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« L’enchanteur » de René Barjavel : une épopée symbolique aux échos maçonniques

Le roman “L’Enchanteur” de René Barjavel, publié en 1984, offre une relecture moderne de la légende arthurienne, mettant en lumière des thèmes qui résonnent profondément avec les principes et les symboles de la franc-maçonnerie.

Résumé et thèmes majeurs

L’Enchanteur” revisite l’histoire de Merlin et des chevaliers de la Table Ronde dans une quête du Graal empreinte de magie, d’amour et de vérité. Barjavel transforme cette légende en un récit où l’enchanteur Merlin, doté de pouvoirs magiques et d’une sagesse ancienne, guide les chevaliers dans leur recherche du Saint-Graal, un symbole de pureté et de connaissance ultime. Le roman explore les notions de destin, de liberté, de l’importance de l’amour et du sacrifice, dans un décor enchanteur où la magie est omniprésente.

Parallèles avec la Franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie, avec son parcours initiatique centré sur la recherche de la lumière, de la vérité et du perfectionnement personnel, trouve dans “L’Enchanteur” des parallèles significatifs :

  • La quête du graal comme métaphore de la lumière : Dans la tradition maçonnique, la lumière est une métaphore de la connaissance, de la vérité et de l’élévation spirituelle. Le Graal, objet de la quête dans le roman, symbolise cette lumière que chaque franc-maçon cherche à atteindre à travers son initiation et son travail intérieur.
  • Merlin, le guide initiatique : Merlin peut être vu comme une figure de mentor ou de maître dans la maçonnerie, celui qui guide les initiés à travers les mystères et vers une compréhension plus profonde de soi et du monde. Sa sagesse et ses pouvoirs magiques sont des outils pour révéler aux chevaliers leur véritable potentiel, comparable au rôle du maître maçon.
  • Les chevaliers et la fraternité : La Table Ronde, où tous les chevaliers sont égaux, évoque la fraternité maçonnique, où les membres se retrouvent autour de principes d’égalité, de liberté et de fraternité. Chaque chevalier est engagé dans une quête personnelle qui reflète le travail sur soi-même central dans la maçonnerie.
  • La transformation par l’amour et le sacrifice : La quête du Graal dans le roman est aussi une quête d’amour et de sacrifice, des thèmes qui résonnent avec la transformation personnelle et le dépassement de soi que prône la franc-maçonnerie. L’amour, dans sa forme la plus pure, est souvent vu comme un moyen d’atteindre la sagesse et la lumière.
  • Le symbolisme et la magie : La magie de Merlin et les symboles du roman (le Graal, l’épée, la forêt enchantée) peuvent être comparés aux symboles maçonniques utilisés pour enseigner des vérités cachées. La magie, ici, n’est pas seulement un artifice narratif mais une manière de montrer comment transcender les limites du monde matériel pour toucher à l’essence spirituelle.

Le Roman comme Allégorie Initiatique

“L’Enchanteur” peut être interprété comme une allégorie de l’initiation maçonnique :

  • Le voyage initiatique : Le parcours des chevaliers est un voyage symbolique vers la connaissance et la transformation, similaire au chemin initiatique d’un franc-maçon à travers les degrés de son ordre.
  • L’épreuve et la révélation : Chaque chevalier doit faire face à des épreuves qui les mènent à des révélations sur eux-mêmes et sur la nature du Graal. En maçonnerie, les épreuves symboliques sont destinées à révéler l’état de l’âme et à enseigner des leçons morales et spirituelles.

Approfondissement des symboles et des thèmes

Pour aller plus loin dans l’exploration des liens entre “L’Enchanteur” et la franc-maçonnerie, voici des aspects supplémentaires à considérer :

  • Le temps et l’éternité : Merlin, qui voit le passé, le présent et l’avenir, représente la compréhension maçonnique du temps comme un continuum où la sagesse ancienne éclaire le présent et l’avenir. La maçonnerie enseigne que le travail sur soi est un processus éternel, où chaque instant est une occasion de croissance.
  • L’amour comme force transformative : Dans le roman, l’amour est une force qui conduit à la rédemption et à la transformation. La franc-maçonnerie, bien que moins focalisée sur l’amour romantique, met en avant l’amour fraternel comme un moteur de changement personnel et social, un principe capable de transformer le monde.
  • Le secret et la connaissance cachée : La légende du Graal est entourée de mystères et de secrets, tout comme la maçonnerie est connue pour ses secrets symboliques. Le Graal représente une connaissance cachée que seuls ceux qui sont dignes peuvent découvrir, un thème qui résonne avec l’idée maçonnique de la vérité cachée derrière les symboles et les rituels.
  • La dualité du monde matériel et spirituel : Barjavel explore la tension entre le monde visible et le monde invisible, un concept central en maçonnerie où l’on cherche à percevoir au-delà des apparences matérielles pour toucher à l’essence spirituelle de l’existence.

Le personnage de merlin : un maître maçon symbolique

Merlin, avec sa sagesse et ses pouvoirs, peut être vu comme un archétype du maître maçon :

  • Le mentor et le guide : Il guide les chevaliers non seulement dans leur quête matérielle mais aussi dans leur transformation intérieure, un rôle similaire à celui du maître maçon qui aide les apprentis et compagnons à progresser sur leur chemin initiatique.
  • La connaissance ancestrale : Merlin incarne la connaissance qui traverse les âges, rappelant aux francs-maçons l’importance de l’histoire et des enseignements anciens dans leur quête de la lumière.
  • La magie comme symbolisme : Sa magie peut être interprétée comme une manifestation symbolique de la capacité à voir et à manipuler les forces invisibles de la vie, un concept qui trouve un écho dans l’usage maçonnique des symboles pour enseigner des vérités philosophiques et morales.

L’Impact Philosophique et Humaniste

“L’Enchanteur” présente une vision du monde où la magie et le merveilleux servent à explorer des questions humaines universelles. La franc-maçonnerie, avec sa quête de vérité et son engagement envers la fraternité, trouve dans ce récit une invitation à réfléchir sur la nature de la sagesse, de l’éthique et de notre place dans l’univers.

Ce roman offre une toile narrative riche où les thèmes de la quête initiatique, de la transformation par l’amour et par la connaissance, et de la dualité entre le matériel et le spirituel trouvent un écho dans les pratiques et les idéaux de la franc-maçonnerie. Ce roman n’est pas seulement une relecture de la légende arthurienne mais une méditation sur la condition humaine, le pouvoir de la sagesse et la nécessité de chercher toujours la lumière, des thèmes qui résonnent profondément avec la tradition maçonnique.

Bien que centré sur la légende arthurienne, ce livre parle à un niveau plus profond de la quête humaine pour la vérité, la sagesse et le dépassement personnel. Ce roman, avec son mélange de magie, d’amour et de quête, offre aux lecteurs une exploration de thèmes qui sont au cœur de la franc-maçonnerie. Il invite à voir dans la quête du Graal une métaphore de notre propre voyage vers la lumière, un voyage que chaque franc-maçon entreprend dans l’intimité de sa loge, guidé par les symboles, le silence et la sagesse des anciens.

Les Tableaux de Loge : portes de l’initiation et clefs de la connaissance

Chaque parcours initiatique dans le domaine des symboles maçonniques est une invitation à un véritable cheminement intérieur, une exploration profonde de l’âme qui forge la conscience de l’initié. Les tableaux de loge, véritables miroirs de l’esprit et reflets de l’imaginaire collectif, ne se contentent pas de reproduire l’architecture sacrée du Temple de Salomon ; ils incarnent également la vision idéale d’un ailleurs spirituel, un espace rêvé qui nourrit et aiguise le questionnement personnel.

Ces supports symboliques, condensant l’ensemble des enseignements d’un grade sur un espace restreint, jouent un rôle central dans la transmission du savoir et stimulent le questionnement. Comme le disait Carl Jung :

« Votre vision ne deviendra claire que lorsque vous regarderez dans votre propre cœur. »

Le-Tableau-de-Loge
Le-Tableau-de-Loge

Ainsi, chaque symbole inscrit sur le tableau invite l’initié à s’interroger sur sa signification et à approfondir sa compréhension, transformant le regard en un outil d’exploration et de transformation.

Vision idéalisée et réalité : Le tableau comme lieu d’invention

Le tableau de loge projette une vision idéale – un ailleurs spirituel – qui se conjugue avec la réalité tangible du temple. Cette double dimension, où le temple réel rencontre son double imaginaire, permet de suspendre le temps et de rompre avec l’espace profane. L’initié est ainsi invité à se projeter dans un espace rêvé, un territoire idéalisé où les lois du macrocosme et du microcosme se répondent.

« L’idéal n’est pas un mirage, mais la projection de nos rêves les plus élevés sur le canevas de la réalité. »

clef suspendue, tableau de Loge Emulation, échelle Vertus
Tableau de Loge Émulation

Ce lieu d’invention, accessible uniquement par le regard et l’intuition, stimule le questionnement et offre une plateforme pour la création d’un nouvel espace de connaissance, où l’imagination se mêle à la tradition pour transformer le monde intérieur en une réalité toujours renouvelée.

Du point de vue de la psychologie jungienne et freudienne, les symboles et les images – ou tableaux – sont essentiels pour comprendre l’évolution de l’être humain. Ils démontrent que notre développement se construit par une succession d’images et de métaphores qui dessinent le chemin de notre individuation. En Franc-Maçonnerie, cette approche du « tableau intérieur » est indissociable de l’art du questionnement, car elle invite chaque initié à explorer, interpréter et intégrer ces représentations pour progresser vers une compréhension plus profonde de soi-même et du monde.

Les tableaux de loge transforment un espace ordinaire en un véritable sanctuaire initiatique, isolant les travaux des maçons du temps profane et offrant une représentation vivante de leur cheminement intérieur. Par leur mise en abîme, ils deviennent un catalyseur de transformation personnelle et collective, permettant à chaque initié de naviguer entre le macrocosme et le microcosme pour puiser la lumière qui guide l’Œuvre.

« Le tableau de loge est le cœur battant de l’initiation, un miroir où se reflète la quête éternelle de l’âme. »

Un Lieu d’Immersion Symbolique

Les tableaux de loge offrent une immersion dans un univers riche en symboles où se conjuguent lieux sacrés et profanes, fortifiés et ouverts, urbains et champêtres, terrestres et célestes. En décloisonnant ces différents espaces par un procédé de mise en abîme, le maçon, en pénétrant dans le temple physique, se confronte à une représentation plane de l’univers maçonnique. Ce reflet, tel une échographie de la réalité initiatique, lui permet d’inscrire son expérience dans la continuité de la Tradition.

« Les symboles sont les clés qui ouvrent la porte de l’invisible. »

(Réflexion initiatique)

En se posant sans cesse la question « Que signifie ce symbole pour moi ? », l’initié active un dialogue intérieur qui enrichit son regard et approfondit sa conscience, faisant de chaque élément du tableau un déclencheur de méditation personnelle.

La Création d’un Temps et d’un Espace Sacrés

La mise en scène rituelle du tableau de loge inaugure, à chaque tenue, un temps métahistorique qui se détache du quotidien. Par l’ouverture et la fermeture solennelle du tableau – de même que le tablier réservé au monde initiatique – on isole l’activité maçonnique du temps profane. Ce temps sacré, suspendu entre silence, parole du Vénérable et circumambulations, offre aux maçons un espace-temps propice à l’introspection et à la réflexion.

« Le temps sacré est le berceau de notre transformation ; il nous offre un refuge contre l’éphémère. »

C’est dans ce cadre que le questionnement devient essentiel : « Qu’ai-je appris aujourd’hui ? » guide l’initié vers une compréhension plus profonde de sa progression, transformant chaque séance en une expérience de renouvellement et d’éveil.

Le Tableau, Miroir de l’Âme Initiatique

Bien plus qu’un simple objet décoratif, le tableau de loge est le reflet vivant du cheminement de l’initié. Grâce au procédé de mise en abîme, le maçon, en observant ce miroir symbolique, se confronte à lui-même et découvre les contours de sa propre vérité. Les images, qu’il s’agisse du mandala cosmique, des colonnes, des outils de construction ou des astres, servent de points de départ à un dialogue intérieur intense.

« Le miroir de l’âme révèle la lumière cachée en chacun de nous. »

Un « tableau emblématique » décoré de symboles maçonniques, avec des espaces vides pour le nom du candidat, les dates de divers résultats et les signatures des dirigeants, 1877.

Ce questionnement constant – interroger les symboles, en extraire des leçons et les intégrer à son vécu – transforme le tableau en un véritable instrument d’introspection et d’évolution, où le visible se mue en une quête de sens profonde.

Un Cadre de réflexion et d’échange

Le tableau de loge constitue également un outil pédagogique majeur, rassemblant sur un même support les symboles propres à chaque grade. Ce dispositif sert d’aide-mémoire et de point de départ pour des échanges riches en Loge. Le découpage en compartiments – séparant l’espace céleste, terrestre et intermédiaire – offre une lecture plurielle qui permet de connecter l’imaginaire individuel à la Tradition collective.

« Le dialogue est le pont par lequel la sagesse se partage et se fortifie. »

Ainsi, en partageant leurs interprétations et en confrontant leurs expériences, les initiés renforcent la cohésion de l’Ordre et contribuent à la perpétuation d’un savoir vivant et évolutif.

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Le Chevalier d’Éon

De notre confrère thesquaremagazine.com

L’une des gravures les plus intrigantes du XVIIIe siècle montre une dame élégante tenant une épée et un bâton, portant une croix de l’ordre militaire de Saint-Louis et, plus bizarrement, portant un tablier maçonnique.

Objet : La découverte ou la femme franc-maçonne (La découverte ou la femme franc maçon)

CRÉDIT IMAGE : © Bibliothèque et Musée de la Franc-Maçonnerie, Londres

La gravure est intitulée « La Découverte ou la Femme Franc -Maçon » .

Les rites d’adoption n’étaient pas rares en France, les femmes étant admises dans des ordres quasi-maçonniques, mais ce qui était le plus inhabituel était que la femme sur la photo était en fait un homme.

Auteur travesti, diplomate, soldat et espion, le chevalier d’Éon est devenu de son vivant une légende.

Caricature de d’Éon habillé à moitié en femme, à moitié en homme
IMAGE LIÉE : wikimedia Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

Il y a beaucoup de confusion autour du curieux cas du chevalier d’Éon ; non seulement en ce qui concerne son sexe mais aussi en ce qui concerne les faux récits que l’homme lui-même a fait circuler tout au long de sa vie.

Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Timothée d’Éon de Beaumont est né le 5 octobre 1728 à Tonnerre. Il était le fils de Louis d’Éon de Beaumont, avocat au Parlement, conseiller du roi, subdélégué de l’intendance de la généralité de Paris et maire de Tonnerre. Sa mère était Françoise de Charanton, fille d’un commissaire général et issue d’une noblesse distinguée mais pauvre.

Charles excella dans l’éducation, obtenant un diplôme en droit civil et canonique au Collège des Quatre-Nations à Paris en 1741.

Il fut rapidement recruté comme censeur royal, puis comme secrétaire d’Alexandre Mackenzie-Douglas , un jacobite écossais au service de la France. D’Éon accompagna Mackenzie lors d’une mission diplomatique en Russie, où ils devaient tenter d’améliorer les relations de la France avec une nation déjà alliée à l’ennemi juré de la France, les Britanniques.

Mais cela ne freina en rien la carrière d’espionnage de d’Éon ; cette mission servit de couverture à un objectif plus secret. Louis XV, jaloux et inquiet de l’ascension remarquable de son cousin le prince de Conti au pouvoir militaire et prétendument inquiet d’un coup d’État, voulait s’assurer qu’il y avait des agents secrets français au sein des cours polonaise et russe.

Cette cohorte d’espions ultra-secrets fut surnommée le « secret du Roi ». Parmi eux se trouvait d’Éon, qui occupait un poste diplomatique à la cour de l’impératrice Élisabeth. L’impératrice était célèbre pour ses bals masqués extravagants, au cours desquels elle se déguisait souvent en homme.

Dans ses écrits autobiographiques ultérieurs – dont il est difficile de déduire la réalité de l’imagination – d’Éon prétendit s’être déguisé en femme afin d’infiltrer le cercle restreint de l’impératrice . Il n’existe aucune preuve corroborant cette affirmation, mais elle alimenta les rumeurs des années suivantes.

Guerre de Sept Ans : dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir du haut à gauche : la bataille de Plassey (23 juin 1757) ; la bataille de Carillon (6-8 juillet 1758) ; la bataille de Zorndorf (25 août 1758) ; la bataille de Kunersdorf (12 août 1759)
IMAGE Liée : wikimedia Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

En 1760, d’Éon revint en France et reçut une pension de 2000 livres pour ses services en Russie. L’année suivante, il combattit dans les dernières étapes de la guerre de Sept Ans , servant à la bataille de Villinghausen en juillet 1761.

Il fut plus tard blessé à Ultrop. En janvier 1762, l’impératrice Élisabeth mourut et d’Éon fut considéré pour servir en Russie. Il fut alors nommé secrétaire de l’ambassadeur de France à Londres ; sa mission était de contribuer à la rédaction du traité de Paris qui mit officiellement fin à la guerre de Sept Ans.

Après la signature du traité, le 10 février 1763, d’Éon se voit attribuer une somme considérable de 6 000 livres et, le 30 mars 1763, il est décoré de l’ Ordre royal et militaire de Saint-Louis , récompense réservée aux officiers exceptionnels et première décoration pouvant être accordée à des non-nobles. Ainsi naît le titre de chevalier d’Éon.

Comte de Guerchy,
IMAGE LIÉE : wikimedia Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

De retour à Londres, d’Éon devint chargé d’affaires puis plénipotentiaire lorsque l’ambassadeur revint en France. Toujours au service secret du roi Louis , d’Éon apprécia pleinement sa position de haut rang, l’utilisant pour aider un agent français à recueillir des informations en vue d’une éventuelle invasion.

Mais son étoile montante ne tarda pas à décliner avec la nomination d’un nouvel ambassadeur, le comte de Guerchy, qui l’humilia aussitôt en le rétrogradant au rang de secrétaire. Consterné par son traitement, consterné par la politique de Guerchy et ignorant un rappel en France, d’Éon décida de rendre publiques certaines correspondances diplomatiques.

Cela provoqua un scandale, mais il avait littéralement la rançon d’un roi de son côté : les documents concernant « l’invasion secrète » et ceux relatifs au secret du Roi furent conservés comme assurance. D’Éon fut dûment payé et retenu comme espion, bien qu’il fût techniquement un exilé politique à Londres et c’est à cette époque qu’il devint franc-maçon.

Il fut initié à la Loge d’Immortalité n°376 en 1768 ; il fut élevé en 1769 et selon la correspondance ultérieure de la loge, dans une pétition adressée au Grand Maître, Charles d’Éon servit comme Surveillant Junior de 1769 à 1770.

La loge fut constituée sous l’égide de la Grande Loge des Modernes et fondée à l’origine pour les francs-maçons européens à Londres par un exilé français du nom de Jean de Vignoles. La loge ne semble pas avoir survécu aux querelles internes entre les membres français et allemands et ainsi, les relations entre elle et d’Éon avec la franc-maçonnerie furent closes.

Le Chevalier D’Éon, un homme qui se faisait passer pour une femme. Gravure au pointillé de T. Chambers d’après R. Cosway, 1787
Crédits photo : Wellcome Collection. Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

Cependant, à cette époque également, des rumeurs commencèrent à circuler selon lesquelles d’Éon était en fait une femme ; très probablement lancées par d’Éon lui-même.

D’après les notes de l’archiviste sur la collection privée de documents de d’Éon à l’Université de Leeds, il avait « des capacités de persuasion exceptionnelles pour manipuler l’opinion publique » et la collection « contient de nombreux rapports, lettres, factures, feuilles de comptabilité, etc. falsifiés ».

D’Eon a même produit de fausses lettres d’authenticité pour certifier que les faux documents étaient authentiques… et de nombreuses dates inscrites sur les documents – et même leur contenu – sont donc douteuses.

Le Chevalier D’Éon. Reproduction d’après JG Huquier
Crédits photo : Wellcome Collection. Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

D’après d’Éon, il était né de sexe féminin mais avait été forcé de s’habiller en garçon pour ne pas perdre l’héritage familial ; ou bien il avait été forcé de se travestir par le roi dans son service pour le secret du Roi ; pour lui, tous ceux qui avaient été liés à ces missions étaient depuis décédés et cette affirmation ne pouvait donc être niée.

Les rumeurs prirent une ampleur considérable et un pari fut organisé à la Bourse de Londres sur le sexe réel de d’Éon. Plus bizarrement, l’homme lui-même fut invité à y participer, ce qu’il déclina sous prétexte qu’il serait déshonoré par un examen, quel que soit le résultat.

Après une année sans résolution, les habitants volages de la capitale se sont tournés vers des activités plus intéressantes. Mais pour d’Éon, les choses étaient sur le point de changer radicalement.

Portrait de Louis XV de France par Maurice-Quentin de La Tour, 1748
IMAGE LIÉE : wikimedia Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

A la mort de Louis XV en 1774, le secret du roi est abandonné et d’Éon saisit l’occasion de retourner dans sa France natale. Après des mois de négociations, il est autorisé à revenir et à conserver sa pension ministérielle en échange de la correspondance relative au secret du roi.

Cependant, il y avait une condition déterminante à son retour : il devait renoncer à sa « virilité » et vivre comme une femme ; l’ordre fut donné en 1777 : « Par ordre du roi : Charles-Geneviève-Louise-Auguste-Andrée-Timothée d’Éon de Beaumont est commandée de quitter l’uniforme de dragon qu’elle porte et de s’habiller selon son sexe. » Pendant les 32 années suivantes, d’Éon fut contraint de porter des vêtements et des attributions féminines, mais désormais confronté à une société patriarcale restrictive, il finit par prendre sa retraite.

D’Éon passa ses dernières années à Londres, vivant avec une veuve appelée Mme Cole. Il mourut le 21 mai 1810, après quoi une autopsie officielle fut pratiquée ; il fut dûment déclaré homme.

Recherche :

Documents de Charles Chevalier d’Eon de Beaumont, Université de Leeds https://explore.library.leeds.ac.uk/special-collections-explore/470364 (consulté le 31/01/18)

Image principale : Portrait de d’Éon par Thomas Stewart (1792), Wikimedia Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

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16/02/25 : Rituel des 4 ours qui vont semer la terreur dans les rues du village

De notre confrère lasemaineduroussillon.com – Par Sebastià Vilanou

Dimanche 16 février dès 11h, quatre ours vont semer la terreur dans les rues du village ! Une peur attendue, presque un rite initiatique. La chasse à l’ours et le mâchurage symbolique sont prêts à débuter. Mais attention ! Par mesure de sécurité, la D115 sera fermée tout l’après-midi. Revivez une fête ancestrale, la fête de l’ours à Prats-de-Mollo.

Fête de l’ours à Prats-de-Mollo en 2016 – Crédit photo Fabricio Cardenas

Cette année, non pas trois mais quatre jeunes endossent le rôle de l’ours. Ils traqueront les villageois sans relâche. Cet effectif renforcé garantira un mâchurage pour tous ! Car oui, la fête de l’ours est aussi un baptême, chacun vient se faire noircir par l’ours, un symbole propre à cette tradition pratéenne. Ici, les ours incarnent un rite ancestral, le passage de l’homme sauvage à l’homme civilisé. Laissez-vous entraîner dans cet événement spectaculaire, ponctué de danses traditionnelles et de moments forts, comme le grand rasage final.

Programme :

  • 11h00 : passation de la « patte de l’ours » et sardanes
  • 14h00 : habillage des ours au Fort Lagarde
  • 14h30 : grande chasse à l’ours jusqu’à la place du village
  • 16h30 : rasage des ours sur le foirail
  • 17h30 : ballada de sardanes

Depuis des siècles, les villages de la vallée du Tech s’animent à la fin de l’hiver pour célébrer la fête de l’ours. Cette tradition, préservée en Haut-Vallespir, rayonne à Prats-de-Mollo, Arles-sur-Tech et Saint-Laurent-de-Cerdans. Chaque année, en février, juste avant le printemps, la fête ouvre la saison carnavalesque. La légende raconte qu’un ours aurait enlevé une jeune bergère. Pourchassé par les chasseurs, il se défendit vaillamment avant d’être capturé. Ramené sur la place du village, il fut rasé. Humilié, mais plus humain ! Cette représentation initiatique illustre le passage de l’ours à l’homme civilisé. D’un côté, les ours, vêtus de peaux de moutons et couverts de suie. De l’autre, les chasseurs et barbiers. À grands coups de pattes noires, les ours marquent les villageois avant de courir dans les rues tout l’après-midi, poursuivis sans relâche. Capturés, enchaînés, puis rasés, ils symbolisent alors leur transformation en être humain.

Depuis 2022, les fêtes de l’ours des Pyrénées figurent sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une reconnaissance par l’UNESCO qui assure la transmission de ce patrimoine unique aux générations futures. Ne manquez pas cette éphéméride fascinante, entre frissons et traditions !

Origines et Signification

  • Origine : La fête de l’ours, ou « Festa de l’Ós » en catalan, trouve ses racines dans des traditions païennes pré-chrétiennes, une célébration de la renaissance printanière et de la fertilité après l’hiver.
  • Symbolisme : L’ours représente la force naturelle, la sauvagerie de la nature, et symbolise le passage de l’état sauvage à l’état civilisé, d’où l’importance du rasage à la fin de la fête.

Déroulement de la Fête

  • Préparation : La fête commence par la préparation des « ours », trois jeunes hommes du village choisis pour incarner l’ours. Ils se recouvrent de peaux de moutons et enduisent leur corps d’un mélange d’huile et de suie pour se noircir la peau, symbolisant ainsi leur transformation en ours.
  • La Chasse à l’Ours : Les « ours » sont ensuite chassés par les « chasseurs » à travers les rues pavées de Prats-de-Mollo. Cette course symbolique dure plusieurs heures et implique les villageois, qui peuvent se faire « mâchurer » (marquer) de suie par les ours, une marque qui est considérée comme un honneur.
  • Le Rasage : La chasse se termine sur la place principale où les « ours » sont capturés et rasés par les « barbiers », un groupe d’hommes mûrs du village. Cette cérémonie de rasage, marquée par des chants, des danses et de la musique traditionnelle catalane comme la sardane, symbolise le retour à l’état humain et le passage du sauvage au civilisé.
  • Célébration : Après le rasage, la fête continue avec des danses, des chants, et souvent des festivités jusqu’à tard dans la nuit. La sardane est une danse typique de cette région, où tous peuvent participer, renforçant le sentiment de communauté.

Patrimoine et Reconnaissance

  • Patrimoine Culturel Immatériel : Les fêtes de l’ours dans les Pyrénées, y compris celle de Prats-de-Mollo, ont été inscrites en 2022 au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, soulignant leur importance culturelle et historique.
  • Impact Culturel : Cette tradition attire non seulement les locaux mais aussi des visiteurs désireux de découvrir une part vivante du folklore catalan et pyrénéen, renforçant l’identité culturelle de la région.

La fête de l’ours à Prats-de-Mollo est plus qu’un simple événement festif ; c’est une célébration vivante de l’histoire, de la culture, et de la communauté, perpétuant des rites ancestraux qui connectent les générations passées et présentes à travers la symbolique de la nature et du renouveau.

Autres fêtes de l’ours :

Renseignements : 04 68 39 70 83

Le symbolisme fait-il rêver ?

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Chers amis, soeurs, frères, je viens de m’apercevoir que depuis le début de mon entrée en Franc-maçonnerie je suis un peu comme le bourgeois gentilhomme qui fait de la prose sans le vouloir et que je vis dans le symbolisme sans le savoir.

Notre culture maçonnique passe par la connaissance symbolique

L’humour dans la video du Grand René propose un regard abstrait, un peu absurde et critique face aux interrogations d’un Franc-maçon qui recherche la connaissance avec toujours un doigt de dérision comme en décalage.

Mais place à la vidéo ci-dessous :

L’énigme des Maîtres -6- L’annonce des mystères

Le lendemain matin

(Lire le précédent épisode ici)

La journée s’annonçait prometteuse.

Le majordome, vêtu d’un uniforme impeccable, les accueillit avec un sourire courtois et les conduisit à la table où le comte Archibald les attendait pour y prendre quelque collation réparatrice de la nuit. C’est Guido qui le mit au courant de l’avancée de leur travail nocturne.

La salle à manger est ornée, tout comme la bibliothèque, de boiseries élégantes, avec de grandes fenêtres laissant entrer la douce lumière du matin où les chaises, au dossier haut, sont disposées de manière à offrir une vue imprenable sur les vastes jardins qui entourent la demeure.

Les convives purent choisir parmi une sélection de thés fins, de cafés fraîchement moulu et de jus de fruits pressés. Des plats chauds, comprenant œufs brouillés crémeux, saucisses grillées, champignons sautés et tranches de bacon croustillant jouxtaient des plateaux de viennoiseries fraîchement sorties du four, offrant un choix entre croissants dorés, pains au chocolat fondants et muffins aux myrtilles moelleux. Les confitures maison, le beurre frais et le miel doré accomplissaient les saveurs que l’œil appréciait avant même d’y goûter. 

Alexander est gourmand, c’est là son moindre défaut. Il ne sait pas résister au chocolat. Quel plaisir ce fut pour lui  de trouver un inattendu schokoladencreme servi sur la table, une crème dessert onctueuse réalisée avec du chocolat fondu. Il apprécia son goût riche et exquis et, tout en dégustant une viennoiserie, il reconnut aussi le chocolat noir produit à partir des fèves Arriba de l’équateur. Fermant les yeux, voluptueusement, tapotant sa langue contre le palais, du goût en fit de l’odorat qu’il huma avec une évidente délectation.

– Vous mériteriez une visite au Cadbury World[1] ! dit en riant Archibald, comprenant l’inclination d’Alexander.

Quand le majordome compris qu’ils avaient fini d’apprécier tous les mets délicieux et roboratifs, il apporta à Lord Archibald, comme tous les matins, sur un plateau d’argent, la pile des journaux du jour qu’il lisait habituellement, en particulier le Times, le New York Times, le Washington Post, le Daily Telegraph, le Irish Times, Le Monde

– Tenez ! Profitez des dernières nouvelles dit-il en répartissant les quotidiens auprès d’Alexander et de Guido.

Ce fut un bruit de soie tant c’est avec délicatesse que furent ouverts et feuilleter les pages qui avaient été repassés au préalable pour que l’encre ne tache pas les mains du lecteur.

En page 2 du journal français Le monde, une annonce retint l’attention d’Alexander et sans plus de respect pour le silence de lecture des deux autres convives, il la lit à haute voix, son trouble l’emportant sur les convenances de discrétion.

– Écoutez ! « Exposition d’Œuvres Maîtresses : Les Trésors de la Renaissance. La ville de Prague est sur le point d’accueillir une exposition artistique sans précédent, réunissant des chefs-d’œuvre intemporels des plus grands maîtres de la Renaissance. Organisée par l’experte en art de renommée internationale, Amélie Delacroix, cette exposition promet d’être une expérience inoubliable pour les amateurs d’art et les passionnés d’Histoire. Découvrez les Trésors de Botticelli, de Bronzino et d’Albrecht Dürer.

Suivaient des notes sur les artistes que reprit Alexander.

– Botticelli – Plongez dans le monde enchanteur des œuvres magistrales de ce maître de la Renaissance, célèbre pour ses représentations mythologiques et religieuses.

Bronzino – Explorez la sophistication et l’élégance des portraits réalisés par ce peintre florentin de renom, dont l’influence s’étend bien au-delà de son époque.

Albrecht Dürer – Découvrez les peintures d’un artiste germanique exceptionnel, dont l’œuvre a laissé une empreinte durable sur l’art européen.

L’exposition se tiendra au Musée national de Prague (Národní muzeum v Praze), à partir de… »

Et calculant rapidement Alexander résuma

– Lhermitt, Lord Archibald, il s’agit de nos peintres ! C’est dans trois jours !

– Attends, je regarde aussi lui dit Guido tout aussi interloqué par cette annonce dont il comprenait l’importance.

Et d’ouvrir le journal qu’il avait choisi en premier, The New York Times, à la page « Arts and Entertainment ».

Médusés, Archibald et Alexander comptaient les pages en même temps que Guido les tournait à bout de bras à cause de leur format broadsheet. La même annonce en anglais s’y trouvait aussi sur la page de droite.

– Identique ! dit-il l’air inquiet.

– Je dis trois fois zut ! s’exclama le comte.

La décence de Lord Archibald l’empêchait de prononcer à haute voix trois fois le mot. Il avait mis dans cette expression tout ce que son éducation d’aristocrate lui permettait de montrer de sa contrariété.

– C’est sûr, une opération Savonarole va avoir lieu ajouta-t-il soucieux.

– Je regarde les horaires de vols directs de Londres vers l’Aéroport de Prague-Václav-Havel et je vais prévenir notre ami le conservateur dit Guido empressé.

– Alors nous allons à Prague ? Plus qu’une question ce fut une affirmation d’Alexander

C’est le comte qui répondit

– Il le faut. Le trajet prendra une douzaine d’heures en voiture pour faire les 1200 km. Ce sera plus commode de disposer sur place d’un véhicule …et de Parker bien sûr. En route, nous pourrons évaluer la situation.


[1] Mini-parc de loisirs londonien autour de l’univers du chocolat

Lire la suite…

Les Francs-maçons français sont-ils des cibles potentielles ?

Soyons lucides, même si j’en choque quelques-uns, les Francs-maçons n’intéressent plus beaucoup les antimaçons. Surtout depuis que la Franc-maçonnerie s’est à la fois vidée de son esprit politique et de son essence spirituelle. Cela se constate essentiellement dans les grandes structures qui ont porté le mouvement depuis toujours. Cela n’empêche pas certains Frères de s’imaginer la cible de fanatiques voulant soit voler les secrets, soit venger les victimes du prétendu complot judéo-maçonnique.

Si vous pensez que c’est exagèré, alors observons les chiffres de près :

  • Actes antichrétiens : pour l’année 2023, un peu moins de 1 000 actes recensés (source Aleteia)
  • Actes antisémistes : 1 570 actes recensés en France en 2024 (contre 436 actes en 2022) (source Le Monde)
  • Actes antimusulmans : 242 faits en 2023 avec une augmentation de 30% par rapport à 2022 (source Ministère de l’Intérieur)
  • Actes antimaçons : malgré de nombreuses recherches, après avoir longuement épluché les articles de 450.fm ainsi que la presse nationale, la seule liste disponible est celle de la page de l’antimaçonnisme de Wikipedia tant il ne se produit pas grand chose :
La maison accueillant des réunions d’une loge maçonnique a été recouverte des tags nazis, à Plérin (Côtes-d’Armor).  - Page Facebook de Ronan Kerdraon  / 20 Minutes

13 janvier 2014 : Apparition de tags devant le temple maçonnique de la rue Ségalier à Bordeaux.

8 février 2014 : Un slogan similaire est signalé sur le trottoir rue Cadet au Grand Orient de France, avec une représentation de famille traditionnelle peinte au pochoir.

11 février 2014 : Veillée par des opposants au mariage pour tous devant le siège du Grand Orient de France rue Cadet, agissant comme “sentinelles”.

2014 : Publication du livre de Serge Abad-Gallardo, “J’ai frappé à la porte du Temple”, où il critique la franc-maçonnerie après sa conversion au catholicisme.

2016 : Un groupe d’extrême-droite brûle une banderole avec des symboles maçonniques à Bordeaux lors d’une manifestation contre la justice française.

Abad-Gallardo à gauche et Caillet à droite

La Grande Loge de France est victime d’un piratage informatique massif, avec diffusion des documents sur un site anti-maçonnique. Laurent G., impliqué dans l’affaire, est arrêté et condamné.

2016 : Serge Abad-Gallardo publie “Je servais Lucifer sans le savoir”, continuant ses critiques contre la franc-maçonnerie.

9-10 mars 2018 : Des membres du mouvement des gilets jaunes saccagent le temple maçonnique à Tarbes.

Il est évident que les quelques temples tagués ou vandalisés ne sont absolument pas à comparer avec les actes antireligieux cités ci-dessus.

N’en déplaise aux obsessionnels de la paranoïa antimaçons, les « FrancsMacs » ne font plus recette et ne risquent plus grand chose lorsqu’ils vont en Tenue.
En résumé, nous ne sommes plus en 1940 !!!

Cela ne retire rien aux divers discours émanant de quelques éléments fermement hostiles à l’Art Royal. Nous pensons entre autres au Salon Beige, au « gang des 7 repentis », Boulevard Voltaire… il y a aussi les journaux classés très à droite comme resistancerepublicaine.com. Après avoir effectué quelques recherches, nous n’avons trouvé aucun article particulièrement hostile dans leurs colonnes. Nous avons donc décidé de partager le dernier en date, qui émane d’un ancien maçon et qui témoigne de son parcours. Ne vous attendez pas à découvrir une promotion prosélyte bien évidement. Mais, comme vous le verrez, cela reste assez tolérable et lisible :

Dossier : un point sur la franc-maçonnerie française

Par Guillaume de la Passardiere

Beaucoup de personnes sur les réseaux sociaux, sur les médias ou dans la vraie vie, parlent ou écrivent à tort et à travers sur la franc-maçonnerie et racontent n’importe quoi !

Je voudrais donc évoquer ici ma présence de trois décennies au sein de la franc-maçonnerie et ce qu’il m’en est resté.

J’étais encore assez jeune à cette époque et je connaissais quelques « maçons » (raccourci courant) qui m’avaient parfois invité gentiment à les rejoindre.
Étant moi-même un peu en recherche de m’améliorer (développement personnel) et d’un certains enrichissement culturel, j’ai fini un jour par répondre à leur invitation. Je vous passe les détails.

Ma première loge, dans laquelle j’ai été initié, a été une loge du Grand Orient de France  -GODF- (encore exclusivement masculine à l’époque) en région parisienne. Je pense que j’étais bien tombé. C’était une loge traditionnelle d’un bon niveau social et intellectuel (cadres, avocats, architectes, magistrats, médecins, enseignants, officiers, etc.) qui m’a apporté un regard un peu nouveau sur notre société et notre monde. C’était un environnement assez chaleureux et fraternel, des gens sympathiques et j’en ai de bons souvenirs.

Mais après quelques années j’ai dû quitter la région parisienne pour des raisons familiales et professionnelles et me rendre en province.
Une fois installé, j‘ai trouvé une loge du GODF à proximité où j’ai été assez bien accueilli, mais avec une certaine réserve. J’ai compris plus tard que cette loge était plus populaire, agricole, artisanale et commerciale avec quelques enseignants, instituteurs et professeurs, mais tout cela très politisé à gauche. Or, je n’ai jamais été de gauche.
J’ai donc supporté quelques années cette atmosphère pesante de bêtise, de fanatisme pour certains et de rejet de l’autre, celui qui n’est pas de leur bord.

Insatisfait, j’ai quitté cette loge après quelques années pour une autre, une loge dite « libre », ‘sauvage’ pour certains (n’appartenant pas à une obédience reconnue), que je croyais plus intéressante, mais qui m’a déçu aussi.
J’ai quand même aussi rencontré pas mal d’allumés politiques ou mystiques mégalomanes en F-M…
Et encore une fois j’ai démissionné pour rejoindre une loge de la Grande Loge Mixte Universelle travaillant sous le rite de Memphis Misraïm.
Intéressant et nouveau pour moi. Différent. J’y ai reçu un bon accueil car je connaissais déjà un frère de la loge. La mixité était aussi nouvelle pour moi, mais sans grande importance. Mais cette loge a connu des problèmes et j’ai dû la quitter aussi et ce fut la dernière.

Le rite et le rituel étaient intéressants.
Le rite c’est la philosophie et le symbolisme attachés à des choses historiques et adoptés par une obédience et le rituel est le socle du fonctionnement ordinaire de la loge pendant ses Tenues (réunions). Tout est très ritualisé…

Le bilan de ces 30 années de maçonnerie est que j’y ai trouvé des gens beaucoup trop politisés et à 90% socialo-communistes, ce qui ne m’intéressait pas du tout. Je n’étais pas venu en maçonnerie pour faire de la politique ni pour entendre des discours indigents et obscurs sans aucun intérêt. Ces loges-là ne m’ont absolument rien apporté.

La maçonnerie a toujours fait parler d’elle, souvent en mal, mais surtout le plus souvent par des personnes ne la connaissant absolument pas.

Mon parcours a été le plus classique, Apprenti, Compagnon et Maître avec les fonctions et charges normales afférentes au grade, à tour de rôle. J’ai trouvé certains rituels un peu trop lourds.
Je n’ai pas accédé aux grades supérieurs (jusqu’à parfois 99 degrés, selon les obédiences et rites), car cela ne m’intéressait pas.

En fait, les trois premiers grades résument toute la maçonnerie et sont largement suffisants.
Les grades supérieurs ne s’occupent que de politique et d’affaires.
En maçonnerie on rencontre et on côtoie des hommes (et parfois des femmes) qui sont le plus souvent ordinaires, parfois un peu bizarres, et plus ou moins en recherche de quelque chose, le plus souvent une amélioration de leur condition professionnelle ou politique. La fraternité induit des réseaux plus larges à même de donner suite à certaines attentes.
Mais moi je n’attendais pas grand-chose, sauf, peut-être, un peu d’amitié et d’échanges sociaux, culturels et intellectuels avec quelques frères et sœurs. Ce qui fut rare.
Certains parlent ou écrivent parfois au sujet du « bloc judéo-maçonnique. »
Je ne sais pas ce qu’ils veulent dire.
Je pense que cela contient une connotation méprisante.
A ma connaissance, il n’y a pas beaucoup de juifs en maçonnerie…

De toute façon, ce n’est pas la franc-maçonnerie qui dirige le monde, ça c’est sûr.
Par contre, je n’ai pas aimé cette ambiance gauchiste qui terminait invariablement les « Tenues » (réunions) par des « Vive la France », « Vive la République » et « À bas la calotte. » La calotte c’est l’Église et ce sont les prêtres et « à bas la calotte » signifie « mort aux curés » Et je trouve cela indigne d’une communauté qui se dit fraternelle. Moi, j’aime les hommes d’église et j’en ai connus de remarquables.

On retrouve là tout ce qu’il y a de plus malsain dans la gauche socialo-communiste qui veut régenter le monde et n’a fait, en plus d’un siècle, que le détruire et assassiner des dizaines de millions d’humains un peu partout dans le monde. Et cette gauche continue à détruire notre pays, aujourd’hui, avec ses manigances infectes et indignes.

Ensuite, la franc-maçonnerie n’est que très relativement fraternelle pendant que vous payez votre cotisation. Mais lorsque vous partez et ne cotisez plus, vous ne conservez aucun ami dans la communauté maçonnique. Tout est terminé.
Ce n’est donc pas le top de la fraternité…
Les cotisations qui sont parfois assez lourdes, sont destinées à payer les locaux et leur entretien, le mobilier, le matériel, les charges et une partie importante est captée par  l’obédience et ses dirigeants qui vivent un peu dans une aisance que les loges ou ateliers de la base, n’ont pas. Quant aux repas ou « Agapes », non obligatoires, qui suivent les Tenues du soir, chaque frère ou sœur paie sa part au coup par coup.
Du coup, plus on est nombreux dans une loge et moins la « capitation » (cotisation) est élevée. Mais c’est parfois problématique, car si on recrute de bonnes personnes c’est bien, mais si on veut recruter trop vite on risque de recruter de futurs agitateurs semeurs de troubles dans la loge.

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Mais la vie maçonnique n’est pas un long fleuve tranquille.
Il y a parfois des tensions ou des hostilités entre des frères, voire même entre toute une partie de la loge qui est en désaccord et en discorde avec les autres. Cela ne devrait normalement jamais arriver, mais ça arrive, car les maçons ne sont que des hommes et des femmes ordinaires.
Et lorsque les tensions atteignent un certain seuil, ou lorsqu’une loge devient trop grande elle explose et une partie des membres la quitte pour créer une nouvelle loge qui leur correspondra mieux. On parle alors d’un « essaimage. » Il y a des règles écrites qui concernent les essaimages, mais elles ne sont pas souvent respectées à cause des tensions importantes.
En fait, bien souvent cela se passe dans la douleur, la bêtise et la méchanceté.
Un essaimage peut se faire dans la même obédience ou vers une autre.

J‘ai assisté à plusieurs crises de loges et à des essaimages et ce n’est pas toujours très, beau à voir. Et on se demande ce que certains ont retenu de la « fraternité » maçonnique souvent à l’ordre du jour. Mais derrière tout ça il y a souvent un leader un peu charismatique qui s’impose à un groupe de moutons et l’incite à le suivre, le plus souvent dans son seul intérêt à lui.

La franc-maçonnerie est une structure pyramidale et fonctionne un peu comme les partis politiques, les grandes associations, les ONG en captant dans les hautes sphères une bonne partie des cotisations des membres. Il y a des francs-maçons dans la politique, mais sans doute pas autant qu’on pourrait le croire. Et le fait d’être franc-maçon n’est en aucun cas une garantie d’honorabilité ni d’honnêteté. Il y a des maçons très bien, mais j’en ai connu peu.

Dans les hautes sphères, dans les grades supérieurs, on parle de politique, d’argent, d’affaires et de haute finance, mais rarement des couches les plus modestes de la société.
Il y a bien sûr des francs-maçons dans la classe politique, car cela représente un réseau important. Mais on ne peut pas tous les connaître.

Cela dit, je crois qu’il y a de moins en moins de francs-maçons en France, pour des raisons diverses. Parfois le coût des cotisations et des repas, mais aussi une certaine méfiance pour l’opacité de cette caste secrète ou discrète dont les gens ne savent pas grand-chose, malgré de nombreux livres et sites web.
Un article intéressant : https://essentiels.bnf.fr/fr/societe/spiritualites/68bc2ac5-9792-4651-b856-cf2e358a2400-franc-maconnerie/article/42cc4a7e-3021-447b-a573-651037279629-mythes-et-origines-la-franc-maconnerie

Il existe ce que l’on appelle le « Secret Maçonnique » que tout maçon doit respecter  en ne parlant pas à l’extérieur de ce qui se passe à l’intérieur de la maçonnerie.
On ne doit pas dire qui fait partie de sa loge, ni ce qui concerne la vie privée de chacun.
Mais comme on fait aussi des Tenues blanches ouvertes ou des réunions familiales, tout le monde finit par se connaître. Le secret concerne aussi ce qui est dit en loge, les travaux, les planches (études, analyses, textes ou articles) présentés par chacun pendant les Tenues et ensuite débattus par toute la loge.

En fait, cette histoire de secret est assez floue.
Quand à la « Recherche de la vérité » souvent évoquée, c’est une aimable plaisanterie dans la mesure où tout est politisé et surtout à gauche et donc peu soucieux de la vérité…

On appelle parfois les francs-maçons les « frères trois points » parce que les frères s’écrivent parfois entre eux en finissant les mots pas trois points en triangle.
Mais c’est peu important. Les symboles les plus fréquents sont le maillet et l’épée, l’équerre et le compas, le triangle (trois angles = trois points), le niveau et la perpendiculaire, le tablier, la truelle, le marteau et le burin (ou ciseau), la pierre brute et la pierre taillée parfois pyramidale, le fil à plomb et la règle à niveau, le pavé mosaïque, les deux colonnes J et B, l’étoile flamboyante, la Lune et le Soleil, l’œil qui voit tout, la lettre G.
Ces symboles sont les plus courants. Les frères et sœurs en loge portent des tabliers correspondant à leur grade, ainsi que des baudriers ou des sautoirs correspondant à leur fonction dans la loge. Et tout le monde doit porter des gants blancs de cérémonies.

On rappelle souvent en loge la formule suivante « Ici tout est symbole » qui relativise les choses que l’on peut dire ou entendre pendant les travaux.
Tout est ramené à un certain symbolisme.
Le symbolisme maçonnique remonte pour nous au temps des bâtisseurs de cathédrales, mais certains aiment aussi le relier au temps de pharaons et à d’autres choses plus ou moins fantaisistes.

Les principales obédiences :
Le Grand Orient de France
La Grande Loge de France
La Grande Loge nationale française
Le Droit Humain
La Grande Loge Féminine de France
La Grande Loge traditionnelle et symbolique dite « Opéra »
La Loge nationale française
La Grande Loge féminine de Memphis-Misraïm
La Grande Loge mixte universelle et la Grande Loge mixte de France
L’Ordre initiatique et traditionnel de l’Art royal
Plus de détails sur cette page avec les rites, rituels et nombres de membres par obédience:
https://essentiels.bnf.fr/fr/focus/f403a7be-ad70-426b-9535-5405775fba18-obediences-presentes-en-france

Quelques rites pratiqués en France :
Le rite français
Le rite écossais ancien et accepté
Le rite écossais rectifié
Le rite de Memphis-Misraïm
Le Rite émulation
Et beaucoup d’autres ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rite_ma%C3%A7onnique
Dans les autres pays du monde où la maçonnerie est présente, elle est souvent très différente de chez nous. Aux USA, par exemple, où elle est clairement réservée aux riches. Et les rites sont adoptés en fonction des mentalités et de la culture de ces pays.
Pour finir et en conclusion, j’ai été assez déçu par la franc-maçonnerie qui m’a très peu apporté. Mais je peux au moins en parler en connaissance de cause.

Guillaume de la Passardière

Trajectoire évolutive de l’âme reflétée dans la Franc-maçonnerie

De notre confrère universalfreemasonry.org – Par Jonathan Dinsmore

Quel est le but de l’âme humaine ?

Quel est le but de la vie, ou peut-être de l’au-delà, ou de l’existence elle-même ? La réponse à cette question dépendra de nos croyances, allant du nihilisme aux concepts religieux du salut et de l’au-delà. En Franc-maçonnerie, nous n’imposons ni n’exigeons aucune croyance particulière concernant le but de la vie à la plus grande échelle, bien que nous nous concentrions fortement sur l’amélioration de chaque individu, ce que certains pourraient appeler l’évolution personnelle. En fin de compte, chaque Franc-maçon a ses propres croyances et vient d’horizons religieux divers.

Quel est le rapport entre cette focalisation sur le développement personnel et divers concepts métaphysiques supérieurs possibles du but de la vie ou de la trajectoire de l’âme ? 

Il est très intéressant de voir comment le concept d’une puissance supérieure est lié à l’amélioration et à l’évolution personnelles. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est nécessaire de croire en une puissance supérieure pour entrer dans la franc-maçonnerie, car le contraire de cette croyance, le matérialisme ou le physicalisme, est aussi intrinsèquement nihiliste, même si certains peuvent faiblement tenter de le nier. Croire en Dieu ou au Divin, c’est croire en un but à la Création, un concept connu en philosophie et en théologie sous le nom de téléologie, du mot grec Telos , qui signifie « raison, but ou fin ».

Si nous, et l’univers dont nous sommes issus, sommes simplement le fruit du hasard et n’avons pas été créés d’une manière ou d’une autre comme le prétend l’orthodoxie matérialiste moderne, cela signifie que nous et le monde ne sommes qu’un amas de poussière accidentel et inutile, emporté par le vent cosmique, sans aucun sens. Il s’agit d’une vision du monde particulièrement sombre, qui, malgré ses nombreux problèmes philosophiques, a pris de l’importance dans la culture universitaire et intellectuelle occidentale. La Franc-maçonnerie est diamétralement opposée à cette vision, dans la mesure où l’une des rares croyances que notre groupe diversifié partage est la croyance en une puissance supérieure et le Telos que cette croyance implique. 

Bien que nous puissions tous partager une croyance en Dieu (ou quelque chose de similaire) et en Telos, les conceptions individuelles et sectaires des différents Frères quant à ce qu’est exactement ce but téléologique de notre existence peuvent varier considérablement. Cela dépendra de la façon dont nous conceptualisons Dieu ou le Divin, et du but pour lequel nous avons été créés. Certaines des différences téléologiques les plus courantes existent entre les religions abrahamiques, celles de l’Orient et les traditions spirituelles davantage basées sur la nature. 

Les religions abrahamiques comme le christianisme, l’islam et le judaïsme, par exemple, ont tendance à se concentrer sur une fin sublime, généralement une vie après la mort ou une époque dans le futur où les morts ressusciteront et vivront dans un paradis plus terrestre. Dans les deux cas, on croit généralement que notre but est de servir et d’adorer Dieu, et de profiter finalement de l’état céleste que les individus ont gagné en choisissant de vivre pour leur Créateur. En général, ils croient que nous ne vivons qu’une seule vie, puis que nous recevons une récompense ou une punition éternelle. 

Les religions orientales, comme le bouddhisme ou l’hindouisme, ont tendance à croire que nos âmes évoluent au cours de très nombreuses vies et éons, peut-être même d’existences sur d’autres mondes ou dans d’autres dimensions. Bien qu’elles croient généralement aux cieux et aux enfers, il s’agit d’états temporaires que l’âme peut traverser. Le but ultime est d’être complètement libéré de nos illusions et de réaliser notre unité avec Dieu, ou la Réalité ultime. 

Les religions de la nature telles que le chamanisme, le taoïsme ou le paganisme sont un cas intéressant, car elles se concentrent davantage sur notre position par rapport au monde naturel, généralement conçu comme une grande entité vivante, et aux divers esprits et ancêtres qui peuplent le royaume non physique. Pourtant, il y a souvent un sentiment de Telos , sinon dans une trajectoire vers une fin, du moins vers une certaine idée d’équilibre ou d’harmonie. 

L’un des principaux avantages de la Maçonnerie mixte est son adaptabilité et son applicabilité à la vie, quelle que soit la foi et le Telos individuel adoptés par une personne. Les vertus enseignées en Maçonnerie, telles que la discipline personnelle, l’honneur, la fraternité universelle, la vérité, l’égalité et la justice, sont toutes des qualités qui contribuent à tout concept de Telos auquel on pourrait s’identifier. Que vous croyiez que votre destinée est le paradis, l’illumination, le nirvana ou simplement l’harmonie cosmique, les qualités et les compétences que la Franc-Maçonnerie encourage sont pragmatiques et propices à ces fins. 

C’est vraiment un exploit magnifique que nos Frères avant nous ont accompli, en combinant les éléments communs de la philosophie morale et des enseignements sacrés de tant de traditions, pour créer un chemin commun qui pourrait englober tous les croyants et chercheurs, pour travailler ensemble dans la Fraternité à l’amélioration de la race humaine. 

Le R.E.R. au pays de Tintin : un renouveau en Belgique

Le samedi 15 mars 2025, l’hôtel NH Collection Brussels accueillera une conférence exceptionnelle animée par Jean-Marc Vivenza, philosophe et spécialiste du Régime Écossais Rectifié.

Intitulée « Origine, but et finalité du Régime Écossais Rectifié »

cette rencontre offrira une plongée approfondie dans l’histoire et les fondements de ce courant initiatique, dévoilant ses principes, son héritage spirituel et sa finalité ésotérique.

Une occasion unique d’enrichir sa compréhension de cette tradition méconnue et d’échanger avec un expert reconnu.

Le Rite Écossais Rectifié (R.E.R.) connaît un nouvel essor, et la Belgique s’affirme comme un terreau fertile pour cette renaissance initiatique.


Billetterie:
https://www.billetweb.fr/origine-nature-et-finalite-du-regime-cossais-rectifie

Jean-Marc Vivenza

Il est né le 26 décembre 1957 à Vinay, en Isère, est un philosophe, essayiste, et musicologue français, particulièrement connu pour ses travaux en ésotérisme et en musicologie. Après avoir étudié la philosophie, l’histoire de l’art et la musicologie, il a d’abord travaillé comme compositeur et chercheur en électroacoustique, développant une théorie originale qu’il a appelée “bruitisme futuriste”. Vers la fin des années 80, son intérêt a pivoté vers l’ésotérisme, explorant notamment les philosophies de Nāgārjuna et René Guénon, ainsi que les courants martinistes et les œuvres de Jacob Boehme et Joseph de Maistre. Vivenza est également connu pour avoir fondé le Directoire National Rectifié de France-Grand Directoire des Gaules (DNRF-GDDG) en 2012, une obédience maçonnique issue d’une scission avec le Grand Prieuré des Gaules. Il a édité plusieurs revues, dont “Hélios”, et a publié de nombreux ouvrages sur l’ésotérisme, la franc-maçonnerie et la métaphysique. Son engagement dans la franc-maçonnerie se caractérise par une approche traditionnelle et ésotérique, cherchant à réconcilier les enseignements anciens avec les questions contemporaines.

Au royaume de la Lumière des Francs-maçons, les étincelles sont reines !

Pour quelle raison improbable un trésorier et un hospitalier Francs-maçons pourraient-ils décider de créer un fonds d’urgence ? 

En Franc-maçonnerie, aspirant à nous élever, nous cheminons vers la connaissance et la vérité, dans une symbolique marche solaire, en tournant nos regards vers la lumière. Initiés, nous avons reçu la lumiere et nous retrouvons en loge, sortis des ténèbres, entre grandes et petites lumières, pour travailler à notre perfectionnement comme au bonheur commun.

Les flammes vivantes et ondulantes des bougies, qui attirent le regard et trônent sur les plateaux du vénérable maître déjà, et des officiers (question de rite, cela va de soi), sur les piliers Sagesse, Force et Beauté, symbolisent notre quête. Tout est symbole de notre capacité de discernement et de compréhension, notre courage et notre détermination pour surmonter les obstacles et la noirceur du monde, dans l’équilibre et l’harmonie… Et plus encore…

A l’ouverture des travaux, les regards sont toujours rivés sur la main qui allume les bougies, le cœur en suspend, de peur que la lumière n’arrive pas ! Cela dit, ce risque s’amoindrit eu égard aux consignes sécuritaires qui imposent l’usage des bougies électriques ! Qu’importe ! Restent les cérémonies, les moments, des… Où on enfreint un peu … Beaucoup… Les règles !

Et que dire alors si des petites souris francs-maçonnes, avec leur féminité éclatante, venaient à ajouter une touche de glamour à cette quête spirituelle pour réussir, avec panache, l’allumage des bougies ? Mais oui, certaines d’entre elles pourraient décider que le vernis à ongles n’a pas seulement été créé pour sublimer leurs mains, mais aussi pour enflammer leur chemin vers l’illumination !

Pourquoi attendre que la flamme s’allume lentement quand on peut faire briller la lumière en un rien de temps avec un peu de paillettes ?! Après tout, qui a besoin d’une simple mèche de bougie quand on peut la voir qui claque comme une manucure fraîchement posée ?

Il suffit, oui, de mettre juste un peu de vernis sur la mèche… Mais… Un peu, pas trop ! Le trop : la bougie fondrait à vue d’œil et par petits bouts dégoulinant et maculant la moquette du temple, ce choix audacieux risquerait de transformer cette quête de lumière en un spectacle pyrotechnique ! 

Enfin ! Si la quête de la lumière ne s’accompagne pas d’un petit frisson, où est le fun ?

C’est là que, désespérés devant l’imprudente qui aurait eu la lumineuse idée de procéder à cette manipulation improbable, l’hospitalier et le trésorier (surtout le trésorier) pourraient réaliser que la seule chose plus inflammable que les mèches de bougies serait le budget de la loge ! À combien pourrait s’élever la note du remplacement du plateau enflammé et de la moquette souillée ?

Bien sûr on pourrait se le demander, mais ceci n’étant, bien entendu, que pure fiction, cela ne pourrait arriver…