ven 23 mai 2025 - 16:05

Voyage au Cœur du Symbolisme Maçonnique : Newsletter d’Olivier C. de Lespinats

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La troisième édition de la revue Le Symbolisme des Rites, publiée en avril 2025 (mais référencée comme mai dans votre demande) sous la direction d’Olivier C. de Lespinats, s’impose comme une véritable pépite pour les passionnés de franc-maçonnerie et de son riche univers symbolique. Cette newsletter, ouverte à toutes les obédiences, invite à un voyage captivant à travers les rites, les figures emblématiques, et les évolutions symboliques qui ont façonné la franc-maçonnerie depuis ses origines.

Avec une structure en cinq chapitres, des analyses fouillées et une plume inspirée, ce numéro incarne les trois piliers de la démarche maçonnique : recherche, enseignement, et transmission. Voici une exploration détaillée et enthousiaste de cette publication, qui allie érudition, spiritualité, et une pointe d’humour pour rendre hommage à son ambition universelle.

Un Édito Vibrant : Une Invitation à la Quête Initiatique

L’édito d’Olivier C. de Lespinats, en ouverture du numéro, donne le ton avec une éloquence qui rappelle la vocation intemporelle de la franc-maçonnerie : relier le passé au présent pour éclairer le futur. Il présente la revue comme un « voyage captivant au cœur des symboles » qui ont nourri la quête initiatique depuis des siècles. Les mots choisis – « recherche minutieuse », « enseignement vivant », « transmission renouvelée » – résonnent comme une promesse : celle d’un dialogue entre l’héritage ancestral et les aspirations contemporaines.

Lespinats insiste sur la vitalité du message maçonnique, capable de s’adapter sans perdre son essence. Il souligne l’importance de figures comme Albert Pike et Oswald Wirth, dont les contributions continuent d’inspirer les loges modernes, tout en introduisant une nouvelle rubrique signée Valérie Sanchez, qui explore l’évolution du symbolisme à travers une approche comparative. Cet édito n’est pas seulement une introduction ; c’est un appel fraternel à plonger dans une exploration intellectuelle et spirituelle, où chaque symbole devient une clé pour comprendre l’âme humaine et l’ordre cosmique.

Chapitre 1 : De la Petite à la Grande Histoire de la Franc-Maçonnerie

Le premier chapitre s’ouvre sur une fresque historique qui célèbre les figures emblématiques et méconnues de la franc-maçonnerie, des hommes et femmes qui ont façonné son histoire. Cette section est un hommage à la diversité des parcours et à l’universalité des valeurs maçonniques.

Fabienne L’Echarpe (1898-1994) : L’Archiviste de la Mémoire Féminine
Fabienne L’Echarpe, résistante et grande maîtresse de la Grande Loge Féminine de France (GLFF), incarne la lutte pour l’autonomie des femmes en franc-maçonnerie. Initiée en 1924 à la loge « La Nouvelle Jérusalem », elle joua un rôle clé dans la transition du Rite d’Adoption vers le REAA au sein de la GLFF. En tant que présidente de la Commission Nationale d’Histoire et de Recherche Maçonniques, elle contribua à préserver le patrimoine féminin, notamment à travers Le Médaillier de la GLFF, qui explore le symbolisme des médailles de loges. La revue célèbre son militantisme féministe et son héritage durable.

Albert Pike

Albert Pike (1809-1891) : L’Érudit du Rite Écossais
Le portrait d’Albert Pike, figure majeure du Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), est un des temps forts de ce chapitre. Né à Boston, Pike fut un homme aux mille vies : soldat, avocat, poète, et surtout un érudit polyglotte maîtrisant le latin, l’hébreu et le sanskrit. Initié en 1850, il gravit rapidement les échelons pour devenir Souverain Grand Commandeur du REAA en 1859, un poste qu’il occupa jusqu’à sa mort. Son œuvre phare, Morals and Dogma (1871), analysée dans la revue, reste une référence incontournable, bien que son style dense puisse intimider les apprenants. Pike y explore les 32 degrés du REAA, mêlant philosophie, ésotérisme, et traditions mystiques comme la Kabbale et l’alchimie. La revue nuance son héritage en abordant les controverses liées à son passé confédéré, notamment le retrait de sa statue en 2020, mais célèbre son rôle dans l’élévation spirituelle de la franc-maçonnerie.

Oswald Wirth

Oswald Wirth (1860-1943) : Le Symboliste Mystique
Oswald Wirth, franc-maçon suisse et occultiste, est présenté comme un pont entre tradition et modernité. Initié en 1884 au Grand Orient de France, Wirth s’est distingué par sa vision spirituelle de la franc-maçonnerie, qu’il considérait comme une « école de sagesse universelle ». Son ouvrage Le Tarot des Imagiers du Moyen Âge (1889) redessine les arcanes majeurs du tarot de Marseille comme un chemin initiatique, tandis que La Franc-Maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes (1922-1925) décortique les trois degrés symboliques avec une profondeur inégalée. La revue souligne son rêve d’une « unité religieuse de l’humanité » fondée sur l’ésotérisme, une idée audacieuse qui, bien que controversée, témoigne de son ambition universaliste. Son influence perdure à travers la revue Le Symbolisme, qu’il fonda en 1912 et que Lespinats a relancée en 2024.

Edith Armour

Edith Armour (1897-1980) : La Pionnière de l’Égalité
Moins connue mais tout aussi inspirante, Edith Armour est une figure clé de la franc-maçonnerie mixte américaine au sein du Droit Humain. Durant la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale, elle revitalisa la Fédération Américaine, parcourant les États-Unis au volant de sa voiture surnommée « Old Hiram » (avec un revolver en poche, pour l’anecdote !). Armour promut l’égalité des sexes, développa des loges, et intégra des influences théosophiques, notamment en instituant des degrés comme la Loge Mark. Son engagement social et éducatif, détaillé dans la revue, fait d’elle un modèle de leadership féminin.

Ce chapitre illustre la richesse humaine de la franc-maçonnerie, où des parcours aussi variés convergent vers un idéal commun : la quête de vérité et de fraternité.

Chapitre 2 : Le Baiser et l’Accolade Maçonnique

Le deuxième chapitre est une plongée fascinante dans le rituel du baiser maçonnique, un geste qui transcende la simple salutation pour devenir un acte chargé de significations symboliques, spirituelles, mystiques, et psychologiques. Cette section, qui s’étend sur plusieurs pages, décompose le rituel en trois gestes (joue gauche, joue droite, retour à la joue gauche) et en explore les multiples facettes.

  • Un Rituel d’Union Fraternelle
    Le baiser maçonnique, explique la revue, commence par la joue gauche, associée au cœur et au sacrifice, évoquant l’amour fraternel et le don de soi. La joue droite, symbole de respect et d’honneur, marque la reconnaissance mutuelle, tandis que le retour à la joue gauche boucle un cycle d’unité et de transformation intérieure. Cette séquence, illustrée par des citations d’Albert Pike (« Les symboles sont les mots d’un langage mystérieux ») et de René Guénon, incarne l’essence de la fraternité maçonnique.
  • Origines et Évolution
    La revue retrace les origines du baiser aux guildes médiévales et à la codification des rituels au XVIIIe siècle, soulignant son adoption comme un acte de fraternité et de transmission spirituelle. L’étymologie du mot « baiser », du latin basiare, est analysée pour montrer comment un geste quotidien s’est chargé de sens sacré dans le contexte maçonnique.
  • Dimensions Spirituelles et Psychologiques
    Spirituellement, le baiser évoque le sacrifice du Christ (la lance dans le côté gauche) et l’unité de l’âme humaine, tandis que, sur le plan psychologique, il renforce les liens émotionnels et la confiance au sein de la loge. La revue cite Carl Jung (« Celui qui regarde à l’intérieur s’éveille ») pour souligner l’éveil intérieur suscité par ce rituel. L’accolade fraternelle, abordée en fin de chapitre, complète ce geste en symbolisant la solidarité physique et morale.

Ce chapitre est un bijou d’analyse, transformant un geste apparemment simple en une porte vers la compréhension des valeurs maçonniques fondamentales.

Chapitre 3 : Rencontre avec les Rites Disparus ou Peu Usités

Le troisième chapitre explore des rites moins pratiqués, offrant une perspective sur la diversité et la richesse du patrimoine maçonnique. Cette section témoigne de l’engagement de la revue à préserver des traditions parfois oubliées.

  • Rite d’Adoption : Un Hymne à la Vie Féminine
    Le Rite d’Adoption, dédié aux femmes, est présenté comme un « hymne à la vie » avec une symbolique centrée sur Ève, l’Arche de Noé, et l’étoile à cinq branches. La revue retrace son évolution depuis le XVIIIe siècle, où il était sous tutelle masculine, jusqu’à son émancipation au XXe siècle, notamment via la loge Cosmos, seule à le pratiquer aujourd’hui au sein de la GLFF. Des figures comme Marie-Antoinette, Joséphine de Beauharnais, et Maria Deraismes illustrent son influence. La symbolique du cinq, les récits bibliques, et la quête d’harmonie universelle font de ce rite un trésor initiatique.
  • Rite de Fessler (1801) : Une Réforme Inachevée
    Ignaz Fessler, érudit hongrois, tenta de simplifier la franc-maçonnerie allemande en réduisant les hauts grades. Son rite, structuré en neuf degrés, visait à promouvoir une approche intellectuelle et philosophique, mais il fut abandonné dans les années 1850. La revue loue son ambition savante, tout en regrettant son manque de pérennité.
  • Rite Noachite : La Sagesse Primordiale
    Le Rite Noachite, centré sur Noé et les sept lois noachides, est décrit comme une tradition simple mais profonde, axée sur la justice, la droiture, et l’alliance divine. Avec des degrés comme Maître Marin de Noé et Patriarche Noachite, ce rite invite à une réflexion morale et mystique, symbolisée par l’arche et l’arc-en-ciel. La revue souligne sa dimension universelle, accessible au-delà des cadres maçonniques traditionnels.

Ce chapitre est une ode à la diversité des rites, rappelant que chaque tradition, même marginale, enrichit la franc-maçonnerie.

Chapitre 4 : Évolution du Symbolisme avec Valérie Sanchez

La nouvelle rubrique de Valérie Sanchez, intitulée « Évolution du Symbolisme », est une des innovations majeures de ce numéro. Elle propose une lecture comparative du Temple de Salomon à travers deux ouvrages : un récit de voyage de Paul Plésent (1880) et une étude archéologique de Robert Cornuke (2014).

  • Le Temple de Salomon : Un Symbole Intemporel
    Plésent décrit le Temple avec une précision poétique, s’appuyant sur ses notes de voyage en Palestine. Il détaille les colonnes Jakin et Boaz, la Mer d’Airain, et la Mosquée d’Omar, vue comme un vestige du site originel. Cornuke, en revanche, remet en question l’emplacement traditionnel, situant le Temple dans la Cité de David, au sud de l’Esplanade des Mosquées, en s’appuyant sur Flavius Josèphe et des recherches archéologiques. Cette divergence illustre l’évolution des interprétations, du regard romantique du XIXe siècle à l’approche critique du XXIe siècle.
  • Une Métaphore Universelle
    La revue retrace l’évolution symbolique du Temple, de sa centralité dans le judaïsme à son adoption par la franc-maçonnerie comme symbole de perfection morale. Du XVIe siècle, où il incarnait l’harmonie cosmique, au XXIe siècle, où il représente un travail intérieur, le Temple reste un archétype de la quête spirituelle.

Cette rubrique, par son dialogue entre tradition et modernité, incarne l’ambition de la revue de montrer la vitalité du symbolisme maçonnique.

Chapitre 5 : Foire aux Questions, une Transmission Accessible

La section FAQ répond à des interrogations fondamentales avec clarté et pédagogie, rendant la franc-maçonnerie accessible aux néophytes comme aux initiés. Trois questions sont abordées :

  • Le Message du Rite Écossais Rectifié : La revue cite la Règle en 9 points, qui présente l’initiation comme un chemin vers la perfection morale et la ressemblance divine, un retour à l’état d’innocence originel.
  • Le Tuilage : Ce terme, dérivé de « tuile », désigne la vérification de l’identité maçonnique d’un participant, garantissant la confidentialité des travaux. La revue en explore l’étymologie et le symbolisme de protection.
  • Les Signes Maçonniques Extérieurs : Des insignes comme la feuille d’acacia (immortalité), la corde à nœuds (fraternité), ou le triangle avec l’œil (vigilance divine) sont décryptés, révélant leur portée spirituelle.

Cette section illustre l’engagement de Lespinats à démocratiser la connaissance maçonnique sans en diluer la profondeur.

Une Revue au Service de la Fraternité

Ce troisième numéro de Le Symbolisme des Rites est une réussite éclatante, tant par la richesse de son contenu que par son ambition de relier passé, présent, et futur. Olivier C. de Lespinats, en véritable architecte de la pensée maçonnique, orchestre un dialogue entre figures historiques (Pike, Wirth, Armour, L’Echarpe), rituels ancestraux (Rite d’Adoption, Noachite), et réflexions modernes (Sanchez). La revue excelle à montrer que le symbolisme, loin d’être figé, est une langue vivante qui s’adapte aux époques tout en restant ancrée dans des vérités universelles.

Avec une mise en page soignée, des références érudites, et un ton à la fois savant et fraternel, ce numéro est une invitation à méditer, apprendre, et transmettre. Comme le souligne Lespinats dans son édito, « que cette lecture vous inspire dans votre quête de sens ». Mission accomplie : cette newsletter est une lumière dans le temple de la connaissance maçonnique, un outil précieux pour tous ceux qui cherchent à polir leur pierre brute.

Pour télécharger la lettre d’information cliquez ici

2 Commentaires

  1. Bel et riche article;
    une pinaillante :  » le baiser évoque le sacrifice du Christ (la lance dans le côté gauche) »
    le coup de lance fut très probablement donné à droite par le légionnaire.
    Pourquoi ? 1/sur le linceul de Turin (« saint Suaire », dont je montre à 99 % l’authenticité sur mon blog http://www.rene-mettey.fr) la blessure est à droite, et dans toute l’iconographie chrétienne, tableaux et statues, elle est représentée à droite. 2/la technique du coup à droite pour atteindre le coeur par derrière le sternum est décrite par César das sa « Guerre des Gaules ». Le soldat ennemi protégeant son coeur par son bouclier, tenu à gauche, le mieux pour l’atteindre était de frapper par la droite ! le légionnaire a fait son boulot ! [à la Sainte Baume, sur la statue du Christ sur l’esplanade d’entrée, la fente du coup de lance est bien représentée sur le côté droit du sternum, seule représentation réaliste que je connaisse]

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Blanche-Marie Saint Roch
Blanche-Marie Saint Roch
Un parcours atypique conduit Blanche-Marie de son Sud natal à Paris pour y découvrir le monde de la communication et du journalisme. Elle a collaboré à différents supports : Gault Millau, Côté Sud, Génération Santé, La Marseillaise. Présidente durant 10 ans de l'AFJET (Association Française des Journalistes et Écrivains de Tourisme). Elle enseignera dans des écoles de communication à Paris et à Aix- en-Provence. C’est à Paris qu’elle sera initiée à la Grande Loge féminine de France en 1997. Aujourd'hui membre de l'OITAR et fondatrice de la Loge Gyptis et Protis à Marseille. Auteure aux éditions Dervy depuis 2009 avec « Les vignes de la Franc-maçonnerie », « Femme et Franc-maçonne »... Auteur aux Édition La Tarente. Publications : - Premier Surveillant que faire avec les Compagnons ? - Dervy 2015 - Quelle musique en Loge ? Dervy 2017

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