ven 26 avril 2024 - 12:04

La pierre de comparaison

On ne peut pas la prendre dans sa main immédiatement car il faut du temps, beaucoup de temps pour appréhender justement la comparaison, l’intime conviction. Comment comparer et qui suis-je pour comparer ? Comparer ce que la nature à créé ? Impossible puisque évidemment, le « tout » est harmonie.

D : Quels sont les trésors des bons cousins ?

R : La forêt, la hache et la pierre de comparaison.

C’est la dernière demande de l’instruction des fendeurs.

En préambule, la simple information que je voudrais préciser, concerne le rite de forestier en général et l’origine de notre rituel des modernes, en particulier, qui n’a rien de moderne mais plutôt enraciné dans des valeurs ésotériques, initiatiques, occultes, des choses de l’intérieur, réservés aux seuls adeptes et hermétiques, alchimiques, issu d’hermès trismégiste, de Thot.

En effet, il se fixe vers l’année 1723. Ce qui veut dire qu’il existe quelques fondements avant cette date, puisque d’inspiration celte, donc d’avant la christianisation de la gaule, à coût de massacres et de malheurs pour ce qui concerne les femmes et les hommes en relation direct avec les éléments de natura naturumda, à savoir les guérisseurs et les rebouteux de tout poil, des druides et de tout homme issu du paganisme; bref, tous ceux qui n’acceptaient pas cette « ingénue flexion ».

Notre rite est donc mis en œuvre par John Tallent et compères comme Cagliostro et autres. Il apparaît nettement que le premier mouvement maçonnique forestier fut en fait bien loin d’une revendication de filiations dite de métiers et encore plus de tout ce qui pourrait être chevaleresque. Nous sommes en face d’un vaste mouvement d’émancipation de l’individu par le développement intellectuel et moral et une meilleure diffusion des sciences. C’était le rêve de Roger Bacon, Paracelse, Agrippa, Francis Bacon, en leur temps… et le temps était venu. La Royal Society brillait de mille feux sous la direction d’Isaac Newton et tous les obscurantismes médiévaux étaient remis en question par la science. Puis, Villermoz, avec d’autres, font circuler. Ces bons cousins travaillent leurs connaissances  intimes sans téléphone, sans Internet et sans télé. « Je suis un homme libre et de bonnes mœurs », disaient-ils.

Donc, quels sont ces trésors des bon cousins ?

D’abord, nous avons deux mots principaux :

trésors : fortune, caché, secret, valeur, conservation, grande qualité …

et bons cousins, c’est nous ; Bons cousins en général : fendeur, charbonniers ou forgeron.

Mais quels sont ces trésors ?

Notre rituel peut se lire au premier degré, compréhensible à tous les forestiers débutants ; peut se lire au deuxième degré, puis en un troisième degré. Il faut se souvenir que le sens des mots et des phrases ainsi que leur construction et le vocabulaire usité cachent toujours un ou deux sens cachés.

Si je suis la ligne de pensées de nos ancêtres cousins, je m’oriente vers les valeurs dites nobles. A savoir :

la forêt : c’est le lieu où l’on se sent protégé. Un lieu apaisant où l’on peut tout dire. Notre arbre écoute, en silence. Cette mère sagesse, la foret, entend son enfant. C’est la valeur immuable de la pensée du commencement de la création.

La hache : pour nous, cousins, et à ce stade de la formation, nous pourrions la voir comme instrument des travaux opératifs des bûcherons. Essayons plutôt de percevoir l’outil qui va nous servir à trancher, à fendre en deux ou trois parties égales ou non (on fait ce que l’on peux) un ou plusieurs problèmes qui pourraient survenir. Voici un précieux appareil de justice. Trancher pour savoir si notre jugement est bon ou moins bon : mais en fonction de quoi et surtout de qui. La justice ? Avec cette arme tranchante, être juste ? Comment oserai-je l’espérer ? Quel merveilleux exercice pour se regarder en face. Ma conscience face à ma conscience sans l’influence des livres des lois écrits par des hommes aux desseins orientés, et des jurisprudences. Alors, me direz vous, cette hache n’est qu’un instrument, un accessoire, un objet, une fantaisie . Oui mais, si on la retourne, le filet vers notre père ciel, cette hache devient le fil du rasoir, l’axe de la balance de la justice, de la vérité-justice, la pesée.

Vient, pour achever cette trilogie ou cette triade,

la pierre de comparaison. Naturellement, il ne faut pas voir une pierre minérale, mais plutôt le scarabée que l’on posait sur le corps du pharaon à la place du cœur momifié. Ce cœur qui nous sert à vivre du mieux possible, pour notre bien et celui de notre famille, de notre territoire et peut-être pour les autres. Par contre, si cette pierre est de pierre, je vous conjure que celui qui la possède en tant que tel à la place de son cœur de justice et d’amour, n’a rien à faire parmi nous. Cette pierre pourrait-être d’émeraude. Pierre alchimique ; un grall, le grall. Cette pierre qui transforme le plomb en or, pierre qui élève l’esprit, pierre de l’utopie. On ne peut pas la prendre dans sa main immédiatement car il faut du temps, beaucoup de temps pour appréhender justement la comparaison, l’intime conviction. Comment comparer et qui suis-je pour comparer ? Comparer ce que la nature à créé ? Impossible puisque évidemment, le « tout » est harmonie.

Ce que je viens de vous dire n’est que ce que je ressens d’un enseignement précieux, que j’essaie de conserver chaque seconde dans mes deux vies, profane et initiatique et qui, je le crois, est accroché en mon ADN.

En conclusion, ces trois mots, qui passent dans le rituels, sont quasiment invisibles. Il nous informe de ces petites choses futiles qui changent la vie pour celui qui sait observer avec attention. Chaque ligne de notre rituel transmet de intentions à méditer, à sentir, à digérer, à distiller et surtout à transmettre.  

Lisons notre rituel car le bonheur est dans les lignes …. et dans la

forêt ….

J’ai bûché

Cousin Maître Thierry BUISINE

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