Dramatique rebondissementde l’affaire que nous évoquions hier. Peu de temps après l’annonce de la condamnation d’Alain Bauer par le tribunal correctionnel de Paris, Nicolas Penin, Grand Maître du Grand Orient de France, prenait connaissance des “adieux” formulés par son lointain prédécesseur sur le réseau LinkedIn. On a appris, depuis, que ce dernier aurait effectivement tenté de mettre fin à ses jours et serait actuellement hospitalisé. Aussitôt, Nicolas Penin a adressé à tous les anciens Grands Maîtres du GODF un message les informant de la tentative de suicide par voie médicamenteuse, commise par Alain Bauer.
A l’heure de notre bouclage, nous ne disposons d’aucune précision complémentaire. Cette nouvelle nous attriste profondément car une telle tentative de suicide est un acte incomparablement plus grave que la cause qui a pu l’y conduire. Nous souhaitons évidemment qu’Alain Bauer se rétablisse au plus vite et qu’il retrouve toutes ses forces non seulement pour affronter un procès en appel mais, surtout, pour continuer les nombreuses activités où il n’a cessé de briller, ces dernières années.
Le célèbre criminologue Alain Bauer a été condamné à 12 mois avec sursis et 375 000 € d’amende. Quelques heures après le verdict, il a publié une lettre perçue comme un message d’adieu, avant de la supprimer…
Le criminologue Alain Bauer, figure bien connue des médias et des plateaux télévisés, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une affaire judiciaire qui a pris une tournure dramatique. Condamné à 12 mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 375 000 euros et d’une interdiction de soumission aux marchés publics pendant trois ans, l’expert en sécurité est sanctionné pour son rôle dans des contrats jugés litigieux avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) entre 2008 et 2012, pour un montant de 925 000 euros hors taxes.
Une lettre de détresse publiée sur les réseaux sociaux
À la suite du verdict, Alain Bauer a partagé une lettre troublante sur les réseaux sociaux. Ce message, perçu par beaucoup comme une lettre d’adieu, a rapidement alerté son entourage et ses proches.
Dans ce texte, le célèbre professeur et consultant exprime son incompréhension face à la justice, affirmant être victime d’une décision arbitraire. Il revient notamment sur son rôle dans la révélation de la fraude à la taxe carbone impliquant la filiale BluNext, et évoque un profond sentiment d’injustice. Il prend également congé de ses proches, amis et étudiants, avant de conclure par un « Adieu » lourd de sens.
Voici la lettre publiée par Alain Bauer :
« À CELLES ET CEUX QUE J’AIME
Je viens d’apprendre que la direction de la Caisse des dépôts, des dirigeants, moi même et un collègue, avions été finalement victimes d’u. Parquet Mediapart et d’une justice véritablement aveugle.
Après avoir été à l’origine du dévoilement de la fraude à la taxe carbone qui a touché sa filiale BluNext, avoir évité des pertes considérables sur des dossiers dangereux pour le denier public, nous sommes, le DG de l’époque, le patron de CDCI, mon collègue et moi même les boucs émissaires de la direction juridique de l’epoque, qui avait imposé le mode de relations avec sa maison.
À mes filleules et filleuls, veuillez me pardonner de vous abandonner si tôt. Mais je serais toujours là, quelque part, avec vous.
À mes amies et amis, ne m’en veuillez pas trop.
À mes collègues, merci de votre accueil, appui, soutien.
À mes étudiante et étudiants, soyez forts. Le droit n’est pas toujours injuste.
Je pars innocent, triste de l’injustice, persuadé de rester dans vos mémoires pour le meilleur.
Je vous aime.
Adieu »
À noter que la lettre a été RAPIDEMENT RETIRée… et QU’un message rassurant L’A REMPLACéE.
Après avoir provoqué une vague d’émotion et d’inquiétude, la publication a été supprimée, sans qu’aucune explication officielle ne soit donnée. Cette disparition n’a fait qu’alimenter les spéculations quant à l’état d’esprit de l’expert en criminologie.
Une chose est sûre : cette condamnation ne laisse personne indifférent
De notre confrère américain news.meaww.com – par Shreeja Das
Los Angeles, 5 mars 2025 – Dimanche soir 2 mars, le Dolby Theatre à Hollywood a vibré au rythme de la 97e cérémonie des Oscars, un événement censé célébrer le cinéma sous le thème pompeux d’une « célébration de la connexion ». Des statuettes dorées, des robes à couper le souffle (ou à couper l’appétit, selon les goûts), et des discours larmoyants : tout était réuni pour une soirée classique de glamour autocongratulatoire. Mais voilà, les projecteurs n’ont pas seulement éclairé les lauréats comme Anora ou Adrien Brody, sacré meilleur acteur pour The Brutalist.
Non, ils ont aussi mis en lumière une polémique aussi absurde qu’hilarante :
Une théorie du complot voyant dans le décor de la scène une copie conforme du logo des francs-maçons.
Oui, vous avez bien lu. Bienvenue dans le monde merveilleux où les Oscars deviennent un terrain de jeu pour apprenants sorciers du conspirationnisme.
NEW: The 2025 Oscars showed extreme signs of Freemasonry.
The main stage had a pyramid with a freemason logo in the middle.
Tout commence avec un certain Shadow of Ezra, un influenceur sur X au nom évoquant un méchant de série B ou un pseudo oublié sur un forum des années 2000. Dans un élan de créativité douteuse, il poste une image du décor des Oscars 2025 – une structure pyramidale ornée de lignes géométriques – à côté d’un symbole maçonnique bien connu, l’équerre et le compas. Sa légende ? Un laconique : « Le décor des Oscars ressemble-t-il au logo des francs-maçons ? » Et là, c’est le drame. Ou plutôt, la comédie. Car en quelques heures, la machine à délires s’emballe sur les réseaux sociaux, transformant une soirée de cinéma en un épisode de X-Files version low cost.
Les internautes, jamais en reste quand il s’agit de voir des signes là où il n’y a que du plâtre et des spots lumineux, s’en donnent à cœur joie. « Retourne-le, on dirait un visage maléfique », lance un certain
@CPTMORGAN, probablement après avoir passé trop de temps à scruter son écran dans le noir. « Symbolisme en pleine lumière, leur chute viendra de là », renchérit
@CrystalC_85, avec une assurance qui ferait pâlir Nostradamus. Et puis il y a
@Aerofine36, qui se contente d’un « Coïncidence ?!!! Nah », comme si trois points d’exclamation suffisaient à prouver une conspiration mondiale. On imagine presque ces détectives autoproclamés réunis autour d’une table, armés de ficelles rouges et de lunettes loupes, à chercher le sens caché d’un rideau mal ajusté.
Mais soyons justes : à première vue, le parallèle n’est pas totalement tiré par les cheveux – si on a bu assez de café et qu’on plisse les yeux très fort. Le décor des Oscars, avec ses formes pyramidales et ses lignes droites, pourrait vaguement rappeler les symboles maçonniques popularisés par des siècles de fantasmes et de mauvais romans. L’équerre et le compas, emblèmes classiques de la franc-maçonnerie, évoquent l’ordre, la géométrie, et une aura de mystère que Hollywood adore exploiter dans ses blockbusters. Ajoutez à cela une pyramide, et vous avez de quoi faire saliver les amateurs de théories sur les Illuminati. Mais de là à crier au complot ? Allons, un peu de sérieux – ou plutôt, un peu moins, vu le niveau de la discussion.
Do you know what the square and compass in the Masonic symbol actually represents?
“The Square is a right angle, formed by two right lines. It is adapted only to a plane surface, and belongs only to geometry, earth-measurement, that trigonometry which deals only with planes,… pic.twitter.com/CObHWVnUI4
Car, soyons clairs, aucune preuve sérieuse ne vient étayer cette lubie. Comme le souligne l’article de MEAWW News, « il n’existe aucune source vérifiable confirmant un lien direct entre le décor des Oscars 2025 et la franc-maçonnerie ». Nada. Zéro. Que dalle. Juste une coïncidence visuelle, amplifiée par l’éternelle manie humaine de vouloir trouver des motifs secrets dans tout ce qui brille un peu trop fort. Le décor, conçu pour impressionner et refléter le thème de la « connexion » (un concept assez vague pour justifier n’importe quoi), n’est probablement qu’une création d’un designer un peu trop inspiré par son manuel de géométrie de lycée. Mais pourquoi laisser la réalité gâcher une bonne histoire, hein ?
Ce qui rend cette affaire encore plus savoureuse, c’est le contexte. Les Oscars, cette grand-messe du cinéma où l’élite mondiale se congratule sous des lustres à plusieurs millions, ont toujours été un aimant à théories farfelues. Entre les accusations de favoritisme, les rumeurs de deals en coulisses et les analyses capillotractées des tenues des stars, l’événement est un buffet à volonté pour les complotistes. Alors, un décor vaguement maçonnique ? C’est presque trop parfait. On imagine déjà les titres des blogs obscurs : « Hollywood avoue enfin son allégeance aux Illuminati » ou « Les Oscars 2025, la preuve que tout était prévu depuis 1776 ». Ajoutez un montage flou sur YouTube avec une musique anxiogène, et le tour est joué.
Avec une pointe de cynisme, on pourrait presque applaudir l’audace de ces détectives du dimanche. Après tout, il faut un certain talent pour transformer une soirée célébrant des films comme The Wild Robot (snobé au profit de Flow, soit dit en passant) en une chasse au trésor ésotérique. Mais surtout, quelle bêtise délicieuse ! Pendant que le monde réel croule sous des problèmes bien tangibles – guerres, crises climatiques, ou simplement le prix exorbitant du pop-corn au cinéma –, ces esprits brillants préfèrent disséquer un décor de scène comme s’il renfermait le secret de l’univers. On leur décernerait bien un Oscar de la créativité, catégorie « Meilleur scénario improbable ».
Alors, que retenir de tout ça ? Pas grand-chose, si ce n’est que les Oscars 2025 auront réussi un exploit rare : faire parler d’eux pour autre chose que les gagnants ou les robes ratées. Quant aux francs-maçons, s’ils regardent ça de leur loge secrète (ou de leur club de bridge du mercredi, soyons réalistes), ils doivent bien rigoler. Ou peut-être pas. Peut-être sont-ils trop occupés à comploter la prochaine cérémonie des Golden Globes. Restez vigilants, braves internautes, et n’oubliez pas de vérifier sous votre lit ce soir – on ne sait jamais, un compas pourrait s’y cacher.
L’association caritative pour enfants Brainwave, basée à Bridgwater, a reçu un don de 1 580 £ du Tivoli Lodge à Weston-super-Mare, écrit Matt Evans. L’association aide les enfants handicapés et ayant des besoins supplémentaires à acquérir une plus grande indépendance en améliorant leur mobilité, leurs capacités de communication et leur potentiel d’apprentissage grâce à une gamme de thérapies spécialisées.
Keith Sinclair, PDG de Brainwave, a déclaré : « Je tiens à exprimer notre gratitude aux francs-maçons de la Loge Tivoli pour leur généreux don. »
« Leur soutien est très apprécié et contribuera à aider davantage d’enfants à atteindre leur potentiel. »
Un franc-maçon de la Tivoli Lodge a déclaré : « Nous sommes tous très impressionnés par le travail qu’ils font à Brainwave et sommes ravis que notre don puisse les aider à continuer à soutenir les enfants à travers le Royaume-Uni. »
Brainwave ne reçoit aucun financement de l’État et dépend donc de la collecte de fonds et des dons des entreprises et des bénévoles.
Ce bref essai tente de répondre aux interrogations que l’être humain adresse à notre temps incertain et angoissant. Apres une préface de Marc Alpozzo, professeur de philosophie, écrivain et critique littéraire évoquant le contraste entre Dieu révélé des monothéistes et le Dieu des savants et des philosophes, les deux auteurs de cet essai rapprochent les dernières découvertes scientifiques des grands textes sacrés.
L’un des deux, Gilles Cosson, a été inspiré d’un message transcendant lui demandant de « regarder au-delà de sa maison ».L’ouvrage se termine par un duo sur la bipolarité du monde qu’incarnerait la confrontation entre ISLAM & CHRETIENTE, conforme à la complémentarité du Yin et du Yang que la sagesse taoïste juge nécessaire à l’équilibre de l’humanité.
Les AUTEURS
Antoine Bastien, polytechnicien, consultant en stratégie, a fait le choix d’une vie professionnelle et périodes de recherche spirituelle lors de séjours dans des cultures s’inspirant du Véda, de Bouddha, de la Bible et du Coran – Cf son blog : porteurs de la parole.fr
Gilles Cosson, polytechnicien, ancien dirigeant d’entreprises. Par-delà des réflexions spécifiques sur un monde économique qu’il a très bien connu, il a nourri son expérience spirituelle de grands voyages dans les solitudes Cf. Gilles Cosson Wikipedia – Site gillescosson.com
Livres :
La Russie de demain – Ed de Paris 2024
Lettre à un ami musulman – Ed de Paris -2005
Un combattant – Ed de Paris- 2007
Eclats de vie – Huitieme jour – 2009
Cynique et Cie – Ed de Paris – 2011
Dans l’ombre de la décadence – Ed de Paris -2012
L’Esprit qui veille – Ed Michalon – 2013
Sur la route du temps – Ed de Paris – 2015
Debout Citoyens – Ed Fauves 2015
Et Rome s’enfonça dans la nuit – Ed de Paris – 2017
À la fois roman historique, traité symbolique et réflexion philosophique, cet essai romancé, L’héritage maçonnique,tisse un texte où science et spiritualité, traditions et modernité se rencontrent.
“L’héritage maçonnique” de Raphaël Massarelli et Solange Sudarskis mêle roman initiatique, essai historique et réflexion ésotérique. À travers une narration à plusieurs niveaux, l’ouvrage explore les racines philosophiques et spirituelles de la Franc-maçonnerie, tout en posant des questions sur la transmission du savoir, la lumière et le rôle du temple dans l’histoire humaine.
L’histoire commence avec Léopold Bloom, un personnage dont le nom, emprunté à Ulysse de James Joyce, annonce une quête initiatique. Ce Lyonnais solitaire et érudit partage son temps entre méditation zen, promenades dans le Vieux Lyon et recherche de livres anciens.
C’est lors d’une de ses déambulations qu’il découvre un manuscrit mystérieux, sans titre ni auteur, dans une librairie au nom intrigant : Le Palmier de Déborah. La libraire lui laisse entendre que ce livre « l’attendait ».
Intrigué, Bloom décide de traduire l’ouvrage, plongeant ainsi dans un récit vieux de plusieurs siècles, qui l’amène au cœur des débats fondateurs de la Franc-maçonnerie.
Le récit s’imbrique alors dans un second niveau narratif : celui du contenu du manuscrit, qui nous transporte en Angleterre au XVIIIe siècle.
Le contenu du manuscrit transporte le lecteur à Londres en 1721, où se déroulent les échanges entre Jean Théophile Desaguliers et James Anderson, figures majeures de la Franc-maçonnerie spéculative. Leur discussion porte sur la nécessité d’établir des Constitutions pour leur Ordre et, plus fondamentalement, sur le symbolisme du temple maçonnique. L’un des débats majeurs concerne l’orientation du temple. Doit-il suivre le modèle du Temple de Salomon, où le Saint des Saints est situé à l’Occident, ou celui des cathédrales chrétiennes, orientées vers l’Est ? Ce questionnement architectural soulève une problématique plus vaste : la place de la Lumière, du divin et du chemin initiatique dans la construction du temple.
Une autre question centrale concerne les colonnes Jakin et Boaz. Dans le Temple de Jérusalem, elles se situent à l’extérieur, marquant l’entrée. Or, dans les temples maçonniques, elles sont placées à l’intérieur. Ce déplacement modifie leur symbolisme : gardent-elles encore l’entrée, ou sont-elles désormais les piliers d’une quête intérieure?
Masque mortuaire de Newton
L’érudition du roman ne s’arrête pas là. L’intervention d’un personnage inattendu, Sir Isaac Newton, donne une nouvelle dimension au débat. Connu pour ses découvertes scientifiques, Newton est ici présenté comme un homme fasciné par l’ésotérisme et l’alchimie. Ses échanges avec Desaguliers et Anderson approfondissent la réflexion sur la nature de la lumière, du vide et de l’infini. Newton questionne : le monde est-il composé de matière ou d’énergie ? Sommes-nous tous des fils de la lumière ?
Le récit prend une tournure encore plus fascinante lorsque le rabbin Hart entre en scène. Ce personnage énigmatique, porteur d’une sagesse teintée de mysticisme, apporte une vision kabbalistique aux réflexions des deux pasteurs.Il évoque notamment le Tsimtsoum, concept développé par Isaac Louria, selon lequel Dieu a contracté sa lumière pour laisser place à l’univers. Cette théorie renvoie directement à la notion de vide sacré et de création, un parallèle frappant avec la structure des temples. Pour Hart, la Franc-maçonnerie puise dans cet héritage spirituel, tout en le reformulant pour les initiés modernes.
À travers ses interventions, le roman met en évidence la frontière poreuse entre science et spiritualité, une thématique récurrente dans l’histoire de la Franc-maçonnerie.
Un autre moment clé du roman survient lorsque Desaguliers et Anderson reçoivent une visite inattendue, une femme mystérieuse, Dame Déborah qui introduit une nouvelle dimension au débat : la Kabbale juive et ses correspondances avec la pensée maçonnique. Elle les met en garde contre une vision trop rigide du temple et insiste sur le fait que le savoir initiatique ne peut être figé. Son discours oscille entre mysticisme juif, tradition chrétienne et pensée maçonnique, suggérant que la véritable transmission ne repose pas uniquement sur l’écrit, mais sur l’expérience et la recherche intérieure.
Cette rencontre interroge Desaguliers et Anderson, qui comprennent que la Franc-maçonnerie ne peut se limiter à un simple débat historique ou architectural. La Franc-maçonnerie est un cheminement dans l’équilibre entre mémoire et innovation, entre structure et intuition.
Le roman devient alors une fresque intellectuelle, où chaque personnage représente un pan de la connaissance
Léopold Bloom, en traduisant ce manuscrit, ne se contente pas d’explorer un livre. Ses réflexions montrent que la lecture ne consiste pas à trouver des réponses, mais à apprendre à poser les bonnes questions.
Ainsi, la Franc-maçonnerie y est décrite comme un espace où se croisent différentes traditions, un lieu de transmission du savoir, mais aussi de quête personnelle.
Avec son écriture érudite et sa structure en récit enchâssé, “L’héritage maçonnique” est un ouvrage exigeant, mais passionnant pour les amateurs de symbolisme, de spiritualité et d’histoire.
Il propose un voyage intellectuel entre Lyon et Londres, entre passé et présent, entre science et mysticisme. Il s’adresse aux lecteurs curieux, prêts à suivre un chemin d’éveil cognitif à travers les âges, où chaque détail recèle une signification cachée.
Joël Gregogna, le préfacier en dit : « On devine les recherches minutieuses que l’un et l’autre auteurs ont dû mener pour rendre à ce XVIIIe siècle toute sa richesse, sa force et sa tendresse ! C’est sans doute ce dernier terme, « tendresse », qui est le plus important, en ce qu’il suppose un équilibre délicat entre ce qui est histoire et ce qui est fiction. »
Date de parution 06/03/2025 Éditeur Le Compas dans l’œil, Collection La Parole Circule Nombre de pages 308
Paris, 5 mars 2025 – Alain Bauer, criminologue médiatique et ancien Grand Maître du Grand Orient de France (GODF), a été condamné ce mercredi 5 mars 2025 par le tribunal correctionnel de Paris à 12 mois de prison avec sursis, une amende de 375 000 euros – le maximum prévu par la loi pour ce délit – et une exclusion des marchés publics pendant trois ans. Cette peine, prononcée pour recel de favoritisme, fait suite à une affaire de contrats jugés douteux, passés avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), au titre desquels deux anciens dirigeants, Augustin de Romanet et Jean-Pierre Jouyet, ont également été poursuivis et sanctionnés.
Selon cette décision pénale de première instance, sont ainsi condamnés un système de réseaux et des jeux d’influences où régnerait un entre-soi empreint de complaisance, jetant une ombre trouble sur la carrière spectaculaire d’Alain Bauer et, par ricochet, sur une franc-maçonnerie dont il fut autrefois un haut dignitaire.
Une affaire qui sent le guide gastronomique au prix fort
L’histoire débute en novembre 2014, lorsque Mediapart publie une enquête explosive révélant des contrats suspects entre la CDC et les sociétés d’Alain Bauer, AB Conseil et AB Associates. Selon Franceinfo (5 mars 2025), ces contrats, conclus sans mise en concurrence ni publicité, s’élèvent à 925 000 euros hors taxes : 650 000 euros sous la direction d’Augustin de Romanet (2007-2012) et 275 000 euros sous celle de Jean-Pierre Jouyet (2012-2014). À cela s’ajoutent 333 596 euros facturés entre 2010 et 2011 pour des guides gastronomiques Champérard, commandés par Romanet (qui se trouve être accessoirement le beau-frère, en secondes noces, de Bruno Lemaire, alors ministre des Finances), pour les offrir aux agents de la CDC et à des élus. Détail savoureux ou cerise sur le gâteau : Bauer était actionnaire à 50 pour cent de la société les commercialisant.
Source Google Actualités
Le Parquet national financier (PNF), saisi après l’article de Mediapart, met au jour un schéma troublant. Les prestations de Bauer, décrites comme de « conseil et d’assistance en sûreté et en préparation de gestion de crise », se limitent souvent à des échanges oraux, sans traces écrites consistantes. La Cour des comptes, citée par Sud Ouest (5 mars 2025), qualifie ces services d’« incertains, à l’utilité contestable et onéreux ». Pour le tribunal, pas de doute : ces contrats relèvent d’un favoritisme flagrant, orchestré par Romanet et Jouyet, dont Bauer a été le bénéficiaire direct.
Romanet, actuel PDG d’Aéroports de Paris (ADP), écope de 8 mois de prison avec sursis et 200 000 euros d’amende, tandis que Jouyet, ancien secrétaire général de l’Élysée sous la présidence de François Hollande, s’en tire avec une amende de 30 000 euros. Tous deux sont relaxés du chef de détournement de fonds publics, mais le mal est fait. « Plus de 300 000 euros pour des guides gastronomiques et des conseils qu’on ne peut même pas lire, c’est un peu cher payé pour une leçon de goût », raille un observateur relayé par BFMTV (5 mars 2025).
Le Profil flamboyant d’Alain Bauer
Alain Bauer
Alain Bauer, né en 1962, est une figure publique bien connue dans le monde de la sécurité en France et à l’étranger. Il a servi en tant que Grand Maître du Grand Orient de France, la plus grande obédience maçonnique du pays, de 2000 à 2003. Son mandat a été marqué par une volonté de rendre la Franc-Maçonnerie plus visible et influente dans le débat public, cherchant à établir des ponts entre la fraternité et la société civile.
Bauer a poursuivi une carrière académique et consultative, comme professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et comme conseiller auprès de nombreuses institutions publiques et privées sur des questions de sécurité et de criminologie.
Du GODF aux plateaux télé, une ascension fulgurante…
Rue Cadet à Paris siège du GODF
Alain Bauer est un homme aux multiples casquettes. Ce fils d’une famille juive ayant fuit les pogroms d’Europe de l’Est se fait connaître, dès les années 1980, comme un expert en sécurité, qu’il demeurera; Il deviendra même un éminent criminologue, alors même qu’il ne dispose à l’origine d’aucun diplôme dans cette spécialité, ce qui ne lui ôte aucun mérite et devrait même l’accroître sur la foi du talent qui lui est reconnu. Proche de Michel Rocard et du Parti socialiste, il conseille les gouvernements de gauche avant de se rapprocher de Nicolas Sarkozy dans les années 2000, devenant une figure familière des plateaux de LCI et de CNews. Mais son fait d’armes le plus notable reste son passage au sommet du GODF, la plus grande obédience maçonnique française, qu’il préside, de 2000 à 2003.
À 38 ans, Bauer devient le plus jeune Grand Maître de l’histoire du GODF, une institution forte de 50 000 membres et d’une influence sociale et culturelle indéniable. Selon Le Figaro (27 mai 2024), il modernise l’obédience, ouvrant ses débats à des sujets comme la laïcité ou la sécurité, domaines où il excelle. « Réformateur ambitieux », écrit le quotidien, mais aussi controversé : certains frères lui reprochent un style trop médiatique et des liens trop étroits avec le pouvoir. Innovation.lileauxenfants.com (11 novembre 2024) le décrit comme un « conseiller des puissants », un homme dont les réseaux s’étendent des loges aux ministères.
Après son mandat, Bauer capitalise sur cette aura. Il multiplie les contrats de conseil – avec la CDC, mais aussi ADP ou des collectivités publiques – et fait paraître de nombreux ouvrages, dont récemment La Conquête de l’Ouest (Fayard, 2025), salué par Le Figaro (22 janvier 2025) comme une analyse lucide des crises occidentales.
La franc-maçonnerie dans l’œil du cyclone ?
Alain Bauer
L’affaire Bauer pose une question lancinante : en quoi et, le cas échéant, à quel degré le GODF serait-il susceptible d’être éclaboussé ? Historiquement, la franc-maçonnerie française et le GODF, en particulier, incarnent un idéal humaniste, forgé au XVIIIe siècle dans le mouvement des Lumières. Mais elle a aussi gagné, dans une partie de l’opinion, une réputation sulfureuse, certes alimentée par quelques scandales mais surtout par des siècles de fantasmes sur son influence occulte. Sudinfo.be (4 mars 2025) rapporte que les loges bruxelloises, proches du GODF, luttent encore contre une vague de fake news sur les réseaux sociaux, où elles sont accusées de tout et de n’importe quoi : du contrôle des banques aux embouteillages en ville… Jean-Philippe Schreiber, historien à l’ULB, y déplore « un écho particulier donné aux fantasmes » – un écho que l’affaire Bauer risque d’amplifier.
Sur X, les réactions fusent :
@fr_infox parle d’un « symbole de la dérive des élites », tandis que
@LaCapitale_be ironise : « Le criminologue finit criminel ». Pourtant, le GODF se défend de tout lien direct. « Bauer n’agissait pas en tant que maçon, mais en tant que consultant privé », insiste un membre anonyme cité par Paris Normandie (18 mars 2024). Une distinction technique qui peinera à convaincre dans les sphères complotistes. Car voir un ancien Grand Maître condamné pour des faits aussi triviaux que des guides gastronomiques surfacturés a de quoi alimenter les clichés les plus éculés.
Nicolas Penin, Grand Maître actuel du GODF depuis août 2024 (20 Minutes, 23 août 2024), reste silencieux pour l’instant. Son prédécesseur, Guillaume Trichard, avait plaidé pour une « démystification » de la franc-maçonnerie lors d’une conférence à Arcachon (Sud Ouest, 26 novembre 2024). Cette affaire ne facilitera pas sa tâche.
Un procès sous tension et une défense bancale
Le procès, qui s’est tenu entre mai et juin 2024 avant un renvoi au 25 novembre en raison de l’état de santé d’un avocat (Challenges, 11 décembre 2024), a révélé des défenses fragiles. Bauer, absent à l’audience comme ses co-accusés, a clamé son innocence. « J’ai fourni des analyses stratégiques, pas juste des guides », aurait-il argué, selon L’Humanité (20 mars 2024). Une ligne contredite par le PNF, qui pointe l’absence de preuves tangibles de ces prestations. Le président de la 32e chambre, cité par Le Figaro (5 mars 2025), a fustigé « la désinvolture » de Bauer, justifiant la sévérité de la peine par un « risque de récidive ».
Jouyet Jean-Pierre
Romanet et Jouyet, eux, ont minimisé leur responsabilité. Romanet, condamné en 2020 pour recel de violation du secret de l’instruction dans cette même affaire (Le Figaro, 28 septembre 2023), a plaidé l’intérêt de la CDC. Jouyet, fort de son passé à l’Autorité des marchés financiers et à l’Élysée, a invoqué un « positionnement plus sain », selon le PNF (Le Monde, 2 décembre 2024). Peine perdue : le tribunal a vu dans leurs décisions une entente illicite avec Bauer.
Répercussions politiques et sociales
L’affaire ne manque pas de sel politique. Bauer, d’abord proche des cercles socialistes, puis ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, lui aussi passablement malmené par la Justice ces temps-ci, Bauer incarne une passerelle entre gauche et droite qui dérange. Insolentiae.com (4 mars 2024) le qualifie de « manipulateur peu crédible », tandis que L’Humanité voit dans ce scandale une illustration des « dérives du capitalisme de connivence ». Sur la toile, les internautes s’en donnent à cœur joie :
@BobMerle3 demande à Darius Rochebin (LCI) de cesser d’inviter « le délinquant Bauer », tandis que @LanceurI tonne : « #TousPourris ».
Pour la CDC, institution censée incarner la rigueur financière de l’État, le coup est rude. Laurent Vigier, ex-PDG de CDC International, écope lui aussi de 6 mois avec sursis et 30 000 euros d’amende, élargissant le cercle des responsables. Les avocats de la défense, dont Me Jean-Marc Fédida pour Romanet, ont annoncé un appel, dénonçant une « justice spectacle » (Ouest-France, 5 mars 2025).
Un aperçu des liens entre réseaux et pouvoir
Micro BFM posé par terre
Au-delà des condamnations, cette affaire interroge sur les mécanismes du pouvoir en France. Bauer, avec ses réseaux maçonniques, politiques et médiatiques, symbolise une élite où la compétence s’allie parfois à la complaisance voire à la connivence. Les 925 000 euros de contrats et les 333 596 euros de guides Champérard ne se réduisent pas à une simple anecdote : ils révèlent un système où l’absence de transparence non seulement prospère mais assure à certains une belle prospérité. « C’est le réseau qui parle, pas la compétence », résume un magistrat anonyme sur BFMTV… ou, en tout cas, la compétence démontrée.
Pour la Franc-maçonnerie, le défi n’est pas facile à relever : dissocier son idéal humaniste des éventuels errements d’une de ses figures les plus emblématiques et ce, dans un climat où abondent les fake news – comme à Bruxelles, où les loges luttent contre des rumeurs absurdes (Sudinfo.be). Pourquoi nous limitons-nous à n’évoquer que d’éventuels errements ? Tout bonnement parce que, tant qu’une décision de justice n’est pas définitive, tout justiciable doit être considéré comme innocent et… traité comme tel. Nous souhaitions le souligner, à rebours de tous les procès qui se déchaînent, non point tant dans les prétoires que dans l’opinion publique. Ce n’est pas seulement un danger pour chacun d’entre nous, mais plus globalement pour la République et ses mécanismes de régulation où la Justice doit continuer d’occuper une fonction centrale.
Sources :
Le Monde, « Soupçons de favoritisme : un an requis contre Romanet », 2 décembre 2024.
Franceinfo, « Caisse des Dépôts : Jouyet, Romanet et Bauer condamnés », 5 mars 2025.
Sud Ouest, « Caisse des Dépôts : Jouyet et Romanet condamnés pour des contrats avec Bauer », 5 mars 2025.
BFMTV, « Favoritisme et recel : Bauer et deux ex-dirigeants condamnés », 5 mars 2025.
Le Figaro, « Bauer, Romanet et Jouyet condamnés », 5 mars 2025 ; « Si la chute de la natalité se poursuit… », 22 janvier 2025.
L’Humanité, « Ce qu’il faut savoir avant le procès de Bauer », 20 mars 2024.
Sudinfo.be, « La franc-maçonnerie bruxelloise menacée par les fake news », 4 mars 2025.
Le 28 février 2025, le Giornale di Sicilia (édition Trapani) titre : « Massoneria, inchiesta ‘Artemisia’: chiesti 115 anni di carcere ». Cette annonce marque un tournant dans une affaire judiciaire qui secoue la province de Trapani depuis 2019 : l’opération Artemisia, menée par les carabiniers et la Procura de Trapani, a mis au jour une prétendue loggia maçonnique secrète à Castelvetrano, accusée d’avoir manipulé nominations, financements et décisions administratives.
Lors de l’audience du 27 février 2025, la procureure Sara Morri a requis des peines cumulées de 115 ans contre les principaux imputés, dont l’ex-député régional Giovanni Lo Sciuto. Cette affaire pose une question cruciale : comment concilier l’idéal maçonnique de fraternité et de justice avec les dérives imputées à cette organisation ? Cet article explore les faits, leur contexte et leurs résonances au sein de notre Art Royal.
Une enquête aux origines explosives
L’opération Artemisia débute en mars 2019, quand les carabiniers de Trapani arrêtent 10 personnes et placent 17 autres aux domiciles surveillés, totalisant 27 suspects (TrapaniSì, 28 février 2025). L’enquête, coordonnée par la Procura de Trapani sous la direction de Sara Morri, vise à démanteler une structure qualifiée d’« association secrète à caractère maçonnique », opérant à Castelvetrano, ville natale du boss mafieux Matteo Messina Denaro, alors en cavale. Selon les procureurs, cette loggia aurait exercé une influence illicite sur la vie publique locale, notamment au sein de la commune de Castelvetrano et d’organismes régionaux.
Les accusations sont graves : trafic d’influence, corruption, abus de pouvoir et violation de la loi Anselmi de 1982, qui interdit les associations secrètes en Italie. Le Giornale di Sicilia détaille que la loggia aurait « piloté des nominations, détourné des financements et intervenu dans les choix administratifs », créant un réseau de favoritisme au profit de ses membres – politiciens, professionnels et membres des forces de l’ordre. Lors de l’audience du 27 février 2025, la procureure a requis 14 ans pour Giovanni Lo Sciuto, figure centrale de l’affaire, 8 ans pour Paolo Genco, ex-président de l’ANFE (Association nationale des familles d’émigrés), et 6 ans pour Felice Errante, ancien maire de Castelvetrano (LiveSicilia, 1er mars 2025).
Les protagonistes : un réseau sous la loupe
Giovanni Lo Sciuto, ex-député régional de Forza Italia et élu à l’Assemblée régionale sicilienne (ARS) de 2008 à 2017, est désigné comme le cerveau de cette organisation. Issu d’une famille influente de Castelvetrano, il aurait utilisé son statut pour tisser un réseau d’alliés, s’appuyant sur une loggia autoproclamée maçonnique mais non reconnue par les obédiences officielles comme le Grand Orient d’Italie (GOI). Paolo Genco, à la tête de l’ANFE, un organisme de formation financé par des fonds publics, est accusé d’avoir détourné des ressources au profit du réseau. Felice Errante, maire de Castelvetrano de 2012 à 2017, complète ce trio, soupçonné d’avoir facilité des décisions administratives en échange de soutiens politiques.
L’enquête s’appuie sur des écoutes téléphoniques, des perquisitions et des témoignages. Parmi les éléments probants, des conversations interceptées révèlent des tractations sur des postes dans l’administration publique et des financements détournés (Repubblica Palermo, 28 février 2025). Les procureurs affirment que cette loggia, loin des idéaux maçonniques, opérait comme une « mafia blanche », un terme repris par la presse pour souligner son caractère occulte et ses pratiques illégales.
Un contexte sicilien : maçonnerie et pouvoir
La Sicile, terre de paradoxes, a une longue histoire avec la Franc-Maçonnerie. Dès le XVIIIe siècle, les Loges y prospèrent, portées par des idéaux des Lumières et des figures comme Francesco Paolo Di Blasi, maçon et martyr de la liberté exécuté en 1795 (Storia della Massoneria in Italia, Franco Cardini, 2019). Au XIXe siècle, elles jouent un rôle dans l’unification italienne, attirant Garibaldi lui-même au GOI. Pourtant, cette tradition s’est parfois entachée de dérives, notamment dans un Sud marqué par la mafia et la corruption.
Castelvetrano, fief de Matteo Messina Denaro, incarne ce mélange toxique. L’opération Artemisia n’est pas un cas isolé : en 1992, l’enquête « Loggia Scontrino » à Trapani avait déjà révélé des liens entre maçons dévoyés, politiciens et Cosa Nostra (La Repubblica, 15 mars 1992). Plus récemment, l’affaire Lo Sciuto s’inscrit dans un climat de suspicion envers les réseaux occultes, amplifié par des scandali comme celui de l’INPS de Trapani en 2020, où des médecins et fonctionnaires étaient accusés de faux certificats d’invalidité (Giornale di Sicilia, 9 août 2020).
Une Loge hors des rails maçonniques
Une précision s’impose : la Loge d’Artemisia n’a rien d’une obédience régulière. Le GOI, principale obédience italienne avec 23 000 membres en 2023 (GOI Annuario, 2023), exige transparence et respect des lois nationales, conditions non remplies ici. Cette structure, qualifiée de « maçonnique autoproclamée » par les enquêteurs, semble avoir détourné les symboles et rituels maçonniques pour des fins profanes, une pratique condamnée par les instances officielles. Le GOI a d’ailleurs pris ses distances dès 2019, déclarant ne pas reconnaître cette entité (Comunicato GOI, 20 mars 2019).
Cette dérive rappelle des précédents historiques, comme la loge P2 de Licio Gelli, dissoute en 1981 après avoir infiltré politique et institutions italiennes (Commissione Anselmi, 1984). Elle interroge : comment des individus peuvent-ils détourner l’Art Royal pour servir des intérêts personnels, trahissant le serment de justice et de fraternité ?
Les réquisitions : une justice implacable
Lors de l’audience du 27 février 2025, Sara Morri a présenté une réquisition sévère, reflet de la gravité des charges. Les 115 ans demandés pour les principaux imputés (sur un total de 27 accusés) se répartissent ainsi : 14 ans pour Lo Sciuto, 8 pour Genco, 6 pour Errante, et des peines moindres pour les autres, incluant avocats, fonctionnaires et policiers (TrapaniSì, 28 février 2025). Ces chiffres, bien que cumulatifs, traduisent une volonté de frapper fort contre ce réseau, perçu comme une menace à la démocratie locale.
Le procès, en cours devant le tribunal correctionnel de Trapani, repose sur un dossier étoffé : 162 chefs d’accusation, des écoutes révélant des échanges explicites, et des preuves de malversations financières (LiveSicilia, 1er mars 2025). Les avocats de la défense, dont les plaidoiries débuteront le 7 mars 2025, contestent la qualification d’« association secrète », arguant que les activités relevaient de relations personnelles rather than d’une structure organisée (Repubblica Palermo, 28 février 2025).
Une résonance maçonnique : l’épreuve de la vérité
Cette affaire est un miroir troublant. Notre serment – « secourir nos Frères et Sœurs dans le respect de la justice » – nous impose une vigilance face aux dérives. Si les accusations se confirment, elles trahissent les valeurs fondamentales de la maçonnerie : la quête de Lumière ne peut s’accommoder de l’ombre de la corruption. Le silence de l’apprenti, symbole d’écoute et de patience, contraste ici avec le mutisme complice d’une loggia hors la loi.
L’affaire Artemisia invite aussi à une réflexion collective. En Sicile, où mafia et pouvoir s’entrelacent, les maçons réguliers doivent redoubler d’efforts pour incarner une alternative éthique. Le GOI et d’autres obédiences, comme la Grande Loge Régulière d’Italie, pourraient renforcer leur rôle éducatif, rappelant que la fraternité n’est pas un passe-droit, mais une responsabilité.
Un précédent dans un climat tendu
Ce scandale s’inscrit dans une série de coups portés aux réseaux occultes en Italie. En 2023, l’opération « Sistema Siracusa » avait révélé des collusions entre juges, avocats et politiciens (Il Fatto Quotidiano, 15 juin 2023). À Trapani, le spectre de Matteo Messina Denaro, capturé en janvier 2023 après 30 ans de fuite (ANSA, 16 janvier 2023), plane sur l’affaire, bien que les procureurs n’aient pas établi de lien direct avec la mafia dans Artemisia.
Conclusion : un appel à la vigilance maçonnique
L’inchiesta Artemisia, avec ses 115 ans de prison requis, met la Franc-maçonnerie sicilienne à l’épreuve. Si elle ne concerne pas les obédiences régulières, elle ternit l’image d’un ordre déjà malmené par les clichés. Pour les Frères et Sœurs, c’est un rappel : notre Temple se bâtit dans la transparence et l’intégrité. À l’approche du verdict, attendu dans les mois à venir, restons fidèles à notre serment, veillant à ce que la Lumière l’emporte sur les ombres profanes.
Sources :
Comunicato GOI, 20 mars 2019.
Giornale di Sicilia, « Massoneria, inchiesta ‘Artemisia’: chiesti 115 anni di carcere », 28 février 2025.
LiveSicilia, « Logge segrete, Castelvetrano: pm chiede 115 anni », 1er mars 2025.
Repubblica Palermo, « Massoneria, inchiesta ‘Artemisia’: chiesti 155 ans », 28 février 2025.
TrapaniSì, « Processo ‘Artemisia’, chiesti 115 ans », 28 février 2025.
Cardini, F., Storia della Massoneria in Italia, 2019.
L’origine du spiritualisme occidental se trouve-t-elle dans la magie orientale ?
Si un théurgiste de l’Antiquité – prêtre des mystères chaldéens ou adepte des sanctuaires égyptiens – pouvait fouler à nouveau la Terre au XIXe siècle, il rirait sans doute de notre incrédulité. Lui, familier des forces invisibles et des rituels sacrés, trouverait absurde qu’un esprit moderne ait besoin de courage pour affirmer l’existence des phénomènes magiques.
Pourtant, en ce siècle de fer et de vapeur, déclarer que les mythes d’autrefois reposent sur des vérités profondes, que le monde caché peut s’ouvrir aux procédés scientifiques de la magie, ou qu’il est aussi peuplé que le nôtre – avec des races d’entités soumises à des lois cosmiques, sur lesquelles l’homme exerce une domination naturelle – revient à défier les certitudes établies. Soutenir que ces forces occupent une place essentielle dans l’évolution universelle, aussi réelle et nécessaire que l’humanité elle-même, c’est s’exposer au mépris des savants positivistes, aux foudres du clergé et aux sarcasmes des esprits étroits.
J’accepte ce défi. Je choisis de braver le mépris, les anathèmes et la dérision, armé d’une parole simple et d’une quête sincère de la vérité. Car si les hommes publics osant confesser une foi en des philosophies jugées désuètes s’attirent les calomnies, je ne crains pas d’offrir aux adversaires de l’occultisme et du spiritualisme matière à réflexion. Il y a une douce ironie à savoir que, malgré les accusations de mysticisme ou de fraude, les tenants de ces savoirs oubliés peuvent affronter la controverse avec plus de force que leurs détracteurs. L’occultiste brandit une preuve irréfutable : chaque religion moderne, du christianisme aux cultes orientaux, est l’héritière directe des théogonies antiques, ces systèmes où les dieux incarnaient les forces de la nature. Le spiritualiste, lui, s’appuie sur des archives millénaires – des tablettes sumériennes aux papyrus égyptiens – pour montrer que ses phénomènes traversent l’histoire humaine. Que le clergé parade dans son autorité éphémère, que les systèmes philosophiques matérialistes s’épanouissent dans l’arrogance des « esprits forts » : ils s’évanouissent comme papillons d’été face aux monuments du Passé, qui murmurent la sagesse d’un âge d’or et nous confrontent au vide de nos prétentions modernes.
Une illusion de progrès linéaire
Nous nous illusionnons en exaltant notre supériorité sur l’Antiquité. Éduqués à comparer nos libertés et nos lumières au prétendu obscurantisme médiéval, nous imaginons l’évolution humaine comme une ascension continue, une ligne oblique des ténèbres vers la clarté. De l’âge de pierre à l’ère industrielle, on nous a enseigné que le progrès est constant, sans rupture ni recul. Cette métaphore – midi radieux de notre temps contre le crépuscule du passé, sombrant dans une nuit d’ignorance – a séduit poètes et orateurs. Les vestiges du Néolithique, les grottes du Kent, les tumulus celtiques ou les artéfacts des Ptolémées semblaient conforter cette théorie, flatteuse pour l’orgueil du siècle. Mais cette vision simpliste vacille sous le poids des découvertes.
Les fouilles en Égypte, menées par Auguste Mariette ou Karl Lepsius au milieu du XIXe siècle, révèlent une réalité troublante : bien avant les dynasties pharaoniques, des civilisations maîtrisaient des arts et des sciences que nous peinons à égaler. Les temples de Karnak et de Louxor, décrits par Jean-François Champollion comme « sublimes et grandioses », écrasent nos fiertés architecturales – le Capitole de Washington, le Louvre ou Saint-Pierre de Rome. Champollion, dans ses Monuments de France et d’Égypte (1832), écrivait : « Aucun peuple, ancien ou moderne, n’a conçu l’architecture à une échelle aussi vaste. » À Karnak, la salle hypostyle aux 140 colonnes défie l’imagination, tandis que Notre-Dame tiendrait dans un coin de ces édifices titanesques. En Asie, les ruines de Mohenjo-Daro ou les textes védiques témoignent d’une connaissance astronomique et mathématique rivalisant avec nos calculs modernes.
La vérité cyclique
Face à ces évidences, la Vérité s’impose par une loi universelle, plus forte que les railleries. Les archéologues, bravant le scepticisme, ont creusé plus loin, exhumant des preuves que la géologie confirme : le progrès humain n’est pas linéaire, mais cyclique. Les travaux de Charles Lyell (Principles of Geology, 1830-1833) et les fouilles de Henry H. Abbott en Amérique démontrent que des civilisations avancées ont précédé des âges de déclin. Les papyrus découverts par Georg Ebers en 1872, traduisant des recettes chimiques d’une précision stupéfiante, ou les sculptures de Mariette Bey, comparées par John Taylor à l’école athénienne, révèlent un savoir perdu dans les brumes du temps. Nos tunnels et canaux modernes pâlissent devant le Labyrinthe crétois ou le lac Moéris, prouvant que l’Antiquité n’était pas un âge primitif, mais un sommet que nous redécouvrons.
Une leçon maçonnique
Pour les Frères et Sœurs de la Franc-Maçonnerie, cette réalité résonne comme une planche à tracer. Le cabinet de réflexion, avec son obscurité initiale, n’est-il pas un écho de ces cycles où l’humanité sombre avant de renaître ? La pierre brute, taillée par le ciseau et le maillet, symbolise notre travail pour retrouver une Lumière enfouie sous les décombres de l’oubli. Les Anciens, adeptes d’une magie qui était science et spiritualité, nous invitent à l’humilité : notre époque n’est pas un aboutissement, mais un maillon dans une chaîne infinie. Comme l’écrivait Éliphas Lévi, figure influente de l’occultisme maçonnique, dans Dogme et Rituel de la Haute Magie (1856) : « La magie est la science des causes cachées, et son étude révèle l’unité du divin et du naturel. »
Que reste-t-il à faire ? Rejeter l’orgueil moderne et plonger dans le Passé, non pour le vénérer aveuglément, mais pour en tirer des leçons. Les temples effondrés de l’Égypte, les textes hermétiques des alchimistes, les rites des druides : autant de clés pour comprendre que la quête de la Lumière traverse les âges, défiant les cycles de l’ignorance. En Loge, nous savons que le silence précède la parole juste ; de même, l’étude des Anciens précède la maîtrise de notre propre devenir.
Sources :
Lévi, É., Dogme et Rituel de la Haute Magie, Paris, 1856.
Champollion, J.-F., Monuments de France et d’Égypte, Paris, 1832.
Mariette, A., Description des fouilles d’Égypte, Le Caire, 1872.
Lepsius, K., Denkmäler aus Ägypten und Äthiopien, Berlin, 1849-1859.
Lyell, C., Principles of Geology, Londres, 1830-1833.
Ebers, G., Papyrus Ebers, Leipzig, 1875 (traduction des textes médicaux).
Lors de la traditionnelle cérémonie de comptes publics et d’inauguration de l’Année Judiciaire, le président de la Cour Suprême, Ricardo Blanco, a reconnu que l’année 2024 a été complexe pour la plus haute juridiction, mais a assuré que la Cour Suprême en est sortie renforcée et cohésive en adoptant des résolutions jugées appropriées en termes de droits, en faisant usage des mécanismes prévus par la loi dans ces cas.
La cérémonie, à laquelle a assisté le Grand Maître Sebastián Jans Pérez, spécialement invité, ainsi que le Souverain Grand Commandeur Carlos Soto Concha, a été présidée par la Vice-présidente de la République, Carolina Tohá.
Également, le président du Sénat, José Garcia Ruminot ; le président de la Chambre des députés, Eric Aedo ; Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Jaime Gajardo ; Ministre des Femmes et de l’Égalité des genres, Antonia Orellana ; le procureur national, Ángel Valencia ; Présidente de la Cour constitutionnelle, Daniela Marzi ; La Contrôleure Générale de la République, Dorothy Pérez, était parmi les autorités présentes.
Dans son discours, le président Ricardo Blanco a souligné que « la tâche inébranlable de réagir et de réduire les risques de tout comportement qui viole la loi et les normes éthiques doit être entreprise avec détermination ».
Le silence, dans son essence, est plus qu’une simple absence de bruit : il est une porte ouverte sur l’intériorité, un outil de transformation et un pilier des traditions initiatiques. Depuis des temps immémoriaux, les organisations comme la Franc-Maçonnerie ont érigé le silence en loi sacrée, une discipline du secret qui protège les mystères tout en guidant l’initié vers la maîtrise de ses passions. Loin d’être un vide, il devient une voie vers un corps sain et un esprit aligné sur les lois universelles de la nature.
Dans cette réflexion, je vous propose d’explorer les multiples visages du silence, en particulier dans le parcours de l’apprenti, avant d’aborder brièvement la prise de parole maîtrisée qui en découle. Car si le silence est d’or, comme le veut l’adage, il est surtout, en Loge, le creuset où se forge le maçon.
Le silence : une parole muette qui en dit long
Le silence n’est pas une absence, mais une forme subtile de communication. Certains silences, lourds de sens, parlent plus fort que les mots. Dans le tumulte du monde profane, on prête souvent l’oreille à celui qui élève la voix ou conclut un débat. Pourtant, en Franc-Maçonnerie, le silence occupe une place centrale, créant un espace propice à la méditation et à l’éveil de la pensée. Les mots du Vénérable, avant de franchir le seuil de la Loge, résonnent comme une invitation : « Observons un instant de silence non dit pour libérer nos esprits des chaînes du quotidien. »
Pour l’apprenti, ce silence est d’abord une obligation : une absence de parole imposée par son ignorance initiale. Il ne sait pas encore, et cette humilité le contraint à taire ce qu’il ignore, sous peine d’un serment solennel qui engage jusqu’à sa vie. Ce devoir évoque d’autres silences héroïques, ceux d’hommes qui, en d’autres temps et lieux, ont payé de leur existence leur fidélité à une cause. Ainsi, le silence de l’apprenti est à la fois honneur et discipline, scellé par les signes d’ordre et de pénalité qui dévoilent déjà les prémices d’un symbolisme sacré.
Un tumulte créatif au service de l’introspection
Loin d’être passif, ce silence est un tumulte intérieur, un chaos ordonnateur du mental. En se taisant, l’apprenti s’ouvre à l’écoute : il observe, il absorbe, il se découvre au miroir des autres. Cette douce contrainte devient une école de patience, où il apprend à penser, à puiser dans ses ressources profondes et à façonner peu à peu l’homme qu’il aspire à devenir. C’est une introspection rigoureuse, un aiguillon qui pousse vers la quête du Vrai et de soi-même – une perfection jamais atteinte, mais toujours poursuivie.
Comme le dit un vieil adage : « Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas. » Le silence de l’apprenti est ainsi une source vive de savoir. En écoutant attentivement ses Frères, il se construit sans bruit, bridant l’ego qui cherche à briller vainement. Car combien de fois, dans le monde profane, avons-nous vu des esprits s’enivrer de leurs propres paroles, perdant toute maîtrise sous le poids de leurs passions ? Certains Frères, hélas, n’échappent pas à cet écueil, nous rappelant cette maxime de Cyrano de Bergerac : « Il y a beaucoup de gens dont la facilité de parler ne vient que de l’impuissance de se taire. » Ou encore, dans le parler du Sud-Ouest : « Grand diseur, petit faiseur » – celui qui parle beaucoup agit peu.
Les visages du silence : vertu ou ruse ?
Le silence, pourtant, n’est pas univoque. Il peut être sincère ou stratégique. Certains, rusés, l’utilisent pour pousser l’autre à se dévoiler ; d’autres, dociles, l’adoptent par complaisance, évitant toute contradiction pour plaire. Il y a aussi le silence du lâche, qui se tait pour ne jamais s’exposer. Mais en Loge, le silence doit être pur : un outil d’écoute bienveillante, un moyen d’accueillir la pensée d’autrui pour s’en enrichir.
Lors des tenues, il offre la tranquillité nécessaire à la compréhension des symboles et des rituels. Délivré du besoin de parler, l’esprit s’apaise, analyse et s’élève. Pour l’apprenti persévérant, confiant et enthousiaste, ce silence attentif devient une passerelle vers les leçons de ses Maîtres – une initiation progressive aux mystères de la vie maçonnique.
Vers une parole maîtrisée
Le silence n’est pas une fin, mais une préparation. Il promet une rencontre future avec la parole, au carrefour de la quête de Lumière. Cette parole, fruit d’une maturation lente, doit fuir l’empressement et les passions. Car, comme le rappelle la sagesse populaire, nous restons maîtres des mots tus, mais esclaves de ceux qui nous échappent. Une parole réfléchie, prononcée au moment opportun, gagne en poids et en respect.
Pourtant, un silence trop prolongé ne risque-t-il pas de freiner notre évolution ? Sans confrontation fraternelle, sans échange, comment affiner notre pensée ? En Loge, le silence libère l’esprit des chaînes profanes, nous permettant d’être pleinement nous-mêmes. Nourris de réflexions élevées, nous puisons alors les mots justes, guidés non par l’intérêt, mais par l’amour fraternel.
Une alchimie maçonnique
À bien y réfléchir, le silence est le premier « don » symbolique offert à l’apprenti. Il est le creuset où s’opère une alchimie intérieure, transformant le tumulte en sérénité, l’ignorance en aspiration. Comme le métal brut poli par le feu et le temps, l’initié progresse, pas à pas, vers une maîtrise qui échappe toujours mais illumine le chemin.
Frères, le silence n’est pas une absence : il est une présence, un compagnon discret qui nous guide vers la Lumière. Dans son étreinte, nous apprenons à écouter, à penser, à devenir. Et lorsque la parole surgit, elle porte en elle la force d’un silence longuement mûri – une parole d’or au service de l’édifice commun.
Notes pour les Soeurs et les Frères
Cette réflexion, ancrée dans l’expérience de l’apprenti, s’adresse à tous les maçons. Elle invite à méditer sur la puissance du silence comme outil initiatique, mais aussi sur ses pièges. En Loge, il est notre allié pour bâtir la fraternité, un écho aux vertus d’humilité, d’écoute et de patience qui fondent notre Art. Que chacun y puise une inspiration pour tailler sa pierre avec rigueur et cœur.