originaire de Lorraine, plus connu sous le pseudo Neo Salva.

Durant plus de deux heures, celui qui se définit comme un platiste créationniste, c’est-à-dire qu’il compte parmi les personnes qui affirment que la terre est plate et qu’elle a été créée par Dieu, a tenté de convaincre l’animateur.

Mais, qui est vraiment ce père de famille qui se présente comme un reporter indépendant ?

De « nombreux indices » collectés dans des films

Au cours de la vidéo, Mike explique qu’il n’a pas toujours été platiste. Malade, il a décidé de se tourner vers la religion il y a une dizaine d’années pour être « guéri ». Depuis, il se dit convaincu que la terre est plate, que Dieu a créé la terre, que la théorie de l’évolution n’est « qu’une théorie » mais aussi que l’on vit sous un dôme.

S’il n’est pas scientifique, il assure avoir fait de nombreuses recherches et avoir collecté de « nombreux indices » dans différents films. « Les réalisateurs, de temps en temps, jouent avec nous parce que les grands de ce monde savent la vérité. La famille des 300, ces 300 familles qui règnent dans le monde et qui contrôlent un peu tout le monde, savent la vérité et ne veulent parfois pas la révéler. Mais, il y a des réalisateurs de Hollywood qui se laissent la liberté de nous montrer quelques indices ».

Le père de famille cite notamment MatrixRetour vers le futur ou encore ces épisodes des Simpson qui ont « prédit » l’avenir.

Neo Salva, habitué aux théories du complot

S’il ne croit pas non plus au fait que Neil Armstrong est allé sur la Lune ou assure encore que Thomas Pesquet n’a jamais mis un pied dans l’espace, dans la vie de tous les jours, celui qui se fait appeler Neo Salva est un habitué des théories du complot.

Après avoir suivi les différentes manifestations des gilets jaunes, il s’est intéressé à celles contre le pass sanitaire et donc au sujet du Covid-19. Il a notamment relayé largement les prises de parole de Richard Boutry, Martine Wonner ou encore Christian Perronne. Récemment, il s’est entretenu avec Anne-Marie Yim qui a expliqué « que le graphène contenu dans les injections anti-Covid permet la création d’une adresse MAC et que le chiffre atomique du graphène est le 666, la fameuse marque de la bête mentionnée dans l’apocalypse ».

Il a milité pour l’annulation du concert de Bilal Hassani à Metz

En janvier 2023, il faisait partie des catholiques qui accusaient une artiste de tourner Jésus en ridicule. Face à une exposition jugée « blasphématoire », le groupe estimait que son devoir était « d’exprimer sa sainte colère ».

Quelques mois plus tard, il s’est offusqué de la venue du chanteur Bilal Hassani à l’occasion d’un concert organisé au sein de la basilique Saint-Pierre-aux-Nonnains de Metz. « Chrétiens fidèles, soyons nombreux à défendre l’honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ en cette fin de Carême ! Il ne sera pas dit que nous aurons laissé ses ennemis cracher sur Lui sans réagir », pouvait-on lire sur la page Facebook du père de famille.

Le concert a finalement dû être annulé en raison des menaces reçues par le chanteur.

La cérémonie d’ouverture des JO jugée « satanique »

Sur sa chaîne YouTube, Neo Salva donne également régulièrement la parole à Cassandre Fristot, trentenaire qui avait brandi une pancarte antisémite lors d’une manifestation contre le pass sanitaire.

À plusieurs reprises, il s’est aussi entretenu avec Alain Escada qui a présidé l’association catholique traditionaliste Civitasdissoute en 2023 par le gouvernement.

Le dernier entretien portait sur la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Sur sa page Facebook, Neo Salva parle d’une « vidéo qui fait la démonstration claire et prouvée de la volonté de faire des JO sataniques ». En réponse aux Jeux Olympiques « de Satan et à l’ignominie », le père de famille a participé à un chapelet de réparation.

« L’adrénochrome, un sang de jouvence prélevé sur nos enfants et bu par nos élites vampires, talmudo-maçonnes et satanistes »

S’il assure que la franc-maçonnerie et le satanisme « ne font qu’un », Neo Salva est aussi persuadé que les « élites de notre époque et de toutes les époques agissent comme Dracula » en se « droguant à l’adrénochrome ».

« L’adrénochrome, un sang de jouvence prélevé sur nos enfants et bu par nos élites vampires, talmudo-maçonnes et satanistes. Elles sont amenées à boire ces substances humaines afin de garder leur jeunesse et obtenir un shoot démoniaque. Ces substances humaines leur permettent de se mettre en contact avec des entités qui leur fournissent réussite, argent et pouvoir », écrit-il.

Passons maintenant à l’aspect critique de cette théorie de la Terre Plate

4 moyens de démontrer que la Terre est ronde sans aller dans l’espace

Les origines de la croyance d’une Terre plate

Du site d’Europe 1 – Par David Castello-Lopes

« Depuis quand, comment et surtout pourquoi a-t-on créé ça ? » Vous ne vous êtes peut-être jamais posé la question. Qu’importe ! Lui a la réponse… David Castello-Lopes remonte, avec humour, aux origines d’un objet de notre quotidien. Aujourd’hui, il cherche à savoir pourquoi tant de gens pensent que la rondeur de la Terre est une découverte récente.

Nous savons que la Terre est ronde depuis environ 2500 ans. Au VIe siècle avant Jésus Christ, certains philosophes présocratiques, comme Pythagore, imaginaient déjà que la Terre était ronde. Pythagore était même un pionnier puisque Thalès, à la même époque, imaginait plutôt que la Terre était un disque ou un cylindre.

La rondeur de la Terre a été confirmée au IVe siècle par Aristote, et dans son sillage, plus personne, ni à Rome, ni au Moyen-Âge, n’en a douté. Il n’est d’ailleurs pas si compliqué de vérifier que la Terre est ronde, de façon empirique. Par exemple, lorsqu’ils approchaient d’Alexandrie, les marins phéniciens apercevaient d’abord la lumière du phare, puis les lumières de la ville. Facile d’en déduire que c’est la courbure de la terre qui cache les lumières de la ville.

Il existe pourtant une idée reçue très tenace : celle que les gens du Moyen-Âge, époque dominée par l’Eglise, croyaient que la Terre était plate. C’est une fausse affirmation. Mais alors, d’où vient cette idée ?

Le pamphlet de Voltaire et le procès de Galilée

En 2021, Violaine Giacomotto-Charra et Sylvie Nony ont publié le livre « La Terre plate : Généalogie d’une idée fausse », afin d’expliquer pourquoi nous en sommes toujours persuadés. Selon les deux femmes, l’idée préconçue d’un Moyen-Âge stupide et sans connaissance a d’abord été popularisée par Voltaire, qui souhaitait démontrer que l’Eglise était une instance qui se mettait en travers du chemin de la science.

Voltaire est l’auteur d’un pamphlet où il fait témoigner des auteurs chrétiens marginaux qui pensaient que la Terre était plate, en faisant passer leurs idées pour la conception dominante dans l’Eglise. Il a ensuite mélangé cette idée avec le procès de Galilée.

Cet événement a bien existé, mais n’avait pas pour objet la rondeur de la Terre. Galilée a subi un procès et a été condamné par l’Inquisition pour avoir affirmé que la Terre tournait autour du Soleilcritiquant dans le même temps la théorie géocentriste soutenue par l’Eglise.

L’implication de Christophe Colomb

Une autre théorie impliquant Christophe Colomb permet d’expliquer nous croyons toujours à un Moyen-Âge obscurantiste et platiste. Avant d’entamer ses explorations, Colomb devait convaincre l’Eglise de la faisabilité de son projet et une idée reçue veut qu’il ait dû prouver aux représentants religieux que la Terre était ronde.

Ce n’est pas tout à fait vrai. Si Christophe Colomb a effectivement dû trouver des financements auprès de l’Eglise, il devait simplement convaincre qu’il pouvait rejoindre les Indes en passant par l’Ouest, malgré la distance et avec les moyens de navigation de l’époque. Sa théorie se basait d’ailleurs sur des calculs erronés : si l’Amérique ne s’était pas tenue entre l’Europe et les Indes, il serait mort en cours de voyage.

Aujourd’hui, l’idée d’une Terre plate est très minoritaire mais il existe toujours des personnes qui ne sont pas tout à fait sûres que la Terre est ronde. En 2017, un sondage IFOP a révélé que 9% des Français étaient dans ce cas. En 2023, un autre sondage IFOP a révélé qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate.

Techniquement, la Terre n’est pas complètement ronde. Selon la science, elle a une forme ellipsoïde, c’est-à-dire une surface en trois dimensions dont les sections planes sont des ellipses. Autrement dit, la Terre n’est pas une sphère parfaite, car elle est légèrement aplatie aux pôles à cause de la force provoquée par sa propre rotation. Elle n’en reste pas moins ronde à l’œil nu…

Raymond VII, dernier héros cathare : Une épopée de foi et de liberté

Le dernier comte cathare par Florence Ferrari est une œuvre magistrale qui plonge le lecteur dans le tumultueux XIIIe siècle, une époque marquée par les conflits religieux et politiques. Inspiré par la vie du dernier comte de Toulouse, Raymond VII, ce roman historique ressuscite avec une grande précision la culture occitane, riche en valeurs humanistes telles que l’amour, la tolérance et le culte de la femme.

L’intrigue se déroule en Languedoc, une région en proie à la croisade contre les Albigeois, menée par les forces du roi de France et soutenue par le pape. Le jeune Raymond VII, succédant à son père exilé, Raymond VI, entreprend une lutte acharnée pour reconquérir les terres perdues et défendre les valeurs méridionales. La narration de Ferrari nous immerge dans une série de batailles héroïques, où le comte et ses partisans s’efforcent de maintenir leur indépendance et leurs croyances face à l’oppression.

Ce roman historique met également en lumière les tensions entre le catholicisme orthodoxe et le catharisme, une forme de christianisme médiéval prônant la spiritualisation de l’homme et l’humanisation par le service aux autres. Raymond VII, malgré son excommunication par le pape, incarne le défi du Languedoc contre l’autorité royale et ecclésiastique, cherchant à convaincre ses compatriotes de rester fidèles aux valeurs de « Honneur, Loyauté et Courage ».

L’amour entre Raymond et Serena, une noble cathare, ajoute une dimension profondément humaine à ce récit épique. Leur relation est marquée par les épreuves imposées par la guerre et la persécution religieuse, mais aussi par la quête de la « vraie religion » que Serena défend avec ferveur. Cette histoire d’amour est non seulement un fil rouge poignant dans le roman, mais elle illustre aussi la lutte intérieure et les sacrifices personnels face aux grandes forces historiques.

Raymond VII

Autour de Raymond gravitent des personnages tout aussi fascinants, tels qu’Arnaud le chevalier troubadour, Esclarmonde la « Parfaite » avec son regard d’âme, et Arbrissa d’origine juive. Chaque personnage apporte une perspective unique et enrichit la mosaïque complexe de ce roman.

Florence Ferrari

Florence Ferrari, avec une plume vive et une érudition remarquable, parvient à faire revivre le passé avec une authenticité impressionnante. Son écriture est comparée à une source d’eau vive, ressuscitant les mémoires enfouies des terres et des lieux. Son talent pour mêler pédagogie et aventure fait de ce roman une initiation à des valeurs sacrées d’espérance, d’amour et de spiritualité.

En conclusion, Le dernier comte cathare n’est pas seulement une épopée historique captivante, mais aussi une profonde réflexion sur la lutte pour la liberté et l’intégrité spirituelle. Les lecteurs découvrent, à travers les yeux de Raymond VII et de ses compagnons, une période où l’honneur et la loyauté étaient des vertus essentielles face à la tyrannie et à l’injustice. Florence Ferrari réussit brillamment à immortaliser l’esprit frondeur du Languedoc, offrant ainsi une œuvre qui résonne encore aujourd’hui avec force et pertinence.

Conformément à nos us & coutumes, nous vous présentons TDO Éditions, une maison indépendante et régionaliste

Fondées en 2004 à Cabestany, dans les Pyrénées-Orientales, les éditions Terres d’Occitanie (TDO) se sont rapidement engagées à promouvoir un catalogue régional, mettant en valeur les diverses identités du Languedoc-Roussillon. Au fil des années, ils ont élargi leur champ d’action vers la Midi-Pyrénées, et avec la fusion des régions, l’Occitanie étant devenue leur principal territoire de diffusion et de distribution.

Implantées à Perpignan (66) et à L’Isle-Jourdain (32), leurs deux plateformes de distribution couvrent efficacement cette région. Leur équipe éditoriale et leurs commerciaux travaillent sans relâche pour faire connaître les auteurs du grand sud, souvent en dehors des circuits médiatiques traditionnels. Fiers de leur approche régionaliste, TDO – Terroir des Orris publie des romans qui célèbrent l’amour des contrées méridionales et de leurs cultures et traditions variées.

Drapeau région Occitanie

La richesse historique et culturelle de la belle région Occitanie est une source inépuisable d’inspiration. La maison d’édition met ainsi en avant trois collections principales : Histoire du Sud, Terroir du Sud et Polars du Sud. Des titres présents dans tous les lieux de vente de livres de la région, témoignant de leur engagement à diffuser largement les œuvres de leurs auteurs.

Facebook TDO, page d’accueil

Le dernier comte cathare

Florence Ferrari – TDO Éditions, Coll. Poche, 2019, 354 pages, 10 €, e-book 6,99 €

Disponible sur commande  dans toutes les librairies (en ligne sur la FNAC). Retrouvez Florence Ferrari à Masonica Bruxelles 2024 !

Alain Juillet : « Aujourd’hui le réseau le plus puissant en France c’est les LGBT ! »

Dans cet épisode, Éric Morillot s’entretient avec Alain Juillet. Ils discutent de l’importance de l’éducation et du travail, de l’expérience militaire d’Alain Juillet et de son passage dans le privé. Ils explorent également le développement de l’intelligence économique, les réflexions d’Alain Juillet sur son parcours, la restriction de la liberté d’expression et le rôle des francs-maçons.

Au royaume des aveugles, les borgnes sont-ils rois ?

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J’ai trouvé la réponse !

Justement j’en parlais à ma femme, aurait pu dire un certain Lieutenant Colombo. 

Cet acteur n’illustre pas à mon avis ce proverbe, sauf par le fait qu’il mit son grand talent au service de sa carrière avec son handicap visuel qui le suivit toute sa vie. On le sait, on peut faire dire tout et son contraire aux proverbes comme « L’habit ne fait pas le moine » mais « la plume fait l’oiseau » me direz-vous !

En général cette expression « Au royaume des aveugles… » n’est pas flatteuse pour les borgnes qui se trouvent dans ce cas et sur le devant de la scène un peu contre leur volonté, ce qui fait ressortir bien souvent leur médiocrité ou plutôt leur ignorance.

A mon avis, une affirmation pleine de vérité, tirée d’une chanson de Léo Ferré se rapproche plus de ce proverbe, et je la garde à l’esprit:

«Ces gens qui en devenant publiques deviennent intelligents! »

LÉO FERRÉ

Cependant je ne vais pas m’en sortir comme cela, j’ai ouvert une porte !

Je suis sorti des ténèbres et j’ai reçu la lumière.

Le borgne n’a reçu qu’un faisceau de lumière, mais on a l’impression que c’est amplement suffisant pur lui et pour cohabiter avec les aveugles qui l’entourent et qui l’adulent. 

Et nous, qui commençons à perdre la vue, nous qui ne voyons plus, nous qui devenons aveugles, ne vivons-nous pas dans un monde entouré de borgnes qui semblent vouloir nous diriger ?

Noir, blanc, lumière, le spectacle maçonnique commence!

La réponse dans la video ci-dessous:

La carte postale ancienne (CPA) maçonnique du dimanche 11 août 2024

« Après l’élection… », cette carte postale ancienne (CPA), signée par l’artiste Steegle offre une représentation allégorique et symbolique particulièrement riche et critique de la situation politique et sociale après une élection.

La description et l’interprétation de cette CPA

La scène représentée : Au centre de l’illustration, nous observons un personnage à la barbe fournie, vêtu d’un costume, qui semble prendre la parole ou donner des instructions. À sa droite, une table est chargée de symboles maçonniques tels que des équerres, des compas, des colonnes, et un crâne. Ces symboles sont traditionnellement associés à la franc-maçonnerie et évoquent des idées de pouvoir, de secret et de connaissance cachée.

Les personnages

Le Président et les symboles

Le personnage central, identifié comme le président, est vêtu d’un costume formel et se tient dans une posture solennelle, prêtant serment sur une table chargée de symboles maçonniques : l’équerre, le compas, les colonnes et un crâne. Ces outils et symboles sont traditionnellement associés à la franc-maçonnerie et symbolisent des concepts tels que la rectitude, la moralité, la connaissance cachée et la mortalité.

Les autres personnages et éléments :

À gauche de l’image, un vieil homme pointe du doigt vers le président, suggérant soit une figure critique, soit un conseiller divulguant ou dénonçant des vérités cachées.

Une figure ailée, également à gauche, pourrait symboliser la vérité, la liberté ou un ange de la mort, ajoutant une dimension mystique et dramatique à la scène.

En arrière-plan, des figures floues représentent peut-être le public, les électeurs, ou des forces invisibles influençant la politique.

Les symboles maçonniques

La présence de ces symboles évoque une critique des structures de pouvoir cachées et des manipulations derrière les coulisses du pouvoir politique. L’équerre et le compas sont des outils typiquement associés à la franc-maçonnerie, symbolisant la rectitude et la moralité. Le crâne sur la table ajoute une touche macabre, peut-être une référence à la mortalité et aux conséquences graves des décisions politiques.

Notre regard sur « Après l’élection… »

Cette œuvre utilise des éléments visuels puissants pour délivrer un message critique sur la politique post-électorale. L’auteur semble suggérer que, après les élections, les véritables forces de pouvoir ne sont pas celles visibles au grand jour, mais celles opérant dans l’ombre, influençant et contrôlant les résultats pour leurs propres intérêts.

L’artiste utilise une approche satirique pour dénoncer la corruption et l’hypocrisie du système politique. Le titre « Après l’élection… » laisse entendre que ce qui se passe après les élections est souvent plus révélateur que la campagne électorale elle-même, mettant en lumière les véritables intentions et manœuvres des dirigeants.

Elle illustre un moment post-électoral où le président fraîchement élu prête serment sur des symboles francs-maçons. Cette image soulève des questions sur les influences et les allégeances cachées derrière les figures politiques.

Description avers

La scène se déroule dans un environnement sombre et mystérieux, évoquant une ambiance de cabinet de réflexion. Le personnage central, identifié comme le président, est représenté en train de prêter serment. Il est entouré de symboles francs-maçons, tels que l’équerre et le compas, les colonnes et un crâne, placés sur une table au centre de l’image. Ces symboles sont des représentations traditionnelles associées à la franc-maçonnerie, impliquant des concepts de secret, de pouvoir, et de connaissance.

La collection répertoriée par Francis Cévènes

Cette carte postale fait partie de la collection répertoriée par Francis Cévènes dans son ouvrage La Franc-Maçonnerie à la Belle Époque par la carte postale. Cet ouvrage fascinant, réédité en 2008 par A L’Orient, rassemble une collection exceptionnelle de plus de 270 cartes postales, superbement reproduites en quadrichromie, offrant un aperçu visuel et historique de la franc-maçonnerie à la Belle Époque. Francis Cévènes est un éminent historien et auteur français, reconnu pour ses travaux sur la franc-maçonnerie et son influence culturelle et sociale à différentes époques. Titulaire d’un poste de professeur d’histoire, Francis Cévènes a consacré une grande partie de sa carrière académique à l’étude approfondie des sociétés secrètes, avec une attention particulière portée à la franc-maçonnerie.

Francis Cévènes réussit à offrir une œuvre à la fois instructive et captivante. Ici et maintenant, il y décrit la scène comme celle où le président, dans une sorte de cabinet de réflexion, prête serment sur les outils et symboles de la franc-maçonnerie.

Selon lui, cette illustration vise à montrer l’influence cachée de la franc-maçonnerie sur les dirigeants politiques de l’époque. Le cabinet de réflexion, souvent utilisé dans les rites initiatiques maçonniques, symbolise un lieu de méditation et de prise de conscience, où les initiés réfléchissent à leurs engagements et à leurs responsabilités.

Une analyse symbolique

Cette carte postale utilise des symboles puissants pour critiquer la politique post-électorale. Le fait que le président prête serment sur des symboles maçonniques suggère une allégeance à des pouvoirs occultes et secrets. L’équerre et le compas représentent la rectitude et la moralité, tandis que le crâne évoque la mortalité et la vanité des ambitions humaines.

La scène entière peut être vue comme une satire de la politique, où les promesses et les serments faits en public cachent souvent des influences et des obligations secrètes. Elle invite les spectateurs à questionner l’intégrité et les véritables motivations de leurs dirigeants.

Biographie de Steegle, le dessinateur

Malheureusement, il semble difficile de trouver des informations détaillées sur Steegle, l’auteur de ce dessin. Son nom indique un artiste dont le travail pourrait avoir été consacré à la critique sociale et politique, comme en témoigne cette carte postale. Il est probable que Steegle soit un pseudonyme utilisé par un illustrateur ou un caricaturiste pour des publications de nature satirique ou critique à une époque où les artistes employaient souvent des pseudonymes pour protéger leur identité.

L’usage des symboles maçonniques et la thématique politique suggèrent que Steegle était bien informé des courants intellectuels et des mouvements sociaux de son temps. Il a utilisé son art pour offrir une réflexion mordante sur les dynamiques de pouvoir et pour inciter ses contemporains à une prise de conscience critique de leur environnement politique.

Cette CPA est une pièce riche en symbolisme et en critique sociale, capturant avec acuité l’atmosphère de suspicion et de désillusion qui peut suivre les élections. Le travail de Steegle mérite d’être reconnu comme une contribution importante à la tradition de la satire politique et sociale.

Une CPA antimaçonnique ?

Une CPA antimaçonnique est une carte postale qui exprime des sentiments, des idées ou des propagandes opposées à la franc-maçonnerie. Ces cartes postales étaient particulièrement populaires durant la fin du XIXe siècle et le début du XXe, période durant laquelle la franc-maçonnerie était souvent la cible de critiques et de théories du complot.

C’est ainsi qu’« Après l’élection… » par Steegle peut être vue comme une critique de la franc-maçonnerie, suggérant que les politiciens sont influencés par des allégeances maçonniques secrètes.

Gardons à l’esprit que dans une période où la franc-maçonnerie était perçue comme une menace à l’ordre établi, ces cartes postales servaient d’outils de propagande pour des mouvements politiques, religieux ou sociaux opposés à l’art royal . Les CPA antimaçonniques sont des témoignages visuels et historiques des attitudes hostiles envers la franc-maçonnerie. Elles offrent un aperçu des stratégies de propagande et des préjugés culturels de l’époque, et restent des objets d’étude importants pour comprendre les dynamiques sociales et politiques des périodes concernées

Le secrétaire exécutif de la Justice rencontre des représentants de la franc-maçonnerie Prince Hall à São Paulo

De notre confrère brésilien justica.sp.gov.br – Par Marthe José

Le secrétaire exécutif de Justice et Citoyenneté, Raul Christiano, a reçu ce mercredi (31/07) le président du Conseil pour la participation et le développement de la communauté noire (CPDCN), Gil Marcos Clarindo dos Santos, accompagné d’Alexandre Arantes et Fernando Benedito Martins, représentants de l’institution maçonnique afro-américaine Prince Hall de São Paulo.

A cette occasion, tous deux ont analysé la présence noire dans la franc-maçonnerie traditionnelle au Brésil et le travail réalisé par l’entité aux États-Unis, qui pourrait devenir un canal pour élargir cette participation dans le pays.

Au cours de la réunion, Raul Christiano a expliqué que le ministère mène plusieurs actions liées à la promotion des droits humains des populations vulnérables, de l’égalité raciale et a souligné, outre le CPDCN et la Coordination Nationale des Politiques pour la Population Noire, le travail du Groupe Interreligieux. Forum , un programme SJC qui rassemble plus de 30 segments religieux diffusant la culture de la paix.

« Prince Hall peut vraiment jouer un rôle très efficace en renforçant la présence des Noirs dans la franc-maçonnerie à São Paulo et au Brésil. Comptez sur notre soutien pour arbitrer le rapprochement avec le Conseil de la Communauté Noire, le plus ancien du pays, ainsi qu’avec le Forum interreligieux»

a-t-il conclu.

Kafka revisité ? Un beau voyage littéraire au cœur de « Monsieur Hertz »…

La première impression de L’œuvre Monsieur Hertz habite dans le faux plafond de son bureau de Philippe Benhamou m’a plongé dans une atmosphère lourde…

En effet, le nom de famille Hertz, d’origine alsacienne et souvent porté par des Israélites, signifie « cœur » et désigne un homme sensible et courageux. Ce choix de nom pour le protagoniste n’est pas anodin et porte en lui des résonances profondes. Je me suis alors imaginé dans un cadre historique sombre, nous transportant à Paris en 1942. Durant cette période, le héros pourrait être la cible des rafles antijuives orchestrées par le régime collaborationniste de Vichy.

Puis, à son arrivée dans son bureau, l’ambiance nauséabonde rappelle celle de la Stasi en Allemagne de l’Est, instaurant une atmosphère de surveillance et de répression. Cette atmosphère étouffante, combinée à la menace constante d’arrestation et de déportation, crée en moi une tension palpable qui m’a traversé quelques instants. Avec, dès les premières pages, une oppression psychologique intense, qui me préparait à plonger dans les méandres d’un récit aussi captivant qu’angoissant.

Puis, à travers Monsieur Hertz, qui était à sa tâche, à savoir la vérification des factures et de leurs paiements, Philippe Benhamou nous offre une réflexion poignante sur la condition humaine et avec ce roman magnifique transporte le lecteur dans une époque tout en lui offrant une analyse fine et émouvante des sentiments humains.

Nous allons tenter de mettre en lumière les thèmes et les intrigues potentiels de chaque chapitre, tout en offrant un aperçu de l’auteur et de l’éditeur, enrichissant ainsi la compréhension globale de l’œuvre.

Mais avant tout, revenons au titre lui-même avec l’écriture des termes « et autres nouvelles » en plus petit dans le titre, pouvant être expliquée par plusieurs raisons liées à la structure littéraire, à l’édition, et à la perception des lecteurs. Tout d’abord, cela permet de focaliser l’attention du lecteur sur la nouvelle principale « Monsieur Hertz habite dans le faux plafond de son bureau ». Ce titre captivant et intrigant est ainsi mis en avant, attirant immédiatement l’œil et suscitant la curiosité. Les autres nouvelles sont ainsi présentées comme un complément, une valeur ajoutée à l’histoire principale. Ainsi, la nouvelle mentionnée en premier est probablement la pièce maîtresse du recueil !

Clarté et lisibilité – facilitant la lecture rapide et la mémorisation du titre –, équilibre esthétique – couverture plus attrayante et dynamique – et raisons marketing – capter l’attention des potentiels acheteurs dès le premier regard ; valoriser l’ensemble du recueil ; renforcer l’identité du livre – sont les atouts de ce titre rendant le livre plus enchanteur. Belle stratégue éditoriale. Bien joué mon très cher Philippe !

L’œuvre Monsieur Hertz habite dans le faux plafond de son bureau intrigue dès le premier coup d’œil de la table en fin d’ouvrage. La diversité des titres de chapitres promet un voyage littéraire riche et varié. Chaque titre semble annoncer une histoire unique, remplie de personnages et de situations insolites, invitant le lecteur à plonger dans un univers narratif complexe et fascinant.

Le premier chapitre intitulé « Monsieur Hertz habite dans le faux plafond de son bureau »

nous plonge directement dans une atmosphère kafkaïenne. Monsieur Hertz, personnage principal, vit une existence recluse et étrange, caché dans le faux plafond de son propre bureau. Cette situation absurde symbolise peut-être la pression et l’isolement ressentis dans le milieu professionnel moderne, où le besoin de se cacher pour échapper au stress devient une métaphore frappante de la vie contemporaine. Le cadre claustrophobique et la quête de sens de Hertz rappellent les dilemmes existentiels et l’aliénation décrits par Kafka, créant une tension palpable et une réflexion profonde sur la condition humaine.

La vie est souvent décrite comme une tapisserie complexe, où chaque fil représente un événement ou une décision. « Les mailles du destin » explore ce concept, en se concentrant sur les moments clés qui tissent le destin d’un individu. Les personnages sont probablement confrontés à des choix cruciaux qui définiront leur avenir, rappelant la fragilité et l’imprévisibilité de la vie. Les entrelacements des destins individuels évoquent la manière dont les petites actions peuvent entraîner des conséquences imprévues et majeures, semblable aux intrigues intriquées et souvent fatales que l’on trouve dans les récits kafkaïens.

Ensuite, le titre du chapitre « Saintes Touches, priez pour nous ! » évoque une juxtaposition intrigante entre le sacré et le profane, la technologie moderne et la spiritualité, avec une certaine ironie religieuse. Sans doute comprise comme une critique des dépendances modernes telles que la technologie. Ce chapitre explore les paradoxes de notre société numérique, où les « Saintes Touches » des claviers et des écrans gouvernent nos vies, transformant la prière traditionnelle en une quête désespérée de connexion virtuelle. Cette réflexion sur l’aliénation par la technologie pourrait rappeler la manière dont Kafka dépeint les bureaucraties aliénantes et les structures oppressives.

« Les petits oiseaux sur le rebord de la fenêtre du salon »… Avec ce titre poétique, Philippe Benhamou invite à la contemplation. Les petits oiseaux pourraient symboliser la liberté ou l’innocence perdue. Ce chapitre est une pause dans la narration, un moment de réflexion sur la beauté simple de la nature, contrastant avec les complexités et les tensions des autres chapitres. La juxtaposition de l’ordinaire et du merveilleux rappelle comment Kafka insère des moments de beauté et de rêve dans ses récits sombres.

En explorant le mariage à un âge plus avancé, « Mariage plus vieux, mariage heureux » brise les stéréotypes sur l’amour et la relation. Ce titre choisi à dessein par Philippe Benhamou est un jeu de mots astucieux sur le dicton populaire « Mariage pluvieux, mariage heureux », une transformation subtile mais significative du dicton original changeant le contexte et la signification de la phrase, ajoutant une couche de profondeur et de réflexion.

Ancré dans notre culture, le dicton « Mariage pluvieux, mariage heureux » signifie qu’un mariage célébré sous la pluie est de bon augure. La pluie symbolise la fertilité, la purification et le renouveau, augurant ainsi un avenir prospère pour le couple. En le transformant en « Mariage plus vieux, mariage heureux », Philippe Benhamou joue sur les attentes du lecteur. Cette variation apporte une nouvelle perspective, suggérant que les mariages contractés à un âge plus avancé peuvent également être porteurs de bonheur et de réussite… Ce chapitre promet une exploration de la maturité émotionnelle et de la sagesse qui viennent avec l’âge, suggérant que le bonheur conjugal peut être atteint à tout moment de la vie. Cette exploration des relations humaines et des espoirs persistants peut être vue comme un contrepoint aux souvent sombres explorations de l’isolement dans les œuvres de Kafka.

Le bilboquet, jeu d’adresse ancien, est une métaphore puissante pour le désir humain. Ce chapitre « Le bilboquet du désir », sixième de la table des matières, traite des jeux de séduction et des dynamiques complexes du désir, où l’habileté et la chance jouent un rôle crucial dans la quête de satisfaction. La complexité et l’absurdité des relations humaines, thèmes chers à Kafka, sont explorées à travers des interactions subtilement décrites et des désirs souvent inavoués.

« L’impossible quête d’Alain Mifigue » est titre qui promet une aventure ou une introspection profonde. Alain Mifigue est un personnage en quête de quelque chose d’inatteignable, que ce soit une vérité intérieure, un amour perdu ou une réalisation personnelle. Ce chapitre est chargé d’émotions et de réflexions philosophiques, à la manière des quêtes kafkaïennes où le protagoniste se heurte constamment à des obstacles insurmontables, symbolisant souvent l’absurdité de la condition humaine.

« La théorie du beurre parfait » ! Le beurre, élément fondamental et quotidien, devient ici un symbole de perfection et de quête métaphysique. Ce chapitre offre une réflexion sur les obsessions humaines pour la perfection dans les choses simples et ordinaires, révélant la beauté dans l’imperfection. Cette quête pour la perfection, souvent futile, rappelle les luttes kafkaïennes contre des systèmes intransigeants et des idéaux inatteignables.

« Rédiger, imprimer et disparaître » rend un hommage aux écrivains et aux créateurs, explorant ainsi le processus créatif et l’éphémère nature de la notoriété littéraire. La disparition suggère une réflexion sur la postérité et l’impact durable des mots. La précarité de la création et la quête de reconnaissance peuvent être comparées à l’éphémère succès et à l’incompréhension souvent ressentis par les personnages de Kafka.

L’auteur nous amène « À la recherche d’Arlette », une femme non pas d’aujourd’hui mais de ses souvenirs, « toujours jeune avec le soutire qui lui avait tant plu… » Été 46.

Arlette, Courot de son nom de famille, est donc ce personnage mystérieux ou perdu, dont la recherche devient une quête symbolique pour le narrateur. Ce chapitre explore les thèmes de la perte, de la mémoire et de la nostalgie, avec un accent sur l’importance des relations humaines. Cette quête reflète les recherches infructueuses des personnages kafkaïens, qui souvent poursuivent des objectifs insaisissables et sont hantés par des souvenirs et des désirs inaccessibles.

« Les berceaux vides de Geneviève Montignac » reste un titre poignant qui évoque immédiatement la perte et le chagrin. Ce chapitre, qui cite nommément le nom de celle qui est la secrétaire du chef du Service central de sécurité – la seule qui venait parler de temps en temps à monsieur Hertz, est probablement le plus émouvant, traitant de la douleur de la perte d’un enfant ou de l’incapacité à en avoir. Il offre une réflexion profonde sur la maternité, la féminité et la résilience face à la tragédie. L’exploration de la souffrance personnelle et de la désolation résonne fortement avec les thèmes de solitude et de désespoir omniprésents dans les œuvres de Kafka.

Philippe Benhamou, la bio

Philippe Benhamou, éminent romancier, essayiste et spécialiste de la franc-maçonnerie, a forgé une carrière diversifiée et prolifique. Titulaire d’un doctorat en intelligence artificielle, il est depuis 1991 membre actif de la Grande Loge de France. Cocréateur de la webradio RadioDelta, il anime l’émission « 123 Soleil » et contribue régulièrement à la revue Franc-maçonnerie magazine.

Ses œuvres littéraires couvrent une gamme variée, des romans aux essais, en passant par des articles et des ouvrages humoristiques. Parmi ses publications notables, on retrouve Tamino et Pamina – les fiancés des Buttes-Chaumont (Code9, 2023). Son roman Madame Hiramabbi – la concierge de la rue des trois frères (Éditions Dervy, 2014) a été récompensé par le Prix Cadet Roussel en 2014 des Imaginales Maçonniques & Ésotériques d’Épinal qui récompense annuellement des œuvres littéraires ou des contributions remarquables dans le domaine de la franc-maçonnerie et de l’ésotérisme.

Philippe Benhamou a également coécrit plusieurs ouvrages de référence sur la franc-maçonnerie, tels que La franc-maçonnerie pour les nuls (avec Christopher Hodapp) et Les grandes énigmes de la franc-maçonnerie. Son humour et sa verve se retrouvent dans des œuvres comme Cahier de brouillon pour francs-maçons s’ennuyant en Loge et, avec Jean-Laurent Turbet L’à-peu-près Dictionnaire de la franc-maçonnerie… à l’usage des ignorants des pissefroids et des nantis.

En plus de ses livres, Philippe Benhamou a publié de nombreux articles dans des revues spécialisées et a contribué à des collectifs littéraires, enrichissant ainsi la réflexion et la compréhension de la franc-maçonnerie et de l’aviation. Ses contributions lui ont valu des distinctions, notamment une mention spéciale du jury au concours de nouvelles des Rencontres aéronautiques de Gimont en 2011.

Présentation de l’Éditeur, conformément à nos us & coutumes…

Quelle la ligne éditoriale des Éditions du Palio ?

À cette question rituelle posée aux éditeurs, leur réponse est singulière : « nous n’avons pas de ligne éditoriale figée.

Ce qui anime Les Éditions du Palio depuis dix-huit ans, c’est une profonde sympathie.

Sympathie envers l’auteur, pour le sujet qu’il traite, pour sa démarche créative, et pour son style unique.

L’un des plaisirs exquis de notre métier réside dans l’estime que nous portons à des auteurs dont nous ne partageons pas nécessairement toutes les idées.

La certitude que la publication de leur ouvrage marquera un moment significatif dans leur vie nourrit notre sympathie éditoriale.

C’est ainsi que s’engage un processus de cocréation, embrassant les sujets les plus variés et les formats les plus divers. »

Monsieur Hertz habite dans le faux plafond de son bureau et autres nouvelles 

Philippe Benhamou – Éditions du Palio, 2024, 196 pages, 16, 90 €

Mot du mois : « Sublime »

3

Le sémantisme latin *lim-exprime, sans surprise, l’idée de limite, c’est-à dire la ligne qui matérialise un changement entre deux espaces, un passage, au risque d’une transgression. De toute façon une cohabitation entre deux entités différentes, disparates, limitrophes.

Le limes historique, dans la géographie romaine antique, c’est le chemin qui borde un champ, puis l’espace entre deux cultures, celle de la romanité face à la menace de l’assaillant germanique potentiel, ou celle des occupants des brumes nordiques. On peut encore en voir la matérialisation dans le mur que l’empereur Hadrien, vers l’an 120 de notre ère, fit ériger entre l’Angleterre et l’Ecosse, en rempart contre les Pictes au Nord.

Une zone-tampon, no man’s land entre deux douanes, un paradis pour les lapins qui pullulaient entre les deux espaces berlinois, avant la chute du Mur.

*Limen, c’est le seuil, dont on élimine tout intrus. Les préliminaires permettent une approche sans heurts entre deux interlocuteurs, un sas de dédramatisation et d’apaisement, avant le franchissement du seuil, le passage sous le linteau, matériel ou symbolique.

Le seuil, même s’il a perdu son ancienne valeur symbolique, exprimait initialement le début – ou la fin – de quelque chose, la « limite marquant le passage à un autre état ». Se placer sur le seuil, avant d’entrer, c’est se mettre sous la protection du maître de maison. Lieu très craint, respecté, habité de divinités sourcilleuses, voire agressives, enclines à se sentir violées parce que piétinées par un étranger.

Divinités gardiennes d’une porte, qui participe du sémantisme de l’« épreuve » à traverser, parfois impossible comme l’aporie philosophique. Incursion toujours empirique dans un domaine encore inconnu. Potentiellement périlleux.

Bien imprudent quiconque fait fi du risque physique et magique que constitue le franchissement des limites.Risque de la « transgression », le fait de marcher à travers, vers un au-delà de la limite. Qui fait, même inconsciemment, changer de statut.

Nos sociétés contemporaines ont, dramatiquement, oublié les valeurs et la nécessité incontournable de la limite. Entre le silence de l’intime et sa divulgation bavarde, entre la pensée lentement mûrie et son immédiate expression sans frein. « Bah, c’est que des mots ! », entend-on à l’envi, à titre de justification décomplexée de tout excès verbal.

Parce qu’on n’a pas conscience du sublime !

*Limis, en latin, signifie « oblique », reprenant ainsi l’idée d’un mouvement qui n’est pas vertical, direct et sans obstacle. Parce que la limite existe, même symbolique.

Ainsi faut-il se méfier du message subliminal, sous la limite de la conscience, qui induirait des actes litigieux.

Le sublime désigne ce qui s’élève en pente, monte en ligne oblique, suspendu en l’air. Dans la décantation alchimique, c’est l’élément volatil qui se dissocie de l’ensemble de la matière, sous l’effet de la chaleur.

Sensation d’une dissociation dans la légèreté par rapport à la pesanteur de la réalité. Métamorphose vers un horizon qui permet de dépasser la pusillanimité du quotidien, la répétition sans grâce de l’ordinaire, ce qui offre la perspective d’une espérance propre à soulever l’insurmontable. Un envol lumineux, une utopie en marche, pourquoi pas ?

« Je voudrais que cette assemblée n’eût qu’une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l’abolition de la misère ! »

Victor Hugo, Discours sur la misère à l’Assemblée nationale, 9 juillet 1849

Annick DROGOU

Pour décrire la beauté, nos mots seront-ils toujours insuffisants, trop petits, en retard au rendez-vous infiniment espéré avec la beauté ? Et pourtant on ne cesse de vouloir contempler cette beauté, l’atteindre dans sa splendeur qui est sublime jusqu’à tutoyer les étoiles. Jusqu’à la limite. Jusqu’à se substituer à toutes les actions, à les sublimer.

Sublime, comme un en-dessous qui est déjà au-dessus. Un trop qui dit encore assez. Un lieu que l’intelligence réflexive ne peut atteindre. Un lieu où on ne peut que se projeter sans en connaître la réalité, au-delà de nos possibilités d’expression. Toucher au sublime, c’est envisager l’horizon de la fine pointe de l’âme.

Accéder au sublime comme à une sorte de supra-sensible, comme on parle des différentes couches de l’atmosphère. Pour le comprendre, on empruntera une métaphore aéronautique : le sublime est le contraire du rase-motte, c’est le haut vol, pas forcément de la voltige mais une altitude supérieure à toute mesquinerie. Là où on entrevoit la perfection dont la sagesse nous dit pourtant qu’elle n’est pas de ce monde. Là où le beau est la révélation sensible du bien, souverain. Alors, accéder au sublime, c’est déjà croire au ciel.

Jean DUMONTEIL

Cette semaine… un jeu pour la plage avec Adélaïde Della Langoust

Chaque semaine vous avez droit à un dessin (souvent) humoristique. Une fois n’est pas coutume, vous avez droit à un exercice pour les neurones afin de garder la forme. A vous de jouer (la réponse est au-dessous).

Pour ceux qui auront terminé (uniquement ceux-là, les tricheurs, fuyez, vous devriez avoir honte)… voici les réponses de ce jeux :