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Abraham, la geste abrahamique, une interprétation symbolique (1/2)

De notre confrère blog-glif.fr

Notre Très Cher Frère Jean G. s’est penché sur la geste du Patriarche Abraham. Il en a déduit une vision originale au travers le regard du mythe. Compte tenu de la richesse du contenu, son texte est publié en deux parties. Il écrit :

Abraham est le premier des Patriarches. À ceux-ci, succéderont les Juges puis les Rois. Ces Rois sont ceux de la terre. Ils prennent possession de la matière, en véritables gestionnaires, au risque de perdre l’Esprit caché derrière l’image de la terre. Et les Rois s’éteindront. La suite des Patriarches et des Juges correspond à une longue période de maturation, de réflexion voire d’hésitation, même peut-être à un refus d’accepter notre appartenance à ce monde, dans la nostalgie de l’Au-delà. En parallèle il y eût des Prophètes. Dès le début Abraham est accompagné par « le dire » prophétique. C’est Sarah qui prophétise dans de nombreuses circonstances. Les Prophètes disent, sans répéter stricto sensu la Parole du Livre. Leurs propos sont inclus dans le Livre mais y échappent aussi. Le prophète est plus habité par son dire, qu’il ne le contrôle intellectuellement. D’une certaine manière il ne sait pas ce qu’il dit. Il évoque constamment un Monde au-delà de lui-même. La geste d’Abraham est une sorte de procrastination, devant la fatalité de prendre pied dans la manifestation, d’accepter de quitter la seule spiritualité, de fonder l’Histoire.

Abraham dans l’Histoire.

L’existence historique d’Abraham semble infirmée par toutes les recherches. Sa saga aurait été créée vers le VIème siècle av JC dans une perspective post exodique, alors que les Juifs étaient déportés à Babylone. Dans cette optique le long chemin d’Abraham, d’Ur à Haran vers les sources de l’Euphrate, puis vers Sichem, puis en Égypte et retour vers Canaan (environ 3 500 km) serait paradigmatique du destin des Juifs exilés.

Le périple d’Abraham.

Quoi qu’il en soit, l’historicité d’Abraham est une énigme, dont la résolution est hors de portée. Mais que les textes en fassent une histoire est d’importance. Ce qui importe est la charge de sens inépuisable de cette aventure, qui se confond en fait avec le destin de chacun.

Nous ferons « comme si » Abraham avait existé (pour s’accorder respectueusement avec le dogme) et de toute façon, nous chercherons quelle est la signification (uniquement à notre avis) de la geste Abrahamique. Nous relèverons de très riches symboles qui pour avoir été cités sans doute bien avant nous, sont intéressants à repérer, répéter ou à souligner.

Le contexte géographique.

La naissance d’Abraham se situerait vers 1800 av JC, selon la tradition juive. Il est né en territoire sumérien à Ur (Our) près du delta de l’Euphrate et du Tigre, à 150 kms à l’ouest de la ville de Bassora actuelle, en Irak, dans une région à l’époque fertile, dépendant des crues très variables, voire tumultueuses, des deux fleuves, luttant contre des marées parfois envahissantes de la mer du Golfe Persique. L’origine des peuples sumériens est inconnue. Ils viendraient des Monts Zagros situés à l’Est du delta des deux fleuves. Les sumériens ne sont pas des sémites comme les akkadiens.

D’autres hypothèses évoquent une parenté avec les peuples de l’Indus, dravidiens dont sont issus les habitants actuels du sud de l’Inde. Certains parlent pour ces populations d’une ascendance homo sapiens africaine qui aurait migré vers cette région de l’Indus il y a 60 000 ans. D’autres parlent d’un peuplement Kousch, c’est-à-dire éthiopien, s’appuyant sur la citation de la Genèse en 10, 8-12 « Kouch engendra aussi Nemrod, celui qui le premier fut puissant sur la terre. » Sargon 1er akkadien qui vainquit les sumériens vers 3000 avant notre ère, se proclame en parlant de ces derniers comme « souverain des têtes noires », ce qui pourrait confirmer une origine lointaine africaine, soit par le détour de l’Indus, soit par celui de l’Éthiopie. De nos jours le sujet dépasse les débats de l’Ethnologie ou des sciences, pour n’être pas exempt de passion plus ou moins communautariste. 

Les Sumériens dépendaient intimement de l’eau. Ils avaient su drainer les terres par des canaux d’irrigation complexes. C’est sans doute la clef de leur prospérité. Mais c’est aussi une dépendance qui explique peut-être en partie leur chute. Le déluge qui apparaît pour la première fois dans une tradition écrite, en est un signe.

Le déluge narre une préoccupation vitale pour les sumériens, voire un événement en forme de catastrophe naturelle par submersion, inondation, tsunami, salinisation de terres fertiles par la montée des eaux de la mer ou au contraire retrait des eaux douces et des bassins d’alluvions.

Il est possible que la salinisation des eaux par la montée de la mer qui a dû se produire à cette époque géologique, ce qui semble attesté, entraîne une mise en danger de l’agriculture et de l’irrigation complexe à laquelle les sumériens devaient leur opulence.

La naissance d’un mythe.

Quand un sujet est tant évoqué par des hommes c’est qu’il les préoccupe et est imprimé profondément dans la mémoire collective même des siècles après. Un événement de type catastrophe écologique en rapport avec l’eau a possiblement marqué la vie des sumériens. Un mythe, est né, qui donne sens pour expurger toute la charge émotionnelle, mortifère et anxiogène. Les hommes ont vu dans le déluge la punition ou le courroux des dieux, justes ou pas, mais ils ont décidé de l’expliquer, sinon de le justifier.

            La XIème tablette de la version de Ninive de l’Épopée de Gilgamesh,

relatant le Déluge. British Museum.

Cette région prospère vit la naissance de l’écriture, dans un alphabet cunéiforme. Ainsi nous est parvenu le mythe de Gilgamesh créé à partir de l’histoire d’un roi attesté d’Ourouk dont la prospérité fut antérieure à sa voisine Ur vers 2500 ans av JC. L’Épopée de Gilgamesh nous livre une des premières théogonie et cosmogonie qui nous soient parvenues. La saga narre le passage de l’homme à la vie sédentaire, à l’agriculture, à la culture, à la fondation du concept de ville. En même temps s’organise un panthéon divin qui offre aux hommes une espérance face à l’angoisse de  mort qui torture le héros. Dans le récit est conté un déluge, fruit de la colère des dieux, dont est sauvé un ancêtre de Gilgamesh grâce à une embarcation qui protégera de l’extinction la vie humaine et animale en abritant des spécimens de chaque espèce.

Dans l’Épopée de Gilgamesh, les dieux anthropomorphes ne sont pas justes, ils sont capricieux, violents, lubriques et parmi eux règnent des figures exemptes de sagesse.

Généalogie d’Abraham.

Abraham est un sumérien, descendant de Noé par son père Terah. Il épousera Sarah, qui est, soit sa sœur, soit une demi-sœur (du même père) soit sa nièce, fille de Haran qui meurt dans un brasier, ayant refusé d’être idolâtre à l’instar de son père, haut dignitaire d’Ur.

Terah, dignitaire au service du roi d’Ur, adhère d’abord au culte local.

Si des exodes, d’Abram ou de peuples sumériens ont existé, quelles en sont les causes ? Autour de – 2500 ou – 2000, les cités sumériennes déclinent. Après Ourouk, Ur (ou Our), Éridou, les royaumes du sud s’affaiblissent. Babylone, plus au nord et Ninive s’affirment. Ces nouveaux peuples, dits akkadiens prennent le dessus sur les sumériens. Les Akkadiens viennent de Syrie, sont Amorites, peuple sémitique. Leur langue va se brasser avec le sumérien.

En tout cas les villes du sud sont supplantées par celles du centre du bassin de l’Euphrate, progressivement à partir du deuxième millénaire. Sont-t-elles balayées par la conquête militaire ? Il y a-t-il des changements écologiques importants ? Il y-a-t-il conjonction de plusieurs facteurs ?

Des envahisseurs ont peut-être profité de la situation. Ainsi les populations locales soumises à de nouveaux princes ou victimes de famines se sont-elles mises en marche pour chercher des terres plus hospitalières ou ont été déportées en esclavage ? Aujourd’hui nous parlerions d’immigration climatologique et de luttes ethniques de voisinage.

La conversion d’Abram.

Selon le Midrash Bereshit Rabbah 38 19, Abram n’adhère pas à la religion des idoles et du feu, à laquelle son père Thera et son ami et souverain Nemrod (ou Nimrod) adhèrent. Abram brise les idoles et son père le dénonce au roi. Ce dernier jette Abram dans le feu, qui en ressort miraculeusement indemne. Le frère d’Abram Haran[1] se jette dans le feu pour prouver qu’il partage les idées de son frère plus jeune. Il est brulé. Thera et Abram, Loth le fils d’Haran et leurs commensaux partent. Ils gagnent Haran (curieuse homonymie avec le nom du frère). C’est là que Thera mourra, faisant d’Abram, alors âgé de 70 ans, le chef de famille. À ce moment, Dieu se manifestera pour la première fois à Abram.

Dans la Genèse, Abram, « le Père est exalté » deviendra Abraham, « père d’une multitude de nations »

Le passage du nom : d’Abram à Abraham.

Le terme Abram est en rapport avec l’exaltation, soit pour lui-même soit vis-à-vis d’un Père exalté ou à exalter. Ce mot est d’une grande force et polysémique.  C’est à la fois élever, parfois au point de risquer, la démesure, le délire, voire la folie peut-être. « Contrôlée », l’exaltation a une dimension prophétique. Dans une acception chimique voire alchimique, c’est augmenter l’activité d’une substance sous l’action d’un catalyseur (cela n’identifie pas la nature de ce catalyseur, le divin peut-être). C’est aussi s’élever en esprit.

Abram devenant Abraham, le père d’une multitude, accède à un espace de réalité quasi matérielle. Il s’agit d’expandre sa « trace » sur la terre et de prendre possession de celle-ci. La réalisation est une nécessité, un passage obligé, mais ne constitue-t-elle pas une diminution de la dimension de notre héros ? D’Abram à Abraham n’y-a-t-il pas rétrécissement de l’amplitude des domaines, un passage de la puissance à la substance, du divin à l’humain ?

Ce passage de l’un à l’autre, longtemps refusé à Abraham par dieu lui-même comme s’il voulait le retenir ou nous faire comprendre que la vérité et la grandeur étaient dans Abram et non dans Abraham, dans l’esprit plus que dans la matière, se produit en plusieurs étapes et par l’entremise du féminin, dans sa dimension prophétique.

Alors qu’une grande descendance est promise à Abraham puis à Isaac, leur femme respective sont stériles. Alors qu’une terre est promise, ils restent nomades et plus ou moins chassés des pays qu’ils convoitent. Avant de devenir Abraham, l’homme est dans le manque (de terre, de descendance). Il n’est pas accompli, pas réalisé (au sens strict, c’est-à-dire pas de plein pied avec la réalité) ou plutôt a quitté paradoxalement la plénitude de l’exaltation.

Fin de la 1ère partie de la Geste abrahamique. (A demain pour la suite…)

JG, 2024/07.

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[1] Haran a été trouvé dans 6 verset(s) :

Gn 11 ; 26 : Térach, âgé de soixante-dix ans, engendra Abram, Nachor et Haran (Haran).

Gn 11 ; 27 :  Voici la postérité de Térach. Térach engendra Abram, Nachor et Haran (Haran). -Haran (Haran) engendra Lot.

Gn 11; 28 : Et Haran (Haran) mourut en présence de Térach, son père, au pays de sa naissance, à Ur en Chaldée

Gn 11 ; 29 : Abram et Nachor prirent des femmes : le nom de la femme d’Abram était Saraï, et le nom de la femme de Nachor était Milca, fille d’Haran (Haran), père de Milca et père de Jisca.

Gn 11 ; 31 : Térach prit Abram, son fils, et Lot, fils d’Haran (Haran), fils de son fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d’Abram, son fils. Ils sortirent ensemble d’Ur en Chaldée, pour aller au pays de Canaan. Ils vinrent jusqu’à Charan, et ils y habitèrent.

1 Chroniques 23 ; 9 : Fils de Schimeï : Schelomith, Haziel et Haran (Haran), trois. Ce sont là les chefs des maisons paternelles de la famille de Laedan.

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Interview de Joseph Badila : « La franc-maçonnerie à l’épreuve des particularismes en Afrique »

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De notre confrère makanisi.org – Par Muriel DEVEY MALU-MALU

Partout, la franc-maçonnerie fait couler beaucoup d’encre. En Afrique, elle suscite aussi de nombreux fantasmes. Pour certains de ses détracteurs, elle serait inféodée aux pouvoirs en place, notamment aux régimes autoritaires, et ses loges fonctionneraient comme des clubs d’affaires ou des lieux où il faut être à tout prix pour décrocher un maroquin ou un contrat. D’autres lui prêtent des pratiques de sorcellerie.

Qu’en est-il réellement sur le terrain ? À quelles difficultés la franc-maçonnerie est-elle confrontée ? Quels sont ses buts et ses fondements  ? Quel rôle l’institution joue-t-elle dans la bataille pour la bonne gouvernance et l’évolution du vivre-ensemble ?  

Auteur de plusieurs ouvrages sur la franc-maçonnerie en Afrique, dont le dernier en date, « La franc-maçonnerie à l’épreuve des particularismes en Afrique », est paru, début 2024, aux Éditions Detrad, Joseph Badila, franc-maçon de longue date et membre fondateur du Golac, a bien voulu répondre aux questions de Makanisi sur une institution qui fascine et rebute à la fois.

Propos recueillis par Muriel Devey Malu-Malu

Makanisi : Comment se présente la franc-maçonnerie en Afrique francophone  ?

Joseph Badila

Joseph Badila : C’est à partir des années 1970 que les premières obédiences sont entrées dans l’ère dite franc-maçonnerie africaine. Deux types d’obédiences opèrent en Afrique. Il y a les Puissances maçonniques africaines et malgaches du Cameroun, du Bénin, du Gabon, de la République Démocratique du Congo, de la République du Congo, du Maroc, du Togo, de Madagascar, etc. Ces obédiences maçonniques, dites a-dogmatiques ou libérales, qui représentent une variété de rites, sont membres de la Conférence des Puissances Maçonniques africaines et malgaches (CPMAM), créée en 1994. La CPMAM est chargée d’organiser la vie des Rencontres humanistes et fraternelles d’Afrique francophone et de Madagascar (Rehfram) et de gérer les archives maçonniques.

Mais l’activité maçonnique ne se déroule pas seulement dans le cadre des puissances maçonniques africaines. Des obédiences a-dogmatiques européennes (du Nord), comme le Droit Humain, la Grande Loge de France, la Grande Loge féminine de France ou de Belgique, ou le Grand Orient de France, ont aussi créé des loges en Afrique francophone.

Depuis 1992, les Rehfram organisent, chaque année, une conférence dans une ville, généralement une capitale, d’Afrique francophoneà laquelle participent les puissances maçonniques africaines et les puissances maçonniques européennes, signataires ou non de la déclaration de Libreville de 1994.

La franc-maçonnerie africaine est-elle plutôt masculine?

Historiquement, les obédiences maçonniques d’Afrique francophone ont reçu leurs patentes d’obédiences françaises dont une grande partie pratiquait une franc-maçonnerie masculine. À l’exception des obédiences mixtes, ces obédiences n’initiaient ni ne recevaient de Sœurs. Toutefois, la Franc-maçonnerie congolaise a fait exception. À sa création en 1987, le Grand Orient et Loges associées du Congo (Golac) a manifesté son exigence de mixité. Nous voulions surmonter les antagonismes initiatiques et prôner l’idée de tolérance. Il était important pour nous de rassembler les Frères et les Sœurs dans le combat maçonnique pour la République, pour la justice sociale, pour le progrès humain. Voilà les raisons qui, à l’origine, ont prévalu à la création de la première obédience mixte en Afrique, laquelle a servi de modèle par la suite à d’autres obédiences.

Ces fonctionnements et ces particularismes statiques participent du dysfonctionnement de l’ensemble des procédures capables de sortir les pays de l’immobilisme. Ils mettent à mal le vivre-ensemble.

Quelles sont ces particularismes qu’évoque le titre de votre ouvrage auxquels la FM serait confrontée en Afrique ?

Après l’indépendance, l’Afrique francophone a connu plusieurs phases, dont certaines difficiles. Il y a eu d’abord la période des partis uniques. Puis, dans les années 1990, un vent de démocratisation a soufflé sur le continent, mais avec des résultats très mitigés selon les pays. Aujourd’hui, la démocratie est loin d’être solidement implantée dans nombre de pays africains.

Aujourd’hui, la démocratie est loin d’être solidement implantée dans nombre de pays africains.

Dans certaines régions, les anciens caciques des partis uniques se sont maintenus ou reviennent par tous les moyens au pouvoir, en usant notamment de déstabilisation fondée sur la violence pour assurer la longévité de leurs régimes. Cette pratique s’accompagne de mal gouvernance et d’autres phénomènes, comme le tribalisme ou le fait de privilégier le clan, qui vont à l’encontre de la démocratie et de l’intérêt général. Les magouilles électorales sont nombreuses, le vote est bafoué. Même là où il y a eu alternance, ces pratiques sont fréquentes.

Ces fonctionnements et ces particularismes statiques participent du dysfonctionnement de l’ensemble des procédures capables de sortir les pays de l’immobilisme. Ils mettent à mal le vivre-ensemble. Cet immobilisme touche aussi les partis politiques, dont le rôle ne consiste plus à produire des idées neuves.

D’où viendrait la difficulté de certains FM africains à asseoir dans la cité les valeurs de Liberté, d’Égalité, de Fraternité, de tolérance prônées par la Franc-Maçonnerie ?

La FM est une institution d’initiation spirituelle au moyen de symboles. Le parcours initiatique essaie de transformer l’initié en un être capable de découvrir et d’apprécier, à sa juste valeur, sa propre spiritualité et de pratiquer les principes maçonniques.

Mais, dans la réalité, être franc-maçon ne signifie pas toujours agir en franc-maçon. Car on n’adhère pas à la franc-maçonnerie, mais on devient franc-maçon.

À noter que des loges travaillent à la fois sur une approche spirituelle et sociétale, tandis que d’autres ne travaillent que sur la spiritualité. Quelle que soit l’approche privilégiée, un franc-maçon doit toujours agir sur la base des valeurs maçonniques enseignées et, bien évidemment, sur la base d’une introspection qui doit l’amener à s’interroger sur lui-même et à s’améliorer. Si ces règles sont appliquées, le rôle de la Franc-maçonnerie en Afrique devrait permettre d’agir sur les particularismes négatifs soulignés plus haut.

Mais, dans la réalité, être franc-maçon ne signifie pas toujours agir en franc-maçon. Car on n’adhère pas à la franc-maçonnerie, mais on devient franc-maçon. En franc maçonnerie, on dit que le pire ennemi du maçon, c’est le maçon lui-même, notamment lorsqu’il éprouve des difficultés à mener un combat à l’intérieur de soi. S’approprier les valeurs maçonniques requiert tout un apprentissage.

Comment se manifestent ces travers au sein de la franc-maçonnerie ?

Dans nos pays, la Franc-maçonnerie s’apparente parfois davantage à une sorte de club, voire à un réseau d’affaires qu’à une institution initiatique. Pour certains maçons, appartenir à la franc-maçonnerie est un statut prestigieux. Beaucoup de profanes viennent donc à la maçonnerie dans le seul but de se servir de ce « prestige » à des fins politiques ou professionnelles, dénaturant, au passage, l’institution.

Dans nos pays, la Franc-maçonnerie s’apparente parfois davantage à une sorte de club, voire à un réseau d’affaires qu’à une institution initiatique.

Sans oublier le phénomène de la « cordonite », l’obtention de grades et de responsabilités s’accompagnant parfois de toute une batterie d’honneurs que certains recherchent. Les valeurs maçonniques ne sont donc pas mises au service de l’amélioration individuelle ni de l’intérêt général et un grand nombre de loges, notamment celles qui travaillent sur les questions sociétales, ne sont plus des espaces de réflexion sur les questions de développement et même de mondialisation.  Or le travail en loge doit différer de celui des groupements profanes ou politiques. On est loin de l’humanisme qui caractérise la franc-maçonnerie.

Parmi les diverses obédiences et loges représentées en Afrique, toutes ne fonctionnent pas sur le modèle de l’affairisme ou de l’allégeance à un clan au pouvoir…

À l’exception de la France, la franc-maçonnerie ne fait pas bon ménage avec les régimes en place. On pense que la franc-maçonnerie en Afrique est le réservoir des régimes en place. Ce qui est faux. Quand et si c’est le cas, ce sont des francs-maçons qui n’appliquent pas la règle maçonnique. L’essentiel de la démarche maçonnique commence au niveau de la loge, qui est le premier outil d’agrégation.

La Franc-maçonnerie n’est pas encore une force de proposition en Afrique. Ses synthèses et les idées qui sont véhiculées dans les loges maçonniques ne sont pas prises en compte par les institutions.

Quelles sont les avancées aux plans politique, économique et de gouvernance dont les Rehfram peuvent se prévaloir ?  

Les Rehfram n’ont pas de tabous sur les thèmes à débattre et les débats y sont riches et animés. Mais la Franc-maçonnerie n’est pas encore une force de proposition en Afrique. Ses synthèses et les idées qui sont véhiculées dans les loges maçonniques ne sont pas prises en compte par les institutions. Elles n’influencent pas les cercles du pouvoir. Pour diverses raisons. Parce que ceux qui dirigent n’ont pas de culture maçonnique. Ou parce que les francs-maçons évoluant dans les sphères du pouvoir appartiennent à des loges qui ne travaillent pas sur les questions sociétales.

Les avancées dont les Rehfram pourront se prévaloir ne seront possibles que lorsque les participants feront montre d’aptitudes et de comportements acceptables. En attendant, méditons sur ce que nous enseigne la Franc-maçonnerie sur le temps présent : « Que chacun d’entre nous, dans sa diversité, à son grade, dans son intelligence et son savoir, s’inscrive dans l’entreprise qui pousse les Hommes à bâtir leur existence autour de la recherche de la vérité, de la lumière et d’une vie collective pacifiée ». C’est dans cette direction que la quête maçonnique, pas à pas, ouvrira la véritable voie, avec un intéressement total, vers les problèmes du temps.

Les valeurs préconisées par la FM sont aussi celles des voies initiatiques africaines. Un roi africain était initié pour faire le bien de son peuple. La philosophie Ubuntu est empreinte d’humanisme….

Entre toutes les formes d’initiation, il existe, en effet, une sorte de solidarité structurelle qui fait qu’on peut considérer qu’elles se ressemblent toutes.  Depuis la nuit des temps, les initiations se pratiquent en Afrique. Les hommes comme les femmes accèdent aux rites d’initiation.

Dans les sociétés traditionnelles africaines, l’Ubuntu prépare au voyage que l’Homme entreprend pour examiner chaque jour sa conduite, pour dépasser ce qu’il y a de mauvais en lui, pour développer les bons côtés de l’existence.

Dans les sociétés traditionnelles africaines, l’Ubuntu prépare au voyage que l’Homme entreprend pour examiner chaque jour sa conduite, pour dépasser ce qu’il y a de mauvais en lui, pour développer les bons côtés de l’existence. Dans la plupart des cas étudiés, le roi ou le chef africain est le porte-parole. C’est lui qui trace la voie de principe intelligente. Dans ces sociétés hiérarchisées, les peuples ont gardé la conception sacrée de la vie et de la nature.

La finalité des initiations ou traditions africaines et de l’initiation maçonnique est de refaire le monde. Il n’y a pas d’incompatibilité entre les deux voies.

Dans ces conditions, ne faudrait-il pas revivifier les initiations africaines pour que davantage d’Africains se réapproprient des traditions plus adaptées à leurs modes d’organisation, leur culture et leur imaginaire ?

Léon Tolstoï disait : « Si tu veux parler de l’universel, parle de ton village ». C’est par la reconnaissance de l’authenticité culturelle de chacun que viendra la réconciliation des cultures. Au moment où l’Afrique cherche à trouver ses marques dans un monde en mutation, cette question reste pertinente et mérite d’être approfondie

Les contes, les mythes, les légendes existent en Afrique. On doit s’en inspirer. Il suffit de se montrer plus exigeants en ce qui concerne les réponses aux questions brûlantes

Les contes, les mythes, les légendes existent en Afrique. On doit s’en inspirer. Il suffit de se montrer plus exigeants en ce qui concerne les réponses aux questions brûlantes : les politiciens, les hommes de sciences doivent produire des avis suffisamment sages, grâce aux mythes et aux outils bien placés pour trancher les débats les plus vifs et résoudre les problèmes les plus ardus.

Pour le franc-maçon, c’est par une parfaite initiation qu’il doit se réaliser. Ainsi puissions-nous profiter de ces qualités nobles et essentielles adoptées. On s’y est engagé, physiquement et moralement. Mettons également une énergie avérée à transmettre la beauté,  la vitalité, la richesse de la négritude avec ses valeurs propres à même de contribuer aux grands courants de la culture universelle.

il faut revaloriser ou valoriser ces traditions et leur ethno-philosophie. C’est l’ensemble de ces traditions revivifiées qui participeront de leur universalité. Si l’on ne les valorise pas, on perdra notre part d’humanité en tant qu’Africain.

Les francs-maçons africains se préoccupent-ils de revaloriser ces traditions initiatiques ? Si oui, comment procéder pour que ces voies sortent des villages pour pénétrer le monde urbain et atteindre notamment les jeunes ?

C’est tout un questionnement ! La modeste contribution que les FM peuvent apporter, en direction notamment des dirigeants africains, c’est de rappeler que « la culture détermine la qualité et l’ampleur du développement… La culture précède et conditionne le développement ». Il nous faut donc apprendre, à nouveau, à prendre la tradition ancestrale au sérieux. Elle s’inscrit dans le cadre de la métaphysique, qui veut que tout ce qui s’élève converge.

Ainsi il faut revaloriser ou valoriser ces traditions et leur ethno-philosophie. C’est l’ensemble de ces traditions revivifiées qui participeront de leur universalité. Si l’on ne les valorise pas, on perdra notre part d’humanité en tant qu’Africain.

Qui peut jouer ce rôle ? Les familles et les sociétés secrètes traditionnelles. En effet, les valeurs philosophiques et de vie sont transmises par les familles et les sociétés secrètes traditionnelles. Bien qu’étant plutôt actives dans les villages, certaines de ces sociétés travaillent aussi en milieu urbain. Les francs-maçons, membres de sociétés secrètes traditionnelles, ont également un rôle à jouer dans la transmission de nos valeurs ancestrales. Outre la franc-maçonnerie, l’État et l’école doivent aussi jouer leur partition sur ce plan. Chaque pan de la société doit intervenir et agir.

La Franc-Maçonnerie (FM) en bref

  • CPMAM : Conférence des puissances maçonniques africaines et malgaches, qui regroupe plus d’une centaine de loges réparties entre une quinzaine d’obédiences.  
  • Rehfram : Rencontres humanistes et fraternelles d’Afrique et de Madagascar. Les premières ont eu lieu en 1992 à Dakar (Sénégal). Réunies chaque année dans une capitale d’Afrique francophone, elles constituent une activité régulière de la CPMAM.
  • Obédience : ensemble ou fédération de loges qui ont choisi de se rattacher à une même autorité maçonnique. Il faut au minimum 3 loges pour constituer une obédience.  Pour être régulière, une obédience doit être « souchée » à une Puissance maçonnique souveraine, c’est-à-dire avoir reçu une patente d’une obédience pré-existante. Aucune obédience ne se crée ex-nihilo.
  • Patente : acte de constitution d’une Loge ou d’une Obédience délivré par une Puissance Maçonnique Souveraine. La patente garantit la légitimité de la transmission.
  • Loge (ou atelier) : groupe d’au moins sept maçons, régulièrement initiés. Pour être régulière, une loge doit avoir reçu du grand maître d’une obédience légitimée, un droit de pratiquer le rite (patente) et s’acquitter d’une contribution. Les loges des trois premiers degrés (apprenti, compagnon et maître) sont appelées loges symboliques ou loges bleues.
  • Triangle : groupe de maçons de moins de sept membres
  • Rite : organisation des degrés et de leurs rituels correspondants.
  • Tenue : réunion rituelle de maçons au Temple 
  • Joseph Badila
  • La franc-maçonnerie à l’épreuve des particularismes en Afrique
  • Préface d’Alain de Keghel
  • Éditions Detrad, Coll. Rencontres
  • 242 pages
  • Prix : 23 €.

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Le Dessin de François Morel « Le Wokisme influence les Rituels »

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Plus personne n’est à l’abri de la Cancel Culture et du Wokisme, même pas les Loges maçonniques, la preuve… les Rituels sont retravaillés et triturés afin de correspondre à cette idéologie nouvelle. Jusqu’où cela ira t-il ?

NOUVEAU : Un éditeur maçonnique révolutionne la publication et la diffusion de vos manuscrits et autres planches

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Êtes-vous l’auteur d’un roman ou d’une collection de planches maçonniques ? Vous allez bientôt découvrir que l’édition de votre manuscrit est un véritable parcours du combattant. Selon les Éditions Humanis, 98% des manuscrits sont refusés1.

Dans ces conditions, rêver de faire fortune grâce à sa plume, ou tout simplement partager avec sa Loge une collection de planches issue de 20 ans de pratique maçonnique, devient une utopie ou un calvaire. Toujours selon Humanis, un auteur gagne en moyenne 700 € brut sur la vente de son ouvrage.

Pas de quoi s’exiler dans un paradis fiscal pour échapper à l’impôt. Au-delà des aspects matériels qu’il convient d’oublier au plus vite, l’écriture reste un plaisir et surtout une fierté pour son auteur, qui appréciera de contempler dans sa bibliothèque, entre Victor Hugo et William Shakespeare, un ouvrage portant son nom apposé près de celui de son éditeur.

Avant d’aller plus loin, vous devez connaître le prix payé par votre futur éditeur pour rendre votre manuscrit vendable en librairie. Tout d’abord, il le soumet à un comité de lecture pour en apprécier la qualité. Une fois sélectionné, il le fait relire et corriger. Ensuite, il procède à la mise en page pour l’imprimerie et à la création de la couverture.

Enfin, l’imprimeur met en route ses rotatives pour éditer un petit tirage de 300 premiers exemplaires. À ce stade, votre éditeur a investi au bas mot 2000 €. Faisons un calcul rapide de rentabilité : sur un ouvrage vendu 15 €, il génère 40 % de marge brute. Ainsi, il devra en vendre 350 exemplaires avant d’amortir son investissement et de gagner le premier euro. Vous comprenez mieux la réticence de certains à éditer votre futur chef-d’œuvre. Sachant qu’en général, un titre maçonnique se vend entre 100 et 300 copies, on comprend immédiatement que ce n’est pas gagné côté rentabilité.

Par ailleurs, le marché de l’édition est en pleine recomposition depuis l’avènement des plateformes numériques de fabrication et de diffusion de livres. À cela, il faut ajouter l’explosion des tarifs du papier. En effet, son prix a plus que doublé depuis 4 ans. Comme le témoigne François de Monès, journaliste à Toulouse :

« Entre janvier 2022 et janvier 2024, on a subi 79 % d’augmentation pour le prix du papier2 ».

Qui est responsable de cette crise ? Réponse : le tandem COVID et la guerre en Ukraine.

La montée en puissance des plateformes de vente en ligne grignote chaque année le marché traditionnel de la librairie : Amazon, Rakuten, Decitre, Abebooks, Place des Libraires, Eyrolles, FNAC, Le Furet du Nord, Chapitre… ce qui représente 15 % des parts de marché de la vente de livres3. En 2022, les sites internet sont montés à 21,9 % de parts (+1,9 point en un an)4.

UN CONCEPT NOUVEAU POURRAIT REBATTRE LES CARTES

Fort de ce constat, un concept nouveau apparaît dans le paysage de l’édition maçonnique. Il est porté par l’association des Éditions LOL, qui propose une approche innovante aux auteurs maçonniques. Les acteurs francs-maçons de l’édition peuvent désormais faire appel à l’association, qui offre un service tout-en-un, sans débourser le moindre euro. Voici la recette qui permettra aux maçons d’immortaliser leurs œuvres littéraires et autres travaux de Loges.

Comme le rappelle le Directeur de Collection Yonnel Ghernaouti,

« Les deux postes incompressibles de l’édition sont les coûts d’impression, de stockage et de livraison pour le premier, et le prix de la diffusion pour le second. Si vous les compressez, cela change tout. Le prix de création et de vente du livre redevient aussitôt raisonnable. »

La Méthode : Éditions LOL a constitué une équipe de relecteurs et correcteurs. Ainsi, les livres peuvent être relus, corrigés et passent le filtre du comité de relecture pour être validés. Ensuite, les ouvrages sont intégrés sur la plateforme d’impression afin d’être produits à l’unité si besoin. Plus besoin de stockage ni de financement pour un stock dormant.

Ensuite, la diffusion par les ténors du marché ampute plus de la moitié du prix du livre. Avec l’association Éditions LOL, plus besoin de diffuseur, car elle s’appuie sur le Journal 450.fm pour promouvoir directement auprès de sa cible de lecteurs francs-maçons via le site du journal, un site dédié à la vente des livres, les plateformes telles qu’Amazon, et surtout, la newsletter envoyée chaque matin à 10 000 abonnés francs-maçons.

Comme le mentionne Yonnel Ghernaouti :

« C’est un contact direct entre l’auteur et la cible des lecteurs, sans aucun intermédiaire. C’est ce qui nous permet de fournir aux auteurs des exemplaires de leur propre livre jusqu’à 30 % moins cher que d’habitude. »

Nous avons posé la question du coût pour éditer son propre livre ou sa collection de planches chez Éditions LOL. Le Directeur de Collection nous répond tout net :

« C’est gratuit, il n’y a aucun investissement de la part des auteurs, ni d’obligation d’acheter 150 copies de son propre livre. Par ailleurs, de nombreux éditeurs imposent dans les contrats un volume de vente de 300 exemplaires avant de reverser les droits d’auteur. Chez Éditions LOL… ce sera dès le premier livre vendu ! »

Vous savez ce qu’il vous reste à faire : écrire votre prochain roman ou vous associer avec quelques membres de votre Loge pour faire éditer vos planches afin de les offrir pour Noël. Pour ma part, je vous laisse aussi, car je vais aller y faire éditer ma collection d’articles de presse.

Site officiel des Éditions-LOL

  1. https://www.editions-humanis.com/combien-gagne-auteur.php ↩︎
  2. https://larevuedesmedias.ina.fr/prix-du-papier-pour-la-presse-ecrite-une-ascension-haut-risque ↩︎
  3. https://www.syndicat-librairie.fr/ressources/chiffres-cles ↩︎
  4. https://www.lefigaro.fr/conjoncture/face-aux-librairies-les-sites-internet-gagnent-des-parts-de-marche-20230413 ↩︎

22/09/24 : La GLTSO vous accueille à bras ouverts en France

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À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, le dimanche 22 septembre 2024, la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO) ouvrira ses portes au grand public, offrant ainsi une rare opportunité de franchir le seuil de ses temples et de rencontrer les francs-maçons qui les animent. Cet événement exceptionnel permettra aux curieux de découvrir un univers souvent entouré de mystère et d’échanger directement avec ceux qui en sont les membres.

Journées européennes du patrimoine : La GLTSO lève le voile sur la Franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie, en dotant ses adeptes d’outils de réflexion et d’introspection, invite chacun à entreprendre un voyage intérieur, à la croisée de la spiritualité, de l’humanisme et de la liberté. Elle encourage ainsi chaque individu à se perfectionner, tout en contribuant à l’élévation collective de l’humanité.

Tout au long de cette journée, à 10 heures, 11 heures 30 et 14 heures 30, des conférences intitulées « À la rencontre des francs-maçons » seront proposées à l’issue des visites guidées des temples. Elles permettront d’approfondir la connaissance de cette tradition séculaire, tout en offrant un espace de dialogue enrichissant.

Que vous soyez simple curieux ou en quête de réponses, cette journée promet de dissiper bien des mystères entourant la franc-maçonnerie.

Informations pratiques pour les visiteurs

Horaires : 10h, 11h30 & 14h30, dimanche 22 septembre 2024

Durée de la visite et de la conférence : 40 minutes

Lieu : 9 place Henri-Barbusse, 92300 Levallois-Perret

Inscription préalable obligatoire.

Il est impératif de se présenter 15 minutes avant l’heure choisie, muni de sa confirmation d’inscription ainsi que d’une pièce d’identité en cours de validité.

Venez découvrir les secrets de la franc-maçonnerie !

À propos de la GLTSO

Fondée en 1958, la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra figure parmi les principales obédiences maçonniques de France. Comptant près de 4500 membres répartis en 250 loges à travers la France et l’étranger, cette obédience masculine, adogmatique, se distingue par son engagement rigoureux dans une quête spirituelle intérieure. Fidèle à ses valeurs, elle demeure en retrait des débats sociétaux et politiques, tout en prônant la bienfaisance et la tempérance comme vertus cardinales.

Ce rendez-vous privilégié vous ouvrira les portes d’une tradition millénaire, et peut-être, celle de votre propre cheminement.

Retrouvez la GLTSO à Lille, capitale des Hauts-de-France Horaires : Matin : 10h00 & 11h00  – Après-midi : 14h00 & 15h00/Dimanche 22 septembre 2024. Durée (visite + conférence) : 40 minutes/Adresse : 62 bis rue de Lambersart –59350 Saint-André-lez-Lille/Inscription préalable indispensable.

et à Villeurbanne (Rhône), ville de la première couronne de Lyon (Rhône) – Horaires : Matin : 10h00 & 11h30 Après-midi : 14h30 & 16h00/Dimanche 22 septembre 2024. Durée (visite + conférence) : 40 minutes/Adresse : 18, impasse Million –69100 Villeurbanne/Inscription préalable indispensable.

Une nouvelle Loge Maçonnique à Niort : « La Fraternité Écossaise »

Dans une société assaillie par le sectarisme et la radicalisation et dans laquelle les relations humaines se dégradent, une nouvelle Loge a été créée à Niort : «la Fraternité Écossaise». 

Dans un cadre de réflexion personnelle, la Loge « La Fraternité Écossaise » propose aux hommes libres et de bonne volonté des repères de spiritualité pour un perfectionnement moral, dans l’harmonie, l’union et la paix.

Elle est constituée d’hommes, Francs-maçons d’expérience, ce qui permet à cette Loge d’assurer les meilleures conditions d’accueil et de travail, dans le respect des valeurs de la Grande Loge Indépendante de France (G.L.I.F.), dans un cadre de fraternité initiatique.

La règle fondamentale et les valeurs immuable des Loges travaillant sous les auspices de la Grande Loge Indépendante de France (G.L.I.F.), qui priment toujours la qualité sur la quantité, sont :

  • La séparation du matériel (gestion des ressources) et du spirituel (transmission de la Tradition symbolique des cérémonies),
  • Le respect mutuel entre ses membres,
  • L’authenticité des pratiques, us et coutumes, 
  • La pratique rigoureuse des usages des anciens bâtisseurs comme le moyen traditionnel de la Franc-Maçonnerie universelle de réalisation spirituelle et individuelle, sur le mode d’un chantier collectif,
  • Le rejet de toute sollicitation à caractère « affairiste », réseau ou sectaire.

La G.L.I.F. est une Fédération de Loges autonomes à statut associatif Loi 1901, dont la direction, la gestion et l’animation sont électives par les représentants des Loges.

Pour toute information concernant la Loge « La Fraternité Écossaise » : fraternite.ecossaise@tutamail.comwww.glif.fr

Laïcité en péril : le cri d’alarme d’Abnousse Shalmani contre la capitulation républicaine

Le texte d’Abnousse Shalmani, Laïcité, j’écris ton nom, se positionne avec une force vibrante en faveur d’une laïcité républicaine intransigeante, dans un contexte où les violences de l’islamisme, ainsi que les menaces contre la liberté d’expression et les valeurs républicaines, se font de plus en plus pressantes. Dès le début, la dédicace poignante aux victimes des pogroms du 7 octobre 2023 en Israël et aux otages détenus par des terroristes islamistes résonne comme une mise en garde solennelle contre les ravages de l’obscurantisme et la barbarie, rappelant que le combat pour la laïcité ne se limite pas à un idéal abstrait mais concerne des vies humaines bien réelles.

Laïcité, j’écris ton nom

L’auteure développe tout au long de l’essai un discours sans concession sur les dérives qu’elle observe dans la société française contemporaine. Le texte fait écho aux débats ayant traversé les années 1989, lors de l’affaire du voile à Creil, où elle met en lumière la mollesse des autorités de l’époque, qui, selon elle, ont capitulé face à des revendications religieuses communautaristes, trahissant ainsi les principes laïques fondateurs de la République française. Abnousse Shalmani s’en prend aux concessions faites au nom d’une prétendue tolérance, dénonçant un recul de la neutralité laïque dans les institutions publiques, et en particulier dans l’éducation.

L’argument de l’auteure s’appuie sur une vision universaliste de la laïcité, qu’elle définit comme un rempart non seulement contre l’influence religieuse, mais aussi contre les divisions identitaires. L’éducation, pour elle, doit permettre aux élèves de transcender leur origine, leur religion, leur sexe, pour penser en termes universels, libérés des assignations communautaires. Elle fustige le fait que les combats menés par des intellectuels des Lumières comme Spinoza, Voltaire ou Baudelaire sont aujourd’hui relégués au second plan au profit d’un retour inquiétant des particularismes religieux et identitaires.

Au cœur de son propos, la laïcité est présentée non pas comme une simple position de tolérance passive, mais comme un combat actif pour la liberté. « La neutralité n’est pas passivité, ni liberté simple tolérance », martèle-t-elle, en faisant de la laïcité un principe d’émancipation contre toutes les formes de domination, y compris celles provenant de la religion. Ce qui est en jeu, c’est la capacité de la République à maintenir son idéal d’égalité face à des courants religieux qui revendiquent de plus en plus d’espace dans l’espace public. Pour Abnousse Shalmani, il ne s’agit pas de stigmatiser une religion en particulier, mais de maintenir un cadre commun où la liberté de conscience prime sur les croyances individuelles.

L’essai devient progressivement un plaidoyer contre ce qu’elle appelle l’obscurantisme islamiste, qui, selon elle, cherche à saper les fondements de la République laïque. Abnousse Shalmani ne mâche pas ses mots : elle accuse certains courants intellectuels et politiques d’excuser les dérives islamistes par peur d’être accusés de racisme ou d’islamophobie, une accusation qui, d’après elle, paralyse tout discours critique. Elle dénonce un climat de lâcheté et d’opportunisme qui permet à l’islamisme radical de gagner du terrain, aussi bien en France qu’à l’international.

Cette critique est portée par un ton qui oscille entre indignation et colère, une colère dirigée contre ceux qui, par passivité ou complicité, ont laissé l’affaire de Creil se transformer en un symbole de renoncement. Le texte d’Abnousse Shalmani est profondément engagé, tant dans la défense d’une laïcité combattante que dans le rejet d’une société de ghettos communautaires.

Pour l’auteure, le danger n’est pas seulement religieux, il est également politique. La laïcité est la condition même de la démocratie républicaine, et son affaiblissement ouvre la voie à une fragmentation de la société en communautés rivales. Cette fragmentation, selon elle, fait le jeu de ceux qui voudraient réduire la France à une mosaïque de ghettos, éloignée de son passé humaniste et universaliste. Abnousse Shalmani défend avec ferveur l’idée que la République ne peut survivre si elle ne défend pas fermement les principes de laïcité et d’universalité qui la fondent.

L’ouvrage se conclut sur une note de résistance. Abnousse Shalmani sait que son combat est difficile et qu’il s’oppose à des forces puissantes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières françaises. Cependant, elle refuse la capitulation et se pose en gardienne de l’héritage des Lumières, cet humanisme qui considère chaque être humain comme égal, peu importe son origine, sa religion ou son sexe.

Laïcité, j’écris ton nom est un essai dense et percutant, qui ne laisse personne indifférent. Et surtout pas le maçon ! Abnousse Shalmani y expose, avec une clarté et une force rares, sa vision d’une laïcité républicaine mise en péril par l’islamisme et par les renoncements successifs des gouvernements et des élites intellectuelles françaises. Elle appelle à un sursaut, à une résistance ferme contre toutes les tentatives d’imposer une vision communautariste de la société, et à une réaffirmation des principes humanistes et universalistes qui ont fait la grandeur de la République française.

Abnousse Shalmani

Biographie de l’auteure

Née en Iran en 1977, Abnousse Shalmani est une journaliste, romancière et essayiste française d’origine iranienne. Exilée en France avec sa famille pour fuir le régime islamique instauré par Khomeiny, elle a fait de la laïcité et de la liberté d’expression les piliers de ses écrits. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages notables, parmi lesquels Khomeiny, Sade et moi (2014), où elle aborde de façon percutante sa révolte contre l’oppression religieuse. Dans Éloge du métèque (2019), elle célèbre la diversité culturelle et condamne les dérives identitaires. Son dernier essai, J’ai péché, péché dans le plaisir (2024), témoigne de son engagement toujours vif pour la liberté sous toutes ses formes.

Présentation de l’éditeur

Les Éditions de L’Observatoire sont une maison d’édition française fondée en 2017, spécialisée dans la publication d’essais et de romans traitant des grands débats de société, de la politique et de la culture. L’Observatoire a pour vocation de donner la parole à des auteurs engagés qui interrogent notre monde contemporain, avec un accent particulier sur les questions de liberté, de laïcité et de démocratie.

Laïcité, j’écris ton nom

Abnousse Shalmani Éditions de L’Observatoire, 2024, 80 pages, 10 €

33è sous-sol !

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C’est un arrêt et un départ quand on visite le centre de la terre

« PLACES ENCORE DISPONIBLES »

 Le Grand René a pris le risque d’y aller. Compte rendu dans la  vidéo ci-dessous:

Qui est « La Famille », la communauté la plus secrète de Paris

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Depuis longtemps, de nombreux habitants des 11e, 12e et 20e arrondissements de Paris ont eu vent de cette mystérieuse communauté. Appelée « La Famille », elle rassemble environ 3000 individus, qui depuis le XIXe siècle vivent et se marient exclusivement entre eux. Plongeons dans l’univers de cette société parallèle, discrètement ancrée au cœur de Paris !

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Composée de huit grandes familles, cette communauté a réussi à préserver son secret pendant près de deux siècles. Toutefois, en 2020, leur existence cachée est soudain dévoilée au grand jour, attirant l’attention des médias.

L’histoire de « La Famille » remonte à 1819, dans un bistrot de la rue Saint-Maur, où deux amis, Jean-Pierre Thibout et François Havet, prennent la décision de marier leurs enfants. Ce geste marque le début de cette communauté fermée, profondément religieuse, qui, au fil du temps, impose des mariages exclusivement endogamiques, c’est-à-dire au sein même de leurs propres familles. Bien que cela conduise parfois à des maladies liées à la consanguinité, cette pratique perdure.

Vidéo 2/3

La communauté suit des règles strictes : les femmes ne peuvent ni couper leurs cheveux ni porter de pantalon. Les couleurs rouge et blanc sont interdites dans les vêtements, le rouge étant associé au diable et le blanc réservé à Dieu. D’autres interdictions religieuses s’appliquent également : les membres ne peuvent travailler ni dans le domaine juridique ni dans les professions de santé, et la contraception ainsi que le divorce sont proscrits.

Quant aux enfants, ils sont soumis à des restrictions sévères pour éviter tout contact avec le monde extérieur. Ils ne participent pas aux sorties scolaires, ne peuvent inviter des amis ni se rendre chez eux, afin de limiter au maximum les interactions extérieures et préserver l’isolement de cette communauté.

En 2020, l’existence de « La Famille » est révélée par un journaliste du Parisien après une rencontre avec certains de ses membres. L’article provoque une véritable onde de choc, suscitant même une réaction de la ministre Marlène Schiappa, qui parle d’une « emprise réelle avec des situations très difficiles sur le plan psychologique ». Quitter cette communauté s’avère en effet compliqué, bien que la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires ne la classe pas officiellement comme une secte, puisqu’elle ne possède ni gourou, ni pratiques prosélytes.

Parallèlement, une Parisienne découvre que ses enfants fréquentent la même école que des membres de « La Famille ». Intriguée, Suzanne Privat mène sa propre enquête et publie en 2021 La Famille : itinéraire d’un secret. Son livre éclaire un récit fascinant et troublant, dévoilant les mystères de cette communauté longtemps restée dans l’ombre.

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La Famille est une communauté religieuse familiale française d’inspiration chrétienne, issue du jansénisme convulsionnaire, créée en 1819. Elle regroupe huit patronymes qui représentent environ 4 000 personnes en 2021, habitant presque toutes dans trois arrondissements de l’est parisien. La communauté est suspectée de dérives sectaires par la Miviludes.

Histoire

Contexte

Selon Nolwenn Briand, « En 1775, alors que le jansénisme et le mouvement convulsionnaire « agonisent » dans le reste de la France, Claude et François Bonjour avaient été successivement curés de la paroisse de Fareins, à 40 kilomètres au nord de Lyon, un petit village alors devenu le lieu de pratiques convulsionnaires, sur fond de conflits religieux, sociaux et générationnels. Les curés Bonjour administraient à leurs paroissiennes les « secours » violents qui caractérisent l’œuvre, tout en les teintant peu à peu d’une certaine dimension érotique. Ces sévices s’accentuent jusqu’au crucifiement en 1787 de la paroissienne Étiennette Thomasson, à la suite duquel François Bonjour avait été arraché à sa cure, condamné et emprisonné, tandis que son influence sur les paroissiens survivait à son éloignement géographique. »

En 1791, les frères Bonjour s’installent à Paris rue de Montreuil ; Jean-Pierre Thibout fait leur connaissance et devient leur portier. Des deux maîtresses de François Bonjour, Claudine Dauphin accouche le 18 août 1792 à Paris d’un fils nommé Élie, car considéré à la fois comme le nouvel Élie et le nouveau Paraclet.

Le groupe bonjouriste a entre 1791 et 1805 une prophétesse nommée Sœur Élisée. Cette dernière « reçoit en elle l’Esprit-Saint lors d’épisodes de transes, de convulsions, ou encore d’état d’enfance » ; pendant plus de cinq ans, elle « tient des séances régulières dans lesquelles elle articule un discours millénariste et apocalyptique — qui repose sur la croyance en un règne terrestre du Christ pendant mille ans, aux côtés des élus et des saints ressuscités — à un discours fortement subversif et anticlérical. » « Dans l’univers conceptuel bonjouriste, Bonaparte apparaît comme l’empereur des derniers temps, le bras armé de Dieu, qui précipite l’apocalypse, annonce le retour des juifs et le règne de mille ans du Christ et du Paraclet (l’Esprit-Saint abrité dans le corps humain d’Élie Bonjour) ». Ces discours ésotériques, qui nécessitent une connaissance précise de la Bible pour être compris, ont été recueillis par le secrétaire du groupe bonjouriste et publiés en 36 volumes.

Élie, fils de François Bonjour et Claudine Dauphin, « laisse en plan ses dévots et épouse la fille d’un industriel du taffetas gommé, dont il reprend le commerce1 ». En 1830, il s’engage dans la révolution des Trois Glorieuses et apparaît même dans Les Misérables de Victor Hugo qui l’a connu en son temps. Élie meurt en 1866. Il reste cependant toujours vénéré et considéré comme un prophète par la Famille aujourd’hui.

Selon Nicolas Jacquard, « la majorité des spécialistes » considèrent que ce groupe parisien convulsionnaire qui s’est formé notamment autour de Claude et François Bonjour « a quasiment disparu au milieu du XIXe siècle, mais les bonjouristes perdurent pour devenir la Famille ».

La Famille

En 1819, naît la Famille autour de Jean-Pierre Thibout et son ami François Havet, appelés Papa Jean et Papa Yete par la Famille. « La légende dit que, réunis dans un bistrot de [la rue] Saint-Maur, chacun a posé une pièce sur la table, une troisième, celle du Saint-Esprit, étant apparue. […] Les deux hommes décident de marier leurs enfants. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, cette communauté religieuse est encore ouverte aux mariages extérieurs, et compte alors une dizaine de noms de famille ». La communauté « La Famille » est ainsi créée en 1819 par l’union de huit couples.

Malgré la démission de leur prophète Élie Bonjour, les membres de la Famille poursuivent « leurs supplices collectifs, orchestrant des cérémonies durant lesquelles un adepte est roué de coups d’épée, de bâton, des blessures ironiquement nommées « les secours » ».

Installé dans l’est parisien, le groupe se ferme totalement en 1892 en n’admettant plus que des mariages endogamiques, soit des unions consanguines par décision d’Augustin Thibout, un des aînés de la Famille surnommé « mon oncle Auguste » au sein de cette dernière. Composée uniquement de membres des mêmes familles, la communauté subsiste au début du XXIe siècle dans la discrétion. Un des huit patronymes est en train de s’éteindre lentement car la lignée est uniquement composée de filles.

Leur nom de « La Famille » viendrait, selon un membre, du fait que « à force de nous entendre nous saluer en nous disant bonjour mon cousin, bonsoir ma tante, les gens ont pris l’habitude de nous appeler la Famille ».

Pratiques et croyances religieuses

La scène de l’union des familles de Jean-Pierre Thibout et son ami François Havet dans un bistrot de la rue Saint-Maur est toujours célébrée chaque premier samedi de janvier à Saint-Maur, au cours d’une fête dite « des haricots ».

La rue de Montreuil à Paris

« La légende veut que leur prophète, Élie Bonjour, ait laissé l’avant-garde de son « troupeau » rue de Montreuil, à Paris. C’est là qu’à la fin des temps, il est censé venir récupérer ses ouailles. Longtemps, la Famille s’est donc épanouie dans le quartier, avant que ses membres n’essaiment dans les 11e, 12e ou 20e arrondissements, chassés ou par la hausse des loyers. »

Le groupe a son propre langage ésotérique : « Rototo » désigne le diable, « Bon-papa » Dieu, les « accordailles » sont les fiançailles et « faire ramcha » signifie étudier des livres pieux1.

Les femmes ne se coupent pas les cheveux et ne portent pas de pantalon. Personne ne s’habille en rouge, couleur du Malin, ni en blanc, couleur réservée à Dieu seul.

Les mariages sont conclus autour de la vingtaine — les jeunes gens ont le choix parmi une soixantaine de leurs cousins et cousines — mais ne sont pas toujours déclarés à l’État civil ; la contraception comme le divorce sont interdits.

La pratique de certains métiers demeure interdite car ils ne sont pas compatibles avec leur foi : « il est interdit de travailler dans le domaine juridique, car la loi divine prévaut, ou dans les métiers de la santé, car Dieu seul est maître des corps. » Les professions commerciales sont mal vues.

Les membres de La Famille paient leurs impôts, scolarisent leurs enfants — qui ne se rendent ni en classe verte, ni aux sorties scolaires —, et participent peu aux élections. Ils ne contractent pas de crédit mais mettent en commun de l’argent sous forme de tontine.

Critiques

Le 21 juin 2020, le journaliste Nicolas Jacquard publie dans Le Parisien un article sur la Famille, qui révèle son existence au grand 6public. L’auteur s’est entretenu avec une dizaine de membres l’ayant quittée, et sans avoir pu rencontrer d’autres membres qu’il avait sollicités. Cet article met en avant la consanguinité des membres — issus de seulement huit familles — menant à un taux élevé de handicaps, dont le syndrome de Bloom et une mortalité précoce, leur isolement du monde, et donne la parole à d’anciens membres qui en critiquent le fonctionnement ainsi que la doctrine. Ladite doctrine est décrite dans l’article comme étant millénariste et élitiste (les membres de la Famille pensant que la fin du monde est proche, et qu’ils seront les seuls sauvés). Un article publié dans Le Figaro du 7 août 2020 fait état de l’alcoolisme présent dès l’adolescence au sein de la communauté, des enterrements simples (dans la fosse commune du cimetière de Thiais où seuls les hommes assistent à la cérémonie) et de quelques abus sexuels cachés par la communauté.

Si l’on ne peut pas parler de secte car il n’y a pas de gourou, il existe des dérives sectaires au sein de la communauté.

Cependant, les membres en rupture ayant témoigné mettent l’accent sur la solidarité régnant au sein de la communauté et sur le sentiment d’appartenance épanouissant résultant des rencontres régulières lors des très nombreuses fêtes, catholiques ou propres à la communauté, se déroulant au sein de la maison des Cosseux, à Villiers-sur-Marne, dont chaque famille détient une part.

Le mouvement est soupçonné de dérives sectaires par la Miviludes en raison de ce repli sur soi, considéré comme « une menace d’un point de vue psychologique pour les enfants qui en font partie », malgré l’absence de prosélytisme.

En 2021, les services du ministère de l’Intérieur estiment que les huit familles comptent environ 4 000 membres.

(Source Wikipedia)

Un fils de Franc-maçon à Matignon : l’ombre des loges sur le pouvoir ?

Michel Barnier, homme politique français d’envergure internationale, a été nommé Premier ministre le 5 septembre 2024. Son parcours impressionnant s’étend sur plusieurs décennies, avec des fonctions importantes à la fois à l’échelon national et au niveau européen, notamment en tant que commissaire européen et négociateur en chef pour l’Union européenne lors des négociations du Brexit.

Fils de Jean Barnier, un entrepreneur franc-maçon, et de Denise Durand, une catholique engagée, Michel Barnier a évolué dans un environnement familial à la fois républicain et profondément ancré dans des valeurs de tolérance et d’engagement social.

La Franc-maçonnerie et ses influences potentielles

Le fait que Michel Barnier soit le fils d’un Franc-maçon n’a pas manqué de susciter quelques interrogations sur l’éventuelle influence que cette appartenance aurait pu exercée sur sa carrière politique. La Franc-maçonnerie, souvent perçue comme une organisation prônant la réflexion philosophique et la promotion des valeurs de laïcité et de progrès social, aurait ainsi indirectement pu contribuer à forger certaines de ses orientations politiques. Cependant, M. Barnier n’a jamais publiquement revendiqué une quelconque appartenance à une loge et ces tentatives de rapprochement assez vagues sont des plus spécieuses.

Xavier Bertrand en 2015

C’est sans doute que, dans le débat public, est fréquemment soulevée cette question qui vise à évaluer les motivations politiques d’une personne à l’aune des valeurs que prône la franc-maçonnerie. En 2008, L’Express a cru pouvoir révéler l’appartenance de Xavier Bertrand, alors ministre du Travail, à la franc-maçonnerie. Initié en 1995 au Grand Orient de France, X. Bertrand avait tenu à préciser qu’il avait adhéré à la franc-maçonnerie, attiré par le travail sur soi et les échanges d’idées qu’elle permet. Bien qu’il se soit mis en retrait de l’obédience, depuis son entrée au Gouvernement en 2004, ce coup de projecteur avait relancé les spéculations sur les liens entre la franc-maçonnerie et la politique. François Fillon, à l’époque Premier ministre, avait d’ailleurs ironisé sur la situation par un trait d’humour demeuré célèbre : « je ne me suis pas étonné de le découvrir maçon ; mais franc, ça m’en bouche un coin. »

Thierry Beaudet et la franc-maçonnerie

Plus récemment, en cette fin d’été 2024, Thierry Beaudet, président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), a vu son nom circuler parmi ceux de diverses personnalités susceptibles d’être pressenties pour occuper les fonctions de Chef du Gouvernement, finalement dévolues à Michel Barnier. C’est à cette occasion que son engagement maçonnique a également été évoqué dans la Presse.

Militant en faveur de la légalisation de l’euthanasie, Th. Beaudet a vu son affiliation à la franc-maçonnerie mêlée à ses prises de positions sur des questions sociétales controversées et ce souvent, dans l’intention de jeter un trouble dans les esprits, tant une telle association serait répulsive dans les milieux conservateurs.

Sans oublier François Asselineau, connu pour ses positions souverainistes et son militantisme en faveur de la sortie de la France de l’Union européenne, qui, sur son compte X, relève la qualité de frère de Thierry Beaudet…

Les réseaux sociaux commencent à déverser leur venin sur un fils d’enfant la Veuve

Comme celui-ci classé plutôt à droite traditionaliste : « 496-1789 @SD_0101

« Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux de Reims se repentira et retournera à sa première vocation. » {Saint Pie X} » qui écrit « Michel Barnier est le fils de Jean Barnier, franc-maçon. Le nouveau Premier Ministre a ses entrées au Club Le Siècle comme au Bilderberg. Barnier est également membre du conseil d’administration du think tank « Les Amis de l’Europe » ainsi que du conseil stratégique du WWF. »

Et de publier à l’appui, le tableau ci-joint.

Pour conclure…

Bien que l’influence de la franc-maçonnerie sur Michel Barnier soit pure conjecture, le soupçon d’une proximité avec ce mouvement de pensée est souvent jeté sur moult personnages frayant dans la politique ou y occupant a fortiori des positions de pouvoir. Or ce par quoi se distingue Michel Barnier, c’est sa haute compétence technique et son expérience politique très étendue. On ne saurait trop inciter nos contemporains à juger sur pièces, par un examen scrupuleux des actions et des déclarations, c’est-à-dire des faits ! Et l’on rappellera que ses convictions lui sont propres. Au reste, il n’en a jamais fait mystère, non plus…