ven 25 avril 2025 - 00:04
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Détachement pour atteindre l’humilité du Franc-maçon

De notre confrère elnacional.com

L’humilité, un terme souvent mal compris et sous-estimé, trouve ses racines dans le mot latin « humus », signifiant la terre, le plus bas, celui sur lequel chacun marche et pose le genou le jour de la Porte Basse, lors de l’initiation. Mahatma Gandhi, avec sa célèbre citation, « Il faut être humble comme la poussière pour découvrir la vérité », nous rappelle que l’humilité et la vérité sont intimement liées. Ce n’est pas une vertu que l’on acquiert en un seul cycle de vie, mais un état d’être qui se développe à travers de nombreuses existences.

Comprendre l’humilité nécessite de se pencher sur deux concepts fondamentaux : la raison et la dualité. La raison est l’outil humain pour décrypter le monde physique, soumis à la logique, mais elle échoue à saisir ce qui dépasse le tangible. La dualité, quant à elle, est la loi universelle à laquelle nous sommes tous soumis – le bien et le mal, le beau et le laid, la vérité et le mensonge. Transcender cette dualité requiert un équilibre, une position centrale où l’on ne penche ni vers le bien naïf ni vers le mal grotesque, mais où l’on trouve l’harmonie.

Ce concept d’équilibre nous amène à une réflexion profonde :

il n’y a pas vraiment de bien ou de mal, juste des déviations du centre.

C’est ce que symbolise la balance initiatique, où le centre représente l’état d’indifférence aux extrêmes, de l’orgueil à l’humilité. Ainsi, l’humilité ne s’atteint pas par des actes ponctuels ou en intégrant des institutions spirituelles, mais par un long processus de dévouement, de service, et de recherche de vérité à travers plusieurs cycles de vie.

Dans la Franc-maçonnerie, cette quête de l’humilité et du détachement se manifeste de manière symbolique. Le candidat à l’initiation doit se défaire des métaux, représentant non seulement les biens matériels mais aussi les passions terrestres. Ce rituel symbolise la mort symbolique au monde profane, un passage vers un état de conscience supérieur, où l’on commence à comprendre les mystères initiatiques au-delà du matériel.

L’amour, souvent associé à l’humilité, doit être compris dans son essence spirituelle, libre de tout attachement, de pouvoir ou de jalousie. Contrairement à l’amour conditionnel et éphémère du monde physique, l’amour spirituel est éternel, libérateur.

La Franc-Maçonnerie, en tant qu’institution, enseigne que la vérité n’est pas à chercher à l’extérieur, mais à découvrir en soi-même. La méditation, en tant que pratique, permet cette connexion avec la vérité intérieure, éclairant notre chemin vers une compréhension plus profonde de l’univers et de nous-mêmes.

Enfin, le détachement, tel qu’enseigné par de nombreuses figures spirituelles, est la clé pour renaître à une vie plus consciente et plus vraie. Comme le dit le Maître Jésus, pour le suivre, il faut naître de nouveau, ce qui signifie se libérer des attachements matériels et émotionnels pour entrer en contact avec sa lumière intérieure.

L’humilité, vue sous cet angle, n’est donc pas une qualité à acquérir, mais un état d’être à cultiver à travers le temps et les vies, un chemin vers la perfection spirituelle et l’unité avec l’univers. Pour ceux qui cherchent à comprendre les messages initiatiques, il est crucial de se défaire des passions viles, de vivre dans le détachement et d’ouvrir sa conscience à l’éternelle quête de vérité et de lumière.

Bref, si la modestie est le plus haut degré de la vanité, l’humilité est le plus profond de la sagesse. C’est vers ce but que chaque maçon devrait tendre au long de son chemin.

Dennis Stratton (ex-Iron Maiden) révèle publiquement qu’il est un Maître maçon

De notre confrère mariskalrock.com

Dennis Stratton, qui était le guitariste d’Iron Maiden pendant la période où il participait à l’enregistrement du premier album éponyme du groupe britannique appelé à prendre les rênes du heavy metal dans les décennies suivantes, a révélé publiquement qu’il était maître maçon, un degré élevé qui s’obtient au sein de la franc-maçonnerie, la célèbre et toujours énigmatique société et confrérie à l’origine de nature secrète et souvent persécutée à travers l’histoire.

Les réseaux sociaux de Stratton ont été la plateforme sur laquelle le guitariste a publié une image dans laquelle il pose avec le reste des frères maçonniques qui l’ont accompagné au moment de passer le relais au prochain maître de la loge Saffron Walden . L’image, avec des éléments si caractéristiques de la franc-maçonnerie tels que le sol à carreaux ou les vêtements des personnes présentes, a été accompagnée du message avec lequel Stratton révèle ce « secret ».

« Ok, maintenant tu sais », commence Stratton. “Après deux ans en tant que Maître de la Loge Saffron Walden. Une unité inébranlable. Ma dernière cérémonie avant de passer le relais au nouveau Maître. Une participation fantastique. Et mon don de 500 £ au Frère Gary Hayes à notre formidable association caritative 999 pour le SSPT . Travail accompli. En avant et vers le haut”. Dans la deuxième image, nous voyons le transfert de pouvoirs de Stratton au nouveau maître de ce qu’il faut retenir comme une société qui, au-delà du mystère que lui confère la littérature, est une société qui existe dans le monde entier, très hiérarchisée, qui défend l’humanisme, l’étude de la philosophie et les activités philanthropiques.

Iron Maiden au POPB le 1er Juillet 2008 – Rappelons que Dennis Stratton à quitté le groupe en 1980

Il faut rappeler que Stratton a quitté Iron Maiden à la fin de 1980, laissant derrière lui le premier album fondateur qu’il a enregistré avec Steve Harris , le guitariste Dave Murray, Paul Di’Anno  au chant et le batteur Clive Burr .

Le vice-gouverneur Schneider a reçu des représentants de la Franc-maçonnerie argentine

De notre confrère diarionorte.com

Le dignitaire a reçu des représentants de la Grande Loge d’Argentine des Francs-Maçons Libres et Acceptés dans le cadre de l’installation des nouvelles autorités de la Région 5, un événement historique pour la Franc-Maçonnerie du Chaco.

À la réunion présidée par Silvana Schneider, qui s’est tenue au bureau du Vice-gouverneur, ont assisté le Dr Eduardo Lázara, Premier Grand Surveillant de la Grande Loge Argentine, le Dr Fernando Argañaraz, Grand Conseiller de la Zone 5 et le Secrétaire de Coordination du Cabinet du Gouvernement du Chaco, Livio Gutiérrez. Gonzalo López Suárez et Jorge Videla ont également participé, en représentant l’institution.

DIALOGUE INSTITUTIONNEL ET VALEURS PARTAGÉES

Au cours de la réunion, les représentants de la Franc-Maçonnerie ont présenté aux autorités locales le rôle et les principes qui régissent leur travail aux niveaux mondial, national et provincial. Ils ont souligné l’engagement de l’organisation envers l’éducation, la philanthropie et le développement de valeurs telles que la Liberté, l’Égalité et la Fraternité.

Le vice-gouverneur Schneider a souligné l’importance du dialogue et de la construction collective, réaffirmant l’engagement du gouvernement provincial à créer des espaces d’échange avec diverses organisations qui œuvrent pour le bien-être social.

« Il est essentiel de maintenir ouverts ces espaces de dialogue avec les institutions qui promeuvent la connaissance, l’éducation et la construction d’une société basée sur des valeurs communes. Au Chaco, nous travaillons à renforcer les liens avec tous les secteurs qui contribuent au développement communautaire », a déclaré Schneider.

LA FRANC-MAÇONNERIE ET ​​SON RÔLE DANS LA SOCIÉTÉ

La Grande Loge d’Argentine des Francs-Maçons Libres et Acceptés est une institution philosophique, philanthropique et progressiste, reconnue pour son travail en faveur du développement humain, de la promotion de l’éducation et de l’assistance sociale. Fondée légalement en Argentine depuis 1879, son travail vise à promouvoir la pensée critique, l’étude de la morale universelle et le renforcement des valeurs démocratiques.

Cette rencontre a marqué un rapprochement important entre les autorités du Chaco et la franc-maçonnerie, consolidant l’engagement des deux parties à construire une société plus équitable et plus solidaire.

Carnaval et Symbolisme

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En ce moment un peu partout dans le monde les gens s’agitent pour un événement récurent : Carnaval

Comme je me trouve sur l’île de la Sardaigne, toute proche de la Corse, j’en profite pour me rendre aux différents carnavals sardes très réputés. Avec ce choix de découvrir Carnaval en Sardaigne, je sais que je risque de froisser un petit peu la famille en Corse et j’entends déjà les cousins dire avec l’accent réservé, grave et un peu moqueur : « N’oublie pas de leur dire, qu’enfant tu défilais pour Carnaval, en cagoule dans les rues de Bastia ! » J’assume…

Avant de vous décrire l’ambiance, il faut savoir que durant toute cette période vous pourrez assister dans toutes les villes et dans tous les villages sardes à des feux le soir sur les places.

« C’est en général avant la date qui précède le début des festivités que se déroule ce symbolisme du feu. »

Il y a en Sardaigne toute une tradition pour Carnaval, on y associe les chevaux tout décorés de couleurs flamboyantes, avec les cavaliers et les cavalières qui portent un masque blanc pour cacher leur identités et ils font d’exceptionnelles prouesses à cette occasion comme lors de la Sartilla, le carnaval de la ville d’ Oristano.

Dans la partie plus montagneuse, la zone de Nuoro, on va retrouver les fameux mamuthones. 
Encore une fois apparaît traditions et symbolisme avec ces personnages masqués qui font peur, habillés de peaux de moutons, (la Sardaigne compte environ 5 millions de moutons pour environ 1,9 million d’habitants), ils sont impressionnants, ils ont le visage et le corps grimé de noir et ils portent dans les 30 kilos de cloches sur le dos. Quand ils marchent on entend qu’eux. Un bruit qui nous rappelle un moment de notre initiation! 

Un autre type de carnaval chargé de symbolisme est celui de la ville de Bosa sur la côte ouest. Durant cette période, dans la journée la population se déplace habillée en noir et la nuit tombée toujours en cachant leurs identités, les habitants vont évoluer habillés en blanc. Le dernier jour des cérémonies, ils brûleront en place publique la statue du patron de la ville.

Bien sur il va sans dire que durant toutes ces festivités sont organisées de nombreuses agapes!

*Je vous propose de poursuivre “ce complément d’enquête” en cliquant sur la vidéo du Grand René ci-dessous:

L’énigme des Maîtres -5- Esthétisme ou message ?

(Lire le précédent épisode ici)

Eaton square

La résidence des Winston est  un hôtel particulier majestueux avec les élégantes colonnes corinthiennes de son portico, sa façade couleur crème symétriquement ordonnancée et son soubassement de colonnes à base carrée.

Un majordome en livrée leur ouvrit l’imposante porte en chêne.

En haut d’un bel escalier de bois foncé, Guido les attendait, tout en pianotant un message sur son portable. Il s’interrompit et s’avança vers eux.

– Comment s’est passée la journée ?

– Très riche comme tu t’en doutes, répondit Alexander sur le ton de la connivence. J’ai l’impression que tu as des choses à me dire Lhermitt. Dans quoi m’as-tu encore embarqué ?

– Tu as raison mon ami, je te dois quelques explications, mais d’abord je vous suggère une pause.

En fin connaisseur, Lord Archibald servit à ses invités une légère rasade de Glenlossie 2012 de Signatory Vintage dans des verres en baccarat sur leur socle de rafraîchissement.

– Dis-moi d’abord tes conclusions de ta visite au Trinity College demanda Guido en prenant soin de humer son whisky.

– C’était une sorte de test Lhermitt ? Oui j’ai remarqué que les mains des deux portraits de Newton du Trinity College présentaient cette étrange particularité : le majeur et l’annulaire collés. Très exactement comme les deux tableaux d’IA que j’ai vus hier dans la petite pièce dissimulée à la galerie Enhardir. J’ai maintenant bien compris que le hasard n’y est pas pour grand-chose.

Archibald jugea opportun d’intervenir en s’adressant à Guido

–  J’ai expliqué à Alexander où nous en étions sur nos recherches à propos des origines historiques réelles de M. Et surtout que nous sommes au point mort sur ce sujet.

Guido se frottait doucement les mains en réfléchissant au choix des mots.

–  C’était mon idée Alex, reconnu Guido. Quand les menaces se sont faites plus pressantes récemment, que malgré les moyens d’investigations considérables à notre disposition nous ne parvenions pas à identifier l’ennemi invisible, j’ai suggéré que l’on t’approche. Je connais la finesse de ton esprit, ton expertise dans la symbolique cachée, ta foi inaltérable dans la liberté de penser et c’est pour cela que j’ai estimé que tu pouvais contribuer utilement à notre quête.

Archibald ajouta.

–  Un certain nombre d’entre nous était fermement opposé à cette idée. Notre devise latine, « Caute », nous invite à la plus grande prudence, à la réserve, voire au silence. Mais quand la situation s’est empirée dernièrement, je suis intervenu personnellement pour soutenir Guido dans cette démarche.

–  Le mois dernier mes services ont intercepté un mail crypté.

Il était adressé à Enhardir et le seul morceau de texte que nous avons compris était « la pomme de St Martin va tomber ». Cette pomme fait sans doute référence à celle mythique qui ouvra l’esprit de Newton, et la « National Portrait Gallery » est sur la place St Martin.

–  Mais personne ne m’a « envoyé » à la galerie, objecta Alexander, c’est ma mère qui m’a gentiment donné son invitation.

–  Tu te doutes bien mon ami que nous avions plusieurs moyens pour te guider chez Enhardir. Aucun d’entre nous ne pouvait prendre le risque d’apparaître en personne sur leurs caméras de surveillance. Nous avons fait parvenir à ta mère l’invitation. J’ai fait le pari qu’elle te la transmettrait et, connaissant ta sagacité et de ton naturel curieux, que tu te hisserais sans le savoir à la hauteur de l’enjeu. Les deux études dont tu m’as parlées dans le train ont confirmé mon intuition : c’est bien le signe sur le tableau de Newton qui les motive à vouloir le voler, ou plus vraisemblablement à le détruire.

–  Excuse-moi Guido, mais cela n’a pas beaucoup de sens. En quoi détruire ce tableau de Newton pourrait servir à ceux que tu considères comme des vandales ?

–  C’est une bonne question. En s’attaquant à des œuvres d’art célèbres et respectées, cette organisation montre sa détermination et sa capacité à frapper les symboles culturels et intellectuels. Par ces vols d’œuvres prestigieuses, ils auraient l’occasion de montrer au monde leur puissance, par leur destruction ce serait un procès et la définitive condamnation des personnages représentés ou de leurs auteurs. Nous ne savons pas qui ils sont, combien ils sont, le but de leur mission est une hypothèse. Ce qui est clair c’est qu’ils ont des moyens considérables et une détermination à toute épreuve. Comme il s’agit manifestement de fanatiques, nous avons choisi de les appeler le Groupe Savonarole.

–  En référence au Bûcher des vanités ?

Sir Winston reposa son verre vide et reprit la parole

–  Oui en quelque sorte. Comme je vous l’ai dit, nous n’avons que des incertitudes quant à l’origine réelle de M. La trace s’est malheureusement perdue dans les limbes du temps. Comme il s’agit d’une sodalité socratique, nous avons adopté une origine mythologique qui date de la traduction des œuvres complètes de Platon en Latin par Marsile Ficin, le philosophe et hermétiste florentin de la fin du XVe siècle que vous avez souvent évoqué dans vos conférences.

Après tout, c’est principalement grâce à lui que nous avons compris que le Livre de la Sagesse de Salomon ait grandement inspiré des écrits de Platon, le fidèle disciple de Socrate. C’est en 1494 que le fanatique Jérôme Savonarole fit régner une théocratie brutale sur Florence. En 1497 il organisa ce bûcher des vanités où de nombreuses œuvres littéraires et artistiques ont flambé. Le puissant souffle du dogmatisme a alors éteint les lumières de la raison qui éclairaient la nouvelle académie hermétique et néo-platonicienne de Ficin. Comme l’Histoire ne cesse d’en témoigner, les tenants du dogme s’érigent systématiquement en ennemi de la raison.

–  Je me sens à la fois contrarié d’avoir été manipulé, et reconnaissant pour la confiance que vous m’accordez. Au risque de paraître prétentieux, je crois en effet pouvoir contribuer utilement à vos réflexions. Les tableaux de Newton, ceux de Cambridge et de la Royal society, montrent le signe. Il n’est pas impossible que les photos que j’ai aperçues dans le dossier d’Hircine Enhardir correspondent à une liste de cibles. Aujourd’hui j’ai vu deux fois le nom de l’architecte de la Cathédrale Saint-Paul, Sir Christopher Wren. Son peintre était James Thornhill mais celui qui a fait son portrait est Godfrey Kneller. Il nous faut retourner demain à la National Portrait Gallery.

Malgré le confort indéniable des lieux, Alexander eut une nuit des plus pénibles. Il fut réveillé plusieurs fois à cause de cauchemars successifs, ce qui était très inhabituel. Il avait le sentiment d’avoir voyagé dans les tableaux conceptuels perturbants qu’il avait vu à Paris, accompagné d’un sentiment de désarroi, de mélancolie et de culpabilité comme s’il s’était plongé dans l’esprit de Botticelli portant lui-même ses œuvres au bûcher. Il se réveilla avec encore comme un goût de cendre dans la bouche. Ses affres furent vite dissipées par l’énergie matinale de Lhermitt.

National Portrait Gallery, salle 9, 3ème étage

Archibald n’étant pas disponible ce matin. Guido et Alexander hélèrent un black cab et traversèrent le brouillard matinal jusqu’au Musée. Ils arrivèrent tôt, deux heures avant l’ouverture au public.

Prévenu de leur arrivée, le conservateur les accueillit cordialement et les escorta jusqu’au troisième étage. Alexander goûtait avec une délectation discrète l’opportunité d’être dans ce musée splendide sans la foule habituelle.

Les grands espaces et la lumière douce favorisaient une relation intimiste avec tous ces grands personnages.

Comme l’indique le panneau à l’entrée, la salle 9 est dédiée aux personnages des Arts, des Sciences et de la société de 1660 à 1760. Entrant le premier, le conservateur s’arrêta devant le portrait de Wren et, prenant une voix de guide, commença une présentation qu’il avait dû répéter des dizaines de fois.

–  En 1711, l’année où ce portrait fut réalisé par Godfrey Kneller, l’architecte Sir Christopher Wren avait soixante-dix-neuf ans et avait enfin achevé son chef-d’œuvre, la toute première cathédrale anglicane : Saint-Paul. La haute stature du personnage, la main gauche sur la hanche et les luxueux vêtements contribuent à souligner le statut élevé de Wren qui fut l’architecte de six monarques successifs, et qui fut fait chevalier dès 1673. Vous voyez sous sa main droite le plan de l’extrémité ouest de St Paul avec le compas en main. L’outil de géométrie souligne bien sûr la profession du plus grand architecte du pays, et il illustre aussi son éthique de façon subtile. En effet, l’ancienne expression « vivre dans le compas » signifiait la retenue et la capacité de l’homme à maîtriser ses désirs afin de pouvoir vivre une vie équilibrée. Le compas permet de tracer une ligne de démarcation métaphorique autour des désirs afin d’éviter les excès, et ainsi maintenir la tempérance, fondement de sa moralité et de la sagesse.

Il marque un temps pour laisser flotter cette idée, puis précisa :

–  Ce portrait suit le style du peintre allemand Godfried Kneller, qui fut le portraitiste le plus influent en Angleterre à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Il réalisa le portrait des plus grands personnages de son époque, comme Newton, Louis XIV ou Pierre le Grand, dans une manière élégante et réaliste.

Et de rajouter après quelques instants

–  Messieurs, si vous voulez bien m’excuser, je dois maintenant aller coordonner l’ouverture avec nos services de sécurité. Prenez le temps qu’il vous faudra.

Et il prit le chemin de l’escalier principal.

–  Tu vois Lhermitt, dit Alexander avec un certain empressement, nous retrouvons cette main énigmatique et le même signe. Si ton « Groupe Savonarole » s’intéresse au portrait de Newton, il y a fort à penser qu’il n’est pas le seul sur la liste. Le point commun de tous ces personnages me semble évident !

–  Je t’écoute Colombo ! s’exclama Guido avec une ironie non dissimulée.

–  Christopher Wren, Isaac Newton, Godfried Kneller et James Thornhill sont tous membres de la Royal Society. Il suffit de faire la liste des portraits des Fellows depuis l’origine et les mettre à l’abri.

–  Tu vas bien vite Alex et tu prends des raccourcis. C’est le genre de démarche particulièrement coûteuse qui nécessite des certitudes plutôt qu’une vague intuition. Bien sûr que la piste de la Royal Society est à explorer, mais elle n’est sans doute pas la seule. Par exemple, nous avons plusieurs portraits peints par Kneller où deux personnages exécutent le même signe, il faut donc d’abord vérifier s’il ne s’agit pas simplement d’une démarche esthétique récurrente. Nous avons trois portraits de Newton, réalisés par des peintres différents où il exécute le même signe. Il est envisageable que ce soit une attitude habituelle de Newton, peut-être une touche de coquetterie de la part du génie ? Il existe une bonne dizaine de portraits de Newton, il faudrait les vérifier tous.

Et puis, ajoute Guido, comme James Thornhill et Godfried Kneller ont fondé ensemble la London Academy of drawing and painting, nous ne pouvons pas exclure qu’ils aient adopté les mêmes codes artistiques. Pour finir il faut peut-être envisager qu’il existe d’autres points communs qui nous échappent encore. Par exemple le fils de Christopher Wren et James Thornhill étaient tous deux des francs-maçons de la première heure. C’est une société qui a un certain talent pour s’attirer des inimitiés.

–  Maintenant que tu le dis, il est aussi envisageable que les découvertes des études théologiques de Newton ne soient pas du goût de ton groupe de fanatiques.

–  Effectivement compléta Guido, le mathématicien s’intéressait de près à la religion égyptienne, à la kabbale et à l’alchimie. Sa théophysique, assez proche de celle de Spinoza au fond, n’est pas très compatible avec le dogme chrétien de l’époque.

Alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie, l’immensité des volumes architecturaux déserts, accentuée par l’écho de leurs pas se perdant dans l’épais silence, faisait écho à la vacuité de leurs investigations. Alexander chercha à combler le vide.

–  Nous sommes comme des rameurs sur la Tamise : nous regardons dans une direction et nous avançons dans le sens opposé !

– Si c’est la bonne solution pour parvenir à une arrivée, retournons chez notre cher ami Archibald et reprenons pour commencer ton idée d’une liste des portraits des Fellows que nous allons recenser et préciser.

Mais n’oublions pas que dans ta liste il y a aussi des tableaux de Bronzino, de Botticelli et de Dürer dont tu m’as parlé !

Eaton square

Les murs de la bibliothèque sont revêtus de riches boiseries sombres. Des étagères du sol au plafond sont remplies de vieux volumes reliés, certains usés par le temps, d’autres étincelants d’or et de cuir fin. Les livres forment une collection éclectique, reflétant une longue histoire familiale de collectionneurs de savoir.

Au centre de la salle, trône une majestueuse table en bois massif, polie jusqu’à briller à la lumière des lustres suspendus au plafond.

Les fenêtres hautes, drapées de chaque côté de riches rideaux en velours maintenus par des embrasses ton sur ton, laissent filtrer la lumière naturelle tout en offrant une vue sur les jardins soigneusement entretenus.

Des échelles coulissantes sont positionnées le long des étagères, permettant aux chercheurs passionnés d’atteindre les tomes placés sur les étagères les plus élevées.

L’atmosphère de la salle est imprégnée du parfum de cuir, d’amande et de vanille, de celui légèrement floral des vieux livres, de bois noble et d’encaustique.

L’équipement bureautique des plus complets mis à leur disposition par Archibald est une touche anachronique surprenante dans ce tableau aristocratique du XVIIIe siècle.

– Alex, c’est le moment de faire appel à ta mémoire exceptionnelle, nous allons tâcher de retrouver l’ensemble des portraits sur internet, les imprimer pour avoir une vision globale et nous les classerons.

Empli de l’énergie du limier, Alexander commenta

–  Peut-être pourrait-on réduire le nombre de pistes ?

Ils cherchèrent et trouvèrent une à une les reproductions numériques des tableaux mémorisés qui furent envoyées sur l’imprimante. Alexander souriait intérieurement en revisitant certaines parties de son corps où sa mémoire les avait rangés.

Le soudain silence de l’imprimante indiqua qu’elle avait accompli son œuvre. Les photos furent étalées sur l’immense table.

Ils s’installèrent côte-à-côte et commencèrent à remplir des ensembles pour les regrouper sur un schéma contenant leurs propositions, « en sortant du même, de soi, pour aller vers l’autre ».

Avec chaque nouveau tableau retrouvé, le brouillard s’estompait et l’évidence apparaissait de plus en plus nettement avec les compléments d’informations que leur expertise put apporter sur le récapitulatif qu’ils en firent.

Fort avant dans la nuit

– Guido !

Le prénom lui échappa tant l’émotion lui brouilla ce qui au fond était une convention personnelle et un peu snob d’appeler son ami par son nom de famille.

Alexander marque une pause avant de poursuivre avec un petit air victorieux.

–  Regarde ! Tout devient cohérent. Fin XVIIe siècle il y a un ensemble de portraits tous en  lien avec Guillaume d’Orange : Rupert du Rhin, John Evelyn, Andrew Marvel, Johan de Witt qui précède Guillaume d’Orange à la « présidence » des Pays-Bas fait le signe. Christiaan Huygens, Marie d’Orange, Christopher Wren, l’architecte du Roi d’Angleterre, fondateur de la Royal Society font le signe ; tout comme le fils du Roi Charles II, Charles Beauclerk, Duke of St. Albans, son mécène ;  Gaspar Fagel précepteur de Guillaume d’Orange aux Pays-Bas le fait aussi. William Douglas-Hamilton, William Cavendish ; Isaac Newton, président de la Royal Society ; Guillaume d’Orange lui-même, George Churchill, William III of Orange. Ils ont participé de près ou de loin à l’installation de Guillaume sur le trône d’Angleterre et par la suite à l’instauration ou à la défense de la monarchie parlementaire.

Alexander reprit son souffle avant de poursuivre pas peu fier de ses remarques.

– Et puis, empiétant cet ensemble, il a aussi celui rapprochant des francs-maçons pour qui la «recherche de lumière» de cette époque fait référence à une quête de connaissance de la vérité, plutôt scientifique et non de salut. Vers la fin du XVIIe s., la théologie de la croix et la dévotion christologique cédaient devant la mise en exergue d’une religion du devoir dans laquelle la pratique de la vertu, et non la vision en Dieu, devient la fin de l’homme, tendue entre le réformisme prudent et un horizon utopique. Mais surtout, les Lumières prônent la tolérance d’un « positivisme méthodologique, en vertu duquel est reconnue l’autonomie du discours scientifique, sans que cette attitude en matière d’épistémologie implique le renoncement à tout arrière-plan métaphysique et théologique ».

Ces personnages sont anglicans, presbytériens ou luthériens.

– Bien vu Alex. Cela permet de mettre en évidence une différence avec ceux de la Renaissance et qui, eux, sont essentiellement catholiques.

– Donc, suivant les époques, la société M se serait fondue dans l’ère du temps mais quel but aurait-elle pu avoir?

– L’objectif de M aurait pu de mettre l’esprit humain et l’intellect au-dessus des religions. Constatant que le dogme religieux creuse le fossé entre orthodoxes et hérétiques et conduit aux atrocités, aux autodafés. M aurait pu avoir l’ambition de créer une authentique “ecclésia”, l’union des hommes de bien.

Mais, on ne donnera pas de réponse si vite, tu le sais bien Alex. Notre recherche n’est pas finie. Et maintenant il est l’heure du repos.

(Lire la suite : cliquez ici)

Le Freemasons Hall de Londres forme une organisation promotionnelle pour commercialiser son lieu unique

De notre confrère freemasonsfordummies.blogspot.compar Christopher Hodapp

Si vous avez regardé des émissions de télévision britanniques au cours des 40 dernières années qui se déroulent des années 1930 à nos jours, je vous garantis que vous avez vu des scènes tournées dans et autour du siège londonien de la Grande Loge Unie d’Angleterre, Freemasons Hall, au 60 Great Queen Street, juste en haut de la rue de Covent Garden.

Ce magnifique chef-d’œuvre art déco a été achevé en 1933 et possède un nombre apparemment infini de pièces intérieures pour la grande loge, les loges maçonniques individuelles, les réunions privées et d’autres lieux de rassemblement comme leur musée et le magasin de fournitures maçonniques de Lechworth. Chaque pièce a son propre style distinct, et il a été utilisé dans des centaines d’épisodes télévisés et de longs métrages, sans parler des mariages, de la mode, des expositions industrielles et d’art, des concerts et de toutes sortes d’autres événements spécialisés.

Les administrateurs de l’immeuble se sont maintenant associés à une société de promotion locale et ont formé une organisation spéciale spécifiquement pour commercialiser les caractéristiques uniques du bâtiment pour davantage de ce type d’utilisations. Sur le site Web de Travel and Tour World :

L’historique Freemasons’ Hall de Londres a dévoilé le 60 Great Queen Street comme nouvelle identité dynamique pour ses offres d’événements commerciaux. Cette transformation coïncide avec l’élargissement du rôle de Smart Group, la société mère de Moving Venue. Après avoir obtenu les droits exclusifs de restauration en juillet 2024, Smart Group assume désormais l’entière responsabilité des ventes et du marketing de l’événement dans ce prestigieux monument de Covent Garden.

Avec le lancement du 60 Great Queen Street, Smart Group présente une gamme de nouveaux espaces disponibles dans le bâtiment classé* Grade II, offrant une opportunité exclusive pour des événements d’entreprise et privés dans un cadre emblématique.

Conçu pour accueillir un large éventail de rassemblements, des conférences d’entreprise et des lancements de produits aux mariages haut de gamme et aux vitrines de mode, le 60 Great Queen Street allie grandeur architecturale et design événementiel de pointe. En collaboration avec des fournisseurs de premier plan de l’industrie, le lieu offre des expériences immersives sur mesure adaptées aux besoins des réunions, des mariages et des célébrations privées.

Greg Lawson, PDG de Smart Group, a déclaré : « Après avoir organisé des fêtes de Noël au Freemasons’ Hall depuis 2017 et détenu le contrat de restauration exclusif depuis juillet 2024, nous sommes ravis d’entamer la dernière phase de notre partenariat avec la Grande Loge Unie d’Angleterre. Il s’agit d’une période passionnante de croissance commerciale pour nous, car nous travaillons avec Freemasons’ Hall pour améliorer la position sur le marché du 60 Great Queen Street grâce à notre expérience de la direction des activités de vente et de marketing à travers nos différentes marques…

Certes, le Freemasons Hall de Londres est l’un des 10 plus grands bâtiments maçonniques au monde, et ils ont beaucoup à promouvoir. Mais presque toutes les grandes loges aux États-Unis ont un ou plusieurs bâtiments incroyables avec des espaces uniques qui devraient être promus au grand public pour des événements. Nous avons des chambres de loge, des théâtres, des réfectoires, des bibliothèques et d’autres espaces que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Nos ancêtres qui ont construit ces temples incroyables étaient fiers d’eux et voulaient qu’ils fassent partie de nos communautés dès le début. Pour la plupart, les maçons ne sont pas très doués pour la gestion des bâtiments ou la promotion de nos temples en tant que lieux. Les partenariats avec une société de promotion locale peuvent être une stratégie gagnante pour nous.

La Franc-maçonnerie : Anatomie d’un bouc émissaire contemporain

De notre confrère expartibus.it – Par Hermes

Dans le panorama complexe de la critique sociale contemporaine, la franc-maçonnerie continue de représenter un cas emblématique de la manière dont d’anciens mécanismes psychosociaux persistent dans la société moderne.

L’institution maçonnique, particulièrement en Italie où elle est divisée en de multiples Obédiences et Communions, chacune avec son propre bagage historique spécifique de lumières et d’ombres, est au centre d’un phénomène de diabolisation qui mérite une analyse approfondie.

Une perspective anthropologique

Le processus de diabolisation de la franc-maçonnerie représente un cas paradigmatique de la théorie du « mécanisme victimaire » développée par l’anthropologue René Girard. Selon cette perspective, les sociétés humaines tendent à gérer leurs tensions internes par la désignation d’un « ennemi commun ».

Ce processus émerge du « désir mimétique » – un mécanisme par lequel les conflits sociaux naissent de l’imitation mutuelle des désirs et des peurs collectives. La franc-maçonnerie, avec son caractère initiatique et sa réserve traditionnelle, devient le réceptacle idéal pour projeter des angoisses sociales plus profondes.

La critique sélective comme symptôme social

Il est particulièrement significatif d’observer comment les détracteurs de l’institution maçonnique manifestent une sélectivité symptomatique dans leurs critiques. Alors qu’ils dirigent leur véhémence contre la franc-maçonnerie, ils restent souvent silencieux face aux problèmes éthiques les plus urgents de notre époque : le capitalisme prédateur, l’exploitation systémique du travail humain, l’érosion progressive des liens sociaux, les conflits mondiaux, les inégalités économiques croissantes et la crise environnementale.

Cette sélectivité trahit la nature projective de la critique, révélant davantage les peurs collectives que l’objet de la critique lui-même.

Symbolisme et malentendus : le cas de la lettre G

Un exemple révélateur de cette dynamique se manifeste dans la confusion fréquente entre le gnosticisme historique et le sens plus large de la Gnose, symbolisé dans la tradition maçonnique par la lettre G.

Ce symbole polyvalent, qui peut représenter à la fois la Gnose, la connaissance spirituelle, la Géométrie, l’ordre cosmique, Dieu/Grand Architecte, principe créateur, et la Génération, la transformation, est souvent réduit à une caricature qui sert à renforcer des récits préétablis.

La dimension psychologique des préjugés

La rhétorique qui associe la franc-maçonnerie au satanisme révèle de profonds mécanismes psychologiques. Le terme « diable », dérivé du grec « διαβάλλω » (diabállō, « séparer/diviser »), éclaire paradoxalement la nature même du préjugé : c’est dans l’acte d’accuser et de diviser que se manifeste le véritable principe diabolique.

De ce point de vue, le véritable « satanisme » ne consiste pas en des rituels obscurs, mais en la fragmentation de l’humanité, en l’opposition dualiste qui alimente une atomisation existentielle.

C’est comme si l’humanité buvait symboliquement l’eau du fleuve Léthé, oubliant son origine commune : une matrice sacrée qui embrasse à la fois la dimension spirituelle et la dimension quantique de l’intelligence universelle.

Photo : Wikipédia | Albert Pike, général confédéré pendant la guerre civile américaine, est le personnage central de l’histoire.

La référence critique fréquente au « luciférien » Albert Pike, bien qu’historiquement pertinente, révèle combien de critiques sont ancrées dans une vision archaïque et non représentative de la franc-maçonnerie contemporaine.

Cette fixation sur des personnages historiques spécifiques démontre comment le mécanisme du bouc émissaire nécessite des symboles tangibles sur lesquels construire son récit accusateur.
Les vrais défis ignorés

La fixation sur la franc-maçonnerie comme bouc émissaire sert involontairement à détourner l’attention de défis évolutionnistes et sociaux plus immédiats et plus concrets : le narcissisme social dominant, la marchandisation des relations humaines, la violence structurelle dans ses diverses manifestations, les crises éthiques des institutions financières et les scandales impliquant les institutions religieuses elles-mêmes.

Ce mécanisme de diversion, analysé à travers le prisme de la théorie de la « panique morale » de Stanley Cohen, révèle comment les sociétés modernes continuent de recourir à des mécanismes archaïques pour gérer l’anxiété collective.

Vers une compréhension plus profonde

Le défi intellectuel de notre époque ne consiste pas à perpétuer d’anciens préjugés, mais à développer des outils d’analyse plus sophistiqués pour comprendre les véritables dynamiques sociales.

Le cas de la franc-maçonnerie offre une occasion précieuse d’examiner comment les mécanismes archaïques de bouc émissaire continuent de fonctionner dans les sociétés contemporaines, masquant souvent les véritables causes de la détresse sociale.

À une époque caractérisée par des défis existentiels sans précédent, surmonter ces mécanismes primitifs de gestion de l’anxiété sociale devient non seulement un impératif moral, mais une nécessité pratique pour répondre efficacement aux menaces réelles à la cohésion sociale et à la survie même de l’espèce humaine.

GLFF : entretien avec Marie-Thérèse Besson

De notre confrère lasemaineduroussillon.com – Par Alain Bonneriez

Ce samedi 8 février à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), Marie-Thérèse Besson, ancienne Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France donnera une conférence intitulée : « être Franc-maçonne aujourd’hui dans une obédience féminine. »

« Que nos valeurs soient plus répandues dans la société ! »

La Semaine du Roussillon : Pourquoi organiser une conférence sur la place des femmes dans la franc-maçonnerie en France ?


Marie-Thérèse Besson : Le but est de parler de la franc-maçonnerie spécifiquement féminine, car beaucoup de gens ne pensent pas qu’elle existe. C’est important de montrer qui on est, de faire parler les femmes. C’est pour cela que la Grande Loge Féminine de France organise des conférences pour se faire connaître et éventuellement, intéresser des personnes qui aimeraient découvrir notre démarche. On aimerait que nos valeurs soient un peu plus répandues dans la société. Surtout dans l’état actuel des choses…

Quel est le ratio hommes-femmes dans notre pays ?


C’est difficile d’être précis, mais je dirais, deux tiers d’hommes et un tiers de femmes. Tout simplement parce qu’historiquement, la maçonnerie a été ouverte aux femmes bien plus tard. Dans notre obédience, par exemple, nous sommes 13 000 sœurs. Il y a bien sûr des obédiences mixtes, comme le Droit Humain, où il y a manifestement plus de femmes que d’hommes, comme dans d’autres petites obédiences, et il y a bien sûr, le Grand Orient, à majorité masculine.

Quel est le but premier de votre ordre ?


On est avant tout un ordre initiatique. Et ça, c’est fondamental. Entrer en franc-maçonnerie est avant tout une démarche personnelle. L’intérêt est de s’améliorer soi-même. Être aussi porteur des valeurs que l’on défend : Liberté, Égalité, Fraternité, sans oublier la solidarité et le respect de l’autre. Je dis souvent qu’on n’est pas une ONG, pas un club politique, pas une église. Le travail initiatique repose sur un travail sur soi, sur l’autre, sur les relations. En tant que femmes, on veut s’approprier une parole dénuée de toute influence sociétale.

Marie Thérèse Besson

« Historiquement, la Franc-Maçonnerie a été ouverte aux femmes bien plus tard.«

Y a-t-il un âge idéal pour frapper à la porte d’un temple maçonnique ?


Je ne le crois pas. J’ai souvent entendu dire qu’il fallait avoir fait sa vie ou avoir cinquante ans. Je réponds, non ! Il est quand même vrai que les femmes qui travaillent et qui ont une famille sont moins nombreuses. De ce fait, la moyenne d’âge, toutes obédiences confondues, est au-delà de la cinquantaine et c’est dommage. La plus jeune de ma loge a 21 ans. Ces jeunes femmes trouvent en maçonnerie des idées, des manières d’être et elles y font des rencontres. On peut parler d’une quête de sens.

On entend souvent dire que la franc-maçonnerie est une société secrète. Est-ce la vérité ?


On préfère parler d’une société discrète. Ce n’est pas secret puisque toutes les obédiences organisent des conférences publiques, ce qui n’était pas le cas avant. Ce dont on ne parle pas, en revanche, c’est de la partie initiatique, car elle relève de l’intime. Parce que l’initiation se vit, elle ne se raconte pas. Il existe des tas de bouquins sur la franc-maçonnerie, mais tant qu’on ne l’a pas vécue, on ne sait pas ce que c’est.

Lors des tenues, la majorité des hommes sont habillés en costard-cravate. Qu’en est-il chez les femmes ?


En ce qui nous concerne, nous portons toutes une robe noire avec une forme particulière. Pour la simple et bonne raison que ça crée une égalité. Que l’on soit riche ou pauvre, ça ne compte pas. Car nous sommes avant tout des sœurs en humanité qui recherchent finalement la même chose : devenir meilleures. Sur un plan intellectuel comme spirituel. Voilà pourquoi nous sommes toutes très attachées à notre robe noire.

Quels sont vos arguments pour séduire de nouveaux adeptes ?


C’est peut-être utopique, mais on se bat pour que cette société soit plus juste, plus égalitaire. Qu’elle retrouve du sens. On veut défendre la laïcité, le droit des femmes, de toutes les femmes. Si on veut que nos idées et nos valeurs se répandent, il est important qu’un maximum de femmes entrent en maçonnerie et portent ces valeurs. Donc, on a tout intérêt à être le plus nombreux possible pour porter tout ça.

La maçonnerie serait donc avant tout vertueuse ?


Mais bien sûr ! C’est bien de parler de valeurs intellectuelles ou autres, mais encore faut-il les mettre en œuvre. Pour moi, un maçon ou une maçonne doit être une personne exemplaire dans la vie de tous les jours. On a d’ailleurs énormément de sœurs qui sont investies dans la vie associative. Ça prouve quand même pas mal de choses…

Dates clés


17 septembre 1945
Création d’une obédience féminine indépendante : l’Union maçonnique féminine de France
1948
Création de la première Loge en région par des femmes : Athéna à Toulouse.
22 septembre 1952
L’Union maçonnique féminine de France devient la Grande Loge féminine de France

Le Matin des Magiciens : un ouvrage au carrefour de l’occultisme et de la Franc-maçonnerie

Dans le monde des textes ésotériques et des études occultes, peu d’ouvrages ont capté l’imaginaire collectif comme « Le Matin des Magiciens » de Louis Pauwels et Jacques Bergier. Publié en 1960, ce livre est devenu une pierre angulaire pour ceux qui cherchent à explorer les limites de la connaissance conventionnelle. Mais quel est le lien entre cet ouvrage et la franc-maçonnerie, une société secrète souvent associée à des mystères et rituels similaires ? Cet article explorera les connexions sous-jacentes et les influences mutuelles entre « Le Matin des Magiciens » et les traditions maçonniques.

Origine et Contexte

« Le Matin des Magiciens » est avant tout une introduction au « réalisme fantastique », une manière de voir le monde qui mélange la science, l’histoire, et l’occultisme pour proposer des hypothèses sur des phénomènes inexpliqués. Les auteurs, Louis Pauwels et Jacques Bergier, ont un passé riche en exploration des mystères de l’univers. Bergier, avec son bagage scientifique, et Pauwels, avec ses intérêts journalistiques et philosophiques, forment une paire unique pour ce projet.

La franc-maçonnerie, quant à elle, est une société initiatique dont les racines s’étendent au-delà du XVIIe siècle, connue pour ses rituels, symboles, et sa quête de lumière et de connaissance. Leur influence, bien que souvent discrète, se retrouve dans de nombreux aspects de la culture occidentale, y compris la littérature et les mouvements intellectuels.

Liens Conceptuels

  1. L’Exploration des Connaissances Cachées :
    • “Le Matin des Magiciens” explore des savoirs oubliés ou cachés, similaires aux recherches ésotériques qui imprègnent certaines loges maçonniques. Les deux se consacrent à la quête de la vérité derrière les apparences, un thème central dans la franc-maçonnerie où l’initiation symbolise le passage de l’obscurité à la lumière.
  2. Symbolisme et Alchimie :
    • L’ouvrage de Pauwels et Bergier discute de l’alchimie, une science occulte qui a été intégrée dans les rituels maçonniques. Les symboles alchimiques, comme la pierre philosophale, trouvent des échos dans les symboles maçonniques, tels que le compasse et l’équerre, représentant la transformation et la recherche de la perfection.
  3. Mystères et Sociétés Secrètes :
    • Le livre évoque des sociétés secrètes et leur impact sur l’histoire, souvent en lien avec l’occultisme nazi ou d’autres mouvements. La franc-maçonnerie, bien que publique dans son existence, garde ses rituels et enseignements secrets, ce qui alimente les spéculations et les théories similaires à celles décrites dans le livre.

Influence Culturelle et Intellectuelle

  • Le Réalisme Fantastique : Ce concept introduit par Pauwels et Bergier a influencé la perception des phénomènes paranormaux et des sciences occultes, un terrain de prédilection pour certains francs-maçons qui explorent les dimensions spirituelles et métaphysiques de la vie.
  • Réception et Critique : Le livre a été critiqué pour sa méthode et certaines de ses conclusions, mais aussi loué pour son audace à ouvrir des discussions sur des sujets tabous. De même, la franc-maçonnerie a souvent été au centre de critiques et de suspicions, mais aussi d’admiration pour ses idéaux de fraternité et de progrès humain.

Controverses et Mésinterprétations

Il est important de noter que « Le Matin des Magiciens » a été accusé d’avoir popularisé des mythes et des interprétations erronées sur la franc-maçonnerie, surtout en relation avec des figures historiques et des mouvements politiques. La fascination pour les sociétés secrètes peut mener à des simplifications ou des exagérations des véritables pratiques et croyances maçonniques.

La Franc-Maçonnerie à la Lumière du “Matin des Magiciens”

La franc-maçonnerie, comme un fil invisible tissé à travers l’histoire, trouve dans « Le Matin des Magiciens » un écho singulier de ses propres idéaux et mystères. Bien que l’ouvrage ne traite pas directement de la maçonnerie, il en évoque l’esprit à travers la fascination pour le caché, le symbolique, et le transcendantal.

Les Symboles Partagés

  • Le Symbolisme Alchimique : La franc-maçonnerie a intégré des éléments de l’alchimie dans ses rituels et symboles. La transformation de la matière brute en or, par analogie, représente la transformation personnelle du maçon. L’ouvrage de Pauwels et Bergier décrit cette quête de la transmutation comme une métaphore de la connaissance et de l’élévation spirituelle, une idée centrale dans la philosophie maçonnique.
  • L’Architecture de l’Âme : Les maçons utilisent l’architecture comme une métaphore pour la construction du caractère moral et spirituel. “Le Matin des Magiciens” explore des civilisations anciennes et leurs architectures mystérieuses, suggérant des connaissances perdues ou cachées, un concept qui résonne avec la maçonnerie où chaque pierre placée dans l’édifice représente une vertu ou un savoir acquis.

La Tradition Initiatique

  • Rituels et Initiation : La franc-maçonnerie est profondément initiatique, où chaque degré représente une étape vers une plus grande compréhension de soi et du monde. Le livre de Pauwels et Bergier, bien que moins structuré, explore des initiations symboliques à travers l’histoire, comme le passage des anciens mystères égyptiens et grecs, reflétant cette idée que la connaissance est un voyage, un mystère à déplier.
  • Le Secret et la Lumière : La maçonnerie est souvent associée à la recherche de la lumière, symbolisée par le passage de l’obscurité à la clarté, de l’ignorance à la sagesse. “Le Matin des Magiciens” propose une vision où la science et l’occultisme peuvent éclairer des zones d’ombre de l’histoire humaine, une quête similaire à celle du maçon qui cherche à illuminer son esprit et son être.

Impact sur la Culture Populaire

  • La Mystique Maçonnique : Grâce à des ouvrages comme “Le Matin des Magiciens”, la franc-maçonnerie est souvent perçue comme une société secrète avec des connaissances cachées. Ce mystère a influencé la culture populaire, des romans aux films, où la maçonnerie est souvent dépeinte comme détentrice de vérités secrètes, une image qui, bien que romancée, trouve ses racines dans l’aura d’ésotérisme de tels livres.
  • Critiques et Controverses : Cependant, cette popularisation a aussi conduit à des malentendus et des accusations contre la franc-maçonnerie, souvent dépeinte comme une organisation manipulant les coulisses du pouvoir. “Le Matin des Magiciens” a alimenté ces spéculations en mélangeant histoire, science et occultisme, parfois sans distinction claire entre fait et hypothèse.

Réflexion sur la Connaissance et le Pouvoir

  • Le Pouvoir de la Connaissance : La franc-maçonnerie prône l’égalité par l’éducation et la connaissance. « Le Matin des Magiciens » propose que derrière les grands événements historiques, il y aurait des connaissances secrètes ou des sociétés initiatiques qui influencent le cours du monde. Cette notion de pouvoir à travers la connaissance est un thème central dans les deux domaines.
  • La Responsabilité : Avec la connaissance vient une grande responsabilité, un principe clé dans la franc-maçonnerie. Le livre de Pauwels et Bergier, en explorant les dangers de l’occultisme et des sciences secrètes, soulève également des questions sur l’usage éthique de la connaissance, un débat éternel dans les loges maçonniques.

En guise de conclusion

Patte avant-droite du Grand sphynx en 1911, lieu d’un savoir Atlante selon Edgar Cayce, clairvoyant évoqué dans le MdM. (Source : Wikipedia)

« Le Matin des Magiciens » et la franc-maçonnerie partagent une fascination pour ce qui est au-delà de l’apparent, pour le symbolisme et pour l’épanouissement de l’esprit humain. Tandis que le livre propose une exploration audacieuse des frontières de la science et de l’occultisme, la franc-maçonnerie offre un cadre structuré pour cette exploration à travers ses rituels et ses enseignements. Ensemble, ils illustrent comment la recherche de la vérité peut prendre de multiples formes, toutes visant à éclairer l’obscurité de l’ignorance avec la lumière de la sagesse.

« Le Matin des Magiciens » reste un ouvrage fascinant qui, bien que ne traitant pas explicitement de la franc-maçonnerie, partage avec elle une quête de la connaissance au-delà des limites du conventionnel. Les thèmes d’illumination, de transformation, et de secret qui parcourent les pages du livre résonnent profondément avec les principes maçonniques. Cependant, il est crucial d’aborder ces connexions avec discernement, reconnaissant les différences autant que les similitudes. Ce livre et la franc-maçonnerie illustrent comment l’exploration de l’inconnu peut influencer la culture, l’histoire, et la pensée humaine, en ouvrant des portes sur des mondes de possibilités où la magie côtoie la science et où l’ombre de la connaissance se mêle à la lumière de la révélation.

Sources :

  • Études sur la franc-maçonnerie et ses influences culturelles et historiques.
  • Pauwels, Louis ; Bergier, Jacques. “Le Matin des Magiciens”.
  • Divers articles et analyses critiques sur l’impact culturel de “Le Matin des Magiciens”.

Des néonazis alsaciens jugés pour un projet d’attentat contre une loge maçonnique

De notre confrère rue89strasbourg.com – Par Thibault Vetter

Huit personnes dont trois Alsaciens comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris depuis le 4 février. En 2021, ils préparaient l’attaque d’une loge maçonnique mardi 4 mai 2021, 6h du matin. Le Raid, unité d’élite de la police nationale, mène une opération d’envergure dans une petite rue de la périphérie de Haguenau.

Le but : interpeller Denis L. et son gendre, Thibaud R. Les deux sont surveillés par les services de renseignement du fait de leur appartenance à l’association Honneur et Nation, créée en 2019. Ils sont alors en train de préparer le « projet Alsace », nom de code d’un plan d’attentat contre une loge maçonnique à Thionville en Moselle.

Avec six autres personnes, ces deux Alsaciens comparaissent pour « association de malfaiteurs terroristes » devant la 16ème chambre du tribunal correctionnel de Paris depuis le 4 février. Le procès devrait durer jusqu’au 14 février. Au moment de leur interpellation, Denis L. et Thibaud R. n’avaient pas encore d’armes à leur domicile. Ils n’en étaient qu’au repérage et avaient activement cherché des armes et des explosifs.

Antisémitisme virulent

Peu avant son interpellation, Denis L. fait acheter des percuteurs pour MG42, des mitrailleuses allemandes de la seconde guerre mondiale. C’est un autre participant au « projet Alsace », basé aux États-Unis, qui se charge de l’acquisition.

Denis L. semble avoir fait du repérage près de la loge maçonnique visée d’après les enquêteurs. Ces derniers remarquent aussi chez lui un antisémitisme à peine dissimulé. Ils trouvent de nombreux symboles nazis dans sa maison. Selon Le Monde, les écoutes téléphoniques dévoilent des propos violents : « Ces putains de juifs tiennent le pays (…), j’aimerais bien me battre contre ces juifs, les détruire, passer les gazer », déclare-t-il par exemple.

Denis L. est en lien avec Rémy Daillet, célèbre complotiste et militant d’extrême droite, impliqué dans l’affaire Mia, où une jeune fille avait été kidnappée pour la rendre à sa mère qui en avait perdu la garde.

Quant au gendre de Denis L., Thibaud R., il arbore un tatouage nazi, et commence ses conversations sur les réseaux sociaux en écrivant SH, pour « Sieg Heil », le salut nazi. Un jour, il affirme à un interlocuteur : « S’il faut aller au cachot, autant y aller pour avoir fumé des youtres [qualificatif injurieux pour désigner les juifs] ou des FM [francs-maçons], pas pour avoir tapé un “Sieg”. » Comme nous le révélions en 2021, Thibaud R. a figuré sur la liste Front national pour les élections municipales de Haguenau en 2014. Il était membre par le passé du groupuscule néonazi Division nationaliste révolutionnaire.

Des prévenus avouent

Un troisième Alsacien, Kevin C., couvreur à Mulhouse, est prévenu dans cette affaire. Denis L., Thibaud R. et le prévenu basé aux États-Unis, Robert K., nient tout projet d’action violente. Ils reconnaissent cependant le caractère excessif de leurs propos. Les cinq autres accusés ont avoué, en garde-à-vue, le projet d’assaut contre une loge maçonnique. L’association Honneur et Nation a été dissoute à l’été 2020.