mar 22 avril 2025 - 09:04
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La spiritualité chez l’Homme préhistorique : une conférence éclairante à Bages

De notre confrère lindependant.fr

Le 27 février 2025, la salle des fêtes de Bages, dans les Pyrénées-Orientales, a vibré au rythme d’une conférence intitulée « La spiritualité chez l’Homme préhistorique », animée par Henri Baills. Cet événement, organisé par l’association Arts Vivants et relayé par L’Indépendant le 1er mars 2025, a réuni une trentaine de participants autour d’un sujet fascinant : les racines spirituelles de nos ancêtres préhistoriques.

Pour les Frères et Sœurs de la Franc-maçonnerie, cette exploration résonne comme une méditation sur l’origine de notre quête de Lumière, un pont entre les grottes obscures du passé et le Temple symbolique que nous édifions. Cet article, conçu pour retracer les grandes lignes de cette conférence, enrichies de contexte scientifique et maçonnique, pour éclairer ce fil conducteur de l’humanité.

Henri Baills : un passeur de savoirs

Henri Baills, bien connu dans les cercles culturels du Roussillon, n’est pas un préhistorien académique au sens strict, mais un érudit passionné par les sciences humaines et la transmission. Ancien enseignant et conférencier régulier dans la région, il a animé de nombreux événements sous l’égide d’associations comme Arts Vivants, présidée par Marie-Neige Justafré. Son approche, pédagogique et accessible, s’appuie sur une synthèse des travaux de grands préhistoriens, tels André Leroi-Gourhan ou Jean Clottes, pour offrir une vision claire et captivante. À Bages, Baills a puisé dans cet héritage pour explorer la spiritualité préhistorique, un thème qui, selon L’Indépendant, a suscité l’intérêt d’un public varié – habitants, éducateurs et curieux.

Les premières lueurs spirituelles : un voyage dans le temps

Baills a débuté sa conférence par une question essentielle : quand l’Homme a-t-il commencé à chercher un sens au-delà du quotidien ? Contrairement à une idée reçue, cette quête ne surgit pas avec les grandes religions historiques, mais plonge ses racines dans la préhistoire. Dès 2,5 millions d’années, les outils de pierre (Oldowayen) témoignent d’une intelligence technique chez Homo habilis. Cependant, c’est avec Homo sapiens et Homo neanderthalensis, entre 300 000 et 40 000 ans avant notre ère, que des comportements symboliques émergent.

Les sépultures intentionnelles en sont un marqueur clé. À Qafzeh (Israël), des squelettes d’Homo sapiens datés de 100 000 ans ont été trouvés avec des dépôts d’ocre rouge et de coquillages (Journal of Human Evolution, 2003), suggérant une ritualisation de la mort. Chez les Néandertaliens, la tombe de La Chapelle-aux-Saints (Corrèze), vieille de 50 000 ans, montre un corps soigneusement disposé (PNAS, 2013). Baills a proposé que ces gestes traduisent une conscience de la finitude, peut-être une croyance en une vie au-delà, prémices d’une spiritualité naissante.

Un autre exemple évoqué est la grotte Bruniquel (Tarn-et-Garonne), étudiée par Jacques Jaubert – une référence que Baills a sans doute citée. Datées de 176 000 ans, ces structures en stalagmites, associées à des foyers, laissent entrevoir un espace ritualisé, témoignant d’une intention collective chez les Néandertaliens (Nature, 2016). Pour les auditeurs de Bages, cette découverte a élargi la définition de la spiritualité, la rendant universelle et trans-espèces.

L’art pariétal : une fenêtre sur l’invisible

Baills a ensuite exploré l’art comme expression spirituelle. Les peintures de Chauvet (Ardèche), datées de 36 000 ans, avec leurs lions et bisons grandeur nature, ou celles de Lascaux (Dordogne), 17 000 ans plus tard, ne sont pas de simples ornements. S’appuyant sur les théories de Jean Clottes (La Préhistoire de l’art, 2008), il a suggéré que ces œuvres, souvent peintes dans des cavités profondes, reflètent une connexion avec un monde surnaturel, peut-être chamanique. Les figures hybrides – comme l’homme-bison de Chauvet – et les mains négatives en ocre pourraient être des tentatives de communiquer avec des esprits ou des forces cosmiques.

Les statuettes, telles la Vénus de Willendorf (Autriche, 25 000 ans), ont complété cette fresque. Baills les a présentées comme des symboles de fertilité ou de protection, des objets portatifs qui accompagnaient les chasseurs-cueilleurs dans leur quête de sens. « Ces traces ne sont pas anodines ; elles montrent un Homme qui interroge son existence », a-t-il affirmé, selon L’Indépendant, captivant son public par cette vision d’une spiritualité ancrée dans le vécu.

Une spiritualité pratique et collective

Un aspect central de la conférence fut la nature pragmatique de cette spiritualité. Baills a expliqué que, loin d’être abstraite, elle répondait à des besoins concrets : apaiser la peur de la mort, renforcer la cohésion des groupes, ou invoquer des forces pour la chasse. Les perles de Blombos (Afrique du Sud, 75 000 ans) ou les plumes de vautour à Gibraltar (PLoS One, 2012) servaient de marqueurs identitaires, unissant les clans face à l’adversité. Cette approche utilitaire, loin de diminuer leur portée, souligne leur rôle essentiel dans la survie sociale.

Pour les maçons, cette pragmatique résonne avec notre propre usage des symboles. Le maillet et le ciseau ne sont pas décoratifs ; ils façonnent la pierre brute pour un édifice commun. De même, les rites préhistoriques étaient des outils de lien, un écho à la chaîne d’union qui nous rassemble en Loge.

Science et spiritualité : une révolution des savoirs

Baills a contextualisé son propos dans l’évolution des paradigmes scientifiques. Jusqu’au XIXe siècle, la préhistoire était perçue comme une ère de sauvagerie. Les travaux d’André Leroi-Gourhan (Le Geste et la Parole, 1964) ont révélé la sophistication de ces sociétés, une idée renforcée par les avancées génétiques (Science, 2010, Svante Pääbo) montrant des échanges culturels entre sapiens et Néandertaliens. À Bages, il a illustré ce tournant par les gravures de la vallée du Côa (Portugal, 20 000 ans), preuves d’une pensée complexe bien avant l’écriture.

Une résonance maçonnique : la Lumière des origines

Cette conférence offre une méditation initiatique. La grotte, espace primal où le feu révèle des symboles, rappelle le cabinet de réflexion – un lieu de confrontation avec soi pour accéder à la Lumière. Les cercles de Bruniquel évoquent la fraternité, un cercle sacré transcendant les millénaires. Les sépultures préhistoriques, avec leurs offrandes, préfigurent notre passage symbolique de la mort à la renaissance.

Baills, par son érudition, a touché un nerf maçonnique : le symbole comme langage universel. Les mains peintes de Chauvet ne sont-elles pas des signes d’ordre avant l’heure ? Cette quête spirituelle, pragmatique et collective, s’aligne avec notre travail : polir la pierre pour édifier une humanité meilleure.

Un événement culturel à Bages

Portée par Arts Vivants, avec le soutien de la municipalité et de la médiathèque Joan-Pau-Giné, la conférence a fédéré un public curieux, reflet de l’ouverture d’esprit chère à la maçonnerie. Baills, par sa clarté, a transformé un sujet savant en une expérience partagée, suivie d’échanges riches, comme le note L’Indépendant.

Jeudi 6 mars à 18 h 15, à la maison des Associations, rue Danton, parking de la Mairie. Entrée gratuite. Contact de l’association “La Cellera San Galdric”. : 04 68 21 83 10 ou 06 78 62 78 48 ou 06 70 06 01 49.

Conclusion : un héritage intemporel

Le 27 février 2025, Henri Baills a illuminé Bages d’une réflexion sur la spiritualité préhistorique, reliant Néandertal à nos Loges modernes. À l’approche du 8 mars 2025, Journée des droits des femmes, les Vénus paléolithiques nous rappellent la place sacrée du féminin dans cette histoire. Que cette conférence inspire nos travaux : en taillant la pierre, nous prolongeons une quête aussi ancienne que l’Homme lui-même.

Une vidéo complotiste sur TikTok cible un Temple maçonnique à Bruxelles : arrestation et inculpation pour calomnies et menaces

De notre confrère belge lavenir.net

Le 28 février 2025, une femme a été interpellée à Bruxelles suite à la diffusion d’une vidéo complotiste sur TikTok, où elle présentait un bâtiment historique de la capitale belge comme un lieu de « rituels et crimes sataniques » liés aux « Illuminati ». L’édifice en question, situé près de la place des Martyrs, n’est autre qu’un temple maçonnique reconnu, devenu la cible de dégradations et de harcèlement après la viralité de cette publication. Cet incident soulève des questions sur la désinformation en ligne et ses conséquences, tout en rappelant la résilience des Frères et Sœurs face aux préjugés.

Une vidéo aux accusations fantasmatiques

Publiée le lundi 24 février 2025 sur TikTok, la vidéo incriminée montre un bâtiment bruxellois sous un jour sombre et mystérieux. Son auteure y affirme qu’il s’agit d’un lieu secret, théâtre de pratiques occultes nocturnes orchestrées par les « Illuminati », une entité souvent invoquée dans les récits conspirationnistes. Ces allégations, dénuées de fondement, ont rapidement gagné en visibilité sur la plateforme, connue pour ses algorithmes favorisant les contenus sensationnels.

L’édifice ciblé est en réalité le temple maçonnique du Cercle des Amis Philanthropes, un lieu chargé d’histoire et protégé comme monument historique par la Région de Bruxelles-Capitale depuis 1975. Loin des fantasmes véhiculés, ce temple incarne pour ses membres un espace de réflexion, de fraternité et de travail initiatique, ancré dans les valeurs humanistes de la Franc-Maçonnerie.

Une vague de violences et de haine

La diffusion de la vidéo a eu des répercussions immédiates et tangibles. Dès sa mise en ligne, un déferlement de messages haineux a envahi les réseaux sociaux, accompagnés d’actes concrets contre le bâtiment : jets de pierres sur la façade, tentatives d’effraction et harcèlement des occupants. Ces déprédations, rapportées par le parquet de Bruxelles le samedi 1er mars 2025, témoignent de la rapidité avec laquelle une rumeur infondée peut engendrer des troubles dans le monde profane.

Pour les occupants du temple, cet épisode ravive des souvenirs de stéréotypes anciens associant la Franc-Maçonnerie à des conspirations obscures. Comme le soulignait un Frère dans un témoignage récent à 450.fm : « Être franc-maçon, c’est être libre-penseur, pas un personnage de roman fantastique. Notre quête est celle de la Lumière, pas des ténèbres. » Cet incident illustre les défis persistants auxquels font face les maçons pour dissiper les malentendus qui entourent leur engagement.

Une réponse judiciaire rapide

Face à l’escalade des actes hostiles, une plainte a été déposée par les victimes, déclenchant une enquête de la police de Bruxelles-Capitale-Ixelles. Grâce à une identification rapide, l’auteure de la vidéo a été arrêtée le vendredi 28 février 2025. Privée de liberté, elle comparaîtra prochainement devant le tribunal correctionnel, citée pour « calomnies », « menaces écrites » et « usage abusif d’un moyen de communication électronique ». L’audience au fond est déjà fixée au 10 avril 2025, marquant une volonté des autorités de traiter cette affaire avec diligence.

Le parquet de Bruxelles a tenu à clarifier la situation dans un communiqué publié le 1er mars : « L’édifice visé héberge un temple maçonnique reconnu, et non un lieu de pratiques illicites comme suggéré dans la vidéo. » Cette mise au point vise à rétablir la vérité et à apaiser les tensions suscitées par cette désinformation.

TikTok et la désinformation : un défi contemporain

Cet événement met en lumière les dérives potentielles des réseaux sociaux, TikTok en tête. Avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde, la plateforme chinoise est un vecteur puissant de viralité, mais aussi un terrain fertile pour les théories complotistes. Une étude de NewsGuard datée de 2022 révélait que 20 % des vidéos TikTok sur des sujets d’actualité contenaient des informations fausses ou trompeuses. Le cas bruxellois s’inscrit dans cette tendance, amplifiée par des algorithmes qui privilégient l’émotion au détriment de la véracité.

La Franc-Maçonnerie, souvent caricaturée dans l’imaginaire collectif, n’est pas étrangère à ces attaques. Des Illuminati aux accusations de « pouvoir occulte », elle demeure une cible récurrente des récits conspirationnistes, malgré son ancrage dans des principes d’égalité et de progrès. Cet épisode rappelle aux Frères et Sœurs l’importance de leur serment de discrétion, non pas comme un secret opaque, mais comme une protection contre les malentendus.

Vers une résolution apaisée

Alors que la justice suit son cours, cet événement invite à une réflexion plus large sur la responsabilité des créateurs de contenu et sur la nécessité d’une éducation aux médias. Pour la Franc-maçonnerie, il s’agit d’un rappel : la quête de la Lumière passe aussi par la patience et la résistance face aux ombres de l’ignorance. Le 10 avril 2025, date de l’audience, offrira peut-être une conclusion à cette affaire – mais d’ici là, la chaîne d’union reste notre force.


Sources

  • Témoignage anonyme recueilli par 450.fm, « Être franc-maçon, c’est être libre-penseur », archives internes.
  • NewsGuard, « Misinformation Monitor », rapport 2022, sur la prévalence des contenus trompeurs sur TikTok.

« Un si long hiver » de Michel Auzas-Mille : Un voyage alchimique au cœur des mystères maçonniques

Dans son dernier opus, Un si long hiver, Michel Auzas-Mille, artiste polymorphe et penseur des profondeurs ésotériques, nous convie à un périple singulier où l’alchimie et la Franc-Maçonnerie s’entrelacent dans une intrigue à la fois policière et initiatique. Publié aux Éditions Maïa, ce conte alchimique transporte le lecteur du Paris contemporain aux brumes du XIVe siècle, tissant un fil d’or entre les époques et les symboles. Pour les Frères en quête de sens, ce livre résonne comme une méditation sur la transformation intérieure, un écho aux travaux du cabinet de réflexion et aux outils du maçon.

Une énigme aux racines alchimiques

Dès les premières pages, Un si long hiver plonge dans une enquête énigmatique : un crime étrange dans les ruelles parisiennes, des indices semés comme autant de parchemins oubliés, et une quête qui dépasse le simple whodunit pour s’élever vers une exploration métaphysique. Michel Auzas-Mille, fort de ses décennies d’études sur le symbolisme, l’hermétisme et le Tarot, insuffle à son récit une dimension alchimique. Le protagoniste, un enquêteur aux allures de chercheur de vérité, se trouve confronté à des mystères qui évoquent les trois phases du Grand Œuvre : le Nigredo (l’œuvre au noir de la dissolution), l’Albedo (l’œuvre au blanc de la purification) et le Rubedo (l’œuvre au rouge de l’accomplissement).

Pour un Franc-Maçon, cette trame ne peut qu’évoquer le parcours initiatique. Le silence oppressant de l’hiver, métaphore du chaos initial, rappelle le moment où l’apprenti, les yeux bandés, doit mourir à son ancien moi. Les indices disséminés dans le récit – un sceau gravé, une rose flétrie, une lampe vacillante – sont autant de symboles maçonniques déguisés, invitant à déchiffrer le monde comme un Temple énigmatique.

Un pont entre profane et sacré

L’auteur, installé depuis plus de quarante ans dans les Alpes de Haute-Provence, puise dans son expérience d’artiste et d’écrivain pour transcender les frontières temporelles. Le XIVe siècle, époque de pestes et de secrets, devient un miroir du présent, où les personnages affrontent leurs ombres intérieures. Cette oscillation entre passé et modernité reflète la quête intemporelle du maçon : relier le visible à l’invisible, le profane au sacré. Les références alchimiques – le soufre, le mercure, le sel – s’entrelacent avec des lieux parisiens comme Notre-Dame, chargée d’une aura mystique, offrant aux initiés un terrain fertile pour méditer sur la transmutation de l’âme.

Michel Auzas-Mille ne se contente pas d’une intrigue linéaire : il sème des clés ésotériques qui parlent au cœur des Frères. Le « long hiver » du titre n’est-il pas une allusion au désert intérieur que tout maçon traverse avant de voir poindre la Lumière ? L’enquête devient alors une allégorie du travail en Loge : dénouer les fils du chaos pour révéler l’harmonie cachée.

Un appel à la fraternité et à la quête intérieure

Si le livre séduit par son suspense, il brille surtout par sa portée spirituelle. Les personnages, confrontés à des dilemmes moraux et à des vérités voilées, incarnent les vertus maçonniques : la persévérance, l’humilité, la recherche de la justice. L’un d’eux, un érudit solitaire, pourrait être vu comme un Maître discret, guidant sans imposer, tandis que l’enquêteur, novice dans cet univers, rappelle l’apprenti tâtonnant dans l’obscurité.

Pour les Francs-Maçons, Un si long hiver est une invitation à revisiter leurs propres outils. Le compas et l’équerre, le maillet et le ciseau, trouvent un écho dans les métaphores du texte : tailler la pierre brute, c’est aussi affronter les mystères de l’existence. L’alchimie, si chère à l’auteur, devient une parabole du chemin maçonnique : transformer le plomb de l’ego en or de la fraternité.

Un écrin pour l’imaginaire maçonnique

Michel Auzas-Mille, avec son style poétique et érudit, offre plus qu’un roman : il livre un grimoire moderne où chaque page murmure des vérités cachées. Les Frères y reconnaîtront des accents familiers – le silence du rituel, la puissance du symbole, l’appel à l’introspection – tout en se laissant porter par une intrigue captivante. Publié après une souscription, ce livre témoigne de la passion de l’auteur pour rendre accessible l’ésotérisme au plus grand nombre, sans jamais trahir sa profondeur.

Un si long hiver est une œuvre à lire à la lueur d’une chandelle, un voyage qui invite le maçon à méditer sur son propre hiver intérieur, à chercher la Lumière au-delà des ténèbres, et à célébrer la fraternité comme un feu qui jamais ne s’éteint. Pour les initiés comme pour les profanes, c’est une porte entrouverte sur les mystères de l’âme humaine – un appel à devenir, selon les mots d’un vieux rituel, « un cherchant en quête de vérité ».

Notes pour les lecteurs maçonniques

Ce texte s’adresse à vous, Frères, comme une planche à tracer dans l’intimité de vos réflexions. Que voyez-vous dans ce « long hiver » ? Une épreuve, une promesse, ou les deux ? Michel Auzas-Mille, par son art, nous rappelle que l’alchimie et la maçonnerie partagent un même horizon : l’élévation de l’esprit par le dépouillement de soi. À vos outils, et que la Lumière soit !

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La Franc-Maçonnerie nicaraguayenne dans l’ombre du régime Ortega : un parallèle troublant avec Cuba

De notre confrère 14ymedio.com

Le 2 mars 2025, 14ymedio, un journal indépendant cubain, publie un article intitulé « La masonería nicaragüense sigue los pasos de la cubana al doblegarse ante el régime de Ortega ». Ce titre, alarmant pour tout maçon épris de liberté, met en lumière une crise profonde au sein de la fraternité nicaraguayenne, confrontée à une pression autoritaire qui rappelle les défis rencontrés par ses Sœurs et Frères cubains.

À l’heure où la Franc-Maçonnerie célèbre mondialement des valeurs d’indépendance et d’humanisme, cette affaire interroge : jusqu’où une obédience peut-elle plier sans trahir son essence ? Cet article explore les faits, leur contexte et leurs implications pour notre Art Royal, en puisant dans l’histoire, les témoignages et les dynamiques régionales.

Un contexte de répression généralisée

Au Nicaragua, sous la présidence de Daniel Ortega depuis 2007, le régime sandiniste a intensifié sa mainmise sur la société civile. Selon Amnesty International (rapport 2023), plus de 5 600 organisations non gouvernementales, associations et entités culturelles ont vu leur personnalité juridique révoquée depuis 2018, année marquée par des manifestations massives réprimées dans le sang (plus de 300 morts, selon l’ONU). Parmi ces victimes figure la franc-maçonnerie nicaraguayenne, dont la Gran Logia de Nicaragua et le Supremo Consejo ont été dépouillés de leur statut légal en 2024. Ce démantèlement s’inscrit dans une stratégie d’élimination de toute voix indépendante, un schéma que les maçons cubains connaissent bien depuis les confiscations castristes des années 1960.

L’article de 14ymedio rapporte que, face à cette offensive, la maçonnerie nicaraguayenne aurait choisi une voie de compromis : un « rapprochement » avec le régime, marqué par l’intégration d’anciens politiciens sandinistes dans ses rangs et des critiques publiques contre les maçons réclamant une « plénitude démocratique ». Ce tournant, dénoncé comme une « automutilation » par Hiram, un maçon de Managua interrogé par le journal, a culminé le 17 février 2025 lors d’une réunion de la Confederación Masónica Interamericana (CMI) avec le secrétaire de l’Organisation des États Américains (OEA). Les maçons nicaraguayens, alignés sur Ortega – qui a quitté l’OEA en 2023 en la qualifiant d’« organisation injerenciste » – ont rompu avec cette coalition historique de 94 obédiences, s’isolant ainsi du reste de la fraternité régionale.

Un écho cubain : une fraternité sous pression

Le parallèle avec Cuba est frappant. La Gran Logia de Cuba, fondée en 1859 et forte de 30 000 membres au moment de la Révolution de 1959, a traversé des décennies de surveillance et de compromission. Eduardo Torres-Cuevas, historien officiel cubain, note dans Cinco ensayos sobre la masonería cubana (2013) que Fidel Castro, après avoir confisqué des étages de l’édifice de Carlos III en 1961 via la Ley de Réforme Urbaine, a exploité une faction favorable au régime pour neutraliser l’ordre. En 2024, la crise s’est aggravée avec le vol de 19 000 dollars au siège de la Gran Logia, impliquant le Gran Maestro Mario Urquía Carreño, soupçonné d’être un pion de la Seguridad del Estado. Expulsé en mars 2024 au cri de « fuera ladrón » (14ymedio, 25 mars 2024), son cas illustre une tentative d’infiltration étatique, un scénario que les maçons nicaraguayens semblent désormais reproduire.

Hiram, dans son témoignage à 14ymedio, évoque cette dérive cubaine comme un miroir : « Nous disions : que se passe-t-il à Cuba ? Pourquoi un Gran Maestro a-t-il fui en 2023 ? Pourquoi cet argent a-t-il disparu ? » La maçonnerie cubaine, jadis fer de lance des idéaux indépendantistes avec des figures comme José Martí, peine aujourd’hui à préserver son autonomie, réduite à environ 20 000 membres selon des estimations récentes (El País Uruguay, 2017). Le régime castriste, comme celui d’Ortega, a compris le pouvoir organisationnel des Loges et cherche à les domestiquer ou à les détruire.

Une histoire maçonnique en Amérique latine : liberté et résistance

La Franc-Maçonnerie latino-américaine a souvent été un bastion de résistance. Au XIXe siècle, elle a joué un rôle clé dans les luttes pour l’indépendance – au Nicaragua, des maçons comme Tomás Martínez soutinrent la cause libérale contre les conservateurs, tandis qu’à Cuba, Martí et Antonio Maceo portèrent les idéaux maçonniques dans la guerre contre l’Espagne. Selon Francisco J. Ponte Domínguez (La Masonería en la independencia de Cuba, 1954), cette tradition libertaire est « l’ADN de la fraternité », une force que les dictatures du XXe siècle ont cherché à étouffer. Au Venezuela, le régime chaviste a marginalisé les Loges, et à Cuba, les pressions ont poussé des Gran Maestros comme Francisco Javier Alfonso Vidal à l’exil en 2023 (14ymedio, 3 janvier 2023).

Au Nicaragua, la maçonnerie, bien que petite (moins de 200 membres actifs d’après Hiram, contre 27 000 à Cuba il y a dix ans), conserve une influence symbolique. Sa taille réduite, exacerbée par l’exil post-2018, la rend vulnérable mais aussi stratégiquement ciblée par Ortega, qui voit dans toute structure autonome une menace potentielle.

Les faits : un compromis controversé

L’article de 14ymedio détaille les signes de ce « doublement » nicaraguayen. L’intégration d’ex-politiciens sandinistes dans les hautes sphères maçonniques – sans noms précis cités – suggère une infiltration similaire à celle observée à Cuba avec Urquía Carreño. Ce choix, pour Hiram, est une trahison : « Rompre avec la CMI, c’est s’automutiler. » La CMI, fondée en 1947, unit 26 pays dans une vision d’égalité et de progrès, des valeurs que le régime Ortega rejette en quittant l’OEA et en réprimant toute dissidence. Les critiques internes contre les maçons pro-démocratie, relayées dans des déclarations officielles, renforcent cette impression d’alignement.

Le régime, selon Confidencial (16 juillet 2024), n’a pas besoin d’une maçonnerie forte pour prospérer, mais préfère la neutraliser. En perdant leur personnalité juridique, la Gran Logia et le Supremo Consejo ont été privés de ressources et de légitimité légale, poussant leurs dirigeants à négocier leur survie. Ce pragmatisme, s’il garantit une existence précaire, compromet l’idéal maçonnique d’indépendance.

Une réflexion maçonnique : le serment à l’épreuve

Pour les lecteurs de 450.fm, cette affaire touche au cœur de notre serment : « Secourir nos Frères et Sœurs de par la Terre dans la mesure de nos moyens et dans le respect de la justice. » Que faire lorsque des obédiences, sous la contrainte, s’écartent de cette voie ? Le silence de l’apprenti, symbole de patience et d’écoute, devient ici une métaphore ambivalente : silence de résilience ou de soumission ? Le Rite Écossais, pratiqué au Nicaragua et à Cuba, enseigne la progression vers la Lumière à travers 33 degrés ; mais que devient cette quête lorsque la pierre brute est broyée par des forces profanes ?

La solidarité internationale pourrait être une réponse. Les Loges d’Europe et d’Amérique du Nord, fortes de leur liberté, pourraient tendre la main aux Frères nicaraguayens et cubains, non par ingérence, mais par fraternité. Les précédents existent : en 1990, la maçonnerie bulgare renaît après des décennies de prohibition communiste grâce au soutien extérieur (California Freemason, 2022).

Conclusion : un appel à la vigilance

La franc-maçonnerie nicaraguayenne, en suivant les pas cubains, risque de perdre son âme dans un compromis avec l’autoritarisme. Si la survie institutionnelle est un enjeu, elle ne saurait justifier l’abandon des principes qui fondent notre ordre. À Managua comme à La Havane, les Frères et Sœurs affrontent un hiver rigoureux, mais l’histoire montre que la Lumière peut percer les ténèbres. Le 8 mars 2025, Journée des droits des femmes, nous rappellera que la liberté est un combat universel – un défi que la maçonnerie doit relever, fidèle à son passé de résistance.


Sources :

  • Confidencial, « Un ex-funcionario revela la mafia des vols », 16 juillet 2024.
  • 14ymedio, « La masonería nicaragüense sigue los pasos de la cubana », 2 mars 2025.
  • Amnesty International, Rapport annuel 2023, Nicaragua.
  • Torres-Cuevas, E., Cinco ensayos sobre la masonería cubana, 2013.
  • 14ymedio, « Expulsan al Gran Maestro de la masonería cubana », 25 mars 2024.
  • Ponte Domínguez, F.J., La Masonería en la independencia de Cuba, 1954.

Thouars : une épreuve pour Albert et Christiane Leblanc, un appel à la fraternité maçonnique

Depuis plusieurs mois, la ville de Thouars, dans les Deux-Sèvres, est le théâtre d’une affaire complexe qui oppose Albert et Christiane Leblanc, un couple de Francs-maçons, à la municipalité. Au cœur de ce différend : l’effondrement d’un mur de soutènement, survenu dans la nuit du 27 au 28 mai 2024, rue Grande-Côte-de-Crevant. Alors que la situation juridique reste en suspens, cet article se veut un message de soutien moral à notre Frère Albert et notre Sœur Christiane, confrontés à une épreuve qui met à rude épreuve leur sérénité et leur quotidien.

Une affaire qui divise

L’incident a débuté par l’effondrement partiel d’un mur ancien jouxtant la propriété des Leblanc, entraînant la fermeture temporaire de la rue pour des raisons de sécurité. Depuis lors, un bras de fer s’est engagé entre le couple et la mairie de Thouars, chacun avançant des arguments pour déterminer la responsabilité de l’entretien et des réparations. La municipalité, par la voix de son avocat Me Thierry Dallet, a clarifié sa position en février 2025, soulignant la nécessité de protéger les riverains face à un risque jugé imminent. De leur côté, Albert et Christiane, propriétaires de la parcelle concernée, ont contesté les accusations portées contre eux, annonçant une demande de contre-expertise pour faire valoir leur point de vue.

Le dossier, médiatisé notamment par l’intervention de Julien Courbet sur M6 et RTL le 29 janvier 2025, cristallise aujourd’hui des tensions juridiques et techniques. Les expertises divergent, les responsabilités s’entrecroisent et la menace d’une démolition plane comme une ombre sur cette affaire encore loin d’être résolue. Pour l’heure, la justice n’a pas tranché, laissant les deux parties dans une attente pesante.

Une épreuve humaine avant tout

Au-delà des débats techniques et légaux, c’est une épreuve humaine qui touche Albert et Christiane. Membres de notre communauté maçonnique, ils traversent des mois d’incertitude, confrontés à la pression médiatique, aux démarches administratives et aux regards parfois scrutateurs de leur entourage. Cette situation, qui mobilise leur énergie et leurs ressources, met en lumière la fragilité de l’équilibre que chacun cherche à préserver dans sa vie profane.

Pour Albert, Frère engagé, et Christiane, sa compagne dans cette traversée, cette période est un hiver rigoureux – un moment où la pierre, même taillée avec soin, peut vaciller sous les assauts du destin. Pourtant, leur détermination à défendre leur position témoigne d’une résilience qui force le respect, quelles que soient les conclusions futures de ce litige.

Le serment maçonnique : un soutien indéfectible

En tant que Francs-maçons, nous portons dans notre cœur un serment sacré : celui de secourir nos Frères et Sœurs, où qu’ils se trouvent sur la Terre, dans les limites de nos moyens et dans le respect de la justice. Ce vœu, gravé dans nos rituels, transcende les querelles profanes et nous rappelle notre devoir de fraternité. Sans prendre parti dans le différend qui oppose Albert et Christiane à la mairie de Thouars – une affaire qui relève des instances compétentes – nous pouvons, et devons, leur offrir un soutien moral, une main tendue dans l’obscurité.

Ce soutien ne juge pas, il n’accuse ni ne défend. Il se manifeste par une écoute attentive, une pensée fraternelle, une présence discrète mais réelle. Comme le silence de l’apprenti prépare la parole maîtrisée, notre solidarité envers Albert et Christiane se veut un refuge, un écho à la chaîne d’union qui nous lie au-delà des tempêtes. Que ce soit par une lettre, une visite ou une simple intention portée en Loge, chaque geste compte pour leur rappeler qu’ils ne sont pas seuls.

Un appel à la réflexion collective

Cette affaire, au-delà de son contexte local, invite aussi notre communauté à méditer sur des questions plus vastes. Comment, en tant que maçons, pouvons-nous accompagner ceux d’entre nous qui affrontent les aléas du monde profane ? Comment la fraternité peut-elle s’exprimer face à des défis qui échappent à notre cercle immédiat ? L’épreuve d’Albert et Christiane nous renvoie à notre propre engagement : être des bâtisseurs, non seulement d’un Temple spirituel, mais aussi d’un soutien tangible pour ceux qui vacillent.

En cette veille du 8 mars 2025, Journée internationale des droits des femmes, l’histoire de Christiane, aux côtés d’Albert, résonne aussi comme un rappel de la force des Sœurs dans nos rangs. Leur combat, quel qu’en soit l’issue, est une illustration de la ténacité qui caractérise ceux qui cherchent la Lumière, même dans les moments les plus sombres.

Une lueur dans l’hiver

À Albert et Christiane, nous adressons ces mots simples mais sincères : tenez bon. Votre parcours, semé d’embûches, ne diminue en rien la place que vous occupez dans notre chaîne fraternelle. Que cette épreuve, si lourde soit-elle, soit aussi une étape vers une paix retrouvée. La Franc-maçonnerie, par son essence, nous enseigne que derrière chaque hiver se cache la promesse d’un renouveau. Nous serons là, à vos côtés, pour accueillir ce printemps, lorsque le temps et la justice auront fait leur œuvre.

Note aux lecteurs de 450.fm : Cet article n’a pas vocation à trancher une affaire complexe, mais à réaffirmer notre serment de secours. Si vous souhaitez soutenir Albert et Christiane, une pensée, un mot ou une initiative en Loge peut faire la différence. Que la Lumière guide leurs pas et les nôtres.

Une pétition a été lancée. Chacun peut la signer pour soutenir.

L’Écosse : une identité forgée par le whisky et la Franc-maçonnerie

L’Écosse, terre de légendes et de traditions, se distingue parmi les nations européennes par une identité riche et singulière. Ses coutumes séculaires, sa langue, ses paysages rudes et ses emblèmes culturels – du haggis, cette panse de brebis farcie d’un mélange rustique de viande, d’abats et d’avoine, au kilt, arboré aujourd’hui par les régiments, les pipe bands ou des figures comme Sean Connery et Ewan McGregor – en témoignent avec éclat. Mais au-delà de ces symboles, deux éléments occupent une place particulière dans l’âme écossaise : le whisky et la franc-maçonnerie. Plongeons dans leur histoire et leurs liens inattendus.

Le whisky : un art né des moines et sublimé par les Écossais

L’origine du whisky écossais remonte à des racines monastiques. On attribue généralement son introduction aux moines irlandais du royaume gaélique de Dal Riata, qui, entre la fin du VIe siècle et le début du VIIe siècle, unissaient le nord-est de l’Irlande et l’ouest de l’Écosse. Ces religieux, experts en distillation, auraient partagé leur savoir-faire avec les habitants locaux. À une époque où les Anglais interdisaient aux Irlandais de distiller, les Écossais saisirent cette opportunité pour perfectionner la production de ce breuvage. Ils en firent une véritable œuvre d’art, reflet du caractère sauvage et indomptable de leurs terres.

La fabrication du whisky repose sur cinq étapes essentielles, conjuguant savoir-faire ancestral et ressources naturelles :

Le maltage : Tout commence avec l’orge, céréale reine des distilleries écossaises. Traditionnellement sourcée localement, elle fut importée dès la fin du XIXe siècle – de France, du Danemark, de Russie ou des pays baltes – pour répondre à une demande croissante. Étendue et humidifiée pendant une à deux semaines, l’orge germe, libérant une enzyme, la maltase, qui transforme l’amidon en sucres. Les grains sont ensuite séchés et torréfiés, souvent au-dessus d’un feu de tourbe – cette matière organique issue de la décomposition millénaire de bruyères et de mousses, abondante dans le nord et l’ouest de l’Écosse, notamment sur l’île d’Islay où certaines tourbières datent de plus de 10 000 ans. Selon le combustible – bois ou tourbe – et l’intensité du séchage, le malt révèle des arômes variés : biscuités et doux à l’air chaud, fumés et médicinaux à la tourbe. Une fois prêt, il est broyé en une farine appelée grist.

  • Le brassage : Le grist est mélangé à de l’eau chaude, souvent puisée dans des sources locales au goût distinctif, dans de grands cuviers en bois. Cette étape active les enzymes, convertissant les sucres en un moût sucré, le wort.
  • La fermentation : Des levures sont ajoutées au wort, déclenchant une fermentation alcoolique qui donne naissance au wash, un liquide brut titrant autour de 8 à 10 % d’alcool.
  • La distillation : Le wash est chauffé dans des alambics en cuivre – d’abord les imposants wash stills, puis les plus élancés spirit stills. Ce double passage, typique de l’Écosse, concentre l’alcool jusqu’à environ 70 %, produisant un spiritueux incolore dont le profil dépend de la forme des alambics, véritable signature des distilleries.
  • Le vieillissement : Enfin, le whisky repose dans des fûts de chêne, souvent réutilisés après avoir contenu du xérès, du porto, du bourbon ou même du vin de Bordeaux. Ces bois imprègnent le liquide de leurs arômes et lui confèrent sa couleur dorée. La loi exige un minimum de trois ans de maturation, mais les grands single malts patientent souvent 8, 12, voire 18 ans. Avant embouteillage, le whisky, encore à 60 % ou plus, est dilué avec de l’eau de source pour atteindre 40 à 45 %.

De ce processus naissent trois grandes familles de whiskies :

  • Malt whisky : Issu exclusivement d’orge maltée, il se décline en single malt (d’une seule distillerie) ou pure malt (assemblage de single malts). Riches et complexes, les single malts incarnent l’élite du whisky.
  • Grain whisky : Fabriqué à partir d’un mélange de céréales (maïs, blé) et d’une faible proportion d’orge, distillé une seule fois, il est plus léger et économique, souvent destiné aux blends.
  • Blended whisky : Alliance de 20 à 40 % de malt whisky et de 60 à 80 % de grain whisky, il domine le marché mondial.

Cinq régions écossaises marquent le whisky de leurs empreintes uniques :

  • Speyside : Vallée de la Spey, entre Inverness et Aberdeen, reine des distilleries (Glenfiddich, Glenlivet, Macallan), aux whiskies fruités et peu tourbés.
  • Lowlands : Sud de l’Écosse, avec des whiskies légers issus d’une triple distillation (Glenkinchie, Auchentoshan).
  • Highlands : Terroir de whiskies robustes (Glenmorangie, Talisker).
  • Islay : Île des Hébrides aux whiskies intensément tourbés (Laphroaig, Ardbeg).
  • Campbeltown : Ancien bastion du whisky, réduit à trois distilleries.

Un exemple notable ? Le Grand Master Mason’s Choice Whisky de Speyburn, vieilli dans des fûts ex-bourbon et ex-xérès, offre des notes de fruits frais et de caramel. Hélas, il reste une exclusivité britannique.

La Franc-maçonnerie : une tradition écossaise aux racines profondes

Si le whisky incarne l’esprit des terres écossaises, la franc-maçonnerie y puise une histoire tout aussi ancienne. Kilwinning, petite ville côtière du North Ayrshire, abrite la loge considérée comme la plus ancienne d’Écosse, un symbole de cette tradition. Mais quel lien unit ces deux univers ?

Ce sont les hommes – les Frères – qui tissent cette connexion. En Écosse, nombre de maçons portent le kilt lors des tenues, tandis qu’en France, certains adeptes du Rite Standard d’Écosse perpétuent cet hommage. Le whisky, lui, s’invite souvent avant ou après les réunions, notamment lors des grandes tenues où les Frères partagent leurs flacons.

En France, la Confrérie des Chevaliers du Malt et de la Musique, fondée en 2005, illustre ce mariage. Réunissant les amateurs de whisky et de mélodies, elle organise des déjeuners-dégustations mensuels à Levallois-Perret et propose le Knight Sword, un blended malt de 43° embouteillé en édition limitée (251 bouteilles). Clin d’œil maçonnique : ses sept ans d’âge évoquent les chiffres symboliques 3, 5 et 7.

Des figures emblématiques

L’histoire du whisky et de la maçonnerie croise des personnalités marquantes. John Walker, père du célèbre Johnnie Walker, fut initié en 1824 à la Loge St John Kilmarnock Kilwinning n°22. D’abord épicier, il se lança dans le mélange de whiskies pour garantir une constance rare à l’époque, posant les bases du blended whisky. Son fils, Alexander, exporta cette innovation à travers le monde. Robert Burns, le barde national, initié à la St David’s Lodge de Tarbolton, inspira lui aussi un whisky éponyme produit sur l’île d’Arran.

Une alchimie partagée

À y réfléchir, la fabrication du whisky – feu, eau, macération, distillation, maturation – n’évoque-t-elle pas un processus alchimique ? Comme le maçon qui, par étapes, transforme sa pierre brute en œuvre polie, le whisky révèle sa quintessence au fil du temps. Dans les loges comme autour d’un verre, la fraternité s’épanouit, portée par des passions communes. Dégustations, visites de distilleries ou simples échanges : le whisky devient un vecteur de lien, toujours avec modération.

Ainsi, entre l’élixir tourbé des Highlands et les rituels séculaires des loges, l’Écosse continue de célébrer une identité où tradition et convivialité s’entrelacent harmonieusement.

15/03/25 : Rencontres Initiatiques Paris 2025 – « Spiritualité et culture en dialogue »

La deuxième édition des Rencontres Initiatiques Paris 2025 se tiendra le samedi 15 mars 2025, de 9h à 18h, au 10, rue des Terres au Curé, Paris 13e. Organisée sous l’égide du Grand Prieuré des Gaules (GPDG), des Loges Nationales Françaises Unies (LNFU) et de la Province d’Auvergne – Opéra, cet événement offre un espace privilégié de réflexion et d’échanges, où spiritualité maçonnique et enjeux culturels contemporains se rencontrent.

MAS – 10 Rue des Terres au Curé

Ouvert à tous et en accès libre, ce colloque propose une journée rythmée par des conférences, tables rondes et séances de dédicaces, réunissant chercheurs, historiens et auteurs autour des grandes thématiques qui façonnent la franc-maçonnerie et son rayonnement intellectuel.

Un programme riche en temps forts

Yonnel Ghernaouti

Sous la conduite de Yonnel Ghernaouti, cette journée mettra en lumière des intervenants de premier plan :

Roger Dachez et Jean-Michel Mathonière ouvriront les travaux par un échange sur la spiritualité des bâtisseurs de cathédrales.

Roger Dachez

Roger Dachez, médecin et universitaire, est président de l’Institut Maçonnique de France. Ancien chargé d’enseignement à l’Université Paris 7-Denis-Diderot, il a présidé l’Institut Alfred Fournier à Paris. Directeur depuis 1992 de la revue Renaissance Traditionnelle, il est reconnu comme l’un des historiens majeurs de la franc-maçonnerie.

Jean-Michel Mathonière

Jean-Michel Mathonière, essayiste et historien, est spécialiste du compagnonnage et des compagnons tailleurs de pierre. Il apportera son expertise sur les transmissions initiatiques des bâtisseurs et leur symbolisme.

Pierre-Yves Beaurepaire

Pierre-Yves Beaurepaire, professeur d’histoire à l’Université Côte d’Azur et membre de l’Institut Universitaire de France, explorera l’influence de la franc-maçonnerie sur la culture européenne au siècle des Lumières. Spécialiste reconnu de l’histoire culturelle de l’Europe et du monde au XVIIIᵉ siècle, il décryptera le rôle des réseaux maçonniques dans la pensée des Lumières.

Laura Laloux

Laura Laloux, diplômée de Sciences Po Aix, lauréate du Prix du meilleur mémoire de l’IEP, du prix de l’Institut d’Études et de Recherches Maçonniques (IDERM) et du prix Bruno Étienne du Grand Collège des Rites Écossais – Suprême Conseil du 33ᵉ degré en France (GODF), abordera l’antimaçonnisme, des pamphlets du XVIIIᵉ siècle aux polémiques contemporaines. Ancienne community manager d’une grande obédience française, elle est aujourd’hui consultante en communication.

  • Une table ronde réunira des figures incontournables du paysage maçonnique : François Caux, Roger Dachez, Bernard Sevin et Dominique Vergnolle, qui débattront des enjeux culturels et de la spiritualité maçonnique au XXIᵉ siècle.
  • Enfin, une séance de rencontres et de dédicaces permettra aux visiteurs d’échanger avec les auteurs présents.

Un prix littéraire à l’honneur

L’un des moments forts de la journée sera la remise du Prix littéraire Jean-François Var – 2ᵉ édition 2025, récompensant une œuvre marquante dans le domaine de l’initiation et des humanités maçonniques.

En réunissant tradition et modernité, transmission et recherche, ces Rencontres Initiatiques affirment la vocation culturelle et initiatique de la franc-maçonnerie, en proposant une réflexion ouverte sur le monde contemporain.

Un rendez-vous incontournable pour tous les passionnés d’initiation, de symbolisme et d’histoire des idées !

Informations pratiques

Maison des Associations de Solidarité (MAS)
10, rue des Terres au Curé – Paris 13e
Lien d’inscription : https://my.weezevent.com/rencontres-initiatiques-spiritualite-en-franc-maconnerie-2
Accès : Tramway T3a ou Métro ligne 7 (Porte d’Ivry)

Le 4ème Pilier – « l’invisible soutien »

« Ici, tout est symbole », nous dit-on dès nos premiers pas en Loge. Depuis notre entrée dans le Temple, chaque objet, chaque représentation nous parle à travers le voile du symbolisme, révélant à la fois le visible et l’invisible, la présence et l’absence. Nos regards se posent sur des formes tangibles – les Colonnes, le Pavé Mosaïque, le Delta Lumineux – dont les significations profondes, souvent cachées, s’offrent à nous au fil de notre quête initiatique. Ce soir, je vous propose de réfléchir à un élément essentiel mais absent à nos yeux : le quatrième pilier.

Les trois piliers visibles : Sagesse, Force, Beauté

3 Piliers
3 Piliers – Sagesse Force et Beauté

Lorsque nous pénétrons dans le Temple, trois piliers se dressent devant nous, disposés en équerre au centre et aux angles du tapis de Loge : l’un à l’Orient septentrion, l’autre à l’Occident septentrion, le troisième à l’Occident midi. Ils soutiennent le Temple, incarnant les vertus cardinales de la Maçonnerie : Sagesse, Force et Beauté. Dans les premiers rituels du REAA, ces piliers portaient une symbolique trinitaire explicite : la Sagesse représentait le Père, la Force le Fils, et la Beauté le Saint-Esprit. Ainsi, ils évoquent une divine harmonie, un écho de la Trinité soutenant l’univers, une structure sacrée où l’humanité trouve son reflet.

Chaque pilier est aussi une synthèse des quatre éléments : la base ancrée dans la Terre rappelle le cabinet de réflexion ; la colonne s’élance dans l’Air, portée par l’élan spirituel ; le chapiteau évasé suggère l’Eau, fluide et nourricière ; et le Feu, couronnant l’ensemble, relie ces formes aux étoiles de la voûte céleste. Leur allumage lors de chaque Tenue réactualise la lumière primordiale, ce Fiat Lux qui ordonne le chaos. Mais une question surgit : un Temple, rectangle ou carré long, peut-il tenir debout sur trois piliers seuls ?

L’invisible quatrième pilier

La Kabbale dans la franc-maçonnerie en Russie avant et après 1800

Le Temple, image du cosmos, semble incomplet sans un quatrième pilier. Pourtant, il existe, invisible à nos yeux profanes, situé hors du plan matériel, dans une dimension qui transcende notre perception immédiate. Ce pilier, que certains nomment Binah dans la Kabbale – l’Intelligence Suprême dégagée de toute matérialité – est le lien entre le manifeste et l’immanifeste. Il n’est pas absent ; il est occulté, exigeant de nous un élargissement de la vision, un passage de l’analyse rationnelle à l’intuition spirituelle.

Les trois piliers visibles impliquent sa présence virtuelle. Nos déplacements en Loge, marquant quatre angles, tracent un carré symbolique, suggérant que ce quatrième soutien est là, implicite mais essentiel. Lors de la Chaîne d’Union, nous unissons les vivants et les disparus, reliant le visible à l’invisible dans une communion intemporelle. De même, dans une Tenue funèbre, la chaise vide du Maître passé à l’Orient Éternel, ornée de ses décors, témoigne de sa présence au-delà du voile. L’étoile flamboyante sur le plateau du V∴ M∴, lumière éternelle, nous le rappelle : l’invisible est plus dense de sens que le visible.

Une colonne fluidique et mystique

Hermès Trismégiste

Ce quatrième pilier n’est pas de pierre, mais d’esprit. Impalpable, fluidique, il échappe à nos sens pour habiter notre conscience. Il est l’axe mystique, une Kundalini maçonnique, une colonne vertébrale par laquelle circulent nos pensées, nos énergies créatrices, reliant le bas et le haut. Comme le dit Hermès Trismégiste : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. » Ce pilier invisible est le trait d’union entre la Terre et le Ciel, entre l’univers matériel et le divin.

Il s’élève sans chapiteau, libre de toute limite, car il n’est ni allumé ni éteint par nos mains. Nous n’avons pas de pouvoir sur lui ; il existe dans l’esprit de celui qui le conçoit, qui y pense – comme nous le faisons ce soir. Le penser, c’est le faire vivre, le rendre réel dans l’égrégore de la Loge, cette fusion d’énergies où se mêlent les inspirations des Maîtres anciens, du GADLU, et nos travaux actuels. Ce va-et-vient génère une harmonie palpable, un bien-être commun qui transcende les individus.

Le quatrième pilier : miroir de l’initié

Ne serions-nous pas, nous-mêmes, ce quatrième pilier ? Il incarne notre quête intérieure, notre aspiration à la perfection. Les trois piliers visibles – Sagesse, Force, Beauté – sont les étapes de notre progression : l’Apprenti polit sa pierre brute avec Force, le Compagnon la façonne avec Beauté, et le Maître la parfait avec Sagesse. Mais c’est le quatrième, invisible, qui couronne ce chemin : l’Intelligence suprême, synthèse de l’Unité, but ultime de l’initiation. Il relie notre Temple intérieur au cosmos, faisant de l’Homme le pont entre le chaos matériel et la perfection spirituelle.
Si ce pilier était matérialisé, la quête perdrait son sens. L’initiation n’impose rien ; elle invite à chercher au-delà des apparences, à pénétrer l’impalpable. « Ne te fie pas à tes yeux, tout ce qu’ils te montrent, ce sont des limites », nous enseigne un proverbe soufi. Regarder avec l’esprit, c’est découvrir que l’invisible :
– comme la foi, l’intuition, l’égrégore
– est le véritable soutien du Temple.

Conclusion : un appel à la quête

Le quatrième pilier est une énigme vivante. Il nous défie de dépasser le visible pour toucher l’essence de notre démarche. Il est le Shekinah, la demeure de l’Intelligence divine au cœur des adeptes, le feu secret qui anime Sagesse, Force et Beauté. Ce n’est pas parce qu’on ne le voit pas qu’il n’existe pas, tout comme l’absence de preuve n’annule pas la foi. Par nos réflexions, nous construisons ce pilier, colonne de lumière reliant la pierre brute à la voûte étoilée.

Ainsi, il nous guide vers l’envol, vers cet Orient Éternel où tout s’éclaire.

« L’homme qui voulait être heureux » de Laurent Gounelle : un récit maçonnique de la quête de soi

Laurent Gounelle, salon du livre de Paris, 2013 (Photo : Pierre-Yves Beaudouin)

Le roman “L’Homme qui voulait être heureux” de Laurent Gounelle, publié en 2008, offre une exploration de la quête de bonheur qui partage des similitudes frappantes avec les idéaux et les pratiques de la franc-maçonnerie.

Résumé et thèmes

Version 1.0.0

Le roman raconte l’histoire d’un homme en vacances à Bali qui, à la fin de son séjour, décide de consulter un guérisseur réputé sans raison particulière. Ce sage, après un diagnostic inhabituel, lui annonce qu’il est en bonne santé mais pas heureux. S’ensuit alors un voyage initiatique où le protagoniste est invité à se confronter à ses croyances limitantes, à ses peurs et à ses véritables désirs. À travers des dialogues philosophiques, des expériences de vie et des leçons sur la nature de la réalité, il apprend à se redécouvrir et à trouver la voie vers le bonheur.

Parallèles avec la Franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie, avec sa quête de la lumière et du perfectionnement personnel, trouve dans ce récit plusieurs échos :

  • Le mentor comme guide initiatique : Le sage balinais joue le rôle de mentor, similaire à celui du maître dans la franc-maçonnerie, qui guide les initiés vers une compréhension supérieure de soi et du monde. Ce personnage aide le protagoniste à voir au-delà de ses illusions, un principe central dans l’éducation maçonnique.
  • La recherche de la vérité intérieure : Le roman met l’accent sur l’importance de la connaissance de soi, de l’écoute de son cœur et de la remise en question des croyances imposées par la société. La franc-maçonnerie enseigne également que le véritable apprentissage est intérieur, nécessitant une introspection profonde pour discerner la vérité de l’illusion.
  • Le symbolisme et les épreuves : Bien que le livre ne soit pas rempli de symboles maçonniques traditionnels, le voyage du protagoniste peut être perçu comme une série d’épreuves initiatiques. Chaque leçon apprise est une étape vers la lumière, comparable aux degrés maçonniques où chaque passage est une nouvelle révélation.
  • Le dépassement des peurs et croyances : La maçonnerie invite ses membres à se libérer des peurs et des préjugés qui les emprisonnent, tout comme le héros du roman doit dépasser ses propres limitations pour atteindre le bonheur. La quête est de transformer la “pierre brute” de ses peurs en une “pierre taillée” de sagesse et de sérénité.
  • L’importance de la liberté et de l’autonomie : Le livre de Gounelle prône une liberté de penser et d’être, des valeurs chères à la franc-maçonnerie où l’on encourage à forger son propre chemin vers la vérité et la sagesse, loin des dogmes extérieurs.

Le roman comme allégorie de l’initiation

“L’Homme qui voulait être heureux” peut être vu comme une allégorie de l’initiation maçonnique :

  • Le voyage introspectif : Le parcours du protagoniste est un voyage à l’intérieur de lui-même, une métaphore de la quête maçonnique où l’on explore son propre temple intérieur pour y découvrir des vérités cachées.
  • L’application des leçons apprises : Comme un franc-maçon doit appliquer les enseignements dans sa vie quotidienne, le héros du roman est invité à intégrer ce qu’il apprend pour transformer sa vie.
  • La transformation personnelle : Le but ultime est la transformation, non seulement pour soi mais aussi pour apporter du bien autour de soi, un concept qui résonne avec l’engagement maçonnique à l’amélioration de soi-même et de la société.

Approfondissement des thèmes et leçons

Puits D'initiation
Puits d’initiation

Pour aller plus loin dans l’exploration des liens entre “L’Homme qui voulait être heureux” et la franc-maçonnerie, considérons les aspects suivants :

  • L’importance de l’introspection : Gounelle met en avant l’introspection comme une clé pour comprendre ses propres motivations et désirs. En maçonnerie, la méditation et la réflexion sont des pratiques essentielles pour le travail sur soi, permettant d’atteindre une conscience plus élevée et de mieux comprendre les symboles et enseignements de l’ordre.
  • Le concept de la liberté intérieure : Le protagoniste du roman découvre que le vrai bonheur naît de la liberté d’être soi-même, une idée qui résonne avec l’idéal maçonnique de se libérer des contraintes extérieures pour vivre selon ses propres principes et valeurs.
  • L’acceptation et le lâcher-prise : Une des leçons majeures du livre est d’apprendre à accepter ce que l’on ne peut changer et à se détacher des attentes. La maçonnerie enseigne également le lâcher-prise, non seulement vis-à-vis du matériel mais aussi des illusions qui nous empêchent de voir la vérité.
  • La transformation par la connaissance : Le voyage à Bali est une métaphore de l’éducation par l’expérience, où chaque rencontre et chaque dialogue apporte une nouvelle couche de compréhension. En maçonnerie, le savoir ne se transmet pas seulement par les livres mais par le vécu, chaque initiation étant une étape vers une meilleure connaissance de soi et du monde.

L’impact philosophique et pratique

Alchimiste qui tient une fiole dans sa main
Alchimiste qui tient une fiole dans sa main

“L’Homme qui voulait être heureux” a un impact qui dépasse sa simple narration :

  • Invitation à l’action : Le livre n’est pas seulement une réflexion mais une invitation à agir, à changer concrètement sa vie pour y trouver plus de sens et de bonheur. La maçonnerie, avec ses rituels et enseignements, vise également à transformer l’individu non seulement dans la loge mais dans sa vie quotidienne.
  • Une philosophie accessible : Gounelle rend accessible des concepts philosophiques et spirituels complexes, similaires à la façon dont la franc-maçonnerie cherche à rendre la sagesse accessible à travers des symboles et des rituels compréhensibles à tous les niveaux.
  • La fraternité et le partage : La recherche du bonheur personnel dans le livre est souvent liée à la manière dont on interagit avec les autres, une idée qui trouve un parallèle dans la maçonnerie où l’engagement fraternel et le service envers l’autre sont des voies vers le perfectionnement personnel.

Le roman comme outil d’initiation

“L’Homme qui voulait être heureux” peut être utilisé comme une sorte de manuel d’initiation moderne où :

  • Chaque chapitre est une leçon : Chaque rencontre ou expérience du protagoniste sert de leçon, similaire aux différentes étapes d’une initiation maçonnique où chaque degré apporte une nouvelle lumière sur la compréhension de soi et de l’univers.
  • La croissance par l’expérience : Le livre illustre que la croissance personnelle vient souvent des expériences, une méthode éducative que l’on retrouve dans l’apprentissage maçonnique où les épreuves et les rituels sont des moyens de développement personnel.

En conclusion, “L’Homme qui voulait être heureux” de Laurent Gounelle offre une exploration narrative de la quête de soi qui résonne profondément avec les principes de la franc-maçonnerie. Ce roman, bien qu’il ne soit pas explicitement lié à la maçonnerie, illustre une démarche initiatique où la quête de bonheur et de vérité intérieure est au cœur du voyage. Il invite donc à une réflexion et à une action qui sont les fondements du cheminement maçonnique, où chaque individu est encouragé à trouver sa propre lumière, à se transformer pour mieux transformer le monde autour de lui.

Crâne et bougeoir sur une table en bois
Crâne et bougeoir sur une table en bois

Cet ouvrage n’est pas un texte maçonnique à proprement parler, mais il offre une méditation sur le bonheur et la quête de soi qui trouve un écho dans les idéaux de la franc-maçonnerie. Ce roman invite à une réflexion sur la manière dont on peut se libérer des chaînes de nos propres perceptions pour vivre une vie plus authentique et épanouie, des thèmes qui sont au cœur du travail initiatique maçonnique. Ainsi, cette œuvre peut être perçue comme un guide contemporain pour ceux qui, comme les francs-maçons, cherchent la lumière dans l’obscurité de l’ignorance et des peurs, pour atteindre non seulement le bonheur mais aussi une compréhension plus profonde de l’existence.

Le Dessin de Jissey : « Les gants sont sales… comme des chaussettes »

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Le problème du manque de propreté de certaines paires de gants en Loge a alerté le Frère Jissey cette semaine. Il reprend un thème déjà traité au lancement de notre journal il y a quatre ans, par Franck Fouqueray « Les gants sales comme des chaussettes ». Force est de constater que depuis ces dernières années, pas grand chose n’a changé.

Pour ceux qui n’auraient pas le temps de lire l’intégralité du billet de Fouqueray, voici un morceau choisi :

Je me demande si le problème ne vient pas tout simplement du lave-linge du Frère concerné ? Si tel est le cas, on craint bien évidement pour sa lingerie intime. Pourquoi son slip serait-il plus blanc que ses gants ?

Ou alors, il cache peut-être à son épouse son appartenance maçonnique, ce qui l’empêche de joindre ses gants à la tournée de linge hebdomadaire ?

Une autre hypothèse fait jour. Jusqu’au 18ème siècle, on disait qu’une jeune fille avait perdu son gant lorsque cette dernière avait offert  sa virginité à un homme. Alors je me pose une question : « Est-ce que le Frère au gant sale n’essaierait-il pas tout simplement de transmettre un message subliminal aux Sœurs en visite en les informant qu’il attend sa princesse depuis longtemps pour jeter sa gourme ? ».Ah tout cela est bien étrange car je crains de ne point en saisir le sens.

La Fontaine disait à ce propos :

« Mainte fille a perdu ses gants.
Et femme au retour s’est trouvée.
Qui ne sait la plupart du temps
Comme la chose est arrivée… »

Cela pourrait m’amener à poursuivre et à rajouter :

« Un Frère au gant noir sur sa colonne espérait.
Qu’une sœur vierge en visite le remarquerait
Tenue après Tenue les gants se salissaient
Faisant de la sorte que les Sœurs s’enfuyaient »

Car avouez quand même qu’on vient en Loge pour tailler sa Pierre, mais pas forcément pour tailler la bavette, surtout avec un cochon aux mains sales. Croyez-vous qu’une Obédience pourrait organiser une opération mains propres ou plutôt gants propres ? Ce serait une bonne idée ça. On pourrait aussi envisager de travailler en Loge avec des gants biodégradables. Après trois Tenues, les gants se dissolvent, forçant ainsi le malpropre à passer chez son marchand préféré pour renouveler son stock… (la suite)