sam 14 juin 2025 - 22:06

Le Grand Architecte de l’Univers

Le sujet du Grand Architecte de l’Univers est à la fois merveilleux, car ce concept est au cœur même du Rite Ecossais Ancien et Accepté, et redoutable, car il importe de ne pas en donner une vision restrictive, qui serait dogmatique alors que nous affirmons vouloir nous préserver d’un tel enfermement de la conscience et de l’esprit.

Commençons par le commencement.

Le concept de Grand Architecte de l’Univers a-t-il été inventé par la Franc-Maçonnerie ? La réponse est sans ambiguïté : non.

L’idée d’une religion naturelle, qui revient à envisager qu’une entité, un Être Suprême, a organisé l’Univers est fort ancienne. Platon évoque dans le Timée un suprême ordonnateur, et écrit « Il est une autre question qu’il faut examiner à propos de l’univers, à savoir d’après lequel des deux modèles son architecte l’a construit ». Plus loin il évoqueun divin ouvrier qui « organisa l’univers de manière à ce qu’il fût, par sa constitution même, l’ouvrage le plus beau et le plus parfait. »

Cicéron, il y a presque 21 siècles, reprend la même idée : « « quoi de plus manifeste et de plus clair, quand nous avons porté nos regards vers le ciel et contemplé les corps célestes, que l’existence d’une divinité d’intelligence absolument supérieure qui règle leur mouvement ?… Non seulement la demeure céleste et divine a un habitant, mais celui qui l’habite exerce sur le monde une action directrice, il est en quelque sorte l’architecte d’un si grand ouvrage et veille à son entretien. »

Et cette idée n’a depuis cessé de venir à l’esprit d’hommes éclairés. Ainsi, Calvin, vers 1550, avait choisi de qualifier Dieu de « Grand Architecte » ou d’« Architecte de l’Univers ». C’est au philosophe allemand Leibniz que l’on doit, dans les dernières années du XVIIème siècle, d’avoir porté de la manière la plus aboutie l’idée que partageaient ses contemporains philosophes des Lumières selon laquelle Dieu, du fait de sa perfection suprême, a choisi pour créer l’univers le meilleur plan possible. Et il va de soi que « plan » renvoie à « architecte ».

Descartes dans les Méditations métaphysiques parle d’un Grand Horloger, et Voltaire a repris la même image dans ses célèbres vers : « L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger. ».

Donc le concept de Grand Architecte de l’Univers est ancien et n’est pas exclusivement un concept maçonnique.

Mais s’ils ne l’ont pas inventé, quand les Francs-maçons ont-ils commencé à se référer à ce concept ?

Le Manuscrit Dumfries n°4, de 1710, rapporte qu’au Xème siècle, le roi Edwin avait exhorté les maçons à honorer et adorer sincèrement le Grand Architecte du ciel et de la terre, unique protecteur de l’homme et des bêtes, qui régit et gouverne le soleil, la lune et les étoiles, fontaine et source de tout bien, …

C’est enfin aux Constitutions rédigées par le Pasteur James Anderson en 1723 pour la première Grande Loge de Londres que l’on doit d’avoir institutionnalisé l’expression. La première page de ce texte fondateur devait être lue à l’admission d’un nouveau Frère, et dit ceci :« ADAM, notre premier ancêtre, créé à l’image de Dieu, le Grand Architecte de l’Univers, dut avoir les Sciences libérales, particulièrement la Géométrie, inscrites dans son cœur, … ».

L’expression, ou des équivalents, ne va plus quitter le vocabulaire maçonnique. On connaît par exemple la divulgation dite des « Trois Coups Distincts » (Three Distinct Knocks) publiée en 1760. La Prière à Notre Seigneur Jésus-Christ qui figure au cœur du rituel d’ouverture des travaux commence par la formule : « O Seigneur Dieu, Grand et Universel Maçon du Monde, et premier constructeur de l’Homme comme s’il était un temple ; sois avec nous, O Seigneur, … ».

On le voit, la Maçonnerie des origines était indiscutablement théiste, et même indiscutablement chrétienne. Tous les Frères étaient soit catholiques, soit protestants. Or en peu de temps, les Loges vont s’ouvrir. Des adeptes d’autres religions sont admis. La présence de Frères non chrétiens, et en particulier juifs, est en effet attestée dès le milieu du XVIIIème siècle, notamment aux Pays-Bas. En même temps sont également reçus en loge des tenants d’un déisme nettement différent des religions révélées.

L’expression Grand Architecte de l’Univers pouvait sans nul doute satisfaire les uns comme les autres. Les premiers la voyaient comme désignant à coup sûr le Dieu auxquels s’adressaient leurs prières et leurs louanges, les seconds ne se sentaient pas contraints par un vocable qui les enfermait dans un dogme particulier.

Il semble important de préciser ici le sens de quelques mots qui décrivent la position d’un homme vis-à-vis de Dieu ou du divin. Il faut commencer par définir dieu. Le mot « dieu » est à la fois un nom commun et un nom propre.

C’est un nom propre lorsqu’on l’écrit avec une majuscule pour désigner l’être transcendant et unique créateur de l’univers. « Dieu » est aussi un nom commun que l’on écrit avec une minuscule, pour désigner un être supérieur à l’homme, plus puissant, mais souvent anthropomorphe, c’est-à-dire ayant des traits et un comportement tels qu’en ont les humains, et doté de pouvoirs surnaturels.

Mais avec ou sans majuscule, « dieu » est un mot humain, forgé par l’esprit humain, pour désigner ce que la raison et la science ne suffisent pas à expliquer. Les philosophes des Lumières ont défendu une conception non religieuse de Dieu, une conception rationnelle, hors de toute révélation.

En d’autres termes, s’il est vrai qu’il existe des religions sans dieu, notamment le bouddhisme, il est tout aussi vrai que Dieu n’est pas l’apanage des religions.

Certains se définissent comme croyants, et parmi eux certains comme pratiquants. D’autres sont croyants non pratiquants, mais revendiquent leur appartenance à une religion révélée.

Ils sont théistes, au sens où ils adhèrent à l’idée selon laquelle Dieu existe, qu’il a créé l’univers et qu’il influe sur son fonctionnement. Cette ingérence du divin dans les affaires humaines peut être directe, ou être médiée par des hommes inspirés, des prophètes, mais aussi par les institutions religieuses, dépositaires de la volonté divine. Suivre les règles et les rites qu’ils imposent est essentiel pour obtenir le salut.

D’autres croient en Dieu mais n’adhèrent à aucune religion telle que des hommes les ont organisées et les administrent. Ceux-là sont déistes.

Les déistes considèrent qu’à l’origine de l’univers existe une source originelle universelle et intelligente qu’ils nomment Dieu. Leibniz, que j’ai déjà évoqué, posait à ce sujet la question majeure « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ». C’est ce que les philosophes appellent « le paradoxe de la cause première », idée forgée par Aristote vers 350 avant notre ère, et qui a donné à cette cause première la qualité de principe : « de toute nécessité, ce principe existe ; en tant que nécessaire, il est parfait tel qu’il existe ; et c’est à ce titre qu’il est le principe. […] C’est à ce principe, sachons-le, qu’est suspendu le monde, et qu’est suspendue la nature. » Cette idée fût reprise par Thomas d’Aquin au XIIIème siècle.

Tout dans l’univers a une origine et une suite. Dès lors, on ne peut concevoir un début et une fin à l’espace, au temps et à la matière qui sont ensemble les constituants qui définissent l’univers. Voilà pourquoi, pour les déistes, le paradoxe de la Cause première ne peut trouver son explication que dans un principe à l’origine de tout ce qui existe, et qui est appelé « Dieu ».

En tout état de cause, et à la différence des théistes, pour affirmer l’existence d’un dieu et son influence dans la création de l’Univers, les déistes refusent de s’appuyer sur des textes sacrés et plus encore de se soumettre aux dogmes d’une religion révélée.

D’autres enfin se définissent comme athées ou comme agnostiques : un athée ne croit pas à l’existence de Dieu au singulier ou de dieux au pluriel, et la pensée athée se revendique comme fondée sur le principe du rationnel, tandis qu’un agnostique considère que l’absolu est inaccessible à l’esprit humain et refuse d’adhérer à une conception définitive sur les questions métaphysiques. Il considère néanmoins que les religions peuvent aider à assurer un minimum d’ordre et de cohésion sociale. L’agnostique reconnaît volontiers à chacun la liberté de pratiquer si et comme il le désire.

Si différents que nous soyons, nous pouvons faire le choix de travailler à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers.

L’invocation au Grand Architecte de l’Univers est riche de sens. Elle rattache l’engagement, l’initiation, la quête, à ce qu’elle a d’immatériel, de transcendant, c’est-à-dire au-delà du perceptible, au-delà des possibilités de l’intelligible. On constate ici encore que la transcendance n’est pas l’apanage des religions.

On oppose à la notion de transcendance celle d’immanence. Les Stoïciens ou Spinoza sont représentatifs de ces philosophies pour lesquelles le divin est présent dans toute chose. En d’autres termes l’immanence caractérise ce qui a son principe en soi-même tandis que le transcendant a une cause extérieure et supérieure.

Le Grand Architecte de l’Univers est un concept constituant une référence métaphysique, c’est-à-dire appartenant à un domaine non susceptible d’être accessible par la raison ni perceptible par les sens. Dès lors, il nous est impossible, à nous humains qui sommes limités par les capacités de nos sens et de notre raison, de véritablement le connaître. Ainsi, la conception du Grand Architecte de l’Univers n’est pas religieuse mais bien métaphysique. Invoquer le Grand Architecte, c’est placer le travail sans ambiguïté dans une dimension métaphysique, qui est celle de la spiritualité.

La particularité de la démarche des obédiences maçonniques traditionnelles, c’est qu’elles envisagent le parcours qu’elles proposent en termes d’éveil spirituel et de quête de transcendance sans que cela n’implique aucune croyance, aucune adhésion religieuse particulière. Il va de soi que cela ne l’exclut pas davantage. Là se trouve la force d’un Rite comme le Rite Ecossais Ancien et Accepté, parmi d’autres : sa capacité à ne rien imposer et à ne rien exclure en matière de vie spirituelle.

La démarche, vouée à la spiritualité, que propose le Rite Ecossais Ancien et Accepté montre bien que la spiritualité n’est pas l’apanage des religions.

Spinoza, on le sait, fût rejeté par les esprits étroits de sa communauté, coincés dans la stricte observance de la forme plutôt qu’attachés à rechercher le sens profond derrière les mots et l’idée derrière les symboles. Il croyait en l’existence du Principe : pour lui, « tout ce qui est dans la nature, considéré dans son essence et dans sa perfection, enveloppe et exprime le concept de Dieu ». Cette conception est qualifiée de panthéiste, au sens qu’elle conçoit que Dieu est en toute chose, ou plutôt, d’une certaine manière, que Dieu EST toute chose. La Création se confond avec le Créateur ; Dieu comme le Un-Tout, comme le tout de l’univers manifesté, et donc comme l’ensemble des règles qui animent et donnent sa cohérence à cet univers, au-delà de la multiplicité de ses formes.

On peut rapprocher cette vision de celle exprimée par Emmanuel Kant en 1788 dans Critique de la raison pure : « Deux choses remplissent mon esprit d’admiration et de craintes incessantes, à mesure que la réflexion s’y attache et s’y applique, le ciel au-dessus de moi et la morale en moi. ».

En fait, ceux qui adhèrent à cette vision du Un-Tout, quelle que soit la dénomination qu’ils emploient pour le désigner, sont bien dans une spiritualité dans laquelle tout cherchant d’aujourd’hui, et en particulier tout Franc-Maçon de Rite Ecossais Ancien et Accepté, peut se reconnaître, quelles que soient ses croyances ou ses convictions personnelles.

C’est ce que le Convent de Lausanne a posé comme fondement spirituel de ce Rite en 1875, en adoptant le concept du Principe Créateur qu’est le Grand Architecte de l’Univers.

En plaçant les travaux sous l’invocation « À la Gloire du Grand Architecte de l’Univers« , les franc-maçonnes et les francs-maçons ne s’obligent pas à honorer une entité divine personnalisée ni révélée mais à témoigner de l’admiration que ne peut manquer de leur inspirer « le Mystère de la Création à l’œuvre dans le monde. »

N’ayant aucun parti pris religieux ou philosophique, le Rite reste étranger à toute controverse sur ces sujets ; et sa neutralité et son universalité font qu’il les transcende toutes. Le Rite laisse à ses membres la libre détermination et la pratique privée de leurs convictions dont il n’a pas à se préoccuper.

En ayant choisi de travailler à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers et en ayant pris pour devise ORDO AB CHAO, le Rite Écossais Ancien et Accepté reconnaît l’existence d’un Principe d’Ordre à l’œuvre dans l’Univers, on pourrait aussi parler d’un Principe d’Unité. Par cette reconnaissance fondamentale, fondatrice, le Rite engage à œuvrer dans le sens de l’ordre, de la construction, de la paix, de l’harmonie, en même temps qu’à combattre le désordre, la violence destructrice, le chaos.

En fait, le Rite engage à ressentir l’unité de la Vie, au-delà de la diversité et de la multiplicité des formes, ce qui conduit naturellement à devenir solidaires de toute existence. Le Rite invite dès le Premier Degré à reconnaître l’Unité au-delà des dualités apparentes que sont par exemple le noir et le blanc du pavé mosaïque, ou encore l’Équerre et le Compas, le Soleil et la Lune, etc.

L’expression « Grand Architecte de l’Univers » suggère l’existence d’un principe unique, à l’origine de toute chose, donc créateur, et qui demeure aussi régulateur de toute chose, car tout élément de la création ou de la manifestation ne peut qu’obéir aux lois émanant de ce principe. En fait, le concept de Grand Architecte de l’Univers permet d’exprimer l’unité fondamentale de notre univers, sa cohérence, par-delà sa diversité.

Point n’est besoin à qui n’en ressent pas la présence ni la nécessité d’envisager rien qui soit de l’ordre du surnaturel, du surhumain. Le spirituel et le sacré ne sont pas l’apanage des religions révélées. La spiritualité du Rite Ecossais Ancien et Accepté est ouverte à ceux qu’une religion révélée aide à s’accomplir comme êtres moraux et vertueux, comme à ceux qui y parviennent sans recourir à ce cadre.

Pour les maçons de Rite Ecossais Ancien et Accepté, en même temps qu’il est un principe, le Grand Architecte de l’Univers est un symbole. Contrairement à ce que dénoncent les anathèmes de certains qui se veulent les seuls à être à la fois adogmatiques et libéraux, le Grand Architecte de l’Univers est le symbole de l’absolue liberté de conscience.

Chacun de nous en effet est libre de l’interpréter comme il l’entend. Son invocation à l’ouverture des travaux, au moment où les individualités des Frères se fondent pour former la Loge, témoigne de notre indéfectible attachement au droit de chacun de croire ou de ne pas croire, de pratiquer ou de ne pas pratiquer, et au respect que chacun doit à l’autre en la matière, quelles que soient ses convictions personnelles.

A la vérité, n’en déplaise aux tenants d’un anticléricalisme radical et aux partisans de l’éradication du fait religieux, le symbole ouvert qu’est le Grand Architecte de l’Univers illustre ce ce qu’est la véritable laïcité.

Car la véritable laïcité, c’est ce respect mutuel, ce sont quatre principes cardinaux : la garantie absolue de la liberté de conscience, le respect de la diversité des options spirituelles, l’invitation à la tolérance partagée, et la détermination à construire un vivre-ensemble qui fonde l’espace commun.

Par-là, le Grand Architecte de l’Univers est aussi le symbole même de l’initiation, dont la finalité est de nous donner la possibilité de se perfectionner. C’est la définition même de la démarche maçonnique, celle d’une Franc-maçonnerie de tradition, initiatique, spiritualiste et humaniste.

Dans la dernière partie de ce propos, évoquons plus précisément le Convent de Lausanne de 1875 et donc l’introduction formelle du Grand Architecte de l’Univers dans le corpus maçonnique.

En 1773, une scission d’avec la Grande Loge de France de l’époque conduit à la création du Grand Orient de France. Pour échapper au contrôle que Napoléon voulait exercer sur la franc-maçonnerie sous l’égide du seul Grand Orient, nombre de loges de la Grande Loge choisirent de se placer sous la protection du Suprême Conseil, créé par Alexandre Auguste de Grasse-Tilly en 1804. Ainsi se constitua la Grande Loge Centrale Ecossaise, adhérant aux principes du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

En 1849, le Grand Orient de France se dote d’une Constitution, qui stipule qu’il est « une association philosophique, philanthropique, et progressive… Elle a pour fondement la croyance en Dieu et en l’immortalité de l’âme. » Mais cette conception n’est pas partagée par tous les Frères du Grand Orient, tant s’en faut. Des débats véhéments agitent les Convents. Finalement, en 1877, le Grand Orient supprimera le paragraphe concernant l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme de sa Constitution.

Ces interrogations sur le lien entre franc-maçonnerie et religion avaient également concerné des Frères de la Grande Loge Générale Ecossaise et du Suprême Conseil de France auquel elles étaient rattachées.

Or en 1875, un Convent Universel est organisé à Lausanne, réunissant 12 des 23 Suprêmes Conseils de REAA pour débattre de divers sujets et revoir les traités d’alliances entre juridictions. Les délégués en profitèrent pour adopter, sous l’instigation de Grand Commandeur du Suprême Conseil de France Adolphe Crémieux, une formulation propre à rassembler ce qui risquait d’être épars, et que nous connaissons tous : « La Franc-Maçonnerie proclame, comme elle l’a proclamé dès son origine, l’existence d’un principe créateur connu sous le nom de Grand Architecte de l’Univers. »

Le texte évoque la notion de Force supérieure et qualifie le Grand Architecte de Créateur Suprême. L’Ecossisme s’affirme ainsi comme proche des conceptions déistes proposées par les philosophes des Lumières.

Le Rite Ecossais Ancien et Accepté ne se prononce ni sur l’immortalité de l’âme ni sur la résurrection. Il ne recourt à aucune révélation, n’impose la croyance en aucune vérité dogmatique. Il affirme, sous le nom de Grand Architecte, l’existence d’une force commune à tout l’univers, qui lui donne sa cohérence au-delà de sa diversité.

Pour conclure, souvenons-nous du premier paragraphe de la partie réglementaire des Constitutions d’Anderson, les Anciennes Obligations des Maçons Francs & Acceptés, qui postulent que la Franc-maçonnerie doit être le centre de l’Union d’hommes d’origines, de confessions, de conditions sociales et de cultures différentes qui, autrement, ne se seraient jamais rencontrés.

Il s’agit de rester fermement attachés à ces principes. Et c’est dans cet esprit, garantissant à chacun une entière liberté de conscience, que plusieurs Grandes Loges invoquent dans tous leur travaux le Grand Architecte de l’Univers, expression symbolique d’un Principe créateur librement interprétable par chacun des membres de l’obédience selon ses convictions spirituelles ou religieuses.

Les travaux sont ouverts à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers, comme le matérialise la présence, sous l’Equerre et le Compas, du Volume de la Loi Sacrée. C’est la Loi qui est sacrée, en ce qu’elle a d’universel, en ce que le Volume a de symbolique.

Le Prologue de Jean auquel est ouvert ce Volume ne doit pas être compris comme une soumission à une vision religieuse, et donc à un dogme. Il renvoie plutôt à la raison, et à la quête de la Lumière et de la Vérité.

Parce qu’il serait vain de penser si ce n’était pour agir, la voie sur laquelle chacun de nous s’est résolument engagé en tant que francs-maçons de Rite Ecossais Ancien et Accepté travaillant à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers, est d’abord une voie de réalisation personnelle. C’est aussi une voie de réalisation collective. La finalité de la voie spirituelle et humaniste que propose le Rite Ecossais Ancien et Accepté est de parvenir à notre propre accomplissement, c’est aussi celle de l‘engagement et de l’action au service de l’Homme et de l’Humanité.

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Jean-Jacques Zambrowski
Jean-Jacques Zambrowski
Jean-Jacques Zambrowski, initié en 1984, a occupé divers plateaux, au GODF puis à la GLDF, dont il a été député puis Grand Chancelier, et Grand- Maître honoris causa. Membre de la Juridiction du Suprême Conseil de France, admis au 33ème degré en 2014, il a présidé divers ateliers, jusqu’au 31°, avant d’adhérer à la GLCS. Il est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur le symbolisme, l’histoire, la spiritualité et la philosophie maçonniques. Médecin, spécialiste hospitalier en médecine interne, enseignant à l’Université Paris-Saclay après avoir complété ses formations en sciences politiques, en économie et en informatique, il est conseiller d’instances publiques et privées du secteur de la santé, tant françaises qu’européennes et internationales.

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