Dans son dernier ouvrage avant de nous quitter, L’Exaltation à la Maîtrise, Pierre Audureau offre une exploration profonde et accessible d’une étape clé du parcours initiatique maçonnique : le passage au grade de Maître. Destiné aux jeunes Maîtres et Maîtresses, mais également précieux pour les plus expérimentés, ce livre éclaire les dimensions rituelles, morales, psychiques et intellectuelles de ce grade, tout en proposant des outils concrets pour en tirer le meilleur profit.
Une étape cruciale du chemin maçonnique
L’accession à la Maîtrise marque un tournant dans la progression du Franc-maçon. Ce grade, riche en symboles et en significations, invite à une introspection profonde et à une responsabilité accrue. Pierre Audureau, avec sa double expertise de pédagogue et de maçon aguerri, décrypte les enjeux de cette étape. Il ne se limite pas aux aspects rituels, mais explore comment ce grade influence la psyché et l’intellect, offrant ainsi une vision holistique de la transformation initiatique.
Un guide pratique et inspirant
Ce livre se distingue par son approche pragmatique. Pour les nouveaux Maîtres, il fournit des clés pour appréhender leur statut et s’épanouir dans leur pratique. Pour les Maîtres confirmés, il propose des pistes pour enrichir leur cheminement et préparer une progression future dans leur rite. À travers des conseils avisés, l’auteur encourage une démarche personnelle et authentique, essentielle pour faire vivre les valeurs maçonniques au quotidien.
Pierre Audureau : une plume éclairée
Normalien, agrégé de mathématiques et Franc-maçon du Rite Écossais Ancien et Accepté, Pierre Audureau apporte une rigueur intellectuelle et une sensibilité spirituelle à son œuvre. Membre de la loge anglaise n°204, fondée à Bordeaux en 1732, il s’appuie sur une riche expérience maçonnique et une carrière d’enseignant pour livrer un texte à la fois érudit et accessible. Auteur de nombreux ouvrages, dont L’Initiation maçonnique et La Spiritualité et la science moderne, il est reconnu pour sa capacité à allier réflexion profonde et pédagogie.
L’Exaltation – Pierre Audureau – Editions DERVY
Pourquoi lire cet ouvrage ?
L’Exaltation à la Maîtrise est bien plus qu’un manuel : c’est une invitation à approfondir sa quête intérieure et à donner du sens à son engagement maçonnique. Que vous soyez un jeune Maître en quête de repères ou un maçon expérimenté souhaitant renouveler votre pratique, ce livre vous accompagnera avec clarté et inspiration.
Disponible aux Éditions Dervy, cet ouvrage est un incontournable pour tout Franc-maçon désireux de faire de la Maîtrise une étape lumineuse de son parcours initiatique.
Pour la sixième année consécutive, le Collège Maçonnique invite curieux, passionnés et esprits en quête de réflexion à ses Entretiens d’Été, une série de webinaires gratuits qui se tiendront chaque jeudi soir à 19h30, du 26 juin au 4 septembre 2025. Cette édition, placée sous le thème évocateur « Migrations… Odyssées du Vivant », promet des échanges riches et variés, mêlant sciences, philosophie, histoire, sociologie et spiritualité. Voici un aperçu de ce rendez-vous estival incontournable, accessible à tous, qu’ils soient francs-maçons ou profanes de confiance.
Un programme éclectique et engagé
Le fil rouge de cette année, les migrations, est exploré à travers des perspectives multiples, du paléoanthropologue au sociologue, du rabbin au cinéaste. Chaque soirée met en lumière un conférencier profane (à l’exception de la clôture) et deux médiateurs – une Sœur et un Frère issus de différentes obédiences maçonniques – pour animer les débats avec rigueur et bienveillance. Voici un tour d’horizon des conférences prévues :
26 juin : Pr. Pascal Picq – De Lucy à Ève Le célèbre paléoanthropologue retrace les grandes migrations humaines, des origines africaines à nos sociétés modernes, interrogant notre identité commune. Médiateurs : Ysabeau Tay-Botner (GLFF) et Fabien Richard (GLDF).
3 juillet : Pr. Muriel Salle & Marilyne Peyroche – La Différence du Genre… Un concept voyageur Une exploration des dynamiques de genre à travers l’histoire et les cultures, questionnant les frontières et les évolutions sociales. Médiateurs : Nadine Castellani-Floderer (GLFF) et Christian Lallement (GLNF).
10 juillet : Liselotte Émery – Quand le Souffle migre Une réflexion poétique et philosophique sur les migrations spirituelles et intérieures. Médiateurs : Laurence Brygo (GLFF) et Clément Ledoux (GLDF).
Portrait de Yann Boissière, 2021
17 juillet : Rabbin Yann Boissière – L’Exode, Naissance d’un peuple, Naissance d’une Éthique Une plongée dans le récit biblique de l’Exode, symbole universel de libération et de construction identitaire. Médiateurs : Corinne Gürtner (GLF Suisse) et Jean-Laurent Turbet (GLDF).
24 juillet : Dr. Claire Mestre – Femmes et Migrations Une analyse des parcours migratoires des femmes, entre défis, résilience et transformations sociales. Médiateurs : Arlette Silvert (GLFF) et Robert Vanovermeir (GODF).
Alain Jakubowicz
31 juillet : Me Alain Jakubowicz – De la Loi de la République au retour de la loi du Talion Une réflexion sur les tensions entre justice républicaine et pulsions de vengeance dans les sociétés contemporaines. Médiateurs : Sylvie Pierre (GLFF) et Éric Angioletti (GLDF).
7 août : Christelle Galvez – Être soignant, un itinéraire Un regard sur le métier de soignant comme un voyage humaniste au service des autres. Médiateurs : Michèle Lequarré (FFDH) et Pierre Palero (GLNF).
14 août : Soirée Cinéma avec Christophe Smith – The Road to Hope Une projection et discussion autour d’un film poignant sur les espoirs et les combats des migrants. Présentation : Ysabeau Tay-Botner (GLFF).
21 août : Pr. Michel Maffesoli – Nomadisme, de Tribu en Tribu Le sociologue explore le renouveau du nomadisme dans nos sociétés globalisées, entre liberté et appartenance. Médiateurs : Frédérique Ferrand (GLFF) et Michel Jaccard (GL Suisse Alpina).
François Deymier
28 août : François Deymier – Ainsi parlait “ChatGPT” : Migration de l’intelligence Une réflexion prospective sur les migrations technologiques et leurs impacts sur notre rapport à l’intelligence. Médiateurs : Dominique Gagliardi (GLFF) et Franco Huard (GL ANI du Canada).
4 septembre : Catherine Quentin (GLFF) & Jean Dumonteil (GL-AMF) – Du Profane à l’Initié.
Une clôture maçonnique exceptionnelle, explorant le chemin initiatique comme une migration intérieure.
Médiateurs : Marie-Thérèse Besson (GLFF) et Alain-Noël Dubart (GLDF).
Une organisation accessible et conviviale
Les Entretiens d’Été se déroulent sous forme de webinaires, offrant une flexibilité d’accès depuis chez soi. Pour participer, une inscription unique est requise via le lien indiqué sur l’affiche officielle. Cette inscription, valable pour toute la durée de l’événement, permet de recevoir chaque jeudi matin un lien de connexion spécifique, renouvelé chaque semaine pour des raisons de sécurité.
Alain-Noël Dubart
L’événement est ouvert aux Sœurs et Frères francs-maçons, mais aussi aux profanes de confiance, invités à rejoindre cette aventure intellectuelle. Les inscrits peuvent également accéder aux archives des conférences des années précédentes sur le site du Collège Maçonnique, une mine d’or pour approfondir les thématiques abordées.
Un engagement bénévole et gratuit
Fidèle à son esprit humaniste, le Collège Maçonnique organise ces Entretiens d’Été de manière entièrement bénévole. Conférenciers, médiateurs et organisateurs offrent leur temps et leur expertise pour rendre cet événement gratuit et accessible à tous. Une belle illustration de la fraternité et de l’engagement au service de la connaissance et du dialogue.
Pourquoi participer ?
Les Entretiens d’Été 2025 sont bien plus qu’une série de conférences : ils sont une invitation à voyager à travers les idées, les cultures et les expériences humaines. En explorant les migrations sous toutes leurs formes – physiques, spirituelles, intellectuelles ou technologiques –, ce cycle propose des clés pour mieux comprendre les enjeux de notre monde et nourrir sa propre réflexion.
Ne manquez pas cette odyssée estivale unique ! Inscrivez-vous dès maintenant via le lien disponible sur l’affiche, et rejoignez une communauté d’esprits curieux et engagés. Pour toute question, contactez les organisateurs, Marie-Thérèse Besson et Alain-Noël Dubart, qui se tiennent à votre disposition avec leurs salutations les plus chaleureuses.
Rendez-vous le 26 mai 2025 pour le coup d’envoi de cette aventure intellectuelle !
Un article et photo de notre confrère zoomdici.fr – Par Fanny GIMENEZ
Le week-end des 7 et 8 juin, le centre Pierre-Cardinal du Puy-en-Velay a accueilli le congrès régional de franc-maçonnerie du Grand Orient de France (GODF). À cette occasion, Nicolas Penin, Grand Maître du GODF, a participé à l’événement et a répondu à nos questions.
Plus d’une centaine de participants étaient présents, représentant les 83 loges de la Région 5, l’une des plus vastes parmi les dix-sept que compte l’obédience en France. Ce rendez-vous annuel permet aux loges d’échanger sur des questions à la fois administratives et initiatiques, souvent en lien avec des sujets de société.
Une organisation semblable au modèle républicain
Contrairement à certaines idées reçues, la franc-maçonnerie, notamment le Grand Orient de France, fonctionne de manière, structurée selon un modèle républicain. Le Grand Orient est une fédération de loges, chacune constituée par des loges réparties sur toute la France. « On est structurés comme une République », explique une membre. L’organisation repose sur une répartition claire des pouvoirs : un pouvoir exécutif (le Conseil de l’Ordre), un pouvoir législatif (le Convent) et un pouvoir disciplinaire, comparable à un pouvoir judiciaire.
Le Conseil de l’Ordre, présidé par le Grand Maître Nicolas Penin, se compose de 37 membres élus, incarnant l’exécutif national de l’obédience.
Le pouvoir disciplinaire, quant à lui, ne rend pas la justice au sens juridique du terme, mais peut prononcer des sanctions internes. Ce fonctionnement illustre la volonté de transparence, d’éthique et de respect du cadre républicain au sein de l’institution.
Nicolas Penin et Robert Gode ouvert au dialogue Photo par Fanny Gimenez
Une obédience
Une obédience maçonnique est une structure fédérative qui regroupe plusieurs loges (assemblées locales de francs-maçons) qui partagent : des principes et des valeurs, effectuent des pratiques et cérémonies communes pour leurs travaux.
Des loges structurées et ritualisées
La fédération est constituée de 1400 loges réparties sur tout le territoire français. Chaque loge a une structure juridique dépendant du statut d’association de loi 1901. Comme toute association, elle a, à sa tête avec un président, appelé Vénérable Maître, un secrétaire, un trésorier, un orateur (chargé du respect du règlement) et deux surveillants (responsables des apprentis et compagnons).
Les réunions sont régies par un protocole précis, basé sur la triangulation : on ne s’adresse pas directement à un autre membre, mais en passant par les surveillants ou le président. « Cela pacifie les débats », souligne Nicolas Penin, comparant cela au fonctionnement du Sénat, où l’on s’adresse au président plutôt qu’à ses collègues.
Lever le voile sur une pratique qui évolue
« Nous ne sommes pas secrets, nous sommes discrets », aime rappeler une membre. Contrairement aux idées reçues, de nombreuses informations sur la franc-maçonnerie sont accessibles au public, et cela, depuis toujours, de nombreux ouvrages ont relaté ses principes et son histoire, comme le célèbre la divulgation de Samuel Prichard, l’un des plus célèbres écrits sur les secrets de la franc-maçonnerie.
« Vous êtes toujours autorisé à vous dévoiler, vous avez le droit de dire que vous êtes en formation, ce qui est interdit, c’est de dévoiler les autres »
Après la période trouble de la Seconde Guerre mondiale, que la franc-maçonnerie a connue, les nouveaux membres étaient souvent cooptés. Aujourd’hui, la tendance évolue : « On est passés de 3 % à 13 % de candidatures spontanées pour entrer au Grand Orient de France », précise Nicolas Penin.
Si la parole semble aujourd’hui plus libre, la majorité des membres ne souhaitent pas divulguer leur adhésion « vous êtes toujours autorisé à vous dévoiler, vous avez le droit de dire que vous êtes en formation, ce qui est interdit, c’est de dévoiler les autres » signale une membre.
Une tenue est une réunion rituelle entre les membres d’une même loge. Elle peut être dédiée à l’initiation, à l’étude, ou aux travaux maçonniques. La tenue blanche est, elle, une réunion organisée par une loge, mais ouverte à des non-adhérents à la franc-maçonnerie (profanes). Elle permet de faire connaître la franc-maçonnerie et d’échanger sur des sujets philosophiques ou de société, sans rituel initiatique.
À l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, la franc-maçonnerie, fidèle à sa vocation humaniste, s’interroge sur les bouleversements que ces technologies provoquent dans nos sociétés.
Pour Nicolas Penin : « Ce ne sont pas des questions de technologie, mais des questions d’éthique. » C’est dans cet esprit que l’obédience a sollicité un échange avec la ministre du Numérique, afin d’apporter une contribution philosophique et morale sur ces enjeux. « On peut faire des réunions par Zoom, mais pas une tenue. Cela irait à l’encontre de nos valeurs », affirme-t-il.
En effet, la franc-maçonnerie repose sur une transmission symbolique et une ritualité incarnée, difficilement transposable dans un cadre virtuel.
Concernant l’intelligence artificielle, les francs-maçons y voient un outil, et non une menace, à manier avec discernement.
« L’IA peut être un outil formidable, notamment en médecine : elle permet de diagnostiquer certaines maladies que l’humain pourrait manquer. Mais comme tout outil, elle n’est ni bonne ni mauvaise en soi : tout dépend de l’usage que l’on en fait » ajoute Nicolas Penin.
Face à ces évolutions, la franc-maçonnerie reste vigilante quant à leurs impacts, notamment sur la jeunesse, l’éducation et l’apprentissage de ces technologies.
Entre symboles religieux et pensée laïque
« Le Grand Orient de France accorde une importance fondamentale à la laïcité. Cela ne veut pas dire être anti-religion, cela signifie que les religions se pratiquent, mais dans l’intime »
Dans le vocabulaire franc-maçon, on retrouve certaines similitudes avec celui des religions. Par exemple, le terme obédience peut rappeler les structures religieuses, tout comme les rituels, ou encore l’usage du mot profane pour désigner les personnes n’appartenant pas à la franc-maçonnerie. Entre eux, les membres se nomment frères et sœurs, renforçant ainsi l’idée d’une communauté soudée autour de valeurs communes.
Cependant, les francs-maçons tiennent à se distinguer clairement des communautés religieuses, et rejettent toute affiliation à un quelconque penchant sectaire. Comme le précise Nicolas Penin : « Il n’y a pas de culte, il n’y a pas de dogme. C’est l’obédience mondiale, libérale et adogmatique, parce que justement, il n’y a pas d’obligation d’invocation, de dogme, de vérité révélée. » Une membre ajoute « Le Grand Orient de France accorde une importance fondamentale à la laïcité. Cela ne veut pas dire être anti-religion, cela signifie que les religions se pratiquent, mais dans l’intime. »
Ainsi, bien que certains termes ou pratiques puissent évoquer le religieux, la franc-maçonnerie se définit avant tout comme un espace de réflexion libre, sans dogme.
La Franc-maçonnerie fascine, intrigue et parfois inquiète. Souvent entourée de mythes et de fantasmes, cette organisation discrète – mais pas secrète, comme aiment le souligner ses membres – joue un rôle complexe dans l’histoire des idées, des sociétés et des institutions modernes. La vidéo « La Franc-Maçonnerie : Origines, Mystères et Pouvoir ? » explore de manière accessible et documentée les fondements, les symboles, les principes et les controverses liés à cette société initiatique. Voici quelques clés supplémentaires pour mieux en comprendre les enjeux.
Origines : des bâtisseurs aux penseurs
La franc-maçonnerie moderne, telle que nous la connaissons aujourd’hui, prend officiellement naissance en 1717 à Londres avec la création de la première Grande Loge. Mais ses racines remontent bien plus loin, à l’époque des guildes de tailleurs de pierre du Moyen Âge. Ces confréries professionnelles, structurées et hiérarchisées, étaient réputées pour leurs savoirs techniques… et leurs secrets.
Avec le temps, la maçonnerie opérative – celle des bâtisseurs – évolue en maçonnerie spéculative, accueillant des intellectuels, des philosophes et des hommes de science. Leur objectif : travailler à la construction symbolique de l’homme et de la société.
Des symboles forts, une démarche initiatique
L’un des aspects les plus fascinants de la franc-maçonnerie réside dans son usage des symboles et des rituels. Le compas, l’équerre, la pierre brute et la pierre taillée sont autant d’outils empruntés aux métiers de la construction, mais qui prennent une signification morale et philosophique.
Chaque franc-maçon suit un parcours initiatique en trois degrés fondamentaux : apprenti, compagnon et maître. Ce cheminement, fait de rites et d’enseignements symboliques, vise à affiner sa compréhension de soi, du monde et de la spiritualité.
Des valeurs humanistes au service du progrès
La franc-maçonnerie repose sur des idéaux universels tels que la liberté de conscience, la tolérance, l’humanisme, la recherche de vérité et le perfectionnement individuel et collectif. Elle a souvent été un terreau fertile pour les idées progressistes. Nombre de francs-maçons ont joué un rôle majeur dans l’histoire : Voltaire, Benjamin Franklin, Mozart, ou encore des figures politiques comme Winston Churchill et Léon Bourgeois.
Certaines loges insistent plus sur la dimension philosophique, d’autres sur l’engagement social ou politique, en fonction des obédiences (Grand Orient de France, Grande Loge Nationale Française, etc.) et de leur conception de la laïcité, de la spiritualité ou de la tradition.
Entre influence réelle et fantasmes complotistes
Malgré (ou à cause de) sa discrétion, la franc-maçonnerie est la cible récurrente de théories du complot. On lui prête souvent une influence occulte sur les sphères du pouvoir, des médias ou de la finance. Si certains réseaux maçonniques ont pu avoir une influence dans certains cercles, il est essentiel de distinguer les faits documentés des interprétations fantasmées.
Dans la majorité des cas, les loges maçonniques sont avant tout des lieux d’échange, de réflexion et de transmission, ouverts à ceux qui souhaitent s’engager dans une démarche éthique et initiatique.
La franc-maçonnerie continue de susciter interrogations et débats. Mais pour en parler sérieusement, il est crucial de dépasser les clichés et de s’informer à partir de sources sérieuses, comme cette vidéo de vulgarisation. Au-delà du mystère, elle révèle une volonté sincère de construire un monde plus juste, pierre après pierre, dans la tradition des bâtisseurs du passé.
L’être humain, lorsqu’il arrive sur Terre, incarne une essence pure et originelle, un langage universel : l’amour.
Cette vibration première, inscrite dans son être, le guide dès ses premiers instants à tisser des liens, à expérimenter des relations, qu’elles soient lumineuses ou douloureuses. À l’image de la pomme attirée par la gravité terrestre, l’humain attire à lui les expériences et les rencontres qui jalonnent son existence. Mais, comme le souligne la loi de la gravité, cette attraction est bidirectionnelle : l’humain influence son environnement autant qu’il en est façonné. Ainsi, il évolue dans un univers qu’il co-crée, où sa perception mentale joue un rôle central, modelant son monde intérieur et extérieur tout au long de sa vie.
Une mère et son enfant
Dès l’enfance, l’être humain entreprend un travail de construction de soi, cherchant à donner du sens à son existence. Mais à quel moment peut-on affirmer qu’il est véritablement lui-même ? Qui est-il, parmi les multiples facettes de sa personnalité qui émergent au fil des étapes de la vie ? Doit-il attendre la fin de son voyage terrestre pour découvrir son essence véritable ? Ces questions, universelles et intemporelles, nous invitent à plonger dans la quête de la complétude, une quête qui ne vise pas la perfection – car nous sommes déjà parfaits dans notre essence – mais l’intégration de toutes les parts de notre être.
L’Origine de l’Être : Le Troisième Désir
Françoise Dolto (Crédit Babelio)
Pour Françoise Dolto, l’enfant est le fruit d’un « troisième désir », une âme qui s’incarne au moment de la conception. Cette entité ne choisit pas ses parents par hasard : ils représentent le terreau idéal pour son évolution terrestre. Dès sa conception, l’enfant en devenir manifeste une volonté farouche, triomphant de millions d’autres spermatozoïdes dans une course vitale pour rejoindre l’ovule. Cette première victoire symbolise une détermination originelle, une force intérieure qui l’accompagnera tout au long de son chemin.
Ce troisième désir, une fois incarné, entame un voyage semé d’embûches et de moments de grâce. La vie terrestre n’est pas une quête de perfection, mais une exploration continue pour devenir complet. L’enfant, confronté au monde, apprend à nommer, à étiqueter, à donner du sens à ce qu’il découvre. Son mental, tel un architecte, construit un cadre de référence, excluant l’inconnu jusqu’à ce qu’il soit apprivoisé. Mais lorsque l’enfant fait face à l’insupportable – des situations contraires à sa nature profonde ou à ses idéaux –
son mental active des mécanismes de défense : l’auto-culpabilisation, la honte, la tristesse, parfois la colère, et dans les cas extrêmes, l’oubli. Ces mécanismes, bien que protecteurs, posent les bases de déséquilibres relationnels.
Un exemple poignant illustre l’importance vitale du lien d’amour dans les premiers instants de la vie. Dans les orphelinats roumains décrits par Boris Cyrulnik, pionnier de la résilience, les bébés privés de contact humain dépérissaient et mouraient, malgré les soins matériels. Jusqu’à ce qu’une infirmière, bravant les interdictions, crée un lien affectif avec un nouveau-né, lui permettant de survivre. Cette histoire révèle une vérité fondamentale :
sans amour, la vie d’un enfant ne peut s’épanouir. L’amour est aussi essentiel que la nourriture.
Le Château Intérieur : Une Métaphore de l’Être
Le Château Arribas
Imaginez-vous naître tel un château magnifique, un espace lumineux doté d’un corps central et de deux ailes, à l’image des anges. Ce château, c’est vous, explorant chaque pièce avec émerveillement, fier de cette demeure intérieure qui constitue votre univers. Mais au fil du temps, sous l’influence de l’éducation et des attentes extérieures, certaines pièces de ce château sont jugées inadéquates. Trop ceci, pas assez cela.
Pour répondre aux exigences des autres – ceux que vous aimez ou ceux que vous craignez – vous fermez les volets de ces pièces, réduisant peu à peu votre espace habitable. Vous sacrifiez des parts de vous-même pour devenir « aimable », non pas au sens de sympathique, mais dans celui de quelqu’un que l’on peut aimer.
Les années passent, et ce château autrefois vaste se réduit à une poignée de pièces, parfois à peine 50 mètres carrés. Vous vous habituez à cette existence restreinte, tout comme certains se contentent d’un banc à l’extérieur. Mais une question, inspirée par Carl Jung, surgit :
« Préférez-vous être entier ou être bon? »
couple avec enfant sous le soleil couchant
Cette interrogation met en lumière un paradoxe : en cherchant l’amour des autres, vous avez multiplié les ténèbres dans votre château, occultant des parts de vous-même par peur de la honte ou par besoin de reconnaissance.
Pourtant, la lumière continue de briller à l’extérieur, patiente, attendant le moment de votre éveil. Les lois de l’univers, ni justes ni injustes selon les critères humains, orchestrent des événements porteurs de sens.
« avoir l’espoir ne signifie pas croire que tout ira bien, mais que tout aura un sens ».
Václav Havel
Chaque expérience, qu’elle soit belle ou cruelle, est une invitation à découvrir ce sens caché, à éclairer les zones d’ombre de notre être.
La Part d’Ombre : Une Clé pour la Complétude
Un jour, une rencontre fortuite peut changer le cours d’une vie. Pour l’auteur de ce récit, ce fut une femme, une « profane éclairée », qui lui parla de la part d’ombre. Elle lui expliqua que chacun porte en soi un monde du dehors et un monde du dedans, et que l’ombre n’est pas synonyme de négativité, mais de tout ce qui échappe à la conscience. En devenant conscient de ces parts refoulées, l’individu devient plus entier.
Notre culture, centrée sur l’ego et les idéaux, nous pousse à rejeter ce qui ne correspond pas à l’image parfaite que nous projetons. Mais plus nous cherchons la lumière, plus notre ombre s’épaissit. La solution ? Éclairer ces zones d’ombre, non pas pour les juger, mais pour les intégrer.
Cette révélation fut un choc. L’auteur réalisa que les personnes qui l’agaçaient – les « perdants », les « lâches », les « malhonnêtes » – étaient des miroirs de ses propres zones d’ombre. Ces jugements reflétaient des parts de lui-même qu’il avait refoulées, des blessures anciennes, comme les mots d’un père qui le traitaient de « bon à rien ». En explorant ces souvenirs, il comprit que son besoin de prouver sa valeur, de devenir « le plus fort », l’avait conduit à fermer des pièces entières de son château, à rejeter des aspects de lui-même par peur de l’échec ou de la faiblesse.
Ce travail d’introspection, bien que douloureux, fut libérateur. L’auteur entreprit de rouvrir une à une les pièces de son château, de laisser la lumière pénétrer là où l’obscurité avait régné trop longtemps.
Ce processus ne vise pas à devenir parfait, mais à embrasser toutes les facettes de son être, à devenir complet.
La Maçonnerie : Un Athanor pour Éclairer l’Ombre
Dans ce voyage intérieur, la Franc-maçonnerie joue un rôle particulier. La loge, avec ses membres aux parcours et personnalités variés, est un microcosme où se reflètent nos ombres. Le frère ou la sœur qui nous irrite – par son attitude, son discours, ou sa simple présence – est précisément celui ou celle qui nous offre l’opportunité de travailler sur nous-mêmes. En loge, cet « autre » devient un miroir, renvoyant nos parts d’ombre que nous refusons de voir. Ce travail introspectif, au cœur de l’athanor qu’est la loge, permet de rediffuser la lumière en nous, de progresser vers la complétude.
Certains maçons, malgré des années de pratique, restent prisonniers de leurs ombres, laissant leur ego dominer leur cœur. Mais il n’y a pas de jugement à porter : chacun avance à son rythme. L’apprenti, avec son humilité et sa soif de connaissance, incarne souvent l’état d’esprit le plus propice à ce travail. Les conflits, plus fréquents dans les ateliers supérieurs où les egos s’affirment, rappellent que la lumière ne s’acquiert pas par l’accumulation de rituels, mais par un effort constant d’introspection.
Le véritable ennemi du maçon n’est pas l’agacement ou la nuisance, mais l’absence de recherche de sens. Comme dans la tradition hawaïenne du ho’oponopono, illustrée par l’histoire du Dr Len, le changement extérieur passe par un travail intérieur. En se concentrant sur l’amour et le pardon – non pas pour culpabiliser, mais pour se reconnecter à son essence lumineuse –
le Dr Len transforma l’atmosphère d’un centre de détention sans jamais rencontrer ses patients. Ce principe s’applique à la maçonnerie : en éclairant nos ombres, nous influençons notre environnement.
Devenir ce que nous sommes
La quête de la lumière, au cœur de la Franc-maçonnerie comme de la vie, ne consiste pas à chercher une perfection extérieure, mais à révéler ce que nous sommes déjà. Comme le souligne la pensée nietzschéenne, il ne s’agit pas de « faire » pour « être », mais de devenir. La loi universelle de l’attraction nous attire des expériences qui nous invitent à grandir, à nous aligner avec notre essence. Le mot « impeccable », loin des connotations morales, signifie « sans péché », c’est-à-dire viser juste au centre de la cible, être en cohérence avec soi. C’est justement le symbole du fil à plomb.
Notre mental, précieux allié, peut devenir un obstacle lorsqu’il nous coupe de nos émotions et de notre ressenti. Chaque agacement, chaque jugement, est une opportunité d’explorer une zone d’ombre, de rouvrir une pièce fermée de notre château intérieur. Imaginons un instant qu’il ne nous reste que quelques secondes à vivre : regretterions-nous de ne jamais nous être pleinement rencontrés ? Ou embrasserions-nous, dans un moment de plénitude, l’être d’amour que nous sommes au fond de nous ?
Le voyage terrestre est une invitation à devenir complet, à éclairer nos ombres pour laisser rayonner notre lumière.
Comme le maçon polissant sa pierre, chacun d’entre nous est appelé à entreprendre ce travail, non pas pour devenir autre, mais pour révéler, avec courage et humilité, l’être lumineux qu’il a toujours été.
A l’instant où j’ai pris ma plume pour rédiger ces pages, le sujet de celles-ci m’apparait encore plus nécessaire. Ma table de travail est jonchée de notes, de livres, de même mon esprit est encombré d’idées éparses, comme pour la définition courante du mot épars « répandu ça et là, en désordre ». Le labyrinthe est devant moi, il va falloir rassembler, réunir ce qui était auparavant.
Auparavant, au début….
Au commencement dans le Principe était le Chaos. La terre était déserte et vide, le tohu bohu, les ténèbres, recouverte par l’abîme des eaux au dessus desquelles planait le souffle d’Elohim,
Dieu, le Grand Architecte De L’Univers alors Elohim dit
« sera la Lumière et fut la Lumière, Elohim vit la Lumière, Elohim sépara la Lumière, Elohim appela la Lumière »
Au commencement était le Big Bang, création de notre univers de l’Univers, résultat de l’explosion il y a des milliards d’années d’une boule de matière extraordinairement dense. Cette hypothèse scientifique ne vient là en aucune manière troubler ma réflexion. Je crois en Dieu, profane le jour de mon initiation « souvenez-vous » ce jour là nous avons tous mis notre confiance en Dieu.
Première phrase de notre règle en 12 points :
« la Franc-maçonnerie est une fraternité initiatique qui a pour fondement traditionnel la foi en Dieu, Grand Architecte De L’Univers»
Profane que nous étions, notre quête de Dieu non révélé vers Dieu révélé est en chemin.
De cette certitude absolue nait dans mon esprit le sens de la relativité. L’absolu est ; la relativité est ma possibilité intellectuelle de le prouver, de démontrer l’existence de Dieu ! L’Unité Primordiale l’UN qui est le TOUT !
Buste de Platon. Marbre, copie romaine d’un original grec du dernier quart du IVe siècle av. J.-C.
Platon nous dit (extrait de Parménide) « Dans l’absolu l’un c’est l’un, n’est il pas vrai qu’il pourrait être plusieurs ? il ne faut donc qu’il n’y ait ni partie ni qu’il soit un tout, il n’est ni un tout ni partie, ni droit ni circulaire, ni soit même ni autre chose, ni en repos ni en mouvement, ni identique ni différent, ni semblable ni dissemblable, ni égal ni inégal, ni plus vieux ni plus jeune, il échappe à l’être et à la connaissance.
Dans la position relative l’un EST. Conséquence il est un tout et il se dédouble en une infinité de parties, comporte une égale infinité de l’être et de l’un, il a configuration, il est à la fois lui-même et autre chose, il est dans l’espace, il est en mouvement et en repos, identique et différent. L’absolu est sans nuance sans condition, ce qui existe indépendamment de toute condition, la relativité nous permet d’y réfléchir, rassembler les pièces du puzzle pour comprendre.»
Rassembler ce qui est épars !
Au début : L’Eden, en ce temps Dieu parlait à Adam, Adam créé par Dieu à son image. Le temps primordial en ce temps là, Adam « l’homme » était parfaitement intégré à la nature, comprenait tout, participant de tout, à tout. Puis la chute, la faute, Adam désobéit, le fruit défendu, il mordit au fruit défendu, il mordit au fruit de l’arbre de la Connaissance…
Mais Dieu avait dit
« Le jour où tu auras mangé, de mort tu mourras » et il est dit « Et ce jour là pour la première fois Dieu sourit »
Le premier discours divin précise les limites de la liberté de l’homme, posé dans ce jardin, pour le cultiver et le garder et non pour y flâner à sa guise, variation sur le thème : « Tu peux tout faire sauf cela » thème qui fonde la loi ; qui établit la vie en société. Formuler l’interdit c’est annoncer qu’il se passera quelque chose donc qu’il sera transgressé. Pour quelle raison Dieu interdit à Adam, son cultivateur, son gardien, d’apprendre à distinguer ce qui est utile de ce qui est nuisible à sa survie ?
Deux réponses à cette question :
La première c’est que le créateur veut mettre en route l’histoire, c’est à dire les histoires, les péripéties du devenir sans lesquelles l’œuvre ne serait totalement achevée. Il ne se passerait rien, le temps n’existerait pas, ce serait un éternel présent.
La Seconde, non contradictoire, enrichi le sens. Ce sont il est question comme pour la plupart de tous les récits sur l’origine, ce sont les relations nécessairement conflictuelles entre créateur et créature, dominant et dominé. Et ainsi puisque « l’homme Adam » a voulu acquérir le pouvoir de distinguer le profitable du préjudiciable et bien que l’homme en assume les conséquences.
Rassembler ce qui est épars » Comprendre !
La parole est perdue, l’homme s’est ainsi lui-même donné cette obligation « Rassembler ce qui est épars » pour retrouver cette parole perdue. Le chemin est tracé et si l’homme veut rejoindre…..approcher le Grand Architecte De L’Univers, être auprès de lui, il lui faudra lui-même reconstituer le puzzle « Rassembler ce qui est épars »
Ce puzzle infiniment grand composé de pièces infiniment petites ; les mathématiques peuvent alors effrayer et , en effet, la somme des infiniment petites reste petite et l’édifice parfait doit pourtant comporter toutes les pièces qui le composent.
Rassembler ce qui est épars, c’est alors le seul moyen de se rapprocher de la construction parfaite, la construction de notre édifice de la Connaissance.
Et c’est ainsi que « profane » ou tout était épars, par cette intuition….une sensation qui incite à chercher le moyen, la méthode : L’Initiation ! le point de départ de cette recherche que trouvera l’initié. Des ténèbres du cabinet de réflexion, de la mort au mode profane à la
seconde naissance, humble en entrant par la porte basse..il va vers la quête de la révélation, l’initiation (d’initialiser : mettre au point de départ, comme un compteur qui dès cet instant compte juste) du désordre passager vers l’ordre.
« Rassembler ce qui est épars »
Ainsi entré dans cet espace sacré, tout s’organise, la lumière est perçue, même si elle ne parvient que faiblement, des outils simples apparaissent pour permettre de dégrossir la pierre brute : c’est « l’Apprentissage »
« Qu’avez-vous aperçu en entrant en Loge ? »
« Rien que l’esprit humain ne puisse comprendre »
Compagnon j’ai vu l’étoile flamboyante, la Lumière, l’Harmonie, la Divine Proportion…tout m’a été révélé de ce que nous pouvons être. les Sens, les Arts Libéraux, les Ordres d’Architecture ; les propriétés de la Sphère, la révélation de ce que nous sommes, de ce qui est, à l’image de Dieu, TOUT nous est donné, pour comprendre, rassembler, le travail est le moyen, passions vaincus, volonté soumise, le voyage permettant de rechercher les éléments épars, pièces manquantes du puzzle.
Matière et esprit « mélangés » ; Equerre et Compas entrelacés ; Compagnon on nous a appris à nous connaitre nous-mêmes, on nous a dirigé vers l’étude des arts utiles à la société des hommes. Par l’étude des facultés intellectuelles et des secrets de la Nature, nous avons été amenés à la connaissance jusque devant le trône du Grand Architecte De L’Univers lui-même.
A cet instant il serait possible de croire que tout est acquis !
C’est alors que survient la révélation de l’élévation au Sublime Grade de Maître, entrant dans le Temple à reculons, face à l’étoile flamboyante, de la Lumière reçue à la Lumière vue.
La mort du Maître Hiram, tué par les 3 mauvais compagnons, la chair quitte les os… tout se désunit… symbole de dispersion de ce qui fait corps… mais signification supplémentaire de l’Union à faire… Désintégration, dispersion, reconstitution… »
Rassembler ce qui est épars » Résurrection !
C’est le processus infini qui conduit à comprendre que de « rassemblement » en « rassemblement » la multiplicité se rapproche de l’Unité, de l’Un, du Grand Architecte De L’Univers. La manifestation retourne à l’Unité Primordiale, au Commencement, Maître Hiram meurt, le Maitre renait !
Que demande t on au Maitre ?
« Voyager de l’Occident à l’Orient et sur toute la surface de la terre »
Pourquoi ?
« Pour y répandre la Lumière et rassembler ce qui est épars »
Voyager de l’Occident à l’Orient, c’est-à-dire en sens contraire de la description de la Loge au 1er degré, ce qui indique clairement que la Lumière vient de l’Orient. Information délibérée enjoignant de parcourir la surface de la terre, de l’univers même pour ensuite retourner à la source de ce Lieu Primordial….le Paradis Perdu !
Voilà le parcours du rassemblement à l’intérieur de Soi d’abord épelerchaque partie de l’ensemble jusqu’au jour où nous auront appréhendé l’Essence, le Principe afin d’aller à la Connaissance. Ce jour là, nous aurons rassemblé ce qui était épars et, en nous, compagnons et dans le Cosmos, Maitre Maçon rassemble les hommes passés, présents et à venir épars dans l’univers.
Notre chaine d’union appelée à se grandir infiniment mais qui restera UNE nous rassemblera, nous réintègrera en cette Unité Primordiale…notre retour au Paradis Perdu où tout homme partagera le pain de la connaissance et de l’Amour.
Nous devons aspirer à nous perfectionner, apprendre encore apprendre plus, répandre la Lumière ramener le tout à l’UN !
« La Connaissance de Dieu auteur de tout ce qui est »
Un jour les disciples demandèrent à Jésus :
« Dis-nous quelle sera la fin ? »
Jésus répondit
Jesus Christ
« Que savez-vous du commencement pour que vous cherchiez aussi la fin ? Heureux qui se tiendra dans le commencement, il connaitra la fin et ne goutera pas la mort »
Ainsi rassembler ce qui est épars, ce qui était auparavant, répandu ça et là , en désordre, c’est le chemin de la compréhension qui commence. L’important n’est pas d’atteindre le but mais de prendre le chemin qui y mène.
Le chemin est long, souhaitons ne jamais le quitter. L’initiation n’est pas une fin… mais un nouveau commencement !
Le sujet du Grand Architecte de l’Univers est à la fois merveilleux, car ce concept est au cœur même du Rite Ecossais Ancien et Accepté, et redoutable, car il importe de ne pas en donner une vision restrictive, qui serait dogmatique alors que nous affirmons vouloir nous préserver d’un tel enfermement de la conscience et de l’esprit.
Commençons par le commencement.
Le concept de Grand Architecte de l’Univers a-t-il été inventé par la Franc-Maçonnerie ? La réponse est sans ambiguïté : non.
L’idée d’une religion naturelle, qui revient à envisager qu’une entité, un Être Suprême, a organisé l’Univers est fort ancienne. Platon évoque dans le Timée un suprême ordonnateur, et écrit « Il est une autre question qu’il faut examiner à propos de l’univers, à savoir d’après lequel des deux modèles son architecte l’a construit ». Plus loin il évoqueun divin ouvrier qui « organisa l’univers de manière à ce qu’il fût, par sa constitution même, l’ouvrage le plus beau et le plus parfait. »
Cicéron, il y a presque 21 siècles, reprend la même idée : « « quoi de plus manifeste et de plus clair, quand nous avons porté nos regards vers le ciel et contemplé les corps célestes, que l’existence d’une divinité d’intelligence absolument supérieure qui règle leur mouvement ?… Non seulement la demeure céleste et divine a un habitant, mais celui qui l’habite exerce sur le monde une action directrice, il est en quelque sorte l’architecte d’un si grand ouvrage et veille à son entretien. »
Et cette idée n’a depuis cessé de venir à l’esprit d’hommes éclairés. Ainsi, Calvin, vers 1550, avait choisi de qualifier Dieu de « Grand Architecte » ou d’« Architecte de l’Univers ». C’est au philosophe allemand Leibniz que l’on doit, dans les dernières années du XVIIème siècle, d’avoir porté de la manière la plus aboutie l’idée que partageaient ses contemporains philosophes des Lumières selon laquelle Dieu, du fait de sa perfection suprême, a choisi pour créer l’univers le meilleur plan possible. Et il va de soi que « plan » renvoie à « architecte ».
Descartes dans les Méditations métaphysiques parle d’un Grand Horloger, et Voltaire a repris la même image dans ses célèbres vers : « L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger. ».
Donc le concept de Grand Architecte de l’Univers est ancien et n’est pas exclusivement un concept maçonnique.
Mais s’ils ne l’ont pas inventé, quand les Francs-maçons ont-ils commencé à se référer à ce concept ?
Le Manuscrit Dumfries n°4, de 1710, rapporte qu’au Xème siècle, le roi Edwin avait exhorté les maçons à honorer et adorer sincèrement le Grand Architecte du ciel et de la terre, unique protecteur de l’homme et des bêtes, qui régit et gouverne le soleil, la lune et les étoiles, fontaine et source de tout bien, …
C’est enfin aux Constitutions rédigées par le Pasteur James Anderson en 1723 pour la première Grande Loge de Londres que l’on doit d’avoir institutionnalisé l’expression. La première page de ce texte fondateur devait être lue à l’admission d’un nouveau Frère, et dit ceci :« ADAM, notre premier ancêtre, créé à l’image de Dieu, le Grand Architecte de l’Univers, dut avoir les Sciences libérales, particulièrement la Géométrie, inscrites dans son cœur, … ».
L’expression, ou des équivalents, ne va plus quitter le vocabulaire maçonnique. On connaît par exemple la divulgation dite des « Trois Coups Distincts » (Three Distinct Knocks) publiée en 1760. La Prière à Notre Seigneur Jésus-Christ qui figure au cœur du rituel d’ouverture des travaux commence par la formule : « O Seigneur Dieu, Grand et Universel Maçon du Monde, et premier constructeur de l’Homme comme s’il était un temple ; sois avec nous, O Seigneur, … ».
On le voit, la Maçonnerie des origines était indiscutablement théiste, et même indiscutablement chrétienne. Tous les Frères étaient soit catholiques, soit protestants. Or en peu de temps, les Loges vont s’ouvrir. Des adeptes d’autres religions sont admis. La présence de Frères non chrétiens, et en particulier juifs, est en effet attestée dès le milieu du XVIIIème siècle, notamment aux Pays-Bas. En même temps sont également reçus en loge des tenants d’un déisme nettement différent des religions révélées.
L’expression Grand Architecte de l’Univers pouvait sans nul doute satisfaire les uns comme les autres. Les premiers la voyaient comme désignant à coup sûr le Dieu auxquels s’adressaient leurs prières et leurs louanges, les seconds ne se sentaient pas contraints par un vocable qui les enfermait dans un dogme particulier.
Il semble important de préciser ici le sens de quelques mots qui décrivent la position d’un homme vis-à-vis de Dieu ou du divin. Il faut commencer par définir dieu. Le mot « dieu » est à la fois un nom commun et un nom propre.
C’est un nom propre lorsqu’on l’écrit avec une majuscule pour désigner l’être transcendant et unique créateur de l’univers. « Dieu » est aussi un nom commun que l’on écrit avec une minuscule, pour désigner un être supérieur à l’homme, plus puissant, mais souvent anthropomorphe, c’est-à-dire ayant des traits et un comportement tels qu’en ont les humains, et doté de pouvoirs surnaturels.
Mais avec ou sans majuscule, « dieu » est un mot humain, forgé par l’esprit humain, pour désigner ce que la raison et la science ne suffisent pas à expliquer. Les philosophes des Lumières ont défendu une conception non religieuse de Dieu, une conception rationnelle, hors de toute révélation.
En d’autres termes, s’il est vrai qu’il existe des religions sans dieu, notamment le bouddhisme, il est tout aussi vrai que Dieu n’est pas l’apanage des religions.
Certains se définissent comme croyants, et parmi eux certains comme pratiquants. D’autres sont croyants non pratiquants, mais revendiquent leur appartenance à une religion révélée.
Ils sont théistes, au sens où ils adhèrent à l’idée selon laquelle Dieu existe, qu’il a créé l’univers et qu’il influe sur son fonctionnement. Cette ingérence du divin dans les affaires humaines peut être directe, ou être médiée par des hommes inspirés, des prophètes, mais aussi par les institutions religieuses, dépositaires de la volonté divine. Suivre les règles et les rites qu’ils imposent est essentiel pour obtenir le salut.
D’autres croient en Dieu mais n’adhèrent à aucune religion telle que des hommes les ont organisées et les administrent. Ceux-là sont déistes.
Les déistes considèrent qu’à l’origine de l’univers existe une source originelle universelle et intelligente qu’ils nomment Dieu. Leibniz, que j’ai déjà évoqué, posait à ce sujet la question majeure « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ». C’est ce que les philosophes appellent « le paradoxe de la cause première », idée forgée par Aristote vers 350 avant notre ère, et qui a donné à cette cause première la qualité de principe : « de toute nécessité, ce principe existe ; en tant que nécessaire, il est parfait tel qu’il existe ; et c’est à ce titre qu’il est le principe. […] C’est à ce principe, sachons-le, qu’est suspendu le monde, et qu’est suspendue la nature. » Cette idée fût reprise par Thomas d’Aquin au XIIIème siècle.
Tout dans l’univers a une origine et une suite. Dès lors, on ne peut concevoir un début et une fin à l’espace, au temps et à la matière qui sont ensemble les constituants qui définissent l’univers. Voilà pourquoi, pour les déistes, le paradoxe de la Cause première ne peut trouver son explication que dans un principe à l’origine de tout ce qui existe, et qui est appelé « Dieu ».
En tout état de cause, et à la différence des théistes, pour affirmer l’existence d’un dieu et son influence dans la création de l’Univers, les déistes refusent de s’appuyer sur des textes sacrés et plus encore de se soumettre aux dogmes d’une religion révélée.
D’autres enfin se définissent comme athées ou comme agnostiques : un athée ne croit pas à l’existence de Dieu au singulier ou de dieux au pluriel, et la pensée athée se revendique comme fondée sur le principe du rationnel, tandis qu’un agnostique considère que l’absolu est inaccessible à l’esprit humain et refuse d’adhérer à une conception définitive sur les questions métaphysiques. Il considère néanmoins que les religions peuvent aider à assurer un minimum d’ordre et de cohésion sociale. L’agnostique reconnaît volontiers à chacun la liberté de pratiquer si et comme il le désire.
Si différents que nous soyons, nous pouvons faire le choix de travailler à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers.
L’invocation au Grand Architecte de l’Univers est riche de sens. Elle rattache l’engagement, l’initiation, la quête, à ce qu’elle a d’immatériel, de transcendant, c’est-à-dire au-delà du perceptible, au-delà des possibilités de l’intelligible. On constate ici encore que la transcendance n’est pas l’apanage des religions.
On oppose à la notion de transcendance celle d’immanence. Les Stoïciens ou Spinoza sont représentatifs de ces philosophies pour lesquelles le divin est présent dans toute chose. En d’autres termes l’immanence caractérise ce qui a son principe en soi-même tandis que le transcendant a une cause extérieure et supérieure.
Le Grand Architecte de l’Univers est un concept constituant une référence métaphysique, c’est-à-dire appartenant à un domaine non susceptible d’être accessible par la raison ni perceptible par les sens. Dès lors, il nous est impossible, à nous humains qui sommes limités par les capacités de nos sens et de notre raison, de véritablement le connaître. Ainsi, la conception du Grand Architecte de l’Univers n’est pas religieuse mais bien métaphysique. Invoquer le Grand Architecte, c’est placer le travail sans ambiguïté dans une dimension métaphysique, qui est celle de la spiritualité.
La particularité de la démarche des obédiences maçonniques traditionnelles, c’est qu’elles envisagent le parcours qu’elles proposent en termes d’éveil spirituel et de quête de transcendance sans que cela n’implique aucune croyance, aucune adhésion religieuse particulière. Il va de soi que cela ne l’exclut pas davantage. Là se trouve la force d’un Rite comme le Rite Ecossais Ancien et Accepté, parmi d’autres : sa capacité à ne rien imposer et à ne rien exclure en matière de vie spirituelle.
La démarche, vouée à la spiritualité, que propose le Rite Ecossais Ancien et Accepté montre bien que la spiritualité n’est pas l’apanage des religions.
Spinoza, on le sait, fût rejeté par les esprits étroits de sa communauté, coincés dans la stricte observance de la forme plutôt qu’attachés à rechercher le sens profond derrière les mots et l’idée derrière les symboles. Il croyait en l’existence du Principe : pour lui, « tout ce qui est dans la nature, considéré dans son essence et dans sa perfection, enveloppe et exprime le concept de Dieu ». Cette conception est qualifiée de panthéiste, au sens qu’elle conçoit que Dieu est en toute chose, ou plutôt, d’une certaine manière, que Dieu EST toute chose. La Création se confond avec le Créateur ; Dieu comme le Un-Tout, comme le tout de l’univers manifesté, et donc comme l’ensemble des règles qui animent et donnent sa cohérence à cet univers, au-delà de la multiplicité de ses formes.
On peut rapprocher cette vision de celle exprimée par Emmanuel Kant en 1788 dans Critique de la raison pure : « Deux choses remplissent mon esprit d’admiration et de craintes incessantes, à mesure que la réflexion s’y attache et s’y applique, le ciel au-dessus de moi et la morale en moi. ».
En fait, ceux qui adhèrent à cette vision du Un-Tout, quelle que soit la dénomination qu’ils emploient pour le désigner, sont bien dans une spiritualité dans laquelle tout cherchant d’aujourd’hui, et en particulier tout Franc-Maçon de Rite Ecossais Ancien et Accepté, peut se reconnaître, quelles que soient ses croyances ou ses convictions personnelles.
C’est ce que le Convent de Lausanne a posé comme fondement spirituel de ce Rite en 1875, en adoptant le concept du Principe Créateur qu’est le Grand Architecte de l’Univers.
En plaçant les travaux sous l’invocation « À la Gloire du Grand Architecte de l’Univers« , les franc-maçonnes et les francs-maçons ne s’obligent pas à honorer une entité divine personnalisée ni révélée mais à témoigner de l’admiration que ne peut manquer de leur inspirer « le Mystère de la Création à l’œuvre dans le monde. »
N’ayant aucun parti pris religieux ou philosophique, le Rite reste étranger à toute controverse sur ces sujets ; et sa neutralité et son universalité font qu’il les transcende toutes. Le Rite laisse à ses membres la libre détermination et la pratique privée de leurs convictions dont il n’a pas à se préoccuper.
En ayant choisi de travailler à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers et en ayant pris pour devise ORDO AB CHAO, le Rite Écossais Ancien et Accepté reconnaît l’existence d’un Principe d’Ordre à l’œuvre dans l’Univers, on pourrait aussi parler d’un Principe d’Unité. Par cette reconnaissance fondamentale, fondatrice, le Rite engage à œuvrer dans le sens de l’ordre, de la construction, de la paix, de l’harmonie, en même temps qu’à combattre le désordre, la violence destructrice, le chaos.
En fait, le Rite engage à ressentir l’unité de la Vie, au-delà de la diversité et de la multiplicité des formes, ce qui conduit naturellement à devenir solidaires de toute existence. Le Rite invite dès le Premier Degré à reconnaître l’Unité au-delà des dualités apparentes que sont par exemple le noir et le blanc du pavé mosaïque, ou encore l’Équerre et le Compas, le Soleil et la Lune, etc.
L’expression « Grand Architecte de l’Univers » suggère l’existence d’un principe unique, à l’origine de toute chose, donc créateur, et qui demeure aussi régulateur de toute chose, car tout élément de la création ou de la manifestation ne peut qu’obéir aux lois émanant de ce principe. En fait, le concept de Grand Architecte de l’Univers permet d’exprimer l’unité fondamentale de notre univers, sa cohérence, par-delà sa diversité.
Point n’est besoin à qui n’en ressent pas la présence ni la nécessité d’envisager rien qui soit de l’ordre du surnaturel, du surhumain. Le spirituel et le sacré ne sont pas l’apanage des religions révélées. La spiritualité du Rite Ecossais Ancien et Accepté est ouverte à ceux qu’une religion révélée aide à s’accomplir comme êtres moraux et vertueux, comme à ceux qui y parviennent sans recourir à ce cadre.
Pour les maçons de Rite Ecossais Ancien et Accepté, en même temps qu’il est un principe, le Grand Architecte de l’Univers est un symbole. Contrairement à ce que dénoncent les anathèmes de certains qui se veulent les seuls à être à la fois adogmatiques et libéraux, le Grand Architecte de l’Univers est le symbole de l’absolue liberté de conscience.
Chacun de nous en effet est libre de l’interpréter comme il l’entend. Son invocation à l’ouverture des travaux, au moment où les individualités des Frères se fondent pour former la Loge, témoigne de notre indéfectible attachement au droit de chacun de croire ou de ne pas croire, de pratiquer ou de ne pas pratiquer, et au respect que chacun doit à l’autre en la matière, quelles que soient ses convictions personnelles.
A la vérité, n’en déplaise aux tenants d’un anticléricalisme radical et aux partisans de l’éradication du fait religieux, le symbole ouvert qu’est le Grand Architecte de l’Univers illustre ce ce qu’est la véritable laïcité.
Car la véritable laïcité, c’est ce respect mutuel, ce sont quatre principes cardinaux : la garantie absolue de la liberté de conscience, le respect de la diversité des options spirituelles, l’invitation à la tolérance partagée, et la détermination à construire un vivre-ensemble qui fonde l’espace commun.
Par-là, le Grand Architecte de l’Univers est aussi le symbole même de l’initiation, dont la finalité est de nous donner la possibilité de se perfectionner. C’est la définition même de la démarche maçonnique, celle d’une Franc-maçonnerie de tradition, initiatique, spiritualiste et humaniste.
Dans la dernière partie de ce propos, évoquons plus précisément le Convent de Lausanne de 1875 et donc l’introduction formelle du Grand Architecte de l’Univers dans le corpus maçonnique.
En 1773, une scission d’avec la Grande Loge de France de l’époque conduit à la création du Grand Orient de France. Pour échapper au contrôle que Napoléon voulait exercer sur la franc-maçonnerie sous l’égide du seul Grand Orient, nombre de loges de la Grande Loge choisirent de se placer sous la protection du Suprême Conseil, créé par Alexandre Auguste de Grasse-Tilly en 1804. Ainsi se constitua la Grande Loge Centrale Ecossaise, adhérant aux principes du Rite Ecossais Ancien et Accepté.
En 1849, le Grand Orient de France se dote d’une Constitution, qui stipule qu’il est « une association philosophique, philanthropique, et progressive… Elle a pour fondement la croyance en Dieu et en l’immortalité de l’âme. » Mais cette conception n’est pas partagée par tous les Frères du Grand Orient, tant s’en faut. Des débats véhéments agitent les Convents. Finalement, en 1877, le Grand Orient supprimera le paragraphe concernant l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme de sa Constitution.
Ces interrogations sur le lien entre franc-maçonnerie et religion avaient également concerné des Frères de la Grande Loge Générale Ecossaise et du Suprême Conseil de France auquel elles étaient rattachées.
Or en 1875, un Convent Universel est organisé à Lausanne, réunissant 12 des 23 Suprêmes Conseils de REAA pour débattre de divers sujets et revoir les traités d’alliances entre juridictions. Les délégués en profitèrent pour adopter, sous l’instigation de Grand Commandeur du Suprême Conseil de France Adolphe Crémieux, une formulation propre à rassembler ce qui risquait d’être épars, et que nous connaissons tous : « La Franc-Maçonnerie proclame, comme elle l’a proclamé dès son origine, l’existence d’un principe créateur connu sous le nom de Grand Architecte de l’Univers. »
Le texte évoque la notion de Force supérieure et qualifie le Grand Architecte de Créateur Suprême. L’Ecossisme s’affirme ainsi comme proche des conceptions déistes proposées par les philosophes des Lumières.
Le Rite Ecossais Ancien et Accepté ne se prononce ni sur l’immortalité de l’âme ni sur la résurrection. Il ne recourt à aucune révélation, n’impose la croyance en aucune vérité dogmatique. Il affirme, sous le nom de Grand Architecte, l’existence d’une force commune à tout l’univers, qui lui donne sa cohérence au-delà de sa diversité.
Pour conclure, souvenons-nous du premier paragraphe de la partie réglementaire des Constitutions d’Anderson, les Anciennes Obligations des Maçons Francs & Acceptés, qui postulent que la Franc-maçonnerie doit être le centre de l’Union d’hommes d’origines, de confessions, de conditions sociales et de cultures différentes qui, autrement, ne se seraient jamais rencontrés.
Il s’agit de rester fermement attachés à ces principes. Et c’est dans cet esprit, garantissant à chacun une entière liberté de conscience, que plusieurs Grandes Loges invoquent dans tous leur travaux le Grand Architecte de l’Univers, expression symbolique d’un Principe créateur librement interprétable par chacun des membres de l’obédience selon ses convictions spirituelles ou religieuses.
Les travaux sont ouverts à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers, comme le matérialise la présence, sous l’Equerre et le Compas, du Volume de la Loi Sacrée. C’est la Loi qui est sacrée, en ce qu’elle a d’universel, en ce que le Volume a de symbolique.
Le Prologue de Jean auquel est ouvert ce Volume ne doit pas être compris comme une soumission à une vision religieuse, et donc à un dogme. Il renvoie plutôt à la raison, et à la quête de la Lumière et de la Vérité.
Parce qu’il serait vain de penser si ce n’était pour agir, la voie sur laquelle chacun de nous s’est résolument engagé en tant que francs-maçons de Rite Ecossais Ancien et Accepté travaillant à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers, est d’abord une voie de réalisation personnelle. C’est aussi une voie de réalisation collective. La finalité de la voie spirituelle et humaniste que propose le Rite Ecossais Ancien et Accepté est de parvenir à notre propre accomplissement, c’est aussi celle de l‘engagement et de l’action au service de l’Homme et de l’Humanité.
Introduction : Le besoin d’éthique dans les traditions ésotériques
Dans un monde où la sécularisation progresse et où les anciennes traditions spirituelles sont souvent reléguées au rang de curiosités historiques, les sociétés secrètes et les mouvements néo-spirituels, tels que la franc-maçonnerie et les néo-druides, connaissent un regain d’intérêt. Ces groupes, ancrés dans des héritages symboliques profonds, se retrouvent aujourd’hui confrontés à des défis éthiques majeurs : scandales de pouvoir, dérives sectaires, et accusations d’opacité.
La question d’une charte éthique, visant à encadrer leurs pratiques et à restaurer la confiance du public, divise autant qu’elle intrigue. Faut-il imposer un code moral à ces organisations qui se revendiquent héritières d’une liberté de pensée ancestrale, ou cela risque-t-il de trahir leur essence même ? Cet article explore cette problématique à travers une analyse historique, philosophique et sociologique, en s’appuyant sur les exemples des francs-maçons et des néo-druides, deux traditions souvent mal comprises mais profondément influentes.
I. Contexte historique : Les racines des sociétés secrètes
A. La franc-maçonnerie : une quête de lumière sous surveillance
La franc-maçonnerie, née officiellement au début du XVIIIe siècle en Angleterre avec la création de la Grande Loge de Londres en 1717, s’inspire de guildes médiévales de constructeurs de cathédrales. Cependant, ses racines ésotériques puisent dans des traditions plus anciennes, notamment les mystères égyptiens, les écoles pythagoriciennes et les enseignements alchimiques. Organisée en loges, elle promeut des valeurs de fraternité, de tolérance et de recherche de la vérité à travers des rituels symboliques. Pourtant, son histoire est marquée par des controverses : interdictions par des régimes autoritaires (comme sous le nazisme ou dans certains États catholiques), accusations de complotisme (notamment avec les Protocoles des Sages de Sion, un faux antisémite), et des affaires internes de corruption ou de népotisme.
B. Les néo-druides : un renouveau spirituel controversé
Druides
Les druides, prêtres et philosophes des anciens Celtes, ont disparu en tant que groupe organisé avec la romanisation et la christianisation de l’Europe (vers le Ier siècle après J.-C.). Leur revival au XVIIIe siècle, notamment avec la fondation de l’Ordre des Bardes, Ovates et Druides (OBOD) en 1717 par John Toland, s’inscrit dans le mouvement romantique et le regain d’intérêt pour les cultures préchrétiennes. Aujourd’hui, les néo-druides, souvent perçus comme écologistes ou païens, revendiquent une connexion avec la nature et une spiritualité non dogmatique. Cependant, des affaires comme celle de Roger Surin, druide accusé de dérives sectaires et d’abus (mentionnée dans un article d’AgoraVox du 3 janvier 2025), soulignent les risques d’interprétations abusives de ces traditions.
II. La nécessité d’une charte éthique : arguments en faveur
A. Protéger les membres et le public
Les sociétés secrètes, par leur nature fermée, peuvent devenir des terrains propices à des abus de pouvoir. Dans la franc-maçonnerie, des enquêtes ont révélé des cas où des loges ont servi à blanchir de l’argent ou à favoriser des carrières politiques (exemple : l’affaire P2 en Italie dans les années 1980). Chez les néo-druides, l’absence de structure centralisée facilite les dérives individuelles, comme l’exploitation psychologique ou physique sous couvert de rituels. Une charte éthique pourrait établir des garde-fous : consentement explicite, transparence sur les objectifs, et mécanismes de signalement des abus.
B. Restaurer la crédibilité
L’opacité de ces groupes alimente les théories du complot, qui les dépeignent comme des manipulateurs occultes. Une charte éthique, publiquement accessible, pourrait démontrer leur engagement envers des valeurs universelles (liberté, égalité, respect), contrecarrant ainsi les narratifs conspirationnistes. Par exemple, la franc-maçonnerie pourrait clarifier son rôle dans la promotion des droits humains, tandis que les néo-druides pourraient s’éloigner de l’image de sectes New Age.
C. S’adapter à une société moderne
Dans un contexte de mondialisation et de surveillance numérique, les anciennes structures secrètes peinent à rester pertinentes sans s’adapter. Une charte éthique, alignée sur les normes contemporaines (droits humains, écologie), permettrait à ces groupes de dialoguer avec la société civile et de justifier leur existence au-delà de la nostalgie.
III. Les objections : une menace pour la liberté spirituelle ?
A. Risque de standardisation
Critiques comme celles exprimées sur AgoraVox suggèrent que codifier l’éthique pourrait trahir l’esprit originel de ces mouvements. La franc-maçonnerie repose sur une quête individuelle de lumière, tandis que le druidisme valorise une connexion intuitive avec la nature. Imposer des règles pourrait transformer ces traditions en institutions rigides, similaires aux religions qu’elles ont souvent cherché à contourner.
B. Hypocrisie potentielle
Comme le souligne un article sur L’Oréal et ses chartes éthiques (AgoraVox, 2005), les documents officiels peuvent être de simples outils de communication, déconnectés des pratiques réelles. Une charte mal appliquée risquerait de discréditer davantage ces groupes, en exposant leur incapacité à respecter leurs propres engagements.
C. Conflit avec la souveraineté des loges ou cercles
La franc-maçonnerie fonctionne sur un modèle décentralisé, chaque loge ayant une certaine autonomie. De même, les néo-druides s’organisent en cercles indépendants. Une charte imposée pourrait être perçue comme une intrusion, menaçant leur indépendance et leur diversité.
IV. Une proposition : une éthique flexible et participative
Plutôt qu’une charte rigide, une approche participative pourrait être envisagée. Par exemple :
Consultation interne : Laisser chaque loge ou cercle définir ses propres principes, dans un cadre général validé par un consensus.
Transparence graduelle : Publier des rapports annuels sur les activités, sans révéler les rituels sacrés.
Médiation indépendante : Créer un organe neutre pour enquêter sur les abus, inspiré des modèles comme le Comité Consultatif National d’Éthique en France.
V. Conclusion : Un équilibre à trouver
La question d’une charte éthique pour les francs-maçons et les néo-druides ne se résume pas à un choix binaire. Elle reflète un dilemme plus large : comment préserver la liberté spirituelle tout en répondant aux exigences d’une société qui demande accountability ? L’histoire montre que ces groupes ont survécu grâce à leur capacité d’adaptation. Une éthique bien conçue, respectueuse de leur héritage mais ouverte au dialogue, pourrait être leur salut, à condition qu’elle ne devienne ni un carcan ni une façade. À l’heure où les valeurs humaines sont remises en question, peut-être est-ce l’occasion pour ces traditions de prouver leur pertinence dans le monde de 2025.
Rappelons pour commencer quelques points sur lesquels tous sont d’accord
La loi d’Hermès : Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, soit le corps de l’homme, le microcosme est le reflet de l’univers, le macrocosme.
L’univers est un temple où siège celui qui l’a construit, le G.A.D.L.U. le Grand Architecte De L’Univers.
L’homme, tout comme l’univers, est un temple où il lui appartient de faire vivre en lui le Principe suprême.
L’homme construit des temples, soit à l’origine des lieux d’où l’on observe le ciel. Puis ces temples deviennent des constructions rappelant son corps et celui de l’univers. Sans oublier les principes énergétiques qui les constituent :
Par exemple les chakras en Inde, les séfiroth dans la kabbale hébraïque pour le corps de l’homme ; les étoiles, les constellations et les planètes pour l’univers.
Le Corps de l’homme et celui de l’univers
On sait en effet que le zodiaque se projette sur ce grand corps humain dont la tête est sur la constellation du Bélier et les pieds sur celle des Poissons.
Cette projection du zodiaque sur le corps humain se trouve partout comme en Inde sur cette image du XVIII° siècle : Les constellations et les inscriptions en sanskrit nous montrent : Les étoiles du Bélier sur la tête, celles du Taureau sur le cou et la gorge ; celles des Gémeaux sur les épaules et les bras ; c elles du Cancer sur la poitrine, l’estomac ; celles du Lion sur le cœur ; celles de la Vierge sur le ventre : celles de la Balance sur les hanches ; celles du Scorpion sur bas du ventre ; celles du Sagittaire sur les cuisses ; celles du Capricorne sur les genoux ; celles du Verseau sur les jambes et celles des Poissons sur les pieds.
C’est ainsi que le Christ, ce Poisson signant l’arrivée de l’ère des Poissons, naquit d’une Vierge, la constellation opposée à celle des Poissons et lava les pieds de ses disciples.
Les correspondances entre le corps de l’homme et celui de l’univers ont été exprimées à toutes les époques sous différentes images. Ainsi au Moyen Age on voit sur cette image, extraite du document l’Hortus delicarum écrit pour des religieuses à la fin du XII° siècle[1] le corps nu de l’homme surmonté du mot microcosmus « Microcosme » en latin avec ses éléments constitutifs :
Les quatre éléments, les signes du zodiaque, les sept planètes et le corps de l’homme
Les quatre éléments :
L’élément Air en haut à gauche avec aer inscrit au-dessus de l’aile supérieure de l’ange qui souffle. L’élément Feu, en haut à droite, avec le mot ignes inscrit à gauche des flammes : Les flammes près de la tête évoquent la constellation du Bélier signe de feu et en rapport avec la tête de l’homme tout comme les Poissons sont en rapport avec les pieds. L’élément Eau, en bas à gauche, avec aqua inscrit au-dessus de l’eau, dans laquelle nagent deux poissons. L’élément Terre, en bas à droite, avec terra inscrit sur la colline où broute une chèvre.
Ces éléments sont en correspondance avec les signes du zodiaque :
Ainsi la constellation des Poissons, en bas à gauche, avec l’élément Eau, près des pieds du corps de l’homme avec lesquels ils sont en rapport, comme c’est inscrit à côté ; celle du Capricorne, en bas à droite, avec l’élément Terre, les collines et les pierres, près des genoux du corps de l’homme avec lesquels le Capricorne est en rapport.
La sphère céleste et les sept planètes :
La tête de l’homme par sa forme ronde représente la sphère de l’univers et les sept ouvertures de la tête les sept planètes (dont les noms sont inscrits sur les rayons) : en commençant en bas à gauche par Saturne. Soit Saturne, Mars, Jupiter, Soleil, Lune, Mercure, Vénus.
Le corps maison univers
Dans toutes les civilisations traditionnelles le corps de l’homme et comme une maison.
Par exemple, chez les Dogons, la façade représente le visage (face, façade) les poutres le squelette ; la porte extérieure le sexe de l’homme ; la grande pièce centrale la matrice ; les pièces latérales les bras ; le foyer donnant sur la terrasse la respiration.
Les manuscrits de Qumram parlent de la bâtisse (le corps) de l’homme.
Et un peu partout on voit le toit de la maison crâne de l’homme comme la voûte du ciel ou sa limite les pieds comme la Terre
Le corps temple ou le corps dans le Temple
Si le corps de l’homme s’inscrivait dans la maison il était logique que celui de la divinité s’inscrive à son tour dans son temple d’une façon ou d’une autre, puisque celui-ci est sa demeure quel que soit le nom qu’on lui donne : « Homme cosmique » chez les Hindous ; Pharaon devenu Osiris en Egypte ; Nom de l’Éternel chez les Hébreux, corps du Christ chez les chrétiens.
Les sources principales qui ont influencé le tracé du temple maçonnique sont évidemment le temple égyptien, le temple de Salomon et le temple chrétien tel qu’on le construisait à la grande époque des cathédrales.
Ces temples, tout comme le corps humain, sont divisés grosso modo en trois parties, les jambes avec les pieds ; le tronc avec la poitrine et le cœur ; la tête.
La représentation d’un corps humain sur le temple de Salomon semble venir d’Égypte où cela était particulièrement marqué.
Le corps dans le Temple en Egypte
L’exemple le plus célèbre est celui de Louxor, dont la construction commença avec Aménophis III ( -1388 à -1351) avec son architecte Amenhotep.
Situé au bord du Nil sur sa rive Est (droite), on peut voir sur le schéma tout en comparant avec l’architecture des cathédrales gothiques :
Les pieds sur les pylônes (B)
Les jambes sur les colonnes de Grande cour, équivalent du Narthex (12)
Les genoux sur le mur séparant le narthex de la nef (C)
Les cuisses sur l’allée processionnelle aux quatorze colonnes de plus de vingt mètres de hauteur équivalant de la Nef.
Cette allée fait référence à la traversée du ciel au cours des quatorze jours de la Lune croissante.
C’est pourquoi sur les bas-reliefs on y voit la procession des trois barques celle d’Amon, celle de Mout et celle de Khonsou.
Le ventre sur la cour centrale entourée de son péristyle aux soixante-quatre colonnes moins hautes que les précédentes (11) équivalent du transept.
Les soixante-quatre colonnes faisant allusion à un remplissage de l’œil lunaire. Ainsi cette immense cour faisait allusion à la Pleine Lune.
L’œil lunaire étant utilisé comme un symbole de mesure des volumes
Cette unité de volume se fragmentant en six fractions : ½, ¼, 1/16, 1/32, 1/64
La poitrine sur la salle hypostyle, forêt de colonnes, composée de chaque côté de quatre rangées de quatre colonnes, seize d’un côté, seize de l’autre soit trente-deux. (D)
Les bases de ces colonnes étaient taillées de façons à évoquer des croissants lunaires. Mieux encore l’initié s’avançant vers les profondeurs du Temple voyait décroître, sur huit files parallèles, les croissants depuis le dernier croissant jusqu’à la Lune invisible. Arrivé à la quatrième colonne immédiatement sur sa droite il pouvait voir l’amorce du nouveau croissant préfigurant la renaissance du Dieu[2]
Sous les clavicules une zone intermédiaire composée de huit colonnes (9).
Puis vient le temple couvert qui commence au niveau des clavicules et va jusqu’à la calotte crânienne, équivalent du chœur.
Sur la bouche le sanctuaire de la barque, symbole du croissant lunaire, le Verbe créateur.(5)
Au niveau des yeux la salle à douze colonnes
Symbole des douze mois lunaires et des douze signes du zodiaque, mais surtout salle solaire comportant le faucon solaire au centre de son naos, douze singes faisant la salutation au soleil
Rappelant que les yeux du ciel sont le Soleil et la Lune.
Au niveau du cerveau les trois sanctuaires secrets
Le corps dans le temple chrétien
Les chrétiens évidemment issus du judaïsme placèrent à leur tour, dans leurs temple le corps de l’homme Dieu Jésus.
Mais on peut aussi penser qu’ils s’inspirèrent également des temples égyptiens car la projection du corps humain est plus marquée que dans ceux-ci que sur celui de Salomon.
Si dans le temple égyptien les pieds se projetaient sur les deux blocs du pylône et les deux obélisque et dans le temple de Salomon sur les deux colonnes Yakhin et Boaz, dans les cathédrales les constructeurs les placèrent sur les deux tours clochers qui rappellent ces deux colonnes.
Les jambes au début de la nef.
La poitrine avec le cœur dans la nef où se trouvent les douze piliers en rapport avec les 12 apôtres et les douze signes du zodiaque , les bras sur le transept.
La tête dans le chœur.
Le temple reflet du corps de l’homme et de l’univers dans le temple maçonnique
Le Temple maçonnique reflet de l’univers
Tout nous le montre : la voûte étoilée peinte en bleu descendant jusqu’au sol, les signes du zodiaque représentés sur le pourtour du temple ou à défaut par une corde à douze nœuds, le Soleil, la Lune, Vénus (L’étoile à cinq branches) et le Delta (la constellation du Delta au-dessus de la tête du Bélier)…
Sans oublier les deux colonnes Yakhin et Boaz marquant les solstices.
Le temple maçonnique, les séfiroth et le corps de l’homme
Le corps de l’homme et les séfiroth étant indissociables, on peut s’aider en plaçant d’abord les séfiroth sur le schéma,
Sans oublier de projeter le corps de l’homme de la divinité ou de l’Adam Kadmon, visage tourné vers le sol et donc vu de dos, ce qui permet de respecter l’orientation de l’arbre des séfiroth, Kéter se trouvant à l’Est et Malkhouth à l’Ouest
Dans le temple maçonnique, on peut placer les éléments en partant de la tête de la tête de la façon suivante en commençant par le plus facile :
Commençons par le haut soit par l’Orient :
Kétérsur le Delta et la calotte crânienne
La « Couronne » se place logiquement sur le cercle de brume entourant le Delta lumineux symbole du Principe créateur et évocateur de la calotte crânienne du corps de l’homme. Kéter est en analogie avec l’Arche d’Alliance dans le temple de Salomon.
L’œil, au centre du Delta, aïn en hébreu (qui s’écrit Ayin, Yod, Yod Noun), est en homophonie avec le ein (qui s’écrit Alef, Yod Noun) (image ci-dessous) le néant d’où sort l’infinie lumière Ein Sof Or la source ultime sur laquelle s’ouvrira peut- être un jour la onzième porte du Royal Arche.
‘Hokhmah sur le Soleil, sur l’œil droit et le cerveau droit
« Sagesse », « Le Père » est sur le Soleil, Œil droit du Ciel et œil droit du corps de l’homme. Ainsi que son cerveau droit, l’intuitif et englobant
Nous avons vu dans la première partie que dans le temple de Salomon ‘Hokhmah se plaçait sur le bourrelet orné de deux cents grenades du chapiteau de la colonne Yakhin celle du Sud[3].
Or nous voyons que Yakhin dans le temple maçonnique, celle où se tiennent les Compagnons et les Maîtres, se projette sur le sol et est dominée par ‘Hokhmah.
Binah sur la Lune. Sur l’œil gauche et le cerveau gauche
« Intelligence », « La Mère » est sur la Lune l’œil gauche du Ciel et celui du corps de l’homme ainsi que son cerveau gauche celui qui raisonne qui découpe, qui analyse.
C’est dans Binah que se trouvent toutes les lettres avec lesquelles l’Eternel a construit le monde.
Dans le Temple de Salomon elle se trouvait sur le bourrelet du chapiteau de Boaz.
Daath sur l’Autel et la gorge
« Connaissance » se place sur l’Autel sur lequel se trouve VLS le Volume de la Loi sacrée.
Sur le corps de l’homme il est sur la gorge ou la bouche en fait sur les organes de la parole.
Daath est une non séfirah elle est l’enfant de ‘Hokhmah et Binah
‘Hessed sur la Pierre cubique à pointe, l’épaule droite
« Clémence » se plaçant sur cette pierre est donc sur la deuxième des trois marches qui montent à l’Orient. Dans le temple de Salomon, elle se trouvait sur Yakhin colonne de droite au niveau du chapiteau. On voit bien sur le schéma que ‘Hessed est au-dessus de la colonne de droite, celle où s’assoient les compagnons et les maîtr, soit le fût de cette colonne !
Sur le corps de l’homme elle se place sur l’épaule droite.
Din sur la Pierre brute et l’épaule gauche
« Rigueur, Justice » placée sur la pierre brute se trouve alors sur la première marche à gauche. Dans le temple de Salomon, elle se plaçait sur le chapiteau de la colonne du Nord.
Sur le corps de l’homme sur l’épaule gauche
Tiféréth sur les trois piliers et le cœur
« Beauté » la séfirah centrale, qui reçoit directement l’influx séfirotique de Kétér par Daath, se place au centre du Temple dans l’espace délimité par les trois piliers, Sagesse, Force et beauté[4] que l’on peut mettre en analogie avec le triangle ‘Hokhma, Binah et Daath.
Sur le corps de l’homme Tiféréth est sur la poitrine avec le cœur : on remarquera que les trois piliers entouré de loin par les douze signes du zodiaque forment un triangle tout comme le cœur.
Dans le Temple de Salomon Tiféréth se plaçait logiquement au centre du Temple soit dans le Héikhal
Netsa’h sur la colonne du Sud et la hanche droite
« Victoire » se trouve sur la colonne du Sud, celle de droite qui dans le Temple de Salomon correspondait au fût de la colonne Yakhin.
Dans le corps de l’homme on la place sur la hanche droite parce qu’elle correspond à l’insertion de la jambe. En fait « Victoire » correspond à la jambe droite.
Hod sur la colonne du Nord et la hanche gauche
« Gloire » se place sur la colonne du Nord, celle des Apprentis. Dans le Temple de Salomon, elle correspondait au fût de la colonne Boaz et à la jambe gauche du corps de l’homme.
Il en est de même ici.
Yessod sur la porte et le sexe
Dans notre temple le corps projeté aurait- il un sexe ?
Il est obligatoirement androgyne.
On pourrait dire alors que la porte gardée par l’épée du couvreur est masculine, mais que lors de l’initiation, devenue porte basse, elle est féminine évoquant la sortie de la matrice représentée alors par le cabinet de réflexion.
Quoiqu’il en soit, frapper à la porte de la recherche de la Connaissance est bien le commencement, le fondement Yessod de celle-ci.
Malkouth sur le parvis et les pieds
Sur le Parvis on est dans le monde profane
Ainsi, comme dans tous les temples, on entre en passant entre les pieds du corps de l’homme.
Puis on avance vers la tête la partie la plus secrète, la plus mystérieuse, la plus sacrée du temple, en passant par le cœur, ce centre.
En conclusion : La leçon universelle du corps dans le temple
La première est bien évidemment de rappeler que le corps de l’homme est potentiellement un temple et qu’il appartient à chacun, sous l’impulsion donnée par l’initiation d’y faire descendre l’esprit ou la divine Présence, suivant la culture de chacun. De sorte que le temple symbolise la fixation de l’influence spirituelle dans la conscience corporelle.
L’autre leçon est aussi de rappeler le vieil adage : Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux puisque le temple, image du cosmos, est aussi celle de l’homme.
L’équerre, outil fondamental des bâtisseurs depuis des millénaires, est plus qu’un simple instrument : elle est un symbole de droiture, de justesse et d’ordre. Pourtant, à force de sacraliser l’alignement parfait, elle se transforme en carcan limitant l’expression du réel. Est-il réellement nécessaire que tout soit toujours droit ?
Dédale et la Sagesse des Bâtisseurs
Dédale, maître des constructions, savait que l’art de bâtir dépassait la simple rectitude. Dans les temples antiques et les palais labyrinthiques, il enseignait que chaque angle avait son importance, mais que la rigidité excessive pouvait nuire à l’adaptation. Le compas et l’équerre, disait-il, étaient autrefois entre les mains d’Anubis ou d’Horus pour guider les laboureurs et mesurer leurs terres. Ce geste ancien rappelait aux hommes que la géométrie devait servir la réalité, et non l’inverse.
Prélude : La Sauterelle Égarée
Comme la sauterelle qui bondit hors du chemin tracé, notre pensée doit explorer l’inattendu. Ce prélude nous invite à remettre en question notre soumission à une perfection rigide, au profit de l’adaptabilité. Car si la ligne droite rassure, elle ne suffit pas à embrasser la complexité du monde. L’harmonie naît souvent de l’équilibre entre structure et souplesse. Reconnaissons que l’ordre et la beauté existent aussi dans l’irrégularité et le mouvement.
Le Dogme de la Rectitude : Une Illusion Bien Entretenue
Depuis des siècles, la rectitude domine : tout doit être droit, impeccable, sans défaut. Que ce soit en architecture, en pensée ou au sein des institutions, on traque la moindre irrégularité comme une faute. Mais qui a décrété que la ligne droite est l’unique voie vers l’excellence ? La nature nous enseigne le contraire : les fleuves serpentent, les montagnes se dressent sans régularité, et même la lumière se courbe sous certaines forces. Ce que nous appelons chaos n’est parfois que la structure d’un ordre plus subtil.
L’Équerre Tordue : Une Dissidence Salutaire
Face à ce dogme, l’équerre tordue surgit comme un cri de rébellion. Elle est une invitation à repenser nos certitudes. Brisant l’illusion de la rectitude parfaite, elle affirme que l’irrégularité n’est pas un défaut, mais une nécessité. Que devient une ligne trop droite face aux mouvements du monde ? Elle se fissure, cède sous la pression de la réalité. La véritable maîtrise réside non dans l’inflexibilité, mais dans l’intelligence de l’adaptation.
La Fausse Équerre : L’Outil des Bâtisseurs Éclairés
Plus subtile encore, la fausse équerre ne cherche pas à imposer un angle fixe. Elle s’ajuste, mesure et accompagne la construction sans rigidité dogmatique. Elle est l’outil des maîtres artisans et des penseurs lucides, ceux qui savent que chaque structure doit s’accorder au réel plutôt qu’à un idéal figé. Là où l’équerre impose, la fausse équerre observe et corrige.
La sauterelle ou la fausse équerre
L’Équerre du Vénérable : La Rectitude Assumée
Il existe une autre équerre qui mérite sa place dans cette réflexion : l’équerre du Vénérable. Portée avec droiture et honneur, elle incarne une rectitude consciente et éclairée, bien loin d’une rigidité dogmatique figée dans le temps. Elle symbolise un équilibre subtil entre la force des traditions et la nécessité du questionnement, entre l’héritage des Anciens et l’évolution portée par le discernement.
Cette équerre, plus qu’un simple outil symbolique, est le témoin d’un savoir forgé par l’expérience et consolidé par les épreuves. Elle rappelle que la droiture du Vénérable ne réside pas dans l’immobilisme, mais dans la capacité à tenir le cap tout en ajustant la trajectoire lorsque cela s’avère nécessaire. Elle est le pilier sur lequel repose une guidance éclairée, capable de préserver l’essence du rite sans l’enfermer dans un carcan rigide.
Ainsi, l’équerre du Vénérable est un phare au sein de la loge, un repère pour ceux qui cheminent vers la connaissance. Elle ne dicte pas, elle éclaire ; elle ne contraint pas, elle inspire. Son porteur, conscient du poids de sa mission, incarne cette rectitude assumée qui fait la grandeur d’un guide véritable : ferme sans être intransigeant, constant sans être inflexible, et toujours prêt à ajuster avec justesse, afin que l’édifice initiatique demeure solide et vivant.
L’Équerre Secrète : L’Angle Oublié du Savoir
Depuis l’aube des bâtisseurs et des penseurs, des équerres ont été forgées et transmises comme des symboles du perfectionnement humain. L’équerre rigide a imposé sa loi, l’équerre tordue a défié l’ordre établi, et la fausse équerre a révélé l’intelligence de l’adaptation, et l’équerre du Vénérable a incarné la droiture consciente.
Mais une équerre manque à l’appel. Une équerreoubliée, ignorée, cachée, qui pourtantdétiendrait peut-être la clef de la véritable maîtrise.
Une équerre qui échappe aux dogmes !
Si elle est secrète, c’est qu’on l’a reléguée aux marges du savoir établi. Peut-être parce qu’elle refusait d’être un instrument d’imposition, ou parce qu’elle ne pouvait être enfermée dans une forme fixe. Contrairement aux autres, cette équerre ne cherche pas à tracer des lignes, ni même à ajuster des angles.
L’angle mystérieux
Une Inspiration Biblique et Ésotérique : Le Chemin Juste
La Bible elle-même enseigne la rectitude comme une quête de vérité et de sagesse. Proverbes 4:26-27 nous éclaire sur cette notion : « Considère le chemin par où tu passes, et que toutes tes voies soient bien réglées; Ne te détourne ni à droite ni à gauche, et éloigne ton pied du mal. » Cette exhortation nous invite à une réflexion profonde sur l’importance de la direction que nous choisissons dans notre vie.
« Le chemin juste est souvent tortueux, mais il mène à la lumière. »
Dans les traditions ésotériques, l’équerre symbolise la rigueur du monde matériel et le cadre nécessaire à l’apprentissage. Elle représente la construction méthodique de la pensée et de l’action, permettant aux initiés de structurer leur compréhension de l’univers. Certains y voient l’épreuve de la dualité, le défi de maintenir l’ordre face au chaos, ainsi que la quête d’un équilibre entre les lois terrestres et une sagesse transcendante.
Maîtriser l’équerre, c’est apprendre à façonner la matière, à organiser le réel et à dépasser les limites imposées par la condition humaine.
En franc-maçonnerie, ce symbolisme prend une dimension essentielle : l’équerre devient un outil de perfectionnement, guidant l’initié dans la construction de son « temple intérieur ». En cultivant discipline et stabilité, l’équerre incarne le chemin vers l’auto-transcendance. Plusieurs auteurs ont exploré ces principes, notamment :
Oswald Wirth, qui a examiné les outils maçonniques et leur signification ésotérique, offrant des perspectives sur leur rôle dans l’initiation ;
René Guénon, qui a analysé la dualité entre matière et esprit dans une perspective métaphysique, soulignant l’interconnexion entre les deux ;
Dominico Rossi, qui a écrit sur la symbolique du compas et de l’équerre, apportant une touche unique à la compréhension de ces outils dans un contexte polonais.
En somme, l’équerre, qu’elle soit perçue à travers le prisme de la foi ou de l’ésotérisme, nous enseigne que la recherche de vérité et d’équilibre est un chemin qui exige réflexion et engagement.
L’Équerre de l’Intuition : Une Dimension Supplémentaire
En complément des équerres déjà évoquées, il existe également l’équerre de l’intuition, qui incarne la capacité à naviguer dans l’incertain et à faire confiance à notre instinct. Cette équerre ne se mesure pas en angles ou en lignes droites, mais en sensations et en ressentis. Elle nous enseigne que, parfois, les décisions les plus justes ne découlent pas d’une logique rigide, mais d’une connexion profonde avec notre vérité intérieure.
L’équerre de l’intuition nous rappelle que, tout en bâtissant nos structures de vie et en cherchant l’harmonie entre créativité et rigueur, il est essentiel de laisser une place à notre instinct et à notre sensibilité. En intégrant cette équerre dans notre cheminement, nous pouvons véritablement enrichir notre approche, en nous permettant d’explorer des avenues inattendues et de trouver des solutions originales aux défis qui se présentent à nous.
La Richesse de l’Équerre dans notre Vie
L’équerre pittoresque, avec sa capacité à transcender les simples mesures, nous invite à envisager nos projets avec une créativité renouvelée. Dans le grand atelier de la vie, chaque angle représenté par nos actions et nos choix est une opportunité de bâtir non seulement des structures matérielles, mais aussi des rêves, des aspirations et des valeurs.
En fin de compte, l’équerre, sous toutes ses formes, est le reflet de notre quête de vérité et d’authenticité. Elle nous rappelle que le cheminement vers la réalisation de soi est tout aussi important que les résultats que nous atteignons. En alliant rigueur et imagination, nous pouvons créer un équilibre harmonieux qui enrichit notre existence.
C’est pourquoi l’adage résonne avec encore plus de force : « Ce que tu fais, te fait. » Que nous soyons bâtisseurs de murs ou d’idées, ayons toujours à l’esprit que la véritable mesure de notre parcours réside dans la justesse de nos intentions et dans notre capacité à embrasser la complexité de la vie. L’équerre et le compas, comme guides éclairés, nous rappellent que l’harmonie entre structure et créativité est essentielle pour bâtir un avenir prometteur.