Le 8 mars est officiellement, depuis 1977, la Journée internationale des Droits des Femmes. Mais la sauvegarde de ces droits doit être un combat de tous les jours. Surtout en période de troubles et en temps de guerre.
La défense des droits des femmes, où qu’elles se trouvent dans le monde, est un sujet particulièrement important pour La Grande Loge féminine de France, qui est très attentive à tout ce qui pourrait les faire régresser.
Pourquoi associer les droits des femmes à la guerre et à la paix ? Parce que les études montrent qu’en période de troubles et en temps de guerre, les femmes sont les premières victimes civiles. Pourtant elles ne sont que rarement associées aux processus de paix.
Il est temps de prendre conscience de cet état de fait et de comprendre que la Paix ne pourra pas se faire en excluant la moitié de l’Humanité.
Avec : Liliane Mirville, Grande Maîtresse de la GLFF Isabelle Henny, Présidente de la Commission nationale des Droits des Femmes de la GLFF
L’existence d’une Loge formée d’hommes ayant un intérêt ou un passe-temps commun pour une thématique spécifique autre que maçonnique n’a rien d’extraordinaire ou d’insolite, notamment au sein de la Franc-Maçonnerie régulière anglo-saxonne. Ces Loges « d’intérêt spécial », comme elles sont ainsi dénommées, rassemblent des francs-maçons partageant une passion commune : le golf, la moto, les voitures anciennes, la gastronomie, le jardinage…, mais celles qui se sont certainement le plus développées sont les Loges dites « rugby » dans ce pays des « Anglois » qui ont inventé le rugby et ses règles, tout comme ils ont structuré la Franc-Maçonnerie.
“La ville et les francs-maçons : des hommes et des lieux” aux RdV de l’Histoire de Blois
Historiquement, l’existence d’une Loge d’intérêt spécial n’a rien de nouveau. N’oublions pas qu’au début de la Franc-Maçonnerie, bien souvent les Loges rassemblaient des personnes qui, au-delà de partager des idéaux similaires, exerçaient des professions communes ou voisines : avocats, banquiers, commerçants, marins ; il y avait aussi les Loges militaires et puis originellement…. la Franc-Maçonnerie n’est-elle pas issue des Loges regroupant des bâtisseurs ?
On peut ainsi considérer que ces Loges « rugby » n’ont rien d’iconoclaste, d’autant que les Britanniques ont un rapport au sport bien différent de celui issu de notre culture latine.
Rugby et Franc-Maçonnerie : avant tout la mise en exergue d’un état d’esprit Tous ceux qui ont joué au rugby, mais aussi tous ceux qui, bien que n’ayant jamais pratiqué ce jeu, y trouvent une appétence, vous diront que ce qu’ils aiment dans ce sport est totalement en cohérence avec ce qu’ils vivent et retrouvent en Loge. Ils y trouvent plus que des similitudes dans la nature des valeurs. Parmi toutes les analogies qui pourraient être mises en exergue, deux semblent particulièrement se distinguer :
En premier lieu, une construction reposant sur des valeurs éducatives
Que ce soit sur un terrain de rugby ou bien en Loge, vous devez tout d’abord apprendre et connaître le cadre dans lequel vous allez évoluer. L’apprentissage progressif du rituel comme celui des règles du jeu, puis sa pratique inlassable (match après match, tenue après tenue) vous inculque une compréhension du système et des valeurs qui y sont prônées. Ainsi, si le Maçon, à travers les travaux symboliques, cherche à progresser sur le plan personnel et spirituel, il lui faudra se dépouiller de ses « ‘métaux ».
Par analogie, le rugbyman doit se dépasser dans l’effort et parfois la douleur pour faire « vivre le ballon ». Il n’y a pas de progression sans sacrifice, mais surtout sans engagement et implication. Chacun dans sa Loge ou dans son équipe est lié par la compréhension des principes fondamentaux de leur Institution respective et du respect des règles. Un comportement et une conduite exemplaire sont le meilleur moyen de faire vivre un idéal. L’ego s’efface au profit du collectif.
La transmission éducative par la pédagogie joue un rôle crucial dans les deux univers ; elle donne un but à chacun en le guidant sur son chemin de vie. Autant de valeurs essentielles pour renforcer la cohésion d’un groupe et l’esprit communautaire.
En second lieu, l’amitié qui se construit
Comme en rugby, la Franc-Maçonnerie fournit la base commune pour le développement d’une fraternité se concrétisant par une amitié sincère entre les membres, qui pour beaucoup durera toute la vie. Équipier de son équipe ou frère de la même Loge signifie quelque chose de particulier pour chaque personne qui s’inscrit dans cette démarche. Au-delà de l’acquisition de nouvelles connaissances ou du développement de son propre potentiel, le phénomène plus important qui se dégage de ces Loges « rugby » est le développement d’un certain état d’esprit de camaraderie :
tous ceux qui ont joué au rugby savent que les liens que vous avez noués sur le terrain de rugby et en dehors du terrain sont totalement indissolubles.
N’oublions pas que parmi les idéaux qui ont été à la base du développement de la Franc-Maçonnerie au XVIIIe siècle en Angleterre, la sociabilité a joué un rôle fondamental. Et surtout, comment ne pas établir un parallèle entre l‘agape qui après la tenue maçonnique célèbre le bonheur de la convivialité avec la « troisième mi-temps » du rugby, qui va être ce moment festif, où se retrouvent les joueurs des deux équipes, mais aussi les arbitres, l’encadrement, les bénévoles… une coutume, à l’instar de l’agape, très ancrée dans la traduction et la culture.
Cet état d’esprit de la camaraderie et du partage collectif se retrouve aussi dans toutes les manifestations qui sont organisées par ces Loges rugby : à l’occasion de rassemblement de Loges à vocation similaire ou pour participer à un événement, tel un match du tournoi des 6 nations. À chaque fois, ces occasions sont aussi le moment pour organiser des collectes de fonds pour les plus démunis ou ceux en difficulté physique ou matérielle.
La bienfaisance, basée sur le développement de la compassion, est très ancrée dans les principes de la Franc-Maçonnerie.
Il allait de soi que ces Loges rugby, où le concept de solidarité est un des fondements, se devait d’associer systématiquement tout événement à une action charitable.
Qu’en est-il en France ?
Grand Temple de la GLNF à Paris
À la GLNF, c’est en 2015 que l’idée d’une Loge « rugby » a été imaginée, et l’argument développé suffisamment convaincant pour que le Grand Maître de l’époque, Jean-Pierre Servel, accepte la formation d’une Loge mettant en avant un intérêt spécial pour le rugby et promouvant les valeurs nobles de ce sport, si proches de celles de la Franc-Maçonnerie. C’est à Toulouse, avec une Loge au nom si évocateur de « Terre d’Ovalie », que va naître cette première Loge. Et puis, pour qui connaît un peu l’histoire du rugby et de ses clubs, il n’est point étonnant que la deuxième Loge soit ensuite consacrée à Toulon, en Province de Provence, avec les « les Enfants du muguet », en 2016. Se créera ensuite : « Webb Elis » à Nice, en 2017. C’est à partir de 2018, sous le mandat du Grand Maître Jean-Pierre Rollet, autant passionné par ce sport que son prédécesseur, et ancien joueur, que 8 autres Loges « rugby verront successivement le jour, aux noms évocateurs de « Brennus » à Paris en 2018, « Avernis » à Clermont-Ferrand en 2019, « Frères d’Ovalie » à Montpellier en 2021, « Force et Harmonie en Ovalie » à Versailles et « La Mandorle du Pré » à Tulle en 2022, « The Spirit of Black Mounain » à Castres en 2023, « Le Carré vert » à Lyon en 2024 et enfin « Notre Dame du rugby » à Bordeaux en 2024.
Pour qui connaît les racines rugbystiques, il n’est donc pas étonnant de retrouver ces Loges dans des villes où jouent des équipes renommées.
Et à ceux qui s’interrogeraient encore sur le bien-fondé de l’analogie rugby/Maçonnerie, force est de constater que dans ces Loges, leurs membres mettent en avant la dynamique remarquable du travail maçonnique qui y prévaut ; elles demeurent très attractives, même aux non-spécialistes de ce sport !
Pour en savoir plus sur les liens entre Franc-maçonnerie et rugby, ne pas hésiter à aller sur la page de la Fédération de rugby qui y est consacrée
Votre journal maçonnique préféré vient de marquer un tournant décisif dans sa courte histoire : au cours du dernier mois, il a franchi le cap impressionnant des 100 000 lecteurs, avec près de 1 million de pages vues. Ces chiffres, bien plus qu’une simple statistique, nous consacrent comme une référence incontournable de l’information maçonnique à l’échelle du microcosme maçonnique, mais aussi au dehors car de nombreux profanes nous lisent.
À une époque où la transparence et la diversité des voix sont plus que jamais nécessaires, ce succès est une victoire pour tous ceux qui croient en une information libre et éclairée au sein de la franc-maçonnerie.
Une transversalité et une universalité uniques
Qu’est-ce qui explique une telle montée en puissance ? La réponse réside dans l’ADN même de 450.fm. Le journal se distingue par sa transversalité, offrant une couverture qui transcende les clivages et les obédiences. Qu’il s’agisse de débats philosophiques, de rituels initiatiques ou d’actualités sociales, 450.fm aborde chaque sujet avec une profondeur et une rigueur qui captivent ses lecteurs. Son universalité est un autre pilier de son succès : en puisant des informations aux quatre coins du monde, des loges écossaises aux temples sud-américains, en passant par les obédiences africaines et asiatiques, le journal reflète la richesse et la diversité des franc-maçonneries globales. Cette ouverture fait de 450.fm un véritable carrefour d’idées, où toutes les sensibilités maçonniques trouvent écho.
Félicitations et perspectives d’avenir
Ce cap des 100 000 lecteurs est l’occasion de saluer le travail acharné des 40 contributeurs qui, jour après jour, font vivre 450.fm avec passion et engagement. Leur plume, qu’elle soit analytique, poétique ou critique, a su conquérir un public toujours plus nombreux. À vous, lecteurs, qui faites de ce journal une communauté vibrante, un immense merci pour votre fidélité et votre curiosité. En ce 17 mars 2025, alors que l’équinoxe de printemps approche – symbole de renouveau et d’équilibre cher aux maçons –, 450.fm s’impose comme un phare dans le paysage maçonnique, éclairant les chemins de la connaissance et du dialogue.
Mais ce n’est qu’un début. Fort de ce succès, 450.fm entend continuer à innover, à explorer et à défendre la liberté d’expression face aux tentatives de censure de certains.
Le journal poursuivra sa mission : informer, fédérer et inspirer, tout en restant fidèle à sa vocation universelle.
Bravo à toute l’équipe et aux lecteurs pour cette réussite éclatante – que les prochains caps soient encore plus lumineux !
Bien que la pratique de la méditation date de près de 3 000 ans avant Jésus-Christ en Inde, ce n’est que dans les années 1970- 1980 qu’on a pu prouver scientifiquement l’efficacité de la méditation sur le fonctionnement cérébral.
La plasticité cérébrale : une révolution !
On doit au Professeur Michael Merzenich (né en 1942) de l’Université de Californie à San Francisco d’avoir mis en évidence la capacité des cellules cérébrales à modifier leur mode de fonctionnement pour s’adapter à une stimulation nouvelle : ainsi vu démontrer la plasticité cérébrale !
Cette découverte est à la base d’une véritable révolution dans l’approche de la vieillesse ! Alors que jusqu’aux années 1970, le corps médical professait que la vieillesse était une détérioration progressive des capacités cérébrales, la plasticité cérébrale a permis de balayer cette opinion en affirmant que des cellules cérébrales “dormantes” pouvaient “reprendre du service” pour peu qu’on les stimulait !
La méditation dans les mains des chercheurs
Par ailleurs, depuis 1990, plusieurs travaux de recherche aux Etats-Unis et en France ont prouvé que la pratique de la méditation pouvait modifier le fonctionnement cérébral. Citons en particulier :
Sara Lazar : En utilisant l’imagerie par résonance magnétique (IRM), il a démontré que la méditation est associée à une augmentation de l’épaisseur du cortex dans les régions du cerveau liées à l’attention et au traitement sensoriel.
Richard Davidson : Ses études utilisant l’IRM fonctionnelle (IRMf) ont montré que la pratique de la méditation à long terme peut modifier les schémas d’activité cérébrale, en particulier dans les zones associées à la régulation des émotions et au traitement autoréférentiel.
Gaëlle Desbordes : À la Harvard Medical School, elle a démontré comment la méditation de pleine conscience affecte l’activité cérébrale chez les patients souffrant de dépression.
Judson A. Brewer : ses travaux indiquent que les méditants expérimentés présentent une activité cérébrale significativement positive par rapport aux novices.
On peut associer ces deux types de travaux scientifiques en affirmant que l’effet de la méditation sur l’activité neuronique cérébrale est liée à la plasticité des cellules du cerveau et qu’en conséquence la méditation était un mode de stimulation cérébrale !
Quels effets attendre de la méditation sur le fonctionnement cérébral ?
Les travaux scientifiques permettent de lister les principales conséquences d’une pratique réfulière de la méditation :
Une augmentation de la densité de la matière grise dans les régions liées à l’apprentissage, à la mémoire et à la conscience de soi (par exemple, l’hippocampe et le cortex préfrontal).
Une réduction du volume de l’amygdale, région impliquée dans le traitement du stress et de la peur, ce qui suggère que la méditation aide à réguler les réponses émotionnelles.
Un renforcement du cortex cingulaire antérieur (CCA) et du cortex préfrontal dorsolatéral (DLPFC), ce qui permet d’améliorer l’attention et la concentration.
Une amélioration de la mémoire de travail et le ralentissement du déclin cognitif lié à l’âge.
Ainsi peut-on dire que la méditation est une pratique traditionnelle dont les bienfaits sont prouvés par les travaux scientifiques .
Quelle conséquence pour le / la franc-maçon-ne ?
MMTTCCSS, MMTTCCFF, vous qui cherchez à vous améliorer, et donc à améliorer l’organe qui préside à toute nos réflexions, méditez ! Cela vous fera le plus grand bien pour vous-même, pour votre loge, pour votre obédience et pour la franc-Maçonnerie en général !
Quelle méthode choisir ?
On a l’habitude de distinguer cinq méthodes généralement pratiquées :
La Méditation de pleine conscience (Vipassana, réduction du stress basée sur la pleine conscience – MBSR)
La Méditation de l’attention focalisée (Samatha, méditation de concentration)
La Méditation de l’amour bienveillant (Metta)
La Méditation transcendantale (MT)
La Méditation de contrôle ouverte (Zazen, conscience sans choix)
Le Yoga Nidra (méditation guidée sur le sommeil).
Personnellement, il me semble que la méditation de l’attention focalisée pourrait mieux s’adapter aux contenus des rituels maçonniques.
Très fraternellement .
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En cette période calendaire symbolique de renouveau et d’équilibre, il est pertinent de s’intéresser à une institution méconnue mais emblématique du monde du BTP : l’Ordre des Compagnons du Minorange. Créé en 1963 par Francis Bouygues, cet ordre au sein du groupe Bouygues Construction célèbre le savoir-faire des ouvriers tout en s’inspirant de traditions anciennes comme celles des Compagnons du Devoir. Mais derrière ses rituels et ses symboles, des parallèles troublants avec la franc-maçonnerie émergent, bien que les liens réels restent ténus.
Cet article propose une exploration approfondie de l’Ordre du Minorange, de ses rapports avec le compagnonnage et de ses éventuelles résonances maçonniques, tout en examinant les implications de ces connexions dans un contexte contemporain.
L’Ordre du Minorange : Une Création de Francis Bouygues
L’Ordre des Compagnons du Minorange est né en 1963, en pleine période des Trente Glorieuses, une ère de croissance économique et de plein emploi en France. Francis Bouygues, le fondateur du groupe éponyme, a créé cette institution pour répondre à un défi pratique : fidéliser les meilleurs ouvriers dans un marché du travail compétitif. À cette époque, les chantiers de Bouygues, souvent marqués par l’utilisation de la peinture antirouille « minium orange » – d’où le nom « Minorange » – nécessitaient une main-d’œuvre qualifiée et loyale. Francis Bouygues, dans une citation rapportée sur le site officiel de Bouygues Construction, exprime sa fierté : « Parmi tout ce que j’ai entrepris dans ma carrière de constructeur, l’Ordre des Compagnons du Minorange est l’initiative dont je suis le plus fier. »
L’Ordre compte aujourd’hui environ 600 membres au sein des 12 000 compagnons de Bouygues Construction, répartis entre la France et l’international. Ces membres, appelés « compagnons », sont sélectionnés pour leur excellence professionnelle et leur savoir-être. L’organisation est structurée avec des grades – une, deux ou trois étoiles – et distingue ses membres les plus émérites sous le titre de « champions ». Une pépinière, instaurée par Martin Bouygues en 1993, identifie et forme de jeunes talents pour intégrer l’Ordre. Les compagnons du Minorange se réunissent régulièrement lors de congrès annuels, comme celui de 2023 au Center Parcs de Sologne, qui a rassemblé 500 membres pour des ateliers sur la sécurité, la décarbonation et les innovations technologiques.
Les valeurs de l’Ordre – savoir-faire, savoir-être, et transmission – sont incarnées par des engagements concrets : respect des règles de sécurité, transmission des compétences aux jeunes générations, et esprit d’équipe. Un compagnon du Minorange est un ambassadeur du chantier, un facilitateur qui incarne l’esprit de famille cher à Bouygues. Mais derrière cette structure corporative, des échos de traditions plus anciennes se font entendre, notamment celles des Compagnons du Devoir.
Les Compagnons du Devoir : Une Influence Directe
Le choix du terme « compagnon » par Francis Bouygues n’est pas anodin. Il renvoie directement à la tradition des Compagnons du Devoir, une institution séculaire qui remonte au Moyen Âge et qui s’est structurée autour de la transmission des savoir-faire artisanaux. Les Compagnons du Devoir, souvent associés à la construction des cathédrales gothiques, se distinguent par leur système d’apprentissage basé sur le Tour de France – un voyage initiatique où les apprenants perfectionnent leur métier en travaillant dans différentes régions. Ce système, encore en vigueur aujourd’hui, forme environ 10 000 jeunes par an, avec un taux d’emploi de 90 % à la sortie, selon des données publiées par Le Figaro Étudiant.
L’Ordre du Minorange s’inspire de cette tradition compagnonnique, mais avec une nuance importante : il est une initiative corporative, intégrée à une entreprise privée, et non une association indépendante comme les Compagnons du Devoir. Chez Bouygues, les « compagnons » sont des ouvriers salariés, valorisés pour leur expertise et leur engagement, mais ils ne suivent pas un Tour de France ni ne passent par des rituels initiatiques comparables à ceux du compagnonnage traditionnel. Cependant, des parallèles existent : la transmission intergénérationnelle, l’accent sur le travail bien fait, et une certaine fraternité professionnelle rappellent les valeurs du Devoir.
Un point de convergence notable est l’idée de « chef-d’œuvre ». Dans le compagnonnage, l’aspirant doit réaliser un travail de réception – anciennement appelé chef-d’œuvre – pour être reconnu comme compagnon. Chez Bouygues, bien que cette pratique ne soit pas formalisée de la même manière, l’excellence technique et la capacité à transmettre sont des critères centraux pour intégrer l’Ordre. On pourrait voir dans cette valorisation de l’expertise une réinterprétation moderne du compagnonnage, adaptée aux exigences d’une entreprise industrielle.
Les Liens avec la Franc-Maçonnerie : Symbolisme et Malentendus
La franc-maçonnerie entre en jeu dès qu’on parle de structures initiatiques ou fraternelles, et l’Ordre du Minorange n’échappe pas à ce questionnement. À première vue, des similitudes superficielles apparaissent : une organisation hiérarchique, des grades, et un langage symbolique (le « minium orange » comme emblème). Ces éléments rappellent les loges maçonniques, avec leurs degrés (apprenti, compagnon, maître) et leurs symboles comme l’équerre et le compas. Mais un examen plus approfondi montre que les liens entre l’Ordre du Minorange et la franc-maçonnerie sont plus spéculatifs que réels.
Historiquement, la franc-maçonnerie et le compagnonnage ont des origines distinctes. La franc-maçonnerie, née en Angleterre au XVIIe siècle, est une société initiatique philosophique qui utilise les outils des maçons de manière symbolique pour promouvoir des idéaux humanistes. Le compagnonnage, attesté en France dès le XVe siècle, est une association opérative, centrée sur la pratique réelle d’un métier. Comme le souligne le Musée du Compagnonnage de Tours, « le compagnonnage n’est pas l’ancêtre de la franc-maçonnerie », bien que des emprunts symboliques aient eu lieu, notamment au XIXe siècle, lorsque de nombreux compagnons ont rejoint des loges maçonniques. Des symboles comme l’étoile flamboyante ou la légende d’Hiram Abiff, architecte du Temple de Salomon, ont ainsi migré du monde maçonnique vers le compagnonnage.
L’Ordre du Minorange, en revanche, n’a pas de dimension initiatique ou ésotérique. Ses grades (une à trois étoiles) sont des distinctions honorifiques, pas des étapes spirituelles. Il n’y a pas de rituels d’initiation, de serments ou de références au « Grand Architecte de l’Univers », figure centrale en franc-maçonnerie. L’Ordre se concentre sur des objectifs pragmatiques : valoriser le travail, renforcer la cohésion, et transmettre des compétences. Cependant, son nom – « Ordre » – et son organisation hiérarchique peuvent prêter à confusion, surtout dans un contexte culturel où la franc-maçonnerie est souvent associée à tout ce qui est structuré et secret.
Un autre point de comparaison est la notion de fraternité. La franc-maçonnerie met l’accent sur une fraternité universelle, transcendant les métiers et les classes sociales, tandis que l’Ordre du Minorange cultive une fraternité corporative, limitée aux ouvriers de Bouygues. Les Compagnons du Devoir se situent quelque part entre les deux : leur fraternité est professionnelle, mais elle inclut une dimension morale et parfois spirituelle, sans pour autant atteindre le niveau philosophique de la franc-maçonnerie. Certains compagnons, comme le note Jean-Michel Mathonière dans un article publié sur compagnonnage.info, ont historiquement adopté une double appartenance, rejoignant des loges maçonniques tout en restant fidèles à leur Devoir. Mais cette double appartenance est aujourd’hui mal vue dans de nombreuses sociétés compagnonniques, notamment en raison d’un anti-maçonnisme hérité de la période vichyste.
Une Analyse Critique : Entre Tradition et Modernité
L’Ordre du Minorange peut être vu comme une tentative de réinventer le compagnonnage dans un cadre moderne et industriel. Francis Bouygues, en s’inspirant des Compagnons du Devoir, a cherché à insuffler un esprit de tradition et de fierté dans une entreprise confrontée aux défis de la standardisation et de la révolution industrielle. Mais cette réinvention a ses limites. Contrairement aux Compagnons du Devoir, qui valorisent l’itinérance et l’indépendance, les compagnons du Minorange sont intégrés à une structure hiérarchique d’entreprise, avec des objectifs alignés sur les intérêts de Bouygues. Cela soulève une question : l’Ordre est-il une véritable fraternité, ou un outil de management déguisé en tradition ?
En ce qui concerne la franc-maçonnerie, les parallèles sont encore plus ténus. L’Ordre du Minorange n’a ni les rituels, ni les objectifs philosophiques de la franc-maçonnerie. Mais son existence illustre une tendance plus large : la persistance de structures fraternelles dans des contextes modernes, qu’il s’agisse de corporations, de syndicats ou d’associations professionnelles. En 2025, alors que le secteur du BTP fait face à des défis comme la crise de la construction neuve et les exigences de décarbonation, l’Ordre du Minorange pourrait jouer un rôle clé en promouvant l’innovation tout en ancrant les ouvriers dans une tradition valorisante.
L’Équinoxe de Printemps 2025 : Un Symbole de Renouveau
Le 20 mars 2025, à 10h01 heure de Paris, l’équinoxe de printemps marquera un moment d’équilibre entre jour et nuit, un symbole puissant pour les traditions initiatiques comme la franc-maçonnerie et le compagnonnage. Bien que l’Ordre du Minorange ne célèbre pas officiellement cet événement, il pourrait s’en inspirer pour renforcer son message de renouveau. Dans un contexte où Bouygues Construction s’engage dans des projets durables – comme la rénovation énergétique, soutenue par des dispositifs publics prolongés jusqu’en 2027 – l’Ordre pourrait incarner un équilibre entre tradition et innovation, entre le savoir-faire ancestral et les exigences du XXIe siècle.
Conclusion : Une Fraternité Hybride
L’Ordre des Compagnons du Minorange est une institution unique, à la croisée des chemins entre le compagnonnage et une forme moderne de fraternité corporative. Il puise son inspiration dans les Compagnons du Devoir, avec leur accent sur le travail bien fait et la transmission, mais il s’en éloigne par son intégration à une logique d’entreprise. Quant à la franc-maçonnerie, les liens sont plus symboliques que réels, bien que l’Ordre illustre une fascination persistante pour les structures hiérarchiques et les valeurs fraternelles.
A quelques jours d’un équinoxe qui rappelle l’importance de l’équilibre, l’Ordre du Minorange nous invite à réfléchir sur la manière dont les traditions peuvent s’adapter à la modernité. Pour les ouvriers de Bouygues, il est un symbole de fierté et de cohésion. Pour les observateurs extérieurs, il pose une question essentielle : comment concilier l’héritage des fraternités opératives et spéculatives avec les exigences d’un monde en mutation ? La réponse, peut-être, réside dans cet équilibre délicat que l’équinoxe incarne si bien.
La question qui préoccupe actuellement tout un chacun est : « Comment ferons-nous lorsque l’Intelligence Artificielle aura envahi tout notre territoire ? » Cette interrogation semble toutefois secondaire pour notre Frère Jissey. Son inquiétude se porte davantage sur ce qu’il nous reste d’intelligence naturelle. En fin de compte, force est de constater que nous ne faisons pas face à un seul problème, mais à deux !
Tribunal de Grande Instance de Jérusalem, Cour d’Assises – 17 mars 2025
Le silence pesait comme une pierre tombale dans la salle d’audience. Sous les voûtes austères du Tribunal de Grande Instance de Jérusalem, réaménagé pour l’occasion en une cour d’assises exceptionnelle, un procès hors du commun s’ouvrait. Trois hommes, aux visages burinés et aux regards fuyants, se tenaient dans le box des accusés. Leurs noms – Jubela, Jubelo et Jubelum – résonnaient comme des échos d’un passé immémorial. Ils étaient accusés d’un crime qui transcendait le temps :
l’assassinat du Maître Hiram Abiff, architecte légendaire du Temple de Salomon, figure centrale de la mythologie maçonnique.
Ce jour-là, la justice humaine osait juger une fable fondatrice, portée devant les hommes par une plainte déposée par une loge maçonnique internationale, arguant que ce crime symbolique méritait une sentence réelle pour apaiser les âmes et rétablir l’ordre moral.
L’ouverture du procès : un défi au temps
Le président de la cour, le juge Aaron Lévy, un homme aux cheveux gris et au regard perçant, frappa son marteau sur le bois usé du pupitre. « La séance est ouverte. Nous sommes réunis pour juger les accusés Jubela, Jubelo et Jubelum, présumés coupables du meurtre avec préméditation de Hiram Abiff, survenu, selon la tradition, aux environs de l’an 1000 avant notre ère. Que les accusés se lèvent. »
Les trois hommes, vêtus de combinaisons grises, se redressèrent maladroitement. Jubela, le plus âgé, affichait une barbe hirsute et un rictus nerveux ; Jubelo, trapu et taciturne, fixait le sol ; Jubelum, le plus jeune, lançait des regards défiants à la salle. Leur présence semblait anachronique, comme s’ils avaient été arrachés à une fresque antique pour comparaître devant une justice moderne.
La procureure générale, Miriam Cohen, une femme d’une quarantaine d’années au port altier, prit la parole. « Monsieur le Président, mesdames et messieurs les jurés, ce procès est exceptionnel, non seulement par son ancienneté, mais par sa portée symbolique. Hiram Abiff, maître d’œuvre du Temple de Salomon, fut assassiné par ces trois compagnons maçons, mus par la jalousie et l’avidité. Ils ont frappé un homme qui incarnait la sagesse, le travail et la loyauté, privant l’humanité d’un savoir précieux. Nous demandons une condamnation exemplaire : la réclusion criminelle à perpétuité. »
Les faits : une reconstitution légendaire
L’accusation s’appuyait sur une reconstitution des faits tirée des récits maçonniques, enrichie de témoignages fictifs et d’archives symboliques. Selon la tradition, Hiram Abiff supervisait la construction du Temple de Salomon sous le règne du roi Salomon. Chaque jour, il inspectait les travaux et distribuait les salaires aux ouvriers – apprenants, compagnons et maîtres. Mais trois compagnons, frustrés de ne pas accéder aux secrets réservés aux Maîtres Maçons, décidèrent de l’extorquer.
Hiram sortant du cercueil
Miriam Cohen déroula le récit avec une précision dramatique : « Le jour fatidique, Hiram achevait sa tournée au crépuscule. À la porte Est du Temple, Jubela l’intercepta, exigeant les mots sacrés du grade de Maître. Hiram refusa, invoquant l’honneur et la patience. Jubela, furieux, le frappa à la gorge avec une règle de 24 pouces – un coup violent, mais non mortel. Hiram tituba vers la porte Sud, où Jubelo l’attendait, armé d’une équerre. Le second coup, porté à la poitrine, le fit chanceler. Enfin, à la porte Ouest, Jubelum l’acheva d’un coup de maillet sur le front. Le Maître s’effondra, mort, emportant avec lui les secrets qu’ils convoitaient. »
Un murmure parcourut la salle. Les jurés, un mélange de citoyens lambda et de maçons initiés, écoutaient, fascinés. Cohen brandit une reproduction des outils – règle, équerre, maillet – comme pièces à conviction, bien que leur authenticité fût purement symbolique.
La défense : une plaidoirie sur l’humanité déchue
L’avocat de la défense, Maître Ezra Benami, un homme mince au verbe acéré, se leva pour contrer l’accusation. « Mesdames et messieurs, ce procès est une aberration. Nous jugeons des figures allégoriques, des ombres d’une parabole maçonnique destinée à enseigner l’humilité et la quête de perfection. Mes clients ne sont pas des meurtriers réels, mais des symboles de nos propres failles – l’envie, l’impatience, la violence. Condamnez-les, et vous condamnez l’humanité elle-même ! »
Benami appela à la barre un expert en histoire maçonnique, le professeur Daniel Stern, qui expliqua : « L’histoire de Hiram est un mythe initiatique, pas un fait historique. Elle illustre le combat intérieur de chaque maçon pour surmonter ses vices. Ces trois compagnons ne sont pas des individus, mais des archétypes. Les juger ici revient à profaner une leçon spirituelle. »
Le procureur Cohen objecta : « Mythe ou pas, ce récit a des conséquences réelles. Des générations de maçons ont pleuré Hiram, et son assassinat reste une blessure dans notre tradition. Ces accusés, qu’ils soient réels ou ressuscités par la justice, doivent répondre de leur acte. »
Les témoignages : entre ombre et lumière
Le procès prit une tournure théâtrale avec les dépositions. Un « témoin » fictif, un apprenti maçon nommé Elias, fut interprété par un acteur mandaté par la loge plaignante. « J’ai vu Hiram tomber », déclara-t-il, la voix tremblante. « Il était bon, juste. Ces trois-là l’ont entouré comme des vautours. J’ai entendu les coups, vu le sang sur le marbre du Temple. » Les jurés froncèrent les sourcils, troublés par cette mise en scène.
Jubela, appelé à s’exprimer, marmonna : « On voulait juste savoir. Les secrets, c’était notre droit. Il nous a méprisés, nous, les petits. » Jubelo resta muet, les poings serrés. Jubelum, lui, éclata : « Hiram était un tyran ! Il gardait tout pour lui, pour les siens. On a fait ce qu’il fallait ! » Des huées fusèrent dans la salle, vite réprimées par le marteau du juge.
Les délibérations : un verdict pour l’éternité
Une séance de déliberation de Sainte-Vehme sur une miniature du Herforder Rechtsbuch, v. 1375.
Après trois jours de débats, les jurés se retirèrent. Les discussions furent âpres. Certains voyaient dans les accusés des criminels à punir pour l’exemple ; d’autres, des métaphores à absoudre pour préserver leur sens initiatique. Le 18 mars, le verdict tomba.
« Jubela, Jubelo, Jubelum, la cour vous déclare coupables du meurtre de Hiram Abiff avec préméditation. Vous êtes condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, sans possibilité de libération. Que cette sentence serve de leçon : la quête de la lumière ne tolère ni la violence ni la trahison. »
Un silence glacial suivit. Les accusés furent menottés et emmenés, leurs silhouettes s’évanouissant comme des spectres dans les couloirs du tribunal. Dehors, des maçons en tablier blanc, venus du monde entier, déposèrent des branches d’acacia – symbole de Hiram – devant les marches, en hommage au Maître perdu.
Épilogue : une justice symbolique
Ce procès, bien que fictif, marqua les esprits. Pour les uns, il réaffirma l’intégrité de la franc-maçonnerie face aux dérives humaines. Pour les autres, il troubla la frontière entre mythe et réalité, posant une question éternelle : peut-on juger les ombres d’un passé légendaire ? À Jérusalem, ce jour-là, la justice humaine tenta de répondre, avec toute la solennité d’un rituel maçonnique.
La dimension mystique, souvent perçue comme une porte vers des réalités spirituelles et transcendantes, occupe une place unique dans l’expérience humaine. Présente dans la vie quotidienne à travers des moments de contemplation ou des pratiques personnelles, elle trouve une expression structurée dans des traditions comme la franc-maçonnerie, où rituels et symboles guident une quête intérieure. Elle influence également les dirigeants, dont les décisions et le leadership peuvent être façonnés par des intuitions ou des croyances mystiques. Enfin, un aspect essentiel de la mystique réside dans le sentiment profond d’être connecté à quelque chose de bien plus grand que soi, une expérience qui transcende l’individu et l’ancre dans une réalité universelle.
Qu’est-ce que la dimension mystique ?
La mystique peut être définie comme une expérience ou une quête de connexion directe avec le divin, l’absolu ou une réalité transcendante. Elle dépasse souvent les cadres rationnels ou dogmatiques pour toucher des vérités intérieures, souvent ineffables. Dans de nombreuses traditions spirituelles, la mystique est le chemin vers une connaissance intime et profonde de soi et de l’univers, une voie qui privilégie l’expérience personnelle plutôt que les enseignements extérieurs.
Dans la vie de tous les jours, cette dimension peut se manifester de manière subtile : un moment de silence dans la nature, une méditation profonde, ou même une œuvre d’art qui touche l’âme. Ces instants permettent de se sentir connecté à quelque chose de plus grand, d’échapper à l’ordinaire pour toucher à l’extraordinaire. La mystique, loin d’être réservée à quelques élus, est accessible à tous ceux qui cherchent à explorer les profondeurs de leur être.
La mystique dans la vie quotidienne
Dans notre existence moderne, souvent rythmée par le stress et la rapidité, la dimension mystique offre un espace de respiration spirituelle. Elle peut prendre la forme de pratiques simples mais profondes :
La méditation : qu’elle soit active ou passive, c’est un temps dédié à l’introspection, à l’écoute de soi et à la connexion avec une conscience plus vaste.
La contemplation : observer un coucher de soleil, une œuvre d’art ou simplement le mouvement de la vie, en cherchant à percevoir l’essence derrière les apparences.
Les rituels personnels : des gestes symboliques, comme allumer une bougie ou tenir un journal de gratitude, qui ancrent l’esprit dans une réalité plus sacrée.
Ces pratiques, bien que simples, ouvrent la porte à des expériences mystiques où le temps semble suspendu, où la conscience personnelle s’estompe pour laisser place à une présence plus vaste. Elles rappellent que la mystique n’est pas une fuite du monde, mais une manière de l’habiter plus pleinement.
La franc-maçonnerie : une voie mystique structurée
La franc-maçonnerie, intègre la mystique dans ses pratiques et sa philosophie. Elle propose une quête de lumière où chaque membre travaille à se perfectionner tout en contribuant à un idéal collectif.
La franc-maçonnerie : une voie mystique structurée
La franc-maçonnerie, société initiatique, est une tradition qui intègre essentiellement la dimension mystique dans ses enseignements et ses rituels. Elle se présente comme une quête de lumière, où chaque membre est invité à travailler sur lui-même pour devenir une meilleure version de soi, contribuant ainsi, par cette démarche personnelle, à l’amélioration de l’humanité.
Les rituels et symboles : portes vers le mystique
Au cœur de la franc-maçonnerie se trouvent des rituels et des symboles qui, loin d’être de simples formalismes, sont des outils puissants pour éveiller la conscience spirituelle. Chaque rite, chaque geste, chaque parole prononcée lors des tenues est chargé de sens ésotérique. Par exemple :
L’initiation : le passage du profane au franc-maçon est marqué par un rituel qui symbolise la mort de l’ancien moi et la renaissance dans une nouvelle lumière. Ce processus, souvent décrit comme une expérience transformatrice, peut être vécu comme un moment mystique où le candidat prend conscience de sa dimension spirituelle.
Les symboles : le compas, l’équerre, le pavé mosaïque, ou encore le delta lumineux sont autant de figures qui invitent à la méditation et à la réflexion sur des vérités cachées. Ils sont des clés pour décrypter les mystères de l’univers et de l’âme humaine.
Le temple : lieu sacré où se déroulent les tenues, le temple maçonnique est conçu comme un microcosme du cosmos, et le macrosome de notre temple intérieur, un espace hors de l’agitation où le matériel et le spirituel se rencontrent. Y entrer, c’est déjà s’engager dans une démarche mystique.
Ces éléments ne sont pas de simples décors : ils sont des supports pour l’expérience intérieure. Chaque rituel est une invitation à plonger en soi, à dépasser les apparences pour toucher à l’essence. C’est dans ces moments que l’on ressent le plus intensément la présence du Grand Architecte de l’Univers.
La quête de connaissance ésotérique
La franc-maçonnerie est également une voie de connaissance. Elle encourage ses membres à étudier les sciences hermétiques, la philosophie, les traditions spirituelles du monde entier, non pas pour accumuler des savoirs, mais pour éveiller une sagesse intérieure. Cette quête de connaissance est intérieurement mystique, car elle vise à révéler les vérités cachées derrière le voile des apparences.
La franc-maçonnerie enseigne que la véritable Lumière ne se trouve pas à l’extérieur, mais en moi. Chaque grade, chaque enseignement est une étape vers cette réalisation, une marche de plus vers l’union avec le divin.
La dimension mystique chez les dirigeants
La mystique ne se limite pas aux sphères spirituelles : elle joue un rôle subtil mais puissant dans le leadership, qu’il soit politique, économique ou social. Chez les dirigeants, elle se traduit par une inspiration transcendante, une guidance intérieure ou des pratiques symboliques.
Inspiration et légitimité
La mystique renforce l’autorité des dirigeants en leur conférant une dimension symbolique :
• Historiquement, les rois de droit divin tiraient leur pouvoir d’une connexion supposée avec le divin.
• Aujourd’hui, des figures comme Gandhi ou Mandela ont incarné une vision mystique par leur engagement quasi prophétique.
Cette mystique, qu’elle soit religieuse ou laïque, crée un lien profond entre le dirigeant et ceux qu’il guide, enracinant son leadership dans une dimension symbolique et émotionnelle.
Guidance et intuition
Certains dirigeants s’appuient sur la mystique pour orienter leurs décisions :
• Steve Jobs, par exemple, utilisait la méditation zen pour affiner sa vision.
• En temps de crise, des dirigeants comme Churchill ont suivi des intuitions profondes, perçues comme des « voix intérieures ».
Ces approches permettent aux dirigeants de transcender les pressions immédiates et d’accéder à une perspective plus vaste, essentielle pour aborder des défis complexes.
Rituels et symboles de pouvoir
La mystique se manifeste aussi à travers des rituels et des symboles qui renforcent le pouvoir et l’unité collective :
Cérémonies officielles : l’intronisation d’un roi ou la prestation de serment d’un président s’accompagnent souvent d’un symbolisme mystique, invoquant des forces supérieures pour guider le leader.
Symboles collectifs : drapeaux, emblèmes ou logos corporatifs transcendant leur matérialité pour incarner des valeurs partagées, créant un sentiment de destin commun entre le dirigeant et son peuple ou son organisation.
Ces éléments ancrent le leadership dans une dimension qui dépasse le pragmatisme, touchant à l’émotionnel et au spirituel.
Le sentiment d’être en relation avec quelque chose de bien plus grand que soi
Au cœur de la mystique se trouve une expérience profonde : celle de se sentir connectée à une réalité qui transcende l’individu, qu’elle soit perçue comme l’immensité de l’univers, une présence divine ou une harmonie cosmique. Ce sentiment, souvent difficile à décrire, survient lorsque la conscience s’élargit, lorsque les limites de l’individualité s’effacent pour laisser place à une sensation d’unité avec l’ensemble. Loin d’être une simple idée abstraite, il offre des bienfaits précieux qui enrichissent l’existence de manière subtile et puissante.
• Un sens profond à l’existence : Ce vécu donne à l’individu une signification qui va au-delà des tracas quotidiens, en l’ancrant dans une réalité plus vaste qui nourrit sa raison d’être.
• Une humilité libératrice : Face à l’ampleur de cette réalité, les préoccupations personnelles et les ambitions égoïstes s’atténuent, ouvrant la voie à une sérénité nouvelle et à un détachement apaisant.
• Une perspective élargie : Ce sentiment élargit la vision de l’individu, qui ne se voit plus comme une entité isolée, mais comme un élément intégré à un tout infini, enrichissant ainsi sa compréhension de lui-même et de ce qui l’entoure.
• Un éveil spirituel : En dépassant les frontières de la pensée rationnelle ou des émotions habituelles, cette expérience invite à une dimension spirituelle où la paix profonde et la contemplation guident l’âme.
Ce sentiment est une clé vers une vie plus riche et équilibrée. En dépendant de l’individu à l’incommensurable, il lui permet de trouver à la fois sa place et sa liberté dans un ordre universel plus vaste.
L’appel de l’invisible
Tel un souffle venu d’un ailleurs insondable, la dimension mystique nous appelle à briser les chaînes du matérialisme et de la laïcité dogmatique qui aveuglent notre âme. Elle nous entraîne vers un seuil invisible, un espace où les limites de notre condition humaine s’effacent pour laisser place à une élévation spirituelle infinie. Dans ce sanctuaire éthéré, nous percevons que nous ne sommes pas de simples mortels déracinés, mais des fragments d’une lumière éternelle, tissés dans une trame sacrée qui transcende le visible. Loin des certitudes arides d’un monde mécanique, elle nous révèle que la vraie quête est celle de l’esprit, une odyssée vers l’incommensurable où la liberté se forge dans l’abandon à ce qui nous dépasse. Ainsi, en embrassant cette danse avec l’inconnu, nous pouvons tracer un chemin vers un horizon où l’âme s’épanouit, délivrée, dans sa splendeur la plus divine.
Dans un monde où la modernité semble souvent s’opposer aux traditions, la question de la foi et de l’existence de Dieu reste un sujet brûlant qui traverse les cultures et les continents. Le récent documentaire d’Arte, Avons-nous encore besoin de Dieu ?, diffusé dans le cadre de la série 42 – La réponse à presque tout le 25 novembre 2024, plonge avec audace dans cette interrogation universelle.
Réalisé par Thomas Wagner et disponible en replay jusqu’au 8 décembre 2027, ce reportage de 26 minutes invite à une réflexion nuancée sur la place de la spiritualité à l’ère de la sécularisation, tout en mettant en lumière des paradoxes saisissants. Voici une exploration détaillée des thèmes abordés, enrichie d’analyses et de perspectives pour nourrir le débat public.
Un recul de la foi en Europe, une exception mondiale
Le documentaire ouvre sur une constatation troublante : en France et en Allemagne, la foi religieuse est en net recul. Seulement environ 40 % de la population de ces deux pays se déclare croyante, un chiffre qui contraste avec la tendance globale. À l’échelle planétaire, plus de 70 % de l’humanité reconnaît l’existence d’un ou plusieurs dieux, selon les estimations présentées. Cette dichotomie soulève une première question : la sécularisation européenne est-elle un modèle universel ou une anomalie culturelle ?
Cette baisse de la pratique religieuse en Europe occidentale pourrait être attribuée à plusieurs facteurs : l’essor de la science, l’éducation laïque, et une méfiance croissante envers les institutions religieuses marquées par des scandales. Pourtant, cette tendance ne se reflète pas ailleurs. En Afrique, en Asie et dans une grande partie des Amériques, la foi reste un pilier central de la vie sociale et personnelle. Le reportage souligne ainsi une fracture entre un Occident de plus en plus rationnel et un reste du monde où le spirituel conserve une influence dominante. Mais cette fracture est-elle vraiment aussi nette qu’il y paraît ? Certains pourraient arguer que la spiritualité, même sous des formes non institutionnalisées, persiste dans les sociétés sécularisées à travers des pratiques comme le bien-être ou la quête de sens.
La souffrance comme argument contre la divinité
L’un des points forts du documentaire réside dans son exploration des arguments sceptiques. La guerre, la souffrance et la misère, omniprésentes dans l’histoire humaine, sont présentées comme des preuves potentielles de l’absence d’un dieu bienveillant. Comment concilier l’idée d’un créateur omniscient et miséricordieux avec les atrocités qui ponctuent notre quotidien ? Cette question, vieille comme la philosophie elle-même, est revisitée avec des exemples contemporains : conflits armés, crises humanitaires, et inégalités flagrantes.
Pourtant, cette approche soulève des critiques. Si la souffrance est utilisée pour nier l’existence de Dieu, ne pourrait-on pas aussi l’interpréter comme un test ou une épreuve, comme le suggèrent certaines traditions théologiques ? Le reportage, en se concentrant sur une vision matérialiste, risque de simplifier un débat qui a occupé des penseurs pendant des millénaires. Il aurait pu, par exemple, explorer davantage les réponses apportées par des théologiens ou des philosophes comme Leibniz, avec sa théorie du « meilleur des mondes possibles », ou encore les perspectives existentialistes de Kierkegaard, qui voient dans la souffrance une occasion de transcendance.
Le besoin humain de croire : une constante universelle
Au-delà des arguments rationnels, Avons-nous encore besoin de Dieu ? s’interroge sur une réalité psychologique et sociale : pourquoi l’être humain ressent-il ce besoin viscéral de croire, même face à l’adversité ? Le documentaire suggère que la foi répond à des besoins fondamentaux : donner un sens à l’existence, offrir un espoir face à la mort, ou encore structurer les communautés. Cette analyse trouve un écho dans les travaux de sociologues comme Émile Durkheim, qui voyait la religion comme un facteur de cohésion sociale.
Mais cette nécessité de croire évolue. Dans les sociétés modernes, des alternatives laïques émergent : le développement personnel, les ideologies politiques, ou même les communautés en ligne. Le reportage aurait pu creuser cette transition, en examinant si ces substituts suffisent à combler le vide laissé par le déclin religieux. Par exemple, les mouvements écologistes ou humanitaires ne reprennent-ils pas, à leur manière, des rôles autrefois dévolus aux religions ?
Une diversité de perspectives
L’un des mérites du documentaire est d’éviter les jugements hâtifs. Il donne la parole à des voix variées : athées convaincus, croyants fervents, et agnostiques perplexes. Cette pluralité reflète la complexité du sujet. Par exemple, un intervenant pourrait souligner que la science, bien qu’expliquant de nombreux phénomènes, ne répond pas aux questions existentielles comme « Quel est le sens de ma vie ? ». À l’inverse, un autre pourrait arguer que la foi, lorsqu’elle devient rigide ou dogmatique, alimente les divisions plutôt que l’unité.
Cette approche équilibrée invite à un débat public. En 2025, alors que les tensions géopolitiques et les crises climatiques s’intensifient, la quête de sens pourrait redevenir un moteur social. Le reportage suggère que, même dans un monde sécularisé, la spiritualité pourrait se réinventer sous de nouvelles formes, peut-être plus individualisées et moins institutionnelles.
Limites et perspectives d’avenir
Malgré sa richesse, le documentaire présente des limites. Sa durée de 26 minutes, bien que concise, contraint l’approfondissement de certains aspects. Par exemple, il ne s’attarde pas sur les différences entre les grandes religions monothéistes et les spiritualités polythéistes ou animistes, qui dominent dans de nombreuses régions. De plus, la focalisation sur l’Europe et les statistiques globales occulte parfois les dynamiques locales, où la foi peut être revitalisée par des contextes spécifiques, comme les mouvements religieux en Amérique latine ou en Afrique subsaharienne.
À l’avenir, il serait fascinant d’explorer comment les jeunes générations, nées dans un monde numérique, perçoivent la question de Dieu. Les réseaux sociaux et les algorithmes influencent-ils nos croyances autant que les sermons d’antan ? Une suite au reportage pourrait aussi examiner les implications politiques de la foi, notamment dans les débats sur la laïcité ou les droits des minorités religieuses.
Conclusion : une question toujours ouverte
Avons-nous encore besoin de Dieu ? ne prétend pas apporter une réponse définitive. Au contraire, il ouvre un espace de dialogue dans une société souvent polarisée entre rationalité et spiritualité. En ce 14 mars 2025, alors que les défis mondiaux s’accumulent, cette interrogation prend une résonance particulière. La foi, qu’elle soit religieuse ou séculière, semble répondre à un besoin humain profond de connexion et de sens. Peut-être que la vraie question n’est pas de savoir si nous avons besoin de Dieu, mais de quelle manière nous choisissons de donner un sens à notre existence collective.
Ce reportage d’Arte, disponible en replay jusqu’au 8 décembre 2027, mérite d’être visionné et discuté. Il rappelle que, malgré les avancées scientifiques et les bouleversements sociaux, l’humanité reste attachée à ses grandes questions métaphysiques. À vous, lecteurs, de poursuivre cette réflexion.
La Franc-Maçonnerie proclame, comme elle a proclamé dès son origine, l’existence d’un principe créateur, sous le nom de Grand Architecte de l’Univers. Elle n’impose aucune limite à la recherche de la vérité, et c’est pour garantir à tous cette liberté qu’elle exige de tous la tolérance. Ainsi, le cadre est posé, toutes les voies sont possibles pour rechercher la vérité mais avec comme principe l’existence d’un principe créateur. Lors d’une initiation, il est pourtant dit :
« Ne profanez pas le mot de Vérité en l’accordant aux conceptions humaines. La Vérité absolue est inaccessible à l’esprit humain, il s’en approche sans cesse, mais ne l’atteint jamais. »
Cette recherche selon les principes fondateurs est fastidieuse et nous informe que nous ne serons ni capables ni dignes d’accéder à la Vérité. Un espoir nous est tout de même donné : « La Vérité est la lumière placée à la portée de tout homme qui veut ouvrir les yeux et qui veut regarder»
Platon décrit la célèbre allégorie de la caverne. Des prisonniers sont enchaînés depuis leur naissance dans une grotte. Le dos tourné à l’ouverture, ils ne voient que des ombres. Un seul décide de se défaire de ses liens et de sortir. Il pénètre alors dans la lumière, et voit la réalité. Mais son oeil n’étant pas habitué à tant de clarté, il est aveuglé et il doit faire un effort pour s’accoutumer à ce qu’il voit. De retour dans la caverne, les autres ne le croient pas.
Cet homme représente le philosophe qui s’est libéré des chaînes des apparences au prix d’une conversion de l’âme difficile. Il a dû s’arracher au monde sensible pour atteindre le monde intelligible des Idées vraies. La recherche de la vérité se fait par un effort qui demande d’abord de dépasser les images trompeuses de la réalité (les ombres de la caverne). L’allégorie de la caverne donne l’espoir d’une libération. Mais pourquoi préférer le vrai à l’illusion ?
Atteindre la vérité n’est donc pas un acte spontané. Elle exige une discipline, une méthode.
La vérité se présente comme une exigence qui vient à l’encontre de nos affirmations et des apparences et nécessite un combat contre nous-même.
Alors, qu’est ce que la vérité maçonnique ?
Elle commence par la connaissance de soi qui n’est pas une simple méditation intérieure, comme on l’écrit souvent, auquel cas elle ne serait qu’un simple examen de sa propre psychologie et des ressorts de son comportement inspiré par le souci de sa propre personnalité.
Le maçon se doit de dépasser ses réactions intimes parce que la visée de cette connaissance est de découvrir en soi les sources profondes de notre engagement dans la démarche initiatique, et dont l’importance capitale échappe ordinairement à la conscience profane tournée plutôt vers le matérialisme et la science.
C’est là le premier tremplin dans la recherche de la vérité, en quoi consiste ce soi où se situent les forces profondes de l’esprit qui va animer la pensée et l’action de l’initié. L’autre vérité que nous avons le devoir de poursuivre est désignée à partir du 3ème degré sous le nom de « Parole perdue ».
Que signifie cette recherche ?
Elle semble impliquer que nos ancêtres ont possédé une connaissance authentique des mystères relatifs à l’ordre cosmique, à la naissance de la vie et de l’homme, à la nature de l’âme et à sa survie dans un autre monde, parce qu’ils avaient des relations plus étroites avec le monde invisible et ce que nous nommons le Sacré.
Claude Lévi-Strauss
Il existe pourtant bel et bien, un authentique savoir “primitif“, parfaitement adapté à l’environnement. Mais ce savoir n’intervient que comme médiation pour débloquer une situation vécue, surmonter l’insolite et reprendre le cours familier de l’existence. Il détermine le passage de l’immaîtrisable au maîtrisé, de l’anormal au régulier.
Claude Lévi-Strauss montre que les peuples, dits primitifs, ont constitué sur leur environnement naturel, un savoir parfaitement précis, rigoureux et systématique.
Ce savoir primordial qui a été à l’origine des plus grandes civilisations de l’antiquité, nous l’avons perdu parce que l’homme a progressivement rompu avec cette connaissance ésotérique pour se consacrer toujours plus à la connaissance de son environnement qui conditionnait la maîtrise de la nature.
De ce savoir il ne nous reste que la substitution des récits mythiques souvent contenus dans des écritures religieuses, un corpus de symboles véhiculés par de nombreuses cultures traditionnelles, que nous avons essayé de restituer dans nos rites maçonniques.
Si on nous demande constamment de retrouver la Parole perdue en la recomposant et en la réinterprétant sans cesse, à la lumière de la tradition, c’est qu’une certaine intelligence des mystères de la nature, de la vie, de la mort et de la présence même de l’homme dans le monde est une finalité essentielle de l’initiation et de la condition première de notre transformation intérieure.
Le terme même d’initiation désigne à la fois une marche en avant et une découverte qui illumine progressivement la conscience par la compréhension de mystères, c’est-à-dire de choses cachées qui changent radicalement la vision du monde de l’initié.
Découvrir que nous sommes des êtres spirituels animés par l’amour du bien, de la vérité et de la beauté, que nous possédons une âme immortelle dont le destin ne s’arrête pas aux frontières de la mort, que le sacré prend une dimension ontologique notamment à travers l’affirmation d’un principe créateur que nous nommons Grand Architecte de l’Univers et à travers la notion de loi émanant de ce principe manifesté selon la maçonnerie dans l’ordre cosmique, est de nature à modifier radicalement le sens que nous donnons à notre vie.
Les idées métaphysiques contenues dans nos rites et nos enseignements donnent un fondement à l’impérativité du Devoir qui tient une si grande place au 4ème degré et d’une manière générale aux valeurs de fraternité, de justice, de courage, d’humilité qui constituent notre éthique. Elles changent nécessairement notre rapport aux autres et à l’existence.
L’esprit et la connaissance sont symbolisés par la Clef d’Ivoire qui nous ouvre le Saint des Saints : la profondeur des mystères et du Sacré.
Que cherchez-vous ? La Vérité et la Parole perdue.
Il est nécessaire de distinguer Vérité et Parole perdue.
livre, lumiere, symbole,
Cette Parole perdue n’est-elle pas au fond de nous-même, au fond de notre inconscient ?
« …La vérité est une lumière que l’homme perçoit plus ou moins confusément. Elle peut pourtant se révéler dans tout son éclat à celui qui veut ouvrir les yeux et regarder.
« La route du devoir mène sûrement à la Vérité… »
La Vérité est donc abordable, de loin. Peut-être peut-elle se montrer mais il faut beaucoup de volonté et de détermination.
Tout l’intérêt de la Franc-maçonnerie est de nous aider dans la quête comme le dit le rituel lors de l’initiation au quatrième degré :
Vue de la Lumière du fond du puits
« Mes frères la Franc-maçonnerie nous a fait sortir du monde de l’ignorance, des préjugés et des superstitions. Elle vous a tirés de la servitude de l’erreur. »
La vérité est donc en Maçonnerie une fin essentielle car sans les outils et les supports qu’elle nous offre, nous serions incapables d’accéder à une sagesse dont le nom même induit une certaine perception juste de la réalité.
Cependant, on ne peut affirmer qu’elle est une fin en soi dans la mesure où elle n’est pas « La fin suprême » de l’initiation qui est de convertir notre être à une vie tournée vers les valeurs de l’esprit.
Elle est la voie, le moyen d’accéder à la transformation de soi. C’est pourquoi j’ai indiqué qu’elle a effectivement le pouvoir de changer notre être à mesure que nous progressons dans la connaissance.
Nous retenons aussi que cette recherche est une lutte. Les choses ne vont pas de soi comme nous l’avons vu précédemment. Des parties cachées existent. Il faut faire un effort.
La méthode pour chercher la vérité consiste d’abord à éliminer les opinions, les idées reçues qui viendraient « obscurcir » la vision du vrai. Rechercher la vérité est donc une lutte contre le dogmatisme qui érige des dogmes, des « vérités » arrêtées qui ne renvoient plus à la réalité.
Il s’agit donc de « suspendre son jugement », c’est à-dire de douter de ce qui se prétend vrai. Dès lors comment ne pas douter de tout et ne pas être sceptique ? La définition et les critères de vérité n’étant pas unanimes, qu’est-ce qui garantit que la vérité soit prononcée par certains et pas par d’autres ?
Il est certain que l’initiation rencontre beaucoup d’obstacles à vaincre à commencer par les passions de l’ego, comme notre rituel ne cesse de nous le rappeler. L’ego peut-être maîtrisé par la volonté morale appuyée sur la connaissance initiatique.
Le défaut de persévérance et de spiritualité peuvent faire que la connaissance n’aboutisse pas à une mutation durable de notre conscience et de nos manières d’être. C’est en ce sens et en ce sens seulement qu’on peut affirmer qu’elle n’est pas une fin en soi.
Elle ne peut se suffire si elle n’a pas réussi à entraîner l’être tout entier en le soumettant aux exigences de l’esprit. Si un conflit se produit dans la démarche initiatique entre le savoir et l’être, le savoir devient un pouvoir inutile, voire dangereux car il a manqué la fin qui lui donnait sens et valeur : le perfectionnement de son être.
La difficulté va résider dans notre capacité à rester sur le chemin sans s’égarer.
De nombreux pièges existent inhérents à notre nature humaine et à l’imperfection des systèmes dans lesquels nous vivons. Le danger principal est la difficulté d’appréhender la réalité sans se laisser prendre aux pièges des illusions.
Souvenons-nous de l’instruction du Troisième degré :
« Envisagé sous l’angle moral, la légende d’Hiram peut aussi exprimer la lutte perpétuelle entre la Vérité immortelle mais toujours menacée, et ses trois ennemis : l’ignorance, le fanatisme et l’ambition déréglée. »
« Les passions, les préjugés et l’erreur placent de nombreux obstacles entre l’homme et la vérité ».
Ce qui peut s’interpréter par le constat que si nous échappons à l’erreur c’est que nous sommes mis sur le chemin de la Vérité par la conception du travail.
Notre rituel parle de « la recherche de la Vérité. »
Souhaitons-nous découvrir une réalité quand nous parlons de cette recherche ?
Je ne suis pas sûr que la réponse soit une réalité concrète de notre monde profane mais plutôt un absolu.
Ne parlons-nous pas de la Lumière, de la Connaissance ? Nous voici donc dans une relative incapacité à définir de façon simple la Vérité. Le problème qui rend la recherche difficile c’est que l’être est voilé derrière le paraître. Tout notre travail consiste à devenir aptes à connaître l’être en nous-même, c’est à dire la Vérité dont on dit qu’elle est absolue mais inaccessible. Nous sommes dans une recherche métaphysique où le chercheur que nous sommes devient l’objet de la recherche.
Nous voici revenu à l’introspection évoquée plus haut. C’est pourquoi chacun est seul sur son propre chemin.
En résumé le Franc-maçon, homme libre, se doit d’éviter d’idolâtrer ni idéaux, qu’ils soient politiques, scientifiques, sociaux, spirituels, ni hommes, si valeureux soit-il. Le Franc- maçon ne peut pas admirer ce qui est à l’extérieur, mais se concentrer sur l’intérieur. Et c’est bien dans ces principes de vie que réside son Devoir qui mène sans nul doute à la Vérité, comme le dit le rituel.
« La Vérité que cherche le Franc-maçon est contenue dans l’univers. Elle est à la fois son origine, sa nature et son milieu ambiant. Dans le spectacle grandiose de la manifestation de l’infiniment grand, la Vérité est là, présente, avec ses messages d’évidence et de contradiction. »
Ainsi la Vérité nous transcende. C’est bien ce que nous avions déjà pressenti et affirmé. Je pense qu’il apparaît maintenant nettement que la recherche de la Vérité ne souffre pas de renoncement. Elle est clairement affirmée comme objectif aux Francs-maçons dans le rituel. Elle imprègne notre discours.
Statue de Socrate
Socrate disait : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. » Ce doute socratique nous invite à chercher la lumière par la raison et la compréhension des choses.
En conclusion, je pense que pour nous Maçons, la recherche de la vérité est bien une fin essentielle, un devoir envers nous-mêmes qui nous sommes mis sur le chemin et un devoir face à notre engagement. Pourtant, après ce travail, je pense que cette Vérité n’est pas une fin en soi car elle procède de la compréhension, de la connaissance de mystères qui dépassent la raison et se situent au-delà du monde sensible.