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Entre le 4 juillet et aujourd’hui presque un quart de million de lecteurs différents sont venus lire les informations de 450.fm. Notez qu’au regard des 90 jours précédents, il y a eu une croissance de 70,6 % du lectorat.

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C’est ainsi qu’en 42 mois, le journal a publié plus de 6500 articles au total.

Pour nourrir un lectorat de plus en plus nombreux, d’une actualité riche et diversifiée, nous devons lui offrir un panel toujours plus large de contributeurs.

C’est ainsi que, mois après mois, nous garantirons aussi à nos lecteurs des sujets et des points de vue constamment renouvelés.

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Premier événement public de la franc-maçonnerie à Saragosse depuis plus de 80 ans

De notre confrère espagnol diariodelaltoaragon.es

La loge Unión Sincera del Cierzo a recréé une de ses réunions et a réfléchi sur son organisation, les problèmes de santé et d’environnement de la société. Hier, plusieurs curieux ont assisté au premier événement public organisé par la franc-maçonnerie dans la ville depuis plus de 80 ans. La loge Unión Sincera del Cierzo, créée à Saragosse il y a deux ans, a décoré la Salle Bleue du Círculo Oscense pour recréer le même scénario que lors des réunions privées dans ses temples, afin que le public puisse découvrir les symboles et les rites de ce type de institutionnels.

Cette « fête blanche », comme l’ont expliqué ses organisateurs, s’adressait à tous ceux qui souhaitaient approfondir la franc-maçonnerie et réfléchir aux « fausses nouvelles » ou aux canulars qui entourent non seulement cette organisation mais de nombreux aspects liés aux questions de santé ou de sécurité. C’est l’un des frères, Eduardo Ruano, qui a expliqué combien de canulars ont été répandus au cours de l’histoire et qu’actuellement, avec les réseaux sociaux, « il coûte beaucoup plus cher de les nier que de les diffuser ». 

Le public s’est intéressé à la manière dont il pouvait y accéder, au symbolisme ou à la question de savoir si la franc-maçonnerie avait un sens au 21e siècle. « Nous sommes des gens normaux – a insisté Emilio Anadón, vénérable maître et chef de la loge – mais l’ignorance est très audacieuse » et en Espagne, ses assassinats sous le régime de Franco restent encore dans la mémoire de beaucoup. 

Ils ne sont ni un lobby de pouvoir ni des rituels sataniques, ils sont les héritiers d’une organisation qui, depuis le XVIIIe siècle, œuvre pour promouvoir la pensée critique, la raison et la solidarité fondées sur le respect mutuel et le dialogue sur les questions sociales les plus transcendantales. Pour ce faire, ils utilisent les symboles de la maçonnerie – liés à l’origine de la franc-maçonnerie, aux corporations médiévales de maçons -, leur propre cadre rituel et l’échange d’idées comme principaux outils pour atteindre ces objectifs. À certains moments de l’histoire, ils ont servi à apporter l’éducation à des personnes qui ne pouvaient y accéder autrement.

Les frères Mason ont des métiers et des origines très différents , ainsi que des préoccupations intellectuelles, morales et sociales, mais ils ont l’intérêt commun de s’épanouir personnellement dans un environnement de respect et d’égalité.  « Nous essayons », a souligné Anadón, « de faire avancer la société ».

La journée a commencé par un acte en mémoire des francs-maçons ripostés à Huesca, d’abord par une offrande de fleurs sur la tombe du capitaine Fermín Galán au cimetière, puis par un hommage à l’artiste Ramón Acín au monument Pajaritas du parc Miguel Servet. 

Août-septembre 1944 en Béarn : de la Libération à la République, l’immense chantier de la transition des pouvoirs

De notre confrère larepubliquedespyrenees.fr – Par Didier Raillard

Comment un pouvoir de transition vers la République et la démocratie s’est mis en place en quelques semaines seulement dans les Basses-Pyrénées sous l’égide du Comité départemental de la Libération (CDL).

Le Comité départemental de la Libération, à l’été 1944, ne sort pas de nulle part. Sa création a été impulsée dès la fin de 1943 par les instances de la France Libre (Conseil national de la Résistance). Étant donné les conditions de l’occupation, le CDL va agir de façon clandestine jusqu’au 22 août 1944. Dans un premier temps, le CDL est composé de 9 membres sous la présidence d’Ambroise Bordelongue. Celui-ci est assisté de René Chassagne, Pierre Couret, Paul Ducros. Cinq représentants des parlementaires (dont Auguste Champetier de Ribes, Maurice Delom-Sorbet) et des partis politiques complètent cette instance. Le CDL clandestin fonctionne sous cette forme jusqu’au 17 juillet 1944 et travaille surtout par commissions spécialisé… (Suite sur le site officiel)

Six bourses pour célébrer le trentième anniversaire de la loge « La Fenice »

De notre confrère cronachetarantine.it

Les récipiendaires des bourses seront six étudiants inscrits en dernière année des lycées de la province de Tarente (Italie), pour l’année scolaire 2024-2025, identifiés par des jurys spéciaux d’experts qui évalueront les œuvres écrites et les objets artistiques qui seront produits sur le thème « Vertu et Connaissance. D’Ulysse à l’intelligence artificielle ».

Le concours se déroulera tout au long de l’année scolaire, la date limite étant fixée à mars 2025. Tous les instituts de la région de Tarente seront impliqués et s’associeront à l’initiative promue par la loge « La Fenice », qui a également obtenu le patronage de la Province et la Commune de Tarente, ainsi que le Grand Orient d’Italie et le collège régional des Vénérables Maîtres des Pouilles.

«C’est la contribution que la franc-maçonnerie de Tarente veut offrir au territoire auquel elle appartient – ​​a expliqué le vénérable maître de « La Fenice », Arturo Rossano – dans la perspective d’une nécessaire valorisation de nos jeunes générations et de la consolidation de l’université de la ville. , ainsi qu’une réflexion urgente sur les implications philosophiques et culturelles qu’engendre l’enracinement des systèmes d’intelligence artificielle, en cohérence avec le thème choisi pour la première édition. Nous sommes sûrs que nous activerons un large partage sur cette voie, conscients que le rôle de la Franc-maçonnerie est de plus en plus celui d’être une partie active et qualifiante de la société ».

Le concours, comme mentionné, sera divisé en deux sections. Le premier concernera la production d’œuvres écrites qui seront évaluées par une commission indépendante de trois membres, appartenant au milieu culturel ionien, présidée par le professeur Paolo De Stefano. Le second offrira cependant exclusivement aux étudiants des lycées artistiques, des sections artistiques des lycées et des écoles d’art, la possibilité de produire des objets artistiques qui seront exposés dans une exposition et votés par les visiteurs : parmi les trois premiers les plus soutenu par le jury technique, présidé par le professeur Romeo Leone, professeur émérite de sculpture à l’Académie de Brera, établira le classement au mérite.

«En avril 2025, nous organiserons l’exposition d’objets artistiques – a conclu Rossano – pour procéder à la remise des prix en mai, à l’occasion des célébrations de notre trentième anniversaire. Nous voulons que cette initiative démarre aujourd’hui pour se consolider dans le temps et représenter un événement fixe et important pour le débat culturel dans la province de Tarente ».

Le principe de nirvana, c’est le pied !

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« Il n’y a pas de feu plus dévorant que celui
De la concupiscence. Pas de plus grand malheur
Que la haine. Il n’y a pas de misère
Comparable à celle de l’existence ; pas de
Béatitude plus haute que le pain
Du Nirvana.

La faim est la pire des maladies
L’existence est la pire des détresses
Celui qui a compris cela se rend
Compte que le Nirvana est la
Béatitude suprême »

Le dhammapada.

Le Bouddhisme et ses concepts, nous le constatons, intervient désormais assez souvent dans les « planches » maçonniques. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette ouverture hors de la sphère philosophique occidentale vers l’immense richesse que nous offre la pensée asiatique. Sous réserve de ne pas tomber dans un imaginaire de paillettes et de resituer le concept dans le réel qu’il cherche à restituer à la place, précisément, d’un imaginaire foisonnant.

Antoine de Saint-Exupéry, dans ses « Lettres de jeunesse à l’amie inventée », écrivait : « J’aime les gens que le besoin de manger, de nourrir leurs enfants et d’atteindre le mois suivant ont lié de plus près avec la vie. Ils en savent plus long ». C’est de ce savoir vers lesquelles les philosophies orientales tendent : le moi existe-t-il au-delà de la vacuité ? C’est une question à laquelle la psychanalyse va s’atteler très tôt, bien qu’issue d’un milieu philosophique et culturel radicalement différent, en soulignant les accords évidents mais aussi les différences. Pour déboucher sur le « Nirvana » qui serait le summum de la quiétude ?

Sigmund Freud

C’est en 1920, que Sigmund Freud (1856-1939) rédige son article : « Au-delà du principe de plaisir » (« Jenseits des Lustprinzip »), qui va soulever (et soulève encore de nos jours !), soit un étonnement mitigé, soit une franche hostilité dans la communauté analytique. Dans cet article, Freud élabore ce qui était déjà à l’ébauche dans certains travaux précédents : la pulsion de mort. C’est avec beaucoup de précaution, après une démonstration qui veut ménager le lecteur, qu’il introduit, presque en fin d’article, le constat qui va déchaîner les passions. Il écrit (1) : « Mais voici qui cadre bien avec l’hypothèse selon laquelle le processus vital de l’individu conduit pour des raisons internes à l’égalisation de tensions chimiques, c’est-à-dire à la mort, tandis que l’union avec la substance vivante d’un individu hétérogène augmente ces tensions, introduisant pour ainsi dire de nouvelles différences vitales qui doivent alors être réduites par la vie. Cette hétérogénéité doit naturellement comporter un ou plusieurs optima. On sait que nous avons reconnu dans la tendance à la réduction, à la constance, à la suppression de la tension d’excitation interne, la tendance dominante de la vie psychique et peut-être de la vie nerveuse en général (principe de Nirvana, selon une expression de Barbara Low) comme l’exprime le principe de plaisir ; nous trouvons là l’un des plus puissants motifs de croire en l’existence de pulsions de mort ».

 Convaincu du bien-fondé de sa théorie, et ce malgré des pressions diverses, il la défendra avec acharnement jusqu’à la fin de sa vie. Dans sa dernière œuvre, inachevée, qui se voulait être son testament, l’ « Abrégé de psychanalyse » (« Abriss der Psychoanalyse »), il écrit en 1938 (2) : Le çà obéit à l’inexorable principe de plaisir, mais n’est pas seul à agir de la sorte. L’activité des autres instances psychiques réussit, semble-t-il, à modifier mais non à supprimer le principe de plaisir et une question d’une importance capitale n’a pas encore été résolue : quand et comment ce principe peut-il être surmonté ? En considérant qu’il exige la diminution et peut-être finalement la disparition des tensions provoquées par les besoins instinctuels (c’est à dire le Nirvana), nous abordons la question, non encore élucidée, des relations entre le principe de plaisir et les deux instincts primitifs, l’Eros et l’instinct de mort »…

Dans notre approche du concept de Nirvana, ces deux textes de Freud peuvent nous inspirer trois réflexions sur la progression et l’acceptation, chez lui, du concept :

– Ier temps : l’utilisation du mot « Nirvana » restera entre guillemets, comme si Freud hésitait encore à l’intégrer dans le corps du texte comme une donnée théorique, au même niveau que les autres.

– 2ème temps : Le mot « Nirvana » semble pour Freud, malgré les réticences que lui inspirent ce mot exotique, présenter le concept qui se rapproche le plus de son élaboration.

– 3ème temps : Le concept restera enfin un acquit chez Freud de 1920 à 1938, mais au bout de ces 18 ans de travail il le fera sien, puisqu’il ne fait plus référence à Barbara Low (3) dans le texte de 1938.

Après Freud, de nombreux analystes utiliseront à leur tour le mot Nirvana, soit pour approfondir le concept, soit dans une visée qui ne reflète pas, à notre sens, l’approche complexe de ce concept. Par exemple, dans un numéro de la revue « Topique »(4), Joëlle Delcros cite Didier Anzieu (1923-1999) et son livre « Le moi-peau » : « Il apparaît que la peur actuelle de Pandora, dans les moments où elle est fascinée par une forte envie de se détruire reproduit sa terreur que sa mère ne l’entraîne pas avec elle dans le vide… Terreur sans nom comme l’énonce Bion (1967), identification à la mère morte comme le précise André Green (1964) et recherche avec elle, dans un accomplissement mutuel, non des pulsions mais du principe de Nirvana ». Peut-on assimiler le principe de Nirvana à une pulsion suicidaire ? Nous ne le pensons pas car cela serait une grande restriction ou une mauvaise compréhension du concept ! Mais nous pouvons admettre que la définition n’en est pas simple : Jacques Lacan (1901-1981), au cours de l’un de ses Séminaires, nous le rappelle, avec le ton qui est le sien (4) : « Ce que Freud a dès lors défini comme le principe de plaisir est un principe de constance. Il y a un autre principe, dont nos théoriciens analystes sont aussi embarrassés qu’un poisson d’une pomme, le principe de Nirvana. Il est remarquable de voir, sous la plume de Hartmann, les trois termes -principe de constance, principe de plaisir, principe de Nirvana- absolument identifiés, comme si Freud n’avait jamais bougé de la catégorie mentale dans laquelle il essayait d’ordonner la construction des faits, et comme si c’était toujours la même chose dont il parlait. On se demande pourquoi tout d’un coup il aurai appelé principe de Nirvana l’au-delà du principe de plaisir »…

Il est utile, dans un premier temps, d’étudier le mot Nirvana et de déterminer s’il était, à l’époque où Freud va l’employer (1920), un mot exotique ou s’il s’inscrivait déjà dans le « Zeitgeist », l’ « esprit du temps » et utilisé dans certains milieux intellectuels.

I- être ou ne pas être – voilà bien la question !

Un bol tibétain, pour faire du son méditatif
Un bol tibétain, pour faire du son méditatif

Il y a le concept, le mot, et ce qu’il recouvre. Si le mot Nirvana ne s’introduit en Europe qu’au 17em siècle, le contenu qu’il englobe était déjà familier à certains penseurs sans que ceux-ci puissent faire la relation avec la source sanskrite du mot. Les relations commerciales entre l’Europe et l’Extrême-Orient sous influence hindoue ou bouddhique existèrent très tôt. La « route de la soie » ne véhiculait pas seulement des marchandises mais aussi des concepts. L’occupation de certains états de ce qui est aujourd’hui le Pakistan par des roitelets grecs facilitera l’assimilation de philosophies orientales vers l’occident. Un exemple littéraire classique peut illustrer cela : le moine bouddhiste Nagasena se rend à une controverse avec le roi grec Milinda (Ménandre), réputé pour son acuité philosophique afin de tenter de le convertir en l’amenant à la vérité des questions (5) et, dans ces questions, le Nirvana (« Nibbâna » en Pali) est évoqué :

« – Nâgasena, le Nibbâna est-il la cessation ?
– Oui Mahârâja
– Comment cela ?
– Tous les sots non-convertis prennent plaisir, se complaisent, s’attachent aux sens et aux objets des sens. Ils se laissent emporter par le courant. Ils ne s’affranchissent point de la naissance, de la mort, de la douleur. Mais le sage disciple ne prend pas plaisir, ne se complaît pas, ne s’attache pas aux objets des sens. Par-là cessent successivement la soif, l’attachement à l’existence, la naissance, la vieillesse et la mort, la douleur. C’est ainsi que le Nibbâna est la cessation 
»…

Fragment d’un manuscrit d’Eckhart, le maître de la mystique spéculative

Qui a l’occasion de visiter les sites de Taxila au Pakistan actuel, ne peut manquer de se faire la réflexion sur les influences réciproques dans le creuset créé par les conquêtes d’Alexandre le Grand. Dans cette continuité, au moyen-âge, naîtra le courant des « théologiens rhénans » qui demeure encore un sujet d’étonnement pour les religions comparées : comment des théologiens catholiques (Bien que souvent dissidents !) parvinrent à élaborer des théories proches de l’hindouisme et du bouddhisme ? Le plus connu est, naturellement, maître Eckhart (1260-1328), dominicain et philosophe mystique allemand. Essayant de décrire l’union de l’âme à Dieu, il y voit l’image d’une étincelle d’origine divine qui est en l’homme et qui aspire à rejoindre le brasier central qui est de même nature que cette étincelle. Il y a alors peu de distance à en conclure que l’homme et Dieu étant de la même nature, l’homme est Dieu. Idée qui amènera la condamnation à mort du soufi persan, Allaj, quand il osera écrire : « Ana al hahkk » (« Je suis la Vérité »). Cette orientation panthéiste était monnaie courante dans l’hindouisme et le bouddhisme. Chez maître Eckhart, plus rien n’est vivable en-dehors de ce « Nirvana » non encore nommé. Il écrit : « A ton avis, qu’est ce qui t’a permis d’atteindre la vérité éternelle ? C’est de m’être quitté, là où je me suis trouvé » (6). Ce qui rejoint la pensée de l’apôtre Luc (14,26) : « Le royaume de Dieu n’est pour personne si ce n’est pour celui qui est entièrement mort ».

Ce sont principalement les jésuites qui, à partir du XVIem siècle, vont présenter à l’Europe la pensée orientale et ses concepts. Nous pouvons citer François Xavier (1506-1552), surnommé « l’apôtre des Indes », mais qui voyagea aussi au Japon, à Ceylan et mourut aux Indes à Goa ; Robrto de Nobilis (1577-1656), qui vécut comme un brahmane, avec toutes les contraintes que cela supposait, afin de convertir au christianisme les hautes castes ; le père Huc (1813-1860) qui fit, plus tard (1844) une intéressante relation de voyage en Tartarie et au Tibet, où il décrit avec force détails, les pratiques religieuses (7). C’est là qu’il entend les légendes des grand mystiques tibétains comme Milarepa (8). Mais ce fut surtout Schopenhauer (1788-1860) qui fit connaître le bouddhisme comme une pratique et une spiritualité pour l’Europe : sans avoir eu notion des écritures bouddhiques, guidé par la philosophie d’Emanuel Kant (1724-1804), par une traduction latine des Upanishads, et aussi par sa propre désillusion de la vie, il a développé en 1819 un système qui par sa négation de la volonté de vivre et la sublimation dans la compassion, était très proche du bouddhisme mais aussi de l’instinct de mort de Freud. Par sa pensée, il influencera Richard Wagner, Friedrich Nietzsche, Albert Schweitzer, (qui préconisait de vivre comme Schopenhauer !), mais aussi Sigmund Freud. A plusieurs reprises dans son œuvre, Schopenhauer cite le mot Nirvana. Nous prendrons ici un exemple en parlant de la terreur de vivre, il écrit, en critiquant d’ailleurs le concept : « Cela vaut mieux que de tromper notre terreur, comme les hindous, avec des mythes et des mots vides de sens, tels la résorption en Brahma, ou bien le Nirvana des bouddhistes ». Mais plus tard, il reviendra sur ce jugement et adoptera avec enthousiasme le concept de Nirvana, notamment dans son célèbre ouvrage : « Le monde comme volonté et comme représentation » (1819).

Le 19e siècle sera celui de l’invasion de l’Asie par les marchands, les soldats ou les missionnaires européens qui mirent en place une lutte contre les conceptions philosophiques des orientaux. Cependant, des courants scientifiques ou ésotériques existent qui mettent en valeur ces cultures. C’est le cas, par exemple, de la Société Théosophique qui voit le jour en 1875, à l’initiative de Mme Eléna Blavatski (1831-1891) et du colonel Henrry Steel Olcott (1832-1907), qui écrivit d’ailleurs un « Catéchisme bouddhique ». Les théosophes admettaient certaines croyances des religions asiatiques comme la réincarnation, le Karma et surtout le concept de Nirvana. Certains, comme Sinett, en feront même l’un de leurs thèmes favoris (9) Chez les auteurs allemands, dans le domaine romanesque, Hermann Hesse (1877-1962), contemporain de Freud, publiait son roman « Siddharta » (10) où étaient exposées les idées principales de la philosophie orientale, notamment le concept de Nirvana. Ce dernier n’était pas inconnu d’un public cultivé européen à l’époque où Freud mettait en œuvre la théorie psychanalytique. Comme le rappelle Patrick Miller, dans un article intitulé : « Soudain la fenêtre s’ouvre d’elle-même » (11) : « Freud a lu Schopenhauer, il s’est nourri de cette lecture qui fut un des supports manifestes de sa pensée ».

Ii- je pense donc je ne suis pas !

Bouddha méditant
Bouddha en méditation

Le mot Nirvana est commun à l’hindouisme et surtout au bouddhisme qui en fera l’un des éléments de base de sa philosophie. Déjà dans le Rig-Veda, est traité de la nature du samnyasin qui atteint l’état d’Avadhûta, en renonçant à toutes choses. Le terme sanskrit signifie « extinction » : le Nirvana est l’état suprême de non-existence, de non-réincarnation, d’absorption de l’être dans le Brahman chez les hindous. Ce qui est la finalité de la contradiction entre Brahman (Le Principe, l’Âme universelle) et Atman (L’âme humaine individuelle), de même nature et aspirant à se réunir l’un à l’autre. Dans l’hindouisme, cette fusion peut être atteinte ici-bas ou dans un quelconque au-delà. Celui qui est « délivré » de cette vie, le « Jivan Mukta », ne meurt plus (« Na punar mriyati »). C’est ce qui est dit dans l’Atharva Veda Samhita (63) : « Celui qui a compris le Soi contemplatif, sans âge et sans mort, qui n’a plus en lui aucun manque et qui ne manque de rien, celui-là ne redoute pas la mort ». C’est alors un homme qui n’est « plus sous la loi », comme le disait St. Paul, ou « un mort qui marche » selon la définition des soufis. Cette gnose de la déité immanente va très loin dans l’hindouisme, puisque à la question : « Qui suis-je ? », les Upanishad répondent : « Tu es CELA ».

Tant qu’à lui, le bouddhisme ne peut être considéré comme une « nouvelle religion », mais une accentuation de certains traits de l’hindouisme. Notamment, il va se servir du concept de Nirvana de manière très approfondie, jusqu’à en faire un concept fondamental qui illustre l’état dernier du sage, puisque la fusion en Brahman n’existe plus. La forme d’athéisme radical du bouddhisme supprime la rencontre avec un Soi qui est aussi soi. Le Nirvana n’est plus qu’un acte posé dans le cadre d’une loi, le Karma. Acte qui évite la renaissance et qui confond, dans la béatitude, cette loi et celui qui aspirait à s’y soumettre. Philosophie beaucoup plus désincarnée que l’hindouisme, le bouddhisme ne sera le fait que d’une élite aristocratique, avant de sacrifier au plus grand nombre en instaurant des rites (En fait, en tombant dans la tentation de créer une « religion » au lieu de rester une philosophie !), pour faire face à la concurrence d’un hindouisme plus chaleureux, plus populaire et qui laissait plus de place à l’imaginaire.

Le verbe « nirva », en sanskrit, signifie littéralement « s’éteindre », comme le feu cesse de tirer (« To draw »), c’est-à-dire de respirer (« To draw breath »). Les textes anciens emploient le verbe synonyme « udwâ », qui signifie s’éteindre ou s’en aller. Quand le feu s’éteint (« udwayati »), c’est dans le vent qu’il expire. Métaphoriquement, dépourvu d’aliments, le feu de la vie est « pacifié », c’est-à-dire éteint     . Le mot grec « Erémia » répond assez bien à cette idée : être calmé, apaisé, et qui s’entend à la fois pour le vent, le feu et la passion. D’ailleurs, en grec les mots « être parfait » et « mourir » sont pratiquement les mêmes : « Téléo » et « Télentao »

bouddhas dorés : zen
bouddhas dorés alignés

Dans la philosophie bouddhique, le mot Nirvana correspond à l’extinction des « trois passions » : le désir (« Raga »), la haine (« Dvescha ») et l’illusion (« Maya ») ; en même temps que celle du désir de vivre (« Trishna »), d’atteindre un état supraterrestre (« Viraga ») et de mourir (« Nirodha »). C’est un état de non-retour absolu, de non-renaissance, d’atteinte à la « Bodhi » ou béatitude absolue Quand les bouddhistes parlent du Nirvana atteint par le Bouddha lui-même, ils parlent de « Mahâparanirvana » ou de « Paranirvana ». C’est d’ailleurs la date de cette accession au Nirvana qui marque le début de l’ère bouddhique. (Généralement admise en -543). Le mot Nirvana est largement utilisé dans tous les pays où le bouddhisme s’est installé et de nombreux textes traitent de ce concept. Les plus célèbres sont le « Nirvana-Shâstra », qui fait partie du canon bouddhique en sanskrit et le « Nirvana-Sûtra ».

Chez Bouddha, le Nirvana apparaît comme une « sortie » bienfaisante de la douleur et de la prise de conscience de l’inexistence de ce que nous appelons le « moi », simple agrégat de désirs changeants. Philosophie d’un pessimisme radical, issue de la méditation d’un petit aristocrate népalais attiré par la spéculation, c’est à partir du fameux « Sermon de Bénarès » qu’elle va se répandre par le constat de l’absolue misère de l’être humain, tiraillé par ses passions et sa soif d’existence. Bouddha, à Bénarès, en dresse un constat terrible (12) : « Voici ô moines, la vérité sainte sur la douleur : la naissance est douleur, la vieillesse est douleur, la maladie est douleur, l’union avec ce qu’on n’aime pas est douleur, la séparation d’avec ce qu’on aime est douleur, ne pas obtenir son désir est douleur ; en résumé les cinq sortes d’objets de l’attachement sont douleurs.

Voici ô moines, la vérité sainte sur l’origine de la douleur : c’est la soif qui conduit de renaissance en renaissance, accompagnée du plaisir et de la convoitise qui trouve, çà et là son plaisir : la soif du plaisir, la soif d’existence, la soif d’impermanence »…Après cette constatation, Bouddha propose sa solution (13) : « Voici ô moines, la vérité sur la suppression de la douleur : l’extinction de cette soif par l’anéantissement complet du désir, en bannissant le désir, en y renonçant, en s’en délivrant, en ne lui laissant pas de place »… Et cette extinction du désir est le Nirvana que l’on atteint par étape dans le bouddhisme classique (« Mahayana » ou « Hinayana » – Petit ou grand véhicule), ou de façon instantanée, au détour qui se révèle, dans le bouddhisme zen, qui appartient lui-même au grand véhicule. L’entrée du Bouddha dans le Nirvana rappelle la mort de Socrate, telle qu’elle est décrite dans le Phédon : comme Socrate, Bouddha interdit à ses « Bhikshus » (moines-mendiants) de pleurer et leur demande de trouver la consolation dans la philosophie même qu’il leur a enseigné qui est que tout ce qui est né doit tendre à atteindre le Nirvana. Ses dernières paroles furent (14) : « Et maintenant, ô bhikshus, je prends congé de vous. Tous les éléments de l’être sont transitoires. Travaillez à votre salut avec soin ».

Jeune moine bouddhiste
Jeune moine bouddhiste devant des bougies allumées, feu, méditation, ombrelle.

De cette notion de Nirvana, naît une métaphysique de la morale dont le fondement est le même que celui de l’esthétique : la suppression d’un organe équivalent à la réduction au stade 0 de l’intervalle entre deux stades inhibitoires de cet organe, l’anéantissement de l’existence, considéré comme un organe de souffrance, ne peut s’espérer que par la prolongation à l’infini du mode négatif, anesthésique de ce dualisme, c’est-à-dire ce que l’on pourrait appeler le « bien ».Tout le travail de l’homme pour atteindre le Nirvana va consister à dénouer, un à un, les réseaux passionnels qui l’asservissent, et envisageant alors d’un regard calme et sain la relation de l’effet à la cause, il prend conscience de l’effet à la cause, il prend conscience et opte pour la « loi »

Pour le bouddhisme, santé et morbidité sont de même nature, mais envisagées différemment, et il convient de distinguer laquelle des deux notions est catégorie de l’autre. La morbidité est-elle vraiment un aspect occasionnel de la santé, ou est-ce de celle-ci qui n’est qu’un cas particulier de celle-là ?… Et que dire du plaisir et de la douleur dont les hommes font si grand cas ? Une impression n’est agréable que relativement à celle qui la précède et à celle qui suit autant qu’elle est prolongée et à l’intensité avec laquelle elle est ressentie. Le plaisir n’est alors qu’une anesthésie brève d’une douleur momentanément assoupie. Ce qu’évoque Augustin Chaboseau (1868-1946)) : « Ainsi de même que la lumière et l’ombre ne peuvent être distinguées que par comparaison, et que l’ombre est simplement une absence de lumière, là où celle-ci a lui, pourrait luire, luira, et que par conséquent la lumière seule vibre, de même la souffrance et la jouissance ne sont connues que par relation, et la jouissance est simplement un répit de souffrance là où celle-ci a sévi, pourrait sévir, sévira, et par conséquent la souffrance seule agit. Et puisqu’une telle polarisation est l’existence même, exister est donc souffrir, et souffrir, c’est exister » (15)… Pour le bouddhisme, l’ « individu » n’est qu’une combinaison de forces ou d’énergies physiques et mentales en perpétuel changement qui sont divisés en cinq agrégats et sont considérés comme « Dukkha » (néfastes), car engendrant des désirs permanents qui ressemblent à un torrent. C’est ce que dit Bouddha à un interlocuteur (16) : « Ô Brâhmana, c’est tout à fait comme une rivière de montagne qui va loin et qui coule vite, entraînant tout avec elle ; il n’y a pas de moment, d’instant, de seconde, mais elle va sans cesse coulant et continuant. Ainsi Brâhmana, est la vie humaine, semblable à cette rivière de montagne ».

En proie à des désirs sans cesse répétés, venant d’un « moi » dont l’homme sent qu’il n’est qu’illusion et vacuité, l’aspiration tend vers le Nirvana pacificateur et unificateur. Cette aspiration (aux deux sens que l’on peut lui donner) est traduite par une pensée que l’on attribue à Bouddha (17) : « Bienheureuse la félicité de celui qui ne cherche plus aucun plaisir terrestre et qui, au-dessus de tous les désirs, s’est dépouillé de cet orgueil secret qui vous fait dire : « c’est moi »… En vérité, c’est la suprême Béatitude » Le Nirvana est l’aspiration à la vacuité, synonyme de Non-soi. En sanskrit, vacuité est traduite par « Sunyâta » qui dérive de la racine « Svi »(gonfler) ; « Sunya » est ce qui est gonflé ; « Sunyâta » est le contraire : ce qui est vide ou ce qui retourne au vide. L’homme qui vit dans la vacuité n’a d’attitude ni positive ni négative vis-à-vis de rien car il est déjà dans le Nirvana. Le bouddhisme devance le philosophe David Hume (1711-1776) en niant la conscience et la matière, l’objet et le sujet, l’âme et la divinité. Dans l’hindouisme, la religion tend au rêve d’un dieu ; dans le bouddhisme, il y a aussi un rêve, mais le rêveur n’existe pas : au-delà du rêve, il n’y a rien, que la lucidité terrible d’un état de tension perpétuelle qui ne peut se résoudre que dans l’anéantissement, dans un état qui est la fin de toutes les tensions. La mort, dans ce processus, n’est que le véhicule, le passage obligatoire, vers le Nirvana. La finalité de cette philosophie étant ce « paradis » où tout est stable, sans pulsions.

Iii- le nirvana côté divan

Sigmund Freud
Sigmund Freud entouré de ses plus proches partisans (Sandor Ferenczi, Hanns Sachs (debout), Otto Rank, Karl Abraham, Max Eitingon, et Ernest Jones).

Nous pouvons comprendre pourquoi Freud s’est intéressé à ce concept : il vérifiait son hypothèse que l’homme en proie à ses désirs constants aspirait à ce repos dans ce passage par la mort, mais cette dernière n’étant pas finalité. Comme si l’homme troquait l’horreur de sa disparition contre un « au-delà » d’un lieu pacifié sans désirs. C’est pourquoi Bouddha et Freud font une nette distinction entre mort et Nirvana et l’on peut se demander si l’emploi du mot Nirvana chez Freud justifie ainsi son « instinct de mort », dans le sens ou cet instinct ne serait qu’une envie d’atteindre cet état décrit par le bouddhisme ?… La psychanalyse, sur le fait biologique de retour à l’inorganique, n’a que peu parlé. En revanche, Freud, lui, s’y est intéressé très tôt, dans le sens d’une réalité psychique qui s’impose inéluctablement à l’homme. Il le fit en mettant la réalité de la mort en parallèle avec la perte de l’objet qui a la même valeur universelle que la mort elle-même. La « Todestrieb », l’instinct de mort, fut introduit en 192O, dans « Au-delà du principe de plaisir », en particulier au chapitre V, et sera repris ensuite, sans grandes modification dans « Malaise dans la civilisation », « Les nouvelles conférences », « Analyse terminée, analyse interminable ». Mais cette idée était déjà présente en 1895, quand Freud écrit l’ « Esquisse d’une psychologie scientifique » (« Entwurf »). Dans ce remarquable écrit, mal connu, étaient en germe le développement futur de l’instinct de mort, mais aussi le désir à un retour à l’inorganique, au Nirvana. Ce qui lui fera dire plus tard : « Das Ziel alles Leben ist der Tot » (« Le but de toute vie est la mort »).

De cette hypothèse, tôt exposée, les proches de Freud, très vite, tireront un certain nombre de réflexions. Nous citerons, par exemple, Sandor Ferenczi (1873-1933), qui écrit dans « Thalassa » (18) : « Si nous considérons le processus génital sous cet angle « bio analytique » pour ainsi dire, nous pouvons comprendre pourquoi le désir œdipien, le désir de coït avec la mère, revient avec cette régularité presque fastidieuse dans son uniformité, comme tendance nucléaire dans l’analyse des malades névrosés hommes. Un désir œdipien est l’expression psychique d’une tendance biologique beaucoup plus générale qui pousse les êtres vivants au retour à l’état de calme dont ils jouissaient avant la naissance » (Page 45).

« Selon notre hypothèse, le coït, dans son essence, n’est pas autre chose que la délivrance de l’individu d’une tension pénible et, simultanément, la satisfaction de l’instinct de retour à la mère et à l’océan, ancêtre de toutes les mères » (Page 100).

« Ce qui s’exprime dans l’orgasme, ce n’est pas seulement le calme intra-utérin et une existence paisible assurée par un milieu plus accueillant, mais aussi le calme de la vie, c’est-à-dire la paix morte de l’existence inorganique » (Page 104).

Gustav Fechner

Avec son texte sur la négation, Freud donnera, en 1925, des perspectives entièrement nouvelles sur la nature et les fonctions de la pulsion de mort. Le dualisme est alors clairement démontré, dualisme dans lequel la pulsion de mort, en tant que pulsion de désunion, se voit attribuer une action fondamentalement positive et créatrice dans le processus d’une structuration psychique. Ce texte est de la même inspiration qu’ « au-delà du principe de plaisir » et répond aux questions laissées en suspens dans le travail de 1920. A cette époque, Freud se situe dans une perspective économique : le cours des processus psychiques est réglé par le principe de plaisir qui domine le fonctionnement de l’appareil psychique et tend à maintenir aussi bas que possible la quantité d’excitation présente en lui, ou à en assurer un « principe de constance », ce qui rejoint les expériences de Gustav Fechner (1801-1887).

Freud constate cependant qu’une partie de la vie psychique échappe à l’emprise du principe de plaisir et à ses dérivés. Cette partie est pulsionnelle et met à l’écart le principe de plaisir. Elle est une « poussée inhérente à l’organisme vivant vers le rétablissement d’un état antérieur ». On y voit là quelque chose de l’ordre d’un conservatisme fondamental. L’Eros a pour tendance de conserver les unités vitales existantes. Elle est une « pulsion d’unification »(« Vereinigung »). En revanche, la pulsion de mort tend à la réduction complète des tensions, à la destruction des unités rivales, à un retour à l’inorganique. Elle a tendance à ramener à zéro toute quantité d’excitation d’origine interne ou externe. Nous sommes bien là à proximité du principe de Nirvana, sans totalement confondre les deux approches, cependant le dernier étant l’aboutissement, l’ « idéal » de l’autre. Ce que Freud discerne est que le désir est tension, lié à la vie voulant se perpétuer face à la tentation du retour à l’informulé qui supprimerait ces tensions permanentes orientées vers un but qui n’est que rarement atteint, « déchargé », d’où le refoulement ou la transformation en substitut de l’objet non-atteint (« sublimation »). Face à ce terrible renouvellement qui assure le maintien de la vie, l’homme souhaiterait non sa disparition physique, mais un état où le désir n’existerait plus, où l’homme deviendrait spectateur, dans le moyeu de la roue en mouvement, au lieu d’en être un acteur pris dans la rotation permanente de cette roue.

Nous retrouvons là le fondement de la pensée bouddhique…

Si j’ai bien compris : le Nirvana, çà vient quand on arrête d’y penser, non ?!

 Notes

– (1) Freud Sigmund : Au-delà du principe de plaisir. Paris. Ed. Payot. 1987 (Page 104).
– (2) Freud Sigmund : Abrégé de psychanalyse. Paris. PUF. 1955. (Pages 73 et 74).
– (3) Barbara Low (1874-1955). Psychanalyste. Elle participera à la création de la Société de Psychanalyse britannique. C’est elle qui persuadera Freud que l’instinct de mort tel qu’il le conçoit se rapproche plus de la notion d’extinction du désir chez les orientaux que de la mort biologique, donc du Nirvana. Ce qui s’avère vrai dans son œuvre et lui fera de plus en plus assimiler ce concept.
 – (4) Lacan Jacques : Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse- Séminaire 1954- 1955. Paris. Ed. Du Seuil. 1978. (Page 83)
 – (5) Milindapanhos : Les questions de Milinda. Paris. Ed. Dharma. 1983.
 – (6) Meister Eckhart. Ed. Pfeiffer (Page 467) : « Was dunket dich, daz dich aller meist gefûeget have zuo der ervigen Wârheit ? Daz ist, daz ich mich geâzen hân wâ mich vant ».
 – (7) Huc R.E. : Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie. Paris. Ed. Du livre de poche1962.
 – Souvenirs d’un voyage dans le Tibet. Paris. Ed. Du livre de poche. 1962.
 – (8) Milarepa : Jetsun Kahbum. Paris. Ed. Adrien Maisonneuve. 1980.
 – (9) Sinett A.P. : Le Bouddhisme ésotérique ou positivisme hindou. Paris.
 Publications théosophiques. 1901.
 – (10) Hesse Hermann : Siddharta. Paris. Ed. Grasset. 1950.
 – (11) Miller Patrick : Revue Topique-N° 40. Paris. Ed. Epi. Octobre 1987. (Page 47).
 – (12) Rahula Walpola : l’enseignement du Bouddha. Paris. Ed. Du Seuil. 1961. (Pages 127 à 129)
 – (13) Herstens Marcel : Trésors mystiques de l’Inde. Paris. Ed. Du Centurion. 1968. (Page 245).
 – (14) Arvon Henri : Le Bouddha. Paris. PUF. 1951. (Page 33).
– (15) Chaboseau Augustin : La philosophie bouddhique. Paris. Ed. Astra. 1946. (Page 163).
– (16) Rahula Walpola : idem. (Page 48).
– (17) Herstens Marcel : idem. (Page 275).
– (18) Ferenczi Sandor : Thalassa- Psychanalyse des origines de la vie sexuelle. Paris. Ed. Payot. 1962.

 Bibliographie

– Anzieu Didier : Le Moi-Peau. Paris. Ed. Dunod. 1985.
– Arnold Edwin : Lumière d’Asie. Paris. Ed. Adyar. 1981.
-Conze Edward : Le bouddhisme. Paris. Ed.Payot. 1971.
– Coomaraswamy Ananda K. : Hidouisme et bouddhisme. Paris. Ed. Gallimard. 1949.
– Frederic Louis : Dictionnaire de la civilisation indienne. Paris. Ed. Robert Laffont. 1987.
– Grimm Georges : La religion du Bouddha- La religion de la connaissance. Paris. Ed. Maisonneuve. 1959.
– Herrigel Eugen : La voie du Zen. Paris. Ed. Maisonneuve. 1967.
– Humphreys Christmas : Vivre en bouddhiste. Paris. Ed. Fayard. 1974.
– Nacht Sacha : Guérir avec Freud. Paris. Ed. Payot.1971.
– Ouvrage collectif : Des psychanalystes vous parlent de la mort. Paris. Ed. Tchou. 1979.
– Rank Otto : Le traumatisme de la naissance. Paris. Ed. Payot. 1976.
– Watts Alan : Être Dieu. Paris. Ed. Denoël / Gonthier. 1977.

19 & 20/10/2024 : 4e Salon du Livre de Nantes

Pourquoi le Salon du Livre Maçonnique à Nantes ?

  • Permettre à tous les publics de mieux connaître, par son patrimoine littéraire, les valeurs de la Franc-Maçonnerie,
  • Faire découvrir la diversité des Obédiences françaises représentées par leurs membres,
  • Accueillir, informer, conseiller les publics intéressés par la Franc-Maçonnerie,

     Car en effet :

  • À quoi s’intéressent les Francs-Maçons ?
  • Quels sont leurs sujets de réflexion initiatique ?
  • Quelles sont les questions sociétales qu’ils travaillent ?
  • Qui écrit des livres maçonniques et pourquoi ?
  • Quels sont les éditeurs ?
  • À côté du livre, les autres supports ?

Le CERAL 44 :

Le Cercle d’Études et de Recherches Autour du Livre
Une Association Inter obédientielle Maçonnique Nantaise

Créé en 2017 pour organiser le premier Salon du Livre Maçonnique de Nantes, le CERAL 44 (Cercle d’Études et de Recherches Autour du Livre) concerne, au sein de son Conseil d’Administration, dix Obédiences.

Avant de tracer le programme du Salon du Livre Maçonnique de Nantes, le CERAL a organisé, durant cette année, des visites et des conférences ouvertes à tous les publics.

Art, histoire et symbolesTrois grands axes de Rencontres

Ce 4ème Salon du Livre Maçonnique de Nantes s’organise autour de thématiques qui sollicitent l’Art, l’Histoire et les Symboles : dimensions explorées par la Franc-Maçonnerie, qui donneront lieu à des échanges, à des conférences, à des découvertes.

Renseignements Pratiques

Visiteurs : Ceral.nantes@gmail.com – Tel : 06 88 83 19 56
Contact Presse : Contact.Ceral44@orange.fr
Site Web : www.salondulivrenantes.fr

Le Programme des Conférences et des Interventions

LES INTERVENTIONS

Elles auront lieu sous forme de « dialogues et débats » et seront animées par des modérateurs particulièrement choisis : ainsi les intervenants centreront leurs propos sur les thèmes ci-après, se réservant la possibilité d’aborder d’autres domaines au gré des questions posées, tant par les modérateurs que par le public.

SAMEDI 19 OCTOBRE :

  • 10 h : Rémi BOYER (GLTSO) :

« Perceval, prototype de l’initiation chevaleresque ».

  • 11 h : Inauguration du 4ème Salon du Livre Maçonnique.
  • 11 h 30 : Frédéric VINCENT (GLCS) :

« L’explosion du sacré dans la pop culture: les cas des super héros ».

  • 14 h 30 : Débat entre Gérard CONTREMOULIN (GODF) et Didier DESOR (GODF) :

« Y a-t-il un sacré Laïque ? ».

  • 16 h 15 : Pasteur Jacques-Noël PERES (GLNF) :

« Foi et recherche maçonnique : une autre quête de transcendance ».

  • 18 h 30 : Concert de la Chorale Mosaïque : Chants maçonniques.

DIMANCHE 20 OCTOBRE :

  • 10 h : Débat entre Marie-Françoise BLANCHET (Ancienne Grande Maîtresse de la GLFF) et Sylvain ZEGHNI (Grand Maître du DH).
  • 11 h 15 : Anne-Claire SCEBALT (GODF) :

« La musique maçonnique : du profane au sacré ».

  • 13 h 30 : Dominique-Alain FREYMOND (GLSA) et Joël GREGOGNA (GLDF) :

« Le profane et le sacré dans la BD ésotérique ».

  • 16 h : Frédéric LESEUR (Druide AROUEZ) :
  • « Du Druidisme à la Franc-maçonnerie ».

Les Rencontres 

  • les dédicaces avec les Auteurs,
  • les éditeurs, les libraires,
  • les obédiences maçonniques…

Accueil et Restauration

Restauration possible le midi, sur place : bar, sandwicherie, plateaux, espaces de convivialité.

ET SURTOUT…

Entrée libre et gratuite pour TOUS LES PUBLICS

  • Des rencontres à vivre en toute liberté, en parfaite et saine curiosité.
  • Des occasions privilégiées de dialoguer, d’échanger avec de nouveaux auteurs, de découvrir de nouvelles bandes dessinées, d’écouter de la musique …

Les Obédiences Maçonniques :

G.O.D.F. : Grand Orient de France
G.L.N.F. : Grande Loge Nationale Française
G.L.D.F. : Grande Loge de France
G.L.F.F. : Grande Loge Féminine de France
G.L.T.S.O. : Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra –
D.H. : Le Droit Humain
G.L.C.S. : Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité
G.L.S.A. : Grande Loge Suisse Alpina
G.L-A.M.F. : Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française 

Samedi 19 octobre – Les Auteurs Invités

10 h – Rémi BOYER

Né en 1958, Rémi Boyer a commencé très tôt l’exploration du monde des avant-gardes, de l’initiation et des philosophies de l’éveil. Il travaille depuis à une nouvelle alliance entre philosophies de l’éveil et avant-gardes artistiques. Il anime, depuis 1992, la revue L’Esprit des Choses, spécialisée dans la philosophie de Louis-Claude de Saint-Martin, le Martinisme, la Franc-maçonnerie et, depuis 1996, la chronique littéraire La Lettre du Crocodile.

Auteur Lusophile d’une vingtaine d’essais traduits en plusieurs langues, plus particulièrement en portugais.

Il est aussi auteur de nouvelles, poèmes, contes philosophiques et de textes destinés à l’animation de discussion philosophique avec les enfants.

ESSAIS :

Chevalerie, Franc-Maçonnerie et Spiritualité, co-cécrit avec Michel Bédaton, édition bilingue franco-portugaise. Editions CIREM 2014

Hymnaire au Roi Caché, 17 Hymnes Sébastianistes, Édition bilingue Franco-portugaise. Editions Zéfiro & Arcano Zero, et Rafael de Surtis, 2013.

Les propos du Moine Durian secret. Éditions Arma Artis, 2012.

 La Franc-maçonnerie, une spiritualité vivante. Éditions Le Mercure Dauphinois, 2012.

Kamala Sutra. Sutra du Fou de Shakti et de l’Amante de Shambu. Éditions Rafael de Surtis, 2012.

Haïkus de la Main Gauche, Illustrations Emmanuel Lacouture, Éditions arma Artis, 2011.

Le Pacte Bicéphale, Initiation et avant-garde. Rémi Boyer & Paul Sanda. Éditions Rafael de Surtis, 2010.

Fado. Mystérique de la Saudade. Co-édition bilingue franco-portugaise, Éditions Rafael de Surtis, 2010.

Hymnaire à la Déesse. Célébration aux Éditions Rafael de Surtis, 2010.

Soulever le voile d’Elias Artista, la rose-croix comme voie d’éveil, une tradition orale aux Éditions Rafael de Surtis. 2010.

Éveil & Absolu, Éditions Arma Artis, 2009.

Masque, Manteau et Silence, le martinisme comme voie d’éveil aux Éditions Rafael de Surtis,2008.

Mystérique du Tango, écrit avec Sylvie Boyer. Éditions Rafael de Surtis, 2008.

La Franc-maçonnerie comme voie d’éveil. Edition Rafael de Surtis, 2006.

Érotique et érotisme. Préface d’Alina Reyes, postface de Sarane Alexandrian. Rafael de Surtis, 2004.

11 h 30 – Frédéric Vincent

Frédéric Vincent est psychanalyste et docteur en Sociologie.

Il est chercheur au CeaQ (Centre d’Études sur l’Actuel et le Quotidien) à l’Université Paris V René Descartes et président de l’Association des Psychanalystes Européens (APE).

Dans la continuité des penseurs du cercle Eranos (Jung, Eliade, Durand), ses recherches tentent de décrire un panorama des rêveries initiatiques qui inondent nos sociétés contemporaines.

Publications :

14 h 30 – débat – Gérard CONTREMOULIN

Activités professionnelles

1968 – 1975            Comédien dans diverses troupes.

1977 – 1981            Direction de la Maison des Jeunes et de la Culture de Chilly-Mazarin (Essonne).

Décembre 1982 : Chargé d’Éducation Populaire et de Jeunesse au Ministère de la Jeunesse et des Sports (département Hauts de Seine).

Activités Maçonniques

Membre du Jury du Prix de la Laïcité du Grand Chapitre Général du Rite Français.

Gérard Contremoulin est franc- maçon depuis 1982. Il a présidé le Convent du GODF de 2006. Il a été membre du Conseil de l’Ordre de 2008 à 2011, en charge de la communication et des dossiers de l’École Républicaine du Futur et de la Lutte contre les dérives sectaires. Il est membre du Grand Chapitre Général-Rite Français depuis 1998.

Publications

  • « Dictionnaire de la Laïcité », Article Frédéric Desmons, Armand Colin, mai 2011.
  • « L’Homme debout, la République pour un nouvel humanisme », Detrad, mai 2018.
  • « Le 1er Ordre du Rite Français », Detrad, décembre 2021.
  • « Le 2ème Ordre du Rite Français », Detrad, décembre 2021.
  • « Le 3ème Ordre du Rite Français », Detrad, décembre 2021.
  • « Le 4ème Ordre du Rite Français », Detrad, décembre 2021.
  • « L’Esprit du Rite Français », Dervy, juin 2022.

14 h 30 – débat – Didier DESOR

Professeur des Universités. Enseigne les Neurosciences du Comportement. à la Faculté des Sciences, Université Henri Poincaré, dans les parcours de Biologie.

Enseigne également à l’Université Nancy2, dans les parcours de Psychologie et de Sciences Cognitives. Ses recherches portent, principalement, sur le comportement animal, plus particulièrement le développement du comportement chez le rat, ainsi que le comportement social.

Dans cette optique, il a développé le modèle social dit des « rats plongeurs », dans lequel il montre que, face à une contrainte exercée par le groupe, les individus se spécialisent : certains se mettent à voler la nourriture que les autres sont allés chercher.

Ce modèle, popularisé dans les romans de Bernard Werber (« Les Fourmis ») a été transposé à l’homme dans le cadre d’une collaboration avec les psychologues de Nancy 2.

Il pose le problème de l’exploitation du travail de certains individus par leurs congénères, et soulève un grand nombre de question, dont certaines touchent à la morale.

Activités Maçonniques

Didier Desor est membre du GODF ; 33ème grade du REAA, membre actif du Suprême Conseil du Grand Collège des Rites Écossais, Grand Orateur de l’Aréopage de Recherches « Sources ».

Conférences

  • 2015 – « Les Rats : Nos Frères »
  • 2015 – « Les Utopies à l’épreuve des Sciences »
  • 2016 – « Gestuelle et Gestuelle maçonnique »
  • 2019 – « Spécisme et Post-Humanisme »

Didier Desor est l’auteur d’un certain nombre de publications internationales. Il a publié Comprendre la violence des enfants (Avec François Math, Dunod, 2015) et Le comportement social des animaux, aux Presses Universitaires de Grenoble (2013).

16 h15 – conférence – Jacques-Noël Pérès

Jacques-Noël Pérès, né en 1949 à Paris, est un théologien luthérien français, professeur émérite de théologie patristique et d’histoire de l’Église ancienne à la faculté de théologie protestante de Paris. D’abord étudiant à Paris, à la Faculté de théologie protestante de Paris et à l’École pratique des hautes études (EPHE), puis à l’université de Münster (Westphalie) , ainsi qu’à l’École des langues orientales anciennes, il est docteur habilité en théologie, diplômé de syriaque et d’éthiopien et élève titulaire de l’EPHE. Pasteur de la paroisse luthérienne de la Rédemption à Paris 9ème (1973-1993), il est ensuite professeur d’histoire du christianisme ancien et patristique à la Faculté de théologie protestante de Paris, dont il est doyen de 1996 à 2000. Il a enseigné l’éthiopien classique guèze à l’ELCOA à partir de 1999. Il a fait un mandat de directeur de l’institut supérieur d’études œcuméniques (ISEO), où il enseignait l’histoire et la théologie des Églises orthodoxes orientales (2008). Il est professeur émérite de l’Institut protestant de théologie.

Il est Vénérable Maître de la Loge de recherche Villard de Honnecourt appartenant à la Grande Loge Nationale Française de 1997 à 1999.

Bibliographie sélective

  • « La Franc-maçonnerie, voie initiatique, voie mystique », Les Cahiers Villard de Honnecourt , no 10
  • « Un architecte de la Lumière au XIIIe siècle : Robert Grosseteste », Les Cahiers Villard de Honnecourt , no 10
  • L’Épître des apôtres et le Testament de N.S. Jésus-Christ, traduction de l’éthiopien, introduction et notes, (Apocryphes 5), Turnhout : Brepols, 1994.
  • « Jérusalem et Axoum ou la reine de Saba et l’arche d’alliance. Mythe fondateur et traditions religieuses et politiques en Éthiopie », Graphè 11, 2002, p. 45-59.
  • « À la recherche des héritiers de Salomon et de la Reine de Saba, ou vaut-il la peine aujourd’hui d’apprendre l’éthiopien ? », Transversalités 85, 2003, p. 1-12.
  •  « Les Pères de l’Église sont-ils aussi les Pères des protestants ? », dans De commencement en commencement. Le renouveau patristique dans la théologie contemporaine, Yves-Marie Blanchard et Guillaume Bady éd., Paris, Bayard, 2007, p. 297-303.
  • Jésus a-t-il une face cachée ? En collaboration avec Jean-Pierre Brach, Alain Houziaux et Jérôme Rousse-Lacordaire, Paris, L’Atelier, 2008.
  •  « ils n’étaient que des hommes » : un jugement de Martin Luther sur les Pères de l’Église », Positions luthériennes 56/1, 2008, p. 87-94.
  • « Pratiques autour de la mort, enjeux œcuméniques », (Théologie à l’Université 24), Paris, Desclée de Brouwer, 2012.
  • « Des forêts du Liban aux monts du Lasta : une géographie initiatique », Kilwinning. La Revue maçonnique internationale pour érudits, no 10.

Dimanche 20 octobre – Les Auteurs Invités

10 h – débat – Marie Françoise BLANCHET

Ancienne Grande Maitresse de la Grande Loge Féminine de France.

Entrée dans une loge de la GLFF en 1984, MFB a été 3 fois Conseillère Fédérale de la GLFF, et Grande Maitresse de 2003 à 2006. En 1995 elle a fondé la Loge « George Sand », dont elle fut la Vénérable Maitresse. Elle est toute nouvelle Vénérable Maîtresse d’une toute nouvelle Loge, travaillant au Rite Ancien et Primitif Memphis Misraïm. Elle se passionne pour tout ce qui concerne l’histoire des femmes, l’histoire de la Franc-maçonnerie, et des différents rituels. Elle appartient à la Commission d’Histoire et de Recherches Maçonniques de la Grande Loge Féminine de France. Elle a été vice-présidente du Comité Laïcité République. Elle a participé à la création de loges féminines à l’étranger et installé en 2005 la Grande Loge Féminine Symbolique du Venezuela et la Grande Loge Féminine d’Espagne, à partir des loges que la GLFF avait créées dans ces pays. Sa retraite est très active puisqu’ elle continue à se consacrer à la GLFF en participant à des conférences publiques et des colloques tout en continuant un travail de recherche sur les sources anciennes de la Franc-maçonnerie et les débuts de la Franc-maçonnerie féminine. Elle fait aussi partie d’une sympathique équipe de frères et sœurs qui animent chaque mois une émission de radio maçonnique diffusée sur le web. Elle est maman de 3 enfants et grand-mère de 7 petits enfants qui ont de 15 à 27 ans. Sa carrière professionnelle s’est effectuée dans l’Armée de l’Air, qu’elle a quittée avec le grade de Colonel. Elle est officier de l’Ordre du Mérite et médaillée de la Jeunesse et des Sports.

10 h – débat – Sylvain ZEGHNI

Sylvain ZEGHNI est Docteur en sciences économiques (Université Paris X Nanterre) et actuellement maître de conférences à l’Université Gustave Eiffel (Val d’Europe).

Thématiques de Recherche : Disciplines : Attractivité des territoires, Gouvernance des clusters, Environnement et Tourisme. Membre du conseil de rédaction de la revue « Mondes en développement ». De nombreux articles publiés.

Initié en Franc-maçonnerie en l’an 2000, il se passionne particulièrement pour l’histoire et les rites de la franc-maçonnerie.

Il a été élu Grand Maitre national de la Fédération française du Droit humain le 26 août 2023.

Intervention au dernier Salon de Nantes : « Survivre sans se renier : la Franc-maçonnerie face aux défis de demain. »

 11 h 15 – conférence – Anne Claire SCÉBALT

Agrégée de musique et 1er prix de piano, enseigne en lycée et a enseigné l’analyse musicale à l’université de Lorraine et à la Sorbonne.

Ses activités professionnelles se partagent entre l’enseignement, les concerts et spectacles notamment avec sa chorale et son engagement associatif au sein de l’association nationale des professeurs d’éducation musicale dont elle a été présidente pendant 7 ans.

Après une maîtrise à Vienne sur la réception des œuvres de Berlioz dans la capitale autrichienne, elle poursuit son travail de recherches en tant que doctorante et se spécialise en sémiologie et rhétorique musicales.

Intervenante aux Imaginales Maçonniques d’Épinal -26 mai-2023.

Intervention à titre d’exemple :

La chorale du lycée Claude-Gellée, riche de 51 élèves et de trois professeurs, reprendra en mai ces tubes intemporels lors d’un spectacle intitulé « 2358 Queen » adapté de « We Will Rock You » une comédie musicale produite par Robert De Niro écrite par Ben Elton.

« L’histoire se déroule en 2358 dans un monde globalisé, sans musique » raconte la professeure d’éducation musicale Anne-Claire Scébalt qui supervise les répétitions.

Dans ce monde aseptisé, le héros, un Bohémien qui répond au nom de Galiléo rêve que la vraie musique puisse à nouveau s’exprimer et se libérer ainsi du diktat de Killer Queen qui règne sur ce monde uniformisé.

La pièce musicale met en avant les dérives des réseaux sociaux, l’utilisation intempestive de portables et l’aseptisation des sentiments, en passant par l’anéantissement des arts, a trouvé tout son sens en ce début d’année 2024…

13 h30 – Conférence – Dominique Alain FREYMOND

Né en 1954, Dominique Alain Freymond est un entrepreneur et une personnalité politique du Canton de Vaud.

Chancelier d’Etat du 1erfévrier 1995 au 30 avril 1997, il est consultant spécialisé dans la stratégie et la gouvernance d’entreprise depuis 2003 et administrateur indépendant de sociétés depuis 1997. Il est cofondateur de l’Académie des administrateurs (ACAD).

Il est initié à la Grande Loge de France à Paris en 1988 avant de rejoindre la Grande Loge Suisse Alpina . De 2015 à 2022, il préside le Groupe de recherche Alpina (GRA). Il est directeur des publications du GRA, dont la revue Masonica qui paraît deux fois l’an avec des articles en français et en allemand. En 2022, il rejoint le Conseil du Musée maçonnique Suisse à Berne et organise de nombreuses conférences et expositions.

Il est l’un des auteurs du « Guide suisse du franc-maçon ». Il a publié de nombreux articles et donne des conférences en Suisse, France et Allemagne sur l’humour maçonnique, la perception de la Franc-maçonnerie au travers du cinéma, des séries télévisées et des bandes dessinées.

Publications

  • Revue historique vaudoise – No. 130 – décembre 2022 – La franc-maçonnerie, de l’ombre à la lumière – Société vaudoise d’histoire et d’archéologie, pp. 148-164
  • Franc-Maçonnerie Magazine – No. 67 – mars-avril 2019 – Les francs-maçons et les étoiles du cinéma.
  • Franc-Maçonnerie Magazine – No. 57 – juillet-août 2017 – Un 9ème Art royal : La Franc-maçonnerie dans la bande dessinée francophone.
  • Franc-Maçonnerie Magazine – No. 34 – janvier-février 2016 – La Franc-Maçonnerie soumise à un vote populaire en Suisse.
  • Guide Suisse du Franc-Maçon – Tome I – Histoire et rites – Éd. GRA, Lausanne 2017 (postface de D. Freymond) – Tome II – Diversité des obédiences dans le monde – Éd. GRA, Lausanne 2018.

13 h30 – Conférence – Joël GREGOGNA

Né en 1947, Joël Gregogna est avocat honoraire et ancien premier Grand Maître Adjoint de la Grande Loge de France.

Joël Gregogna est spécialiste de la franc-maçonnerie italienne et contribue régulièrement à différentes revues maçonniques et profanes

Joël Gregogna est aussi un explorateur de l’imaginaire, passionné de bande dessinée et de l’histoire de l’ésotérisme.

Auteur de plusieurs ouvrages de « décodage » montrant l’aspect ésotérique de certaines bandes dessinées comme Les Arcanes du Triangle secret (Véga), il approfondit le commentaire entamé avec Corto l’initié, de l’œuvre d’Hugo Pratt.

À propos de Corto l’initié, Joël Gregogna dit :« l’essentiel est d’essayer de se réaliser en son être, et non en son avoir. Le savoir est du domaine de l’avoir, mais il permet de donner des éléments utiles pour réaliser son être. Seule sa propre expérience permet en effet d’avancer sur la voie menant à la réalisation de son être. La distinction entre savoir et connaissance date de l’Humanisme de la Renaissance. La connaissance est du rapport de l’être, de l’expérience propre, que l’on développe à partir de certains outils, dont le savoir, qui n’est autre que l’expérience des autres. Corto nous donne-t-il la méthode de cette démarche ? Qui sait ? « 

Publications :

  • Réflexions sur les Causeries Initiatiques d’Edouard Plantagenet, Apprenti, Compagnon, Maître Dervy, 2018

• La Venise d’Hugo Pratt avec Jacques Viallebesset, Dervy, 2012

  • Les Arcanes du triangle secret avec Denis Falque, Vega, 2011
  • Corto l’initié, Dervy, 2008

16 h – conférence – Frédéric LESEUR/ Druide AROUEZ

Le Druide Arouez (Frédéric Leseur). Réellement animé par la Foi et désireux d’aller s’abreuver à la source des choses, il a découvert le Druidisme dans sa jeunesse, a commencé seul ses premières recherches et expériences, puis a intégré une Clairière druidique en 2000.

Installé en Pays Nantais en 2003, le « hasard » lui a permis de rencontrer Michel Raoult, Druide an Habask, qui a mené sa formation jusqu’à sa consécration au Druidicat en 2010.

En 2013, an Habask lui a demandé de lui succéder à la tête de la Kredenn Geltiek, ce qu’il a fait jusqu’en 2018.

Il fut en 2011 un des initiateurs du rassemblement d’Aubazine, puis de l’Alliance Druidique à laquelle il collabore toujours.

Depuis il poursuit son travail en simple membre au sein de son Collège, en axant principalement son travail sur l’étude et la recherche, afin d’aller plus loin que l’enseignement qu’il a reçu, et afin d’enrichir encore la Tradition des Druides et sa pratique.

Après Le druidisme, une spiritualité sans dogme, Frédéric Leseur propose d’expérimenter plus concrètement la Tradition des Druides. En suivant la Roue de l’Année et ses huit fêtes principales, il sème sur notre chemin les éléments indispensables à la quête intérieure. Histoire et traditions se mêlent aux influences modernes mais toujours en harmonie avec la nature cyclique pour que ces célébrations soient autant d’occasions de grandir.

Publications :

La Roue de l’année druidique, paru aux éditions Danaé en 2022.

Le Druidisme, une spiritualité sans dogme, paru aux éditions Danaé en 2021.

Le CERAL est une association qui regroupe toutes les grandes familles maçonniques de France, GODF, GLDF, DH, GLNF, GLFF, GLTSO, GL-AMF toutes ces Obédiences engagées sur la voie du progrès.

Nos activités ne se limitent pas à l’organisation de salons du livre mais tout au long de l’année nous proposons à nos adhérents ainsi qu’à un large public, des visites de musées, d’expositions, des conférences, des voyages culturels…

Déjà de nombreuses activités : Visites du Tombeau d’Anne de Bretagne, Visites de musées (Nantes, Amsterdam, Londres), Voyages à Angers (Tapisserie de l’Apocalypse), au Mans, Conférences…

En 2024 :

  • Visite du Musée de l’Imprimerie
  • Le Salon du Livre Maçonnique
  • Les Mystères des FALLUNS

Accueil et Restauration

Restauration possible le midi, sur place :

Bar, espaces de convivialité.
Dîner du Samedi soir sur réservation.
Entrée libre et gratuite pour tous les Publics

INFOS PRATIQUES :

Horaires : Samedi – 9 h 30 / 19 h 00 sans interruption
Dimanche – 9 h 30 /18 h sans interruption

Point information du salon et réservation des repas à l’Accueil

En raison du plan Vigipirate qu’il y aura des contrôles à l’entrée
Parking gratuit – Entrée : 2 impasse du Tertre – Carquefou

Coordonnées :

Le CERAL REMERCIE Les Obédiences Maçonniques :

  • G.O.D.F. : Grand Orient de France
  • G.L.N.F. : Grande Loge Nationale Française
  • G.L.D.F. : Grande Loge de France
  • G.L.F.F. : Grande Loge Féminine de France
  • G.L.T.S.O. : Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra
  • D.H. : Droit Humain
  • G.L.C.S. : Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité
  • G.L.S.A. : Grande Loge Suisse Alpina
  • G.L-A.M.F. : Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française 

La franc-maçonnerie célèbre la semaine de l’indépendance du Brésil

De notre confrère brésilien tribunadosertao.com.br – Par José Firmino

Au cours de la semaine précédant le 7 septembre, la franc-maçonnerie brésilienne a organisé des événements à travers le pays pour célébrer l’indépendance du Brésil. Le Grand Maître Général du Grand Orient du Brésil a recommandé aux Loges maçonniques, ses affiliées, de tenir de grandes sessions pour célébrer cette date importante, ce qui a été fait dans tout le Brésil.

Concernant la réalisation de la proclamation de la république, il convient de souligner les noms des francs-maçons Joaquim Gonçalves Ledo et José Bonifácio de Andrada e Silva, qui ont été très importants dans le processus de proclamation, car ils ont exercé une forte influence sur les francs-maçons du temps, l’indépendance contraire, et aussi sur l’empereur Dom Pedro.

La Franc-maçonnerie au Brésil, en général, et le Grand Orient du Brésil, en particulier.

La Franc-maçonnerie au Brésil

La franc-maçonnerie au Brésil a joué un rôle significatif dans l’histoire du pays, notamment au cours de grands événements politiques et sociaux. Les valeurs maçonniques, basées sur la liberté, l’égalité et la fraternité, ont influencé de nombreux acteurs politiques, intellectuels et militaires brésiliens. Au fil des siècles, les loges maçonniques ont contribué activement à des causes telles que l’abolition de l’esclavage, la proclamation de la République et l’indépendance du Brésil.

Introduite au Brésil pendant l’époque coloniale, la franc-maçonnerie s’est rapidement développée, devenant une force sociale et politique de premier plan. Elle a rassemblé diverses figures influentes, qui ont façonné l’avenir de la nation. Leurs efforts se sont concentrés sur des réformes politiques, sociales et éducatives, avec pour objectif de faire évoluer le pays vers une société plus juste et égalitaire.

Le Grand Orient du Brésil (GOB)

Le Grand Orient du Brésil (GOB), fondé le 17 juin 1822, est la plus ancienne obédience maçonnique du pays. Le GOB est devenu un acteur clé non seulement dans la franc-maçonnerie brésilienne mais aussi en Amérique latine. L’organisation a été profondément impliquée dans les événements marquants de l’histoire brésilienne, tels que :

– L’indépendance du Brésil (1822) : plusieurs figures maçonniques, dont José Bonifácio de Andrada e Silva et l’empereur Pierre Ier du Brésil, ont joué un rôle crucial dans la transition du pays de colonie portugaise à nation souveraine.

– L’abolition de l’esclavage (1888) : les francs-maçons brésiliens ont milité activement pour l’émancipation des esclaves, participant à l’une des causes les plus importantes de l’histoire du pays.

– La proclamation de la République (1889) : des membres influents de la franc-maçonnerie ont également contribué à la transition du Brésil d’un empire à une république.

Le GOB, avec son influence étendue sur le territoire brésilien, continue d’incarner l’esprit de réforme et de progrès social qui a marqué son histoire.

Dirigeants du Grand Orient du Brésil

Depuis sa fondation, le Grand Orient du Brésil a été dirigé par des personnalités influentes, dont certaines ont également joué des rôles de premier plan dans la politique nationale. Parmi les premiers Grands Maîtres, on compte José Bonifácio de Andrada e Silva, connu comme le « Patriarche de l’indépendance », et l’empereur Pierre Ier, qui a lui-même proclamé l’indépendance du Brésil. Plus récemment, les Grands Maîtres comme Múcio Bonifácio Guimarães, en poste depuis 2018, perpétuent cette tradition de leadership et de service.

Organisation et influence

Le Grand Orient du Brésil est l’une des principales obédiences maçonniques du pays, avec des loges présentes dans tout le Brésil. Il a également des connexions avec d’autres loges et organisations maçonniques en Amérique latine, ce qui en fait une institution respectée sur le plan international. En tant qu’obédience maçonnique, le GOB se consacre à la formation morale et intellectuelle de ses membres, avec l’objectif de contribuer au bien-être de la société brésilienne dans son ensemble.

Le Grand Orient du Brésil demeure une institution clé, qui continue d’exercer une influence considérable sur la société et la politique brésilienne, tout en perpétuant les idéaux de fraternité, de justice et de liberté.

Équilibre entre travail profane et recherche maçonnique dans la franc-maçonnerie d’aujourd’hui

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De notre confrère italien expartibus.it – Par Rosmunda Cristiano

La franc-maçonnerie cherche à faire de ses membres des hommes plus éclairés, plus forts, plus disposés à travailler individuellement et en commun pour le bien-être de la société humaine, de manière à susciter parmi des personnes qui autrement seraient séparées par le rang, la fortune, la profession, les opinions politiques et religieux, les sentiments de solidarité qui naissent de la participation aux mêmes traditions et aux mêmes rites.i

De plus, des conséquences pratiques découlent de cette Fraternité, tant du point de vue de la tolérance mutuelle que de la solidarité. Chez les Néophytes cela renforce le sentiment du Devoir. Il rappelle aux initiés les graves problèmes liés à l’ordre universel et à la destinée de l’Homme.

Nobody is Perfect
Nobody is Perfect – Perfection

L’atteinte de la perfection maçonnique n’est permise qu’après une transformation spirituelle intégrale, qui implique l’abandon de la personnalité individuelle, particulièrement ressenti surtout chez les peuples latins, pour s’orienter vers la conception d’un élément d’une communauté à laquelle tout est dû, sans le droit de demander quoi que ce soit. Pour être cohérent avec la finalité primitive et donc naturelle de « obtenir, réaliser », il faut remplacer celle de « donner, offrir, aider ».

Si l’orientation spirituelle nécessaire pour devenir un vrai maçon n’était pas facile dans le passé, lorsque la vie se déroulait plus calmement et était circonscrite de manière relativement plus restreinte, elle est aujourd’hui beaucoup plus difficile, en raison de l’existence absorbante et écrasante qu’elle a suscitée. être obligés de diriger, ce qui demande une grande quantité d’énergie qui, parfois, monopolise.

Il existe certainement d’autres institutions qui poursuivent des objectifs similaires. Même en dehors des religions positives, qui poursuivent ces mêmes buts, il existe de nombreuses associations qui, sous les dénominations les plus diverses, proposent l’éducation individuelle de leurs membres et l’amélioration générale de la communauté, sur des bases scientifiques, artistiques et philosophiques. .et la moralité ; d’autres qui s’efforcent de réaliser différentes formes de mutualité, d’autres encore, comme les cercles amicaux, qui correspondent toujours à l’instinct de la société humaine.

La franc-maçonnerie rapproche tout cela, en l’éloignant de la pratique d’un symbolisme qui, à son tour, forme son caractère distinctif et constitue sa démarche éducative.

Quiconque désire devenir maçon doit être assidu dans sa profession et fidèle au Maître qu’il sert. Il doit travailler animé par le sens de la justice et ne doit pas manger traîtreusement le pain des autres, mais payer honnêtement ce qu’il mange.

Le citoyen pacifique franc-maçon ne doit pas prendre part à des complots ou à des conspirations contre la paix et le bien-être de la Patrie.

La franc-maçonnerie a toujours prospéré en temps de paix et a toujours subi les dégâts des guerres et des révolutions.

La franc-maçonnerie comme centre d’union, conséquence d’une amitié sincère entre des hommes, qui, en dehors d’elle, auraient été constamment séparés les uns des autres.

L’œuvre morale et sociale de la Franc-Maçonnerie a son plus grand fondement sur l’Amour, c’est-à-dire par Amour l’acceptation du prochain tel qu’il est, avec ses maux physiques et moraux, avec son bien et son mal, un Amour qui devient don de soi à d’autres, pour alléger leurs souffrances, pour tenter de résoudre leurs problèmes.

Il est évident que tout cela ne sera pas réalisé si vous n’êtes pas en paix avec vous-même et si vous ne vous aimez pas d’abord, non pas dans un sens égoïste, mais toujours dans le sens de vous accepter et de vous tempérer face à une adversité continue. . Avant d’aimer les autres, il faut faire un travail d’autocritique pour tenter de s’améliorer, bannir les préjugés, pour enfin se voir reflété chez les autres !

L’amour est une vérité qui constitue la base spirituelle de toutes les autres vérités et sans laquelle le bonheur et la justice sont très difficiles. La Bonté y est connectée.

Plus que le génie, la bonté donne la mesure de la grandeur de l’âme, plus que la beauté elle donne au visage même de l’homme un attrait invincible. Les francs-maçons apportent un soulagement efficace aux malheureux. Sans cela, nous sommes à la merci de sentiments d’envie et de haine, genèse de l’intolérance politique et de l’hostilité à l’égard des réformes sociales de nombreux hommes. La tendance de la Franc-Maçonnerie pourrait facilement s’exprimer par cette expression : Bonté de la Maçonnerie.

Avec bienveillance envers les autres cela crée une joie intime.

Les vrais francs-maçons ont la Bonté dans le cœur et en échange ils reçoivent le plaisir peu fiable de « mains tenues » avec effusion et regards dans lesquels se lisent la sympathie et l’amour. Les francs-maçons n’admettent ni l’emphase des académies ni les irritations des clubs. La sérénité et la bonne humeur sont traditionnelles, au point que, depuis des siècles, le nom de franc-maçonnerie a donné l’idée du visage d’un diable, mais d’un diable joyeux et bon moment.

En soi, elle n’est pas une religion, mais précisément parce qu’elle est ouverte à tous les hommes sans distinction confessionnelle, elle a le droit de mettre en valeur le meilleur que chaque croyance a produit. Ce ne sont d’ailleurs pas les seules institutions auxquelles elle s’adresse. Il suffit de rappeler que la Franc-Maçonnerie rassemble tous les Rites, les traditions des entreprises et des associations professionnelles, qui constituent la première et la plus vigoureuse expression de solidarité sociale dans l’anarchie du Moyen Âge.

On y retrouve aussi le symbolisme de l’ancienne religion de Noé et des Patriarches, ainsi que les solennités de Cécére et d’Éleusis, d’Isis en Égypte, de Minerve à Athènes et l’esprit de chevalerie, qui personnifie les meilleurs côtés de la féodalité.

Telle est l’universalité incontestée de la Franc-Maçonnerie, qui utilise toutes ces créations du passé, ou du moins une partie de leurs légendes, de leurs symboles, de leurs cérémonies, pour en tirer les éléments d’une synthèse destinée à mettre en valeur les qualités et Vertus les plus nécessaires à L’homme : la pratique de la solidarité, la justification de la tolérance, l’apologie du devoir et du travail, les appels incessants aux lumières de la raison et de la conscience, la foi dans la liberté et le progrès.

Chaos dans la FM italienne : L’étrange cas du temple de Cosenza qui a coûté plus de 3 millions

De notre confrère iacchite.blog – par Saverio Di Giorno

Le moment est venu de revenir face au chaos de la franc-maçonnerie italienne. Cette affaire est loin d’être apaisée. L’élection de Tonino Seminario, protégé de l’ancien Grand Maître Bisi et proche de Bellantoni, homme fort de la franc-maçonnerie calabraise a soulevé un nid de frelons.

Depuis quelque temps, la franc-maçonnerie espère un changement de direction et un souffle de transparence qui la libérera des pièges et des caillots du pouvoir. Non seulement il existe désormais une division totale au sein du gouvernement indien, mais cette division se poursuit à travers les dossiers, les papiers tamponnés et les tribunaux internes. Les différentes sources et chaînes (notamment la chaîne télégraphique maçonnique italienne News après la suppression de la précédente) produisent des infos différentes.

Quiconque critique est jugé dans… Vibo.

En réponse, les dirigeants procèdent dans deux directions : en élevant et en promouvant les fidèles (170 francs-maçons ont été élevés rien qu’en Calabre) et vice versa en expulsant (quand ils ne partent pas d’eux-mêmes) ceux qui critiquent ou parlent de questions inabordables. La Calabre devient le centre de gestion de la franc-maçonnerie italienne. Le dernier cas, et peut-être le plus intéressant, concerne le notaire franc-maçon de Messine Magno qui a déclaré le 7 juin : 

La mentalité mafieuse est ici, entre des colonnes. Cela fait partie des appels téléphoniques menaçants, avec lesquels les gens tentent de savoir qui participe à une conversation. C’est dans le cadre de ces inspections qui n’ont ni sens ni raison. C’est de la mafia, mes frères, c’est de la mafia et des abus de certaines positions pour semer la peur. En Sicile et en Calabre et nulle part ailleurs (…). Je vous assure que c’est la réalité. Est-il nécessaire de réitérer que le fait de ne pas avoir mené une condamnation ferme du phénomène mafieux avec des initiatives importantes a alimenté l’utilisation d’un terme qui offense nous tous et ceux qui nous ont précédés entre les colonnes ?

Il va sans dire que ces paroles ont été considérées comme d’une gravité sans précédent. Et puis le frère a été inculpé. En plus de bien décrire le climat au sein du GOI. Parmi les différents passages accusés, il y en a aussi un qui concerne  Cosenza et le coût exorbitant de la maison maçonnique : trois millions trois cent mille euros. Considéré par beaucoup comme absolument hors marché.

Quoi qu’il en soit, le notaire accusé devait initialement être jugé dans sa Sicile natale. Le processus interne est ensuite déplacé vers Vibo. Ironie du sort. Lieu extrêmement médiatisé en raison des nombreuses enquêtes (une avant tout : La Renaissance de Scott et le rôle de Pittelli). Iacchite’ vous avait parlé en exclusivité d’un dossier très délicat qui concernait un déficit de dépenses pour la maison maçonnique de Vibo. Il manque de l’argent dont personne ne sait ce qui lui est arrivé.

Dossiers, plaintes et rencontres

On apprend que ce dossier, constitué au sein même de la franc-maçonnerie, n’est pas le seul. En réalité, la guerre fratricide a conduit beaucoup à vouloir dire ce qu’ils savent, à rendre compte des réunions et de l’utilisation des fonds. Et surtout d’esquisser des techniques assez grasses. Le système est très simple : à chaque événement ou œuvre les chiffres augmentent (qu’il s’agisse d’une collecte de fonds, d’une simple modernisation d’une structure, de la présentation d’un livre) et proviennent de dons. Ensuite, cet argent est géré par des entités satellites (fondations, organismes, associations) qui peuvent être rattachées d’une manière ou d’une autre aux frères qui obtiendraient donc un supplément soit directement, soit par des emplois, des commissions, etc. Il semble que cela se produise également, par exemple, à Milan, autour de la loge 681. Mais nous parlerons plus tard de rencontres (à Palmi par exemple), de lieux et de points d’échange entre des intérêts qui se chevauchent…

La question de l’identité traitée par le principe du « Bateau de Thésée »

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Le bateau de Thésée est une expérience de pensée philosophique concernant la notion d’identité. Elle imagine un bateau dont toutes les parties sont remplacées progressivement. Au bout d’un certain temps, le bateau ne contient plus aucune de ses parties d’origine. La question est alors de savoir s’il s’agit du même bateau ou d’un bateau différent.

Le bateau de Thésée est une illustration d’un problème philosophique plus général : un objet dont tous les composants sont remplacés par d’autres reste-t-il le même objet ? D’autres illustrations en existent, comme celle du « couteau de saint Hubert » appelé aussi « couteau de Janot ».

L’expérience du bateau de Thésée est utilisée depuis l’Antiquité et a été reprise par de nombreux philosophes à l’époque moderne. Elle tire son nom du héros grec Thésée :

Selon la légende, son bateau aurait été réparé un grand nombre de fois, au point de ne plus avoir une seule pièce d’origine.

La légende

La légende du bateau de Thésée est évoquée par Plutarque dans Vies des hommes illustres. Thésée serait parti d’Athènes combattre le Minotaure. À son retour, vainqueur, son bateau aurait été préservé par les Athéniens : ils retiraient les planches usées et les remplaçaient — de sorte que le bateau resplendissait encore des siècles plus tard — jusqu’au point où il ne restait plus aucune planche d’origine. Deux points de vue s’opposèrent alors : les uns disaient que ce bateau était le même, les autres que l’entretien en avait fait un tout autre bateau.

« Le navire à trente rames sur lequel Thésée s’était embarqué avec les jeunes enfants, et qui le ramena heureusement à Athènes, fut conservé par les Athéniens jusqu’au temps de Démétrius de Phalère. Ils en ôtaient les pièces de bois, à mesure qu’elles vieillissaient, et ils les remplaçaient par des pièces neuves, solidement enchâssées. Aussi les philosophes, dans leurs disputes sur la nature des choses qui s’augmentent, citent-ils ce navire comme un exemple de doute, et soutiennent-ils, les uns qu’il reste le même, les autres qu’il ne reste pas le même. »

— Plutarque, Vies des hommes illustres

Portée philosophique

Le problème est de savoir si le changement de matière implique un changement d’identité, ou si l’identité serait conservée par la forme, ou encore d’une autre façon. Il y a une autre question, corollaire : si on avait gardé les planches du bateau et qu’avec, on en avait reconstruit un autre, lequel serait le vrai bateau ; cette hypothèse est formulée par Thomas Hobbes (De corpore). Le bateau de Thésée n’aurait pu rester identique à lui-même que s’il était resté à quai, constamment entretenu, et dans ce cas, même si aucune pièce ne subsistait du bateau d’origine, c’est bien ce bateau-là qui aurait été le témoin de l’aventure de Thésée.

(Source Wikipedia)