Michel Barnier, homme politique français d’envergure internationale, a été nommé Premier ministre le 5 septembre 2024. Son parcours impressionnant s’étend sur plusieurs décennies, avec des fonctions importantes à la fois à l’échelon national et au niveau européen, notamment en tant que commissaire européen et négociateur en chef pour l’Union européenne lors des négociations du Brexit.
Fils de Jean Barnier, un entrepreneur franc-maçon, et de Denise Durand, une catholique engagée, Michel Barnier a évolué dans un environnement familial à la fois républicain et profondément ancré dans des valeurs de tolérance et d’engagement social.
La Franc-maçonnerie et ses influences potentielles
Le fait que Michel Barnier soit le fils d’un Franc-maçon n’a pas manqué de susciter quelques interrogations sur l’éventuelle influence que cette appartenance aurait pu exercée sur sa carrière politique. La Franc-maçonnerie, souvent perçue comme une organisation prônant la réflexion philosophique et la promotion des valeurs de laïcité et de progrès social, aurait ainsi indirectement pu contribuer à forger certaines de ses orientations politiques. Cependant, M. Barnier n’a jamais publiquement revendiqué une quelconque appartenance à une loge et ces tentatives de rapprochement assez vagues sont des plus spécieuses.
Xavier Bertrand en 2015
C’est sans doute que, dans le débat public, est fréquemment soulevée cette question qui vise à évaluer les motivations politiques d’une personne à l’aune des valeurs que prône la franc-maçonnerie. En 2008, L’Express a cru pouvoir révéler l’appartenance de Xavier Bertrand, alors ministre du Travail, à la franc-maçonnerie. Initié en 1995 au Grand Orient de France, X. Bertrand avait tenu à préciser qu’il avait adhéré à la franc-maçonnerie, attiré par le travail sur soi et les échanges d’idées qu’elle permet. Bien qu’il se soit mis en retrait de l’obédience, depuis son entrée au Gouvernement en 2004, ce coup de projecteur avait relancé les spéculations sur les liens entre la franc-maçonnerie et la politique. François Fillon, à l’époque Premier ministre, avait d’ailleurs ironisé sur la situation par un trait d’humour demeuré célèbre : « je ne me suis pas étonné de le découvrir maçon ; mais franc, ça m’en bouche un coin. »
Thierry Beaudet et la franc-maçonnerie
Plus récemment, en cette fin d’été 2024, Thierry Beaudet, président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), a vu son nom circuler parmi ceux de diverses personnalités susceptibles d’être pressenties pour occuper les fonctions de Chef du Gouvernement, finalement dévolues à Michel Barnier. C’est à cette occasion que son engagement maçonnique a également été évoqué dans la Presse.
Militant en faveur de la légalisation de l’euthanasie, Th. Beaudet a vu son affiliation à la franc-maçonnerie mêlée à ses prises de positions sur des questions sociétales controversées et ce souvent, dans l’intention de jeter un trouble dans les esprits, tant une telle association serait répulsive dans les milieux conservateurs.
Sans oublier François Asselineau, connu pour ses positions souverainistes et son militantisme en faveur de la sortie de la France de l’Union européenne, qui, sur son compte X, relève la qualité de frère de Thierry Beaudet…
Les réseaux sociaux commencent à déverser leur venin sur un fils d’enfant la Veuve
Comme celui-ci classé plutôt à droite traditionaliste : « 496-1789 @SD_0101
« Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux de Reims se repentira et retournera à sa première vocation. » {Saint Pie X} » qui écrit « Michel Barnier est le fils de Jean Barnier, franc-maçon. Le nouveau Premier Ministre a ses entrées au Club Le Siècle comme au Bilderberg. Barnier est également membre du conseil d’administration du think tank « Les Amis de l’Europe » ainsi que du conseil stratégique du WWF. »
Et de publier à l’appui, le tableau ci-joint.
Pour conclure…
Bien que l’influence de la franc-maçonnerie sur Michel Barnier soit pure conjecture, le soupçon d’une proximité avec ce mouvement de pensée est souvent jeté sur moult personnages frayant dans la politique ou y occupant a fortiori des positions de pouvoir. Or ce par quoi se distingue Michel Barnier, c’est sa haute compétence technique et son expérience politique très étendue. On ne saurait trop inciter nos contemporains à juger sur pièces, par un examen scrupuleux des actions et des déclarations, c’est-à-dire des faits ! Et l’on rappellera que ses convictions lui sont propres. Au reste, il n’en a jamais fait mystère, non plus…
Architecture déconcertante, plan original, site improbable… toutes ces églises devraient vous surprendre.
Sous une bonne étoile
Bienvenue à Žďár, une ville tchèque au nom bref, mais très difficile à écrire sur ordinateur. Son église Saint-Jean-Népomucène adopte un plan centré en étoile.
Le style de l’église Saint-Jean-Népomucène combine le baroque et le gothique (Wolkenkratzer sur Wikimedia Commons)
Autour, le cloître est aussi étoilé. Aucun des murs n’est droit ! On l’explique par la passion de l’architecte Santini-Aichel, un Tchèque d’origine italienne, pour l’utilisation du compas plutôt que de la règle.
L’intention du technicien est aussi symbolique. La forme fait référence aux 5 étoiles apparues au-dessus de la rivière lorsque saint Jean-Népomucène, martyr du XIVe siècle, fut noyé.
Le phare d’Islande
La Hallgrímskirkja construite de 1945 à 1986 (Cédric Liénard sur Wikimedia Commons)
Reykjavík accueille le plus grand édifice religieux d’Islande et le plus fantastique. Épris du style expressionniste, l’architecte Guðjón Samúelsson (un prénom bref mais devant lequel mon clavier capitule) fut inspiré par le paysage islandais, composé notamment de montagnes et de colonnes de basalte. La couleur blanche rappellerait les glaciers. Bien que terminée en 1986, cette église luthérienne présente à l’intérieur une architecture gothique.
À rendre jaloux le Mont-Saint-Michel
Le mont Pirchiriano culmine à 962 m d’altitude (Elio Pallard sur Wikimedia Commons).
À la fin du Xe siècle, saint Michel apparaît à l’ermite Jean Vincent et lui ordonne de construire un oratoire sur le mont où il s’est retiré. Lieu rapidement transformé en monastère. L’histoire/la légende de Saint-Michel-de-Cluse rappelle beaucoup la fondation de l’abbaye du Mont-Saint-Michel en Normandie, tout comme le site en hauteur, mais nous sommes ici dans les Alpes, près de Turin.
L’église baroque Saint-Jean-Baptiste à Westerndorf am Wasen est dotée du « plus grand toit en forme de bulbe d’Allemagne ». Ce qui lui donne un caractère oriental.
Cette église fut construite après la guerre de Trente Ans, au XVIIe siècle (Gerhard Piezinger sur Wikimedia Commons)
La cathédrale verte
L’originalité se révèle surtout vue du ciel (Rog Air sur Wikimedia Commons). Un site signalé par Leen, un abonné à l’infolettre.
En 1987, 178 peupliers ont été plantés sur un polder des Pays-Bas. Leur emplacement a été précisément choisi pour reprendre la taille et le plan de la cathédrale de Reims. C’est un exemple de land art : l’artiste utilise le paysage et travaille à partir d’éléments naturels (arbres, bois, pierre…).
Le rêve du concepteur Marinus Boezem : que bientôt des maisons s’implantent autour afin que son église végétale se retrouve comme les vraies églises au cœur d’une ville.
Un record en attente
Le style déconcertant de la Sagrada Familia est qualifié de naturaliste-moderniste (Bernard Gagnon sur Wikimedia Commons)
La fiche Wikipédia précise : « fin des travaux : date non communiquée ». Malgré les moyens modernes, la Sagrada Famila reste encore encombrée d’échafaudages et de grues. Pourtant la première pierre fut posée en 1882 et son architecte Gaudí est mort depuis presque un siècle.
Il manque principalement la façade occidentale à 4 tours. Quand on achèvera le sommet de la flèche centrale, la basilique atteindra 172 m de haut. Le titre de plus haute église d’Europe lui reviendra. Barcelone peut cependant s’enorgueillir que, même inachevée, l’œuvre de Gaudí figure déjà au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Du vieux bois
On croirait entrer dans la maison d’un particulier un peu fantaisiste mais cet édifice est bien une église (Acabashi sur Wikimedia Commons)
Dans les années 1960, l’analyse scientifique des poutres rendait son verdict : le bois remontait à l’an 845 ! Ce qui faisait de Saint-Andrew de Greensted la plus ancienne église en bois d’Angleterre et même d’Europe. Depuis la fièvre s’est calmée. Une nouvelle étude dendrochronologique a rajeuni les poutres de chêne : l’église date en fait du XIe siècle. Ce qui reste exceptionnel.
La Käppelijoch à Bâle (Suisse). Une curiosité encore signalée par un abonné, Arnaud (Robert Cutts sur Flickr.com).
Cette chapelle minuscule a la particularité d’être installée sur un pont. De là, on plongeait autrefois dans le Rhin les femmes condamnées pour adultère et inceste. Si on les remontait vivantes, elles étaient libérées !
Une église dans l’église
La Portioncule dans la basilique Sainte-Marie-des-Anges près d’Assise (Georges Jansoone sur Wikimedia Commons)
Dans cette chapelle du XIIIe siècle, saint François d’Assise prit conscience de sa vocation, eut une vision du Christ et de la Vierge puis mourut. Quand en 1579 le pape envisagea de construire une grande basilique à son emplacement, il choisit néanmoins de conserver le petit monument et de l’englober dans la nouvelle construction.
Tranquillité assurée
Le piton de Katskhi en Géorgie (Johannesjom sur Wikimedia Commons)
Près du village de Katskhi en Géorgie, des moines orthodoxes se retiraient au Moyen Âge sur cette arête calcaire pointant à 40 m. Ils vivaient donc isolés, mais aussi à l’étroit. Le plateau sommital ne mesure en effet que 10 m sur 15, la chapelle en occupant un tiers. Heureusement, les ermites avaient réussi à creuser une cave à vin sous leur bâtiment d’exploitation.
Au XVIe siècle, le monastère fut probablement abandonné. Il fallut une équipe d’alpinistes pour y remettre les pieds en 1944.
Obsession du chiffre
Église de Stadl-Paura (Autriche), XVIIIe siècle, signalée par une abonnée Marie-Christine (Thomas Ledl sur Wikimedia Commons)
Sa bizarrerie ne réside pas dans son architecture baroque, courante en Autriche. Elle vient de l’attachement de l’architecte Prunner au chiffre 3. Dans cette église, il a vu triple : plan triangulaire, trois tours, trois autels, trois portails et même trois orgues… Autant d’allusions à la Trinité. La légende rapporte que la construction coûta exactement 333 333 florins !
Située à Borgloon-Gotem en Belgique, l’installation artistique Reading Between the Lines (Lire entre les lignes) est une œuvre des architectes Pieterjan Gijs et Arnout Van Vaerenbergh (Johan Neven sur Flickr.com)
On n’y célèbre aucune messe ; les architectes cherchaient seulement à créer une illusion d’optique. Selon l’angle ou la position que vous adoptez, l’église se révélera plus ou moins transparente. Donc si vous n’aimez pas cette structure d’acier, il suffit de vous pencher pour la voir (presque) disparaître.
Au cas où vous connaîtriez d’autres églises surprenantes, signalez-les-moi. De vos propositions, peut naître une suite à cet article.
Le mardi 17 septembre 2024, à 19h, le Pavillon de l’Arsenal (Paris, 4e arr.), vous invite à une soirée exceptionnelle consacrée à la valorisation du « matrimoine » architectural. Cette conférence-podcast s’inscrit dans le cadre des Journées du Matrimoine et vise à mettre en lumière les contributions des femmes à l’architecture, souvent éclipsées par l’histoire traditionnelle du patrimoine.
Ce lieu, lui-même chargé d’histoire, se trouve sur l’ancienne île Louviers. En 1843, cette île fut rattachée à la rive droite de Paris par le comblement d’un bras de la Seine. Le bâtiment du Pavillon de l’Arsenal fut érigé en 1879 dans l’intention d’en faire un musée populaire, mais après la mort de son propriétaire en 1883, il fut loué à une société de pâtes alimentaires, avant de connaître diverses affectations : comptoir de vente d’alcools, restaurant, atelier de confection, et lieu de conservation des archives de la Ville de Paris. Finalement, en 1988, le bâtiment revint à sa destinée originelle en devenant un musée d’architecture.
Aujourd’hui, le Pavillon de l’Arsenal, centre d’information, de documentation et d’exposition dédié à l’urbanisme et à l’architecture de Paris et de sa métropole, est un lieu emblématique de la capitale. Son architecture, typique de la fin du XIXe siècle, a conservé ses éléments d’origine, notamment une majestueuse verrière et des poutres métalliques monumentales. Ce cadre unique accueille une programmation variée d’expositions et d’événements.
Iwona Buczkowska
Laure Gayet
Lors de cette soirée, cinq femmes inspirantes, architectes et chercheuses, partageront leur vision et leur expérience :
– Iwona Buczkowska, architecte pionnière, fondatrice de son atelier d’architecture et d’urbanisme.
– Laure Gayet, urbaniste spécialisée dans l’intégration du genre dans la ville.
Armelle Le Mouellic
Léa Namer
– Armelle Le Mouellic, architecte et docteure, reconnue pour ses travaux sur l’histoire de l’architecture à travers le prisme des femmes.
– Anouk Migeon, co-fondatrice de l’Atelier Rural en Roya, avec des recherches sur l’éco-féminisme.
– Léa Namer, architecte et chercheuse, qui redécouvre l’œuvre de l’architecte oubliée Itala Fulvia Villa.
Sous la modération d’Anne-Sophie Gouyen, rédactrice en chef et créatrice de podcasts, cette conférence explorera les raisons de l’invisibilisation des femmes dans l’histoire de l’architecture et proposera de nouveaux récits pour redonner leur place à ces bâtisseuses oubliées. La lumière naturelle qui inonde le Pavillon, changeant au fil de la journée et des saisons, créera une atmosphère propice à l’échange et à la découverte.
Facade du pavillon de l’arsenal
Ne manquez pas cette occasion unique d’explorer le « matrimoine » architectural, dans un lieu où chaque visite est une redécouverte, à travers des récits qui résonnent avec l’actualité de la ville et de ses transformations. Inscriptions obligatoires pour participer à cet événement.
Le Pavillon de l’Arsenal, situé au 21 boulevard Morland, 75004 Paris, abrite également une exposition permanente sur l’histoire urbaine de Paris, et des expositions temporaires thématiques qui reflètent les mutations de la capitale.
Plusieurs thématiques abordées dans cette sélection du Prix Goncourt 2024 sont susceptibles d’intéresser les initiés. Qu’il s’agisse de réflexions sur l’identité et l’exil, de récits historiques revisités, de plongées psychologiques dans la quête de sens ou de critiques sociales contemporaines, ces œuvres offrent une riche palette d’explorations littéraires.
Chaque roman apporte une perspective unique, promettant une lecture captivante pour ceux et celles curieux d’approfondir leur compréhension du monde à travers le prisme de la littérature.
Première sélection du ActuaLitté: 16 romans en lice
L’Académie Goncourt a révélé les 16 titres retenus pour la première sélection de l’édition 2024 de ce prestigieux prix littéraire. Le prochain lauréat, qui succédera à Baptiste Andrea (lauréat 2023 pour Veiller sur elle), sera dévoilé le 4 novembre au célèbre restaurant Drouant à Paris (2e arr.). Avant cela, la liste sera réduite à 8 ouvrages en octobre, puis à 4 finalistes avant l’annonce du grand gagnant.
Voici les 16 romans sélectionnés pour le Prix Goncourt 2024
1. Ruben Barrouk, Tout le bruit du Guéliz (Albin Michel)
Un récit captivant qui plonge au cœur du quartier populaire de Guéliz à Marrakech, explorant les tensions sociales et les aspirations individuelles d’une jeunesse en quête de liberté.
2. Thomas Clerc, Paris Musée du XXIe siècle (Les Éditions de Minuit)
Une exploration littéraire de Paris, où l’auteur dépeint la ville comme un musée vivant, tissant une réflexion profonde sur le patrimoine et l’avenir urbain.
3. Sandrine Collette, Madeleine avant l’aube (JC Lattès)
Un thriller psychologique puissant sur une femme confrontée à un passé douloureux et à la nécessité de faire face à ses démons intérieurs.
4. Kamel Daoud, Houris (Gallimard)
Dans ce roman, Kamel Daoud interroge les concepts de paradis et d’enfer à travers des récits entrecroisés de personnages marqués par le doute, la foi et la violence.
5. Gaël Faye, Jacaranda(Grasset)
Une œuvre poétique sur l’exil et les racines, où Faye dépeint les histoires de plusieurs générations face aux bouleversements politiques en Afrique.
6. Hélène Gaudy, Archipels (L’Olivier)
Un voyage à travers les îles du monde et les îles intérieures, un texte empreint de mélancolie qui questionne l’isolement, la mémoire et l’humanité.
7. Philippe Jaenada, La désinvolture est une bien belle chose (Mialet-Barrault)
Avec son style mordant, Jaenada nous entraîne dans une fresque mêlant humour et tragédie, où il s’interroge sur les petites absurdités de la vie quotidienne.
8. Maylis de Kerangal, Jour de ressac (Verticales)
Une plongée dans les conséquences d’une tragédie maritime, où l’auteure dissèque avec finesse la douleur et la reconstruction après la perte.
9. Étienne Kern, La vie meilleure (Gallimard)
Un roman sur l’ambition et le désir d’une vie plus grande, explorant les sacrifices et les contradictions d’une existence vouée à la quête du bonheur.
10. Emmanuelle Lambert, Aucun respect (Stock)
Une analyse acerbe des rapports de pouvoir et de domination au sein d’une société contemporaine marquée par le cynisme et l’individualisme.
11. Rebecca Lighieri, Le Club des enfants perdus (P.O.L)
Un récit poignant qui suit des jeunes abandonnés à eux-mêmes dans un monde cruel, où la survie devient un combat quotidien.
12. Carole Martinez, Dors ton sommeil de brute (Gallimard)
Un conte moderne et onirique qui explore les frontières entre le rêve et la réalité, peuplé de personnages énigmatiques et tourmentés.
13. Thibault de Montaigu, Cœur (Albin Michel)
Une méditation sur l’amour et la spiritualité, où l’auteur revient sur son propre cheminement intérieur et sa quête de rédemption.
14. Olivier Norek, Les guerriers de l’hiver (Michel Lafon)
Un polar haletant sur fond de crise sociale et de tensions politiques, où des flics désabusés tentent de maintenir l’ordre dans une société au bord de l’effondrement.
15. Jean-Noël Orengo, Vous êtes l’amour malheureux du Führer (Grasset)
Une fresque historique audacieuse qui revisite le XXe siècle à travers les yeux de personnages atypiques, tout en déconstruisant les mythes qui ont façonné cette époque.
16. Abdellah Taia, Le Bastion des larmes (Julliard)
Un roman intime et émouvant sur la recherche d’identité et la réconciliation avec un passé marqué par la douleur et la marginalisation.
Ces 16 romans promettent une compétition littéraire riche et passionnante, avec des thématiques variées et des styles audacieux, qui reflètent la diversité et la vitalité de la scène littéraire contemporaine. Affaire à suivre…
La gestuelle symbolique en loge traduit la rigueur architecturale de l’édifice. Tout se fait par équerre, signe, position des pieds, déplacements…
Outre le fait que l’on ne comprend pas très bien comment une construction peut tenir avec seulement 3 piliers, il convient d’avancer, sous la voûte étoilée, impregné(e) du Sacré, dans le bon sens de la circumambulation. KESAKO ? Circulambuler, c.à.d. « déambuler en tournant autour », est donc le fait de se mouvoir autour du tapis de loge, autour du point du centre. Cela dit en passant, on se demande qui a eu l’idée d’inventer un tel mot, difficilement jouable sur une case « compte triple » au Scrabble ! En circumambulant, on regardera vers l’Orient et probablement vers le crâne posé sur le plateau du Vénérable, crâne existant ou pas d’ailleurs, selon les rites et rituels divers et variés qui traduisent la simplicité de notre grande famille. Peut-être, est-ce encore, à ce moment là que l’on se rappelle avec angoisse, qu’un jour ou l’autre, on mangera les pissenlits par la racine ! Et il s’agit d’avancer dextorsum !
Dextorsum vient de « dexter » (non, pas le tueur en série) qui signifie « droite ». En clair, il convient de marcher vers la droite, dans le sens des aiguilles d’une montre et évidemment sans oublier de marquer les angles. Voilà la course du soleil qui s’est levé à l’Est et voilà la marche de la vie… Au pas cadencé, le franc-maçon quitte le monde de l’obscurité et manifeste sa volonté d’avancer vers la lumière.
Et partir vers la gauche alors ? Serait-ce négatif ? Ou sinistre ? Sinistrorsum ! Tiré de « sinister » cela qualifie la marche à l’inverse des aiguilles d’une montre. Si l’on se réfère à l’étoile polaire, située dans l’axe de la terre, les autres étoiles semblent tourner autour par la gauche. L’étoile polaire guide bien les « égarés » non ? Et pour les tout-petits provençaux qui attendront, en décembre, la naissance du petit Jesus pour mettre Gaspard, Melchior et Balthazar dans la crèche, nul doute qu’un ancien entonnera le refrain d’une chanson d’une star des années yéyé « comme les rois mages en Galilée, suivez, suivez l’étoile du berger… ».
Mais l’art de la franc-maçonnerie est l’art de concilier les contraires et rassembler ce qui est épars. Alors pourquoi devrions nous crier à l’hérésie (errare humanum est ?) si on part sinistrorsum, marche polaire au sens de la rotation cosmique , sans perdre, nécessairement le point du centre, au lieu de marcher dextorsum ? L’expert ne circule-t-il pas dans tous les sens ?
En conclusion,
Il était une fois une maîtresse des cérémonies, satellisée au quotidien sur une autre planète, parce que rêveuse et dans les étoiles, qui, de temps en temps, partait sinistrorsum, suivant peut-être inconsciemment l’étoile du berger…
Combien ont été les sœurs et les frères sur les colonnes, bienveillants de toute leur sollicitude manifestée (ou pas) à souffler, pouffer, souffrir d’une telle horreur ? 😉
Dans ce texte, nous explorons dans un premier temps une recension du célèbre roman La Ferme des animaux de George Orwell, un pamphlet politique dénonçant les dérives totalitaires, à travers une fable animale qui critique en particulier le régime stalinien. L’œuvre met en lumière les mécanismes de corruption du pouvoir et les trahisons qui peuvent émerger dans des systèmes prétendument égalitaires.
Dans une seconde partie, ce récit est transposé dans un contexte maçonnique, illustrant comment un grand maître peut détourner les principes de fraternité, de liberté et d’égalité pour centraliser le pouvoir et instaurer un régime autoritaire. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
La Ferme des animaux (Paris, éd. Champ Libre, 1981) ou Animal Farm (Londres, éd. Secker & Warburg, 1945) en anglais, est une œuvre qui transcende son apparence de simple fable animalière pour se révéler comme un puissant pamphlet politique et social, un miroir de l’humanité déformé par le prisme de la satire. Ce court roman, publié en 1945, se distingue par son audace narrative et sa lucidité désespérée, offrant une critique acerbe des systèmes totalitaires, et en particulier du régime soviétique stalinien, tout en dressant un tableau plus large des dangers inhérents à toute forme de pouvoir absolu.
George Orwell
Dès les premières pages, l’écrivain, essayiste et journaliste britannique Eric Arthur Blair, plus connu sous son nom de plume George Orwell (1903-1950) introduit un microcosme en apparence innocent : une ferme, dirigée par des animaux qui se révoltent contre l’oppression humaine. Sage l’Ancien, un vieux cochon empreint de sagesse, est l’instigateur de cette révolte, rêvant d’un monde où les animaux seraient enfin libres de toute exploitation. Ce rêve, qui évoque les idéaux utopiques des révolutions humaines, est le point de départ d’une tragédie inéluctable. En seulement quelques phrases, George Orwell encapsule le destin tragique des révolutions qui, partant d’un élan de justice et d’égalité, finissent par se corrompre sous le poids de l’ambition et de la trahison.
Animal Farm
L’auteur, avec une ironie acérée, montre comment les idéaux révolutionnaires sont rapidement pervertis. Napoléon, le cochon qui s’arroge progressivement le pouvoir, est une figure sombre et impitoyable, une allégorie de Staline qui, sous couvert de servir le bien commun, n’hésite pas à écraser toute dissidence pour asseoir son autorité. Boule de Neige, son rival, qui symbolise Trotsky, incarne l’espoir d’une révolution plus pure, mais est rapidement éliminé du jeu politique, banni, et utilisé comme bouc émissaire pour tous les maux qui affligent la ferme. Le parallèle avec l’histoire de l’Union soviétique est explicite, mais Orwell ne se contente pas de cette critique historique : il en fait un avertissement universel contre les dangers de toute forme de totalitarisme.
Les animaux de la ferme, initialement unis par un même rêve d’égalité, sont progressivement asservis par une nouvelle élite, les cochons, qui reproduisent les mêmes schémas de domination que les humains qu’ils ont chassés. Ce glissement est savamment orchestré par George Orwell, qui montre comment le langage et la propagande sont utilisés pour manipuler les masses. Brille-Babil, le porte-parole de Napoléon, incarne cette manipulation du langage, transformant la réalité pour mieux contrôler les autres animaux. Les commandements, qui étaient au départ les fondements d’une société juste, sont modifiés au gré des besoins de la nouvelle classe dirigeante, jusqu’à devenir l’expression la plus cynique du pouvoir : « Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ».
La Ferme des animaux
Le roman, par sa construction narrative, s’attache à montrer la dégradation progressive de l’utopie initiale en une dystopie des plus sombres. L’euphorie des premiers jours, marquée par une productivité accrue et une solidarité retrouvée, cède rapidement la place à l’épuisement, à la famine, et à la répression. Les batailles, les trahisons, et les exécutions sommaires rythment la chute inexorable des idéaux révolutionnaires, dans une spirale de violence et de mensonges.
La fin du roman, amère et désillusionnée, où les cochons deviennent indiscernables des humains, laisse le lecteur avec un sentiment de désespoir profond. Les autres animaux, désormais incapables de distinguer leurs maîtres actuels de leurs anciens oppresseurs, sont plongés dans une confusion totale, symbole de l’échec ultime de la révolution. George Orwell, par cette image finale, ne dénonce pas seulement le stalinisme, maistoute forme de tyrannie qui, sous prétexte de libérer les masses, les enchaîne plus fermement encore.
La Ferme des animaux
La Ferme des animaux est ainsi une œuvre magistrale, à la fois par sa portée symbolique et par la finesse de son analyse politique. Le roman de George Orwell résonne bien au-delà de son contexte historique, offrant une réflexion intemporelle sur les mécanismes du pouvoir et la fragilité des idéaux face à la réalité du pouvoir. Il s’agit d’une lecture indispensable pour quiconque s’intéresse aux dynamiques politiques, aux dérives des révolutions, et aux dangers du totalitarisme, rappelant avec force que la vigilance et l’esprit critique sont les seuls remparts contre la tyrannie.
Le génie de George Orwell réside dans sa capacité à transformer une histoire simple, presque enfantine dans sa forme, en une allégorie universelle et profondément politique. La Ferme des animaux est à la fois un conte moral, une satire politique et un cri d’alarme, un chef-d’œuvre de la littérature qui continue d’interpeller les lecteurs de toutes générations.
Transposer La Ferme des animaux au contexte d’un système maçonnique actuel, notamment en ce qui concerne l’autoritarisme d’un grand maître, offre une perspective intéressante pour explorer les dynamiques de pouvoir et les dérives possibles au sein de structures pourtant fondées sur des idéaux de fraternité, de liberté et d’égalité.
Cette approche permet de mettre en lumière comment des institutions, même celles qui se veulent les plus vertueuses, peuvent être corrompues de l’intérieur lorsqu’une figure de pouvoir centralise l’autorité et subvertit les principes sur lesquels elles ont été fondées.
Imaginez une grande loge maçonnique où, à l’instar de la ferme de George Orwell, les membres ont été galvanisés par les promesses d’un renouveau, d’une période où tous seraient égaux dans l’échange des savoirs, unis dans la recherche de la vérité et de la lumière. Cependant, peu à peu, le grand maître, élu pour incarner ces valeurs, commence à concentrer entre ses mains tous les leviers du pouvoir. Initialement, ses décisions sont respectées pour leur sagesse et sa capacité à maintenir l’ordre et la stabilité au sein de la loge. Mais, avec le temps, son autorité devient absolue, et la démocratie interne cède la place à un régime autoritaire où toute critique est réprimée, toute dissidence étouffée.
Napoléon le cochon
Ce grand maître, à l’image de Napoléon dans La Ferme des animaux, manipule les rituels, réinterprète les textes fondateurs et les règlements, les adapte à ses besoins personnels. Les serments et les obligations maçonniques, qui étaient censés être les garants de l’intégrité et de la liberté de chacun, sont redéfinis pour servir les intérêts du grand maître. Il se construit une garde rapprochée, un cercle d’initiés loyaux qui bénéficient de privilèges spéciaux, tout en instaurant une forme de surveillance et de contrôle sur les autres membres de la loge.
Les idéaux maçonniques, tels que la tolérance, l’entraide, et la quête de la vérité, sont progressivement dénaturés. À l’instar des cochons qui modifient les commandements pour justifier leurs actions, le grand maître réécrit les symboles et les rituels pour légitimer son pouvoir, persuadant les autres membres que ces changements sont pour le bien de tous. Les cérémonies, autrefois moments de partage et de réflexion collective, deviennent des instruments de propagande, où le culte de la personnalité du grand maître est subtilement, mais efficacement instauré.
La Ferme des animaux
La Ferme des animaux
Les voix discordantes, ceux qui osent rappeler les véritables principes de la franc-maçonnerie, sont marginalisées, discréditées, voire expulsées sous des prétextes fallacieux. Comme dans la fable de George Orwell, où les animaux qui osent protester sont éliminés, les frères et sœurs qui refusent de se soumettre à l’autorité du grand maître sont écartés. Les nouvelles générations de maçonnes et/ou de maçons, moins ancrées dans les traditions et les valeurs originelles, sont endoctrinées pour croire que ce système de pouvoir autoritaire est la norme, la règle même et qu’il a toujours été ainsi.
Napoléon le cochon
Les rites initiatiques, censés éveiller la conscience individuelle et encourager l’esprit critique, deviennent des outils d’asservissement intellectuel, où l’obéissance aveugle est valorisée au détriment de la véritable quête de connaissance. L’étoile flamboyante, symbole de la vérité et de l’illumination, devient un emblème vide, réduit à une décoration sans signification profonde pour la majorité.
Finalement, la grande loge n’est plus qu’une coquille vide, une structure hiérarchique où l’autorité du grand maître est incontestée, où les rituels ne sont plus que des simulacres et où la fraternité a cédé la place à la soumission. Les membres, comme les animaux de la ferme, réalisent trop tard qu’ils ont été dupés, que leur quête de lumière s’est transformée en une nuit profonde, où l’obscurité du pouvoir absolu règne en maître.
La Ferme des animaux, image générée par IA
Cette transposition de La Ferme des animaux au contexte maçonnique souligne une vérité universelle : tout système, quelle que soit la noblesse de ses idéaux fondateurs, est vulnérable à la corruption si le pouvoir est centralisé sans contrepoids et si les membres ne restent pas vigilants. La franc-maçonnerie, comme tout autre ordre ou organisation, doit constamment se réinventer, redoubler de vigilance pour préserver ses valeurs contre les dérives autoritaires, qu’elles viennent de l’extérieur ou de l’intérieur. Cette fable adaptée rappelle ainsi aux frères et sœurs que la lumière ne peut briller qu’en l’absence d’ombre, et que la véritable liberté réside dans la solidarité, l’échange égalitaire et la vigilance partagée contre toute forme d’oppression.
La Ferme des animaux George Orwell – Nouvelle traduction de Philippe Jaworski Folio, 2021, 176 pages, Poche, 5 €
C’est sur France Culture, station de radio publique française faisant partie du groupe Radio France, et dans sa remarquable émission « Divers aspects de la pensée contemporaine » que Nicolas Penin, grand maître nouvellement élu du Grand Orient de France (GODF), puissance symbolique régulière souveraine, la plus ancienne obédience maçonnique française, la plus importante d’Europe continentale et, depuis le Brexit, de l’Union européenne, mais aussi la plus importante obédience libérale au monde, a tenu a donner sa première interview.
Nicolas Penin
Quoi de plus normal, puisque cette émission, unique en son genre, est dédiée à l’exploration de la pensée contemporaine à travers le prisme des plus grandes obédiences maçonniques françaises.
Ce qu’en dit « Divers aspects de la pensée contemporaine »
« Élu au premier tour, lors du convent de Lille, le 22 août, Nicolas Penin, le nouveau Grand maître du Grand Orient de France, a fixé les grandes orientations stratégiques pour l’obédience.
Réparer une république abîmée est l’ambition qu’il place au cœur de son action. Décrivant la forte attractivité actuelle de la principale obédience française (54 000 membres), le nouveau Grand Maître a insisté sur sa spécificité : d’un côté, l’exigence de la raison, et de l’autre, celle de la spiritualité, qui conjuguées, constituent une particularité enviable dans le paysage contemporain.
Alexis Lacroix
Interrogé, notamment, par Alexis Lacroix et Fabrice Millon, sur sa forte implication dans la région des Hauts- de-France, Nicolas Penin a souligné le fait que les combats républicains d’aujourd’hui doivent se mener en synergie avec la dimension territoriale. Il a également réaffirmé le caractère non négociable de la défense vigoureuse des principes républicains. Conversation fondatrice. »
Le podcast de Nicolas Penin, grand maître et président du Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France sur France Culture, c’est ICI.
C’est une période biennale importante pour la Franc-maçonnerie qui a permis l’entrée des femmes dans la Tradition initiatique avec des droits et des devoirs égaux à ceux des hommes.
L’année dernière, l’Ordre maçonnique mixte international LE DROIT HUMAIN a célébré son 130ème anniversaire. Elle a été fondée en 1893 par Maria Deraismes et Georges Martin. Depuis, l’Ordre s’est développé en créant des Loges et des Fédérations dans 67 pays sur tous les continents dans un travail incessant pour l’inclusion de tous les individus, sur toute la terre, sans distinction.
Cette année marque le 120ème anniversaire de sa présence en Italie. La Loge n°16, en effet, fut la première à être construite sur notre territoire, à Rome, en 1904.
Réalisateur de l’entrée des femmes dans la franc-maçonnerie moderne, et avec 32 000 participantes sur tous les continents, son travail en fait la seule organisation maçonnique dont le nombre de membres est en augmentation. Une croissance lente mais constante, contrairement à toutes les autres. Signe que le paradigme international et le fait d’accueillir à la fois les hommes et les femmes expriment mieux les besoins de notre époque, depuis les droits des femmes jusqu’à la coopération entre les nations. Celle de ses Fondateurs fut une heureuse intuition qui continue de se confirmer partout sur la planète. Elle compte aujourd’hui 24 Fédérations, 11 Fédérations pionnières et 43 Loges pionnières, de l’Amérique du Sud au Japon, du Canada et des États-Unis à l’Australie, en passant par l’Europe, la Russie, l’Afrique, où ses drapeaux flottent également des côtes de la Méditerranée jusqu’à l’Afrique du Sud. .
C’est le seul Ordre Maçonnique à posséder simultanément ces caractéristiques :
Initiatique
Mixte
International
Accueille également les athées et les agnostiques ;
Possède une continuité initiatique du 1er au 33ème Degré (c’est-à-dire que pour accéder aux Degrés supérieurs il n’est pas nécessaire d’être coopté ; chacun peut y accéder s’il le souhaite).
L’anniversaire spécial des 120 ans de présence en Italie verra la promotion de publications, d’événements et d’activités culturelles dans les différents Orients d’Italie pour les mois à venir.
Le roman graphique Coven, publié en 2023 par les Éditions Dupuis, est une œuvre captivante qui mêle habilement les préoccupations écologiques contemporaines avec des éléments de mysticisme et de surnaturel. Sous la plume de Taous Merakchi et le crayon de Da Coffee Time, sans oublier les couleurs de Christo, l’histoire nous plonge dans la vie de quatre adolescentes qui, en tentant de sauver un arbre vénérable, déclenchent des forces bien plus puissantes qu’elles ne pouvaient l’imaginer. Le récit s’adresse tant aux jeunes adultes qu’aux lecteurs plus mûrs, offrant une réflexion sur la responsabilité environnementale et les dangers de l’invocation des forces occultes.
Un coven késako ?
C’est un terme anglais qui désigne une assemblée de sorcières ou, plus généralement, un groupe de personnes qui pratiquent ensemble la magie, souvent dans le cadre de la Wicca ou d’autres traditions néopaïennes. Le terme est également utilisé pour décrire le lieu où se réunit habituellement ce groupe. Coven provient probablement de l’ancien français « covine » qui signifie accord ou conspiration et du latin convenire signifiant se rassembler. Au Moyen Âge, le terme a pris une connotation négative, souvent associé à des réunions secrètes de sorcières supposées comploter contre la société chrétienne dominante.
Les réunions de coven sont souvent secrètes et se déroulent dans des lieux isolés, à l’abri des regards, ce qui renforce le mystère et la sacralité de ces rassemblements. Les rituels peuvent inclure des incantations, des invocations, la création de cercles magiques, et l’utilisation d’outils symboliques tels que le pentagramme, l’athamé (un couteau rituel), et le calice.
Les choses étant dites, passons aux personnages principaux
Les quatre héroïnes, Ève, Diane, Lily, et Morgane, sont autant de figures modernes incarnant des archétypes à la fois traditionnels et résolument ancrés dans le XXIe siècle. Chacune d’elles apporte une dynamique différente au groupe, formant ensemble un coven où les forces complémentaires se rejoignent pour un but commun : sauver un orme millénaire menacé d’abattage.
– Ève, par son nom, évoque la première femme, celle qui a goûté au fruit de la connaissance, symbolisant ici la curiosité et le désir de comprendre le monde qui l’entoure. Elle est souvent la figure de proue du groupe, celle qui pousse les autres à aller au-delà de leurs peurs et de leurs doutes pour explorer de nouvelles possibilités, même si cela signifie franchir des limites dangereuses.
– Diane représente la déesse de la chasse et de la nature, une figure profondément connectée à l’environnement. Sa passion pour la nature et sa détermination à protéger l’orme font d’elle la plus fervente défenseuse des causes écologiques au sein du groupe. Diane incarne la conscience verte du coven, celle qui motive les autres à utiliser leurs pouvoirs pour une cause juste et nécessaire.
– Lily, douce et discrète, incarne une pureté qui contraste avec l’intensité des autres membres du groupe. Son prénom, souvent associé à des symboles de paix et de régénération, cache une profondeur insoupçonnée. Lily se révèle être le cœur émotionnel du groupe, celle qui canalise les énergies en s’assurant que les actions du coven ne dérivent pas vers des excès dangereux.
– Morgane, avec son prénom évoquant la fée des légendes arthuriennes, est l’incarnation du mysticisme et de la puissance féminine. Son lien avec la magie est plus fort, et elle apporte au groupe une compréhension plus profonde des forces qu’elles manipulent. Cependant, cette connaissance la place aussi à la frontière du danger, car elle est la plus sensible aux influences extérieures et aux tentations d’un pouvoir incontrôlé.
Et l’intrigue dans tout cela ?
Portrait de George Sand (1804-1876)
L’intrigue de Coven s’articule autour de la tentative des quatre amies de sauver un orme millénaire dans le parc municipal George Sand. Cet arbre, symbole de sagesse et de continuité, est menacé par un projet d’aménagement urbain visant à le remplacer par une aire de pique-nique. Pour les quatre adolescentes, l’orme représente bien plus qu’un simple arbre ; c’est le témoin silencieux de leurs souvenirs et de leur amitié, et sa disparition serait pour elles une perte irréparable. Côté symbolique, celle de l’orme s’enracine dans diverses traditions culturelles et mythologiques. Comme d’autres arbres, il est souvent associé à l’idée de l’arbre de vie, un symbole universel de croissance, de force, et de lien entre le ciel et la terre. En tant qu’arbre imposant et majestueux, l’orme représente la sagesse accumulée au fil des siècles. Ses racines profondes ancrent l’arbre dans la terre, tandis que ses branches s’élancent vers le ciel, symbolisant le lien entre le matériel et le spirituel, entre le monde des hommes et celui des dieux ou des esprits. C’est ainsi que dans de nombreuses cultures, l’orme est considéré comme un arbre protecteur et est aussi associé à la justice et à lé vérité.
Ulmus glabra variété horizontalis de 120 ans à Melbourne
Paradoxalement, l’orme est aussi un arbre lié à la mort et aux transitions. Dans certaines traditions européennes, il était planté dans les cimetières et associé aux passages de l’âme vers l’au-delà. Cette association avec la mort peut être interprétée dans Coven comme un présage de la libération du Démon du Chaos, un moment où l’équilibre naturel est perturbé, entraînant la libération d’énergies destructrices.
La décision de le sauver n’est donc pas seulement une démarche écolo, mais aussi une quête profondément personnelle. Leur action est un écho des mouvements contemporains en faveur de la préservation de l’environnement, où la jeunesse joue souvent un rôle de premier plan. Elles incarnent cette nouvelle génération qui ne se contente plus de protester, mais qui cherche activement des solutions, quitte à se tourner vers des moyens non conventionnels, comme la magie.
Leur rituel, exécuté dans l’espoir de préserver l’orme, est un succès apparent. Elles parviennent à détourner le projet d’abattage en invoquant une espèce rare d’oiseaux nichant dans l’arbre, ce qui conduit les autorités à le protéger. Cependant, leur victoire est entachée d’une ombre grandissante : celle du Démon du Chaos qu’elles ont involontairement libéré.
Démon du Chaos – Libre interprétation – Image générée par IA
Vous avez dit Démon du Chaos ?
La figure du Démon du Chaos dans Coven représente les conséquences inattendues de manipulations occultes mal maîtrisées. En cherchant à imposer leur volonté sur la nature et à utiliser la magie pour servir leurs objectifs, les jeunes filles réveillent une force bien plus ancienne et malveillante. Ce démon, symbole du désordre primordial, commence à semer la confusion et la destruction dans leur petite ville, plongeant ce havre de paix dans un véritable cauchemar.
Le Démon du Chaos est l’antithèse des intentions initiales des filles. Alors qu’elles cherchaient à protéger et à préserver, cette entité incarne la destruction et la perversion des forces naturelles. Leur lutte contre ce démon devient ainsi une quête pour rétablir l’équilibre qu’elles ont involontairement perturbé, un combat pour reprendre le contrôle des forces qu’elles ont déchaînées.
Symbolisme et rituel… Notre analyse
Le parc George Sand, en tant que lieu de l’action, n’est pas non plus choisi au hasard. George Sand, une des plus grandes romancières françaises du XIXe siècle, est connue pour son indépendance d’esprit et son engagement en faveur des droits des femmes. Elle renforce le thème de la sororité et de la lutte pour la justice, non seulement sociale, mais aussi environnementale. Cependant, au-delà de ses écrits et de sa vie publique, certains aspects moins connus de ses intérêts et de son œuvre la relient à des thématiques ésotériques et occultes. Le choix de ce lieu pour le rituel ajoute une dimension féministe à leur combat, où la nature est perçue comme un domaine à protéger, tout comme les droits et les libertés pour lesquels George Sand s’est battue.
Le rituel dans Coven
Le rituel utilisé est un élément central de l’intrigue, marqué par des symboles ésotériques qui suggèrent à la fois un hommage aux traditions occultes et une relecture moderne de celles-ci. Cette scène du rituel est fondamentale, car elle marque le moment où les quatre adolescentes tentent d’utiliser la magie pour atteindre leur objectif, en l’occurrence sauver l’orme millénaire du parc George Sand.
Le décryptage des symboles du rituel mis en œuvre
Pentagramme
Le pentagramme est sans doute l’un des symboles les plus reconnaissables dans l’ésotérisme occidental. Traditionnellement, il est associé à la protection, à l’équilibre entre les cinq éléments (terre, eau, feu, air, esprit) et à la connexion entre le monde matériel et spirituel. Dans le contexte du rituel des jeunes filles, le pentagramme semble être utilisé pour canaliser les forces qu’elles tentent d’invoquer. Sa présence souligne leur volonté de se protéger tout en invoquant des pouvoirs surnaturels pour sauver l’arbre.
Runes – Source Wikimedia Commons
La page du rituel – page 117 du livre – est parsemée de ce qui semble être des runes ou des glyphes. Ces symboles ont une signification mystérieuse, mais dans la tradition occulte, chaque rune ou glyphe possède une énergie ou une intention spécifique. Ici, ils pourraient représenter des incantations ou des protections supplémentaires, assurant que le rituel soit efficace et sécurisé. Les glyphes en haut à gauche sont disposés en une sorte de phrase magique, probablement une invocation ou un appel aux forces naturelles pour intervenir en faveur de leur cause.
À droite du pentagramme, on voit un symbole représentant une tête cornue. Ce symbole est typiquement associé aux figures démoniaques ou aux entités païennes comme Baphomet ou Pan. Dans ce rituel, ce symbole pourrait être une invocation directe au Démon du Chaos, que les jeunes filles invoquent inconsciemment. Ce détail visuel est un présage de la force destructrice qu’elles libèrent par inadvertance, pensant au départ que leur rituel n’avait que des conséquences positives.
En bas à droite, on observe des motifs de quadrillages et de vagues. Les quadrillages pourraient symboliser l’ordre ou la structure, tentant d’imposer un contrôle sur les forces chaotiques qu’elles appellent. Les vagues, quant à elles, sont souvent associées au mouvement, à l’énergie fluide ou aux émotions. Dans ce contexte, elles pourraient représenter le flux des énergies occultes, une invitation à ce que celles-ci répondent à l’appel des jeunes sorcières.
La symbolique du rituel
Le rituel que les adolescentes exécutent est un mélange d’éléments traditionnels et modernes. Elles utilisent des objets et des symboles hérités de traditions anciennes, mais avec une approche contemporaine, souvent naïve. Elles abordent la magie avec une certaine innocence, sans réaliser que chaque symbole, chaque geste, a une signification et une conséquence bien plus profonde.
Pentacle
Le fait qu’elles réussissent à sauver l’arbre au début semble valider leur méthode, mais c’est en réalité un leurre, une fausse impression de contrôle. Le pentagramme, les runes et le symbole cornu suggèrent que leur rituel a en réalité éveillé une force bien plus ancienne et destructrice : le Démon du Chaos. Ce dernier représente l’incontrôlable, la nature indomptée qui, une fois réveillée, ne peut plus être contenue.
Interprétation du rituel dans le contexte de l’intrigue
Le rituel, bien qu’apparemment un succès initial, est en réalité le point de bascule dans l’histoire. En tentant d’utiliser des forces surnaturelles pour une cause écologique, les jeunes filles réveillent une entité chaotique qui va bien au-delà de leur compréhension et de leur capacité à maîtriser. Ce démon est une métaphore puissante des dangers liés à l’usage irresponsable de la magie, mais aussi des conséquences imprévisibles que peuvent avoir nos actions, même lorsque celles-ci sont motivées par les meilleures intentions.
Cette scène symbolise également l’idée que le chaos est inhérent à toute tentative de manipulation des forces naturelles. Les adolescentes, en cherchant à sauver l’arbre, se heurtent à l’ordre naturel des choses, et leur intervention magique bouleverse cet équilibre, déclenchant une réaction en chaîne qu’elles n’avaient pas anticipée.
Le rituel dans Coven est riche en symboles et en significations. Il incarne à la fois l’espoir des jeunes filles de pouvoir changer les choses et l’avertissement que toute manipulation des forces occultes a un prix. Leur rituel, censé être une simple intervention écologique, se transforme en une invocation dangereuse qui libère le Démon du Chaos, soulignant la complexité des interactions entre l’humain et le surnaturel. Ce passage illustre de manière frappante la frontière ténue entre l’ordre et le chaos, une thématique centrale dans l’œuvre, où chaque action peut avoir des répercussions inattendues.
Taous Merakchi
La biographie des auteurs
Taous Merakchi, née le 24 août 1987 à Paris, est une autrice française qui s’est d’abord illustrée en tant que rédactrice web sous le pseudonyme de Jack Parker. Connue pour son travail sur la vulgarisation des tabous autour des menstruations avec Le Grand Mystère des Règles, elle est également l’auteure de podcasts sur la mort et les histoires d’épouvante. Ses écrits, souvent centrés sur des thématiques sociétales et féministes, se retrouvent dans Coven où elle continue d’explorer la sororité et la puissance féminine.
Da Coffee Time
Da Coffee Time, illustrateur autodidacte, puise son inspiration dans la culture urbaine et le monde du skate. Ses œuvres graphiques, marquées par une vivacité et une expressivité singulières, enrichissent l’univers de Coven en donnant vie aux émotions complexes des personnages et à l’atmosphère surnaturelle de l’histoire.
Quel regard un franc-maçon porte sur cette magnifique BD
Du point de vue franc-maçonnique, Coven peut être interprété comme une allégorie de la quête de la connaissance et du pouvoir. Les jeunes filles, à travers leur coven, cherchent à comprendre et à maîtriser des forces qui les dépassent, rappelant les initiations ésotériques où le néophyte est confronté à des mystères qu’il doit progressivement déchiffrer. L’idée de libérer une entité démoniaque peut être vue comme une métaphore du danger de poursuivre un savoir sans en comprendre les implications éthiques et morales. De plus, le symbole de l’arbre, souvent présent dans la tradition maçonnique, évoque la sagesse et la croissance spirituelle, mais aussi les dangers d’une puissance non maîtrisée.
Présentation de l’éditeur Dupuis
Les Éditions Dupuis, fondées en 1922 en Belgique, sont l’une des maisons d’édition les plus emblématiques dans le domaine de la bande dessinée européenne. Connue pour avoir publié des séries légendaires comme Spirou et Fantasio, Les Schtroumpfs ou Lucky Luke, Dupuis s’est progressivement ouverte à des œuvres plus modernes et engagées, tout en conservant un fort attachement à la qualité narrative et graphique. Avec Coven, Dupuis continue d’explorer des territoires nouveaux, en s’adressant à une génération plus jeune, tout en intégrant des thèmes contemporains et une esthétique résolument moderne.
Coven est une œuvre qui résonne profondément avec les enjeux actuels, en particulier ceux liés à l’écologie et aux responsabilités qui accompagnent l’usage de pouvoirs, qu’ils soient surnaturels ou technologiques. En dépeignant des héroïnes qui se battent pour une cause juste, mais qui doivent aussi faire face aux conséquences de leurs actes, Taous Merakchi et Da Coffee Time offrent une réflexion sur la complexité du monde moderne. Le récit questionne non seulement sur la place de l’individu face aux forces naturelles, mais aussi sur les dangers de l’ambition et de la volonté de contrôle. Ce roman graphique, à travers sa fusion de thématiques écologiques, mystiques et sociétales, devient un miroir des préoccupations de notre époque, tout en invitant ses lecteurs à méditer sur le pouvoir, la responsabilité et les liens qui nous unissent à la nature et à autrui.
Coven
Taous Merakchi (Auteur), Da Coffee Time (Illustrations)
Le Grand Palais de Paris, ce majestueux monument érigé en 1900 à l’occasion de l’Exposition Universelle, s’impose comme un véritable joyau architectural au cœur de la capitale. Situé en bordure des Champs-Élysées, face au Petit Palais et relié au célèbre pont Alexandre-III, il est bien plus qu’un simple bâtiment : il incarne l’esprit et l’ambition de la Belle Époque, une époque où l’art, la technologie et l’urbanisme se rejoignaient pour célébrer les progrès de la civilisation. Construit sur les cendres du Palais de l’Industrie, cet édifice monumental a été pensé pour glorifier l’art français et devenir le théâtre des grandes manifestations culturelles et artistiques de la capitale.
Impressionnante architecture !
Avec ses 77 000 m², le Grand Palais est avant tout un espace où l’immensité de la nef, surplombée par une verrière monumentale de 45 mètres de hauteur, frappe d’admiration les visiteurs. Cette structure de verre, d’acier et de pierre, pesant plus de 8500 tonnes, s’étend sur près de 240 mètres de longueur, enveloppant les lieux d’une lumière naturelle qui baigne les expositions et événements qui s’y tiennent. L’architecture, œuvre collective d’Henri Deglane, Albert Louvet, Albert Thomas et Charles Girault, témoigne d’une harmonie rare entre modernité et tradition. La colonnade extérieure, inspirée de celle de Claude Perrault au Louvre, masque habilement la prouesse technique de la structure métallique, laissant apparaître une élégance classique tout en dissimulant les innovations audacieuses de l’ingénierie de l’époque.
La coupole
Un lieu symbolique
Le Grand Palais n’est pas qu’une prouesse technique. C’est un lieu profondément symbolique, enraciné dans l’histoire républicaine de la France. Conçu dans le cadre de ce que l’on appelle l’axe républicain, il s’inscrit dans une perspective urbanistique plus large, reliant les Invalides, le pont Alexandre-III et l’Élysée, créant ainsi une symétrie grandiose qui reflète l’ambition républicaine de ce tournant du XXe siècle. Chaque pierre, chaque façade porte la trace de cette volonté de célébrer les idéaux de Liberté, Égalité et Fraternité, inscrits dans les fondements mêmes de l’édifice. Les quadriges de cuivre réalisés par Georges Récipon qui couronnent les deux entrées principales symbolisent ces aspirations : du côté de la Seine, « L’Harmonie triomphant de la Discorde », et du côté des Champs-Élysées, « L’Immortalité devançant le Temps ». Ces sculptures allégoriques surplombent le monument, rappelant que le Grand Palais est un lieu où l’art et l’esprit triomphent des aléas du temps et des vicissitudes humaines.
Le Grand Palais durant le Première Guerre mondiale
Avec aussi une histoire plus sombre…
Mais derrière cette grandeur éclatante, le Grand Palais raconte aussi une histoire plus sombre, celle des drames et des bouleversements du XXe siècle. Dès la Première Guerre mondiale, sa nef majestueuse fut réquisitionnée, d’abord pour héberger des troupes coloniales en partance pour le front, puis pour servir d’hôpital militaire de fortune. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le Grand Palais subit les affres de l’occupation allemande. Transformé en garage pour les véhicules militaires, il fut le théâtre d’un incendie lors de la libération de Paris en août 1944. Pourtant, malgré ces épreuves, le Grand Palais est toujours resté debout, symbole de la résilience culturelle et artistique de Paris.
Un lieu en transformation perpétuelle
C’est aussi un lieu de transformation continue, témoin des mutations du monde de l’art et de la culture au fil des décennies. Après avoir accueilli de nombreux salons artistiques prestigieux, notamment le Salon des Artistes Français ou encore le Salon d’Automne, il a peu à peu vu ses fonctions évoluer.
14e concours Lépine, du 28 août au 4 octobre 1910.
Les salons techniques et commerciaux, tels que le Salon de l’Automobile ou encore le Concours Lépine, y ont trouvé leur place. Avec l’avènement de la modernité, ces manifestations se sont multipliées, célébrant non plus seulement les beaux-arts, mais aussi les innovations technologiques et industrielles qui marquent l’entrée dans le XXe siècle.
Cependant, le Grand Palais ne se limite pas à l’accueil d’expositions. Il a toujours été un espace vivant, au service de la ville et de ses habitants. Au tournant du XXIe siècle, il subit une restauration d’envergure, rendue nécessaire par les dégâts causés par le temps et par les multiples utilisations de ses espaces.
Classé au titre des monuments historiques en 1975, il a fait l’objet de travaux minutieux pour redonner à la structure métallique sa couleur d’origine, un vert réséda pâle, et pour restaurer sa verrière, la plus grande d’Europe. Ce processus de revitalisation s’est poursuivi encore aujourd’hui, avec la fermeture temporaire du monument pour une rénovation majeure en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024…
Le Grand Palais, entre passé et présent
Le Grand Palais, par son histoire, ses expositions et ses métamorphoses successives, demeure un lieu de rencontre entre le passé et le présent, entre l’architecture de la Belle Époque et les ambitions culturelles et artistiques de demain. Il est le symbole d’un Paris en perpétuelle évolution, où chaque pierre raconte une page de l’histoire, et où chaque exposition écrit une nouvelle ligne dans le livre infini de la culture et de l’innovation.
En 2024, le Grand Palais revêt une nouvelle fois son habit de gloire
Il devient l’un des sites emblématiques des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Près d’un siècle après avoir accueilli les concours d’art des Jeux de 1924, le Grand Palais a écrit un nouveau chapitre de son histoire en abritant les compétitions d’escrime et de taekwondo. Ce monument, témoin des grands événements de l’histoire parisienne, s’apprête à vibrer au rythme des exploits sportifs, dans une nef rénovée pour l’occasion, offrant un cadre spectaculaire aux athlètes et aux spectateurs venus du monde entier.
JO 2024
Sous la verrière majestueuse, l’escrime et le taekwondo trouvèrent un écrin unique, où la lumière naturelle a mis en valeur chaque mouvement, chaque passe, dans une ambiance mêlant tradition et modernité. La capacité d’accueil, portée à 9000 visiteurs, assura une atmosphère électrique, digne des plus grandes compétitions internationales, tout en ayant promis une régulation thermique optimale pour le confort de tous.
Le Grand Palais, en s’étant fait théâtre de ces compétitions olympiques et paralympiques, renoue avec son passé tout en s’inscrivant dans l’avenir. Après les Jeux, il continuera d’accueillir des événements culturels et sportifs, perpétuant ainsi son rôle de lieu emblématique au cœur de Paris. Une fois de plus, ce monument historique a prouvé qu’il était bien plus qu’un simple vestige du passé : il est un symbole vivant, vibrant, où l’histoire, l’art et le sport se rencontrent pour célébrer l’excellence humaine.