mar 09 décembre 2025 - 21:12
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Méditations initiatiques et Franc-maçonnerie

De notre confrère elnacional.com

Dans le cadre de la Franc-Maçonnerie, l’être humain est perçu comme un être en perpétuelle quête de perfectionnement. Cette volonté de transcender la dualité inhérente à notre existence sur ce plan est l’essence même de la philosophie maçonnique. Ici, l’amour est vu non seulement comme une émotion mais comme la substance même de l’existence, la force qui distingue et unifie tout.

L’Amour en Franc-Maçonnerie

L’amour se décompose en trois aspects fondamentaux :

La Substance : L’amour du Père, qui est la racine de toute création, donne vie à tout ce qui existe.
La Distinction : Par le Verbe, l’amour se manifeste et distingue, créant ainsi une infinité de formes et d’êtres. Maître Jésus, vu comme le Verbe incarné, illustre ce principe par son sacrifice pour permettre à tous d’être enfants du Père.
L’Unité : Le but ultime de l’amour est l’unification, l’épuisement des modalités sans perte de leur puissance, tendant vers l’unité de l’Être et des êtres.

L’objectif pour chaque franc-maçon est de vivre cet amour universel, de l’incarner dans sa vie quotidienne, en aimant tout, car c’est la Loi Suprême de l’Amour. Cet amour est une énergie expansive, pacifique, qui unit et donne force.

GADLU et la Conscience Humaine

GADLU, ou le Grand Architecte de l’Univers, est l’incarnation de cet amour infini, ineffable et absolu. Bien que l’humain ne puisse saisir la totalité de son essence, il peut comprendre sa divinité. Chaque individu perçoit GADLU selon son niveau de conscience, reflétant ainsi les cultures, désirs et processus évolutifs de l’humanité. Dieu, dans ce contexte, peut être vue comme la nature, l’énergie ou les lois universelles qui régulent l’équilibre cosmique.

Charité, Bonté et Amour

Jeune garçon et son chien
Jeune garçon et son chien

La charité, souvent confondue avec la bonté, est une manifestation de l’amour entre les êtres humains, un partage dans les moments de besoin. La bonté, quant à elle, provient d’une conscience élevée, caractérisée par l’amour désintéressé et le détachement. L’amour est lumière, opposé aux ténèbres de l’erreur et du mal, et il ne tolère ni fanatisme, ni ambition excessive, ni hypocrisie.

L’Humilité et la Simplicité

L’humilité, souvent mal interprétée comme simplicité, est un état de conscience élevé, résultant d’évolutions à travers plusieurs vies. Elle n’est pas acquise par l’étude mais par une transformation intérieure, où l’individu perd tout intérêt pour la reconnaissance personnelle, se concentrant uniquement sur le service. L’humilité réside dans le cœur, et comme le dit Matthieu 11:29, elle apporte un repos pour les âmes.

Méditation et Libération

La méditation dans le cadre maçonnique est un outil pour atteindre cet état de paix et de connexion spirituelle. Elle vise la transcendance de la réalité matérielle, la pleine conscience et la libération de la souffrance. C’est une pratique de détachement, permettant une connexion directe avec la Grande Énergie Universelle, conduisant à une maîtrise de soi et à une profonde relaxation. Selon Osho, la méditation est le chemin vers la libération ou l’illumination, un moyen de se détacher des illusions du monde physique pour atteindre un état supérieur de conscience.

Conclusion

La Franc-Maçonnerie, à travers ses enseignements sur l’amour, l’humilité, et la méditation, offre un cadre pour que chaque individu puisse travailler sur son évolution spirituelle. Elle propose non seulement un chemin vers la compréhension de soi et du monde mais aussi vers l’unité avec le divin, encourageant ainsi une vie de service, de fraternité, et de recherche constante de la vérité et de la lumière.

 « 300 ans de Fraternité, de Symbolisme …et de dénigrement » au Salone Tartara de Casale

De notre confrère italien alessandria24.com

Vendredi 28 février, à 20h45, au Salone Tartara de Piazza Castello (Italie), se tiendra la conférence « La Franc-maçonnerie : 300 ans de fraternité, de symbolisme et de dénigrement ». La rencontre retracera l’histoire de la Franc-Maçonnerie depuis les écoles initiatiques de la Grèce antique jusqu’à l’époque contemporaine. 

Seront analysés le mithraïsme à l’époque romaine, le rôle des guildes médiévales et le moment crucial de la naissance de la franc-maçonnerie moderne en 1717 avec la fondation de la Grande Loge d’Angleterre.

Une attention particulière sera accordée à la diffusion de la franc-maçonnerie en Italie, avec un examen approfondi de sa présence historique à Casale Monferrato. En outre, la relation complexe entre la Franc-Maçonnerie et l’Église catholique sera analysée, à travers les excommunications, les tentatives de dialogue et les controverses liées aux loges déviantes, en référence à P2 et Licio Gelli. Enfin, quelques figures illustres liées à la Franc-Maçonnerie et leurs opposants seront rappelées.

La conférence se conclura par une réflexion sur la Franc-Maçonnerie dans le monde contemporain, avec des données relatives à sa diffusion au niveau mondial, européen et local, et un regard sur les perspectives d’avenir, avec une attention particulière aux jeunes et au contexte européen.

La rencontre sera animée par Gianni Brugo, chercheur historique et expert en franc-maçonnerie, qui guidera le public à travers un récit documenté et riche en réflexion.
La participation à l’événement sera gratuite et en accès libre jusqu’à ce que les places soient remplies.

Le Temple maçonnique de Phoenix célèbre ses 100 ans avec un événement spécial

De notre confrère eu.azcentral.com – Par Douglas C. Towne  

Des caractéristiques « impressionnantes » : le temple maçonnique de Phoenix organise une journée portes ouvertes pour son centenaire. Une organisation bien connue célèbre cette année le 100e anniversaire de la pose de la première pierre de son bâtiment. Peu de groupes peuvent atteindre la longévité sans une base solide, et c’est exactement ce qu’ont fait les francs-maçons de la Loge n° 2 de l’Arizona avec leur Temple maçonnique de Phoenix.

« Je n’oublierai jamais la première fois où je suis entré dans ce bâtiment et suis descendu dans la salle humide . J’ai eu l’impression de rentrer chez moi », raconte Bo Buchanan, maître de la Loge n° 2 de l’Arizona. « J’ai immédiatement su que j’appartenais à cet endroit. Une atmosphère chaleureuse et familière vous envahit dès votre entrée dans ce bâtiment. »

L’Arizona Loge No. 2 a été fondée en 1879 et disposait de plusieurs lieux de réunion temporaires avant qu’Egan Construction ne commence la construction du temple maçonnique de Phoenix en 1925. Le célèbre cabinet d’architectes local Lescher and Mahoney a conçu la structure en brique et béton de style néoclassique de 160 000 $ au 345 West Monroe Street, achevée en 1926. Le rez-de-chaussée comprend un auditorium de 4 000 pieds carrés.

Le bâtiment de 46 000 pieds carrés a été inscrit sur la liste historique de la ville de Phoenix en 1996 et a été rénové par étapes depuis 1999. « Nous avons la réputation de démolir et de reconstruire ici, et cela a du sens puisque c’est ce que représente le « Phoenix » : la renaissance, un nouveau départ », explique Buchanan. « Mais lorsque les gens découvrent que notre bâtiment a 100 ans, ils répondent presque toujours : « C’est génial, comment puis-je aider ? » Les gens veulent préserver l’histoire de Phoenix lorsqu’ils en ont l’occasion. »

Le bâtiment présente des caractéristiques enviables. « Je suis complètement fasciné par notre ascenseur », déclare Buchanan. « C’est un ascenseur en forme de cage avec des portes en accordéon qui se ferment, et entrer à l’intérieur, c’est comme remonter dans le temps. »

Le plafond voûté de la salle bleue, l’espace de réunion de la loge, est également impressionnant. « Il mesure environ 6 mètres de haut », explique Buchanan. « L’immensité de l’espace donne à tout ce que nous faisons dans cette pièce un aspect royal. »

Malgré tous les efforts déployés par la franc-maçonnerie pour éduquer le public, elle est un pôle d’attraction pour les théories du complot. « Les gens peuvent parfois être très méchants », explique Buchanan. « Nous recevons des courriels insensés nous accusant de telle ou telle chose. Il est même arrivé que des gens nous rejoignent pour dîner et nous disent ensuite qu’ils veulent que nous arrêtions de les suivre, ou qu’ils nous demandent comment nous pouvons les aider à devenir riches. Nous essayons de dissiper les mythes, mais c’est difficile. »

La meilleure façon de dissiper ces rumeurs est peut-être de rencontrer des francs-maçons lors de la visite du bâtiment historique, généralement sur rendez-vous. Cependant, ils organisent une journée portes ouvertes lors de la réinauguration de la pierre angulaire le samedi 8 février à 10 heures. L’Arizona Loge No. 2 invite également les hommes intéressés par la franc-maçonnerie à se joindre à eux pour dîner le mardi soir à 18 heures.

« Au cours des huit dernières années, nous avons travaillé dur pour restaurer diverses parties de ce bâtiment et le préserver pour les 100 prochaines années », déclare Buchanan. « Venez voir notre travail ! »

Douglas C. Towne est le rédacteur en chef du magazine Arizona Contractor & Community, http://www.arizcc.com/ , lauréat du prix Al Merito 2022 de l’Arizona Historical Society. 

Le Dessin de Jissey « Wokisme et la Franc-maçonnerie »

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Une Confrontation des Idéologies

Dans le paysage contemporain, deux mouvements, bien que différents en leur essence, se retrouvent parfois à interagir ou à s’affronter : le wokisme et la franc-maçonnerie. Le wokisme, terme dérivé de l’anglais « woke« , fait référence à une conscience sociale aiguë des injustices, notamment en termes de race, de genre, et de sexualité, tandis que la franc-maçonnerie, avec ses racines historiques et ses principes philosophiques, prône des valeurs comme la liberté, l’égalité, et la fraternité. Cet article explore comment ces deux courants se croisent, s’opposent ou se complètent dans le contexte sociopolitique actuel.

Origines et Définitions

Wokisme : Originellement utilisé dans les années 2010 dans les milieux afro-américains pour inciter à la vigilance face aux injustices raciales, le terme a évolué pour couvrir un spectre plus large de sensibilité sociale. Selon des articles de La Maçonne (2021), certains critiquent le « wokisme » comme une idéologie gauchiste extrémiste, accusée d’être une forme de « marxisme culturel » (Chaigneau, 2022).

Franc-Maçonnerie : Fondée sur des principes de tolérance, de fraternité et de recherche de la vérité, la franc-maçonnerie est une société initiatique qui, à travers des rituels et des cérémonies, vise à améliorer l’individu et par extension, la société. Historiquement, elle a joué un rôle crucial dans les mouvements de libération et de démocratisation, notamment avec la Révolution française.

Points de Confrontation et de Convergence

Liberté de Pensée vs. Sensibilité Sociale : La Franc-maçonnerie, en tant que bastion de la liberté de conscience, peut parfois se trouver en désaccord avec ce que certains perçoivent comme la censure ou l’auto-censure promue par le wokisme. La loge Phoenix (2021), par exemple, a critiqué le « wokisme » comme étant une forme de contrôle idéologique, ce qui entre en conflit avec l’idéal maçonnique de libre discussion.

Égalité et Justice Sociale : Si les deux mouvements partagent une conviction profonde en l’égalité, leurs approches diffèrent. La Franc-maçonnerie s’attache à une égalité spirituelle et morale, tandis que le wokisme met l’accent sur l’égalité sociale et économique, souvent en pointant du doigt les structures systémiques de pouvoir.

Critiques et Réactions dans la Franc-Maçonnerie : Des francs-maçons expriment des réserves face à ce qu’ils perçoivent comme une idéologie divisant plutôt qu’unifiant. Par exemple, la discussion autour de la conférence de Loïc Chaigneau (2022) met en lumière une Franc-maçonnerie qui critique la radicalisation de certains aspects du wokisme, en le voyant comme une forme de propagande déconnectée du marxisme véritable.

Le Débat sur la Laïcité et la Religion : Le wokisme, en abordant la religion souvent sous l’angle de la critique sociale, peut entrer en conflit avec les traditions maçonniques qui, bien que laïques, respectent la liberté de culte. Des débats émergent, comme ceux rapportés par France Catholique (2023), sur la « déconstruction » de l’Église par des mouvements « wokes » perçus comme une menace à la spiritualité maçonnique.

Réflexions et Perspectives

Adaptation ou Résistance ? : La franc-maçonnerie, en tant que mouvement ancien et adaptatif, fait face au défi de s’aligner ou de s’opposer aux nouvelles formes de militantisme social. Un article dans Le JDD (2024) montre une franc-maçonnerie qui, tout en défendant ses principes, doit naviguer dans un monde où les identités et les luttes sociales sont de plus en plus visibles et parfois radicales.

Un Dialogue Nécessaire : Les discussions entre les deux mouvements pourraient être enrichissantes, permettant à la franc-maçonnerie de revisiter ses propres engagements envers l’égalité et la justice, tout en offrant aux activistes « wokes » une plateforme de réflexion sur la méthodologie et la philosophie de leur activisme.

Conclusion

Le dialogue entre le wokisme et la franc-maçonnerie est complexe, marqué par des contradictions apparentes mais aussi par des points de convergence potentiels. Alors que la franc-maçonnerie continue de prôner une amélioration morale et spirituelle à travers la fraternité, le wokisme pousse pour des changements sociaux immédiats et souvent radicaux. Cette interaction peut, au mieux, conduire à une synthèse où les anciennes traditions rencontrent les nouvelles exigences de justice sociale, ou, au pire, à une polarisation des idéologies où chaque camp se voit menacé par l’autre. Le futur de cette relation dépendra de la capacité de chaque mouvement à s’engager dans un dialogue constructif, respectant à la fois les anciennes sagesses et les nouvelles urgences du monde moderne.

Sources :

La Maçonne (2021), « Quand une loge se déclare anti-gauche.« 
Chaigneau, L. (2022), « Conférence de Loïc Chaigneau sur l’escroquerie de l’intersectionnalité (wokisme) et du marxisme culturel« , Institut Humanisme Total.
France Catholique (2023), « Nouvelles idéologies, wokisme : déconstruction de l’Eglise ?« 
Le JDD (2024), « Législatives : les francs-maçons appellent à faire barrage au RN« 

Fin de Vie : le GODF appelle le Premier Ministre à ne pas renoncer aux engagements de la précédente législature

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François Bayrou en 2010.

Dans un communiqué récent, le Grand Orient de France (GODF) a appelé le Premier ministre français à maintenir les engagements sur la fin de vie pris par la précédente législature. Cet appel s’inscrit dans le cadre d’un débat national croissant sur l’éthique, la dignité, et les droits de l’individu face à la mort. L’article de Petite République publié le 7 février 2025 met en lumière ces préoccupations et les positions prises par l’obédience maçonnique.

Contexte et Développements Législatifs

La législation sur la fin de vie en France a été marquée par des débats intenses et des évolutions significatives. La loi Claeys-Leonetti de 2016 avait déjà franchi un pas en permettant la sédation profonde et continue jusqu’au décès pour les patients en phase terminale. Cependant, les discussions se sont intensifiées autour de la possibilité d’une aide active à mourir, un sujet qui a divisé opinions et partis politiques.

Michel Barnier en 2024 ancien Premier Ministre de la France
  • Législature Précédente : Sous la précédente législature, un projet de loi visant à renforcer les droits des patients en fin de vie, notamment en introduisant un cadre légal pour l’euthanasie et le suicide assisté, avait été proposé. Ce projet, bien qu’ayant suscité un large consensus, n’a pas abouti en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale (Gazette du Palais, 2024).
  • Position Actuelle : Le Premier ministre actuel, Michel Barnier, a manifesté une volonté de dissocier les soins palliatifs de l’aide active à mourir, ce qui a inquiété le GODF, comme le rapporte Petite République (2025).

La Position du Grand Orient de France

Nicolas Penin Grand Maître du GODF

Le GODF, sous la direction de Nicolas Penin, Grand Maître, a clairement exprimé son opposition à cette dissociation:

  • Argumentation Scientifique : Le GODF met en avant que le continuum entre les soins palliatifs et l’aide à mourir est bien établi par des études et des comparaisons internationales, soulignant que les deux approches sont complémentaires dans le respect de la dignité humaine (Petite République, 2025).
  • Argumentation Sociétale : En se fondant sur des sondages d’opinion et les travaux de la Convention citoyenne sur la fin de vie, le GODF rappelle que la majorité des Français soutient le droit à une mort choisie, non pas comme une obligation mais comme une option respectant la liberté individuelle.
  • Argumentation Démocratique : L’appel au respect des engagements précédents est aussi une question de démocratie, où le consensus législatif et les volontés exprimées par les citoyens via la Convention citoyenne doivent être honorés.

Réactions et Perspectives

Hôtel du Grand Orient de France (GODF), rue Cadet, Paris 9e - Photo YG.
Hôtel du Grand Orient de France (GODF), rue Cadet, Paris 9e – Photo YG.
  • Soutien et Opposition : Bien que le GODF soit une voix majeure dans ce débat, d’autres groupes et personnalités politiques ont des positions variées. Les opposants, souvent issus de milieux religieux ou conservateurs, craignent que cette loi ouvre la porte à des dérives, tandis que les défenseurs de la loi voient dans cette législation une avancée vers une société plus humaine et respectueuse des choix individuels.
  • Débats Publics : Des débats publics et des consultations citoyennes sont prévus pour continuer à façonner la politique nationale sur ce sujet. La pression pour que le gouvernement reconsidère sa position est significative, avec des appels à rétablir le texte de la précédente législature devant le Parlement dans les prochaines semaines.

Conclusion

Un temple du Grand Orient de France situé au siège de la rue Cadet à Paris -Crédit Photo GODF

L’appel du Grand Orient de France au Premier ministre pour ne pas renoncer aux engagements antérieurs sur la fin de vie reflète une tension entre les valeurs de liberté individuelle, la dignité humaine, et les responsabilités de l’État en matière de soins de fin de vie. Ce débat est loin d’être clos, et les prochains mois seront déterminants pour voir comment la France évoluera sur cette question éthique et sociétale cruciale.

Sources :

Sondages d’opinion divers sur la fin de vie en France, consultables via des plateformes comme l’IFOP ou l’IPSOS.

Petite République. (2025, 7 février). « Fin de vie : le Grand Orient de France appelle le Premier ministre à ne pas renoncer aux engagements de la précédente législature. » [Article en ligne].

Gazette du Palais. (2024). « Fin de vie : le projet de loi sera repris là où il en était avant la dissolution. » [Article en ligne].

Convention citoyenne sur la fin de vie – Documents et rapports disponibles sur le site officiel du gouvernement français.

Détachement pour atteindre l’humilité du Franc-maçon

De notre confrère elnacional.com

L’humilité, un terme souvent mal compris et sous-estimé, trouve ses racines dans le mot latin « humus », signifiant la terre, le plus bas, celui sur lequel chacun marche et pose le genou le jour de la Porte Basse, lors de l’initiation. Mahatma Gandhi, avec sa célèbre citation, « Il faut être humble comme la poussière pour découvrir la vérité », nous rappelle que l’humilité et la vérité sont intimement liées. Ce n’est pas une vertu que l’on acquiert en un seul cycle de vie, mais un état d’être qui se développe à travers de nombreuses existences.

Comprendre l’humilité nécessite de se pencher sur deux concepts fondamentaux : la raison et la dualité. La raison est l’outil humain pour décrypter le monde physique, soumis à la logique, mais elle échoue à saisir ce qui dépasse le tangible. La dualité, quant à elle, est la loi universelle à laquelle nous sommes tous soumis – le bien et le mal, le beau et le laid, la vérité et le mensonge. Transcender cette dualité requiert un équilibre, une position centrale où l’on ne penche ni vers le bien naïf ni vers le mal grotesque, mais où l’on trouve l’harmonie.

Ce concept d’équilibre nous amène à une réflexion profonde :

il n’y a pas vraiment de bien ou de mal, juste des déviations du centre.

C’est ce que symbolise la balance initiatique, où le centre représente l’état d’indifférence aux extrêmes, de l’orgueil à l’humilité. Ainsi, l’humilité ne s’atteint pas par des actes ponctuels ou en intégrant des institutions spirituelles, mais par un long processus de dévouement, de service, et de recherche de vérité à travers plusieurs cycles de vie.

Dans la Franc-maçonnerie, cette quête de l’humilité et du détachement se manifeste de manière symbolique. Le candidat à l’initiation doit se défaire des métaux, représentant non seulement les biens matériels mais aussi les passions terrestres. Ce rituel symbolise la mort symbolique au monde profane, un passage vers un état de conscience supérieur, où l’on commence à comprendre les mystères initiatiques au-delà du matériel.

L’amour, souvent associé à l’humilité, doit être compris dans son essence spirituelle, libre de tout attachement, de pouvoir ou de jalousie. Contrairement à l’amour conditionnel et éphémère du monde physique, l’amour spirituel est éternel, libérateur.

La Franc-Maçonnerie, en tant qu’institution, enseigne que la vérité n’est pas à chercher à l’extérieur, mais à découvrir en soi-même. La méditation, en tant que pratique, permet cette connexion avec la vérité intérieure, éclairant notre chemin vers une compréhension plus profonde de l’univers et de nous-mêmes.

Enfin, le détachement, tel qu’enseigné par de nombreuses figures spirituelles, est la clé pour renaître à une vie plus consciente et plus vraie. Comme le dit le Maître Jésus, pour le suivre, il faut naître de nouveau, ce qui signifie se libérer des attachements matériels et émotionnels pour entrer en contact avec sa lumière intérieure.

L’humilité, vue sous cet angle, n’est donc pas une qualité à acquérir, mais un état d’être à cultiver à travers le temps et les vies, un chemin vers la perfection spirituelle et l’unité avec l’univers. Pour ceux qui cherchent à comprendre les messages initiatiques, il est crucial de se défaire des passions viles, de vivre dans le détachement et d’ouvrir sa conscience à l’éternelle quête de vérité et de lumière.

Bref, si la modestie est le plus haut degré de la vanité, l’humilité est le plus profond de la sagesse. C’est vers ce but que chaque maçon devrait tendre au long de son chemin.

Dennis Stratton (ex-Iron Maiden) révèle publiquement qu’il est un Maître maçon

De notre confrère mariskalrock.com

Dennis Stratton, qui était le guitariste d’Iron Maiden pendant la période où il participait à l’enregistrement du premier album éponyme du groupe britannique appelé à prendre les rênes du heavy metal dans les décennies suivantes, a révélé publiquement qu’il était maître maçon, un degré élevé qui s’obtient au sein de la franc-maçonnerie, la célèbre et toujours énigmatique société et confrérie à l’origine de nature secrète et souvent persécutée à travers l’histoire.

Les réseaux sociaux de Stratton ont été la plateforme sur laquelle le guitariste a publié une image dans laquelle il pose avec le reste des frères maçonniques qui l’ont accompagné au moment de passer le relais au prochain maître de la loge Saffron Walden . L’image, avec des éléments si caractéristiques de la franc-maçonnerie tels que le sol à carreaux ou les vêtements des personnes présentes, a été accompagnée du message avec lequel Stratton révèle ce « secret ».

« Ok, maintenant tu sais », commence Stratton. “Après deux ans en tant que Maître de la Loge Saffron Walden. Une unité inébranlable. Ma dernière cérémonie avant de passer le relais au nouveau Maître. Une participation fantastique. Et mon don de 500 £ au Frère Gary Hayes à notre formidable association caritative 999 pour le SSPT . Travail accompli. En avant et vers le haut”. Dans la deuxième image, nous voyons le transfert de pouvoirs de Stratton au nouveau maître de ce qu’il faut retenir comme une société qui, au-delà du mystère que lui confère la littérature, est une société qui existe dans le monde entier, très hiérarchisée, qui défend l’humanisme, l’étude de la philosophie et les activités philanthropiques.

Iron Maiden au POPB le 1er Juillet 2008 – Rappelons que Dennis Stratton à quitté le groupe en 1980

Il faut rappeler que Stratton a quitté Iron Maiden à la fin de 1980, laissant derrière lui le premier album fondateur qu’il a enregistré avec Steve Harris , le guitariste Dave Murray, Paul Di’Anno  au chant et le batteur Clive Burr .

Le vice-gouverneur Schneider a reçu des représentants de la Franc-maçonnerie argentine

De notre confrère diarionorte.com

Le dignitaire a reçu des représentants de la Grande Loge d’Argentine des Francs-Maçons Libres et Acceptés dans le cadre de l’installation des nouvelles autorités de la Région 5, un événement historique pour la Franc-Maçonnerie du Chaco.

À la réunion présidée par Silvana Schneider, qui s’est tenue au bureau du Vice-gouverneur, ont assisté le Dr Eduardo Lázara, Premier Grand Surveillant de la Grande Loge Argentine, le Dr Fernando Argañaraz, Grand Conseiller de la Zone 5 et le Secrétaire de Coordination du Cabinet du Gouvernement du Chaco, Livio Gutiérrez. Gonzalo López Suárez et Jorge Videla ont également participé, en représentant l’institution.

DIALOGUE INSTITUTIONNEL ET VALEURS PARTAGÉES

Au cours de la réunion, les représentants de la Franc-Maçonnerie ont présenté aux autorités locales le rôle et les principes qui régissent leur travail aux niveaux mondial, national et provincial. Ils ont souligné l’engagement de l’organisation envers l’éducation, la philanthropie et le développement de valeurs telles que la Liberté, l’Égalité et la Fraternité.

Le vice-gouverneur Schneider a souligné l’importance du dialogue et de la construction collective, réaffirmant l’engagement du gouvernement provincial à créer des espaces d’échange avec diverses organisations qui œuvrent pour le bien-être social.

« Il est essentiel de maintenir ouverts ces espaces de dialogue avec les institutions qui promeuvent la connaissance, l’éducation et la construction d’une société basée sur des valeurs communes. Au Chaco, nous travaillons à renforcer les liens avec tous les secteurs qui contribuent au développement communautaire », a déclaré Schneider.

LA FRANC-MAÇONNERIE ET ​​SON RÔLE DANS LA SOCIÉTÉ

La Grande Loge d’Argentine des Francs-Maçons Libres et Acceptés est une institution philosophique, philanthropique et progressiste, reconnue pour son travail en faveur du développement humain, de la promotion de l’éducation et de l’assistance sociale. Fondée légalement en Argentine depuis 1879, son travail vise à promouvoir la pensée critique, l’étude de la morale universelle et le renforcement des valeurs démocratiques.

Cette rencontre a marqué un rapprochement important entre les autorités du Chaco et la franc-maçonnerie, consolidant l’engagement des deux parties à construire une société plus équitable et plus solidaire.

Carnaval et Symbolisme

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En ce moment un peu partout dans le monde les gens s’agitent pour un événement récurent : Carnaval

Comme je me trouve sur l’île de la Sardaigne, toute proche de la Corse, j’en profite pour me rendre aux différents carnavals sardes très réputés. Avec ce choix de découvrir Carnaval en Sardaigne, je sais que je risque de froisser un petit peu la famille en Corse et j’entends déjà les cousins dire avec l’accent réservé, grave et un peu moqueur : « N’oublie pas de leur dire, qu’enfant tu défilais pour Carnaval, en cagoule dans les rues de Bastia ! » J’assume…

Avant de vous décrire l’ambiance, il faut savoir que durant toute cette période vous pourrez assister dans toutes les villes et dans tous les villages sardes à des feux le soir sur les places.

« C’est en général avant la date qui précède le début des festivités que se déroule ce symbolisme du feu. »

Il y a en Sardaigne toute une tradition pour Carnaval, on y associe les chevaux tout décorés de couleurs flamboyantes, avec les cavaliers et les cavalières qui portent un masque blanc pour cacher leur identités et ils font d’exceptionnelles prouesses à cette occasion comme lors de la Sartilla, le carnaval de la ville d’ Oristano.

Dans la partie plus montagneuse, la zone de Nuoro, on va retrouver les fameux mamuthones. 
Encore une fois apparaît traditions et symbolisme avec ces personnages masqués qui font peur, habillés de peaux de moutons, (la Sardaigne compte environ 5 millions de moutons pour environ 1,9 million d’habitants), ils sont impressionnants, ils ont le visage et le corps grimé de noir et ils portent dans les 30 kilos de cloches sur le dos. Quand ils marchent on entend qu’eux. Un bruit qui nous rappelle un moment de notre initiation! 

Un autre type de carnaval chargé de symbolisme est celui de la ville de Bosa sur la côte ouest. Durant cette période, dans la journée la population se déplace habillée en noir et la nuit tombée toujours en cachant leurs identités, les habitants vont évoluer habillés en blanc. Le dernier jour des cérémonies, ils brûleront en place publique la statue du patron de la ville.

Bien sur il va sans dire que durant toutes ces festivités sont organisées de nombreuses agapes!

*Je vous propose de poursuivre « ce complément d’enquête » en cliquant sur la vidéo du Grand René ci-dessous:

L’énigme des Maîtres -5- Esthétisme ou message ?

(Lire le précédent épisode ici)

Eaton square

La résidence des Winston est  un hôtel particulier majestueux avec les élégantes colonnes corinthiennes de son portico, sa façade couleur crème symétriquement ordonnancée et son soubassement de colonnes à base carrée.

Un majordome en livrée leur ouvrit l’imposante porte en chêne.

En haut d’un bel escalier de bois foncé, Guido les attendait, tout en pianotant un message sur son portable. Il s’interrompit et s’avança vers eux.

– Comment s’est passée la journée ?

– Très riche comme tu t’en doutes, répondit Alexander sur le ton de la connivence. J’ai l’impression que tu as des choses à me dire Lhermitt. Dans quoi m’as-tu encore embarqué ?

– Tu as raison mon ami, je te dois quelques explications, mais d’abord je vous suggère une pause.

En fin connaisseur, Lord Archibald servit à ses invités une légère rasade de Glenlossie 2012 de Signatory Vintage dans des verres en baccarat sur leur socle de rafraîchissement.

– Dis-moi d’abord tes conclusions de ta visite au Trinity College demanda Guido en prenant soin de humer son whisky.

– C’était une sorte de test Lhermitt ? Oui j’ai remarqué que les mains des deux portraits de Newton du Trinity College présentaient cette étrange particularité : le majeur et l’annulaire collés. Très exactement comme les deux tableaux d’IA que j’ai vus hier dans la petite pièce dissimulée à la galerie Enhardir. J’ai maintenant bien compris que le hasard n’y est pas pour grand-chose.

Archibald jugea opportun d’intervenir en s’adressant à Guido

–  J’ai expliqué à Alexander où nous en étions sur nos recherches à propos des origines historiques réelles de M. Et surtout que nous sommes au point mort sur ce sujet.

Guido se frottait doucement les mains en réfléchissant au choix des mots.

–  C’était mon idée Alex, reconnu Guido. Quand les menaces se sont faites plus pressantes récemment, que malgré les moyens d’investigations considérables à notre disposition nous ne parvenions pas à identifier l’ennemi invisible, j’ai suggéré que l’on t’approche. Je connais la finesse de ton esprit, ton expertise dans la symbolique cachée, ta foi inaltérable dans la liberté de penser et c’est pour cela que j’ai estimé que tu pouvais contribuer utilement à notre quête.

Archibald ajouta.

–  Un certain nombre d’entre nous était fermement opposé à cette idée. Notre devise latine, « Caute », nous invite à la plus grande prudence, à la réserve, voire au silence. Mais quand la situation s’est empirée dernièrement, je suis intervenu personnellement pour soutenir Guido dans cette démarche.

–  Le mois dernier mes services ont intercepté un mail crypté.

Il était adressé à Enhardir et le seul morceau de texte que nous avons compris était « la pomme de St Martin va tomber ». Cette pomme fait sans doute référence à celle mythique qui ouvra l’esprit de Newton, et la « National Portrait Gallery » est sur la place St Martin.

–  Mais personne ne m’a « envoyé » à la galerie, objecta Alexander, c’est ma mère qui m’a gentiment donné son invitation.

–  Tu te doutes bien mon ami que nous avions plusieurs moyens pour te guider chez Enhardir. Aucun d’entre nous ne pouvait prendre le risque d’apparaître en personne sur leurs caméras de surveillance. Nous avons fait parvenir à ta mère l’invitation. J’ai fait le pari qu’elle te la transmettrait et, connaissant ta sagacité et de ton naturel curieux, que tu te hisserais sans le savoir à la hauteur de l’enjeu. Les deux études dont tu m’as parlées dans le train ont confirmé mon intuition : c’est bien le signe sur le tableau de Newton qui les motive à vouloir le voler, ou plus vraisemblablement à le détruire.

–  Excuse-moi Guido, mais cela n’a pas beaucoup de sens. En quoi détruire ce tableau de Newton pourrait servir à ceux que tu considères comme des vandales ?

–  C’est une bonne question. En s’attaquant à des œuvres d’art célèbres et respectées, cette organisation montre sa détermination et sa capacité à frapper les symboles culturels et intellectuels. Par ces vols d’œuvres prestigieuses, ils auraient l’occasion de montrer au monde leur puissance, par leur destruction ce serait un procès et la définitive condamnation des personnages représentés ou de leurs auteurs. Nous ne savons pas qui ils sont, combien ils sont, le but de leur mission est une hypothèse. Ce qui est clair c’est qu’ils ont des moyens considérables et une détermination à toute épreuve. Comme il s’agit manifestement de fanatiques, nous avons choisi de les appeler le Groupe Savonarole.

–  En référence au Bûcher des vanités ?

Sir Winston reposa son verre vide et reprit la parole

–  Oui en quelque sorte. Comme je vous l’ai dit, nous n’avons que des incertitudes quant à l’origine réelle de M. La trace s’est malheureusement perdue dans les limbes du temps. Comme il s’agit d’une sodalité socratique, nous avons adopté une origine mythologique qui date de la traduction des œuvres complètes de Platon en Latin par Marsile Ficin, le philosophe et hermétiste florentin de la fin du XVe siècle que vous avez souvent évoqué dans vos conférences.

Après tout, c’est principalement grâce à lui que nous avons compris que le Livre de la Sagesse de Salomon ait grandement inspiré des écrits de Platon, le fidèle disciple de Socrate. C’est en 1494 que le fanatique Jérôme Savonarole fit régner une théocratie brutale sur Florence. En 1497 il organisa ce bûcher des vanités où de nombreuses œuvres littéraires et artistiques ont flambé. Le puissant souffle du dogmatisme a alors éteint les lumières de la raison qui éclairaient la nouvelle académie hermétique et néo-platonicienne de Ficin. Comme l’Histoire ne cesse d’en témoigner, les tenants du dogme s’érigent systématiquement en ennemi de la raison.

–  Je me sens à la fois contrarié d’avoir été manipulé, et reconnaissant pour la confiance que vous m’accordez. Au risque de paraître prétentieux, je crois en effet pouvoir contribuer utilement à vos réflexions. Les tableaux de Newton, ceux de Cambridge et de la Royal society, montrent le signe. Il n’est pas impossible que les photos que j’ai aperçues dans le dossier d’Hircine Enhardir correspondent à une liste de cibles. Aujourd’hui j’ai vu deux fois le nom de l’architecte de la Cathédrale Saint-Paul, Sir Christopher Wren. Son peintre était James Thornhill mais celui qui a fait son portrait est Godfrey Kneller. Il nous faut retourner demain à la National Portrait Gallery.

Malgré le confort indéniable des lieux, Alexander eut une nuit des plus pénibles. Il fut réveillé plusieurs fois à cause de cauchemars successifs, ce qui était très inhabituel. Il avait le sentiment d’avoir voyagé dans les tableaux conceptuels perturbants qu’il avait vu à Paris, accompagné d’un sentiment de désarroi, de mélancolie et de culpabilité comme s’il s’était plongé dans l’esprit de Botticelli portant lui-même ses œuvres au bûcher. Il se réveilla avec encore comme un goût de cendre dans la bouche. Ses affres furent vite dissipées par l’énergie matinale de Lhermitt.

National Portrait Gallery, salle 9, 3ème étage

Archibald n’étant pas disponible ce matin. Guido et Alexander hélèrent un black cab et traversèrent le brouillard matinal jusqu’au Musée. Ils arrivèrent tôt, deux heures avant l’ouverture au public.

Prévenu de leur arrivée, le conservateur les accueillit cordialement et les escorta jusqu’au troisième étage. Alexander goûtait avec une délectation discrète l’opportunité d’être dans ce musée splendide sans la foule habituelle.

Les grands espaces et la lumière douce favorisaient une relation intimiste avec tous ces grands personnages.

Comme l’indique le panneau à l’entrée, la salle 9 est dédiée aux personnages des Arts, des Sciences et de la société de 1660 à 1760. Entrant le premier, le conservateur s’arrêta devant le portrait de Wren et, prenant une voix de guide, commença une présentation qu’il avait dû répéter des dizaines de fois.

–  En 1711, l’année où ce portrait fut réalisé par Godfrey Kneller, l’architecte Sir Christopher Wren avait soixante-dix-neuf ans et avait enfin achevé son chef-d’œuvre, la toute première cathédrale anglicane : Saint-Paul. La haute stature du personnage, la main gauche sur la hanche et les luxueux vêtements contribuent à souligner le statut élevé de Wren qui fut l’architecte de six monarques successifs, et qui fut fait chevalier dès 1673. Vous voyez sous sa main droite le plan de l’extrémité ouest de St Paul avec le compas en main. L’outil de géométrie souligne bien sûr la profession du plus grand architecte du pays, et il illustre aussi son éthique de façon subtile. En effet, l’ancienne expression « vivre dans le compas » signifiait la retenue et la capacité de l’homme à maîtriser ses désirs afin de pouvoir vivre une vie équilibrée. Le compas permet de tracer une ligne de démarcation métaphorique autour des désirs afin d’éviter les excès, et ainsi maintenir la tempérance, fondement de sa moralité et de la sagesse.

Il marque un temps pour laisser flotter cette idée, puis précisa :

–  Ce portrait suit le style du peintre allemand Godfried Kneller, qui fut le portraitiste le plus influent en Angleterre à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Il réalisa le portrait des plus grands personnages de son époque, comme Newton, Louis XIV ou Pierre le Grand, dans une manière élégante et réaliste.

Et de rajouter après quelques instants

–  Messieurs, si vous voulez bien m’excuser, je dois maintenant aller coordonner l’ouverture avec nos services de sécurité. Prenez le temps qu’il vous faudra.

Et il prit le chemin de l’escalier principal.

–  Tu vois Lhermitt, dit Alexander avec un certain empressement, nous retrouvons cette main énigmatique et le même signe. Si ton « Groupe Savonarole » s’intéresse au portrait de Newton, il y a fort à penser qu’il n’est pas le seul sur la liste. Le point commun de tous ces personnages me semble évident !

–  Je t’écoute Colombo ! s’exclama Guido avec une ironie non dissimulée.

–  Christopher Wren, Isaac Newton, Godfried Kneller et James Thornhill sont tous membres de la Royal Society. Il suffit de faire la liste des portraits des Fellows depuis l’origine et les mettre à l’abri.

–  Tu vas bien vite Alex et tu prends des raccourcis. C’est le genre de démarche particulièrement coûteuse qui nécessite des certitudes plutôt qu’une vague intuition. Bien sûr que la piste de la Royal Society est à explorer, mais elle n’est sans doute pas la seule. Par exemple, nous avons plusieurs portraits peints par Kneller où deux personnages exécutent le même signe, il faut donc d’abord vérifier s’il ne s’agit pas simplement d’une démarche esthétique récurrente. Nous avons trois portraits de Newton, réalisés par des peintres différents où il exécute le même signe. Il est envisageable que ce soit une attitude habituelle de Newton, peut-être une touche de coquetterie de la part du génie ? Il existe une bonne dizaine de portraits de Newton, il faudrait les vérifier tous.

Et puis, ajoute Guido, comme James Thornhill et Godfried Kneller ont fondé ensemble la London Academy of drawing and painting, nous ne pouvons pas exclure qu’ils aient adopté les mêmes codes artistiques. Pour finir il faut peut-être envisager qu’il existe d’autres points communs qui nous échappent encore. Par exemple le fils de Christopher Wren et James Thornhill étaient tous deux des francs-maçons de la première heure. C’est une société qui a un certain talent pour s’attirer des inimitiés.

–  Maintenant que tu le dis, il est aussi envisageable que les découvertes des études théologiques de Newton ne soient pas du goût de ton groupe de fanatiques.

–  Effectivement compléta Guido, le mathématicien s’intéressait de près à la religion égyptienne, à la kabbale et à l’alchimie. Sa théophysique, assez proche de celle de Spinoza au fond, n’est pas très compatible avec le dogme chrétien de l’époque.

Alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie, l’immensité des volumes architecturaux déserts, accentuée par l’écho de leurs pas se perdant dans l’épais silence, faisait écho à la vacuité de leurs investigations. Alexander chercha à combler le vide.

–  Nous sommes comme des rameurs sur la Tamise : nous regardons dans une direction et nous avançons dans le sens opposé !

– Si c’est la bonne solution pour parvenir à une arrivée, retournons chez notre cher ami Archibald et reprenons pour commencer ton idée d’une liste des portraits des Fellows que nous allons recenser et préciser.

Mais n’oublions pas que dans ta liste il y a aussi des tableaux de Bronzino, de Botticelli et de Dürer dont tu m’as parlé !

Eaton square

Les murs de la bibliothèque sont revêtus de riches boiseries sombres. Des étagères du sol au plafond sont remplies de vieux volumes reliés, certains usés par le temps, d’autres étincelants d’or et de cuir fin. Les livres forment une collection éclectique, reflétant une longue histoire familiale de collectionneurs de savoir.

Au centre de la salle, trône une majestueuse table en bois massif, polie jusqu’à briller à la lumière des lustres suspendus au plafond.

Les fenêtres hautes, drapées de chaque côté de riches rideaux en velours maintenus par des embrasses ton sur ton, laissent filtrer la lumière naturelle tout en offrant une vue sur les jardins soigneusement entretenus.

Des échelles coulissantes sont positionnées le long des étagères, permettant aux chercheurs passionnés d’atteindre les tomes placés sur les étagères les plus élevées.

L’atmosphère de la salle est imprégnée du parfum de cuir, d’amande et de vanille, de celui légèrement floral des vieux livres, de bois noble et d’encaustique.

L’équipement bureautique des plus complets mis à leur disposition par Archibald est une touche anachronique surprenante dans ce tableau aristocratique du XVIIIe siècle.

– Alex, c’est le moment de faire appel à ta mémoire exceptionnelle, nous allons tâcher de retrouver l’ensemble des portraits sur internet, les imprimer pour avoir une vision globale et nous les classerons.

Empli de l’énergie du limier, Alexander commenta

–  Peut-être pourrait-on réduire le nombre de pistes ?

Ils cherchèrent et trouvèrent une à une les reproductions numériques des tableaux mémorisés qui furent envoyées sur l’imprimante. Alexander souriait intérieurement en revisitant certaines parties de son corps où sa mémoire les avait rangés.

Le soudain silence de l’imprimante indiqua qu’elle avait accompli son œuvre. Les photos furent étalées sur l’immense table.

Ils s’installèrent côte-à-côte et commencèrent à remplir des ensembles pour les regrouper sur un schéma contenant leurs propositions, « en sortant du même, de soi, pour aller vers l’autre ».

Avec chaque nouveau tableau retrouvé, le brouillard s’estompait et l’évidence apparaissait de plus en plus nettement avec les compléments d’informations que leur expertise put apporter sur le récapitulatif qu’ils en firent.

Fort avant dans la nuit

– Guido !

Le prénom lui échappa tant l’émotion lui brouilla ce qui au fond était une convention personnelle et un peu snob d’appeler son ami par son nom de famille.

Alexander marque une pause avant de poursuivre avec un petit air victorieux.

–  Regarde ! Tout devient cohérent. Fin XVIIe siècle il y a un ensemble de portraits tous en  lien avec Guillaume d’Orange : Rupert du Rhin, John Evelyn, Andrew Marvel, Johan de Witt qui précède Guillaume d’Orange à la « présidence » des Pays-Bas fait le signe. Christiaan Huygens, Marie d’Orange, Christopher Wren, l’architecte du Roi d’Angleterre, fondateur de la Royal Society font le signe ; tout comme le fils du Roi Charles II, Charles Beauclerk, Duke of St. Albans, son mécène ;  Gaspar Fagel précepteur de Guillaume d’Orange aux Pays-Bas le fait aussi. William Douglas-Hamilton, William Cavendish ; Isaac Newton, président de la Royal Society ; Guillaume d’Orange lui-même, George Churchill, William III of Orange. Ils ont participé de près ou de loin à l’installation de Guillaume sur le trône d’Angleterre et par la suite à l’instauration ou à la défense de la monarchie parlementaire.

Alexander reprit son souffle avant de poursuivre pas peu fier de ses remarques.

– Et puis, empiétant cet ensemble, il a aussi celui rapprochant des francs-maçons pour qui la «recherche de lumière» de cette époque fait référence à une quête de connaissance de la vérité, plutôt scientifique et non de salut. Vers la fin du XVIIe s., la théologie de la croix et la dévotion christologique cédaient devant la mise en exergue d’une religion du devoir dans laquelle la pratique de la vertu, et non la vision en Dieu, devient la fin de l’homme, tendue entre le réformisme prudent et un horizon utopique. Mais surtout, les Lumières prônent la tolérance d’un « positivisme méthodologique, en vertu duquel est reconnue l’autonomie du discours scientifique, sans que cette attitude en matière d’épistémologie implique le renoncement à tout arrière-plan métaphysique et théologique ».

Ces personnages sont anglicans, presbytériens ou luthériens.

– Bien vu Alex. Cela permet de mettre en évidence une différence avec ceux de la Renaissance et qui, eux, sont essentiellement catholiques.

– Donc, suivant les époques, la société M se serait fondue dans l’ère du temps mais quel but aurait-elle pu avoir?

– L’objectif de M aurait pu de mettre l’esprit humain et l’intellect au-dessus des religions. Constatant que le dogme religieux creuse le fossé entre orthodoxes et hérétiques et conduit aux atrocités, aux autodafés. M aurait pu avoir l’ambition de créer une authentique « ecclésia », l’union des hommes de bien.

Mais, on ne donnera pas de réponse si vite, tu le sais bien Alex. Notre recherche n’est pas finie. Et maintenant il est l’heure du repos.

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