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La définition de la semaine : les pentures (Par Laurent Ridel)

Du site www.decoder-eglises-chateaux.fr

En mai 2024, quand je suis entré dans l’abbaye de Fontevraud, l’église me faisait comme un appel. Sa porte, laissée grande ouverte, laissait entrevoir l’intérieur. Je me suis trouvé happé par l’architecture et par la blancheur des murs. Au point de faillir en oublier la porte que je franchissais.  Or, ses vantaux (les battants de la porte) sont couverts d’intéressantes ferrures, appelés pentures. 

Je me suis trouvé happé par l’architecture et par la blancheur des murs. Au point de faillir en oublier la porte que je franchissais.   Or, ses vantaux (les battants de la porte) sont couverts d’intéressantes ferrures, appelés pentures. 
Œuvres d’un ferronnier, les pentures se composent de bandes ou de tiges de fer, fixées à la porte avec des clous ou des vis. Leur rôle est d’abord de consolider la porte. Par quelques extrémités, elles pivotent sur un gond. Les pentures font donc partie du dispositif pour mouvoir la porte. 
Porte de l’église de Creully (Calvados) Il y a quelques semaines, une abonnée sur Facebook m’a envoyé la photo d’une porte d’église en me demandant la symbolique des pentures. Elles dessinaient en effet des formes particulièrement élaborées. Je vous avertis cependant : avant de chercher un quelconque symbole, il faut d’abord les apprécier comme des démonstrations de savoir-faire. Les plus habiles ferronniers terminent leurs ferrures par des motifs décoratifs comme des volutes, des feuilles, des fleurs, des fers à cheval ou des visages. Parfois, le croisement de pentures suggère des croix. En dehors de ce dernier cas, l’intention du ferronnier est plus esthétique que symbolique.  Lors de votre prochaine visite d’église, ayez donc une pensée pour ces artisans oubliés. 
Très ancienne porte de la basilique d’Orcival (Puy-de-Dôme)
Vos questions
Maëlle : Une particularité de la cathédrale de Bordeaux, c’est que l’on descend dans la cathédrale à partir du grand portail. Connaissez-vous d’autres cathédrales où l’on « descend dans la nef » ? Moi : Oui, certaines cathédrales « descendent ». Une fois avoir passé la porte (et regardé ses pentures 😊), on descend quelques marches. Je pense à Bayeux, Poitiers, Auxerre et Saint-Malo. Leur installation sur une pente explique ce changement de niveau. Le mois dernier, j’ai même découvert une église dont le sol descend en pente douce, sans escalier : Saint-Leu d’Esserent près de Creil (Oise). L’inverse existe aussi : avant d’entrer dans la cathédrale de Lisieux, il faut d’abord monter une dizaine de marches. 
Jean-Paul du pays d’Auge : De passage à Strasbourg, je suis bien sûr allé voir la cathédrale et redécouvrir le portail sud et j’ai une question sur les deux statues emblématiques de ce portail : L’Église et la Synagogue. Ma question, quelle explication peut-on donner pour expliquer les attitudes respectives de l’Église et de la Synagogue ? 
Moi : Vous nous montrez précisément le portail sud de la cathédrale de Strasbourg. Portail encadré par les statues de l’Église, allégorie de la chrétienté et de la Synagogue, personnification du judaïsme.  Les regards en disent déjà long. L’Église fixe le buste du Christ au trumeau du portail. À l’inverse, la Synagogue détourne son regard. En effet, à l’exemple des Juifs, elle ignore Jésus et son message, ne le pensant pas comme le Messie.Comme les originaux de ces statues se trouvent au musée voisin de l’œuvre Notre-Dame, on va pouvoir les observer de plus près et se rendre compte que les postures sont tout aussi réfléchies par les sculpteurs. 
À gauche, l’Église se tient droite en appui sur la croix dressée. Elle paraît triomphante à l’image du christianisme.  Par contre, la Synagogue, les tables de Moïse à la main, se présente comme vaincue. Lance brisée, elle est avachie. Son aveuglement face au Messie est renforcé par le bandeau qui lui cache les yeux.  Ces statues, installées au XIIIe siècle dans le portail sud, étaient régulièrement vues par les Juifs dont une communauté, vivant du commerce et du prêt d’argent, habitait à proximité. La Synagogue leur renvoyait l’image négative que les chrétiens avaient de la religion juive.  Au siècle suivant, cette réputation continua à se dégrader. En 1349, les juifs strasbourgeois furent brûlés et les survivants expulsés. Le Moyen Âge est le prologue à l’antisémitisme.  Fabrice : Tout le monde, ou presque, connaît l’ange au sourire de la cathédrale de Reims. En regardant à ses pieds, plus précisément, sous ses pieds, on observe un curieux personnage. C’est pour moi une énigme.
Moi : Sous les statues des portails gothiques, vous verrez souvent ce genre de personnages ou parfois des animaux. On les appelle des marmousets. D’apparence souvent grotesque ou caricaturale, ils semblent écrasés par la statue au-dessus. Leur identification est variable : parfois ils font écho au personnage d’en haut. Par exemple, sur la cathédrale de Chartres, la reine de Saba a sous ses pieds un serviteur noir pour rappeler son origine supposée africaine. Abraham a sous ses pieds un bélier, car, selon la Bible, il en sacrifie un à la place de son fils Isaac.
ce sont des pécheurs. Les personnages vertueux, au-dessus, les « piétinent » pour marquer symboliquement leur supériorité face au vice. C’est l’hypothèse que je choisis pour votre personnage. Sa posture bancale (le genou plié) trahit le vice. Dans la sculpture médiévale, un homme ou une femme honnête se tient toujours droit (rappelez-vous les postures opposées de l’Église et de la Synagogue). ce sont juste des fantaisies de sculpteurs sans signification. Comme pour les pentures des portes, on a tendance à ne pas les remarquer, fascinés que nous sommes par les grandes statues au-dessus. Dommage, car elles sont souvent plus originales et plus drôles. Vous êtes désormais avertis. 
Portail de la cathédrale de Laon et ses marmousets
A dimanche prochain
Laurent Ridel, le décodeur d’églises et de châteaux 

Samedi 24 août : Célébration du bicentenaire de Lafayette

De notre confrère massfreemasonry.org – Par Robert Huke

Pendant 14 mois, entre 1824 et 1825, le marquis de Lafayette a visité les 24 États des États-Unis dans le cadre de son « Grand Tour des États-Unis ». Peu après son arrivée dans le pays, il se rend à Boston le 24 août pour la première de plusieurs étapes dans la région. Son arrivée a été marquée par une grande célébration comprenant un défilé de deux milles de long avec environ 70 000 spectateurs. La célébration s’est terminée par l’accueil de Lafayette dans les State Houses au son d’une salve d’artillerie.

À l’occasion du 200e anniversaire de son arrivée à Boston, la Grande Loge du Massachusetts se joindra à l’ Ancient and Honorable Artillery Company pour une célébration commémorative de cet événement historique. L’événement comprendra un défilé jusqu’au Boston Common, une cérémonie de dépôt de gerbes, une revue des troupes par le général Lafayette, des commentaires de dignitaires et une salve de canon.

  • 9h00 – 10h30 | Petit-déjeuner gratuit au Faneuil Hall
  • 10h30 | Mise en scène du défilé
  • 11h00 | Défilé
  • 11h40 | Dépôt de gerbes au centre commercial Lafayette sur Boston Common
  • 11h50 | Passer et réviser
  • 12h00 | Salut au canon et cérémonies
  • Déjeuner léger suivi au Boston Masonic Building

Visitez MassMasons.org pour vous inscrire !

Cet événement s’inscrit dans la continuité des programmes célébrant le 250e anniversaire de notre pays et le lien unique que la franc-maçonnerie du Massachusetts entretient avec la guerre d’indépendance. Restez à l’écoute pour plus d’informations de la part de notre comité du 250e anniversaire.

Le rôle des institutions en politique : une analyse de Luís Mário Luchetta

De notre confrère brésilien jornalpontagrossa.com.br

Nous avons eu l’occasion, en tant que Grand Maître d’Honneur du Grand Orient du Brésil – Paraná, de donner une conférence, à la demande de l’actuel Grand Maître Paulo Socher, axée sur la participation de la Franc-Maçonnerie à la politique, afin de jeter un regard particulier sur le processus électoral de cette année. Notre discours a eu lieu dans le cadre de l’ouverture de l’année maçonnique, un moment qui marque le retour du travail de tout l’écosystème maçonnique GOB-PR, toujours avec un message central proéminent.

La perception du Grand Maître Paulo Socher concernant cette orientation cette année était tout à fait correcte.

Micro BFM posé par terre
Micro BFM posé par terre

Pendant que nous préparions le contenu à exposer, nous avons été amenés à plusieurs réflexions sur le rôle de la Franc-maçonnerie en politique, mais, en plus, sur le rôle de toutes les Institutions en politique. Nous pensons qu’il existe des particularités de chaque association ou entité du tiers secteur, mais il existe également de nombreux défis communs. Dans l’un de nos articles, ici dans cet espace, nous soulignons même que nous avons remarqué un effort de la part de toutes les Institutions pour retrouver leur ADN et pouvoir se positionner de manière appropriée et résolue dans le processus social dynamique que nous traversons. En d’autres termes, dans une plus ou moins grande mesure, nous comprenons que les entités recherchent un nouveau sens et, si cela n’est pas déjà à l’ordre du jour formel, le nouveau sens susmentionné est certainement dans les sentiments de leurs associés.

Il est pertinent de comprendre que la politique va au-delà des questions partisanes.

Dans le cas de la franc-maçonnerie, en particulier, nous avons expressément interdit toute discussion sur la politique des partis, ce qui, en aucun cas, n’affecte ou n’interfère avec une participation politique saine au sens le plus large du terme.

Affiche annonçant une conférence

En disant cela, nous renforçons que la franc-maçonnerie n’est en aucun cas apolitique. Il s’agit plutôt d’une institution politique qui, dans le respect des convictions privées, s’engage et s’implique dans les causes les plus diverses, avec pour cause absolue la construction d’une société meilleure. Tandis que les francs-maçons opérationnels de l’époque médiévale construisaient des cathédrales, nous, francs-maçons d’aujourd’hui, travaillons à construire un édifice social dans lequel prédominent les vertus, la liberté, l’égalité et la fraternité. 

Imaginer une franc-maçonnerie apolitique ou entraver les discussions macropolitiques reviendrait à nier les acquis du passé (indépendance du Brésil, abolition de l’esclavage, proclamation de la République, etc.), ignorer nos préceptes immuables, abandonner la planification stratégique participative construite au sein du gouvernement du Brésil.

En bref, les relations publiques seraient tout sauf la franc-maçonnerie. Nous pensons qu’il en va de même pour toutes ou presque toutes les institutions qui, comme nous l’avons dit, doivent avoir leurs particularités, mais portent certainement un engagement en faveur d’une société meilleure. De cette manière, une grande leçon est celle de la maturité politique, la compréhension des différents points de vue comme faisant partie d’un processus de croissance mutuelle, jamais comme une cause d’inimitié ou de rivalité. Quand on regarde l’ensemble, les mesquineries partisanes font obstacle et, avec nos convictions, nous recherchons plus la convergence que la divergence, plaçant toujours le bien collectif sur un plan plus élevé. 

Monsieur le Maire devant sa Marie
Monsieur le Maire devant sa Marie

Nous soulignons également la compréhension de la pertinence de la participation des membres de l’écosystème maçonnique dans des espaces de société qui permettent une contribution directe aux sujets d’intérêt les plus divers, tels que les conseils communautaires, les observatoires sociaux et autres. Un autre point fort est la possible implication de membres de la famille maçonnique directement dans des conflits comme celui à venir. Cela ne peut en aucun cas être considéré comme une mauvaise chose. Bien entendu, tout membre de l’écosystème qui aura cette initiative s’engagera à développer un travail édifiant et transformateur, et sera même accusé s’il est élu. Il est essentiel, en comprenant les aptitudes et les compétences, que les entités forment des dirigeants capables d’occuper les espaces politiques, qu’ils soient électoraux ou non. L’omission, nous le comprenons, est ce qui nous a conduit sur des chemins tortueux. De même, un radicalisme vide et idiot a atrophié la capacité de la Société à agir en tant que Société.

Grand Orient du Brésil
Grand Orient du Brésil

Dans notre discours aux membres de la Grande Oriente do Brasil – Paraná, nous avons également lancé un signal fort concernant une plus grande priorité dans le choix des législateurs, que ce soit au niveau municipal, étatique ou fédéral. Nous avons réalisé que, en raison de plusieurs facteurs, on apprenait aux Brésiliens à mettre beaucoup d’énergie dans le choix de l’Exécutif, laissant souvent de côté le Législatif. Cela a causé de grands dommages à notre structure politique, car le Parlement représente un pouvoir déterminant pour les transformations souhaitées et pour l’équilibre efficace des pouvoirs. Une plus grande attention est nécessaire lors du choix des conseillers, des députés et des sénateurs, en établissant des canaux continus d’interaction et de revendications avec les élus. En ce sens, nous soulignons le travail réalisé par GRITA, le mouvement citoyen. Pour en savoir plus, nous vous suggérons de visiter le site Internet : SCREAM!

Eh bien, cher lecteur, l’année 2024 sera très importante, car nous avons une vision municipaliste, dans le sens où il se passe des choses dans les villes. Par conséquent, l’interaction avec ce processus électoral doit se produire de manière très intense et intelligente afin d’obtenir des résultats positifs avec des élus déterminés à produire des résultats pour la société. Nous avons réalisé le 31 qu’au GOB-PR il y aura un travail très stratégique d’interaction avec les élections et nous espérons que d’autres entités suivront également cette voie. De la même manière, nous avons vu, depuis la planification stratégique participative développée au cours de notre gestion, un écosystème maçonnique de plus en plus éveillé à l’importance de l’action transformatrice. 

Nous occuperons cet espace à d’autres moments au cours de cette année pour aborder ce sujet, mais, alors que nous entamons 2024, nous vous encourageons déjà à participer à la construction de l’avenir que vous souhaitez !

Soyons tous des êtres politiques en pratique, protagonistes de l’action !

Comprendre la franc-maçonnerie libérale : embrasser la diversité et la liberté

Travail issu du site humanistlodge.org

Introduction à la Franc-Maçonnerie :

La franc-maçonnerie est une confrérie mondiale réputée pour ses rituels élaborés, ses enseignements moraux et philosophiques et sa communauté diversifiée de membres. Issue des guildes locales de tailleurs de pierre à la fin du XIVe siècle, la franc-maçonnerie a évolué pour devenir une institution sociétale importante. Parmi ses différentes branches, la franc-maçonnerie libérale ou franc-maçonnerie continentale se distingue par ses valeurs progressistes et ses pratiques inclusives.

Qu’est-ce que la franc-maçonnerie libérale ou continentale ?

La franc-maçonnerie libérale, également connue sous le nom de franc-maçonnerie continentale, franc-maçonnerie adogmatique ou franc-maçonnerie progressiste, diverge de la franc-maçonnerie anglo-américaine plus traditionnelle ou de la franc-maçonnerie régulière.

La franc-maçonnerie libérale se caractérise par une approche plus inclusive et philosophique des éléments traditionnels de la franc-maçonnerie. Elle met fortement l’accent sur la liberté personnelle, la diversité et les valeurs progressistes. Contrairement à la franc-maçonnerie traditionnelle, qui peut être plus rigide et exclusive, la franc-maçonnerie libérale encourage l’ouverture d’esprit et l’adaptabilité aux valeurs sociétales modernes.

Les idéaux clés de la franc-maçonnerie libérale

Liberté absolue de conscience

Image illustrative © D.R.

Au cœur de la franc-maçonnerie continentale se trouve le principe de la liberté absolue de conscience. Cet idéal soutient la croyance selon laquelle chaque individu a le droit d’avoir et d’exprimer ses propres croyances religieuses ou philosophiques sans être imposé. Contrairement à la franc-maçonnerie traditionnelle, qui peut exiger une croyance en un Être suprême ou en un Volume de la Loi sacrée, la franc-maçonnerie libérale défend les principes suivants :

  • Croyances individuelles : les membres adhèrent à des croyances personnelles, qu’elles soient religieuses, philosophiques ou laïques. Cela favorise une culture de l’individualité et du respect.
  • Respect de la diversité : Mettant l’accent sur le droit aux croyances personnelles, la franc-maçonnerie libérale favorise une communauté diversifiée, accueillant des personnes de tous horizons et encourageant un dialogue ouvert et respectueux.
  • Dialogue ouvert : Les loges servent d’espaces d’échanges libres et respectueux, favorisant la croissance personnelle et l’apprentissage communautaire.

Favoriser l’égalité des sexes grâce à des loges mixtes

La Franc-Maçonnerie Continentale prône l’égalité des sexes en accueillant hommes et femmes sur un pied d’égalité dans ses loges. Cette inclusion s’aligne sur le principe maçonnique libéral plus large d’égalité et de non-discrimination, enrichissant le parcours maçonnique par des expériences et des perspectives partagées.

Exploration d’une variété de rites maçonniques

La Franc-Maçonnerie continentale est éclectique dans son acceptation et sa pratique de multiples rites maçonniques. Cette diversité permet aux membres d’explorer une variété de rituels et de traditions maçonniques, tels que le rite français et le rite écossais, améliorant ainsi leur compréhension des philosophies et des pratiques maçonniques.

Clarification du terme « libéral »

Temple franc maçon. Remarquez au mur le symbole maçonnique de la croix dans la couronne

Le terme « libéral » dans la franc-maçonnerie libérale ne fait pas référence aux idéologies politiques, en particulier celles communément associées au libéralisme moderne aux États-Unis. Il fait plutôt référence à la position philosophique progressiste et inclusive de ces loges à l’égard de l’adhésion et de leur interprétation des traditions maçonniques. Cette approche prône la liberté intellectuelle, les droits individuels et la poursuite du savoir, au-delà des affiliations politiques.

Orientation post-bac : les Compagnons du devoir, une alternative pour sortir des sentiers battus de l’éducation traditionnelle ?

De notre confrère ladepeche.fr – Par Léïne Touala

Entre apprentissage et découverte des valeurs du compagnonnage, l’intérêt porté aux métiers manuels prend de plus en plus d’ampleur. Les compagnons du devoir représentent-ils une voie pour un avenir d’orientation ?

Nicolas Cazenave, secrétaire général de la Fédération compagnonnique du Tour de France, présente la charpente médiévale et les beffrois de Notre-Dame, exposés au siège des compagnons, 94 avenue de Montbrun. © Crédit photo : Nicolas Mollo/SUD OUEST Portrait de Nicolas Cazenave au siège des compagnons, avenue de montbrun à Anglet

Les résultats du baccalauréat sont tombés, marquant un tournant crucial pour de nombreux lycéens qui se dirigent maintenant vers leurs choix d’orientation. Les admissions via Parcoursup sont aussi bien avancées, laissant certains enthousiastes et d’autres hésitants quant à leur avenir professionnel.

Pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans les parcours académiques traditionnels, ou ceux qui souhaitent se réorienter, il existe une alternative : les métiers manuels, notamment au sein des Compagnons du devoir. Charpentiers, menuisiers, plombiers et plus récemment fromagers, ces métiers offrent une diversité d’options.

« Nous disons souvent qu’il s’agit de métiers manuels, ce qui est vrai, mais ce sont surtout des filières dans lesquelles il y a une transformation de la matière. C’est le cas du fromager, c’est pourquoi il a récemment rejoint nos rangs », explique Thibault Jaugey, prévôt de la Maison des Compagnons de Toulouse.

Comment ça marche ?

Menuisier ou ébéniste au travail
Menuisier ou ébéniste au travail avec son bois sur son établis. Equerre, rabot,

Avant de postuler chez les Compagnons du devoir, il est essentiel de comprendre leur fonctionnement et leurs valeurs. Léo, un jeune Toulousain de 17 ans, envisage de devenir menuisier à sa majorité. Pour cela, il devra suivre un parcours spécifique. « J’ai commencé à me renseigner pour l’année prochaine. Je vais devoir déposer ma candidature sur le site des Compagnons du devoir pour une préinscription. Ensuite, il y a une demi-journée portes ouvertes pour expliquer le fonctionnement de l’association, suivie d’un entretien individuel pour parler de mes motivations. On m’a bien fait comprendre que cette dernière étape est la plus importante », raconte Léo, impatient de passer son bac pour s’inscrire.

Cependant, il n’est pas nécessaire d’attendre le bac pour s’inscrire. Dès 15 ans, les jeunes peuvent postuler pour une formation CAP, après laquelle ils peuvent faire une demande pour devenir compagnon et partir en Tour de France.

Théo, un Toulousain de 23 ans, en est l’exemple type. Après une licence de cinéma, il ne savait pas quoi faire de son avenir. « J’étais vraiment perdu, comme beaucoup de jeunes de mon âge », sourit-il. Aujourd’hui itinérant charpentier, il a entamé son Tour de France il y a deux ans. Actuellement à Tours, il travaille dans une entreprise spécialisée dans les monuments historiques. « Quand on change de ville, on change aussi d’entreprise, ce qui nous permet d’apprendre un panel de techniques différentes. Le métier est très différent en fonction des régions », explique Théo.

Pour l’instant, il compte bien continuer son tour de l’Hexagone et espère devenir compagnon d’ici deux ans, avec l’ambition de devenir prévôt ou compagnon formateur pendant deux années supplémentaires. Le prévôt, en quelque sorte directeur d’une maison de compagnon, poursuit son Tour de France tout en encadrant d’autres compagnons. Après cela, il pourra se sédentariser.

“On tire le meilleur de l’être humain”

Portrait d'un menuisier
menuisier, tablier, homme, serieux, travail, manuel, bois, planche, ciseaux, portrait, concentration

Si Théo a choisi cette filière, c’est en grande partie pour la qualité de la formation, mais aussi pour découvrir de nouveaux horizons. « Je me cherchais beaucoup et le fait de bouger, de découvrir les valeurs du compagnonnage, m’aide à trouver qui je suis », explique le jeune homme.

Pour Thibault Jaugey, prévôt de la Maison des Compagnons de Toulouse, cet aspect est fondamental : « Nous ne proposons pas seulement une formation. Choisir les Compagnons du devoir, c’est aussi adopter les valeurs qui vont avec. Ici, on tire le meilleur de l’ouvrier et de l’être humain. Et tout cela se fait grâce aux autres, grâce à la vie en communauté et à la maturité qui vient avec le côté nomade du compagnon. »

Que ce soit pour des raisons d’épanouissement personnel ou de quête de valeurs authentiques, les Compagnons du devoir proposent une alternative à ceux qui cherchent une voie différente, loin des sentiers battus de l’éducation traditionnelle.

« Anatomie du franquisme » : L’expo événement au Musée de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne

Nombreux sont les frères et sœurs espagnols, mais pas seulement, qui, par leurs témoignages, ont révélé à notre rédaction que le franquisme persiste, encore et toujours, en terre ibérique. Depuis une décennie, la montée fulgurante de Vox, un parti politique fondé en 2013 sous la houlette de Santiago Abascal et classé à l’extrême droite, a aussi attiré notre attention.

Drapeau de Vox
Parti populaire (Partido Popular), logotype officiel

Né en décembre 2013 des rangs d’anciens membres du Parti populaire – fondé en 1989 par Manuel Fraga, ancien ministre franquiste et chef de la droite conservatrice depuis le retour à la démocratie, en 1977 –, Vox demeure longtemps sans éclat électoral, jusqu’à l’année charnière de 2018. Cette année-là, lors des élections régionales en Andalousie, Vox fait une percée spectaculaire avec près de 11 % des voix, apportant son soutien à l’instauration d’un gouvernement de droite dans la communauté autonome.

Santiago Abascal

Les élections anticipées de novembre 2019 offrent à Vox l’opportunité de plus que doubler son nombre de députés et d’accroître de moitié son pourcentage de voix. Aux élections municipales et régionales de 2023, le parti améliore encore ses résultats, intégrant l’exécutif de plusieurs municipalités et communautés autonomes. Vox participe désormais à l’exécutif de cinq communautés autonomes.

Cependant, les élections générales de juillet 2023 marquent un premier recul pour le parti, qui perd environ 3 % des voix et 19 sièges, réduisant ainsi sa représentation au Congrès à 33 sièges.

Connaître ses ennemis pour mieux les combattre : une leçon intemporelle

L’histoire regorge d’enseignements et l’un des plus puissants est sans doute celui qui affirme qu’il est essentiel de bien connaître ses ennemis pour mieux les combattre. Cette maxime, attribuée à des stratèges aussi divers que Sun Tzu – célèbre en tant qu’auteur de l’ouvrage de stratégie militaire le plus ancien connu L’Art de la guerre – et Machiavel – humaniste florentin de la Renaissance –, transcende les époques et les contextes, trouvant une résonance particulière dans les périodes de conflits et de résistances, comme celles étudiées par le Musée de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne.

Une compréhension profonde pour une stratégie efficace

Pour affronter efficacement un adversaire, il ne suffit pas de connaître ses forces militaires ou sa puissance économique. Une compréhension approfondie de ses motivations, de ses faiblesses et de ses stratégies est cruciale. Cela permet de prévoir ses actions et de contrer ses plans avec une précision chirurgicale. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Résistance française a démontré l’importance de l’espionnage et de la collecte d’informations pour affaiblir les forces d’occupation nazies. Les réseaux de résistants, en infiltrant les structures ennemies et en décryptant leurs communications, ont pu orchestrer des sabotages et des actions de guérilla qui ont considérablement entravé les opérations de l’occupant.

Francisco Franco Bahamonde, 1964

L’importance de l’éducation et de la mémoire historique

La connaissance des ennemis ne se limite pas aux seules confrontations militaires. Elle s’étend également aux idéologies et aux systèmes de pensée qui les sous-tendent. Par exemple, la dictature de Vichy et l’Occupation allemande ont été marquées par une propagande intense visant à remodeler les esprits et à imposer une vision totalitaire. Comprendre les mécanismes de cette propagande, les manipulations de l’information et les symboles utilisés par ces régimes est indispensable pour les combattre efficacement. Les expositions et les documents conservés au Musée de la Résistance et de la Déportation permettent de déchiffrer ces codes et d’éduquer les générations futures sur les dangers du totalitarisme et de la xénophobie.

Drapeau de l’Espagne

Préserver la mémoire pour éviter la répétition des erreurs

Connaître ses ennemis, c’est aussi se souvenir de leurs actions passées pour éviter de répéter les mêmes erreurs. La mémoire historique joue ici un rôle fondamental. En se remémorant les atrocités commises par les régimes fascistes et en comprenant les contextes qui ont permis leur ascension, les sociétés modernes peuvent renforcer leurs défenses contre les résurgences de ces idéologies. Le buste de la Marianne noire, exposé au Musée, incarne cette résistance silencieuse mais déterminée contre l’oppression. En se souvenant des sacrifices des résistants, des déportés et de tous ceux qui ont souffert sous la dictature, nous honorons leur mémoire et nous nous armons contre les dangers futurs.

L’actualité d’une vigilance nécessaire

Aujourd’hui encore, la montée des extrémismes en Europe et ailleurs rappelle tragiquement que la vigilance est de mise. Les leçons du passé doivent être appliquées avec rigueur pour comprendre et contrer les nouvelles formes de menace. L’exposition « Anatomie du franquisme » est un exemple concret de cette démarche. En analysant les racines et les évolutions de la dictature franquiste, elle offre des clés pour comprendre les dynamiques actuelles de l’extrême droite et pour développer des stratégies de résistance efficaces.

Ainsi, connaître ses ennemis pour mieux les combattre n’est pas seulement une stratégie militaire, mais un impératif moral et intellectuel. En étudiant les forces obscures qui ont marqué notre histoire, en décryptant leurs tactiques et en préservant la mémoire des résistances, nous nous armons d’une sagesse précieuse pour affronter les défis de notre temps. Le Musée de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne, par son engagement éducatif et commémoratif, joue un rôle crucial dans cette mission de vigilance et de transmission.

« Anatomie du franquisme » au Musée départemental de la Résistance & de la Déportation

 Le musée, en collaboration avec le laboratoire de recherche FRAMESPA de l’Université Toulouse Jean Jaurès, offre un éclairage inédit sur la dictature franquiste. Après un colloque tenu fin mars au Conseil départemental, l’exposition « Anatomie du franquisme » se dévoilera jusqu’au 22 septembre 2024 au Musée départemental de la Résistance & de la Déportation, soutenue par le Gouvernement espagnol.

Un cycle scientifique et commémoratif, une première en Europe

C’est une première en Europe : un cycle scientifique et commémoratif synthétisant les connaissances sur la dictature franquiste accumulées depuis la fin du XXe siècle. « Le franquisme est très peu connu en France, précise François Godicheau, historien et ancien directeur du laboratoire FRAMESPA, coordinateur du projet. Aucun ouvrage récent ne s’est penché sur cette dictature de quarante ans (1936-1977), la plus longue d’Europe occidentale après celle de Salazar au Portugal. L’enjeu est crucial. « Il s’agit de faire comprendre au public européen l’horreur du franquisme pour qu’il soit moins facile de s’en réclamer, ajoute l’expert. Le franquisme n’a jamais été condamné moralement de façon absolue, contrairement au nazisme et au fascisme. Cette ignorance est dangereuse car elle fait du franquisme une ressource culturelle et politique pour l’extrême droite. »

Membres de Phalange espagnole devant la basilique Notre-Dame du Pilier à Saragosse, octobre 1936

Un travail titanesque

Un travail titanesque a été accompli, mobilisant une équipe d’historiens spécialisés en partenariat avec le gouvernement espagnol. La première partie de l’exposition explore les fondations de la dictature, tandis que la deuxième, prévue pour 2025, analysera les transformations de la société espagnole. « L’objectif est d’expliquer comment cette dictature caméléon a pu perdurer quatre décennies en maintenant ses principes répressifs et sa violence intacts, explique Claire Leger, régisseuse de l’exposition. Deux-cent-dix-sept documents et œuvres seront présentés, provenant du Musée d’Histoire de Barcelone, du Musée Reina Sofia et de la Bibliothèque Nationale d’Espagne. »

De même, les deux colloques, le premier en mars 2024 et le second en 2025, approfondiront la connaissance des diverses facettes du franquisme, en présence des plus grands spécialistes du sujet, avec traduction simultanée.

Anatomie du franquisme l exposition événement Haute Garonne. Photo DR

Une exposition destinée à voyager

L’ancrage de ce projet en Haute-Garonne, profondément marquée par l’exil des républicains espagnols (La Retirada), n’est pas fortuit. Cependant, l’ambition est de faire voyager cette exposition. « L’exposition est conçue pour circuler, car il est nécessaire de construire l’imaginaire collectif autour du franquisme en France et en Europe, y compris en Espagne où cette période demeure taboue », explique Claire Leger. L’objectif est également d’ouvrir des débats plus larges. « Étudier cette dictature, née sous le signe du fascisme et du nazisme mais ayant su s’adapter au monde libéral après 1945, soulève des questions cruciales, observe François Godicheau. Dans un contexte de montée de l’extrême droite en Europe, une question se pose : que devient une dictature fasciste quand elle n’est pas vaincue par les armes ? »

Le Musée de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne

Situé au cœur de Toulouse, au 52 allée des Demoiselles, le Musée de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne est un lieu de mémoire et d’histoire, inauguré en 1994 pour célébrer le cinquantième anniversaire de la libération de Toulouse et de son département. En complément, le monument à la gloire de la Résistance se dresse fièrement sur l’esplanade Alain-Savary, allée Frédéric-Mistral.

Historique

Ce musée départemental trouve ses origines dans un modeste rassemblement de documents privés en 1974. Sa mission s’est étendue pour embrasser toute la période allant de la fin de la Première Guerre mondiale jusqu’à la Libération de la France, avec une attention particulière sur la dictature de Vichy et l’Occupation. Il s’attache à faire revivre cette époque troublée et à rendre hommage à ceux qui l’ont vécue.

Collections et expositions

Le musée s’articule sur deux étages : le second accueille les collections permanentes, tandis que le premier étage est réservé aux expositions temporaires. En outre, le musée abrite un centre documentaire, un vaste fonds d’archives et un auditorium, offrant ainsi un espace de réflexion et de connaissance.

L’exposition permanente retrace le fil des événements, depuis la montée du fascisme jusqu’à la Libération et la reconstruction de la France. Une seconde section poignante est dédiée à la Déportation, mettant en lumière les souffrances et les résistances de ceux qui ont traversé ces épreuves.

Marianne noire, Musée de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne

La Marianne noire, à ne manquer sous aucun prétexte

Parmi les trésors du musée, le buste de la Marianne noire se distingue par son histoire singulière. Ce symbole puissant, don de la franc-maçonnerie toulousaine en 1977, fut commandé en 1848, année marquant la seconde abolition de l’esclavage. Attribué au sculpteur maçonnique Bernard Griffoul-Dorval, ce buste en plâtre et lait de chaux, pesant 90 kg et mesurant 1,20 mètre, était à l’origine peint en bronze. Malheureusement, en 1941, il subit les assauts des membres du régime de Vichy avant d’être caché par des résistants francs-maçons. Longtemps perdu, il refit surface pour être finalement offert au conseil départemental en 1977, où il trône désormais comme un témoin silencieux des luttes passées.

Marianne Noire (Crédit photo Yonnel Ghernaouti) – Reproduction musée de la franc-maçonnerie

Ainsi, le Musée de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne n’est pas seulement un sanctuaire de mémoire, mais un gardien des histoires de courage et de résistance qui ont façonné notre présent.

Infos pratiques

Anatomie du franquisme- Jusqu’au 22 septembre 2024 – Musée de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne, 2 allée des Demoiselles 31000 Toulouse (Haute-Garonne)

En savoir + sur l’exposition

Horaires d’ouverture : du mardi au samedi – 10h/18h/Fermeture les jours fériés/À compter du 26/03/2024 et jusqu’à nouvel ordre, le Musée est fermé entre 12h30 et 13h30.

Tarifs : Le musée est gratuit/Toutes les activités proposées par le musée sont gratuites, mais il est fortement conseillé de réserver/La visite libre ne nécessite pas de réservation.

Sources : https://www.haute-garonne.fr/ ; Wikimedia Commons ; Wikipédia ; Programme de l’exposition

L’été littéraire : Avec La Tarente, c’est maintenant ! Nouveautés, promotions et révélations mystiques…

La newsletter des éditions de La Tarente du samedi 13 juillet nous apporte des nouvelles estivales et des annonces de nouveautés prometteuses.

Un été de repos… En attendant la rentrée littéraire maçonnique

« Avant de prendre des vacances bien méritées du 19 juillet au 20 août, notre équipe est enchantée de vous annoncer la sortie prochaine de nouvelles offres dès septembre. Ces nouvelles parutions seront proposées à un tarif spécial de lancement, vous permettant de bénéficier d’une promotion exclusive sur les livres édités par les Éditions de la Tarente.

Ne laissez pas passer cette opportunité et passez vos commandes avant le 15 septembre. Nous vous souhaitons un été magnifique et reposant ! »

Deux ouvrages à condition préférentielle

Le Rite Féminin de Memphis-Misraïm par Axel Karol

Disponible fin septembre, au tarif de lancement de 26 € (30 € à partir du 14 septembre). Ce livre lève le voile sur l’existence d’un rite maçonnique égyptien spécifiquement féminin. Il valorise l’égalité entre les sœurs et les frères en quête d’absolu, mettant en lumière la profondeur symbolique et l’importance du Féminin sacré dans le parcours initiatique. Cette étude révèle une richesse insoupçonnée des rituels, fruit de la volonté de Raoul Fructus et Constant Chevillon, et vise à ce que les sœurs s’approprient ce joyau de la maçonnerie égyptienne.

Détails : 240 pages + illustrations couleurs/Format : 16×24 cm/Tarif : 23€ jusqu’au 14 septembre, 26 € au-delà

Chroniques d’Histoire de la Grande Loge Nationale Française-Des faits et des hommes par Francis Delon

Disponible fin septembre, au tarif de lancement de 23 € (26 € à partir du 14 septembre). Cet ouvrage retrace l’évolution de la Grande Loge Nationale Française (GLNF), passée d’une petite obédience marginale à la seconde puissance maçonnique française. Le livre explore son développement, influencé par des personnalités et des événements marquants, et met en lumière son rayonnement international et son rôle dans la maçonnerie traditionnelle.

Francis Delon

Francis Delon, la bio

Titulaire d’une Maîtrise d’Histoire Contemporaine de l’Université Paris IV (1981) et d’un D.E.S.S. « Histoire et Métiers des Archives » de l’Université d’Angers (1999), Francis Delon est ancien chargé d’études documentaires principal aux Archives de Paris Il a reçu en 2010 la distinction de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Archiviste bénévole de la GLNF depuis 2000, il a obtenu, en 2013, le classement de ses archives par le Service interministériel des Archives de France.

Collaborateur régulier, depuis 1997, de sa revue Les Cahiers Villard de Honnecourt, membre du Comité Scientifique des expositions « Le Franc-Maçon en habit de Lumière » (Château de Tours, 2002) et « La Franc-Maçonnerie » (Bibliothèque nationale de France, 2016), il a soutenu, le 19 juin 2018 à l’Université Bordeaux-Montaigne une Thèse de Doctorat en Études anglophones sous la direction du Professeur Cécile Révauger, sur La Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies Françaises (1910-1940).

Détails : Préface Jean-Pierre Servel/272 pages/Collection Fragments maçonniques

Deux ouvrages de Archè Milano

Trois traités alchimiques médiévaux par André Colinet

Disponible le 15 juillet, cet ouvrage réunit et traduit trois traités inédits d’auteurs latins du haut Moyen Âge. Il comprend : 1. De corporibus et spiritibus d’Archelaus/2. Vade mecum du Frère Élie/3. Tractatus domini Episcopi Ceruiensis de Théodoric

Ces éditions critiques, accompagnées de riches annotations et études, offrent une plongée dans les sources et pratiques alchimiques de l’époque.

Détails : 320 pages/Tarif : 30 €/Collection : Textes et Travaux de Chrysopoeia/Éditeur : Archè Milano

Hhiram, « meurs et deviens »-Le mystère initiatique par Jean Nomis

Disponible le 15 juillet, ce livre explore le mythe fondateur de Hhiram au sein de la franc-maçonnerie de tradition. L’auteur propose une vision symbolique et ésotérique, loin des interprétations moralisatrices, et invite à une réflexion profonde sur l’initiation et la survie de notre œuvre au-delà de la mort.

Détails : Cahiers de l’Unicorne n° 32/156 pages + illustrations/Éditeur : Archè Milano/- Collection : Cahiers de l’Unicorne n° 32

Archè Milano est distribué dans le monde (excepté en Italie) par les Éditions de la Tarente. Plus de 350 titres au catalogue de cette maison d’édition fondée par Laszlo Toth et basée à Milan (Italie).

Source : Newsletter des éditions de La Tarente, samedi 13 juillet 2024

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L’Eurovision 2025 sous le feu des critiques pour sa “tolérance envers le satanisme et l’occultisme” 

De notre confrère Yahoo et BFM

Après la victoire de l’artiste suisse Nemo à l’Eurovision 2024 en Suède en mai dernier, la Suisse se prépare à accueillir le télé-crochet l’an prochain. Cependant, le choix de la ville hôte est un défi complexe dans ce pays où la politique peut influencer la décision à travers des référendums. Un petit parti conservateur, ouvertement hostile au concours, s’oppose aux budgets alloués par les villes candidates.

Zurich, Genève et Bâle sont en lice aux côtés de Berne, la capitale, qui envisage d’organiser l’événement en collaboration avec Bienne, la ville d’origine de Nemo. La ville sélectionnée pour accueillir cette 69ème édition devrait être annoncée d’ici fin août.

Un parti évangélique souhaite contester les crédits alloués. La question du coût suscite des débats, mais le particularisme suisse ajoute une dimension supplémentaire : des formations politiques pourraient s’opposer à la décision par le biais de référendums. Dans cette démocratie semi-directe, les citoyens peuvent exiger un vote dès lors qu’ils obtiennent le nombre requis de signatures, tant au niveau local, cantonal que national.

L’Union démocratique fédérale (UDF), un parti suisse qui défend “les valeurs chrétiennes intemporelles”, s’oppose fermement aux crédits accordés pour l’organisation du Concours Eurovision 2025. Ce parti évangélique, décrit comme ultra-conservateur par la presse suisse, reproche à l’Eurovision de “célébrer ou du moins de tolérer le satanisme et l’occultisme” 1. L’UDF cite notamment l’exemple de la tenue ornée de cornes portée par Bambie Thug, représentant l’Irlande lors de la compétition à Malmö, en Suède.

Le parti a lancé des référendums locaux dans les villes de Zurich et Berne pour s’opposer aux crédits alloués à l’événement. Certains membres de l’UDF craignent les coûts et le tumulte associés à l’Eurovision, tandis que d’autres sections, notamment à Genève et Bâle, se montrent enthousiastes en raison des retombées économiques potentielles 1. La décision finale reposera sur la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR), qui évaluera les candidatures des villes hôtes.

L’Eurovision, dont la première édition a eu lieu en Suisse en 1956, est financé par des contributions des sociétés membres de l’Union européenne de radio-télévision. La ville choisie devra participer au financement, notamment pour les frais de sécurité. À Zurich, un crédit de 20 millions de francs suisses a été approuvé en cas de victoire de la ville, suscitant des réactions mitigées au sein de l’Union démocratique du centre (UDC), un parti de droite conservatrice 1.

En somme, les querelles autour du financement d’événements ne sont pas rares en Suisse, et l’Eurovision suscite des débats passionnés entre les partisans des retombées économiques et ceux préoccupés par les coûts et les controverses 1. Le pays devra trouver un équilibre entre ces considérations pour accueillir l’événement avec succès.

Peut-on avoir la foi sans croire ?

Article du site de la glif – Par Gérard Lefèvre

Discussion autour des concepts de « foi » et de « croyance ». Mais qu’est-ce que la foi d’un Franc-maçon ?

Dans le langage usuel « avoir la foi » et « croire » ou tout aussi bien « foi et croyance »sont très proche, sinon synonymes… En réalité, “foi” et “croyance” ne sont pas strictement synonymes. Voici les éléments qui distinguent les deux :

  1. Foi :

                  –    La foi est un concept plus large et peut s’appliquer à différents domaines, y compris la religion.

                  –    Elle implique une confiance profonde en quelque chose, souvent sans           preuve tangible.

                  –    La foi peut être personnelle et intime, et elle peut transcender les  limites de la raison.

                  –    Par exemple, avoir la foi en Dieu signifie croire en son existence et en sa providence, même sans preuves scientifiques.

  1. Croyance :

–         La croyance est plus spécifique et peut être liée à des idées, des doctrines ou des dogmes.

–    Elle peut être basée sur des éléments concrets, tels que des   enseignements religieux, des expériences personnelles ou des preuves historiques.

 –      Les croyances peuvent varier d’une personne à l’autre et sont souvent    influencées par la culture, l’éducation et l’environnement.

–     Par exemple, croire en la résurrection est une croyance spécifique dans le contexte chrétien.

 

Qu’est-ce que croire ?

Estimer comme vrai, être persuadé de la réalité.
Avoir foi dans une religion, une doctrine philosophique.
Estimer sincère une personne.
Accepter de façon immédiate une vérité révélée.
Contrairement au savoir, la croyance ne nécessite pas de preuves rationnelles.
Croire a donc un sens très vague de portée plus psychologique que logique.
Croire peut- être le contraire de douter ; cependant dans l’expression « je crois que… » toute proche de « je suppose »… s’insinue un doute, une incertitude que l’on ne trouve pas par exemple dans « je crois en… »

La croyance

La croyance est le fait d’attribuer une valeur de vérité à une proposition ou un énoncé, indépendamment des éléments de réalité confirmant ou infirmant cette proposition ou cet énoncé. En d’autres termes, c’est lorsque l’on croit en quelque chose sans nécessairement avoir de preuves tangibles pour étayer cette conviction. Par exemple, croire en l’existence de Dieu, aux fantômes ou à d’autres doctrines relève de la croyance.

Les croyances sont profondément ancrées et façonnent notre perception de nous-mêmes, des autres et du monde qui nous entoure. Elles sont influencées par diverses sources telles que l’éducation, les expériences personnelles, la culture et les influences sociales. 

Au sens large, la croyance peut être définie comme un état mental qui porte à donner son assentiment à une certaine représentation, ou à porter un jugement dont la vérité objective n’est pas garantie et qui n’est pas accompagné d’un sentiment subjectif de certitudeEn somme, la croyance est un concept complexe qui a été étudié par des philosophes, des épistémologues, des historiens, des anthropologues et des psychologues afin de comprendre son rôle dans le comportement des individus et des sociétés

La foi est un concept complexe qui a des significations variées selon les contextes philosophiques, religieux et spirituels. Voici quelques définitions pour mieux comprendre ce phénomène :

  1. Définition philosophique et spirituelle:

–         La foi (du latin fides, signifiant « confiance ») est l’adhésion ferme et entière à une idée, un concept ou un principe, qui apparaissent donc à l’esprit comme vrais et certains. La foi la plus courante est la foi religieuse, ou la foi en Dieu, qui implique ferveur et dévotion.

                –      La foi est une expérience intime, relevant du vécu intérieur. Elle ne   s’explique pas et surgit parfois sans prévenir.

Elle peut avoir deux origines :

              –    Origine extérieure: Influences telles que l’éducation, la culture ou la tradition, conduisant à une foi suggérée ou inculquée, souvent dogmatique.

–  Origine intérieure: Chemin personnel menant à un nouveau rapport au       monde et à soi-même, basé sur la connaissance de soi et le dépouillement.

La foi n’est pas une simple opinion, une philosophie ou une idéologie, elle se vit à un moment donné mais peut être questionnée et remise en cause, elle est active et dynamique.

Emerson Précise « la croyance consiste à accepter les affirmations de l’âme »

                          

     Ralph Waldo Emerson en 1857.

La croyance n’est pas une certitude pour tous. Il y a des certitudes mathématiques, scientifiques, rationnelles, morales même, issues de l’expérience et il y a les croyances spirituelles abstraites et incertaines.

  1. Définition théologique:

               – Dans un contexte religieux, la foi est la décision de faire confiance aux témoins qui nous parlent de Dieu et d’organiser notre vie en conséquence. Elle est libre et relève de la décision intime de chaque individu, même si Dieu lui-même apporte son aide.

La foi est étrangère à la raison. Où la foi pénètre, la raison s’en va.

Pasteur disait « quand on me parle de religion je ferme le tiroir de la science ».

Saint Augustin disait mieux « credo quia absurdum » Je crois parce ce que c’est absurde.

Ce qui écarte radicalement toute raison discursive et même le simple bon sens.

En somme, la foi est un phénomène mystérieux, à la fois personnel et universel, qui transcende les limites de la raison et de la certitude. Elle peut être source d’inspiration et de libération, mais comporte également des risques tels que l’erreur ou l’obscurantisme.

La question de la foi sans religion est complexe et suscite des réflexions variées. Permettez-moi de vous présenter quelques perspectives sur ce sujet.

La foi sans religion :

Il est possible d’avoir la foi sans nécessairement adhérer à une religion organisée. La foi est avant tout une relation personnelle avec Dieu ou une transcendance. Elle implique la reconnaissance de l’existence et de la présence de quelque chose de plus grand que nous.

Certains contemporains se considèrent comme croyants sans pratiquer activement une religion. Ils croient en Dieu ou en une force supérieure, mais ne fréquentent pas nécessairement un lieu de culte ou ne suivent pas de rituels religieux.

La foi peut exister indépendamment des structures religieuses et des dogmes. Elle se manifeste à travers la prière, la méditation, la confiance et la relation personnelle avec le divin.

La religion et la foi :

La religion, quant à elle, est un ensemble de textes, de rites, de règles et de coutumes par lesquels un groupe d’hommes exprime sa relation à Dieu. Par exemple, si vous êtes chrétien, vous allez à la messe le dimanche, vous essayez de vous conformer à l’Évangile et aux règles qui en découlent, et vous vous déclarez membre de l’Église.

La foi, en revanche, est cette relation personnelle avec Dieu, cette reconnaissance de son existence et de sa présence. Elle s’exprime à travers la pensée, la prière ou les actes.

Le dilemme :

Mentionner que l’adhésion à une religion peut altérer la foi. C’est un point de vue partagé par certains. Ils préfèrent vivre leur foi sans les contraintes institutionnelles de la religion.

Cependant, il y a un prix à payer. Si vous rejetez la religion, vous pourriez être contraint de vous inventer votre propre concept de Dieu ou de le réduire à une « entité » transcendante, ineffable, mais dont on ne peut rien dire. Cela peut conduire à une foi abstraite et déconnectée de la réalité.

Certains ont trouvé un équilibre en adhérant à une religion tout en maintenant une relation personnelle avec Dieu. Par exemple, dans le christianisme, Jésus est considéré comme le visage de Dieu, accessible à travers une communauté de croyants.

En fin de compte, la foi sans religion est une quête personnelle. Chacun doit trouver sa propre voie pour approcher Dieu, que ce soit à travers une religion organisée, une spiritualité personnelle ou une combinaison des deux. La question fondamentale reste : comment atteindre Dieu sans perdre de vue notre humanité et notre besoin de solidarité avec les autres.

Le Franc Maçon peut-il soulever des montagnes ?

“Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : ‘Transporte-toi d’ici là’, et elle s’y transporterait, et rien ne vous serait impossible.” (Matthieu 17,19)

Notre foi n’est pas religieuse, aveugle, impérative. Elle ne nous possède pas, nous la cultivons. Elle n’est pas un but mais un moyen.

Le Maçon qui cherche la vérité doit savoir douter, non par pyrrhonisme, par système, mais pour se remettre dialectiquement en cause, défendre ses idées ou les modifier dans le sens de la raison et du progrès.

Notre foi est adhésion volontaire aux valeurs que nous défendons à la perfectibilité de l’homme, à l’avènement d’une humanité meilleure et plus fraternelle.

Notre foi n’est pas aveugle, nous savons que tout ce qui est humain est fluctuant, versatile et pervers. Notre foi sera souvent sujette au doute au désespoir, mais persévérons par amour pour les hommes.

Notre foi est volonté d’arriver, volonté tenace malgré les découragements « passagers » car au fond de nous subsiste toujours cette petite flamme : la réalisation des rêves de paix et de bonheur entre les hommes, nos frères.

Est-ce une utopie, tout idéal n’est-il pas une utopie ?

GL 05/2024

Partez en quête de sens et de vérité avec « Chemins de traverse », la nouvelle revue du Droit Humain

Le 28 juin dernier, nous vous annoncions, en avant-première, la naissance de Chemins de traverse – Revue Maçonnique de la Fédération française du Droit Humain.

Et nous terminions notre article par « Une belle collection commence… 450.fm ne manquera pas de vous proposer, cet été, une note de lecture. » Comme promis, nous sommes donc au rendez-vous.

Le premier numéro de Chemins de traverse – Revue Maçonnique de la Fédération française du Droit Humain n°1 juin 2024 est une exploration riche et variée de thématiques profondes et symboliques, centrées sur la relation entre l’homme et la terre. Ce premier numéro s’ouvre sur un éditorial de Sylvain Zeghni, président de la Fédération française de l’Ordre Maçonnique Mixte International Le Droit Humain (DH), qui présente la revue comme une plateforme pour des débats éclairés et des réflexions sur les valeurs maçonniques appliquées aux enjeux contemporains.

Notons tout de suite que le premier texte intitulé « À propos de notre couverture », avec, en exergue, la célèbre phrase de Paul Éluard

« La Terre est bleue comme une orage »,

met en lumière la signification des couleurs bleu et orange utilisées sur la page de couverture.

Paul Éluard photographié par le Studio Harcourt en 1945

La célèbre citation de Paul Éluard (1895-1952) provient de son recueil de poèmes intitulé L’Amour la poésie, publié en 1929 ; une phrase souvent donnée comme un exemple typique du surréalisme, un mouvement littéraire et artistique dont Paul Éluard faisait partie, qui cherchait à transcender la réalité par l’usage de l’irrationnel et du rêve.

Le rêve est un précieux don, et c’est précisément ce que nous offre la nouvelle revue Chemins de traverse. Grâce à elle, nous pouvons mieux persévérer dans notre quête incessante de sens et de vérité. Cette revue nous invite à emprunter des sentiers inédits et à plonger dans de nombreux univers. Ainsi, elle nous aide à naviguer à travers les méandres de nos réflexions et à éclairer notre compréhension du monde. Chemins de traverse devient alors une boussole pour l’esprit, un phare dans la nuit de nos questionnements, guidant chacun de nos pas vers une vérité plus profonde et un sens renouvelé.

Bleu et orange, dites-vous ?

Le bleu est associé à la pureté de l’esprit, à la vérité, à l’élévation et à la fraternité. Il symbolise la loyauté, la sagesse et l’intégrité, guidant chaque franc-maçon vers la lumière et évoquant la paix intérieure, l’infini et le mystère. L’orange, en revanche, représente l’équilibre et l’harmonie, fusionnant la passion du rouge avec la lumière du jaune. Il symbolise la transformation, le renouveau et les cycles de la vie, tout en incarnant l’énergie, la créativité et l’optimisme.

1re de couv., détail

Le dossier central de ce numéro, intitulé « Habiter la Terre », aborde les relations entre l’homme et le vivant, en écho à l’évolution récente des principes de la constitution internationale du droit humain. Ce dossier contient des articles étymologiques, philosophiques, anthropologiques, sociologiques et juridiques qui interrogent et alimentent la réflexion sur l’harmonie entre les êtres humains et la nature dans son ensemble, essentielle pour la vie et celle des générations futures.

Constitutions d’Anderson, 1723

Les rubriques incluent « Place de l’histoire » qui présente les Constitutions dites d’Anderson, un ouvrage historique majeur pour la franc-maçonnerie. « Le coin des curieux » propose des analyses et des perspectives nouvelles quant au fait de « Partir du bon pied », question faisant débat en fonction des rites, notamment au Rite Écossais Ancien et Accepté, celui pratiqué par Le Droit Humain, tandis que « Place de la lecture » recommande des ouvrages, certains écrits par des sœurs et frères de l’obédience, afin d’approfondir les thèmes abordés dans la revue.

L’ours – dont une des origines nous est donnée par Serge Bénard dans Les Mots de la presse écrite, viendrait de l’anglais « ours » (qui se traduit par « les nôtres ») pour dire aux lecteurs : « Voici qui nous sommes. » – rassemble une équipe diversifiée et érudite de contributeurs, chacun apportant sa perspective unique.

Le dossier « Habiter la Terre » comprend des contributions sur des personnalités telles qu’Élisée Reclus, une analyse anthropologique du rapport homme/nature, des sujets comme les réfugiés climatiques et l’impact humain sur l’environnement sont également abordés, offrant des perspectives critiques et des solutions potentielles pour un avenir plus harmonieux et durable. Sans oublier l’« Interview croisée » Corinne Lepage/Christian Huglo.

Entrons dans les voies qui nous sont désormais pénétrables

Pénétrons désormais les chemins qui s’offrent à nous avec une clarté nouvelle !

Bernard Dat, diplômé d’études approfondies en droit public et vice-président de l’académie des belles lettres de La Rochelle, nous offre une exploration approfondie des Constitutions dites d’Anderson en partageant avec rigueur et passion son analyse de cet ouvrage fondateur.

Il témoigne de son émotion de tenir entre ses mains le livre original qui reste à jamais pour lui pour une expérience mémorable. Il souligne l’utilité matérielle de ce livre, qui permet de mieux comprendre les racines et les évolutions de la franc-maçonnerie.

L’article met en lumière la célébration du tricentenaire des Constitutions dites d’Anderson en 2023, l’ouvrage ayant structuré et codifié les rites et les règlements des loges, fournissant une base solide pour les pratiques maçonniques modernes.

Bernard Dat explique aussi que l’ouvrage n’est pas simplement un recueil de lois, mais aussi un guide pour la compréhension des traditions séculaires et des développements historiques de la franc-maçonnerie. En détaillant les différents articles des constitutions, il souligne leur pertinence continue pour la franc-maçonnerie actuelle, tout en mentionnant spécifiquement les « devoirs du franc-maçon », qui établissent des principes de tolérance et de respect mutuel, essentiels à la fraternité maçonnique.

Il conclut en soulignant l’importance de l’étude approfondie des Constitutions dites d’Anderson pour tous les fils de la lumière. Cet ouvrage, selon lui, est non seulement un document historique précieux, mais aussi un guide intemporel pour la pratique maçonnique, offrant des enseignements sur les valeurs et les principes qui continuent de guider la franc-maçonnerie aujourd’hui.

Le dossier « Habiter la Terre »

La revue explore des thèmes profondément liés à la relation entre l’homme et la nature, en mettant en lumière des perspectives philosophiques, juridiques, anthropologiques et humanitaires. Ce dossier s’ouvre sur la rubrique « Place des mots : habiter la Terre » que nous devons à Annick Drogou. Sa réflexion commence par une analyse sémantique et symbolique de ce que signifie véritablement « habiter » notre planète. Les mots sont pesés et déployés pour mieux comprendre leur impact sur notre perception et notre interaction avec l’environnement.

Élisée Reclus, par Nadar, 1889

L’article « Élisée Reclus, l’homme & la terre : perspectives philosophiques autour d’Élisée Reclus » nous plonge, grâce à la pertinence de Sylvain Zeghni, président de la Fédération française, dans la pensée de cet éminent géographe et anarchiste français du XIXe siècle. d’Élisée Reclus, connu pour ses travaux sur la géographie sociale et ses visions utopiques d’une harmonie entre l’homme et la nature, est ici revisité à travers une analyse contemporaine. Les auteurs examinent comment ses idées peuvent encore inspirer les réflexions modernes sur l’écologie et le développement durable.

Pour mémoire, le 11 mars 1858, Élisée Reclus est initié au sein de la loge « Les Émules d’Hiram », affiliée au Grand Orient de France. Cependant, il ne s’y montre jamais actif et, au bout d’une année, il s’éloigne de la franc-maçonnerie…

La présentation du « Triangle Élisée Reclus » est une exploration de ce groupe de réflexion qui porte le nom du géographe. Ce triangle, composé de penseurs et de praticiens engagés dans la défense de l’environnement, vise à promouvoir une approche holistique et intégrée de la relation homme-nature. L’article détaille les objectifs et les actions de ce groupe, soulignant leur pertinence dans le contexte actuel de crise écologique.

Christian Huglo

Puis, l’article « Le droit est une force pour la protection des générations futures » propose une analyse juridique des mécanismes de protection de l’environnement. Interview croisée de Corinne Lepage et Christian Huglo, l’article explore comment les lois et les régulations peuvent et doivent être utilisées pour garantir la préservation de la planète pour les générations à venir. Des exemples concrets de législation environnementale sont discutés, montrant comment le droit peut être un outil puissant dans la lutte contre le changement climatique et la dégradation environnementale. Des propos recueillis par Anne Amis, rédactrice en cheffe.

Les deux avocats associés, ayant mené plus de 50 batailles juridiques ensemble, partagent leurs perspectives et expériences sur l’évolution du droit de l’environnement.

Christian Huglo commence par évoquer son engagement dans le domaine suite à l’affaire Montedison en 1973, où il a été confronté à une pollution intense en Méditerranée. Cette expérience a marqué le début de son combat pour le droit de l’environnement, mettant en lumière l’importance de considérer le dommage écologique comme un crime environnemental majeur. Christian Huglo insiste sur la nécessité d’intégrer la notion de durabilité dans tous les domaines du droit pour assurer une protection effective et pérenne de notre planète.

Corinne Lepage

Corinne Lepage, quant à elle, se remémore son implication dans l’affaire de l’Amoco Cadiz en 1978, qui a été un tournant décisif pour le droit de l’environnement en France. Elle souligne comment cet événement a catalysé une prise de conscience globale sur les effets catastrophiques des pollutions maritimes. Corinne Lepage met l’accent sur l’importance des externalités et de la manière dont le droit doit prendre en compte les effets secondaires des activités humaines pour protéger les générations futures.

Les deux avocats discutent également des avancées récentes et des défis persistants dans le domaine du droit de l’environnement. Corinne Lepage mentionne l’évolution du droit et de la jurisprudence en réponse aux changements climatiques et aux catastrophes environnementales. Elle appelle à une protection environnementale réelle et efficace, qui nécessite une évolution continue des lois et des régulations.

Tous deux partagent une vision commune sur la nécessité de renforcer les droits de la nature, comme cela a été fait en Nouvelle-Zélande avec la reconnaissance du fleuve Whanganui en tant qu’entité vivante. Ils voient dans cette approche une voie prometteuse pour améliorer la protection juridique de l’environnement.

Whanganui_River – Wikimedia Commons

Cette belle interview met en évidence le rôle majeur du droit dans la lutte contre les crises écologiques et la défense des générations futures. En résumé, les deux avocats plaident pour une approche intégrée, où le droit, la politique et la société civile collaborent pour créer un cadre légal robuste et juste pour protéger notre planète. Ils insistent, tout naturellement, sur l’importance de l’éducation, de la participation citoyenne et de l’engagement international pour assurer un avenir durable et harmonieux.

La 4e de couverture

L’article « L’homme et la nature, une approche anthropologique », par Alain Froment, directeur des collections d’anthropologie du musée de l’Homme, adopte une perspective différente en se concentrant sur les aspects culturels et sociaux de la relation entre l’homme et son environnement. Il examine comment différentes cultures perçoivent et interagissent avec la nature, et comment ces interactions influencent les pratiques environnementales. Cette approche anthropologique offre des insights précieux sur la diversité des réponses humaines aux défis écologiques.

« Les réfugiés climatiques » aborde une des conséquences les plus dramatiques du changement climatique. L’article examine les causes, les impacts et les solutions potentielles pour les millions de personnes déplacées par des catastrophes naturelles et des dégradations environnementales. Il met en lumière les aspects humanitaires et juridiques de cette crise, appelant à une action internationale coordonnée pour protéger les plus vulnérables.

Le dossier se termine par une note poétique avec « Ode à Dame Nature », une célébration de la beauté et de la majesté de la nature par Gisèle Mayet-Albagnac. Cet hommage littéraire rappelle aux lecteurs l’importance de préserver notre planète, non seulement pour sa survie mais aussi pour sa capacité à inspirer et à nourrir l’âme humaine.

Le dossier « Habiter la Terre » livre une réflexion riche et multidimensionnelle sur la relation complexe entre l’homme et son environnement. À travers plusieurs perspectives, il invite les lecteurs à reconsidérer leur rôle et leur responsabilité envers la planète, en mettant en avant des solutions et des actions concrètes pour un avenir plus harmonieux et durable.

Chemins de traverse se termine avec la rubrique « Place de la lecture », offrant des recommandations littéraires et des ressources supplémentaires pour approfondir les thèmes abordés dans ce numéro. ce segment final propose également une information précieuse sur les émissions du droit humain sur France culture, une plateforme essentielle pour la diffusion de la pensée maçonnique et des valeurs humanistes du Droit Humain.

L’émission intitulée « Divers aspects de la pensée contemporaine » est diffusée le dimanche matin à 9h42. Elle ouvre son micro au DH quatre fois par an, permettant de sensibiliser un public plus large aux enjeux et aux valeurs maçonniques. Ces émissions abordent divers thèmes, allant au-delà des frontières géographiques et générationnelles, en invitant des personnalités engagées à partager leurs perspectives.

Parmi les interventions marquantes, Sylvain Zeghni, Grand Maître National, débat avec Daniel Menshaert, Grand Maître de la Fédération belge du Droit Humain, sur les élections européennes et les valeurs communes qui transcendent les frontières. Une autre émission met en lumière les échanges entre Mathieu, jeune apprenti de 22 ans, et Danièle Juette, franc-maçon depuis 50 ans, illustrant la continuité des valeurs maçonniques à travers les générations.

Daniel Herrero, une figure emblématique du rugby, est invité à discuter des valeurs partagées entre ce sport et la franc-maçonnerie, soulignant l’importance de l’éthique, du respect et de la fraternité, même dans des domaines aussi différents que le sport et les pratiques maçonniques.

Enfin, la revue propose un abonnement annuel de 40 euros pour recevoir les deux numéros par an. Cet abonnement permet aux lecteurs de rester informés des grands sujets d’actualité, éclairés par les valeurs du Droit Humain et les questionnements maçonniques, tout en soutenant une publication dédiée à la réflexion et à l’engagement humaniste.

En conclusion, ce premier numéro de Chemins de traverse offre une lecture enrichissante, éclairante et stimulante, invitant les lecteurs à réfléchir et à agir en harmonie avec les valeurs maçonniques et les défis environnementaux contemporains. Tout en encourageant une participation active à travers ses émissions et son abonnement.

La revue succède à Perspectives, apportant un nouveau regard et des inspirations pour un avenir éclairé et harmonieux.

Chemins de traverse-Revue Maçonnique de la Fédération française du Droit Humain

Habiter la Terre

Éditions Numérilivre, N°1, juin 2024, 80 pages, 22 €

Disponible chez NumérilivreLe Doit Humain, le sitePour s’abonner