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Hermès-Thot : Le maestro des mystères, du cosmos à la Franc-maçonnerie

Dans les méandres des mythologies et des philosophies ésotériques, une figure se dresse, à la croisée des panthéons égyptien et grec, comme un guide énigmatique : Hermès-Thot, ou plutôt Thot, Hermès, et leur rejeton spirituel, Hermès Trismégiste. Ces trois entités, tissées dans la trame du temps, forment un fil conducteur entre la sagesse antique et les mystères initiatiques modernes, notamment ceux de la franc-maçonnerie, en particulier dans le rite de Misraïm.

Cet article s’efforce de démêler l’écheveau complexe de ces figures divines et philosophiques, tout en explorant leur influence profonde sur la pensée occidentale et les rituels maçonniques. Préparez-vous à un voyage à travers les âges, des rives du Nil aux loges contemporaines, où le Verbe, la magie et l’initiation se conjuguent pour éclairer le chemin de l’âme.

Thot : Le Scribe Cosmique de l’Égypte Ancienne

Commençons par Thot, ou Djehouti, le neter (divinité égyptienne) d’Hermopolis, dont la présence hante les annales du Haut Empire et s’épanouit sous le Moyen Empire. Représenté sous des formes aussi variées qu’un ibis à tête fine, un babouin pensif, un lion majestueux ou un homme à tête d’ibis, Thot est un dieu polymorphe, un caméléon divin qui incarne l’intelligence cosmique. Selon René Lachaud, il est le plus complexe des neter, un être à la fois créateur et créé, Verbe auto-engendré ou fils de Rê, d’Osiris, voire fruit d’une union mythique entre Seth et Horus. On lui prête un règne terrestre de 7726 ans, rien que ça, avant que les dieux ne passent le flambeau aux mortels.

Thot, c’est le maître des nombres, l’inventeur de l’écriture, le patron des scribes et le gardien des bibliothèques divines. Sa plume, trempée dans l’encre de l’éternité, consigne la chronique du royaume et de ses souvenirs. Il est aussi le dieu de la magie, du Verbe créateur, et du logos, ce qui le rend étrangement proche de la philosophie grecque, bien qu’il soit antérieur. En tant que « Seigneur des nombres », il ordonne le cosmos, « pèse le monde » pour maintenir l’harmonie universelle, et guide les âmes dans l’au-delà comme psychopompe, partageant cette fonction avec Anubis. Il préside à la pesée des cœurs, une psychostasie où l’âme est jugée, et facilite la renaissance d’Osiris en aidant Isis à rassembler ses fragments.

Thot est aussi le dieu de la médecine, du souffle divin qui anime l’après-vie, et de l’imagination créatrice, ce qui en fait l’ancêtre mythique de l’alchimie et des sciences naturelles. Son lien avec la lune, à travers son assimilation au dieu Ioh, le consacre comme maître du temps, du destin et de la mémoire. Cette connexion lunaire, masculine en Égypte, le rapproche du Kronos grec, tout en soulignant son rôle de transformateur, capable de métamorphoses et de transmutations.

Thot, c’est l’architecte du cosmos, le scribe qui murmure à l’oreille des dieux, et le gardien des mystères initiatiques. Son héritage, comme nous le verrons, résonne dans les rituels maçonniques, où la quête de l’harmonie et de la connaissance trouve un écho profond.Hermès : Le Trickster Divin et Messager des DieuxPassons maintenant à Hermès, le dieu grec, fils de Zeus et de Maïa, l’aînée des Pléiades, né dans une caverne du mont Cyllène, un lieu propice aux initiations. Hermès, c’est le garnement divin, le voleur rusé qui, à peine sorti du berceau, dérobe les vaches de son frère Apollon et tente d’embrouiller Zeus avec une audace digne d’un stand-up comique. Mais ce facétieux personnage est bien plus qu’un filou olympien. Comme le définit le dictionnaire Bailly, Hermès est le dieu du « double crépuscule », celui qui danse entre l’aube et le crépuscule, entre le profane et le sacré, entre les mondes des vivants et des morts.Hermès est le messager des dieux, celui qui porte la volonté de Zeus aux humains et aux divinités exilées de l’Olympe.

Comme Thot, il est psychopompe, guidant les âmes vers l’au-delà, et initiateur, présidant aux mystères et aux passages. Ses attributs sont nombreux : inventeur de la lyre, il est parfois considéré comme le dieu de la musique ; protecteur des routes et des carrefours, il est symbolisé par les harmai, ces bornes quadrangulaires qui irradient le sacré dans toutes les directions. Son caducée, orné de deux serpents entrelacés, évoque la dualité et l’équilibre, tandis que ses ailes – sur ses sandales ou son chapeau – symbolisent l’élévation spirituelle. Hermès, c’est le dieu des transitions, des seuils, des métamorphoses, un passeur entre les mondes qui partage avec Thot une affinité pour le Verbe, le logos, et la transmission du savoir.

Le rapprochement entre Thot et Hermès s’est opéré à l’époque hellénistique, peut-être sous l’influence d’Hérodote ou de la politique syncrétique de Ptolémée, qui cherchait à fusionner les cultes grecs et égyptiens. Le Révérend Père Festugière note que les spéculations sur le logos, l’interprétation et la parole divine ont renforcé cette assimilation, Hermès devenant herméneus, l’interprète, tout comme Thot était le héraut des dieux égyptiens. Cette fusion donne naissance à une figure encore plus énigmatique : Hermès Trismégiste.

Hermès Trismégiste : Le « Trois Fois Très Grand »

Hermès Trismégiste, le « trois fois très grand », est une figure aussi fascinante qu’insaisissable. Est-il un dieu, un homme, une caste, ou un symbole ? Les hypothèses foisonnent. Cicéron évoque cinq Hermès, le dernier fuyant en Égypte après avoir tué Argos pour y devenir Thot. D’autres le décrivent comme le fils d’Agathodémon, lui-même descendant de Thot, ou comme un sage érudit de l’époque ptolémaïque. Edouard Schuré propose une définition poétique : Hermès Trismégiste est à la fois un initiateur égyptien, une caste sacerdotale et la planète Mercure, incarnation des esprits divins qui guident l’humanité vers l’initiation céleste.

hermes gravure
hermes gravure

Son surnom, megistos kai megistos kai megistos, reflète peut-être sa maîtrise des « trois parties de la sagesse du monde entier », ou une triple incarnation, selon certaines traditions.Attribué à Hermès Trismégiste, le Corpus Hermeticum est un ensemble de textes philosophiques, théologiques et mystiques de l’époque hellénistique, écrits en grec et datant du Ier siècle avant J.-C. Ces textes, regroupés en trois grandes catégories – le Corpus Hermeticum (dont le Poimandrès), l’Asclepius et l’Anthologie de Stobée – explorent la création du monde, la nature de l’âme et le chemin vers le salut. Le Poimandrès, par exemple, relate un songe où Hermès reçoit du Noûs, l’intellect suprême, une révélation sur la genèse de l’univers : un ballet de lumière et d’ombre, de feu et d’humidité, où le Verbe saint donne vie aux idées et aux formes.

L’Asclepius débat de la continuité entre Dieu, le monde et l’homme, tandis que la Kore Kosmou décrit la chute des âmes dans la matière et leur quête de rédemption.

L’hermétisme, en tant que gnose, propose une voie de salut par la connaissance, où l’initié purifie son âme pour retrouver sa part divine. Cependant, il oscille entre deux visions : l’une optimiste, où le monde est une manifestation divine à contempler, et l’autre pessimiste, où il est une prison dont il faut s’échapper. Cette dualité, influencée par Platon et le néoplatonisme, résonne dans les traditions chrétiennes et maçonniques, où la quête de la lumière s’oppose à l’attachement à la matière.

L’Hermétisme : Une Philosophie du Microcosme et du Macrocosme

L’hermétisme n’est pas une doctrine figée, mais une philosophie dynamique qui relie le microcosme (l’homme) au macrocosme (l’univers) à travers des correspondances analogiques. La célèbre maxime « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », tirée de la Table d’Émeraude, un texte attribué à Hermès Trismégiste, résume cette vision. L’hermétisme rejette la fragmentation rationaliste du savoir, préférant une approche holistique où tout est interconnecté. Cette idée, influencée par le panthéisme égyptien et la philosophie grecque, a marqué la pensée occidentale, de l’Antiquité à la Renaissance.

À la Renaissance, l’hermétisme connaît un renouveau, notamment grâce à la redécouverte du Corpus Hermeticum par Marsile Ficin. Perçu comme un complément aux textes chrétiens, il inspire des figures comme Copernic et nourrit une réforme à la fois humaniste et mystique. L’alchimie, « fille d’Hermès », devient un prolongement opératif de l’hermétisme, cherchant à transmuter la matière vile en or spirituel. Les étapes alchimiques – œuvre au noir, au blanc, au jaune et au rouge – symbolisent la mort et la renaissance de l’âme, un processus initiatique qui trouve un écho dans les rituels maçonniques.

L’Influence d’Hermès-Thot dans la Franc-MaçonnerieLa franc-maçonnerie, en particulier dans le rite de Misraïm, est profondément marquée par l’héritage d’Hermès-Thot. Thot, dont le nom signifie « colonne » en égyptien, évoque les piliers du temple maçonnique, Jakin et Boaz, qui canalisent l’énergie entre le ciel et la terre. Ces colonnes, comme le fil à plomb, incarnent la maxime hermétique de l’unité entre le haut et le bas. Le triangle équilatéral, symbole de Thot dans les écoles des mystères, se retrouve à l’orient des loges, derrière le Vénérable Maître, représentant le Grand Architecte de l’Univers.

En tant que dieu lunaire, Thot gouverne la colonne du nord, celle des apprentis, et donne son nom au secrétaire, gardien des archives, dans le rite égyptien. Hermès, quant à lui, est l’archétype de l’initié. Selon Karl Kerényi, il est l’« enfant primordial », celui qui guide le néophyte à travers la mort symbolique du cabinet de réflexion vers une renaissance spirituelle. Son caducée, symbole de l’équilibre des opposés, et ses ailes, emblèmes de l’élévation, résonnent dans les rituels maçonniques où la métamorphose intérieure est centrale. Le cabinet de réflexion, avec sa formule VITRIOL (« Visite l’intérieur de la terre, et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée »), évoque la descente psychopompique d’Hermès et la quête alchimique de la pierre philosophale.L’hermétisme, avec sa vision des correspondances entre le microcosme et le macrocosme, imprègne la franc-maçonnerie, notamment dans les rites égyptiens comme Misraïm, où les symboles égyptiens et grecs se mêlent. Les tenues maçonniques, où les initiés s’unissent dans un égrégore, rappellent les fêtes d’Hermès décrites par Pierre Gordon, des cérémonies transformatrices qui insufflent une « substance immortelle » à la communauté.

L’initiation maçonnique, comme l’hermétisme, vise à dépasser la condition humaine pour se rapprocher du divin, une quête de lumière et de vérité qui transcende les siècles.

Un Guide pour l’Âme et le Temple

Hermès-Thot, sous ses multiples visages – Thot le scribe cosmique, Hermès le messager rusé, et Hermès Trismégiste le sage initiateur – est une figure pivot de la spiritualité et de la philosophie occidentales. De l’Égypte ancienne aux loges maçonniques modernes, il incarne le Verbe, la magie et l’initiation, guidant les âmes à travers les seuils du profane et du sacré, de la matière et de la lumière. Son héritage, incarné dans le Corpus Hermeticum et l’alchimie, continue d’inspirer la franc-maçonnerie, en particulier dans les rites égyptiens, où la quête de l’harmonie et de la connaissance reste centrale. Comme le souligne l’autrice de la planche, Hermès-Thot est un dieu d’espoir, un passeur qui invite à l’introspection et à la transformation. Dans le cabinet de réflexion, il murmure au néophyte de descendre dans ses propres enfers pour en revenir plus fort, plus sage, plus lumineux.

Pour les francs-maçons, il est un guide précieux, celui qui, entre l’équerre et le compas, trace le chemin vers la pierre cachée – celle de l’âme perfectionnée, prête à s’intégrer à l’architecture universelle du Grand Architecte.


Sources :

  • Pierre Gordon, Le Mythe d’Hermès.
  • Jean-Paul Corsetti, Histoire de l’ésotérisme et des sciences occultes.
  • René Lachaud, L’invisible présence, Les dieux de l’Égypte pharaonique Kybalion.
  • Françoise Bonardel, L’hermétisme.
  • Christian Jacq, Les grands sages de l’Égypte ancienne.
  • RP Festugière, La révélation d’Hermès Trismégiste (4 tomes).
  • Louis Ménard, Hermès Trismégiste (édition et traduction).
  • Edouard Schuré, Les grands initiés.

Déclinaisons du temps chez les Grecs et leur écho dans la Franc-maçonnerie

Dans la pensée grecque antique, le temps n’est pas une simple mesure linéaire des instants qui s’écoulent, mais une réalité complexe, aux multiples facettes, incarnée par des divinités et des concepts philosophiques qui structurent l’univers et l’expérience humaine. Cette richesse conceptuelle, où le temps se décline sous des formes aussi variées que Chronos, Aion, Kairos ou encore les Heures, trouve un écho profond dans la franc-maçonnerie, une tradition initiatique qui, à travers ses symboles et rituels, invite à méditer sur le temps, la transformation intérieure et l’éternité. Cet article propose une exploration détaillée des déclinaisons du temps dans la culture grecque, suivie d’une analyse de leur influence sur les pratiques et la philosophie maçonniques, où le temps devient un outil de perfectionnement spirituel et de connexion au cosmos.

Les Déclinaisons du Temps dans la Pensée Grecque

Dans la mythologie et la philosophie grecques, le temps n’est pas un concept univoque, mais se manifeste à travers plusieurs figures et notions, chacune offrant une perspective unique sur l’existence, le destin et la condition humaine. Examinons les principales déclinaisons du temps chez les Grecs :

1. Chronos : Le Temps Linéaire et Cosmique

Chronos, souvent représenté comme un vieillard barbu ou un serpent enroulé, incarne le temps linéaire, celui qui s’écoule inexorablement, mesurable et ordonné. Dans la cosmogonie orphique, Chronos est une divinité primordiale, née du chaos originel, qui donne naissance aux premiers dieux et structure l’univers. Associé au mouvement des astres et aux cycles naturels, Chronos est le temps des saisons, des âges et de la succession des événements. Il est le maître du destin, celui qui régit la chronologie des vies humaines et divines.Dans la philosophie, notamment chez Héraclite, Chronos devient une force universelle, un flux constant où « tout s’écoule » (panta rhei). Pour les Grecs, Chronos est à la fois créateur et destructeur, car il engendre le changement tout en menant à la finitude. Cette vision linéaire du temps, où chaque instant est unique et irréversible, contraste avec d’autres conceptions plus cycliques ou qualitatives.

2. Aion : L’Éternité et le Temps Cyclique

Ourobouros

Aion, souvent représenté comme un jeune homme tenant un ouroboros (le serpent qui se mord la queue), symbolise l’éternité et le temps cyclique. Contrairement à Chronos, qui mesure la succession des événements, Aion représente un temps global, englobant l’infini et la permanence. Dans la mythologie, Aion est parfois associé à l’éternité divine, un temps qui transcende la condition humaine et s’inscrit dans un cycle perpétuel de renouvellement.Dans les écoles philosophiques, comme le stoïcisme ou le néoplatonisme, Aion est lié à la notion d’un cosmos éternel, où les cycles cosmiques (comme les grandes années stoïciennes) se répètent à l’infini. Aion incarne l’idée que le temps, bien qu’il semble linéaire à l’échelle humaine, s’inscrit dans un ordre éternel, où commencement et fin se rejoignent. Cette vision cyclique trouve un écho dans les mystères orphiques et éleusiniens, où l’initiation promet une connexion à l’éternité divine.

3. Kairos : Le Temps Opportun

Kairos, le « moment opportun », est une conception qualitative du temps, bien différente de la linéarité de Chronos ou de l’éternité d’Aion. Représenté comme un jeune homme ailé, tenant une balance et courant sur la pointe des pieds, Kairos incarne l’instant décisif, celui où une action, une décision ou une opportunité peut changer le cours des événements. Dans la pensée grecque, Kairos est le temps de l’action juste, celui où l’homme doit saisir l’occasion pour s’aligner avec le destin ou la volonté divine.Pour les Grecs, Kairos est essentiel dans l’art, la rhétorique, la guerre et la vie spirituelle. C’est le moment où l’archer décoche sa flèche, où l’orateur prononce la phrase qui convainc, ou où l’initié reçoit une révélation. Kairos exige une vigilance et une intuition aiguës, car il est fugace et ne se répète pas. Cette notion est particulièrement pertinente dans les écoles des mystères, où l’initiation dépend du moment précis où l’âme est prête à recevoir la lumière.

4. Les Heures : Les Gardiennes du Temps Ordonné

Zeus tenant dans sa main un éclair du ciel
Zeus tenant dans sa main un éclair du ciel

Les Heures (Horai), filles de Zeus et de Thémis, sont les divinités qui régissent les cycles naturels et sociaux. Elles incarnent l’ordre temporel, les saisons, et l’harmonie des rythmes de la vie. Dans la mythologie, elles sont souvent au nombre de trois – Eunomia (ordre), Diké (justice) et Eiréné (paix) – bien que leur nombre varie selon les traditions. Les Heures veillent à l’équilibre du cosmos, assurant que chaque chose arrive en son temps, des floraisons printanières aux jugements divins.Dans la culture grecque, les Heures symbolisent l’idée que le temps est structuré par des lois divines, un rythme cosmique qui guide les actions humaines et naturelles. Leur présence dans les récits mythologiques, comme les fêtes des dieux ou les cycles agricoles, rappelle que le temps est un tissu ordonné, où chaque instant a sa place dans l’harmonie universelle.

Le Temps dans la Philosophie Grecque : Une Quête de Sens

Au-delà des figures mythologiques, les philosophes grecs ont approfondi la réflexion sur le temps. Pour Platon, dans le Timée, le temps est une « image mobile de l’éternité », créé par le démiurge pour imiter l’ordre divin. Il distingue le temps sensible (Chronos) de l’éternité intelligible (Aion), réservée au monde des Idées. Aristote, dans sa Physique, définit le temps comme « le nombre du mouvement selon l’antérieur et le postérieur », une mesure quantifiable liée au changement. Plotin, influencé par le néoplatonisme, voit le temps comme une émanation de l’âme du monde, un pont entre l’éternité divine et la réalité matérielle.Ces conceptions philosophiques enrichissent les figures mythologiques, offrant une vision du temps comme à la fois linéaire, cyclique et qualitatif. Elles influencent profondément les traditions ésotériques, notamment l’hermétisme, qui, comme nous le verrons, joue un rôle clé dans la franc-maçonnerie.

Le Temps dans la Franc-Maçonnerie : Un Symbole Initiatique

Horloge astrologique
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La franc-maçonnerie, en tant que tradition initiatique, s’inspire largement des concepts grecs du temps, intégrant Chronos, Aion, Kairos et les Heures dans ses rituels, ses symboles et sa philosophie. Le temps, dans la loge, n’est pas seulement une mesure, mais un outil de transformation intérieure, un guide vers la lumière et l’harmonie cosmique. Explorons comment ces déclinaisons du temps grec résonnent dans la franc-maçonnerie.

1. Chronos : Le Temps de l’Apprentissage et de la Progression

Dans la franc-maçonnerie, Chronos, le temps linéaire, se manifeste dans le parcours initiatique de l’apprenti, du compagnon et du maître. Ce temps ordonné reflète la progression graduelle vers la connaissance et la perfection de l’âme. L’apprenti, par exemple, est soumis au silence, un temps d’observation et de réflexion qui évoque le rythme mesuré de Chronos. Les rituels maçonniques, avec leurs étapes précises, symbolisent ce temps linéaire où chaque grade représente un moment dans la construction du temple intérieur.Le sablier, un symbole maçonnique courant, incarne Chronos. Présent dans le cabinet de réflexion, il rappelle la finitude de la vie humaine et l’urgence de travailler à son amélioration. Comme dans la pensée grecque, où Chronos est le maître du destin, le sablier invite le maçon à méditer sur l’impermanence et à utiliser le temps pour tailler sa pierre brute, transformant l’éphémère en éternel.

2. Aion : L’Éternité du Grand Architecte

Aion, le temps cyclique et éternel, trouve un écho dans la notion maçonnique du Grand Architecte de l’Univers (GADLU), une entité transcendantale qui symbolise l’ordre cosmique et l’éternité. Les rituels maçonniques, en particulier dans les hauts grades, évoquent un temps qui dépasse la linéarité humaine pour s’inscrire dans un cycle universel. Le pavement mosaïque, avec ses carrés noirs et blancs, représente l’alternance des opposés (jour et nuit, vie et mort), mais aussi leur unité dans l’éternité.Dans les rites égyptiens, comme Misraïm et Memphis, l’influence d’Aion est particulièrement marquée. Ces rites, inspirés par l’hermétisme et la mythologie égyptienne, intègrent la notion d’un temps cyclique où l’initiation permet de se reconnecter à l’éternité divine. La répétition des tenues maçonniques, rythmées par les cycles lunaires ou solaires, reflète cette vision d’un temps qui se régénère, où chaque réunion est une opportunité de renouveler l’égrégore et de s’aligner avec l’ordre cosmique.

3. Kairos : Le Moment Initiatique

Kairos, le temps opportun, est central dans la franc-maçonnerie, où l’initiation dépend du moment précis où l’âme est prête à recevoir la lumière. Le rituel d’initiation, avec ses épreuves symboliques, est un Kairos : un instant décisif où le profane devient apprenti, où l’obscurité cède à la lumière. Ce moment, préparé par la méditation dans le cabinet de réflexion, exige une vigilance et une ouverture, tout comme Kairos demande de saisir l’opportunité fugace.Le concept de Kairos se retrouve également dans le travail maçonnique en loge, où chaque frère ou sœur est invité à contribuer au moment juste, que ce soit par une parole, une réflexion ou une action. Les débats en loge, guidés par la raison et la tolérance, visent à saisir ces instants de vérité où une idée peut éclairer le collectif. Kairos, dans la franc-maçonnerie, est le temps de l’intuition, de l’inspiration et de la transformation, où l’initié devient co-créateur de son propre destin.

4. Les Heures : L’Harmonie des Rituel

Montre pendule et hypnose
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Les Heures, gardiennes de l’ordre temporel, résonnent dans l’organisation des rituels maçonniques, qui sont rythmés par des moments précis : l’ouverture de la loge à midi ou minuit, la fermeture à une heure symbolique, ou les cycles lunaires qui marquent les tenues dans certains rites. Ces moments ne sont pas arbitraires ; ils reflètent l’idée grecque d’un temps ordonné, où chaque action s’inscrit dans un rythme cosmique.Les Heures, associées à l’ordre, à la justice et à la paix, trouvent un parallèle dans les valeurs maçonniques de fraternité, d’équité et d’harmonie. La loge, comme un microcosme, recrée cet ordre temporel, où les officiers jouent des rôles précis pour maintenir l’équilibre du travail collectif. Les symboles des luminaires (soleil, lune, étoiles) dans le temple maçonnique rappellent l’influence des Heures, qui veillent à l’harmonie des cycles naturels et spirituels.

L’Héritage Hermétique : Un Pont entre le Temps Grec et la Franc-Maçonnerie

L’influence des conceptions grecques du temps sur la franc-maçonnerie passe par l’hermétisme, une tradition philosophique qui synthétise les pensées égyptienne et grecque. Hermès Trismégiste, figure syncrétique d’Hermès et de Thot, incarne le temps sous toutes ses formes : Chronos dans son rôle de gardien de la mémoire et des archives, Aion dans sa vision de l’éternité divine, et Kairos dans son statut d’initiateur qui révèle la vérité au moment opportun. Le Corpus Hermeticum, avec sa maxime « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », relie le temps humain au temps cosmique, une idée centrale dans la franc-maçonnerie.Dans les rites égyptiens, l’héritage de Thot, dieu lunaire et maître du temps, est particulièrement évident. Thot, associé à la colonne du nord et au rôle du secrétaire, symbolise la mémoire collective et la transmission du savoir, deux piliers de la franc-maçonnerie. Hermès, quant à lui, guide les initiés à travers les seuils, comme dans le cabinet de réflexion, où le temps s’arrête pour permettre une introspection profonde. L’hermétisme, avec son accent sur la transformation intérieure et la quête de la lumière, offre un cadre philosophique où le temps devient un outil de perfectionnement spirituel.

Le Temps Maçonnique : Une Alchimie de l’Âme

Allégorie alchimique extraite de l’Alchimie de Nicolas Flamel, par le Chevalier Denys Molinier (xviiie siècle) et représentant les énergies conscientes et inconscientes se combinant pour guérir la personnalité

Dans la franc-maçonnerie, le temps est plus qu’un cadre rituel ; il est une alchimie de l’âme. Le cabinet de réflexion, où l’apprenti médite sur sa finitude face au sablier, évoque Chronos et l’impermanence. La répétition des tenues, rythmée par les cycles lunaires, rappelle Aion et l’éternité. Les moments d’éveil spirituel, comme l’initiation ou la découverte d’un symbole, incarnent Kairos, l’instant décisif. Enfin, l’ordre des rituels, structuré comme les Heures, reflète l’harmonie cosmique que le maçon cherche à intégrer dans sa vie.Cette vision du temps s’inscrit dans une quête plus large : celle de la construction du temple intérieur. Comme les Grecs voyaient le temps comme un lien entre l’homme et le divin, la franc-maçonnerie utilise le temps comme un outil pour tailler la pierre brute, transformant l’initié en un être plus sage, plus juste, plus aligné avec l’ordre universel. Les symboles maçonniques – le sablier, le fil à plomb, les colonnes – rappellent que le temps, qu’il soit linéaire, cyclique ou opportun, est un guide vers la lumière.

Le Temps, un Compagnon Initiatique

Les déclinaisons du temps chez les Grecs – Chronos, Aion, Kairos et les Heures – offrent une riche palette de significations qui enrichissent la franc-maçonnerie. Chronos enseigne la patience et la progression, Aion inspire la quête de l’éternel, Kairos invite à saisir l’instant décisif, et les Heures rappellent l’importance de l’harmonie. Ces concepts, transmis à travers l’hermétisme et les traditions initiatiques, trouvent un écho dans les rituels maçonniques, où le temps devient un miroir de l’âme et un chemin vers la lumière.Pour le franc-maçon, le temps n’est pas une contrainte, mais un compagnon. Il est le sablier qui rappelle la brièveté de la vie, le cycle qui relie l’initié au cosmos, et l’instant qui transforme. Comme les Grecs, qui voyaient dans le temps une danse divine, la franc-maçonnerie invite ses membres à danser avec le temps, à en faire un allié dans la quête de la vérité et de la perfection.

Ainsi, entre l’équerre et le compas, le maçon apprend à mesurer, à contempler et à saisir le temps, pour construire un temple intérieur qui résonne avec l’harmonie de l’univers.

10/07/2025 – Les Entretiens d’Été : « Migrations…. Odyssées du vivant »

Après avoir envisagé les migrations de l’espèce humaine dans l’espace, depuis le berceau Africain jusqu’à la totalité de la planète, mais également dans le temps, de plusieurs millions d’années avant notre ère jusqu’à nos jours…

Après avoir abordé les modifications du concept de Genre à travers l’évolution de
la pensée de l’Homme … Une autre dimension des migrations nous est proposée ce soir, celle sous-tendue par les greffes d’organes, car il s’agit bien là d’une transmission, d’un passage, d’un être humain à un autre.

Notre invitée a accepté de témoigner de son vécu de patiente greffée, avec tout
ce que cela comporte comme expérience humaine. Un parcours de greffe dans le cadre d’une maladie chronique, surtout lorsqu’il s’agit d’une greffe pulmonaire chez une musicienne, correspond probablement à une véritable migration intérieure…

Musicienne de profession, Liselotte Émery a étudié la flûte à bec et le cornet à bouquin à Strasbourg, puis à Genève. Installée à Lyon, elle participe à des concerts au sein de divers ensembles de musique ancienne et contemporaine, en France et dans le monde. Titulaire par ailleurs d’un diplôme de bibliothécaire de l’université de Grenoble, elle a exercé grâce à son expertise musicale, à la bibliothèque du Conservatoire de Genève et au service de Spirito, choeur professionnel lyonnais.

Liselotte est atteinte de mucoviscidose, une maladie génétique évolutive et mortelle. Elle a bénéficié en 2017 d’une greffe des deux poumons et joue désormais, emplie de gratitude envers son donneur, anonyme pour elle.

Son expérience, relatée fidèlement dans son livre, est celle du diagnostic, puis du pronostic vital engagé sur de longues années, de la discussion des choix thérapeutiques, de l’acceptation du transfert, et enfin de l’attente, celle du donneur compatible qui permettra au souffle vital de migrer, et de lui donner un second souffle, à elle, Liselotte…
Cette attente ressemble étrangement à ces deux personnages de Samuel Beckett qui attendent Godot, et Godot ne vient jamais. Pour Liselotte le donneur est arrivé et a changé sa vie.

Elle a publié :

“Mon greffon s’appelle Godot“ L’Harmattan 2020

Le Dessin de Jissey « Wokisme et Franc-maçonnerie : Quand le compas danse le Woke’n’Roll ! »

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Très chers lecteurs, lectrices, et toutes les âmes non-binaires qui naviguent entre l’équerre et l’arc-en-ciel, attachez vos tabliers maçonniques et vos filtres Instagram, car aujourd’hui, on va plonger dans un grand délire : le choc des titans entre le wokisme et la franc-maçonnerie ! Oui, vous avez bien lu, c’est l’heure de voir si le Grand Architecte de l’Univers (le GADU, pour les intimes) peut survivre à un audit de diversité ou si le compas va finir cancelé sur X pour cause de « symbolisme oppressif ». Préparez vos maillets et vos hashtags, ça va swinguer !

La Franc-Maçonnerie : Le Club Secret qui Sent le Parchemin

D’abord, posons les bases, façon Jissey, avec un clin d’œil et une pincée de sel. La franc-maçonnerie, c’est un peu le club VIP des penseurs en tablier, où l’on cause géométrie sacrée, quête de vérité et comment tailler sa pierre brute sans se faire un bleu. Imaginez une bande de philosophes en costumes d’époque, réunis dans une loge feutrée, à méditer sur le sens du fil à plomb tout en sirotant un thé (ou un whisky, selon la loge). C’est une institution vieille comme l’invention de la toge, qui prône la tolérance, la raison, et des rituels si cryptiques qu’ils feraient passer Da Vinci Code pour un mode d’emploi IKEA.Mais attention, les maçons, ce ne sont pas juste des papys en gants blancs qui jouent aux énigmes. Non, non ! Ce sont les Jedi de la pensée libre, des gardiens du temple (sans mauvais jeu de mots) qui ont traversé les siècles en esquivant les bûchers de l’Inquisition et les threads conspirationnistes sur X. Alors, quand le wokisme, ce bulldozer de la bien-pensance 2.0, vient frapper à la porte de la loge avec ses pancartes et ses trigger warnings, on sent que ça va faire des étincelles. Accrochez-vous, on part en mission !

Le Wokisme : La Révolution en Baskets Éthiques

Le wokisme, mes amis, c’est la nouvelle croisade des âmes sensibles, un mouvement qui veut rendre le monde plus inclusif qu’un menu végan dans un resto bobo. Armés de hashtags et d’une loupe pour traquer les micro-agressions, les wokistes réécrivent l’histoire avec des lunettes fluo et s’assurent que personne ne se sente exclu – sauf peut-être ceux qui osent dire « attends, on peut en parler calmement ? ». C’est un peu comme si la tolérance avait fait un stage intensif chez un coach de vie et était revenue avec un doctorat en indignation.Sur X, le wokisme, c’est une tempête de tweets où l’on dénonce tout, du nom d’une rue au choix des emojis. #Problématique, #CheckYourPrivilege, #DécolonisonsTout : voilà le mantra. Mais qu’est-ce que ça vient faire dans une loge maçonnique, où l’on débat du cosmos entre deux symboles poussiéreux ? Eh bien, mes amis, c’est là que le spectacle commence, et il promet d’être plus animé qu’un débat sur la viande rouge dans un congrès végan !

Le Grand Face-à-Face : Tablier contre Tweet

Imaginez la scène : une loge maçonnique, avec son pavement mosaïque et ses colonnes qui fleurent bon le mystère. Les frères (et sœurs, faut pas vexer le comité d’inclusion) sont en pleine méditation sur le compas, quand soudain, un wokiste en baskets éco-responsables déboule, armé d’un manifeste pour « dégenrer » le GADU. « Votre Grand Architecte, là, c’est patriarcal, non ? Et ces tabliers blancs, c’est pas un peu colonial ? » Les maçons, habitués à peser chaque mot comme si c’était une pierre de la pyramide de Gizeh, haussent un sourcil : « Mon jeune ami, le tablier symbolise la pureté d’intention, pas un complot suprémaciste. Tu veux un thé pour en discuter ? »

Le wokisme, avec son radar à privilèges, pourrait reprocher à la franc-maçonnerie son passé de club réservé aux messieurs en perruque poudrée. Et soyons honnêtes, pendant longtemps, c’était un peu le boys’ club des Lumières, avec des rituels qui sentaient le vieux chêne et la testostérone. Mais, surprise ! La franc-maçonnerie a évolué, mes chers. Aujourd’hui, des loges mixtes et féminines poussent comme des champignons bio, et la tolérance maçonnique pourrait donner des leçons à bien des activistes. Alors pourquoi ce clash ? Parce que le wokisme adore pointer du doigt tout ce qui a plus de 10 ans d’âge, et la franc-maçonnerie, avec ses 300 ans au compteur, est une cible plus juteuse qu’un tweet maladroit d’une célébrité.

Une Loge Woke : Rêve ou Cauchemar ?

Mais imaginez une seconde une loge maçonnique version woke. Les rituels ? Réécrits avec des pronoms neutres, bien sûr. Le GADU ? Rebaptisé « Grande Énergie Inclusive de l’Univers », pour ne froisser personne. Les tabliers ? En tissu recyclé, avec des motifs arc-en-ciel et un QR code renvoyant à un guide de déconstruction des privilèges. Les réunions ? Streamées sur Twitch avec un chat modéré pour éviter les « discours de haine ». Et le maillet ? Remplacé par un coussin en forme de cœur pour symboliser l’amour universel. On rigole, mais avouez que ça aurait de la gueule !Pourtant, le hic, c’est que la franc-maçonnerie, c’est l’art de la lenteur, de la réflexion, de la méditation sur des symboles qui ont traversé les âges. Le wokisme, lui, veut tout changer hier, avec l’urgence d’un live sur X. Résultat : les maçons trouvent les wokistes trop pressés, trop bruyants, trop… hashtagés. Et les wokistes, eux, accusent les maçons d’être des dinosaures en tablier, coincés dans un musée de la pensée. « Décolonisez votre compas ! » crient-ils. « Apprenez d’abord à l’utiliser ! » répondent les maçons, en ajustant leurs lunettes cerclées d’or.

Une Trêve dans le Temple ? Peut-Être Bien !

Mais, soyons sérieux (juste une minute, promis, c’est pas mon style). La franc-maçonnerie et le wokisme ont un point commun : ils veulent un monde meilleur. Les maçons, avec leur quête de vérité et d’harmonie, travaillent à sculpter l’âme humaine pour en faire une œuvre d’art. Les wokistes, avec leur passion pour la justice sociale, veulent démolir les vieux murs de l’oppression. Si les deux pouvaient s’asseoir autour d’un pavé mosaïque (ou d’un latte au lait d’amande), ils pourraient trouver un terrain d’entente. La franc-maçonnerie pourrait apprendre des wokistes à écouter davantage les voix marginalisées. Et les wokistes pourraient piquer aux maçons l’art de réfléchir avant de tweeter.Alors, comment réconcilier ces deux mondes ? Peut-être en organisant une loge expérimentale où l’on médite sur l’inclusion tout en respectant la géométrie sacrée. Ou en créant un rituel où l’on aligne ses chakras tout en vérifiant ses privilèges. En attendant, je propose un hashtag : #WokeMaçonsUnis. Ça claque, non ?

Une Danse Cosmique entre Équerre et Hashtag

Alors, wokisme et franc-maçonnerie, amis ou ennemis ? Disons qu’ils sont comme un vieux vinyle de Mozart remixé en trap : ça surprend, ça grince, mais ça peut groover. La franc-maçonnerie nous rappelle que changer le monde, c’est un travail de longue haleine, un polissage patient de la pierre brute. Le wokisme, lui, nous secoue pour qu’on n’oublie pas les injustices d’aujourd’hui. Si les deux pouvaient fusionner, on aurait peut-être une loge où l’on débat de l’universel tout en respectant les singularités, où le compas trace des cercles inclusifs et où l’équerre mesure l’équité.En attendant ce grand remix cosmique, je vous laisse avec une pensée à la Jissey : si le GADU devait se prononcer sur le wokisme, dirait-il : « Mes enfants, taillez vos pierres, mais tweetez avec modération » ? À vos maillets, à vos claviers, et que la lumière soit… inclusive !

Californie : « L’autre maison de la fraternité »

De notre confrère californien alumni.berkeley.edu – par Ian A. Stewart

Pendant près de 50 ans, les francs-maçons ont eu une présence considérable sur le campus. Aujourd’hui, un nouveau groupe tente de faire revivre cet héritage fraternel. Ce printemps, 18 anciens élèves de Cal se sont réunis au Odd Fellows Hall, sur Bancroft Avenue, juste en face du stade Edwards, pour célébrer une cérémonie secrète vieille de plusieurs siècles instituant la Loge maçonnique Fiat Lux – la première loge de ce type à se réunir à Berkeley depuis au moins 25 ans. Ils espèrent attirer des étudiants curieux de mysticisme et des rituels secrets de la fraternité.

Tout d’abord, pour les non-initiés : la franc-maçonnerie est un ordre fraternel masculin vieux de 300 ans, composé de chapitres, ou loges, présents dans presque tous les pays du monde. Ses membres participent à des cérémonies rituelles secrètes qui utilisent l’allégorie de la construction du Temple du roi Salomon dans la Bible pour dispenser des leçons de morale et pratiquer le développement personnel. 

Les francs-maçons ont longtemps été une source de fascination et de complots pour les étrangers. Sachant qu’au moins 14 présidents des États-Unis et 19 des 40 gouverneurs de Californie étaient francs-maçons, la réputation du groupe, peuplé de dirigeants de l’ombre, est peut-être fondée sur un fond de vérité, même si elle relève aussi de l’hyperbole. (Pour une société dite secrète, la franc-maçonnerie n’est pas particulièrement secrète : vers le milieu du siècle, on estime qu’un homme sur dix aux États-Unis appartenait à une loge.) À son apogée, la fraternité comptait 250 000 membres en Californie ; aujourd’hui, ce chiffre est plus proche de 40 000. 

La nouvelle loge marque la continuation d’un long chapitre, quoique largement oublié, de l’histoire de Californie. Les Francs-Maçons Fiat Lux sont les héritiers d’une importante tradition fraternelle à l’Université de Californie, dont l’histoire remonte au fondateur et premier président de l’UC Berkeley, Henry Durant, qui était membre d’une loge d’Oakland.

En fait, certains des noms les plus importants de l’histoire de l’université ont été des francs-maçons : Walter Haas, l’homme d’affaires, philanthrope et homonyme de l’école de commerce ; John Whipple Dwinelle, le législateur de l’État et régent de l’UC qui a rédigé la loi de 1868 qui a établi le système de l’UC ; et David Farquharson, l’architecte de South Hall qui a consacré rituellement sa pierre angulaire lors de sa pose en 1873 avec du maïs, de l’huile et du vin – une coutume maçonnique symbolisant les salaires des premiers tailleurs de pierre.

Des années 1920 aux années 1960, la présence maçonnique à Berkeley était incontournable. Un club étudiant était ouvert à deux pas de Sather Gate, proposant des salles d’étude, des salons et des clubs sociaux pour les jeunes francs-maçons et leurs enfants. Parallèlement, une loge dédiée aux enseignants se réunissait régulièrement au Odd Fellows Hall, tout proche, aux côtés de fraternités et de sororités grecques. 

Bien que les ordres fraternels comme la franc-maçonnerie aient décliné ces dernières décennies, de 1923 à 1972, la Loge Henry Morse Stephens n° 541 a prospéré au Odd Fellows Hall de Berkeley. Avec environ 300 membres issus du corps enseignant et du personnel de l’université, dont des personnalités comme le naturaliste William Herms et le directeur sportif Milton T. Farmer, elle jouait un rôle important dans la vie du campus. Outre cette loge, pas moins de six autres groupes maçonniques se réunissaient à Berkeley, dont beaucoup au sein du Temple maçonnique de Berkeley, situé à un pâté de maisons de là, sur Bancroft Avenue. 

Le véritable centre d’activité fraternelle du campus était le club-house des étudiants maçonniques, situé à l’angle des rues Bancroft et Bowditch, à quatre pâtés de maisons de la nouvelle loge. Les francs-maçons de l’État ont collecté plus de 100 000 dollars (environ 1,7 million de dollars aujourd’hui) pour acheter et construire le club-house, espérant ainsi inculquer aux futurs dirigeants de l’État une solide base morale.

Le clubhouse en briques, de style géorgien-colonial, a ouvert ses portes en 1923 pour accueillir ce qui était jusque-là un club non officiel de l’université, composé de jeunes étudiants maçonniques. L’idée était d’offrir aux jeunes membres de l’« art » maçonnique un lieu de socialisation et, comme l’a dit un grand maître, d’offrir « autant qu’il est humainement possible la touche de vie et le confort d’un foyer, si cruellement absents dans une grande institution de plus de dix mille étudiants ». 

  • Un membre non identifié du Club maçonnique de l’UC (à gauche), Alfred F. Breslauer (au centre), alors Grand Maître des Francs-Maçons de Californie, et Edward Siems, Grand Secrétaire, au club-house. Vers les années 1960.
  • Soirée hawaïenne au Masonic Clubhouse, vers les années 1950. Avec l’aimable autorisation d’Ian Stewart.
  • Un membre non identifié du Club maçonnique de l’UC (à gauche), Alfred F. Breslauer (au centre), alors Grand Maître des Francs-Maçons de Californie, et Edward Siems, Grand Secrétaire, au club-house. Vers les années 1960.
  • Soirée hawaïenne au Masonic Clubhouse, vers les années 1950. Avec l’aimable autorisation d’Ian Stewart.

Soirée hawaïenne au Masonic Clubhouse, vers les années 1950. Avec l’aimable autorisation d’Ian Stewart.

Le centre connut un franc-maçonnage populaire. Ses membres formèrent des clubs d’hommes et de femmes ; une « équipe de diplômes » qui répétait et pratiquait les rituels d’initiation ; l’Ashlar Club, un groupe social et de soutien pour les étudiants dont les parents étaient francs-maçons ; et un club pour les étudiants plus âgés qui avaient dépassé l’âge limite des programmes maçonniques pour jeunes. De même, une sororité, Phi Omega Pi, fut fondée à Berkeley en 1922 pour les jeunes femmes associées à l’Ordre de l’Étoile de l’Est, une organisation maçonnique féminine apparentée. 

Pour les jeunes francs-maçons, cela servait également à des fins plus pratiques : un comité de service aidait les nouveaux étudiants à s’inscrire aux cours et à trouver un logement, tandis qu’un bureau d’emploi les aidait à trouver un emploi. 

Pendant plusieurs années, le clubhouse prospéra, atteignant un pic d’environ 800 membres en 1946. Mais dans les années d’après-guerre, après une vague initiale de candidatures au GI Bill, l’université connut une chute vertigineuse des inscriptions. Le club maçonnique ne comptait plus que 405 membres en 1950 ; cinq ans plus tard, il n’en comptait plus que 180. Parallèlement, « un nombre croissant de centres étudiants apparaissent sur le campus ou à proximité, et le club maçonnique subit les effets de la concurrence », selon un rapport annuel déposé par les administrateurs du clubhouse cette année-là.

Le club-house accueillant moins d’étudiants, les francs-maçons de l’État décidèrent de le fermer en 1967. Le club-house maçonnique de l’UC Berkeley fut vendu, les bénéfices constituant la base d’une nouvelle dotation de la Fondation maçonnique de Californie, qui offre aujourd’hui des bourses d’études aux lycéens. En quelques années seulement, la plupart des loges maçonniques de Berkeley furent fermées, et les derniers vestiges de ces groupes mirent finalement le cap en 2001.

C’est maintenant au tour des membres fondateurs de la Loge Fiat Lux de combler ce vide. Fred Loeser, promotion 1973, maître du nouveau groupe maçonnique, souligne qu’il s’adresse souvent à des jeunes désireux d’en savoir plus sur un groupe auquel leur grand-père aurait pu appartenir. 

Tigran Agadzhanyan, promotion 2019, autre membre fondateur du groupe, espère que la loge pourra apporter aux futurs étudiants ce que la loge Rockridge, sur College Avenue, lui a apporté à 19 ans. Fasciné par le lien entre la franc-maçonnerie et des personnages historiques (George Washington, Mozart, Simón Bolívar), il a approché le groupe en s’attendant à un monde de secrets et de relations. Au lieu de cela, il a trouvé un groupe de mentors qui l’ont aidé à gérer ses études et son début de carrière. « Je me suis senti presque immédiatement chez moi », dit-il. « C’est l’endroit idéal pour moi. »

15/07/2025 – Conférence publique : « Liberté, Égalité, Fraternité : une devise, des racines maçonniques ? », à Luchon (Haute-Garonne)

Chers Frères, chères Sœurs, chers amis(ies) de la Lumière et citoyens en quête de sens, 

Dans le cadre des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon 2025, nous vous convions à une conférence exceptionnelle animée par notre Frère Yonnel Ghernaouti, le mardi 15 juillet 2025 à 15h, à la salle du Dancing – Casino de Luchon (Haute-Garonne).

Intitulée « Liberté, Égalité, Fraternité : une devise, des racines maçonniques ? », cette rencontre offrira une exploration initiatique, historique et philosophique de la devise républicaine.

À une époque où la République est en danger, confrontée à la montée des extrêmes de gauche comme de droite, aux fractures sociales, aux replis identitaires et aux défis d’une société sous surveillance, Yonnel Ghernaouti retracera l’empreinte maçonnique dans la genèse de ces idéaux universels, nés du souffle des Lumières et forgés dans le creuset révolutionnaire.

Face à ces périls, il rappellera comment la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » demeure un rempart éthique et un appel vibrant à réparer le lien social, en s’appuyant sur la laïcité comme pilier vivant du pacte républicain, garant de la liberté de conscience et de l’unité citoyenne dans une société plurielle.

À travers un parcours en quatre temps – origines historiques, symbolisme, figures emblématiques et héritage vivant – il éclairera :

– Les racines révolutionnaires de la devise, de son inscription en 1793 à sa consécration officielle en 1848, portée par des figures comme La Fayette, Mirabeau ou Desmoulins ;

– Le rôle des loges maçonniques, véritables laboratoires d’idées où liberté, égalité et fraternité prenaient vie sous le tablier, bien avant leur adoption républicaine ;

– Le 14 juillet, fête nationale aux résonances maçonniques, de la Fête de la Fédération de 1790 à la symbolique du drapeau tricolore ;

Un héritage à faire vivre, face aux défis contemporains – fractures sociales, surveillance, repli – comme un appel à l’engagement pour une société plus juste et fraternelle.

Yonnel Ghernaouti : un bâtisseur de ponts entre tradition et modernité

Initié en 1989, Yonnel Ghernaouti est membre de la Respectable Loge Albert Lantoine de la Grande Loge de France (GLDF), une Loge prestigieuse portant le nom d’un illustre historien de la Franc-Maçonnerie, également connu comme poète et romancier.

Petit-fils de Pierre Reynal, dit « Corrézien la Fraternité », compagnon de l’Union Compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis, fondée en 1889, portant l’héritage des bâtisseurs, dédié à l’apprentissage, au progrès et à la transmission des savoirs.

Après une carrière dans une grande banque française, Yonnel Ghernaouti s’est toujours consacré aux sciences traditionnelles et à la transmission des idéaux initiatiques. Directeur de la rédaction de 450.fm jusqu’en septembre 2024, il a fait de cette plateforme un espace de référence pour la réflexion maçonnique. Chroniqueur littéraire, il enrichit des revues prestigieuses telles que La Chaîne d’Union, revue trimestrielle d’études maçonniques, philosophiques et symboliques du Grand Orient de France, créée en 1864 à Londres par des francs-maçons exilés fuyant le régime autoritaire de Napoléon III ;

Chemins de traverse, publication de la Fédération française de l’Ordre Maçonnique Mixte International Le Droit Humain ;

et Le Compagnonnage, revue de l’Union Compagnonnique. Il est également responsable de la rubrique littéraire « La Plume et le Rabot » dans cette dernière, et ses recensions paraissent sur le site public de la Grande Loge de France (rubrique « Actualité littéraire »), sur celui du Cercle littéraire de l’Acacia, ainsi que dans La Fraternité, revue numérique internationale dédiée à l’humanisme, la laïcité et les valeurs maçonniques.

En tant que médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie (musée de France) à Paris, il guide initiés et profanes à travers les symboles et l’histoire maçonnique. Membre du bureau de l’Institut Maçonnique de France (IMF) présidé par le maçonnologue Roger Dachez, il promeut une maçonnerie en prise avec les enjeux éthiques contemporains. Formateur Valeurs de la République et Laïcité (VRL), il défend une laïcité vivante, socle de la concorde universelle.

Yonnel Ghernaouti est l’initiateur des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, dont il a été le commissaire général, créant un espace unique de dialogue entre initiés et profanes. En 2023, il a été nommé membre d’honneur des Imaginales Maçonniques & Ésotériques d’Épinal (IM&E) par leurs coprésidents, Jacques Orefice et Patrice Lhote,  saluant ainsi son rayonnement dans la pensée maçonnique.

Un auteur et directeur de collection engagé

 Auteur chez Dervy, une marque du groupe Guy Trédaniel, Yonnel Ghernaouti a publié deux ouvrages majeurs :

Pourquoi les francs-maçons veulent-ils reconstruire le Temple ? (Dervy, 2023), où il explore la symbolique du Temple de Salomon, cœur des rites maçonniques, comme une quête intérieure et fraternelle pour bâtir une société tolérante et éclairée ;

Les grands mystères de la franc-maçonnerie (Dervy, 2024), coécrit avec Jean-François Blondel, conférencier et expert du Moyen Âge, est un ouvrage richement illustré qui explore les symboles, rituels et valeurs de la Franc-Maçonnerie, dévoilant leur portée universelle avec clarté et profondeur.

En tant que directeur de collection chez Numérilivre, il supervise des ouvrages dédiés aux traditions initiatiques, enrichissant le patrimoine maçonnique. Il dirige également des collections chez Le compas dans l’œil, qui explore les dimensions symboliques et philosophiques de la Franc-Maçonnerie.

Une invitation fraternelle à Luchon

Le mardi 15 juillet 2025 à 15h, à la salle du Dancing – Casino de Luchon, reine des Pyrénées, Yonnel Ghernaouti offrira une conférence publique, gratuite et ouverte à toutes et tous, suivie d’un verre de la Fraternité.

Ce moment d’échange sera une célébration des idéaux maçonniques et républicains, portée par une voix savante et chaleureuse.

La célèbre bouquiniste luchonnaise Sophie Dufor, de la librairie « Au Cœur à l’Ouvrage », sera présente pour proposer une sélection d’ouvrages anciens et neufs, ainsi que des livres à prix réduit, permettant aux participants de prolonger leur réflexion à travers des textes inspirants.

Comme le disait Victor Hugo : « Liberté, Égalité, Fraternité. Rien à ajouter, rien à retrancher. »

Avec Yonnel Ghernaouti, ces trois mots deviennent un chantier vivant, un appel à réparer la République et à construire, dans les loges, dans les rues et dans les cœurs, une société plus fraternelle face aux défis de notre temps.

Entrée libre et gratuite, ouverte à toutes et tous.

Rendez-vous à Luchon pour une rencontre lumineuse et fraternelle !

La Gnose et la Franc-maçonnerie : une quête initiatique vers la Lumière

De notre confrère elnacional.com

Múnera Muñoz, nous propose ce dimanche un texte intitulé « Obreros de Hiram Abiff : La gnosis y la masonería », qui explore avec profondeur le lien intime entre la gnose, un phénomène de connaissance spirituelle, et la franc-maçonnerie, une institution initiatique et philosophique. En s’appuyant sur la devise de Sivananda – « Libérez-vous de l’esclavage des préjugés qui émoussent l’intellect et obscurcissent les pensées » – cet article nous invite à plonger dans une réflexion sur la gnose, définie comme une connaissance intuitive et non rationnelle, et son rôle central dans les rites et symboles maçonniques. À l’occasion de cette publication, nous vous proposons un voyage à travers la gnose maçonnique, ses racines historiques, ses implications spirituelles et son impact sur la quête de l’initié vers l’illumination.

La Gnose : Une Connaissance au Cœur de l’HumainLa gnose, du grec gnosis signifiant « connaissance », est bien plus qu’un savoir intellectuel. Selon l’article, elle est une expérience spirituelle, intuitive, qui transcende la science et la raison. Pour les gnostiques, ces premières sectes chrétiennes des premiers siècles, la gnose représente une connaissance inhérente à l’essence humaine, un chemin vers l’illumination spirituelle, ésotérique ou mystique, qui mène au salut. Contrairement à la foi chrétienne traditionnelle, qui repose sur le pardon divin par le sacrifice du Christ, la gnose propose un salut par la connaissance intérieure, une compréhension profonde de la réalité du monde et de la divinité qui réside en chaque être. Cette idée d’une connaissance intuitive, détachée des dogmes, résonne profondément avec les principes de la franc-maçonnerie.

Comme le souligne Mario Múnera Muñoz, la gnose est la « Sagesse du Grand Architecte de l’Univers (GADU) », un savoir qui se révèle aux initiés qualifiés à travers les symboles maçonniques. Ces symboles – l’équerre, le compas, le marteau, le ciseau, la truelle – ne sont pas de simples outils d’architecture ; ils incarnent une science millénaire, héritée des traditions égyptiennes, perses, chaldéennes, indiennes, grecques et judéo-chrétiennes. La gnose maçonnique, en particulier dans le Rite Écossais, est présentée comme une synthèse de toutes les écoles initiatiques, détenant le « Secret de l’Univers et le secret de l’évolution ».

La Franc-Maçonnerie : Une Voie Initiatique Fondée sur la Raison et la Transcendance

La franc-maçonnerie, en tant qu’institution initiatique, repose sur deux piliers fondamentaux : la raison et la quête de la transcendance. Contrairement aux religions exotériques, qui transmettent un savoir accessible à tous, la franc-maçonnerie réserve ses enseignements aux « êtres qualifiés », ceux dont le niveau de conscience est suffisamment élevé pour saisir la profondeur des mystères initiatiques. Cette approche non dogmatique laisse une liberté d’interprétation aux adeptes, leur permettant d’explorer les symboles à leur propre rythme, guidés par la raison mais appelés à la transcender pour atteindre un savoir initiatique.L’article met en lumière une hiérarchie dans la compréhension de la gnose au sein de la franc-maçonnerie, structurée en trois niveaux : les Apprentis, limités à une compréhension littérale des rituels ; les Compagnons, plus éveillés, où la raison prédomine ; et les Maîtres, seuls capables de dévoiler les mystères et de s’élever au-delà de la matière vers le monde de l’Esprit.

Cette progression symbolise le passage de la « pierre brute » à la « pierre taillée », une métaphore centrale de la franc-maçonnerie. La pierre brute, représentant l’initié novice, est sculptée par le marteau (la volonté, force inconsciente) et le ciseau (le jugement, force organisatrice de l’esprit) pour s’intégrer à l’« architecture rythmique » de l’univers, en harmonie avec le GADU.Une Tradition Invariable Face aux DogmesL’un des aspects les plus fascinants de la gnose maçonnique est son caractère immuable, comme l’explique l’auteur. La franc-maçonnerie préserve une « Tradition Invariable », transmise par les anciens Grands Initiés, qui échappe aux déformations des dogmes et du fanatisme. Les dogmes, en effet, sont vus comme des obstacles à la véritable connaissance, car ils dominent l’individu et obscurcissent la quête de la vérité. Historiquement, la gnose a été transmise oralement, « d’oreille en oreille », pour éviter sa profanation par les autorités religieuses ou profanes.

Cette discrétion a permis à la gnose de survivre aux persécutions, bien que, dans le monde moderne, certains aient détourné son essence pour des pratiques égoïstes, qualifiées de « sorcellerie » ou de quête de pouvoir. L’article cite Samael Aun Weor, qui insiste sur la nécessité de « dissoudre l’Ego » pour atteindre une véritable illumination. Cette dissolution implique de se libérer des passions, des préjugés et du mensonge intérieur. « Quiconque souhaite dissoudre le soi doit commencer par ne pas mentir », écrit-il, soulignant que la véritable liberté naît de la maîtrise de soi et de l’ouverture de la conscience. Pour le maçon, cette démarche est essentielle : en se dépouillant de son « ancienne personnalité », il revêt le « vêtement de Lumière » de l’élu, prêt à s’intégrer à l’ordre cosmique.

La Gnose : Essence de la Franc-Maçonnerie ?

L’article pose une question provocante : la gnose est-elle le fondement essentiel de la franc-maçonnerie, ou son plus grand secret ? Pour Mario Múnera Muñoz, la réponse semble claire : sans la gnose, la franc-maçonnerie perdrait son sens profond. Elle ne serait qu’un « océan de matérialisme philosophique », un ensemble de rituels vides de substance spirituelle. La gnose, incarnée dans la lettre « G » au centre de l’équerre et du compas, symbolise l’ordre, la beauté et la sagesse. Elle est le fil conducteur qui relie les symboles maçonniques aux mystères universels, permettant à l’initié de transcender la raison pour atteindre une compréhension intuitive de la réalité.Cette idée est renforcée par une citation d’Albert Pike, figure majeure du Rite Écossais : « La gnose est l’essence de la franc-maçonnerie, car c’est le savoir traditionnel. » La gnose maçonnique, en s’appuyant sur les traditions initiatiques des cultures antiques, offre une synthèse unique qui guide l’initié vers l’« ouverture de la conscience ». Cette ouverture n’est pas un simple exercice intellectuel, mais une transformation intérieure, un voyage vers la Lumière où l’initié « contemple, aime, et se sent transporté ».

Une Réflexion sur la Modernité et l’Héritage Gnostique

Dans un monde dominé par le matérialisme et les dogmes, la gnose maçonnique apparaît comme un antidote, une invitation à dépasser les préjugés et à chercher la vérité au-delà des apparences. Sivananda, dont la devise ouvre l’article, nous rappelle l’importance de se libérer des chaînes de l’intellect pour accéder à une pensée claire et pure. La franc-maçonnerie, en tant que voie initiatique, offre un espace où la raison et l’intuition se rencontrent, où l’initié apprend à « penser bien », selon l’expression du philosophe maçonnique Agustín Camacho.

Cependant, l’auteur met en garde contre une vision réductrice de la franc-maçonnerie, souvent perçue comme une institution moralisatrice ou religieuse. Comme le souligne Alice Bailey, la spiritualité maçonnique va au-delà de la morale : elle conduit à l’amour, à la tolérance et à l’harmonie, des valeurs qui transforment non seulement l’individu, mais aussi la société. La gnose, en permettant à l’initié de « voir avec les yeux internes », libère l’esprit des illusions du monde profane et ouvre la voie à une conscience éveillée.

Conclusion : Un Appel à la Méditation

Obreros de Hiram Abiff : La gnosis y la masonería est bien plus qu’un simple article : c’est un manifeste pour une compréhension plus profonde de la franc-maçonnerie et de son lien indissoluble avec la gnose. En explorant les symboles, les rituels et les mystères initiatiques, Mario Múnera Muñoz nous invite à méditer sur une question essentielle : la gnose est-elle le cœur battant de la franc-maçonnerie, ou son secret le mieux gardé ? Peut-être est-elle les deux à la fois – une sagesse qui guide l’initié vers la Lumière tout en restant voilée pour ceux qui ne sont pas prêts à la recevoir.

Pour le maçon, la gnose est une quête sans fin, un chemin où la pierre brute devient pierre taillée, où l’ego s’efface pour laisser place à la conscience universelle. Comme le dit l’auteur

« la connaissance nous domine-t-elle ? C’est du fanatisme. Dominer la connaissance, c’est être libre. »

Dans cette liberté réside la véritable essence de la franc-maçonnerie : un voyage initiatique vers la vérité, guidé par la raison, l’intuition et la lumière du Grand Architecte de l’Univers.

Le son et la géométrie sacrée : une harmonie cosmique au cœur de la création

Dans un article publié en janvier 2004 dans le magazine Spirit of Ma’at (Vol. 4), Ani Williams explore avec une profondeur envoûtante la relation intime entre le son, la géométrie sacrée et la conscience humaine. Intitulé La Géométrie sacrée du son, cet essai s’inspire des traditions anciennes, des découvertes scientifiques et des expériences mystiques pour révéler comment le son, à travers ses fréquences et ses vibrations, façonne l’univers, la matière et l’âme humaine. Cet article, enrichi par les perspectives philosophiques, scientifiques et spirituelles, nous invite à redécouvrir le chant divin qui résonne à travers la Création, reliant le microcosme de l’être humain au macrocosme du cosmos.

À l’occasion de cette réflexion, nous plongeons dans une exploration détaillée et vibrante de ce lien sacré entre le son et la géométrie, où musique, formes et conscience s’entrelacent pour chanter l’harmonie universelle.

Le Son : Une Matrice Vibratoire de la CréationDepuis l’Antiquité, les traditions mystiques et philosophiques ont célébré le son comme une force primordiale de la Création. Ani Williams évoque la légende d’Orphée, dont la lyre, offerte par Apollon, unissait la Nature dans une harmonie de paix et de joie. Cette vision orphique, où la musique devient un pont entre l’humain et le divin, trouve un écho dans les travaux de Pythagore de Samos, considéré comme l’un des premiers physiciens de l’histoire. En pinçant des cordes de différentes longueurs, Pythagore découvrit que les vibrations sonores suivaient une séquence répétitive de sept tonalités, formant l’octave – une structure fondamentale qui reflète l’ordre cosmique.

Cette idée que « toute la Création est une matrice chantante de fréquences » est au cœur de la géométrie sacrée du son.

Comme les sept couleurs de l’arc-en-ciel, les sept notes d’une octave (de do à do) sont des manifestations d’une même réalité vibratoire, qui se traduit en couleurs, sons, matière et états de conscience. Le physicien William Tiller, cité par Williams, renforce cette idée en démontrant que la conscience humaine imprègne l’espace et la matière de l’univers. Ainsi, notre intention – notre capacité à orienter nos pensées et émotions – joue un rôle déterminant dans la qualité et la direction de la Création. La matrice universelle, selon Williams, attend que nous fassions résonner « les cordes les plus harmonieuses » pour manifester une forme idéale et parfaite du cosmos.

Les Volumes de Platon : Une Danse Alchimique des Éléments

Buste de Platon. Marbre, copie romaine d’un original grec du dernier quart du IVe siècle av. J.-C.

Au cœur de la géométrie sacrée, les cinq solides de Platon – tétraèdre, cube, octaèdre, dodécaèdre et icosaèdre – incarnent les éléments fondamentaux de la Création : le feu, la terre, l’air, l’éther et l’eau. Ces formes tridimensionnelles, dont toutes les facettes sont identiques, ne sont pas de simples figures géométriques ; elles sont des symboles de l’ordre universel, des clés pour comprendre la structure vibratoire du monde. Ani Williams raconte son initiation à cette vérité à travers l’expérience de Michael Helios, qui avait harmonisé son clavier à des fréquences correspondant aux proportions géométriques de chaque solide platonicien. Lors de méditations guidées par ces compositions musicales, les participants pouvaient ressentir et « voir » les formes correspondantes – une preuve saisissante du pouvoir du son à commander la Création.

Parmi ces formes, le dodécaèdre, associé à l’éther, occupe une place particulière. Composé de douze facettes pentagonales, il symbolise l’équilibre parfait entre l’infini (la sphère) et le fini (le cube). Des recherches récentes en physique quantique, mentionnées par Williams, suggèrent même que l’univers lui-même pourrait avoir une structure dodécaédrique, basée sur les vagues cosmiques résiduelles du Big Bang. Cette hypothèse audacieuse relie la géométrie sacrée à la cosmologie moderne, suggérant que l’univers chante une harmonie pentagonale, dont l’écho résonne dans la structure même de la vie humaine.

Le Corps Humain : Un Temple de Proportions DoréesLa géométrie sacrée ne se limite pas à l’univers macrocosmique ; elle se reflète également dans le microcosme du corps humain. Williams souligne que le corps, avec ses bras et jambes écartés, s’inscrit dans un pentagramme, une figure à cinq côtés dont les proportions respectent le Nombre d’Or (Phi, environ 1,618). Ce rapport, retrouvé dans la nature, l’art et l’architecture, est également présent dans les cinq doigts de chaque main, les cinq orteils de chaque pied et les cinq ouvertures du visage. Nos cinq sens – vue, ouïe, toucher, goût, odorat – renforcent cette connexion avec le chiffre cinq, qui lie l’humanité à l’harmonie cosmique.

Pentagramme avec des bougie de type Saint Jean
Pentagramme avec des bougie de type Saint Jean

Le pentagramme, avec ses angles respectant le rapport Phi, est aussi le fondement de l’intervalle musical de la quinte, une harmonie fondamentale présente dans les musiques sacrées, du chant grégorien aux compositions indigènes. Comme le note Williams, la quinte est « la première harmonie qui se fait entendre en pinçant une corde », donnant à la note sa profondeur et sa beauté. Cette sonorité, qualifiée par Pythagore d’« expression archétypale d’harmonie », relie le microcosme humain au macrocosme universel, démontrant que « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».

L’Échelle des Quintes : Une Carte des Chakras

L’article d’Ani Williams explore également l’Échelle des Quintes, une progression musicale qui reflète les relations harmoniques du système énergétique humain, en particulier les chakras. Chaque chakra, ou centre énergétique, est associé à une tonalité et une couleur : le chakra racine (C, rouge), le chakra sacré (D, orange), le plexus solaire (E, jaune), le chakra du cœur (F#, vert), le chakra de la gorge (G, turquoise), le troisième œil (A, indigo) et le chakra coronal (B, magenta). En appliquant l’Échelle des Quintes, Williams révèle des connexions subtiles entre ces centres énergétiques, qui reflètent des problématiques humaines profondes. Par exemple, le chakra racine, lié à la survie et à la sexualité, est connecté au chakra de la gorge, associé à l’expression de la vérité.

illustration suite de fibonacci dans la nature fleur
fleur d’après la suite de Fibonacci

Travailler sur ces deux centres peut aider à guérir des blocages liés à la sécurité matérielle ou à l’authenticité personnelle. Cette progression musicale, qui suit également la séquence de Fibonacci – où chaque nombre est la somme des deux précédents (1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, etc.) – illustre la spirale harmonique de la Création. La séquence de Fibonacci, qui se retrouve dans les formes spiralées de la nature (coquillages, fleurs, galaxies), est un miroir mathématique des intervalles musicaux, renforçant l’idée que le son et la géométrie sacrée sont des expressions d’une même loi universelle.

Les Cathédrales Gothiques : Une Musique FigéeLa géométrie sacrée et le son ne se limitent pas à la théorie ; ils se manifestent dans l’architecture sacrée.

Comme le disait Goethe, « l’architecture du sacré est une musique figée ».

Les grandes cathédrales gothiques, telles que Chartres, Notre-Dame de Paris ou Salisbury, ont été conçues selon les principes de la géométrie sacrée et des proportions harmoniques. Ces édifices, construits à partir du XIIe siècle sous l’influence des Templiers, intègrent les rapports du Nombre d’Or et les intervalles musicaux, comme la quinte, pour créer des espaces où la conscience humaine peut s’élever vers d’autres dimensions.

Williams évoque les découvertes des Templiers dans le Temple de Salomon, où des manuscrits et artefacts auraient révélé des connaissances alchimiques sur le son, l’astronomie et la géométrie sacrée. Ces savoirs, hérités des traditions hermétiques, ont inspiré l’architecture des cathédrales, conçues comme des « temples du son » où les chœurs monastiques, tels les « chœurs perpétuels » de l’ancienne Bretagne, résonnaient en harmonie avec les cycles cosmiques. Ces chants, synchronisés avec les saisons et les mouvements planétaires, étaient perçus comme un moyen de « chanter le monde », une pratique que l’on retrouve dans de nombreuses cultures indigènes.

La Cymatique et la Science ModerneLa science moderne vient confirmer ces intuitions anciennes. Le chercheur suisse Hans Jenny, pionnier de la cymatique, a démontré dans les années 1960 que des fréquences sonores appliquées à des poudres, des liquides ou des pâtes créaient des motifs géométriques complexes, semblables à ceux observés dans la nature et l’architecture sacrée. Ces expériences révèlent que le son est une force organisatrice, capable de donner forme à la matière. De même, les travaux du Dr Masaru Emoto sur les cristaux d’eau montrent que l’eau exposée à des pensées positives ou à de la musique harmonieuse forme des structures géométriques équilibrées, tandis que des émotions négatives engendrent des formes chaotiques.

Ces découvertes scientifiques modernes font écho à la sagesse du guérisseur navajo Billy Yellow : « Notre tâche est de chanter le monde, de chanter la beauté. Le monde est le miroir de notre chant. »

Le Chant du Cosmos : Une Vision de Johannes KeplerL’astronome et mystique Johannes Kepler (1571-1630) a également exploré la relation entre le son, la géométrie et le cosmos. Dans ses travaux, il a établi des correspondances entre les orbites planétaires et les fréquences musicales, suggérant que chaque planète « chante » une note spécifique, formant un chœur céleste. Selon Stephen Hawking, Kepler aurait même identifié des « voix » planétaires – soprano, ténor, contralto, basse – révélant une harmonie cosmique. Cette vision, inspirée des solides platoniciens, illustre que les lois qui régissent les étoiles sont les mêmes que celles qui animent la vie sur Terre.

Raphaël : Platon et Aristote devisant sur la politique ?

Platon lui-même, dans son Timée, décrivait l’univers comme une création vibratoire, animée par des spirales musicales. Dans La République, il évoque huit spirales cosmiques, chacune portée par une sirène chantant une note et une couleur spécifiques, tissant la trame musicale de la Création. Ces idées, reprises par les traditions hermétiques et les mystiques médiévaux, rappellent que le son est une force unificatrice, reliant l’humanité à l’ordre divin. Une Renaissance du Chant Sacré

Ani Williams note que le chant sacré connaît des périodes de renouveau à des moments clés de l’histoire, notamment aux tournants des millénaires. Au début du christianisme, puis lors de l’époque romantique du Graal autour de l’an 1000, la musique sacrée a joué un rôle central dans l’éveil spirituel. Aujourd’hui, à l’aube du troisième millénaire, le chant reprend sa place dans la création d’un nouveau paradigme. Les pratiques de thérapie musicale, comme celles enseignées par Williams, utilisent des tonalités spécifiques pour harmoniser les chakras, dissoudre les blocages émotionnels et élever la conscience. Ces approches, combinées à la méditation et au chant choral, permettent aux individus de devenir « conscients du son dans leur vie » et de participer activement à la symphonie universelle.

Conclusion : Chanter l’Harmonie de l’UniversLa Géométrie sacrée du son d’Ani Williams est une invitation à redécouvrir la puissance du son comme une clé de la Création. À travers les solides de Platon, les proportions dorées, l’Échelle des Quintes et les découvertes scientifiques modernes, nous comprenons que le son n’est pas seulement une vibration physique, mais une force spirituelle qui relie l’humanité au cosmos. Les cathédrales gothiques, les chœurs perpétuels, les expériences de cymatique et les intuitions des mystiques convergent vers une même vérité : l’univers est un chant, et nous sommes ses choristes.

En jouant les « cordes les plus harmonieuses » de notre conscience, nous pouvons participer à la création d’un monde plus équilibré et harmonieux. Comme l’affirme Billy Yellow, le monde est le miroir de notre chant. En intégrant la géométrie sacrée et le son dans notre vie, nous devenons des architectes de l’âme, sculptant notre propre pierre brute pour nous aligner avec l’harmonie divine. La question reste ouverte : sommes-nous prêts à écouter le chant du cosmos et à y ajouter notre voix ?


Source :

  • Ani Williams, « La Géométrie sacrée du son », Spirit of Ma’at, Vol. 4, janvier 2004.

Bibliographie complémentaire :

  • Gardner, Lawrence, Holy Grail.
  • McIntosh, Stephen Ian, The Harmonic Lyre.
  • Michel, John, Dimensions of Paradise.
  • Lincoln, Michael Henry & Leigh, Richard, Holy Blood, Holy Grail.

Être critique en Franc-maçonnerie

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Ou l’art de se critiquer entre soeurs et frères !

Je suis amené à voyager et à visiter une loge quand mes itinéraires me le permettent. C’est toujours intéressant, une sorte de parcours compagnonique pourrai-t-on dire.

Partir loin de sa région voire de son pays c’est souvent riche d’enseignement par les sœurs et les frères que nous côtoyons et aussi par leurs parcours qui parfois peuvent se trouver différents de ceux des autres membres membres de la loge. Ils ont pu rejoindre cette loge car ils venaient par exemple s’installer dans le secteur pour leur travail. C’est ainsi que l’on découvre un frère ou une sœur qui auparavant travaillait au Rite Émulation et qui maintenant travaille au R.E.A.A.

Parcours banal, nous avons tous été confrontés à ces situations. C’est aussi l’occasion d’assister à des situations imprévues, burlesques et cocasses qui nous font dire:

“tiens eux aussi, ils ont le mÊme problème”

Comme ce cas où il fut impossible après de longues recherches en pleine tenue de trouver un récipient pour recueillir le tronc de la Veuve et encore moins un sac aux propositions.

Et pourtant ce n’est pas faute de l’avoir dit, on range les choses à leur place !

C’est aussi la vie de la loge, régulièrement on entend des remarques sur comment améliorer le fonctionnement de la loge. Ce sont les remarques

“des jamais contents qui précèdent les je vous l’avais dit”’

C’est l’occasion lors de ces visites, d’entendre des réflexions sur la vie de la loge, en général rien de bien méchant. Je suis un peu le confident, on me sait de passage alors on se libère plus facilement.

Il y a une certaine similitude avec les histoires de famille, (nous en somme une aussi d’ailleurs ne l’oublions pas). Quand nous nous rendons chez les cousins et que nous lâchons quelques remarques sur les agissements d’autres cousins et cousines sous prétextes d’informations, c’est un peu le même contexte. Dans ce cas, certaines personnes laissent parfois poliment leur avis, comme:

“ Oh, elle a envoyé un p’tit pic et bien sûr, comprend qui peut ou qui veut ! »

Allez, prenons ces critiques sur le ton de la dérision, en chantonnant par exemple comme dans la video du Grand rené ci-dessous :

Quelques clefs de L’énigme des maîtres

Pour lire l’épilogue de la semaine dernière : ici

Voici quelques clefs de L’énigme des Maîtres pour vous expliquer les intentions des auteurs dans le choix de quelques passages du roman.

Et pour commencer, vous aurez remarqué que la main de Dieu du tableau de Michel Ange sur la couverture pénètre d’au-delà du champ du cadre. D.ieu ne peut être enfermé.

Prologue

Les lourds rideaux tirés, dans le salon de Buonvincini, sont de même couleur, mais ouverts au manoir d’Archibald.

Sur le tableau L’adoration des mages de Botticelli, Savonarole (son maître spirituel), enserre Laurent le Magnifique dans sa cape, indiquant ainsi à ce dernier que l’on ne peut avoir foi qu’en Dieu qui est l’unique souverain.  On remarquera à droite du tableau, juste devant les chevaux, en vêtement rouge, Léonard de Vinci. Ce tableau annonce l’intrigue future.

On juge à titre posthume Toland. Le 7 février 1497, le jour de Mardi Gras, Savonarole élève le bûcher des Vanités sur la Piazza della Signoria. Le roman s’achève un jour de Mardi Gras à Milan.

Les portraits énigmatiques

Hircine Enhardir anagramme d’Heinrich Reinach pour lui donner un nom inquiétant

Le bleuet porté par le conservateur a été le symbole de reconnaissance pour les nazis autrichiens dans les années 1930. L’ancien leader de l’extrême-droite autrichienne, Jörg Haider, s’était même fait épingler par la Cour constitutionnelle autrichienne en 1997 pour avoir porté un bleuet à sa veste lors d’une apparition à la télévision

Le portrait de Casanova : Le portrait déguisé de Giacomo Casanova:<essentiels.bnf.fr/fr/extrait/23829831-937c-458a-ae4c-32c5480210b0-portrait-deguise-giacomo-casanova>.

L’éveil de l’énigme

Guido Lhermitt, la carte du tarot L’hermite

Archibald, c’est l’arche

Bôase, est la prononciation de Boaz, une des deux colonnes du Temple de Salomon bien connue des francs-maçons.

Newton par-ci, Newton par-là

« il a un petit air féminin ». On prête à Newton une homosexualité cachée.

À la mort de sa femme, alors que Guido n’avait que dix ans, le choix de cet âge est l’âge celui de Christopher Wren quand sa mère mourut.

Gilles Personne de Roberval, De mundi systemate , partibus et motibus ejusdem libellus, p.148.

 Le Livre de la Sagesse de Salomon, rédigé en grec au premier siècle avant notre ère, qui nous informe que Dieu a réalisé le monde selon « Poids, Nombre et Mesure », Chap XI, 20. 

Renversements

L’inscription sur la médaille : f.s.k.i.p.f.t. 

Obrácený se traduit du tchèque par « inverse »

La traversée des époques

De nombreux symboles sont à méditer ici; nous en mentionnerons quelques-uns. Voici, par exemple, le verre…  Henry Corbin, Corps spirituel et corps céleste, paragraphe 228 

Parmi les ombres

L’alphabet de L’ordre des francs-maçons trahi. 

Le carré magique de Mars d’Agrippa.

Rhodanus et Arar : anciens noms du Rhône et de la Saône dont la confluence est à Lyon.

Le Kiphy : Le kyphi est un parfum composé de seize ingrédients, de miel, de vin, de raisins secs, de souciet, de résine, de myrrhe, d’aspalathe, de seseli, de jonc odoriférant, d’asphalte, de feuilles de figuier, d’oseille, des deux espèces de genièvre, le grand et le petit, de cardamome et de roseau aromatique. Ces ingrédients ne sont pas mêlés au hasard, mais dans une proportion prescrite par les livres sacrés, qu’on lit à mesure à ceux qui sont chargés de composer ce parfum. Quant au nombre de seize, quoique ce soit un tétragone formé d’un autre, et que cette figure soit la seule qui, ayant ses côtés parfaitement égaux, ait aussi son périmètre égal à son aire, cette propriété contribue pour bien peu de chose dans l’effet salutaire des parfums. Comme la plupart de ces ingrédients ont une vertu aromatique, il s’en exhale une vapeur douce et active qui change la disposition de l’air, s’insinue dans le corps, donne à ses sens un mouvement convenable et l’invite agréablement au repos, lui procure des affections tranquilles, et, sans lui causer aucune ivresse, relâche et détend les impressions trop vives que lui ont fait éprouver les soins et les soucis de la journée, qui, comme autant de liens, captivent ses facultés. Ce n’est pas tout : ces 399 exhalaisons agissent puissamment sur l’imagination, le siège des songes, et, comme une glace bien polie, la rendent plus claire et plus pure ; ils ne sont pas moins efficaces que les sons de la lyre, auxquels les pythagoriciens avaient coutume de s’endormir pour charmer, pour adoucir par ce moyen la partie raisonnable de l’âme, sujette au trouble des passions. (Plutarque, œuvres morales, tome V, Traité d’Isis et d’Osiris, Paragraphe 80 :

« Ce délicieux présent « où se pillent les minutes », anagramme de « le temps est une illusion » qui annonce la suite du rôle joué par Amélie.

Le ciel est beau comme les vagues de l’océan. Cette phrase annonce dramatiquement le contraire de ce qui va suivre, la noyade d’Amélie.


Ses derniers mots « moi aussi j’aime » est le souvenir de son amour pour Buonvincini, pas pour Alexander, ce qui apparaîtra dans le rapport d’Interpol.

« La mer était devenue une voûte de larmes argentées. » Propos retenus du testament d’Augustin de Monti évoquant son possible naufrage.

La question du ça

La résonance morphique de Rupert Sheldrake 

Sous la surface

D’ailleurs, les alchimistes lyonnais du XVIème siècle sont presque tous médecins : Allusion à Symphorien Champier (1472-1539) : médecin et astrologue, il est l’auteur de plusieurs traités d’alchimie, dont De la vraye et parfaicte science des secrets des philosophes. Oronce Fine (1494-1555) : mathématicien et cartographe, il s’est également intéressé à l’alchimie et a publié un traité sur la distillation. Jean de La Bruyère (1530-1588) : médecin et alchimiste, il est l’auteur de plusieurs traités sur la transmutation des métaux. Denis Zacaire (1510-1556) : médecin et alchimiste, il est l’auteur d’un traité sur la pierre philosophale. Antoine Duchesne (1584-1648) : médecin et alchimiste, il est l’auteur d’un traité sur l’élixir de vie. Sans oublier Bernard Trévisan: Cet alchimiste italien du XVe siècle est connu pour ses travaux sur la pierre philosophale et l’élixir de vie. Il est décédé à Lyon en 1507 et a été inhumé dans l’église Saint-Nizier. Il est possible que ses restes se trouvent dans le cimetière de Loyasse à Lyon.

– Basile Valentin, Les douze clefs de philosophie de frère Basile Valentin,… traictant de la vraye médecine métalique . Plus L’azoth ou le moyen de faire l’or caché des philosophes.

Le tableau de Mendéleïev

Visite à Interpol

Une montre cartier : Amélie la porte au poignet à Prague

Le joyau du château Lamothe

Le Lyon de nos pères de 1901 Par Em. Vingtrinier ; illustré de 20 eaux-fortes et de 300 dessins à la plume et au crayon par J. Drevet

Le château en carton bouilli : Le Château Lamothe, Dernières découvertes historiques, sociologiques et architecturales…par Jean-Pierre Philibert, Ouvrage réalisé par Solange Sudarskis, 2001.

Noblesse oblige

C’est pour ajouter à votre domaine de la sagesse, et pas simplement à votre connaissance. Un homme peut passer sa vie à étudier une seule spécialité de la connaissance… Albert Pike, Morales et dogma du Rite écossais Ancien et Accepté de Franc-maçonnerie, p.28.

Sir John Braddick Monckton fut président du conseil d’administration de la Grande Loge d’Angleterre, l’organe directeur de la Franc-maçonnerie en Angleterre et au Pays de Galles, de 1874 à 1883.

70 degrés de fluorescence : Selon le livre de la genèse 70 est le nombre de l’humanité réunie. Il est aussi la valeur guématrique du secret en hébreu, Sod (סוד).

Il se sentit devenir une baleine, un loup, une montagne, une rivière, une coupe, une terre sacrée flottant au milieu des eaux.
Le dieu Belen, comme tant d’autres divinités ourano-poseidoniennes, a, selon toute vraisemblance, donné son nom à une embarcation marine possédant son essence transcendante dans laquelle séjournaient les néophytes. Ce monde souterrain aquatique, que le Livre biblique de Jonas a rendu célèbre, fut utilisé fréquemment, chez les peuplades littorales, comme lieu de réclusion initiatique.

Apollon était fils d’une louve, et il fut lui-même un loup-garou insigne. C’est d’ailleurs parce que né d’une louve qu’il était porteur de lumière, ainsi que l’indique expressément, en grec, son épithète rituelle de Lykêgène, qui a le double sens de : issu de la lumière, et de : issu d’ une louve  (Johan Dreue, De Bélenos à Gargantua ou la radiance de la révélation primitive retrouvée)
La coupe c’est le graal ou toute coupe pour recevoir la connaissance
Le basilic : C’est une créature hybride elle a des composants du corps qui sont donc  pris sur différentes espèces  et elle peut représenter les forces pulsionnelles les  plus archaïques qui sont en nous et  qu’on doit laisser à l’entrée de la cathédrale. C’est une forme, plus précisément c’est une informe.

La pierre peut-être celle qui est rejetée, ou le symbole lithographique des francs-maçons.

Toute chose finit toujours en ce en quoi elle a pris son être et son commencement : Cosmopolite ou Nouvelle Lumière Chimique sélectionnés par Louis Cattiaux, I. De la Nature en général.

Le secret de la mesure et de la raison

Hypatie d’Alexandrie : fille du philosophe et géomètre Théon d’Alexandrie, qui lui enseigna la philosophie et les mathématiques, ainsi que ses vertus, Hypatie acquit bientôt de telles connaissances que, dit-on, elle dirigea l’école néo-platonicienne de Plotin à Alexandrie, où, à peine âgée d’une vingtaine d’années, elle donna des cours devant un auditoire très nombreux, dès la fin du 4e s. et dans les premières années du 5e. Elle y commentait Platon et Aristote, tout en enseignant l’astronomie.

Michel de Montaigne qui va inventer la laïcisation de la pensée,… Michel Onfray – Nouvelle édition des « Essais » de Montaigne à l’Auditorium de Bordeaux :

Avant le 19e siècle, on peut dire que l’homme  n’existait pas. Quand l’homme devient objet de savoir, la réflexion de Michel Foucault :

En ne fuyant ni de la vie active dans la vie contemplative, ni inversement, mais faire alternativement route vers l’une et vers l’autre, être chez nous dans chacune d’elles et participer à toutes les deux. Hermann Hesse Le jeu des perles de verre.

Ne pas retenir l’oiseau

Città meneghina : Le personnage emblématique du Carnaval à Milan est le célèbre Meneghino, créé par le poète Carlo Maria Maggi au XVIIème siècle et entré par la suite à la commedia dell’arte. Le nominatif est aujourd’hui utilisé pour définir Milan, son dialecte et ses habitants dans le reste de l’Italie : la città meneghina

Carnaval ambrosien : Contrairement aux autres carnavals italiens, qui se terminent le Mardi Gras, le Carnaval de Milan se prolonge jusqu’au samedi après le Mercredi des Cendres. Cette différence découle de l’adhésion de Milan au rite ambrosien, une tradition liturgique nommée d’après Saint Ambroise, le saint patron de la ville.

Épilogue

L’odeur du soleil de la matinée printanière évoque la même odeur que sentait Léonard de Vinci dans la lettre non signée trouvée à Istanbul (p. 144).

Le message crypté: Le diamant n’est pas le but, il est le commencement

Écrit avec l’alphabet bilitère de Francis Bacon inventé au début du 17ème siècle ancêtre du code Ascii informatique qui crypte les programmes informatiques qui utilisent huit positions de 0 et de 1.

Buonvincini disparu, et sans savoir ce que sont devenus nos héros, laisse au lecteur la possibilité d’inventer sa fin du roman.

À moins que cela annonce une suite : que vont devenir les enfants qui ont ingéré la poudre du diamant et les autres personnages ?