sam 23 novembre 2024 - 13:11

Dix raisons qui me font aimer la franc-maçonnerie !

Avec plus de quarante années « d’ancienneté » maçonnique, j’éprouve toujours autant d’intérêt au travail maçonnique sous ses différentes formes ! Je pourrais même dire que cet intérêt a crû ! Pour l’expliquer, je vous propose dix raisons ! 

10, c’est, bien sûr, le symbole d’une globalité parfaite ! Loin de moi de prétendre que tout est parfait en franc-maçonnerie, mais ces dix réalités éveillent mon esprit et stimulent mon intérêt.

En loge, qui est d’abord un atelier, …

  • 1 – On passe de bons moments.
    • Devenir franc-maçon-ne, c’est d’abord intégrer une loge maçonnique (voir ci-dessous comment s’y prendre pour cela) ; une loge, c’est un petit groupe d’hommes et/ou de femmes (en général entre 20 et 50 personnes). En loge, structure de base de la vie maçonnique, les relations humaines sont la plupart du temps très conviviales ; si les francs-maçon-ne-s sont pour la plupart des personnes sérieuses, cela ne les empêche pas d’être aussi de bonne humeur et d’avoir le sens de l’humour. La plupart des réunions maçonniques se terminent autour d’une table et c’est un temps d’échanges très agréable.
    • Pour faire en sorte qu’il y ait le moins possible de mauvais moments, je conseillerais aux nouveaux entrants de toujours être prudents et de toujours prendre le temps de connaître « la règle du jeu » ! Une démarche maçonnique, c’est une œuvre de longue haleine et l’enthousiasme des premiers mois doit être tempéré !  Ecouter, observer, se taire le plus souvent, reste une bonne règle pour les trois premières années ! Le principe taoïste du “Non-Désir” devrait être aussi une maxime maçonnique !
  • 2 – On fait des rencontres.
    • Rejoindre une loge s’accompagne toujours de la découverte de nouveaux visages ; parmi ceux-ci, il y en aura immanquablement certains avec lesquels vous aurez des affinités et qui deviendront de vrai-e-s ami-e-s.
    • Le tutoiement et les accolades donnent parfois la (fausse) impression que les relations fraternelles voisinent avec l’intimité ! L’amitié, pour qu’elle soit durable et authentique, doit se construire par le partage, non pas des sentiments, mais celui du « chantier et des épreuves » !  Cela suppose des circonstances particulières ; il faut laisser au temps de les faire apparaître !
  • 3 – On intègre une belle communauté mondiale de femmes et d’hommes de toutes origines et de multiples nationalités partageant de belles valeurs humanistes.
    • La franc-maçonnerie constitue une communauté mondiale de femmes et d’hommes ayant en commun une même manière de se réunir, d’utiliser les mêmes symboles et de pratiquer une même fraternité universelle. Cette communauté transcende les frontières.
    • N’oubliez jamais que cette communauté a des règles et des codes qu’il faut apprendre au risque de se fourvoyer ! Il faut toujours les respecter, même si on doit parfois prendre du recul quant à leur pertinence ! Cet universalisme de la franc-maçonnerie explique le rejet du nationalisme et du repli sur soi qui inspire la démarche maçonnique.
  • 4 – On acquiert et développe des connaissances dans les sciences humaines.
    • Le travail maçonnique impose la connaissance de données issues des sciences humaines et en particulier la philosophie, la psychologie et le symbolisme ; il incite à la recherche sur tout ce qui constitue l’activité humaine. Cela suppose un travail personnel long et parfois fastidieux mais qui est indispensable si on veut sortir des sentiers battus qui mènent à des approximations.
    • Aujourd’hui, il s’agit avant tout de connaissances livresques bien que de nombreuses planches peuvent y contribuer, mais c’est indispensable pour participer à des échanges et pour comprendre le corpus maçonnique ; c’est aussi important pour pouvoir exposer des idées en faisant référence à d’autres cultures.
  • 5 – On apprend à mieux se connaître !
    • Ce principe socratique a été adopté par la dynamique maçonnique ; il permet de prendre du recul sur tout ce qui est passionnel ! L’affection fraternelle ne doit pas être confondue avec l’affectivité qui, elle, est un leurre qu’il faut savoir éviter !
    • Mieux se connaître suppose aussi beaucoup d’humilité et de persévérance. Ce n’est pas facile, car cela entraine inévitablement la perception de ses propres erreurs.
  • 6 – On se perfectionne sur le plan de la moralité !
    • Conscient de mon imperfection, les préoccupations éthiques, qui sont au premier plan des réflexions maçonniques, m’ont obligé à me remettre en question ; cela concerne aussi bien l’être humain que mes rapports avec la nature.
    • La recherche fait partie de l’ADN de la franc-maçonnerie. C’est ce qui permet de dépasser les savoirs traditionnels pour permettre aux humains d’avancer dans la voie de la connaissance. La démarche maçonnique doit savoir s’approprier les connaissances contemporaines qui remettent en cause des croyances traditionnelles.
  • 7 – On y prépare sa propre mort.
    • Le rituel maçonnique est aussi un rituel de la mort initiatique qui débouche sur le questionnement de la mort physique. La loge maçonnique est un des rares lieux où des êtres humains peuvent en parler. Ce partage, lorsqu’il est réalisé dans le secret des travaux maçonniques, est la “perle sur le gateau” de l’authenticité que l’on peut vivre en loge.
    • Le rituel maçonnique est par essence un rituel funéraire qui propose une sorte de métempsychose. On n’est pas obligé d’y adhérer ; personnellement, cette imprégnation maçonnique a conforté l’approche scientifique de la relation entre la pensée (l’esprit ou l’âme) et l’activité biologique.  
  • 8 – On y cultive le goût de la lecture.
    • Si nous fonctionnons selon les principes d’une tradition orale, les écrits ont une place de choix dans l’approfondissement de nos connaissances. Le travail maçonnique suppose de se documenter et aussi de réaliser des « planches », c’est-à-dire des écrits personnels sur tous les sujets qui nous interpellent.
    • La loge est aussi une sorte d’université populaire qui permet à des personnes non cultivées d’acquérir un savoir ; cela suppose une volonté et une méthode de travail personnelle. Le goût de la lecture, c’est en moyenne au moins deux livres par mois et pour chaque livre une fiche de lecture. On apprend à faire le tri dans une littérature maçonnique qui frôle parfois le dogmatisme réducteur ; les écrits d’un Jules Boucher et d’un Oswald Wirth, qui ont, pour certaines générations, été les oeuvres de chevet d’apprentis et de compagnons en sont des exemples !
  • 9 – On participe à des actions caritatives de solidarité !
    • Qu’il s’agisse de solidarité intra-maçonnique ou de solidarité envers tous les souffrants, les francs-maçon-ne-s sont au premier plan dans des actions concrètes pour aider les autres.
    • Même si l’action humanitaire personnelle est insuffisante à réparer les aléas des catastrophes et des multiples souffrances qui ne manquent pas de survenir dans une vie, la contribution que tout être humain peut apporter participe du besoin de fraternité.
  • 10 – On peut donner un sens original à sa vie !
    • La question existentielle préoccupe tout un chacun ! Plusieurs réponses sont possibles et la franc-maçonnerie n’en impose aucune. Chaque franc-maçonne, chaque franc-maçon, en fonction de son vécu, peut trouver dans la démarche maçonnique les éléments de réponse qui lui permettront de trouver un sens à sa propre vie.
    • Les francs-maçons, dans cette recherche personnelle, apprennent à connaître l’importance du doute et de la remise en question permanente.
Menuisier ou ébéniste au travail
Menuisier ou ébéniste au travail avec son bois sur son établis. Equerre, rabot ! Nos racines opératives ne doivent jamais être oubliées ! Elles nous incitent à la recherche de la perfection et de la Beauté !

Ce témoignage est bien sûr personnel, d’autres sœurs ou frères pourront avoir des raisons différentes d’être satisfait de leur vie maçonnique. S’il devait y avoir un point commun entre les différentes appropriations de l’expérience maçonnique, il me semble que ce serait en premier lieu, le respect mutuel que l’on apprend à acquérir. Respecter l’autre suppose qu’on doit s’interdire de vouloir le convaincre ou de vouloir le juger !

Pour celles et ceux qui voudraient faire une demande d’entrée en loge, un rappel de la procédure à suivre en cliquant sur ce lien !

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4 Commentaires

  1. Cher Alain,
    Tu as raison. La FM est un petit miracle.
    Cependant, j’aimerais ajouter une raison d’être de notre mouvement que, sauf erreur, tu ne mentionnes pas, la compréhension et la promotion de l’idée de la fraternité universelle.
    Il ne s’agit pas de l’amour, et même pas “seulement” de l’amitié – s’ils se forment entre les membres d’une loge, tant mieux! – mais de la conscience que nous appartenons tous à la même famille, l’humanité.
    Les sœurs et frères de sang peuvent être très différents les uns des autres, mais nous sommes liés d’une manière indissociable et, donc, tolérons ces différences.
    Cette conscience est absolument indispensable à l’époque de la “globalisation” que nous vivons. Nous sommes au contact des civilisations très différentes l’une de l’autre, et non seulement nous devons savoir accepter cette diversité, mais la considérer comme une source d’inspiration.
    Je crois que les fondateurs de la franc-maçonnerie moderne pressentaient cette évolution et pour y parvenir ont élaboré l’extraordinaire outil qu’est notre mouvement.
    On l’oublie trop souvent – à commencer dans les relations entre les obédiences, divisées en deux grands courants. Mais c’est un autre débat que j’aborde dans mon livre “Les francs-maçons arrêtés au milieu du gué”.
    Pardon de rappeler cet ouvrage. Je ne le fais pas par une quelconque fierté d’auteur, mais par conviction que ce débat est indispensable. La FM s’étiole, elle a déjà perdu deux tiers de ses adhérents, elle a besoin de se ressourcer par sa propre diversité. Il faut donc combler ce fossé et ouvrir les loges aux visiteurs de toutes les obédienes.
    Saluts fraternels
    Peter Bu

    • Merci MTCF Peter pour ce commentaire ; j’ai souhaité mettre l’accent sur des réalités vécues ; la conscience d’appartenir à une même famille appelée Humanité est un élément important mais cela me semble plus “éthéré” et moins concret dans le vécu ! tu abordes la question de la perte d’influence de la FM : c’est effectivement une réalité et je sais que c’est une préoccupation pour laquelle tu apportes des propositions qui ne semblent pas être partagées par les responsables obédientiels. Notre communauté maçonnique mondiale est divisée : qu’est-ce qui pourrait la réunifier ? Vaste sujet de souffrance sur lequel on peut se sentir impuissant ! Un grand maître d’une importante obédience aura-t-il un jour la conscience que le risque d’effacement n’est pas négligeable et que seule la volonté de refuser les “petites habitudes” peut permettre de prendre une initiative novatrice ? Aujourd’hui, cela paraît peu probable, mais peut-être demain ?

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Alain Bréant
Alain Bréant
Médecin généraliste, orientation homéopathie acupuncture initié en 1979 dans la loge "La Voie Initiatique Universelle", à l'orient d'Orléans, du GODF Actuellement membre d'une loge du GODF à l'orient de Vichy Auteur sous le pseudonyme de Matéo Simoita de : - "L'idéal maçonnique revisité - 1717- 2017" - Editions de l'oiseau - 2017 - "La loge maçonnique" - avec la participation de YaKaYaKa, dessinateur - Editions Hermésia - 2018 - "Emotions maçonniques " - Poèmes maçonniques à l'aune du Yi King - Editions Edilivre - 2021
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