Pour quelle raison improbable un trésorier et un hospitalier Francs-maçons pourraient-ils décider de créer un fonds d’urgence ?
En Franc-maçonnerie, aspirant à nous élever, nous cheminons vers la connaissance et la vérité, dans une symbolique marche solaire, en tournant nos regards vers la lumière. Initiés, nous avons reçu la lumiere et nous retrouvons en loge, sortis des ténèbres, entre grandes et petites lumières, pour travailler à notre perfectionnement comme au bonheur commun.
Les flammes vivantes et ondulantes des bougies, qui attirent le regard et trônent sur les plateaux du vénérable maître déjà, et des officiers (question de rite, cela va de soi), sur les piliers Sagesse, Force et Beauté, symbolisent notre quête. Tout est symbole de notre capacité de discernement et de compréhension, notre courage et notre détermination pour surmonter les obstacles et la noirceur du monde, dans l’équilibre et l’harmonie… Et plus encore…
A l’ouverture des travaux, les regards sont toujours rivés sur la main qui allume les bougies, le cœur en suspend, de peur que la lumière n’arrive pas ! Cela dit, ce risque s’amoindrit eu égard aux consignes sécuritaires qui imposent l’usage des bougies électriques ! Qu’importe ! Restent les cérémonies, les moments, des… Où on enfreint un peu … Beaucoup… Les règles !
Et que dire alors si des petites souris francs-maçonnes, avec leur féminité éclatante, venaient à ajouter une touche de glamour à cette quête spirituelle pour réussir, avec panache, l’allumage des bougies ? Mais oui, certaines d’entre elles pourraient décider que le vernis à ongles n’a pas seulement été créé pour sublimer leurs mains, mais aussi pour enflammer leur chemin vers l’illumination !
Pourquoi attendre que la flamme s’allume lentement quand on peut faire briller la lumière en un rien de temps avec un peu de paillettes ?! Après tout, qui a besoin d’une simple mèche de bougie quand on peut la voir qui claque comme une manucure fraîchement posée ?
Il suffit, oui, de mettre juste un peu de vernis sur la mèche… Mais… Un peu, pas trop ! Le trop : la bougie fondrait à vue d’œil et par petits bouts dégoulinant et maculant la moquette du temple, ce choix audacieux risquerait de transformer cette quête de lumière en un spectacle pyrotechnique !
Enfin ! Si la quête de la lumière ne s’accompagne pas d’un petit frisson, où est le fun ?
C’est là que, désespérés devant l’imprudente qui aurait eu la lumineuse idée de procéder à cette manipulation improbable, l’hospitalier et le trésorier (surtout le trésorier) pourraient réaliser que la seule chose plus inflammable que les mèches de bougies serait le budget de la loge ! À combien pourrait s’élever la note du remplacement du plateau enflammé et de la moquette souillée ?
Bien sûr on pourrait se le demander, mais ceci n’étant, bien entendu, que pure fiction, cela ne pourrait arriver…
(Les « éditos » de Christian Roblin paraissent le 1er et le 15 de chaque mois.)
Le sommet international sur l’intelligence artificielle (IA) qui vient de se tenir à Paris en ce début février a constitué un événement majeur et inédit réunissant, au plus haut niveau, toutes les parties prenantes au plan mondial – ce qui est déjà une prouesse –, sans que se dégagent, pour autant, les bases d’une action internationale concertée au service d’un intérêt général planétaire. Cependant, ont été entraperçues, dans les domaines les plus variés, les conditions dans lesquelles l’Union européenne a encore des chances de trouver place entre des géants de la tech situés dans les empires chinois et américain et ce, sans ignorer que ces deux États mastodontes sont hostiles à des régulations qui obligeraient leurs acteurs à s’ouvrir le ventre, en divulguant leurs objectifs, leurs algorithmes et la nature et l’origine des données qu’utilisent leurs systèmes.Les impératifs de la démocratie – qui ont, d’ailleurs, construit l’un sans effleurer l’autre – le cèdent, désormais, chez l’un comme chez l’autre, à leurs dévorants appétits de domination. Une seule loi prime : la force.
main de robot et main humaine se touchent désormais
Et c’est ainsi que, face au développement fulgurant des technologies en cause, nous devons déjà relever un défi qui ne menace rien de moins que les valeurs principales de nos civilisations et, partant, leur avenir. À ce prix, les velléités régulatrices de l’Union européenne risquent d’être bien vite balayées, d’autant plus s’il y manque les conditions primordiales d’un solide consensus interne et d’une volonté politique affirmée. Mais, comme vient de le démontrer l’exemple chinois de DeepSeek R1, tout n’est pas perdu pour le Vieux Monde. L’Europe doit et peut encore entrer dans la bataille, ne serait-ce qu’au service de son immense marché intérieur, en faisant de ses industriels les défenseurs vertueux et fructueux de quelques corpus de règles. Elle ne manque pas de ressources humaines qualifiées et peut rapidement acquérir des moyens techniques adéquats, tout en sachant que, sur ce plan-là et à grande échelle, on fera furieusement une croix sur la volonté de sobriété énergétique – toujours plus proclamée qu’appliquée –, au profit de ces goinfres insatiables que sont les supercalculateurs…
Jean-Marie John-Mathews
La franc-maçonnerie n’est pas à l’écart de ces débats, elle s’efforce d’y prendre part, en mesurant les bénéfices et les dangers de tels enjeux. Pour n’évoquer que le cas de l’Obédience que je connais le mieux – veuillez me le pardonner ! –, la Grande Loge de France avait déjà, lors du Prix de thèse 2024 du Suprême Conseil de France, décerné son accessit à M. Jean-Marie John-Mathews pour sa thèse de doctorat : « L’éthique de l’intelligence artificielle en pratique. Enjeux et limites » ; elle avait, sur cette lancée, reçu, le 26 septembre dernier, la Professeure Laurence Devillers, qui, comme chercheuse, a accompagné l’IA dès les débuts de celle-ci, et ce, sur le thème : « Peut-on croire que l’IA va limiter la créativité humaine ? ». Cette conférence s’inscrivait, d’ailleurs, dans les réflexions plus larges que l’Obédience avait déployées, en cette même année 2024, dans des centaines d’ateliers, à l’occasion d’une question à l’étude des Loges, et qui viennent de donner lieu, en ce mois de janvier, à la publication d’un « manifeste » intitulé : « Intelligence artificielle : le pari de l’humain ».
En voici quelques extraits :
« Parmi les aspects positifs, il est incontestable que l’intelligence artificielle peut libérer les individus de tâches répétitives et pénibles, leur permettant ainsi de se concentrer sur des activités plus créatives et enrichissantes. De même, elle contribue à des avancées significatives dans les domaines de la santé, de l’éducation et des services essentiels contribuant à améliorer la qualité de vie. En miroir, des inquiétudes naissent quant à l’impact de l’intelligence artificielle sur les libertés individuelles, le contrôle accru et la potentialisation de la pensée unique. Il y a un risque de dépendance technologique et de perte de savoir-faire, de sens critique et de culture. Certains points de vue mettent en avant que ces outils puissent renforcer les inégalités, car ceux qui maîtrisent la technologie pourraient en tirer profit au détriment des autres. […]
« Les systèmes d’intelligence artificielle, en s’immisçant dans de nombreux aspects de nos vies, affectent notre autonomie décisionnelle, entraînent une déshumanisation des relations interpersonnelles, en exacerbant les inégalités sociales et économiques. La question de la gouvernance algorithmique et de ses implications pour la démocratie devient centrale, tout comme celle de la préservation de l’expérience authentiquement humaine dans un monde de plus en plus automatisé. (…]
« Les principes d’égalité, de fraternité et de respect de la dignité humaine doivent guider cette évolution technologique. Cela implique une vigilance particulière sur la transparence des algorithmes, la protection de la vie privée et la préservation du libre arbitre. Les décisions algorithmiques, particulièrement dans des domaines sensibles comme la justice ou la médecine, doivent rester sous contrôle humain et respecter les valeurs citoyennes de notre société. […]
« À ce titre, il est important que les Frères de la Grande Loge de France se forment à une utilisation technique, algorithmique et éthique de l’intelligence artificielle, afin d’être les acteurs responsables de notre société à haute valeur numérique ajoutée. Ils ne peuvent pas être les spectateurs ou les commentateurs du monde numérique qui vient. […]
« C’est le paradoxe du XXIe siècle : faire face à la peur d’une apocalypse climatique et à l’extinction de l’espèce humaine tout en rêvant au futur graal technologique que constituent le transhumanisme et l’allongement de la vie avec pour horizon l’immortalité, comme le professent les tenants de l’idéologie techno-progressive. En devenant leur propre créateur, ces promoteurs n’auraient dès lors plus d‘intérêt pour une quelconque spiritualité. […]
« Cela nécessite l’instauration d’une traçabilité rigoureuse des processus décisionnels. […]
« En ce sens, le Rite Écossais Ancien et Accepté est une école à penser par soi-même. Il est donc essentiel de veiller à ce que le développement personnel et collectif du franc-maçon soit guidé par des valeurs humaines, afin de favoriser une coévolution où l’intelligence artificielle servirait l’humanité sans la dominer. […]
« Cultiver des qualités humaines essentielles, telles que l’empathie et la créativité, qui pourraient être menacées par le reformatage de l’intelligence humaine […] »
In fine, la Grande Loge de France lançait, non sans esprit, à tous les sens du terme, une injonction décalquée de l’aphorisme de Delphes que Platon met dans la bouche de Socrate : « γνῶθι σεαυτόν » [gnỗthi seautón], le célèbre « connais-toi toi-même », ici métamorphosé en :
Le mythe de Sisyphe, ce récit mythologique grec ancien, est une allégorie profondément ancrée dans la culture occidentale, souvent invoquée pour illustrer l’absurdité de la condition humaine. Sisyphe, condamné aux Enfers à pousser éternellement un rocher en haut d’une colline pour le voir retomber à chaque fois, est devenu un symbole de la lutte inéluctable contre le néant, l’échec, et la répétition.
Ce mythe, bien au-delà de sa simple narration, trouve un écho fascinant dans les principes, les rituels et la philosophie de la Franc-maçonnerie, où l’idée de travail perpétuel, de quête de la connaissance, et de l’amélioration de soi sont des piliers fondamentaux.
Sisyphe ou Sísuphos
Sisyphe, ou Σίσυφος (Sísuphos) en grec ancien, parfois mal orthographié Sesephos, est un personnage mythique dont la complexité va bien au-delà de son châtiment. Il est le fils d’Éole, le dieu du vent, et d’Énaraté, et épouse Mérope, la fille d’Atlas, une des Pléiades. Ses enfants, Ornytion, Sinon et Glaucos, perpétuent sa lignée. Sisyphe est connu pour son intelligence rusée, souvent décrite comme celle d’un homme astucieux mais également fourbe, ce qui en fait un personnage à la fois admiré pour son esprit et condamné pour sa désobéissance aux dieux.
Le récit
Sisyphe est crédité de la fondation mythique de Corinthe, une cité-état importante de la Grèce antique. Il est également considéré comme l’instigateur des concours isthmiques, l’un des quatre grands Jeux panhelléniques, qu’il aurait établis en l’honneur de Mélicerte, dont il aurait retrouvé la dépouille. Ces actions le placent au cœur de l’histoire de la Grèce antique, tant pour ses contributions culturelles que pour ses manigances.
Égine la fille d’Asopos
L’une des histoires les plus connues de Sisyphe concerne Égine, fille du dieu-fleuve Asopos, enlevée par Zeus. En échange de l’information sur le lieu de détention d’Égine, Sisyphe demanda une source intarissable, démontrant ainsi sa capacité à manipuler les divinités pour servir ses propres fins.
Thanatos et Arès
Zeus tenant dans sa main un éclair du ciel
C’est avec Thanatos, le dieu de la mort, que Sisyphe démontre son ingéniosité la plus célèbre. Il piège Thanatos avec des menottes, empêchant ainsi toute mort d’atteindre le monde des morts. Ce subterfuge, bien que créant un chaos temporaire, attire la colère de Zeus, qui envoie Arès délivrer Thanatos. La mort de Sisyphe fut alors planifiée, mais il ne cessa de défier les dieux jusqu’à la fin.
La mort de Sisyphe et sa condamnation au Tartare
Même face à la mort, Sisyphe continue ses ruses. Il demande à son épouse de ne pas lui accorder les rites funéraires, ce qui lui permet de négocier son retour à la vie avec Hadès sous prétexte de corriger cette omission. Cependant, après avoir joui de la vie une fois de plus, il refuse de retourner aux Enfers. C’est alors que Hermès intervient pour le ramener de force. Sisyphe est envoyé au Tartare, où les pires criminels sont punis, condamné à une éternité de labeur futile : pousser un rocher jusqu’au sommet d’une colline pour le voir retomber inlassablement.
Liens et parallèles avec la Franc-maçonnerie
Albert Camus
Le Travail Incessant : Le travail de Sisyphe trouve un parallèle dans le concept maçonnique du travail incessant sur soi-même et sur la construction de la société. Chaque maçon est comme Sisyphe, engagé dans une quête de vertu, de connaissance et de perfection, un travail sans fin qui symbolise le progrès moral et spirituel.
L’Acceptation de l’Absurde : Albert Camus, dans son essai “Le Mythe de Sisyphe”, voit en Sisyphe un héros de l’absurde, acceptant sa condition sans espoir de rédemption, mais trouvant néanmoins un sens à sa vie dans ce combat. La Franc-maçonnerie, en tant que chemin initiatique, enseigne l’acceptation de l’imperfection humaine et la recherche de l’illumination malgré les obstacles.
L’Initié et le Travail : Le parcours maçonnique, à travers ses degrés et ses rituels, peut être comparé au labeur de Sisyphe. Chaque étape franchie est une montagne à gravir, chaque rituel une pierre à poser, dans un cycle de mort et de renaissance symbolique, où le travail ne cesse jamais, illustrant que la perfection est un idéal toujours à poursuivre.
Renaissance et Réflexion : Comme Sisyphe qui trouve un sens dans sa tâche répétitive, les francs-maçons voient dans leurs travaux rituels un moyen de renaissance et de réflexion. La répétition des rituels et la méditation sur les symboles permettent une introspection continue, un effort pour transformer l’individu et la société.
La Force de l’Esprit : La citation “Il n’y a pas d’efforts inutiles, Sisyphe se faisait des muscles” souligne que même une tâche qui semble sans but peut renforcer l’esprit et le caractère. C’est une leçon clé en maçonnerie où l’effort est valorisé non pour la fin qu’il atteint, mais pour le développement personnel et la force morale qu’il engendre.
Le Symbolisme du Rocher : Dans la Franc-maçonnerie, le rocher de Sisyphe peut symboliser les défis et les épreuves que chaque maçon doit surmonter. Ce rocher représente aussi le matériau brut dont chaque maçon doit se servir pour construire son temple intérieur, un travail de taille et de polissage incessant.
La Fraternité et la Mutualité : La communauté maçonnique, à l’image de Sisyphe qui, dans certaines interprétations, voit d’autres pousser leur propre rocher, incarne l’idée que la lutte n’est pas solitaire. La Franc-maçonnerie enseigne que les efforts individuels sont renforcés par la fraternité et l’entraide, transformant ainsi l’absurdité en une quête collective de lumière.
On aura toujours besoin d’un tiers équilibrant entre deux plateaux…
Sisyphe, dans son infinie répétition, offre une métaphore puissante pour la Franc-maçonnerie. Il nous incite à réfléchir sur la nature de notre propre quête, sur la valeur de la persévérance, et sur la transformation de l’effort quotidien en une forme de triomphe spirituel et moral. Dans cette perspective, Sisyphe n’est pas tant condamné que libéré par son labeur, tout comme le maçon l’est par ses travaux, dans une recherche de lumière et de vérité qui, bien que sans fin, est profondément enrichissante. Ce mythe nous enseigne que dans l’absurdité de la condition humaine, il y a une place pour le sens, la fraternité, et la dignité du travail, leçons qui résonnent profondément dans les loges maçonniques à travers le monde.
Le chamanisme connaît un nouvel essor en Occident et de nombreux chamanes se sont formés à l’étranger. Ils reviennent pour nous transmettre ce qu’ils ont appris en proposant diverses formes de stages et de cérémonies et de soins. Cet engouement soulève de nombreuses questions éthique est spirituelles mais aussi pratiques et historiques. Faut-il parler de réveil post-new age, d’angoisse préapocalyptiques suite à la chute des religions et à l’émergence de technologies numériques non maîtrisées ?
Le tout malgré un besoin de réenchanter son existence par des rituels personnels ou collectifsLes chamanes existent-ils pour colmater les brèches que fait la modernité dans la cuirasse des humains tandis que les prêtres et les psys ne sont, décidément, plus jugés efficaces.L’ouvrage a été écrit en choisissant des chamanes connus par l’auteure. Des chamanes avec lesquels elle a pratiqué des expériences ou qu’elle a interviewés. Un ouvrage qui donne des pistes de réflexions et témoigne d’une époque
AUTEURE
Mélanie Chereau, diplômée en sociologie, est journaliste, essayiste et conférencière spécialisée dans la spiritualité, la psychologie et le chamanisme. Elle a déjà publié plusieurs ouvrages et est Rédactrice adjointe du magazine INEXPLORE. Elle est également formée en naturopathie et pratique le Bouddhisme tibétain depuis 25 ans.
Le 25 février 2025, Bangkok accueillera un événement significatif pour la Franc-maçonnerie internationale : une conférence publique où Thierry Zaveroni, Grand Maître de la Grande Loge de France (GLDF), partagera ses réflexions sur le thème “Être Franc-Maçon aujourd’hui à la Grande Loge de France : Entre Tradition et Modernité”. La GLDF, avec ses trois siècles d’histoire et ses 31 000 membres, est une institution qui place au cœur de son existence la quête de progrès intellectuel, éthique et spirituel par l’initiation maçonnique.
La Grande Loge de France : un bastion de la tradition maçonnique
La Grande Loge de France, fondée en 1738, est l’une des plus anciennes et respectées obédiences maçonniques du monde. Elle pratique majoritairement le Rite Écossais Ancien et Accepté, un système de degrés symboliques et philosophiques qui guide les membres vers une meilleure compréhension de soi et du monde. La GLDF se distingue par son engagement à la liberté de conscience, à l’égalité et à la fraternité, principes hérités de la Révolution française et appliqués dans un cadre initiatique.
Le rôle de Thierry Zaveroni
Thierry Zaveroni, élu Grand Maître en 2022, est une figure centrale dans la modernisation de la Franc-maçonnerie à la GLDF tout en respectant ses racines historiques. Ancien militaire de carrière au sein de la Marine nationale, il a notamment servi au bataillon de marins-pompiers de Marseille avant de se consacrer pleinement à la maçonnerie. Sous sa direction, la GLDF a accentué son ouverture au public, organisant des conférences et des événements culturels pour démystifier la Franc-maçonnerie et attirer une nouvelle génération de membres. Zaveroni prône une maçonnerie qui s’adapte aux défis contemporains tout en restant fidèle à ses valeurs fondatrices.
Le thème de la conférence : Tradition et Modernité
La conférence de Bangkok se propose d’explorer comment la Franc-maçonnerie peut et doit évoluer dans un monde en perpétuelle mutation. Voici quelques aspects qui seront probablement abordés:
La Tradition Maçonnique : La GLDF est profondément ancrée dans une tradition symbolique et rituelle qui a traversé les siècles. Comment ces rituels et symboles, comme le tablier, l’équerre et le compas, continuent-ils de nourrir la réflexion et l’éthique des maçons aujourd’hui ?
L’Adaptation à la Modernité : Avec l’évolution des sociétés, des technologies et des mentalités, comment la Franc-maçonnerie peut-elle rester pertinente ? Zaveroni pourrait discuter de l’ouverture vers la mixité, l’engagement écologique, l’usage des nouvelles technologies dans la diffusion des valeurs maçonniques, ou encore le rôle de la Franc-maçonnerie dans les débats sociétaux et politiques.
L’Initiation et le Développement Personnel : La conférence pourrait aussi aborder comment la maçonnerie aide les individus à se réaliser dans un monde contemporain. En quoi le processus initiatique aide-t-il à développer une conscience critique, une éthique personnelle et un engagement citoyen ?
La Franc-maçonnerie dans une Perspective Globale : Comment la GLDF, en tant qu’institution française, dialogue avec d’autres obédiences à travers le monde, contribuant ainsi à un réseau de valeurs universelles dans un monde globalisé ?
Impact et objectifs de l’événement
L’organisation de cette conférence à Bangkok reflète l’ambition de la GLDF de s’internationaliser davantage, engageant un dialogue avec des cultures différentes tout en partageant ses idéaux. Cela témoigne d’une volonté de montrer que la Franc-maçonnerie, loin d’être un club fermé, est un mouvement vivant et actif dans la construction d’une société plus juste et éclairée. L’événement vise à promouvoir le respect, l’estime et la tolérance, des valeurs qui sont à la fois anciennes et vitales pour l’avenir.
La conférence de Thierry Zaveroni à Bangkok est une occasion unique pour quiconque s’intéresse à la Franc-maçonnerie de comprendre comment cette institution navigue entre son héritage historique et les exigences du présent. Elle illustre le rôle que peut jouer la GLDF dans la formation de citoyens éclairés et engagés, capables de faire face aux défis modernes tout en préservant une tradition qui a traversé les siècles. Cet événement est un appel à la réflexion, à l’échange et à l’action, invitant chacun à imaginer comment être un Franc-Maçon aujourd’hui signifie à la fois honorer le passé et construire l’avenir.
Mardi 25 Février 2025 à 18 heures Pullman G Bangkok Silom – Salle “Retreat” au 3eme étage Merci de confirmer votre présence par email à contact@logehamsa.fr
Informations pratiques 25 février 2025 de 18:00 à 21:00 h
Préparez-vous à un voyage magique à travers le temps et la musique, où le génie de Mozart rencontre la mystique de la franc-maçonnerie. Le site bien connu de la Voûte étoilée propose un spectacle digne de ce nom pour bien démarrer l’année 2025.
La Soirée Dîner Spectacle se tiendra dans le cadre enchanteur du Chant d’Eole, une salle luxueuse à la frontière franco-belge, près de Mons en Belgique. Ce lieu, déjà célèbre pour ses Solstices, promet un spectacle scénique de haute volée avec un équipement son et lumière à couper le souffle.
Un programme inoubliable :
17h30-18h : Accueil des Sœurs et Frères et de leurs accompagnants.
18h-19h : Apéritif en terrasse avec du champagne pour démarrer les festivités sur une note festive.
19h : Un banquet de 3 services où le plaisir gustatif rencontre l’art maçonnique.
23h-1h : Bar ouvert (hors forfait) pour prolonger les discussions et l’ambiance musicale.
Un spectacle à cœur ouvert :
Décor et Ambiance : Imaginez trois tapis de loge accrochés aux murs, neuf bougies flottantes suspendues au-dessus de la scène, et trois stalles ornées de bougies et d’épées, dont une flamboyante. Les acteurs, vêtus d’habits d’époque, et les participants portant des masques vénitiens, vous plongeront dans une atmosphère mystérieuse et sublime.
Les Stars de la Soirée : Sous la direction artistique de notre TCF Eddy Caekelberghs, avec la participation de nos TT∴ CC∴ FF∴ Franck Fouqueray (450fm), Jean-Jacques Zambrowski, et Alexandre Climent au piano.
Pourquoi devriez-vous être des nôtres ?
Une Soirée Blanche : Conjoints et profanes sont chaleureusement invités, rendant l’événement accessible à tous ceux qui partagent notre passion pour l’art et la fraternité.
Capacité : Nous pouvons accueillir 350 personnes pour ce moment extraordinaire. Ne ratez pas cette occasion de vivre une expérience unique en compagnie de Sœurs et Frères de France, Belgique, Suisse et d’ailleurs.
Tarifs :
95 € pour les abonnés à La Voûte Etoilée et leurs accompagnants profanes.
150 € pour les non-abonnés et leurs accompagnants profanes.
Comment réserver ?
Remplissez le formulaire de réservation dès maintenant pour garantir votre place : Formulaire de Réservation
Différentes suggestions d’hébergement dans la région sont proposées pour ceux qui souhaiteraient prolonger cette expérience magique.
Ne ratez pas cette soirée où la musique, l’histoire et la fraternité se rencontrent pour célébrer “Une Vie avec Mozart” dans un cadre aussi majestueux que symbolique. Réservez et préparez-vous à être enchanté !
Une soirée de musique et de mystère
Dévoilez les secrets d’une des figures les plus fascinantes de la musique classique, Wolfgang Amadeus Mozart, à travers une soirée qui promet de vous emmener au cœur de son existence, teintée par sa participation à la franc-maçonnerie.
Le voile se lève sur le spectacle :
Vidéo de Présentation : Pour vous donner un avant-goût de la magie qui vous attend, jetez un coup d’œil à notre vidéo d’introduction, qui vous plonge dans l’ambiance de cette soirée d’exception. Visionnez la Vidéo
Découvrez le Lieu : Si vous n’avez pas eu la chance de participer au Solstice d’été 2024, laissez-vous charmer par la vidéo qui montre la splendeur du Chant d’Eole. Revivez le Solstice
Un festin pour les sens :
Banquette et Salle de restaurant avec couverts dressés, table de repas
Culinaire : Un dîner de trois services, conçu pour ravir vos papilles autant que le spectacle ravira vos oreilles.
Visuel : Les décors, les costumes et la mise en scène sont pensés pour vous transporter directement dans le XVIIIe siècle, époque où Mozart a marqué l’histoire de son génie.
Auditif : Avec Alexandre Clement au piano et Pierre Halloy à la voix, attendez-vous à des interprétations musicales qui résonneront dans votre âme longtemps après la fin de la soirée.
Une communauté réunie :
Ce n’est pas seulement un spectacle; c’est une célébration de la fraternité, de la curiosité intellectuelle et de l’amour pour les arts. Que vous soyez un frère ou une sœur de la fraternité ou un amateur d’art profane, cet événement est fait pour vous.
Inscrivez-vous maintenant :
Ne laissez pas cette opportunité de vivre une soirée hors du commun vous échapper. Les places sont limitées à 350, l’intérêt pour un tel événement est indiscutable.
Pour vous inscrire, cliquez sur le lien de réservation et suivez le fil d’Ariane vers une nuit de culture, de musique et de fraternité : Formulaire de Réservation
Que ce soit pour l’amour de Mozart, la fascination pour la franc-maçonnerie, ou simplement pour passer une soirée mémorable, inscrivez-vous pour un moment qui promet de rester gravé dans votre mémoire comme une œuvre d’art maçonnique et musicale de premier ordre.
Redécouvrez la dernière grande manifestation pour la fête du solstice d’été
les francs-maçons publient une vidéo sur ce que c’est que d’être membre. Une société secrète moquée en ligne pour avoir suivi les tendances de Tiktok dans le but de montrer le « visage humain » de l’organisation.
Ils sont considérés comme l’une des sociétés les plus secrètes du monde, mais les francs-maçons ont désormais mis en lumière certaines de leurs coutumes dans une rare vidéo des coulisses. Un clip de 78 secondes mis en ligne par les Francs-maçons de Londres sur les réseaux sociaux montre des membres exécutant certains de leurs rituels alors qu’ils participent à la dernière tendance TikTok.
Cependant, la vidéo du groupe – célèbre pour ses poignées de main secrètes et ses théories du complot – a été moquée par certains internautes qui l’ont qualifiée de « bizarre ».
Le groupe a déclaré que les vidéos étaient une « excellente façon de montrer le visage humain » de la franc-maçonnerie et d’aider à « démystifier les mythes de l’organisation ».
Poignées de main et rituels
Dans la vidéo, chaque participant commence son intervention devant la caméra en déclarant « Je suis franc-maçon, bien sûr que je… », tandis que le premier membre admet emporter son étui à insignes « partout où je vais ».Publicité
Un autre franc-maçon poursuit en disant qu’il fait « des références subtiles au « rituel » dans les conversations quotidiennes », avant qu’un autre ne se vante de connaître toutes les paroles de l’hymne national avant de jouer l’air.
D’autres membres révèlent ensuite leurs habitudes, l’un d’eux montrant une mallette pleine de gants blancs traditionnels et un autre admettant qu’il oublie une partie du « rituel » et a besoin d’un livre pour s’en souvenir.
La vidéo passe ensuite à une autre confirmant qu’il connaît l’Arche Royale – la quatrième et dernière étape de la Pure Ancienne Maçonnerie, telle que définie dans l’Acte d’Union de 1813 qui a créé l’actuelle Grande Loge Unie d’Angleterre (UGLE).
L’un d’eux brandit alors fièrement son certificat de Grande Loge, qu’il avoue emporter partout, suivi d’un autre qui dit porter des rayures au travail.
Le clip se termine avec un membre plaisantant en disant qu’il joue à Donjons et Dragons avant que deux francs-maçons n’affirment que tous leurs « amis non-maçons veulent savoir quelle est la poignée de main secrète ».
Mais les tentatives de la plus ancienne organisation fraternelle du monde de lever le voile sur certains de ses rituels ont été moquées par les internautes.
Sur Instagram, un utilisateur a écrit : « Je suis franc-maçon, bien sûr que je suis vraiment bizarre. » D’autres commentaires désobligeants ont qualifié l’endroit de « club de garçons haut de gamme ».
L’un des commentaires les mieux notés sur leur publication TikTok disait : « Je suis franc-maçon, bien sûr, je m’en tire avec des contraventions pour excès de vitesse parce que le chef de la police est dans ma loge. » Un autre utilisateur a déclaré : « Vous savez quoi, je ne pense pas que ce soient les types qui dirigent secrètement le monde. »
Certains se sont montrés moins négatifs et ont demandé comment ils pouvaient adhérer. La vidéo avait reçu environ 10 000 mentions « j’aime » et plus de 830 000 vues mardi après-midi.
Imprégné de secret
Les images jettent un peu de lumière sur le fonctionnement interne de l’organisation, qui est plongée dans le secret depuis sa création en 1717, lorsque la première Grande Loge de la Franc-Maçonnerie a été formée à Londres.
La GLUA administre désormais la fraternité en Angleterre et au Pays de Galles.
La franc-maçonnerie reste un domaine interdit aux catholiques, après que le Vatican l’a mise sur liste noire en 1738 – une décision qui a été confirmée par le pape François pas plus tard qu’en 2023.
La vidéo des francs-maçons de Londres a révélé certains aspects de la vie maçonnique qui sont rarement vus.
Le « rituel » mentionné à plusieurs reprises dans la vidéo fait référence aux paroles et aux actions scénarisées prononcées ou réalisées lors d’une réunion. Cela explique pourquoi on peut voir un franc-maçon feuilleter frénétiquement un livre après avoir « oublié » le processus.
La référence à la connaissance de l’hymne national est significative, car le groupe a des liens avec la monarchie, le duc de Kent étant le Grand Maître de l’UGLE depuis 1967.
Les tabliers portés tout au long de la cérémonie sont une continuation d’une tradition qui dure depuis trois siècles et qui est devenue « partie intégrante des insignes de la fraternité ».
Les francs-maçons souhaitent montrer leur côté plus décontracté
Il s’agit d’une société secrète vieille de plusieurs siècles, dont les membres sont depuis longtemps restés discrets quant à leur implication.
Et ce, malgré le fait que l’UGLE compte environ 175 000 membres et qu’il y a environ six millions de francs-maçons dans le monde.
Deux Grandes Loges féminines ont été créées au début du XXe siècle et suivent les mêmes rituels, règles et règlements que les loges réservées aux hommes – se désignant même mutuellement comme « frère ».
Warren Duke, chef des francs-maçons de Londres, a déclaré : « Bien que la franc-maçonnerie ait plus de 300 ans, elle s’appuie sur des traditions intemporelles qui sont aussi pertinentes aujourd’hui qu’elles l’ont toujours été.
« Aujourd’hui, nous nous efforçons d’aider des centaines d’organismes caritatifs londoniens (notamment en collaborant avec l’Air Ambulance de Londres pour remplacer leurs hélicoptères) tout en mobilisant les Londoniens et en racontant notre histoire.
« Les réseaux sociaux comme TikTok et Instagram sont un excellent moyen de montrer le visage humain de la franc-maçonnerie et de démystifier les mythes sur l’organisation.
« Un autre domaine d’intérêt pour nous en 2025 est la formation de centaines de nos membres pour agir en tant qu’ambassadeurs du bien-être en matière de santé mentale, en réponse aux défis importants de la société. »
Samedi soir (8), la Loge maçonnique Athenas de Goiás a organisé une cérémonie spéciale pour la consécration de son Temple. L’événement a réuni plusieurs autorités et a marqué l’initiation de deux nouveaux membres dans la fraternité. Le Sérénissime Grand Maître de la Grande Loge Maçonnique de l’État de Goiás, Mário Martins de Oliveira Neto, a assisté à la cérémonie, accompagné d’autres dirigeants maçonniques. Représentant le maire de Catalão, Velomar Rios, Celso Calixto était également présent.
Au cours de la cérémonie, Dieison Cândido Ribeiro et Fábio Ferreira Pires ont officiellement rejoint la franc-maçonnerie, renforçant les principes de fraternité, d’éthique et de service à la communauté.
La Franc-Maçonnerie de Goiás célèbre l’inauguration d’un nouveau temple à Catalão et l’arrivée de nouveaux membres. Photo : Reproduction
Un autre moment important a été le transfert du siège de la Loge maçonnique Athenas de Goiás d’Ouvidor à Catalão. Avec ce changement, l’institution renforce sa présence dans la région et étend ses activités.
Les membres du magasin ont célébré cette nouvelle étape. « C’est une grande réussite pour la Franc-Maçonnerie et pour la Loge Athenas de Goiás », a souligné Renato Soares, Vénérable de la Loge Athenas de Goiás en Catalogne.
Avec le nouveau temple et l’arrivée de nouveaux membres, la Loge Maçonnique Athenas de Goiás réaffirme son engagement envers les valeurs maçonniques et la société catalane.
Vendredi dernier, j’ai eu le plaisir de prendre la parole lors du Burns Supper annuel au Temple maçonnique de Lint Riggs, siège de la Loge Callendar 588. Bien que je ne sois pas un « frère du lien mystique » comme le barde décrivait ses collègues maçons, les célébrations annuelles en son honneur m’ont amené à différents moments dans chaque loge maçonnique du district de Falkirk.
Centre ville de Falkirk
Si mes calculs sont exacts, il y en a neuf, chacune pleine de caractéristiques architecturales intéressantes et de symboles de l’artisanat et chacune portant un nom et un numéro différents qui nous indiquent quand elles ont été enregistrées auprès de la Grande Loge d’Écosse. Aujourd’hui, l’artisanat a un rôle public beaucoup moins officiel qu’autrefois, mais les œuvres caritatives et les activités sociales continuent et jouent toujours un rôle important dans la vie de nos communautés.
L’Ordre maçonnique aime faire remonter ses origines à l’époque biblique et aux hommes qui ont construit le Temple de Salomon, mais la forme moderne ne date que du XVIIe siècle.
Temple de Falkirk
La première loge de Falkirk fut fondée un peu avant 1736, date à laquelle elle reçut le numéro 14. L’un des premiers maîtres fut le tristement célèbre comte de Kilmarnock qui vivait à Callendar House. Il perdit la tête après la bataille de Culloden en 1746, mais la loge survécut et continua de croître en nombre. À cette époque, les archives montrent que les membres se réunissaient tous les trimestres et que les soirées étaient très conviviales. Le bon vin était disponible en abondance et parmi les titulaires de fonctions se trouvait le boulanger local, Robert Balderston, désigné « pâtissier de la loge » !
Les membres se réunirent dans divers endroits, comme le Red Lion Inn dans la High Street, jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment forts pour obtenir leur propre siège. En 1762, ils construisirent leur première loge au coin de Silver Row et de Manor Street, dont ceux d’entre nous qui sont assez vieux se souviennent sous le nom de Masonic Arms. Cette loge resta en activité jusqu’au début des années 1830, époque à laquelle le nombre de membres avait diminué et la Loge était confrontée à de graves difficultés financières. Vers 1838, elle semble avoir été abandonnée et ce n’est qu’en 1864, lorsque l’intérêt pour les activités maçonniques s’est accru, qu’un groupe d’hommes d’affaires locaux a relancé la Loge. Adoptant le nom de Saint Jean, le saint patron de la franc-maçonnerie, on leur a attribué un nouveau numéro, le 16, puisque le 14 avait été réaffecté ailleurs.
Dès lors, la Loge prospéra et s’installa en 1879 dans de beaux locaux de Newmarket Street, à côté du nouvel hôtel de ville. Les deux bâtiments furent inaugurés avec « tous les honneurs maçonniques ». La Loge prospéra dans les années qui suivirent, mais avec la démolition de l’ancien hôtel de ville en 1968, les frères déménagèrent à nouveau, cette fois-ci vers leur domicile actuel, dans l’ancien bâtiment de la coopérative à Grahamston. On peut y voir les armoiries du bâtiment de Silver Row et un portrait du comte de Kilmarnock, leur premier maître au destin malheureux.
De retour à Falkirk à l’époque édouardienne, alors que l’industrie et le commerce se développaient, les demandes d’admission à St John augmentaient régulièrement et la décision fut prise de créer une toute nouvelle loge. Le résultat fut la Loge Callendar, numérotée 588, qui fut conçue comme un temple maçonnique, le seul de ce type dans le Stirlingshire. Elle ouvrit en 1906 et la décoration extérieure et intérieure est magnifique, en particulier les très belles fenêtres peintes qui éclairent le hall principal et plusieurs magnifiques abat-jours en bronze de style Art nouveau.
« La méchanceté est rare, la plupart des hommes sont bien trop occupés d’eux-mêmes pour être méchants »
Nietzsche (Humain, trop humain)
Les moralistes, non sans humour, constatent que la méchanceté donne une santé florissante et que les méchants bénéficient d’une impunité à faire grincer les dents !
D’où de sombres menaces qui planent sur leur intégrité. Tiens, prenons notre référence dans ce que l’on recommande de mieux côté sacré : dès le Psaume I (versets 4 à 6), on peut lire :
« Tel n’est pas le sort des méchants : Ils sont comme la paille que disperse le vent, Lors du jugement, les méchants ne se relèveront pas, ni les pécheurs au rassemblement des justes. Car le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perd ».
Tout ce discours prêchi-prêcha pour vous dire que l’agressivité envers mon prochain est identifiée comme une anormalité que l’on est bien obligé d’accepter, en regard des relations humaines depuis la nuit des temps : « Suis-je le gardien de mon frère ? » (Genèse 4, 9), avec à la clef un certain nombre de recettes pour gérer cette force pulsionnelle que je porte allégrement en moi : religion, humanisme athée, philosophie etc… En clair, revenir à l’idée que tous les hommes sont frères !
Bien entendu, c’est là où les choses se gâtent : nous savons, hélas, que ce qui se vit en famille, n’a rien de bienveillant, même dans des lieux qui auraient pour vocation ou idéal de reconstituer une famille imaginaire parfaite, réparatrice des blessures et des manques des membres de sa propre famille. Mais là aussi, l’échec est patent : l’appartenance à une famille symbolique ne fait que raviver les blessures et les haines personnelles et les poussent au paroxysme dans ces milieux clos. Que faire mon Dieu ?!
Cela est une question d’importance : chacun pressent que l’agressivité non- exprimée menace de se traduire, dans la réalité, sur l’objet du ressentiment lui-même ou sur un substitut : chacun connaît le rôle que les pauvres animaux domestiques connaissent parfois quand l’enfant à des comptes à régler avec les parents ou les frères et sœurs ! Mais, chacun connaît aussi ce que la médecine psychosomatique dévoile de façon régulière sur les influences mentales non-traduites sur le corps…
Peut-être que sortir du problème réside à donner court à son imaginaire et à son symbolique en se racontant de belles histoires et en défiant notre propre morale sous prétexte de rire à partir de pensés que l’on croit inventées et que l’on peut pousser aussi loin, avec jubilation, puisque cela « n’existerait pas ». Dès lors, le plaisir sans culpabilité fonctionne et l’inconscient fait son boulot de tri en voyant qui est réellement visé par la plaisanterie, sous le masque de l’humour. Ce que Sigmund Freud avait parfaitement analyser dans son célèbre ouvrage : « Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient » (Editions Gallimard 1988). Freud voyait dans l’humour quelque chose relevant à la fois d’une agressivité se défoulant derrière le masque de la neutralité humoristique et d’une auto-dérision marquant la reconnaissance de ses propres fragilités en les transcendant, sans en être atteint narcissiquement. Cela joue même un rôle de renversement des valeurs : en se moquant de ses propres faiblesses, nous faisons rire l’auditoire et le manque devient une plénitude par le partage avec l’autre de ce qui faisait quelque chose de caché pour nous et que nous dévoilons à l’autre et qui découvre, avec bonheur, qu’il est de « même nature » que l’humoriste, aussi fragile et aussi agressif. C’est à cet endroit que le rire libérateur intervient.
L’humour est un humanisme.
Une autre dimension apparaît également : celle de la liberté théorique par rapport aux liens que nous avons mis en place, de type personnel ou collectif nous-mêmes et dont nous avons besoin de prendre distance de temps à autres, afin d’imaginer que nous pouvons le faire, si nous le voulons, en utilisant la dérision. Naïveté de la toute-puissance de la volonté face à l’affect !
L’humour est aussi l’entrée dans une liberté qui était contrainte par des « surmoi » ravageurs et que, soudain, contre toute-attente, venue dont ne sait où, « çà parle », surprenant à la fois l’auteur qui dépasse un blocage par un humour forcément provocateur et interdit jusqu’alors, et celui qui écoute et partage la surprise. Maçons ou non, les paroles qui suivent viennent de patients qui vont oser l’humour pour dépasser la souffrance qui était leur lot auparavant.
Poser ses valises psychiques dans un grand éclat de rire !
Tout cela pour vous dire que l’humour, souvent noir, est libérateur. D’ailleurs, je suis prêt, avec vous, en toute complicité, à dire du mal de nos prochains, voire de la création entière !
On tente le coup ? …
Au risque d’apparaître comme un rustre, ne commets jamais l’erreur de dire « à tes souhaits » à quelqu’un qui éternue. Surtout si c’est l’un de tes proches !
Mon ancien président était, dans ses comportements, parfaitement réactionnaire : dès que quelqu’un lui demandait une augmentation, il se mettait en Führer.
Un kleptomane ? … Un marteau-piqueur.
Les mémoires de Geronimo : des mots fléchés…
Le destin d’un militaire est bien de mourir d’une attaque non ?
J’ai reçu un choc terrible : en lisant un livre de zoologie, j’ai cru comprendre que les cervidés étaient apparentés aux caprins. Et cela, jamais personne ne me l’avait dit…Alors, je pose la question avec angoisse : une biche ne serait-elle qu’une chèvre B.C.B.G. ?
La montre est un récit et… une guillotine. Quand je me sens un peu trop prétentieux, je regarde l’heure.
Le métier d’apiculteur exige un optimisme sans faille : en aucun cas on ne peut s’autoriser le luxe d’avoir le bourdon et il convient de travailler dare-dare.
Serait-ce commettre un crime de lèse-majesté d’imaginer, qu’après plusieurs années de vie conjugale, le Prince Charmant se morde assez souvent les doigts d’avoir réveillé Blanche-Neige ?
Les gazettes nous apprennent que des meutes de sangliers s’installent sans vergogne à Berlin s’y trouvant mieux que dans la campagne. Les habitants semblent s’en accommoder peu à peu car que peut-on craindre de malheureuses bêtes sauvages quand on a connu l’invasion de l’armée soviétique en 1945 ?
Si tu veux entrer en Franc-Maçonnerie sache que l’on passe par quatre degrés : Apprenti, Compagnon, Maître, Déçu… Parfois on s ‘en remet !
Chaque fois que je croise J.M. incidemment, je ne peux retenir une émotion qui me gagne et, malgré ma retenue naturelle, je me mets à crier : « Vive le Roué ! »
La Franc-Maçonnerie mixte est une affaire de programmation théâtrale : on hésite toujours entre « Les femmes savantes » ou « Les joyeuses commères de Windsor ».
Le succès des « Hauts-Grades » en Franc-maçonnerie tient au fait que celui qui a manié toute sa vie le stylo-bille dans une fonction administrative peut jouer à le remplacer, le temps d’une représentation digne d’une pièce de patronage, par le port d’une épée en carton-pâte. Hélas, après la représentation, l’esprit du stylo-bille reprend souvent le dessus …
1789 : Tiens voilà le bourgeois qui se prend pour un gentilhomme !
Tu me dis : « J’adore le théâtre ! ». C’est bien, mais cet art demeure éloigné de l’exercice du vrai talent : le meilleur acteur du moment est fatalement inférieur à un quelconque homme politique.
Le très reconnu et adoré protecteur de l’homme politique est, incontestablement, Saint Pinocchio.
A Lyon, la coutume est d’appeler les anticonceptionnels : Anti-gone.
Nous lisons dans la Bible que Dieu fit l’homme à son image… AU SECOURS ! AU SECOURS ! AU SECOURS !
Celui qui a goûté à la solitude, sans désir de se cacher, juste pour le plaisir, comment peut-il revenir « en société » sans ironie ?
Le « bien-être » est souhaitable, mais qui proposera le « plus être » risque le lynchage : la violence des ruminants est sans limite quand on les prive de leur béatitude masticatoire.
Je souhaite que tu deviennes l’Orient de moi-même.
La métaphysique est la rencontre de l’être participé et de l’Être imparticipé auquel il retourne. A quelle heure est le prochain train ?
La fraternité est la chose la plus dangereuse que l’on puisse promouvoir : notre expérience passée de cohabitation avec nos frères et sœurs (Les vrais !) devrait nous rendre d’une prudence extrême.
A trop organiser sa vie, on la perd.
Les grandes catégories de malades mentaux sont : les psychotiques, les pervers, les névrosés, les hommes politiques.
L’honnêteté est une chose bizarre non ? Peut-être la pratique-t-on par conviction religieuse ou philosophique, par peur du gendarme, ou par indifférence comme moi ?
Tu sais Goethe, tu nous mets dans l’embarras ! …
Pourquoi n’es-tu pas mort dans ce si commun râle inarticulé et que l’on te prête ce fameux « Mehr Licht » ? Peut-être un effet de la cécité qui arrive à ce dernier moment et que tu voulais affronter la mort en face, à plein visage, pour voir à quoi elle ressemblait. Ou alors… Tu nous laissais entendre que tu étais en train de pénétrer dans une luminosité qui te cernait de toute part et t’emportait vers l’Indicible.
Il est courant de constater que les êtres les moins brillants sont ceux qui sont les plus bruyants. Sans doute pour se rassurer en comblant leur vide intérieur.
Je proteste énergiquement : je n’ai jamais dis du mal de J.M. car je n’en ai pas la capacité. Pour cela, il serait nécessaire que je sois spécialiste en physique. Parler du vide absolu demande des connaissances scientifiques dont je suis dépourvu.
L’enfer ? Et si cela était, par exemple, de vivre avec ses proches durant l’éternité…Pitié mon Dieu ! Aucun péché (même mortel) ne mérite une telle cruauté.
Si j’avais à choisir le plus beau titre qui me plairait, j’opterai pour celui de : « Dilettante ». La magnifique image d’un feu-follet passant avec bonheur sur la surface des choses sans jamais s’y laisser engluer…
Signe clinique : une hystérique décompense dangereusement quand elle commence à vous faire des compliments et dit que sa vie est merveilleuse avec vous… L’explosion est imminente !
Les psychologues constatent que les hommes sans famille vivent plus vieux. On les comprend !
Il faut tenter au maximum de ne pas se fâcher avec ses proches car, dans un moment de colère, ils peuvent nous dire ce qu’ils refoulaient depuis si longtemps sur notre compte ! Mieux vaut demeurer dans l’idée agréable (et parfaitement illusoire !) que nous avons quelque valeur et que nous comptons vaguement à leurs yeux …
Quelle différence peut-il y avoir entre J.M. et une vipère ? On peut dire que la vipère est très utile dans l’équilibre de l’écho-système, J.M. non !
L’écologie relève aussi du religieux : les stupides théologies monothéistes faisant de l’homme le patron du monde au lieu d’admettre qu’il n’en soit qu’une parcelle en font une espèce en voie de disparition. Mais, Bon Dieu, Réveillez-vous Spinoza et Darwin !
J.M. vient de connaître un drame intime : sa paranoïa galopante l’a mené à un début d’A.V.C. avec une légère hémiplégie droite. Cela va lui donner beaucoup de difficulté à faire le salut fasciste. Le docteur Folamour vient de se réincarner…
Les ennemis de la Franc-Maçonnerie disent qu’elle est une organisation dangereuse… J’affirme que cela est vrai : j’ai failli plusieurs fois y mourir d’ennui !
Bien gagner sa vie, c’est la perdre à coup sûr…
La fidélité relève de l’héroïsme ou de la paresse ? J’opterai plutôt pour la seconde hypothèse : rien qu’à imaginer le travail que cela représenterait (séduction plus ou moins réussie, attente anxieuse des décisions de l’autre, premiers conflits et ennui si semblable à la longue, etc.) j’en ai des frissons dans le dos !
Diên Biên Phu : On en finit pas avec ces histoires de cuvettes !…
En regardant les informations à la télévision le bruit des armes m’insupporte. De grâce, messieurs les militaires, soyez modernes : utilisez des silencieux. Que diable !
Je vais la quitter : je ne lui veux pas de mal, je ne veux que mon bien
Pour rassurer leur narcissisme un grand nombre de personnes se vantent que leur vie fut humble et modeste sans courir le risque de la question : « mais comment aurait-elle pu en être autrement ? »
Ne peaufine pas trop, tu vas t’écorcher !
Je remercie J.M. qui m’a conduit, par sa simple présence, à une vision très rare dans le Bouddhisme : la contemplation du vide absolu…
L’une des fonctions des psychanalystes (souvent contestée par certains) est d’amener le patient à la « normalité ». Souvent, j’ai honte !
La Franc-Maçonnerie cultive les paradoxes : par exemple elle a fait de la République une idole et de la laïcité une religion. Cependant, dans les « Hauts-Grades » le nombre de pseudo titres de noblesse fait fureur. Beaucoup plus que sous l’Ancien Régime !
« Qui perd gagne »… D’accord, mais il ne faut pas exagérer du côté de la perte !
La Franc-Maçonnerie, issue du parlementarisme bourgeois est donc, par tradition janséniste, comme son milieu d’origine. C’est à dire parfois totalement moralisatrice et chiante !
Au secours Jansénius revient …
J’adore les clubs, je déteste les sectes…
Y aurait-il une formule qui résumerait le bouddhisme ? Oui : Circulez, il n’y a rien à voir !
Mon amour des bêtes me conduit à l’interdiction absolue d’avaler des couleuvres
Je chemine peu à peu, durement, vers la « Sainte Indifférence »…
J’aime porter un costume noir. Je trouve cela distingué. De surcroît, entre les enterrements et les tenues maçonniques, cela me fait gagner du temps et, last but not the least, je m’habitue à ma dernière vêture. Comme cela, je disparaîtrai avec chic !
Les touristes, en règle générale, se plaignent, avec raison de la manière dont ils sont traités avec arrogance et parfois malhonnêteté en France. Normal : les Français qui se prenaient pour un peuple de maîtres, s’aperçoivent qu’ils ne sont que des valets. Triste chute théâtrale : le carrosse s’éloigne et la citrouille arrive à grande allure ! Mais, Bon Dieu, où sont passées les fées ? …
Je ne suis pas méprisant : cela me prendrait du temps. Trop de sujets à détester m’amènent à être plus modeste dans mes ambitions haineuses !
Comment trouver une image qui illustrerait la candeur béate ? Oui … Par exemple si tu disais à ton fils d’aller, pour le bien de son âme, se confesser à son aumônier scout !
Je dois avouer une certaine admiration pour le philosophe italien Crémonini (1550-1631) qui écrivait : « Intus ut libet, foris ut moris est » (« Au dedans, comme il te plaît, au dehors comme la coutume le veut »). Incontestablement il mérite le titre de roi des faux-culs !
Les journaux nous apprennent que dans le nord de l’Europe existent un certain nombre d’hôtels où les enfants et les adolescents y sont interdits. Pas mal, mais incomplet : a quand les hôtels où les conjoints seront interdits ? Un seul danger : les heureux vacanciers risquent de s’y habituer …
Être fidèle est souvent une lâcheté qui ne laisse aucune culpabilité. Gagnant sur tous les tableaux !
La révolution ? De nouveaux maîtres potentiels laissent la populace mordre leurs anciens maîtres dans d’affreux rites expiatoires. Puis la jugeant satisfaite, ils lui mettent une nouvelle laisse et la reconduise à la niche.
J’adore les étrangers dont j’ignore la langue : j’imagine qu’ils parlent de moi de façon bienveillante !
La Maçonnerie est inquiète et se penche pour la première fois sur un problème qui frôle la métaphysique : le jour du décès de J.M. va-t-elle trouver une église assez grande pour accueillir la foule des veuves éplorées et la cohorte de ses ennemis venus constater avec soulagement que le faire-part n’était pas une blague ?…
Les Francs-Maçons sont des « Fils de la Lumière » qui ont assez souvent des pannes de courant. Faut dire qu’ils ne sont pas très branchés.
J’ai une immense admiration pour J.M. Il est à mes yeux la plus pure représentation du bouddhisme : le néant incarné…
La philosophie est un métier et une vocation. En Maçonnerie, un grand nombre de Maçons se prétendent philosophes mais cela en vient à comparer un marin-pêcheur à un pécheur du dimanche qui va taquiner le goujon !
Qu’est ce qui peut bien se passer en 4O ans de mariage ? Au début on a presque les larmes aux yeux de se quitter cinq minutes, 39 ans après on a presque les larmes aux yeux cinq minutes avant de rentrer à la maison !
Dans ce couple, la personne la plus sympathique était le chien.
De loin, le personnage le plus important du christianisme est Ponce Pilate. Imaginons qu’il dise au Juifs : « Je refuse de condamner ce type qui, apparemment, a fumé de la moquette et se prend pour Dieu ». Eh bien, résultat des courses, pas de christianisme. Merci monsieur Ponce Pilate !
Emu, il me racontait : « les gens sont incroyables : je laissais mon vieux scooter en stationnement. Personne ne l’a touché, mais on m’a piqué mon antivol ! ».
Peut-être ne sommes-nous que ces ombres dont la fonction essentielle est de mettre en relief la lumière ?
J’estime que la Franc-Maçonnerie devrait être déclarée d’utilité publique : en effet, elle a sauvé un grand nombre de couples de mourir d’ennui ou d’assassiner son conjoint au motif d’une insupportable irritation mûrie depuis des décennies. Les nombreuses tenues permettent de reprendre souffle en surface, après l’apnée. Quelques avantages s’y ajoutent : par exemple, le même conjoint qui vous méprisait, car vous n’étiez pas au niveau supposé de son imaginaire vous voit rappliqué avec cette annonce inouïe, qu’on peut distiller mine de rien : « tu sais, je suis chevalier machin ». Imagine sa tête et le regard aristocratique que tu peux jeter sur cette manante !
Il convient de remercier ceux et celles qui vous rendent la vie intolérable : ils nous facilitent les voyages, les études, le sport ou … La Franc-Maçonnerie ! Parfois être célèbre provient du fait d’être persécuté.
Discret, d’accord. Effacé, jamais !
Le drapeau français raconte en lui-même convenablement l’histoire : le bleu des républicains, le blanc des royalistes et le rouge-sang comme résultat de la rencontre !
En Maçonnerie on s’ennuie un tout petit peu moins qu’à la maison. C’est ce « un tout petit peu moins » qui déclenche la foi en l’institution …
Les romantiques adoraient les cimetières : ils y trouvaient un refuge au bavardage ambiant …
Quand suis-je devenu athée ? Le jour où j’ai compris que Dieu n’avait pas même levé le petit doigt pour empêcher mon mariage !
La vie humaine est tellement fatigante qu’il va bien falloir l’éternité pour nous reposer.
J’attendais un mot de vous,
J’attendais un regard,
J’attendais ne serait-ce qu’un effleurement de votre main.
Je ne devins que soupirs…
Mais le temps passant, la date de péremption vient d’arriver : je tombe de l’arbre tellement vous m’avez pourrie la vie !
Que fut la Révolution de 1789 pour Olympe de Gouge ? Une manière de raccourcir les choses.
Je suis convaincu qu’il y aura foule à son enterrement : ils voudront faire taire leur angoisse en vérifiant qu’il est bien parti.
L’amour ? Un parcours plus ou moins long entre érection et castration.
L’amour c’est partir de l’étonnant pour parvenir, en fin de compte, à la banalité du quotidien.
L’amour c’est commencer le voyage en carrosse et le finir avec une citrouille.
L’amour, c’est partir de l’émotion pour finir dans la répétition.
Si nous tentions de résumer la spiritualité bouddhique, nous pourrions avancer l’idée que le Nirvana c’est prendre conscience que nous ne sommes rien pour rejoindre le Grand Rien.
Finalement, on n’est pas grand-chose !
Franchement, certains de mes contemporains ressemblent au tam-tam : plus c’est creux plus çà résonne.
J’ai perçu une très nette évolution négative, quand au lieu de l’habituel « tu viens au lit », elle me proposa : « tu viens au Père-Lachaise, on pourrait y faire une balade ? ». Lâchement, plus mort que vif, je lui répondis : « çà tombe bien, j’en avais très envie, et ensuite nous irons prendre une bière ». Je fis barrage à l’émotion en pensant qu’il serait judicieux désormais, de supprimer son numéro de portable de mon répertoire.
Elle vient de me quitter : les directeurs de théâtres, les propriétaires de restaurants et les taxis prennent le deuil. Qu’ils ne s’inquiètent pas : cela fera juste une place en moins. Moi, je suis toujours là, fidèle au poste.
Durant la dernière coupe de monde de football, une dame noire hurlait à plein poumons : « Allez les bleus ! »
Ah ces gens de couleur !
La famille ? Ne serait-ce pas ce groupe qui fait du bruit même quand il ne me dit rien … En tout cas à éviter absolument par les amoureux du silence et de la quiétude.
M.N. nous quitte pour prendre une retraite parfaitement imméritée. Si j’étais grossier, je pourrais dire : « Franchement, qu’est-ce que j’en ai à foutre ! ». Mais, comme je suis théoriquement bien élevé, je vais être obligé de dire : « Comme cela est triste, il va nous manquer affreusement, un grand vide affectif pour nous tous ».
Il ne faut pas croire que la vie de psychanalyste soit toujours rose. Il y a des tragédies narcissiques. Et tout çà à cause du transfert. Je m’explique… Fut un temps où les patients me disaient : « Vous me faites penser à mon père, ma mère, ma sœur, ma fille, mon mari, ma femme,mon amant, voire mon chien ou mon chat » Mais soudain, la semaine dernière, une habituée du divan m’a dit : « C’est exactement comme si vous étiez mon grand-père ». Oh ! la ! la ! Le coup de vieux !
Christian nous fait de grands signes de loin et se précipite vers nous en nous disant : « Vous représentez un couple parfait pour moi, un modèle. Vous avez une recette ? ». Je lui réponds que cela doit tenir au fait que nous ne vivons pas ensemble et que nous ne sommes pas mariés.
J’aime assez cette idée de vivre un hédonisme sur fond de désespoir et ne pas accabler mes contemporains par d’agaçantes jérémiades. Vivons bien, de façon plaisante. Et puis il convient de rire, rire, rire… à en crever !
L’un des termes désignant le Bouddha en sanscrit est « Tathâgata », ce qui signifie : « Celui qui vient de nulle part et ne va nulle part ». J’adore ce voyage en train fantôme !
Le Minotaure, fâché de l’intrusion de Thésée dans son labyrinthe pour récupérer Ariane, lui dit : « De toute façon notre relation ne tient plus qu’à un fil ».
A la Saint-Valentin, c’est étrange, je m’habille toujours en noir de la tête aux pieds. Quelqu’un m’expliquera-t-il enfin de qui je suis censé porter le deuil ?
Sans goût particulier pour le morbide, je dois cependant avouer un penchant pour la paix des cimetières : les disparus ne se risquent plus de nous lasser par des déclarations présomptueuses ou des festivals de lieux communs. Et même, avec du recul, je me sens en parfaite égalité avec eux en prenant conscience de ce que j’ai pu infliger aux autres comme banalités. En fait, parmi les chrysanthèmes et les pierres tombales, j’éclate de rire sur nos prétentions égocentriques visant à l’éternité et osant faire un pied de nez à la vacuité !
Le Bonobo (qui est ce singe très proche de l’homme comme vous le savez), au terme d’une cour assidue à la femelle, lui pose fatalement, au bout de quelque temps, cette interrogation pleine d’espoir et d’angoisse : « Veux-tu m’épouiller ? »
De Gaulle ? C’est pas ce type qui fit une chronique radiophonique un 18 juin et que personne n’entendit et qui plus tard fut l’inventeur de l’article 49-3 ?
La Franc-Maçonnerie, cette rustine qui sert à réparer les pneus crevés des religions.
Les religions monothéistes sont radines : elles n’offrent qu’un seul Dieu (Même si le christianisme cherche à nous en caser trois pour un, pour le même prix). En revanche, le polythéisme propose nettement mieux : on peut faire ses courses dans le rayon « dieux » du super marché « Panthéon ». Il y a vraiment le choix !
Je ne donne jamais la destination de mes pérégrinations à quiconque, ni à moi-même d’ailleurs : comment saurais-je où mon inconscient va me balader ?
La Franc-Maçonnerie ressemble un peu à la légion étrangère : le même uniforme, la même discipline, le maintien, sous des aspects conviviaux, d’un discret anonymat qui recouvre parfois des destins bousculés, voire cabossés, que personne n’a envie d’évoquer. Un pansement assez correct en fait…
On nous parle des horreurs en Ukraine. C’est pourtant simple à comprendre : ce sont les Russes qui, après des vacances en Syrie, sont rentrés au pays.
J’adore les villes françaises où j’ai l’impression d’être à l’étranger. Cela me repose.
Il y a quelques temps encore, les Français aimaient les salons, des lieux où les chaises étaient dures aux fesses, le verbe haut et la critique d’autrui comme but essentiel. En Grande-Bretagne, c’est le club qui emporte les suffrages : de profonds fauteuils en cuir, peu de décibels, un bon whisky, quelques discussions sur le temps et les chiens de chasse, quelques plaisanteries qui mettent surtout en vedette l’auto-dérision en conservant une bonne distance avec l’honorable membre qui partage cette parenthèse de rêve !
Les Britanniques aiment le sport, la chasse au renard, la famille royale et Agatha Christie. Les Français, eux, préfèrent la guerre civile.
A mes risques et périls, je ne conserverai pas le silence plus longtemps : oui, je suis pour la prolongation de l’âge de la retraite ! Pourquoi ? Parce que, sinon, des cauchemars m’apparaissent : les charentaises, la pêche à la ligne, les cachets anti-diabétiques, et surtout la terrifiante cohabitation avec bobonne 24h sur 24.
Toute civilisation, pour survivre, repose sur l’hypocrisie et l’inintérêt pour les autres. Je m’aperçois alors que je suis très civilisé, mais je ne sais pas si je dois m’en vanter.
Elle a toutes les qualités : douceur, intelligence, humour, sens artistique. Une perle ! Je devrais l’épouser, mais voilà, je ne la désire pas. Alors, elle demeure ma magnifique meilleure amie.
Certains historiens contemporains avancent la thèse que la Révolution de 1789 fut plus influencée par le jansénisme que par la philosophie des Lumières. Je partage assez ce point de vue : ce néo-protestantisme augustinien a donné à la République une tonalité différente de celle de l’Ancien Régime. La République janséniste se prend au sérieux, est donneuse de leçons et de sermons, on y rit peu. En un mot, elle est chiante !
Je n’ai pas la fibre du dénonciateur, mais je vais faire une exception : il y a un type qui, avec rage et fanatisme, défend l’allongement du temps de travail, militant même pour l’abolition de la retraite. Ce triste et dangereux personnage, s’appelle Sisyphe. Cependant soyons humains avec ce malade : ne lui jetons pas la pierre.
Moi, je veux bien les grands élans mystiques, les yeux rivés vers les cieux, mais il ne faut pas oublier que nous sommes crucifiés à la matière sans cesse changeante et à la banalité des jours. Elle est quand même vachement lourde cette croix-là !
Dans un élan de passion mystique incompressible elle me dit : « nous sommes si bien tous les deux, qu’il faudrait prévoir d’être enterrés ensemble ». Pourquoi tant de violence ? Mériterais-je une éternité d’ennui ? Trouvez le moyen de me creuser une sépulture discrète dans une forêt quelconque en m’évitant cette indécente promiscuité.
Un homme sans descendance est déjà un homme mort. Dans le meilleur des cas, il se vit comme un fantôme souriant qui contemple de l’extérieur l’agitation dérisoire du monde.
Elle m’avait prévenue : « Quand on est dans la création, on ne peut prétendre à la maternité, l’art passe avant tout ». Elle avait raison : je viens d’apprendre qu’elle peint toujours. Surtout des autoportraits où ses représentations d’elle-même font immédiatement songer au Sahara !
C’est là où je prends conscience de ma bonne éducation : j’ai la haine discrète.
« Je viens de faire un cauchemar affreux la nuit dernière, me confia-t-il, Comme dans « les oiseaux » d’Hitchcock, j’étais attaqué par des corbeaux qui m’enlevaient des morceaux de chair et allaient s’attaquer à mes yeux. Heureusement, je me suis réveillé car le téléphone sonnait. C’était les enfants. Qu’est-ce que tu en penses ? ». Il faut savoir être lâche de temps en temps : je ne pouvais pas lui dire que son rêve ressemblait étrangement à l’histoire du papillon de Tchouang-Tseu. Connaissant ses descendants, je pouvais suggérer que les corbeaux leur ressemblaient assez ou que c’était les corbeaux qui lui téléphonaient et le sauvaient du cauchemar des enfants venant prendre de ses nouvelles ! Comme dans le rêve, les fameux corbeaux voulaient lui bouffer les yeux et je crois qu’un début de cécité en était la conséquence.
Pour qui sont ces noirs oiseaux qui planent sur nos têtes ?
Juste par humanisme, je fais le maximum pour apparaître désagréable à mes semblables : comme cela ils ne souffriront pas le jour de ma disparition. Cela pourrait même leur amener une certaine euphorie.
Il faut savoir travailler pour le bonheur d’autrui !
L’âme de l’homme sans perspectives flotte à la surface des choses, souriante et tranquillement désespérée, jusqu’à ce qu’elle devienne le fantôme d’elle-même, hantant un corps devenu décors.
Le psychanalyste est un monsieur qui s’intéresse soit aux personnes soit à leur histoire, en général compliquée, pour en dénouer l’écheveau, à la manière d’un roman policier où le coupable se planque efficacement mais fini par être confondu. C’est marrant ce côté Simenon chez les « psy » préférant l’énigme au sujet lui-même. C’est sans doute ce jeu permanent qui les fait tenir !
La Franc-Maçonnerie, cette Eglise de la classe moyenne.
Elle me confie : « Tu sais, Paul et moi, nous sommes réconciliés. Nous vivons une nouvelle vie. Comme des gosses ! Hier, il m’a proposé d’aller faire une balade dans un bateau au bois de Boulogne »
Je ne peux expliquer pourquoi, à cet instant, cela me fait songer à l’estampe « Tempête au large de Kanagawa » de Katsushika Hokusai.
C’est étrange comment nous pouvons percevoir furtivement, la vague qui doucement se forme et qui annonce les naufrages futurs.
Aimer en dilettante associe le bonheur de faire la planche sans risquer de boire la tasse.
La Franc-Maçonnerie prône l’apprentissage de la liberté. Cela n’est possible que si nous avons la force de nous moquer du regard des autres.
L’Occident vit sous l’abominable influence du dolorisme qui avance, sous le masque d’un masochisme déguisé, que la souffrance est une rédemption ou le passage vers une transcendance. L’Orient, lui, est plus modeste et nous conseille la pratique du discernement : tu es libre de faire ce que tu veux mais la souffrance va te rappeler à l’ordre si tu transgresses tes limites. Tu n’a rien à gagner si tu ne restes pas dans ton bon sens personnel. En tout cas, ne viens pas pleurnicher en jouant les petits saints !
Les sociologues sont des gens impossibles. L’un d’eux ne manquait pas de rectifier une de mes remarques sur la Franc-Maçonnerie disant que c’était un havre pour les classes moyennes, en rajoutant : « très moyennes » !
A la question « Si tu devais choisir entre la Franc-Maçonnerie et les Jésuites, vers qui irait ton attirance ? », je répondrais, à coup sûr : « Naturellement vers les Jésuites car je n’ai pas encore fait vœu de pauvreté intellectuelle ! »
Ah non ! Il est hors de question que je verse mon sang pour la patrie, moi qui ne supporte pas la moindre prise de sang.
Franchement, mon amour de la nature en général me laisse peu de temps à m’intéresser à la nature humaine en particulier.
Plus tu tentes d’aider les gens, plus ils te critiquent. Un bon conseil : gardes tes mains dans les poches !
Paisiblement assis dans mon fauteuil, nous regardons la vie du monde se dérouler sur l’écran de la T.V. C’est drôle de voir tous ces pantins autocrates réélus par leurs peuples qui en redemande. Tu me pose la question : « Tu crois franchement que l’homme aurait besoin d’une démocratie responsable ou bien ne recherche-t-il pas l’image d’un père genre adjudant qu’on adore suivre comme un gamin avide de contes de fée, même s’il met des claques de temps en temps ? »
Ne m’oblige pas à répondre à cette question s’il te plaît, je ne tiens pas à avoir le moral au 36e dessous !
Quand quelqu’un a un manque du côté de la connaissance, il a tendance à évoquer « Le Savoir » qui est, comme chacun sait, une vérité transcendante, donnée juste à un petit nombre d’ « happy few » prédestinés par la grâce d’un Principe qui est naturellement grandement silencieux. Puis-je avancer l’idée d’ailleurs que le Principe en question n’en a rien à faire de divulguer quoi que ce soit. Tant qu’aux heureux élus qui perçoivent ce « Savoir », je me permets de leur recommander la consultation d’un bon ORL ou de tenter l’aventure du divan psychanalytique pour raconter ce qu’ils sauraient.
Les écrivains romantiques sont hilarants : ils nous parlent du silence des grands bois comme réparation salvatrice aux maux de l’âme. A croire qu’ils n’y ont jamais mis les pieds ! Quel boucan au contraire : mille voix, mille bruits, mille craquements. Silence mon œil ! Juste une autre langue qui s’exprime.
Dieu merci, que l’Inconnaissable le reste ! Si nous percevions sa présence on le banaliserait tellement qu’il disparaîtrait. Voire, dans certains cas, cela serait la naissance de l’athéisme.
De qui suis-je amoureux, d’elle ou de l’image causée par son absence ? Mon goût pour le cinéma me pousse toujours vers la fiction. Hélas !
Intolérant… Donc intolérable.
Plus tu seras dans ta vérité plus tu seras dans ta solitude.
Dieu existe essentiellement parce qu’il n’est pas là !
Sa dernière fantaisie réside dans le désir de se faire incinérer à sa disparition. J’estime que c’est une sage décision en regard de l’histoire passée : en tant que sorcière, elle aurait été, à coup sûr, destinée à finir en cendres.
Comment définir P.N. ? Simple : une grande gueule qui fait écho à un grand néant.
Elle fut atteinte en plein coeur par son départ et envisagea même de se jeter dans la Seine. Nous tremblions… Finalement, notre angoisse dura peu : au lieu de se précipiter dans le lit du fleuve, elle se glissa dans celui de X… Fluctuat nec mergitur !
A la formule : « Je ne voudrais pas mourir idiot », je réponds : « Je vais tenter le coup, mais ça va être difficile, très difficile »
Mon proprio a décidé de tirer mon loyer vers le haut. Il est urgent que j’enfile mon gilet pare-bail.
Je serai discret sur le fait que je viens de découvrir que mon médecin généraliste est Franc-Maçon : chaque fois qu’il m’ausculte avec son stéthoscope, il m’ordonne « Dites 33 ». C’est une preuve non ? Qu’il serait du rite écossais, çà ne m’étonnerait pas non plus, vu le tarif de ses consultations !
C’est mon anniversaire. Pour elle, c’est jour de deuil : je suis encore vivant !
La Franc-Maçonnerie débute avec un esprit aventureux et se poursuit souvent malheureusement par une sorte de train-train autour du règlement des cotisations et du respect du Règlement Général : l’aventurier est devenu employé de bureau !
C’est quand même interrogeant cette propension de certaines personnes à dire : « Quand je disparaîtrai, je voudrais que… » Ont-ils pris conscience qu’ils ont déjà disparus depuis longtemps ? Ce n’est pas possible, combien faut-il de temps nécessaire aux fantômes pour qu’ils envisagent enfin avec lucidité leur état ?
Elle vient de m’annoncer qu’elle retourne chez « les siens » Peut-être avais-je trop rêver que les « siens » étaient devenus « les miens » allez savoir pourquoi… Il ne me reste plus qu’à en conclure qu’elle termine son séjour au pair et licencie le petit personnel.
Il avait la réputation d’être un homme lumineux et transparent, mais il était tellement transparent et lumineux qu’il devint invisible, se confondant avec le mobilier de la loge ! Seuls la rugosité et le mystère donnent un peu d’existence à l’homme, sinon le « Fils de la lumière » vit une panne de courant, car trop de tension fait sauter les plombs ! La séduction de l’être repose sur son secret et un éclairage discret.
J’aime assez l’idée de la représentation humaine comme celle d’un théâtre dans lequel on joue plus ou moins bien son rôle sur une scène ou en coulisse et où l’on sait que, tôt ou tard, nous allons prendre la « sortie des acteurs », celle ou personne ne vous attend pour nous demander un autographe.
La Franc-Maçonnerie est une grande famille : Ennuyez-vous les uns les autres !
La Franc-Maçonnerie ressemble à une religion : on peut conserver la foi, ce qui est essentiel, mais changer assez souvent d’églises.
Elle me dit : « vu les heures que tu perds en Maçonnerie, tu devrais prendre une maîtresse, tu perdrais moins de temps ! » Elle a raison, j’ai honte… Bon d’accord, je vais prendre une maîtresse.
Les présentations de malades jouaient un rôle capital dans notre formation en diagnostic des maladies mentales. Grâce à mon entourage, je pouvais compléter mes observations en heures supplémentaires, et je devins très bon.
J.M. vient de nous présenter un travail passionnant sur Goethe où il nous a fait approcher de la psychologie du grand créateur.
« Goethe mit Uns ! »
Je lis avec bonheur que le nombre des hôtels où les enfants sont interdits se multiplient. Enfin peinard ! Mais, Français encore un effort : à quand les wagons SNCF réservés aux familles avec gosses et les parcs pour enfants relégués en grande banlieue ?
Il se rêvait en Napoléon Premier mais, Ô désespoir, il ne se réveilla qu’en Bonaparte !
Il y a toute une stratégie à mettre au point pour ne pas vexer son prochain. A une soirée où l’on meurt d’ennui, on peut en parler en disant que c’était une réunion « sympathiquement barbante ».
La Franc-Maçonnerie est rusée : en noyant ses membres dans des activités et des réflexions permanentes et intenses, ainsi ils n’ont pas le temps d’aller voir s’il n’y aurait pas des choses plus intéressantes ou marrantes à voir à l’extérieur.
Quand on est déjà un fantôme, « sensi fidei », une ombre sans corps travailler c’est tenter de mettre un peu de chair sur les os. Dès lors, le travail devient réincarnation… provisoire bien entendu !
Dans l’Inde, jusqu’à des époques récentes, existaient des mœurs singulières : à la mort du mari, il était de bon ton que la veuve se jette dans le bûcher funéraire du décédé, ce qui était un sort favorable plutôt que de servir de bonne ensuite dans sa belle-famille. Avec le féminisme galopant de notre époque, il est normal de céder sa place : « Après vous madame ». Mais, il n’est pas sûr du tout que je pousserais la galanterie jusqu’à me jeter dans les flammes après. Veillons au réchauffement climatique !
Nous passons, dans la vie, du nom du père au non au père.
Julia Kristeva a écrit un livre intitulé : « Je me voyage ». Cela m’intéresse : il faut absolument que je lui demande le meilleur coin qu’elle connaisse pour faire du stop.
Le rituel de Memphis-Misraïm est constamment sur la défensive : il veille à ne pas parler Hathor et à travers.
J’ai beaucoup d’anxiété sur le sort des anticléricaux : « bouffer du curé » c’est se condamner à mourir de faim, car c’est devenu une denrée pratiquement inexistante.
Les Français sont de grands écrivains : on a retrouvé des milliers de lettres adressées à la Gestapo de 1941 à 1944. Forts de leur talent littéraire, les mêmes changèrent d’éditeurs en 1944 en envoyant leurs œuvres aux comités d’épuration. Quel talent littéraire ces Français !
Rester à quai, c’est courir le risque de devenir un laquais.
Dans la publicité pour les voyages bon marché, la Franc-Maçonnerie recommande le voyage intérieur, ça coûte moins cher en frais de déplacement. J’ai essayé mais ne vous le conseille pas : il fait trop sombre et ça manque d’air.
La Franc-Maçonnerie est un formidable moyen de maintien dans une jeunesse permanente : de l’enfance, où nous étions de braves cow-boys confrontés au méchants indiens (je me méfie d’emblée des marginaux qui, à l’époque, prenaient le douteux statut d’indiens !) à un âge, théoriquement adulte, où nous devenons, grâce à elle et à ses « Hauts-grades », de preux chevaliers combattant l’ennemi en Terre Sainte. Super !
« On ne prête qu’aux riches » dit-on…
Finalement, c’est pas marrant d’avoir les moyens : les autres n’ont que l’ambition de te piquer ton portefeuille !
« Lex orandi, lex credendi » (« Foi priée, foi crue »), disaient les anciens. Sales menteurs : j’ai prié ardemment que le Père Noël vienne avec sa hotte, j’ai cru, mais le vieux bonhomme est resté dans son pays frisquet, avec ses rennes miteux et cacochymes !
Nous nous adorons… on ne se voit jamais.
La sagesse, c’est peut-être abandonner l’idée que je suis propriétaire de ma vie alors que je n’en suis que locataire. A la fin du bail on déménage.
J’ai voyagé toute ma vie et rien accumulé. Pourtant, je suis immensément riche de tous les soleils du monde.
Ma formation philosophique : Platon, Aristote, Spinoza, Kant, qui sais-je encore ? Non !
C’est la contemplation de fossiles où nos ancêtres les coquillages (Bonjour Charles Darwin !) vivaient alors que nous n’existions pas et que la flotte occupait les lieux où nous paradons aujourd’hui ! Dis-moi, y aurait-il plus profonde réflexion philosophique que cette vacuité perpétuelle du monde ?
Il est recommandé de pratiquer le Tai Chi Chuan dans la nature pour ne faire qu’un avec le grand Tout. Faux ! Encore un coup des Chinois. J’affirme que la nature est le pire des lieux : bruissements divers permanents, changement des couleurs, souffle du vent, pluie, chant des oiseaux, etc. En fait mon boulot c’est tenter de me rassembler pour ne pas me diluer et de ne faire qu’un avec moi-même. Finalement, le Tai Chi Chuan c’est vachement égoïste !
Dissocier la culture du très vague concept de « connaissance », voilà la ruse de la Franc-Maçonnerie pour tenir à distance ceux qui ne jurent que par le « savoir » !
J’adore l’état de fantôme : on flotte sans se mouiller !
S’aimer à distance, c’est préserver la durée de l’amour. On est si loin du : « Tu devrais faire la vaisselle de temps en temps et descendre la poubelle. Sans parler de tes chaussettes qui traînent partout ». La distance nous évite de descendre, par l’ascenseur du grand magasin, de l’étage Olympe au sous-sol bricolage.
La mort ?
Un long sommeil profond et apaisant, comme quand on s’arrangeait pour ne pas faire sonner le réveil durant le week-end pour prolonger ses rêves.
Elle me haïssait mais ne pouvait se passer de moi, sinon elle serait morte d’ennui tant sa vie reflétait une terre stérile. Sa haine était pour elle le constat qu’elle respirait encore. Cela m’a donné la douce illusion que, durant un temps, j’ai servi à quelque chose !
L’objet de notre rupture ?
J’ai une hypothèse : j’adorais les chaussures de randonnée, elle, ne voyait que par les patins qui protégeaient son parquet.
C’est drôle à quoi cela tient l’amour…
J’avoue avoir une faiblesse prononcée pour le « Cantique des cantiques » dans la Bible, avec ces amants, fous de désir, car ils n’arrivent pas à se retrouver. Heureusement finalement !
Les hommes et les chats se ressemblent : cohabitation de deux fauves à l’origine et qui le redevienne assez souvent.
Théoriquement, vieillir c’est acquérir la sagesse. Mais plus sûrement des rhumatismes.
Celui qui avait été désigné sous le vocable de gardien de chèvres se prenait pour Napoléon. Il en rêvait en permanence, y compris en traversant, avec son troupeau, un ruisseau qui s’appelait Bérézina, si mes souvenirs ne me trahissent pas.
Souviens-toi…
Nous mordions la vie à pleine dents. Aujourd’hui, les prothèses dentaires ont un peu affecter le système masticatoire !
Tu me demandes : « La tendresse existe-t-elle ? »
Oui, dans les yeux de mon chien quand il me regarde.
La joie de vivre ?
C’est voir le renard qui vient chercher la nourriture que je lui dépose, tôt le matin, près de la porte de la grange. J’échange sa joie d’un repas gratuit, contre la joie de contempler sa beauté et sa familiarité. Je n’y perds en rien dans le troc !
La tempête a soufflé toute la nuit et la maison craquait de la cave au grenier. Merveilleuse symphonie ! Je rallume le poêle avec quelques bûches. Par la fenêtre, je constate que la neige couvre la forêt et que je vais devoir ressortir les raquettes, mais pour l’heure, je vais m’installer dans mon vieux fauteuil pour lire l’un des sages du monde ou un roman policier. Ma fantaisie du jour n’a encore rien décidée ! Je vais me préparer un café avant de me laisser aller à la sensualité de la lecture. Et puis me voilà grandement rassuré : mes chiens, rétifs à la neige, n’ont guère envie de me solliciter pour leur balade journalière. Le village est silencieux, endormi dans l’hiver.
Tout va bien, le monde fait sens…
Là, je suis surpris : je viens d’apprendre que mon restaurateur vietnamien du coin de la rue, vient d’être arrêté. Il est accusé de phô et usage de phô.
Il me dit l’air rigolard : « Tu as vu comment je me suis fait remarquer ? ». Je conserve un silence prudent : il n’y a rien à remarquer si ce n’est, peut-être, qu’une légère augmentation des décibels.
Tu me demandes : « Comment un homme qui écrit conçoit-il la mort ? »
Hors de question pour moi de donner dans le grandiloquent, je vois plutôt les choses comme çà : Je serais en train de taper un texte et elle frapperait discrètement puis me demanderait en souriant : « Je ne te dérange pas ? ». Je lui dirais que non. Elle est tellement jolie ! Et je lui demanderais quel bon vent l’amène. Son sourire s’estomperait un peu et elle me dirait : « Je viens te dire, de la part du Big Boss, que le comité de rédaction vient de changer d’orientation éditoriale. Malheureusement, tu es viré ! ».
« Mes Chers Amis, ce petit mot pour vous remercier de la délicieuse soirée que nous avons passée ensemble : à votre repas gastronomique, s’est ajoutée la saveur de votre conversation. Merci ! ».
Bon, je résume : ce qu’on appelle « être bien élevé », c’est cultiver l’art du bien mentir permanent non ?
Quand soudain, un jour néfaste, dans notre cinéma personnel, nous vient en tête la question : « Mais que m’ont-ils apporté ? », et que sur l’écran s’inscrit le terrible « rien dans le fond », nous nous levons, titubants et cherchons la sortie. Le film n’était pas bon.
Ce qui me gêne le plus dans une loge maçonnique ? Sans doute l’œil dans le triangle, étant supposé être celui du Grand Architecte de l’Univers. Sans être paranoïaque, c’est très désagréable d’être regardé sans arrêt.