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L’association des aveugles du Dorset reçoit une subvention de 36 000 £ de la part des Francs-maçons

De notre confrère anglais dorsetecho.co.uk – Par Andy Jones

Plus de 500 personnes aveugles et malvoyantes du Dorset recevront un soutien et des services essentiels grâce à une subvention des Francs-maçons du Dorset. La subvention de 36 000 £ a été accordée à l’association caritative « Dorset Blind Association » et financera des clubs sociaux et d’activités pour les personnes âgées aveugles, qui ont très souvent du mal à maintenir une vie sociale active.

La Dorset Blind Association propose plus de 20 clubs sociaux et groupes d’activités où les gens peuvent se rencontrer régulièrement. Ils jouent un rôle essentiel pour soulager la solitude et l’isolement social, en offrant un soutien et en fournissant un environnement sûr et favorable aux individus pour se connecter avec les autres, partager leurs expériences et nouer des amitiés.

Ce financement servira principalement à couvrir la location de salle, le transport et les divertissements. Cela fera une différence significative dans la vie de leurs membres et servira à payer les frais de fonctionnement des clubs sociaux et d’activités pour les personnes âgées pendant une période de trois ans. Jonathan Holyhead, PDG de la Dorset Blind Association, a déclaré : « Nous sommes extrêmement reconnaissants aux francs-maçons du Dorset pour leur généreux soutien.

« Cette subvention nous permettra de soulager la solitude et l’isolement trop fréquents chez les personnes aveugles et malvoyantes. »

« Notre association caritative apporte de l’aide et du soutien de manière à faire une différence réelle et positive dans la vie de ces personnes. »

L’association fournit une aide pratique et un soutien émotionnel pour permettre aux personnes malvoyantes de rester heureuses et en bonne santé.

La subvention des francs-maçons souligne leur engagement à soutenir des initiatives qui font une différence tangible dans la vie des personnes et des communautés vulnérables.

Leur contribution permettra à la Dorset Blind Association d’étendre sa portée et son impact, garantissant ainsi qu’un plus grand nombre de personnes malvoyantes reçoivent l’assistance et les ressources dont elles ont besoin pour s’épanouir.

Stephen James, de Dorset Freemasons, a déclaré : « Je suis très heureux que nous ayons pu aider la Dorset Blind Association dans son projet extrêmement important auprès des personnes malvoyantes de notre communauté.

« Malheureusement, la solitude et l’isolement sont trop courants chez les personnes qui ont perdu la vue et c’est formidable que cette merveilleuse association caritative soit en mesure d’organiser régulièrement des activités sociales et des divertissements pour elles sur le long terme. »

Le trauma ou qu’est-ce que ce corps étranger fait chez moi ?

Il n’échappera pas aux germanistes la singulière proximité entre le mot trauma et « Der Traum », le rêve, la vision, ou « trauern » être affligé, porter le deuil de quelqu’un ou de quelque chose. Le rêve véhicule le cauchemar dans la mise en scène du contournementy de l’interdit dicté par le surmoi et souvent le contenu se répète jusqu’à contribuer à mettre en place un rêve traumatique. L’objet du cauchemar, dans ses variantes, est l’idée de l’envahissement de soi ou de son lieu de vie par un corps étranger, qui demeure là, mettant en péril l’ensemble de la personnalité, comme on le retrouve dans le dernier livre de Guy de Maupassant, « Le horla », avant de sombrer dans la psychose chez le Dr Blanche à Passy, définitivement occupé par « l’autre ».

Comme dans beaucoup d’événements, la guerre va mettre au jour l’origine d’un certain nombre de comportements. Ainsi, Freud écrit un article en 1919, intitulé : « Introduction à la psychanalyse des névroses de guerre » où il fait part de ses réflexions personnelles sur l’examen de patients relevant de trauma, causé par la présence au front. Dans les névroses traumatiques le moi se défend contre un danger qui le menace de l’extérieur ou qui, par une modification du moi va jusqu’à prendre corps pour lui. Le moi a peur d’être endommagé, pénétré par un « corps étranger » : une balle par exemple. Mais en temps de paix, le danger est celui d’un danger intérieur qui s’infiltrerait en moi. Dès lors, le refoulement pourrait être comme une réaction à un traumatisme, pour oublier l’objet extérieur qui me cause une blessure interne, qui risque de créer un « mal blanc » ou d’être à l’image de balles non extraites qui habitent encore le corps d’anciens soldats. Tout va devenir problème d’extraction du corps étranger, le plus difficile n’étant pas forcément celui qui est matériel mais psychique. Profondément enfoui, refoulé, échappant souvent au conscient, le trauma remonte à la surface par surprise au cours d’une association qui n’a rien à voir avec l’objet de la blessure initiale.

Sigmund Freud généré par l’IA

 Illustrons cela par une vignette clinique : Le mot patiente ne convenait pas à Agnès, elle qui manifestait une nervosité agressive et une impatience revendicative. Il est vrai que son histoire était compliquée : père inconnu, mère alcoolique qu’il lui fallait récupérer au café du coin ou au commissariat de police du quartier, de multiples amants de passage. Agnès, par son histoire, est un trauma en elle-même ! Mais, je me doute qu’elle se sert de « traumas apparents » afin de cacher celui qu’elle ne veut pas mettre au jour, le purulent. A une fin de séance, une sirène retentit dans la rue et je dis : « c’est la police ». A mon grand étonnement je vois Agnès qui présente soudain tous les aspects d’un malaise proche de l’évanouissement. Cependant, elle se reprend et sort. Naturellement, mes interprétations vont bon train : pour elle la police représente le lieu que l’on fréquente autant que l’école, où l’on est connue par rapport à sa génitrice. J’attends avec anxiété la séance suivante où, contrairement à ses habitudes, elle conserve un long silence avant d’éclater en sanglots et de mettre en lumière l’ « événement » : ce soir-là, elle avait récupéré sa mère, ivre morte, dans un café où elle avait ses habitudes et l’avait ramené à la maison et mise au lit. Sa mère lui avait demandé de s’allonger près d’elle, mais peu à peu s’était livrée sur elle à des attouchements auxquels elle avait répondu. Elle me dit soudain : « Je me souviens qu’elle avait la peau lisse »…

Freud va vite prendre conscience que le trauma échappe au refoulement malgré les efforts qui sont faits et qu’une contrainte de répétition s’opère dans une série de symptômes dont l’origine reste étrangère au sujet lui-même et qui explique son malaise par des événements traumatiques qui, en fait n’en sont pas ou plus, afin de camoufler le vrai, celui qui met en route quelque chose de l’ordre d’un combat entre Eros et Thanatos. Freud va compléter sa définition du trauma en pensant qu’il est provoqué par la perforation d’une surface protectrice (pare-excitations) qui a pour visée de protéger le psychisme des agressions externes et ce, afin de maintenir son équilibre énergétique. Nous pouvons appeler traumatiques les excitations externes inattendues, assez fortes pour faire effraction dans le pare-excitation et causer une grande perturbation dans le fonctionnement organique et psychique. Bien entendu, la résistance face au trauma varie en fonction de chaque individu selon des événements qui sont dissemblables, mais toujours catastrophiques car laissant le sujet à nu, avec la sensation d’être l’objet d’un danger permanent, même si celui-ci s’écarte d’une réalité objective. Le sujet peut mettre alors en place des procédés défensifs qui peuvent être de plusieurs natures : par exemple la dépression, les troubles psychosomatiques ou le déni par l’ « encryptement » de l’événement déclencheur mais qui en fait continue à avoir une vie cachée et agit sur la vie psychique du sujet de manière intolérable.

 Le trauma sera qualifié par Lacan, dans les années 1960 de « cet éternel retour du même ». Indirectement, le sujet ne peut s’empêcher de retourner compulsivement vers l’objet drogue qui le mène à la possibilité d’entrevoir l’état inanimé de sa matière, donc vers le mouvement de la pulsion de mort qui le conduirait vers ce qui serait la non-souffrance et le non-désir absolus. Par excellence, le trauma est un vécu de déshumanisation accompagnée d’un sentiment de « menace vitale », destructrice des fondations narcissiques du sujet, alors que son intériorité psychique était relativement stable. Cela devient un événement non-métaphorisable.

Mais, le pire est toujours à venir ! En effet au-delà du trauma individuel dramatique va se dessiner un trauma collectif, notamment dans des tragédies collectives (Guerre, massacres, persécutions religieuses ou ethniques, catastrophes naturelles). Les survivants sont souvent amenés à répéter, au-delà de leur propre génération et par le truchement de leur descendance, l’intraduisible en jeu, afin de s’approprier en vain quelque chose d’un passé collectif qui leur avait échappé. Le sujet-héritier se fait « récepteur » des maux en souffrance transmis par son ascendant survivant, au prix de son propre destin.

L’amélioration va se jouer sur ramener en mémoire les scènes douloureuses ensevelies, se remémorer « malgré soi » qui réside dans la résistance normale du sujet, à réactualiser un vécu innommable tenu à l’écart par le moi qui protège activement le psychisme du retour possible du réel. Dès lors sur celui qui écoute et sur celui qui dit ne peut que circuler la confiance et la liberté de pensée et de parole pour établir un dire vrai, loin de tout aveu de type judiciaire. Il convient de s’inscrire dans une narration habitée qui est une « reterritorialisation » du sujet qui était absent à lui-même pour « faire » quelque chose d’un passé encore trop actuel.

5-6/10/2024 : « Rencontres Écossaises » – Ils sont revenus à Angers !

Samedi 5 octobre, ils et elles étaient nombreux une fois encore, à répondre présent au rendez-vous fixé au Centre des Congrès d’Angers. Le lieu était déjà familier pour la plupart. Quant aux nouveaux, ils étaient plutôt fébriles ! Ils avaient bien été prévenus : « les Rencontres Ecossaises incarnent le moment ou l’Esprit est convoqué tant les conférenciers et conférencières réunissent des talents divers : scientifiques, philosophiques, littéraires, démontrant tous la richesse des savoirs et l’amour de la sagesse. »

Impossible ne pas débarquer avec son petit cahier dans son sac et son stylo : il y a du compte rendu promis ici ou là. Nombreux viennent tels des « missi dominici » envoyés par leur loge respective pour élargir dans les mois qui viennent, le cercle de ceux et celles qui aiment s’interroger et maintenant, conclure définitivement sur les intentions du Timée de Platon et sur l’addiction mondiale aux outils cybernétiques qui regrettablement amoindrissent voire annulent le souffle de l’Esprit !

Dans l’immense amphithéâtre baigné dans des couleurs et volutes violettes, le maître de cérémonie officiel – bien connu de tous d’année en année – gérait avec dextérité et bienveillance les temps de parole, veillait au nombre de fauteuils sur scène, au réglage des micros selon la hauteur (physique) des orateurs, à qui il adressait un dernier encouragement, tout en ayant su, préalablement, rassurer la salle : « Oui ! Les pauses café et gourmandes étaient bien prévues et cette année avec un temps plus large » : pour se voir, se reconnaitre, se remémorer dans le grand hall de marbre blanc les parcours initiatiques des uns et des autres et se donner aussi des nouvelles de la famille !

40 ans déjà de Rencontres Ecossaises quand même !

Les éditeurs avaient mis en place très tôt les livres pour la vente et les auteurs bien sûr, ont pris place lors des pauses sur les tables mises en place pour dédicacer les ouvrages.

Au cours de ces deux jours, la longueur des files d’attente pour obtenir ceux-ci étaient visiblement explicites sans avoir eu besoin de lire auparavant des critiques ou des quatrième de couvertures : files élogieuses pour certains auteurs, plus modestes pour d’autres (la révélation peut-être d’une écriture ésotérique un peu difficile d’accès, même pour les Maîtres Parfaits ou alors une interrogation partagée silencieusement avec l’auteur : avait- il fait le bon choix d’éditeur ?)

Soyons justes, aux Rencontres Écossaises, beaucoup de mots savants sont employés (vérifiés discrètement sur Wikipédia !) et les choses dites ravissent les oreilles en attente de dépaysement.

Même l’indicible a su se dire en trois Rencontres de même facture, dans la continuité du thème présenté en 2022 ! Le 5 et 6 octobre effectivement c’était la dernière séance !

Vous n’y étiez pas ? Dommage mais les Frères de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique et du Suprême Conseil pour la France ont fraternellement prévu la possibilité de fournir des vidéos, des podcasts, ainsi que les numéros 51, 52, et prochainement 53 de la revue SALIX, (la revue des Rencontres Ecossaises). Vos prochaines heures de méditation spirituelle seront-elles fructueuses dans la poursuite d’une quête que les initiés et initiées au Rite Ecossais Ancien et Accepté ont en commun, bien évidemment, chacun et chacune dans son obédience ?

Au mieux nous vous renvoyons au compte rendu et articles et autres commentaires divers qui seront produits sur ces deux très belles journées d’échanges et de joie, certaines entre les conférenciers, les dignitaires de différentes obédiences et le public de Francs-maçons, tous sincèrement heureux d’être là !

« Nec plus ultra » pour les 40 ans des Rencontres Ecossaises, des surprises avaient été annoncées et étaient vivement attendues.

Bonne nouvelle lors de la synthèse finale de nos deux journées ! Depuis 14 ans, ce moment était animé par notre cher et érudit Frère Francis Bardot. Bien que dimanche dernier ait marqué sa dernière intervention, notre Frère Francis continuera à participer à l’organisation des prochaines Rencontres. Avec confiance, il passe le relais à un Frère du SCPLF, qui prendra en charge les synthèses des futures Rencontres Écossaises, en relevant le défi de la rhétorique et de l’élan de la pensée.

Après un apéritif dînatoire très appétissant servi à tous les participants, la surprise tant attendue de 20h30 s’est révélée dans le grand amphithéâtre plongé dans l’obscurité. Sur scène, une impressionnante disposition de lumières entourait un petit groupe musical, rapidement interrompu dans son élan de jouer du Mozart.

Selon le maître des cérémonies, toujours vigilant, c’était une bien mauvaise appréciation des attentes de la génération actuelle de Frères et de Sœurs, qui demeurent résolument animés, quel que soit leur âge, du désir d’être libres !

Ainsi, ils sont revenus ! Qui ça ? Le fantôme de Freddie Mercury et la musique de Queen. Magnifique surprise et très sympa ! « Cool » en somme, les dernières Rencontres Écossaises à Angers 2024 !

La preuve en images et en son

Nouveaux éléments sur l’origine de l’expression « J’ai dit » (Par Hervé Hoint-Lecoq)

Une tradition continentale fait dire à tous les maçons de tradition française à la fin de leurs interventions en Loge : « J’ai dit ! ». Pour ceux pratiquant le style Emulation ceci est incongru, puisqu’un franc-maçon anglais ne le dit jamais. Ceci ne veut rien dire pour un anglais. Cette expression provient en réalité de la traduction d’une locution latine : « dixi » qui signifie « j’ai dit » et qui est sensée clore les démonstrations dans le domaine juridique.

C’est en tout cas ce que d’illustres commentateurs affirment depuis deux siècles.

Or, si cette locution latine n’a absolument aucun sens pour un franc-maçon Anglais, elle ne devrait en avoir aucun non plus pour un(e) franc-maçon(ne) français(e). Nous allons ainsi le voir, cet usage repose en réalité sur le détournement d’une expression du théâtre comique classique pour se moquer d’une personne grotesque de fatuité. Et rien d’autre.

On pourrait alors opposer que cette théorie puisse être troublante, curieuse, farfelue, voire fausse, puisque voici deux siècles que nous lisons ou entendons que si les francs-maçons disent « j’ai dit » c’est parce qu’ils ont repris l’expression des juristes souhaitant clore une joute oratoire en montrant qu’ils ont développé tous les arguments possibles.

Pourtant, comme vous allez le voir, au terme de l’enquête proposée ci-dessous, de très sérieux doutes viendront assombrir cette théorie et proposer une nouvelle vision du terme.

Toutefois, affirmons-le tout d’abord, dans le domaine de la recherche historique en général et maçonnique en particulier, celles et ceux qui cherchent à démontrer leurs théories ont généralement tort.

Ici, faisons ensemble l’inverse, et tentons de prouver que nous avons tort. Effectuons alors un travail de recherche pour tirer ensemble les conclusions qui s’imposent.

Commençons par chercher le sens de « dixi ».

Ce terme n’est tout d’abord utilisé qu’en France. Il ne fait ainsi pas partie du langage anglais. En effet, la langue anglaise populaire donne au mot « dixi » deux sens : la plus mignonne petite fille au monde, ou bien une fille de petite joie dévoreuse d’hommes (pour ne pas dire un autre mot).

L’Oxford Latin Dictionary et le Gaffiot ne reconnaissent d’ailleurs pas le mot en lui-même, mais uniquement sa conjugaison (dico, dicere, dixi, dictus)[1].

En réalité, cette expression provient de l’usage d’une conjugaison latine de « dīcō »[2] (montrer par la parole) à la 3è conjugaison du 1er type à la 1ère personne du singulier du parfait de l’indicatif actif) sous la forme « dīxī» et qui signifie « j’ai dit ».

En faisant quelques recherches sur Internet, vous découvrirez pourtant de nombreux sites, plus ou moins sérieux, vous énonçant doctement que ceci concluait un argumentaire ou une démonstration en montrant que celui qui parlait avait totalement développé son point de vue et n’avait plus rien à en dire[3].

N’y a-t-il pas ici un effet Wikipedia[4], où, voyant ceci s’afficher comme explication, divers auteurs de sites web ont religieusement recopié la définition ?

Rien n’est moins sûr.

La probable origine de ce que l’on trouve sur Internet concernant l’origine de cette expression provient très probablement d’un pillage non sourcé d’un morceau d’un article de Roger Dachez sur diverses expressions maçonniques[5].

En effet, Roger DACHEZ s’interessant à diverses expressions, évoque ici, l’utilisation de ce « J’ai dit » qui provient bien de la propagation de la croyance des francs-maçons de l’époque en la résurrection d’une locution latine associée aux préteurs (avocats).

Etant des latinistes et des hellénistes par éducations, ceux-ci citaient alors les manuels de latin qui énonçaient très probablement cela à l’envie, et transmettaient, par effet miroir, l’usage aux jeunes apprentis qui, eux-mêmes, se mettaient alors à enseigner cet usage en Loge.

Pourtant, au fil de nombreuses recherches sur des sites tels que Gallica, Medica, Cairn, et bien d’autres, mais aussi en cherchant dans le domaine de l’oratio ou de la disputatio, aucun document ne se révèle où un quelconque juriste, avocat, ou bien même préteur de la Rome antique ne prononce « Dixi » ou « dīxi » pour clore son argumentation.

Ceci est troublant. Tout le monde l’affirme, mais personne n’a de preuves.

D’une part, deux cents ans de francs-maçons prononcent une expression en pensant suivre une tradition antique illustre, d’autre part, aucun texte ne vient le corroborer.

Pourtant, l’absence de preuve n’étant pas une preuve, cherchons alors d’où peut provenir cette affirmation. Lisons alors : Mœurs juridiques et judiciaires de l’ancienne Rome, d’après les poëtes latins d’Henriot qui déclare en 1865 : « Cette terminaison si désirée d’une interminable plaidoirie s’annonçait, on le sait, par le mot dixi, que prononçait l’avocat lui-même lorsqu’il jugeait à propos d’en finir. Cette formule était souvent employée par les comiques, quand ils faisaient parler des avocats ou des plaideurs discutant l’un contre l’autre. Ainsi, dans cette consultation de jurisconsultes que j’ai rapportée au commencement de la présente section, celui qui le premier émet son avis le termine, après l’avoir énoncé, par la formule dixi 

Et id impetrabis.Dixi…… (Phormio) »

Térence la reproduit dans ce passage, où deux personnages en contestation sur une question litigieuse finissent tous deux leur discussion par le même mot dixi :

…… Nisi tu properas milierem

Abducere, ego illam ejiciam. Dixi, Phormio.

  • Si tu illam adtigeris scecus quam dignum est liberam,

Dicam tibi impingam grandem. Dixi, Demipho (Phormion, II, 3). [6].

Ainsi, effectivement, l’auteur nous cite ici deux passages en latin sensé donner une preuve absolument irréfutable que les avocats terminaient leurs argumentations par le terme « Dixi » !

Or, ces passages sont extraits, non pas d’un traité juridique, non pas de mémoires ou bien d’un quelconque essai, mais d’une comédie. Il s’agit d’un passage des Comédies de Terence (auteur né à Carthage aux environs de 190 et mort à Rome), et plus précisément de Phormio à l’Acte II scène III [7](« Phormion » en français) qui est une pièce comique se passant à Athènes autour d’une intrigue amoureuse sur fond de dots que de jeunes amoureux doivent fournir pour leur mariage avec tout un contexte judiciaire[8].

Mais en lisant Terence, ce qui saute tout d’abord aux yeux, c’est que cette fameuse locution « Dixi » ne clôt absolument pas l’argumentation ! Le mot apparait en effet dans la scène III en plein milieu de la discussion.

Il n’y a donc aucune clôture de discussion d’aucune sorte. Mais Henriot dans son ouvrage continue :

« Nous la retrouvons encore dans le fragment suivant du Mercator de Plaute : « Avez-vous enfin tout dit ? demande-t-on à un parleur qui discourait longuement -Oui, répond celui-ci, j’ai dit : »

Jamm disitri ? – Dixi. 

Il est probable que plus d’un juge interpellait de la sorte les avocats plaidant à sa barre, afin d’entendre prononcer au plus tôt par le praeco le bienheureux mot dixerunt, autre formule, qui notifiait aux assistants que les plaidoiries avaient pris fin ».

                Voici donc une deuxième source possible, et en provenance de Plaute. Toutefois, l’auteur précise « Il est probable ». Notez la précaution.

                Précaution utile, car Plaute est, aussi, un poète comique !

Cette citation s’avère donc bien mince, car ce mot n’apparait qu’une seule fois dans l’intégralité de la pièce de cette manière, sans d’ailleurs avoir aucune des intentions qu’Henriot signale.

Qu’avons-nous alors ? Deux comiques utilisant un ressort afin de faire rire ?

Pour l’un oui, pour l’autre moins. Car pour Plaute, en reprenant le texte original, on constate que ceci n’a absolument pas le sens exprimé. Eutychus est en effet en train de déposer son témoignage, et Charinus lui demande alors s’il a tout dit, dans le sens « n’avez-vous rien caché ? ». La réponse est donc logiquement de reprendre la question et de dire « j’ai dit » dans le sens de « j’ai toujours dit et n’ai rien caché »[9].

Ceci change totalement le sens de l’intervention et déconstruit absolument la théorie d’une expression usitée par tous les juristes et les orateurs antiques pour terminer une déclaration.

Ainsi, à moins qu’un latiniste chevronné ne vienne nous citer moult autres références, ce que nous appelons de nos vœux pour le bien de la connaissance maçonnique, il n’y a aucune trace dans des textes latins connus d’autres exemples que dans ces deux comédies de ce mot de 4 lettres.

Aucune.

Tout laisse à penser qu’il ne s’agit ici non pas d’une habitude oratoire de la Rome Antique, mais bien d’une satire d’auteur comique et d’un hapax d’un autre. Car, bien sûr que les préteurs (avocats) latins utilisait le mot « dixi » puisqu’il signifiait « comme j’ai dit », mais uniquement dans le cours d’une phrase comme nous dirions-nous même « comme je viens de le dire », et bien malin serait celui qui nous citerait d’autres références hors de la satire où une argumentation se terminait par « dixi ».

En tout cas qu’aucun latiniste n’hésite à se faire connaître s’il possède de nouvelles preuves. 

Mais alors, pourquoi Henriot affirme-t-il cela ? Quelle est la source de son interprétation erronée ?

Un indice se trouve peut-être dans les Mémoires de Littérature, tirés des registres de l’Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres, tome 41[10]. Parlant d’un concept de droit juridique romain, l’action publicienne (du préteur Publicius qui trouva une méthode pour revendiquer la possession d’une chose), les Mémoires déclarent :

« La dénomination de Publicienne tire son origine du Préteur Publicius, qui fut l’inventeur de ces deux fictions. Pighius nous apprend qu’un certain Q. Publicius fut Préteur du temps de Cicéron, conjointement avec M. Junius; & l’orateur Romain en parle. Jean Bertrand, premier Président du Parlement de Toulouse sous Henri III, & auteur des Vies des anciens Jurisconsultes , infère du paílage de Cicéron, que ce Q. Publicius est l’inventeur de l’action Publicienne ; mais on ne peut douter qu’elle ne soit plus ancienne que ce Préteur, puisque Térence fait mention de l’action Rescisoire dans ces vers du Phormion , qu’il met dans la bouche de Cratinus, Avocat & un des Interlocuteurs : ,

Ego, quoe in rem tuam sint, ea velim facìas. Mihi

Sic hoc videtur: quòd te absente hic filius

Égit, rejlitui in integrum eequum est et bonum;

Et id impetrabis. Dixi. »

            Et voici probablement d’où provint l’interprétation erronée.

            Car Henriot ne devait pas connaître Terence dans le texte, pas plus que ses contemporains, ou, tout de moins, s’ils le connaissaient, ignoraient qu’il s’agissait d’un auteur comique.

            Voyant cet extrait cité doctement dans un passage si complet et si juridique, Henriot, et ses contemporains, durent lire entre les lignes une prétendue habitude de clore une argumentation par le terme Dixi.

            Et l’invention se fit loi.

            L’ouvrage d’Henriot, Mœurs juridiques et judiciaires de l’ancienne Rome, dut avoir un succès dans le domaine des hommes de robes, en témoigne le fait que l’édition de 1865 que nous citons ainsi est déjà la réédition de la version de 1858, et que, depuis lors, il apparait dans de nombreuses bibliographies à travers le monde[11].

            Mais ne peut-on pas trouver tout de même quelque référence, quelque part, où quelqu’un terminerait son argumentation par un « Dixi » ne souffrant d’aucune suite ?

            Et bien oui !

Il existe, à notre connaissance, deux autres références à l’utilisation de la locution « Dixi » comme signification d’une clôture de phrase dans une œuvre française. Hélas pour la contradiction de notre   démonstration, une fois encore, il s’agit… de comédies !

Plus précisément, pour la première dans une comédie-ballet de Molière ! A savoir « Monsieur de Pourceaugnac »[12] et non pas dans la bouche d’un avocat, mais d’un médecin.

Figure 1 Illustration tirée de Monsieur de Pourceaugnac

Là où ceci est troublant, c’est que Molière lisait les auteurs classiques. Notamment… Terence, Qui lui inspira ainsi les Fourberies de Scapin !

Ainsi, dans la pièce Monsieur de Pourceaugnac, présentée au château de Chambord pour divertir le roi de France le 6 octobre 1669 et en public au théâtre du Palais Royal le 15 novembre 1669, à l’issue d’une longue tirade entre deux médecins, pour clore son argumentation pédante le premier médecin déclare alors : « Dixi »[13].

Ce à quoi le second médecin lui répond : « À Dieu ne plaise, Monsieur, qu’il me tombe en pensée d’ajouter rien à ce que vous venez de dire : vous avez si bien discouru sur tous les signes, les symptômes et les causes de la maladie de Monsieur ; le raisonnement que vous en avez fait est si docte et si beau, qu’il est impossible qu’il ne soit pas fou, et mélancolique hypocondriaque ; et quand il ne le serait pas, il faudrait qu’il le devînt, pour la beauté des choses que vous avez dites, et la justesse du raisonnement que vous avez fait. »

Il s’agit alors d’une expression utilisée par dérision pour ce médecin un peu fat qui cherche à clore la conversation par une locution latine sèche.

Mais avec le temps, la satire s’est probablement confondue avec la réalité, d’aucuns se sentant savants ont répété l’expression, celle-ci est alors entrée dans l’usage.

Vint alors la deuxième référence trouvée dans le domaine de la comédie, à savoir « Dixi !, comédie en trois actes et en vers » d’un certain Emile VALENTIN dit « Godefroid »[14] en 1906[15].

C’est ainsi que d’une expression pour montrer la fatuité d’un personnage, est née une habitude formelle du discours juridique et protocolaire que les francs-maçons français, probablement influencés par leurs membres portant la robe, ont introduit en Loge pour montrer la noblesse de leur argumentation.

Résumons ainsi, dans le dernier quart du XVIIIès, les Lettrés redécouvrent des auteurs classiques tels que Terence (en 1669 c’est la 7è réédition de ses Comédies). Molière, lecteur de Terence, utilise cette locution pour se moquer d’un médecin un peu fat.

100 ans plus tard, sans que ceci n’ait de lien avec la clôture d’une discussion, un extrait de Terence est utilisé pour justifier un concept juridique dans un mémoire d’une Académie Royale.

30 ans plus tard, un ouvrage de référence affirme que : « on le sait, par le mot dixi, que prononçait l’avocat lui-même lorsqu’il jugeait à propos d’en finir. ».  Celui-ci affirme cela sans aucune source, sans aucune preuve, uniquement le fait que tout le monde est sensé le savoir.

Et tout le monde prend alors le parti de le savoir ! Puisque tout le monde est déjà sensé le savoir. Ainsi, la locution entre dans le vocabulaire formel juridique, à tel point qu’Eugène Sue le fait dire à Rodolphe dans les Mystères de Paris [16], chez Prosper Mérimée[17], ou bien encore chez le Bibliophile Jacob[18] .

                Ayons donc une pensée émue pour tous ces francs-maçons français qui déclarent « J’ai dit » à la fin de chacune de leur intervention en Loge, sans savoir probablement que la seule chose qu’il déclarent alors est une preuve de fatuité.

                Je n’ai pas dit.

Figure 2 Extrait de Phormion de Terence

Pistes à explorer mais peu probantes

Aidons les maçon(ne)s à retrouver la première occurrence de cette expression en Loge.

Si vous avez accès à des archives de Loges (Grand Orient par exemple) avec des travaux où « j’ai dit » apparait, je serai ravi de suivre votre recherche.

Ps : si vous n’êtes pas d’accord avec mon analyse, j’en serai aussi ravi, car la recherche historique c’est ça. Débattre et se confronter aux sources.

Pour autant, jamais personne n’avait cherché à trouver des sources puisque la question semblait entendue (c’est aussi le souci de la recherche historique. Une source reprend une autre, puis une autre le refait, et au final quand on voit 10 fois la même chose on se dit que c’est vrai. Alors qu’en cherchant la source primordiale, parfois on peut avoir des surprises).

Si ce travail aura permis de le faire, merci de nous apprendre des choses pour le bien de tous.

Vous pouvez me contacter à herve@frenchfreemason.fr

En attendant, voici diverses notes pour continuer la recherche (en vrac)

Labbé

J’ai donc compulsé les vieux latinistes allemands et tous – ceux que j’ai consultés!-  considèrent que les anciens orateurs terminaient généralement, à partir de Ciceron, leurs discours par « Dixi », terme rarement conservé à l’écrit ( Corsen, Kritische Beiträge zur lateinischen Lehre, 1830; par exemple; Die katholische Kanzelrede (art du prêche) indique en 1860 qu’il est parfois d’un bel effet de terminer sa contribution par un DIXI, comme les Romains!). Au tout nouveau parlement allemand de 1849, un député clôt son discours par :  » Dixi et salvavi animam meam » etc.  

Corssen, Kritische Beiträge zur lateinischen Formenlehre, 1863 ; rééed. chez B. G. Teubner, Leipzig, en 1866

Weshalb aber das aus – fui entstandene Suffix – vi in ama – vi nicht geeignet sein soll die abgschlossene Handlung zu bezeichnen, vermag ich nicht einzusehen. Wenn fui bedeutet « ich bin liebend geworden », die Thätigkeit  der Liebe ist erfullt, vollendet. Aus dem Begriff der Vollendung erwachst dann auch die Vorstellung der Beendigung, des Authorens der Thätigkeit. Wenn der Römische Redner dixi sagte, so war die Thätigkeit seines Redens erfullt, vollendet und somit auch beendet, abgeschlossen. Dass das Perfectsuffix – vi aber in der That aus – fui entstanden ist, lasst sich unwiderleglich erveisen

Cependant, je ne vois pas pourquoi le suffixe-vi apparu dans ama-vi ne convient pas pour décrire la parcelle terminée. Lorsque fui signifie « je suis devenu aimant », l’activité de l’amour est accomplie, perfectionnée. De la notion de perfection naît alors également l’idée de terminaison, l’auteur de l’activité. Lorsque l’orateur romain dixi a déclaré, l’activité de son discours était accomplie, achevée et donc terminée. Cependant, le fait que le suffixe parfait – vi ait réellement vu le jour est irréfutable

Joseph Chevassu[19], Missionnaire paroissial. Prones pour tous les dimanches de l’année, de 1761, cité en 1856 dans Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés du premier et du second ordre et collection intégrale, ou choisie, de la plupart des orateurs du troisième ordre, de Jacques-Paul Migne

Prône XXXIX Pour le onzième Dimanche après la Pentecôte.

Conclusion. – Dixi : Custodiam vias meas, ut non delinquam in lingua mea (Psal XXXVIII, 2.) Voici donc mes frères le fruit que je vous prie de tirer de ce discours. Dixi : C’en est fait j’ai dit en moi-même, j’observerai avec soin mes voies afin de ne plus pécher par ma langue el je prends la résolution de ne plus médire. Dixi : Je comprends quelle est la malice de ce péché, quelles en sont les suites et le danger qu’il ya d’y tomber ; c’est pourquoi je ferai mes efforts pour l’éviter. Dixi : custodiam vias meas je me tiendrai sur mes gardes ; j’observerai toutes mes démarches afin de ne plus me trouver dans la compagnie des médisants et de ne plus avoir de commerce avec eux : Custodiam via meas. S’il arrive quelquefois que je me rencontre avec eux je fermerai les oreilles à leurs discours et je suivrai cet avis du Sage Sepi aures tuas spinis linguam nequam noli audire (Ecc XXVIII, 28.) Ce n’est pas assez je reprendrai les médisants et je leur ferai connaître que je ne prends aucune part à leurs discours : Ut non delinquam in linguu mea. Quand on parlera mal de moi je ne rendrai point médisances pour médisances injures pour injures ; mais je me tairai, je souffrirai le tort qu’on me fera en esprjt de pénitence pour l’expiation de mes péchés et dans un esprit de conformité avec Jésus Christ dont je dois imiter la patience : Ut non delinquam in lingua mea et comme il est rare de parler beaucoup sans offenser Dieu ainsi que l’Ecriture nous en avertit : Inmul tiloquio non deerit peccatum (Prov X, 19), je retrancherai de mes entretiens autant qu’il me sera possible tout ce que j’y trouverai de superflu ; Dixi : custodiam etc Entrez mes frères dans ces saintes dispositions et par là vous éviterez la médisance et vous mériterez par la sagesse de vos discours de louer et bénir Dieu éternellement. Amen.

Les citations de Dixi sont de la vulgate, mais bidouillées par Chevassu qui invente des « : », ou en avait dans sa version…

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Psalm_38,_Dixi_custodiam_vias_meas,_ut_non_delinquam_in_lingua_mea,_man_on_a_roof_(David%3F)_with_a_banner_-_Psalter_of_Eleanor_of_Aquitaine_(ca._1185)_-_KB_76_F_13,_folium_062v.jpg

https://studybible.info/Clementine_Vulgate/Psalms%2038:1

http://vulsearch.sourceforge.net/index.html


[1] https://archive.org/details/OxfordLatinDictionary_201708/page/n557

[2] https://www.gaffiot.org/45021

[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_locutions_latines_commen%C3%A7ant_par_D#Loc-Dixi

[4] https://en.wikipedia.org/wiki/Dixi

[5] http://pierresvivantes.hautetfort.com/archive/2014/11/23/mes-soeurs-et-mes-freres-en-vos-grades-et-qualite-apres-cett-5495729.html

[6] Claude-Eugène HENRIOT, Moeurs juridiques et judiciaires de l’ancienne Rome, d’après les poëtes latins. Tome 3, 1865

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56988628/f137.image.texteImage

[7]https://books.google.co.uk/books?id=5U1DAAAAYAAJ&pg=PA171&lpg=PA171&dq=et+id+impetrabis&source=bl&ots=RlCDg8Ek9f&sig=ACfU3U1baUf5Xbc5lmB9ud6eEytSNKopvA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi46dy7td7iAhWl3OAKHUptDrwQ6AEwAHoECAIQAQ#v=onepage&q=et%20id%20impetrabis&f=false

[8] Un bon résumé se trouve ici : http://remacle.org/bloodwolf/comediens/Terence/phormionintro.htm

[9] http://remacle.org/bloodwolf/comediens/Plaute/mercator.htm

[10] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57261362/f126.item.r=dixi

[11] David Johnston, The Cambridge Companion to Roman Law, 2015

[12] http://www.toutmoliere.net/acte-1,405480.html#nh51

[13] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6180030s/f9.item.r=Dixi PREMIER MÉDECIN.- Comme ainsi soit qu’on ne puisse guérir une maladie […] Voilà les remèdes que j’imagine, auxquels pourront être ajoutés beaucoup d’autres meilleurs par Monsieur notre maître et ancien, suivant l’expérience, jugement, lumière et suffisance qu’il s’est acquise dans notre art. Dixi

[14] Biographie de l’Acédémie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, p82 : http://www.academieroyale.be/academie/documents/FichierPDFBiographieNationaleTome2074.pdf

[15] https://archive.org/details/dixicomdieentr00valeuoft

[16] « En foi de quoi, messieurs les jurés, livrez-moi lestement cette scélérate au bourreau et vous ferez acte de citoyens vertueux, indépendants, fermes, éclairés. Dixi. »

[17] « Par reconnaissance, je lui proposai de s’évader avec moi. Thomaso refusa, me dit qu’il était sûr de son affaire, que l’avocat Barricini l’avait recommandé à tous les juges, qu’il sortirait de là blanc comme neige et avec de l’argent dans sa poche. Quant à moi, je crus devoir prendre l’air. Dixi. »

[18] « Emportons ce trésor tant joliet, tant cher et adoré; en parts égales divisons-le, et que chacun le dépense à sa fantaisie, à la plus grande gloire de l’Université. Dixi »

[19] https://data.bnf.fr/fr/10565413/joseph_chevassu/

Que signifie la devise maçonnique : Ordo Ab Chao

Du site universalfreemasonry.org – Par Jonathan Dinsmore

Quelle est la signification de la devise maçonnique « Ordo Ab Chao » ?

Parmi les nombreux symboles et expressions de la franc-maçonnerie, quelques devises sont suffisamment importantes pour être mises en évidence, et parfois affichées publiquement, sur des drapeaux, des sceaux ou des insignes. La phrase « Ordo Ab Chao » est la devise du 33e degré, que l’on retrouve sur les grandes décorations de l’Ordre des Souverains Grands Inspecteurs Généraux, l’un des plus grands honneurs et rôles qui peuvent être conférés à un franc-maçon. Elle figure également sur d’autres sceaux et drapeaux représentant divers ordres.

Cette expression, représentée de manière si évidente, notamment en relation avec le 33e degré, indique une importance considérable pour la franc-maçonnerie. En effet, Ordo Ab Chao , traduit par « Ordre issu du Chaos », est également associé à une autre expression latine, Lux In Tenebris , qui se traduit par « Lumière issue des Ténèbres ». Pourquoi l’idée d’Ordre issu du Chaos ou de Lumière issue des Ténèbres est-elle si importante pour la franc-maçonnerie ? Explorons cette question ensemble.

Une théorie sur l’origine et la signification de cette expression est principalement liée à l’histoire maçonnique aux États-Unis. Au début des années 1800, il y eut des divisions et des conflits entre les juridictions du Nord et du Sud du rite écossais, aux États-Unis. Selon cette théorie, lorsque le rite pratiqué dans le Nord s’est avéré être une fraude et que le conflit a été résolu par la restauration du rite original, c’est là que l’utilisation originale de l’expression a émergé.

La théorie la plus dédaigneuse est peut-être celle-ci : dans ce cas, « l’ordre issu du chaos » n’était que l’ordre rétabli à partir du chaos du schisme entre les juridictions, et toutes les autres significations qui lui sont généralement attribuées sont purement spéculatives. Bien qu’il soit important de ne pas écarter une telle explication simplement parce qu’elle n’est intéressante que sur le plan historique, il est difficile de croire que la devise serait considérée comme si importante si elle n’avait pas une signification symbolique plus profonde. Quelles sont les autres significations possibles ?

Le premier indice sur la signification plus profonde de cette phrase est l’origine de son corrélat, Lux in Tenebris . Cette phrase nous vient de la traduction latine de l’Évangile de Jean, dans lequel il est dit : « La lumière brillait dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas comprise. » Alors que l’on peut faire remonter l’Ordo Ab Chao au début du XIXe siècle, cette autre phrase est évidemment beaucoup plus ancienne et a une signification similaire.

Que veut-on dire quand nous disons faire jaillir la Lumière des ténèbres ou l’Ordre du chaos ? Tout comme les maçons opératifs d’autrefois prenaient la pierre brute du monde naturel et la taillaient et la lissaient de manière à pouvoir construire des structures élaborées et immaculées telles que des cathédrales, de même les maçons spéculatifs d’aujourd’hui appliquent la même discipline, et même la métaphore des outils du constructeur, pour faire jaillir l’Ordre du Chaos de leur propre vie et de leur esprit. De même que Dieu est censé avoir fait briller une Lumière dans les ténèbres qui ne la comprenaient pas, de même devons-nous être des Lumières de connaissance et d’intégrité dans les ténèbres et l’ignorance du monde, même lorsque celui-ci ne comprend pas cette Lumière.

À un niveau encore plus profond, de quoi est fait cet univers ? Il existe de nombreuses réponses à cette question, et l’une d’entre elles est qu’il est fait de gradients d’Ordre et de Chaos. Nous pouvons voir dans l’histoire et dans nos propres vies que ces deux éléments ne sont pas séparés, mais qu’ils forment à la fois un continuum et un processus dynamique de changement. À mesure que le Chaos s’installe, les anciens ordres sont détruits pour permettre à de nouveaux d’émerger. Comme le Ying et le Yang, la mort et la renaissance, l’Ordre et le Chaos se succèdent et se donnent naissance, dans un cycle de création et d’évolution sans cesse renouvelé.

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La franc-maçonnerie de La Araucanía appelle à préserver la démocratie avec intégrité et tolérance

De notre confrère chilien clave9.cl

La troisième version de Fraternitas de La Araucanía sous la devise « Préserver la démocratie avec intégrité et tolérance »

Dans un cadre de fraternité et de rencontre positive, dans le temple de la maison maçonnique de Temuco, s’est déroulée la troisième version de Fraternitas de La Araucanía sous le thème « Préserver la démocratie avec intégrité et tolérance », un événement auquel ont participé d’importantes autorités régionales et communales. domaines de la sphère publique et privée.

La réunion a compté avec la participation du grand bibliothécaire et archiviste de la Grande Loge du Chili, Nabor Urzúa Becerra, qui a souhaité la bienvenue aux participants et a exprimé sa gratitude pour la présence des hautes autorités régionales à l’événement Fraternitas de La Araucanía 2024.

L’événement a compté avec la participation du délégué présidentiel régional, José Montalva Fauerhake, qui a exprimé sa gratitude et sa joie pour l’invitation à cet important forum de réflexion sur la région, indiquant que « nous nous sommes réunis en cette date où nous honorons le pays dans un nouveau anniversaire, une occasion que la franc-maçonnerie chilienne a choisie pour exprimer ses vœux pour un Chili meilleur, un pays juste et une république moderne », avec lequel j’apprécie que cet espace de réflexion existe et perdure, car il nous permet de nous rencontrer face à face un dialogue franc et fraternel. De même, Montalva a indiqué que « la démocratie ne résoudra pas ce que nous ne pouvons pas résoudre nous-mêmes, et en ce sens, je sauve le message de la franc-maçonnerie : améliorer notre pratique personnelle dans la recherche d’une plus grande droiture et d’une plus grande adhésion à l’éthique, en contribuant de notre part à une démocratie tolérante. , représentant des intérêts du peuple, amoureux de la liberté et, surtout, défenseur de la justice et de l’être humain, sans aucune autre excuse.

Au cours de la cérémonie, le grand délégué juridictionnel du grand maître, Gustavo Rocha, a souligné l’importance de la démocratie en tant que système d’organisation de l’État et la responsabilité que chaque citoyen a sous sa responsabilité, basée sur sa pleine performance, indiquant que « en tant que franc-maçonnerie, nous utilisons de l’escouade comme symbole de la droiture que doit pratiquer toute personne qui assume un rôle responsable, tant en public que en privé. L’équipe dans son essence représente l’intégrité et la probité, une performance impeccable qui sert à la fois à renforcer la confiance et en même temps à promouvoir un exemple d’action basée sur la vertu.

Le discours de Rocha Jiménez a également souligné les défis actuels auxquels est confrontée la région et a souligné combien la prolifération de fausses informations sur les réseaux sociaux est néfaste pour la démocratie. Le Grand Délégué Juridictionnel a mis un accent particulier sur la nécessité de revoir l’accès à l’éducation publique, car un processus éducatif de qualité est le meilleur moyen de garantir la stabilité de la démocratie. Concernant le conflit que vit encore l’Araucanía, il a déclaré que « la solution à ce conflit n’est possible qu’avec l’effort, la volonté et l’implication de nous tous qui vivons sur ce territoire précieux, en garantissant le respect sans exception des droits humains des personnes, de tous, et avec une politique qui reconnaît les droits légitimes de chacun. Cela nécessite également une condamnation et une action dans le respect de l’État de droit contre la délinquance et le crime organisé qui se cachent derrière une cause historique aux arguments légitimes.»

Plus tard, la déléguée régionale de la Grande Loge Mixte, Gina Giusti Muñoz, a axé son discours sur l’importance de la paix, de la compréhension et de la justice dans la société d’aujourd’hui. Elle a souligné la nécessité de rechercher des solutions pacifiques aux conflits, notamment dans la région de l’Araucanie, et de promouvoir la tolérance et le respect mutuel.

L’événement comprenait également l’intervention de la déléguée de la Zone Sud de la Grande Loge Féminine du Chili, Cecilia Hope Riffo, qui a souligné l’importance des principes maçonniques de « Liberté, Égalité et Fraternité » dans une société démocratique. En outre, Cecilia Hope a appelé à la préservation de la démocratie et de la justice, soulignant que la vérité et la tolérance sont essentielles pour éviter la répétition d’épisodes douloureux de l’histoire.

La cérémonie comprenait des présentations artistiques sur le chant lithique de la flûte et du violoncelle par les interprètes Cristopher Flandes et Karen Bachmann, ainsi qu’une autre intervention du guitariste concertiste, Alex Alegría, marquant un espace de réflexion entre les participants.

Parmi les personnes présentes se trouvait également le procureur régional, Roberto Garrido ; le seremis du Trésor, du Travail et de la Sécurité sociale, de l’Économie et de la Femme et de l’Égalité des genres, en plus du directeur national de Conadi, Álvaro Morales, du(des) maire(s) de Temuco, Mauricio Cruz et d’une présence importante d’autres autorités civiles, militaires , les entités d’enseignement supérieur, les partis politiques et le monde social, qui ont également pu profiter d’un vin d’honneur qui a été servi à la fin de la cérémonie au cours de laquelle le grand délégué de Malleco, Héctor Lagos, a porté le toast protocolaire.

La Franc-maçonnerie et l’accélération de l’évolution

De notre confrère universalfreemasonry.org – Par le Frère Aksel Suvari

La Franc-Maçonnerie est un système qui permet de créer un changement dans la conscience humaine. C’est un art magique et la magie qu’elle pratique accélère l’évolution de ses initiés, une œuvre des plus efficaces pour l’élévation de toute l’humanité. 


Que signifie évoluer ? Un dictionnaire définit ce mot comme signifiant « changer graduellement, en particulier d’une forme simple à une forme plus complexe », alors que l’étymologie du mot nous montre que le terme a ses origines dans le mot latin qui signifie « s’étendre, se déployer et s’ouvrir ». Ces deux définitions, bien qu’exactes en elles-mêmes, ne saisissent pas la signification complète du terme, en particulier du point de vue maçonnique.

Il manque, je crois, un élément défini dans la franc-maçonnerie qui éclaire le véritable sens de l’évolution en ce qui concerne les êtres humains, à savoir que l’évolution de toute vie est menée conformément à un Plan Divin, un plan conçu avec une grande intelligence et une grande prévoyance qui est exécuté sur de nombreux plans d’espace et de temps. C’est ce composant manquant que la franc-maçonnerie identifie et sur lequel nous éduque afin que nous puissions évoluer plus efficacement et ainsi contribuer à l’évolution de toute vie. 

Si nous partons du principe hermétique selon lequel « Tout est Esprit » – que toutes les formes, essences et idéaux sont la création d’un grand Esprit Universel – il s’ensuit alors que cet Esprit crée, dissout et fait évoluer les formes du monde matériel et les essences et entités immatérielles qui l’habitent selon la Pensée. Si tout est Esprit et que l’Esprit est gouverné, ordonné et exprimé par la Pensée, alors nous devons accepter que cette Pensée ou ces Pensées forment un Plan et que ce Plan est ce dans quoi nous nous trouvons en train d’opérer dans nos incarnations matérielles et immatérielles. 

La Franc-Maçonnerie reconnaît ce plan comme « la Volonté Divine en évolution ». On nous dit aussi que la Franc-Maçonnerie est un système qui « accélère l’évolution de ses initiés ». Mais comment cela peut-il être fait ? La compréhension conventionnelle de l’évolution est que les circonstances de l’environnement et de la génétique produisent chez les êtres vivants des mutations génétiques, des altérations des caractéristiques physiques qui améliorent les chances de survie d’une forme de vie.

Par le processus de sélection, si ces mutations sont utiles à la survie de l’organisme, il a plus de chances de se reproduire et de propager cette mutation à travers la génétique de son espèce. C’est ainsi que nous avons des lapins aux oreilles exceptionnellement grandes, des chevaux aux pattes puissantes et des êtres humains avec leur cerveau anormalement grand. La Franc-Maçonnerie reconnaît et utilise ce même système d’évolution mais applique la méthode à la conscience plutôt qu’à la forme physique. 

Les changements de conscience que la Franc-Maçonnerie cherche à créer peuvent être comparés à des mutations.

Les moments de peur, d’exaltation et de drame intense qui sont créés par le rituel maçonnique servent d’incitations à changer notre conscience. Ils sont la condensation d’expériences vécues par des individus au cours de nombreuses vies et à de nombreuses époques différentes, rassemblées et distillées pour le bénéfice de l’individu qui peut prendre 50 ou 60 ans pour vivre ces moments dans une vie naturelle, s’il les vit même du tout. 

Heureusement, la Franc-Maçonnerie ne nous laisse pas nous expliquer ces moments par nous-mêmes, mais nous offre plutôt l’aide d’une communauté d’individus partageant les mêmes idées qui ont partagé ces expériences puissantes tout en dévoilant une vaste richesse de symboles que nous pouvons utiliser pour contextualiser notre expérience. De nouveaux modèles de conscience, des mutations si vous voulez, nous sont fournis pour que nous les imitions. En imitant les actes héroïques de ces « méta-humains », nous accélérons notre évolution en assimilant les expériences de vie des meilleurs de nos ancêtres, en activant des mémoires génétiques qui seraient autrement restées en sommeil.

La Franc-Maçonnerie bénéficie du fait d’être le récipiendaire et le gardien des résultats de milliers d’années d’observation ininterrompue du comportement humain et, ce faisant, elle a pu sélectionner, isoler et dramatiser les moments clés qui incitent un individu à évoluer et à changer. Ce qui est unique en Franc-Maçonnerie, c’est qu’aucun dogme n’est fourni à ces moments de changement. L’importance de cela ne peut être suffisamment soulignée, car c’est la raison pour laquelle la Franc-Maçonnerie excelle au-dessus de tous les autres systèmes d’évolution humaine. 

En ne contextualisant pas le moment crucial dans un dogme humain, la Franc-Maçonnerie invite au contraire le Plan Divin à travailler de lui-même, sans être entravé par des explications humaines. En permettant à ses initiés de tirer leurs propres conclusions, la Franc-Maçonnerie crée une opportunité pour le Plan Divin de fonctionner qui n’aurait peut-être pas existé autrement sans l’aide du drame rituel pour modifier suffisamment la conscience de l’initié pour qu’il soit réceptif à la révélation d’un nouvel état de conscience.

La Franc-Maçonnerie elle-même ne contient ni ne fournit directement un certain état de conscience dans aucun de ses rituels. Au lieu de cela, à partir des connaissances qu’elle a acquises au cours des nombreux millénaires d’observation humaine qu’elle a menés, elle a maîtrisé la création des conditions nécessaires à la production de certaines mutations spécifiques de la conscience. Cependant, le changement réel de conscience est laissé à l’interaction de l’esprit du néophyte avec l’inspiration divine produite dans ces moments de grand drame. 

Comme nous avons commencé par une prémisse hermétique, il est tout à fait approprié que nous terminions cet examen par la considération d’un autre principe hermétique, celui de la loi de correspondance – qui stipule que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et ce qui est à l’intérieur est comme ce qui est à l’extérieur. Si l’évolution, dans la forme physique ou dans le domaine de la conscience, est effectivement menée conformément à un Plan Divin et que le Divin existe dans un domaine au-delà du physique, alors les formes évoluées que nous habiterons et posséderons un jour existent également dans le domaine immatériel.

C’est donc la Maçonnerie, avec ses rituels, son symbolisme et son Grand Œuvre millénaire, qui sert de lien entre le Haut et le Bas. C’est la Franc-Maçonnerie qui est le pont hermétique entre le présent, le passé et la destinée de l’Humanité.

Les aventures de Pierre-Paul, le candide (Épisode n°3)

Texte de Pierre Pelle Le Croisa – Illustrations de François Morel.

LE ROI DU BANQUET.

La tradition se perd ? N’en faisons pas une affaire ! Il reste l’essentiel : les hommes glorifient le divin, le dive-vin, le dies vini, la « lumière du vin ». Et la lumière du vin, c’est moi !

Je suis Dionysos pour les Grecs, Bacchus pour les Romains, le dieu du vin ! Certes, ils ont remplacé les vieilles outres par de bonnes bouteilles ; mais, comme dit ma fille Méthé : « Qu’importe le flacon pourvu qu’on l’ait, l’Ivresse ! »

Celui qu’ils appellent « Vénérable » prend la parole : « En souvenir des libations des Anciens[1], portons des santés. Grand feu ! Buvons ! »

Il parle des Anciens ? Commémorent-ils ma fête ? Orgies ou Bacchanales ? Je ne saurais le dire ! Tout est chamboulé : voilà qu’à présent, ils boivent avant de manger ! L’ordonnance du banquet voudrait qu’ils s’adonnent au vin après avoir achevé le dernier plat. Oints et couronnés de fleurs, ils porteraient des santés en se nourrissant de gâteaux salés.

Mais qu’attend le Symposiarque[2], le roi du banquet – leur Vénérable – pour les inviter à se restaurer ?

Il faut que je m’en mêle et que je remette un peu d’ordre dans ces agapes qui partent à vin-l’eau !

LE VERRE D’EAU.

Ma toge jetée sur l’épaule, ma couronne remise d’aplomb et le thyrse à la main, je m’approche du chef de beuverie.

Il me voit venir à lui :

  • Qui c’est cet hurluberlu ? Il sort d’un carnaval ?
  • Non, je m’invite au vôtre ! Ave, pauvre mortel ! Dis-moi, quel dieu fête-t-on ici ?
  • Comment il est attifé, le type ! Regardez, il s’est enroulé dans la nappe ! déclare l’homme placé à la gauche du Vénérable.

Je comprends vaguement qu’il parle de ma toge, en pur lin tissé – le dernier cri dans l’Olympe ! Certes, elle est un peu froissée après avoir été portée deux mille ans…

Je m’en défends : « Sous un méchant manteau se cache souvent un bon buveur » ripostais-je, conciliant, espérant qu’il comprenne l’allusion à mon gosier sec.

Mais le Vénérable interprète mal mes propos, car il me tend un verre d’eau : « Tenez, voilà de la poudre faible[3] ! »

L’EAU ET LE VIN.

De la poudre ? Il se moque de moi : c’est de l’eau ! Je me récrie :

  • Bacchus ne boit pas d’eau ! Elle est mauvaise pour la santé. Elle est la cause des déluges qui ont fait disparaître l’humanité – vous devriez vous méfier, pauvres mortels ! Tandis que le vin ne noie que celui qui en boit.
  • Je suis désolé. Mais l’eau est tout aussi bonne pour la santé, me réplique le drôle dans un clin d’œil.
  • Si c’était vrai, pourquoi le fils du dieu qui nous a chassés – un certain Jésus, je crois – a-t-il transformé l’eau en vin, et non pas l’inverse ? C’est bien la preuve que le vin est plus important que l’eau ! Il rend gai, elle attriste. Il fait chanter, elle fait pleurer. Il fait prospérer, elle fait mourir. Je n’ai plus rien à dire, c’est à vous maintenant d’agir ! concluais-je en lui rendant ma coupe.

Mais le Vénérable Symposiarquene m’écoute pas. Je dirais même qu’il m’ignore carrément. Il s’est tourné vers son voisin de droite. Je l’entends qui lui glisse à l’oreille : « C’est un fou ! Il est peut-être dangereux. Ne prenons pas de risque : préviens les flics, Pierre-Paul ! »

« Les flics » ? J’ai dû mal comprendre ! Je pense qu’il a voulu dire : « la clique ». Il attend d’autres invités…

Le voisin à droite du Symposiarque approuve de la tête : « Tu as raison, Vénérable Maître. Je ne suis pas sûr que nous soyons tout à fait en sécurité pour nous livrer à nos travaux ! J’appelle la police. »

Il s’éloigne et colle une petite une boîte à son oreille. Il lui parle ! Et la boîte lui répond ! Je ne comprends pas ce qu’ils se disent, mais la conversation semble animée.

  • C’est fait.
  • Merci. On n’a plus qu’à attendre.

[1] « En souvenir des libations des Anciens… » : Cette phrase est tirée du « Rituel des travaux de table du solstice d’hiver » du « Rite Écossais Ancien et Accepté ».

[2] Symposiarque : C’est le président d’un symposion ou banquet, dans l’Antiquité grecque.

[3] Poudre faible : Elle fait référence à l’eau.

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Concours du jeune musicien franc-maçon irlandais de l’année 2024

Du confrère journalofmusic.com – Par Carmody Smith PR

Il s’agit désormais du concours de musique le plus prestigieux d’Irlande, avec des prix en espèces totalisant plus de 20 000 €, ainsi que des performances en solo pour le gagnant.

Nous sommes ravis d’annoncer que le concours du Jeune Musicien de l’Année des Francs-Maçons Irlandais aura lieu en octobre 2024. Reconnu au niveau international, le prestigieux concours du JEUNE MUSICIEN DE L’ANNÉE des Francs-Maçons Irlandais est l’une des dates les plus importantes dans le calendrier des jeunes musiciens qui seront l’avenir de la musique classique en Irlande et dans le monde.

Le concours de cette année se déroulera devant un jury international, présidé par Seamus Crimmins, comme suit :
• Les demi-finales – jeudi 10 octobre 2024 @ Freemasons’ Hall, 17 Molesworth Street, Dublin 2 à 13h00 et 19h00
• Les finales – samedi 12 octobre 2024 @ Freemasons’ Hall, 17 Molesworth Street, Dublin 2 à 19h00

Le concours du jeune musicien de l’année des francs-maçons irlandais est désormais le concours de musique le plus prestigieux d’Irlande. Les prix, qui ont considérablement augmenté, décernés par la Grande Loge des francs-maçons d’Irlande sont les suivants :
• 1er prix : 8 000 €
• 2e prix : 5 000 €
• 3e prix : 3 000 €
• 4e prix : 2 000 €

Il y a deux prix supplémentaires en plus :
• Le « Prix commémoratif John Vallery » – 1 000 € (sponsorisé par Mary Beattie en mémoire de son mari, l’altiste John Vallery). Ce prix de 1 000 € sera décerné au concurrent (en demi-finale ou en finale) qui, de l’avis du jury, aura donné la meilleure performance d’instrumentiste à cordes lors du concours 2024.
• Le « Prix commémoratif Conrad O’Sullivan » – 1 000 € (sponsorisé par Mme Geraldine O’Sullivan en mémoire de son défunt fils, Conrad). Ce prix est également de 1 000 € et sera décerné au concurrent (en demi-finale ou en finale) qui, de l’avis du jury, aura donné la meilleure performance d’instrumentiste à vent ou à cuivre lors du concours 2024.
Les avantages suivants seront également offerts au lauréat du concours du jeune musicien de l’année 2024 des Francs-maçons irlandais :
• Un récital en solo au National Concert Hall en 2025
• La soumission de l’enregistrement (à la discrétion de RTE LYRIC FM) de la prestation du lauréat au Concours des nouveaux talents de l’Union européenne de radio-télévision, en tant qu’inscription de RTE Lyric FM pour 2025.
• Un récital en solo au « Music in Monkstown Festival » en 2025
Le prestige de remporter ce concours ouvre de nombreuses portes à ces jeunes musiciens, depuis des engagements de haut niveau jusqu’à des concerts, des enseignements à l’échelle internationale et des postes dans des orchestres professionnels du monde entier. Ce concours est reconnu au niveau international.

Il est important pour les francs-maçons irlandais, dans le cadre de leur action communautaire, de reconnaître l’association de longue date que la franc-maçonnerie entretient avec la musique. La musique a toujours joué un rôle important dans la vie maçonnique. De nombreux interprètes et compositeurs ont été membres de la franc-maçonnerie, notamment Haydn et même John Walter Bratton (qui a écrit la musique de The Teddy Bear’s Picnic !). Beaucoup de gens savent que Mozart était franc-maçon. Mozart a écrit de nombreuses pièces musicales destinées aux loges maçonniques.

Les membres du jury international du concours 2024 sont : Seamus Crimmins (président), Darren Hargan (Suisse), Gail Henry (Irlande), Paul Hughes (Royaume-Uni), Garth Knox (Irlande et Écosse) et Isabelle O’Connell (Irlande).

Dix-sept concurrents se produiront lors des demi-finales et quatre d’entre eux seront ensuite sélectionnés par le jury pour accéder à la finale. Les demi-finales du 10 octobre et la finale du samedi 12 octobre 2024 sont ouvertes au public. Les billets sont en vente au Freemasons Hall, 17 Molesworth Street, Dublin 2. La finale se vend très rapidement.

Les mécènes du concours sont : Dearbhla Collins, Eamonn Lawlor, John Keeley et John Rowden. Les biographies complètes des mécènes sont disponibles sur le site Web du concours : www.freemasonmusic.ie

Les demi-finalistes du concours du jeune musicien de l’année 2024 des francs-maçons irlandais sont sélectionnés par les écoles de musique elles-mêmes parmi la crème de leurs étudiants. Les concurrents doivent être des étudiants à temps plein pour l’année universitaire 2023-2024, poursuivant un diplôme en interprétation musicale au niveau du premier cycle, du deuxième cycle ou du doctorat, ou un diplôme de troisième cycle en interprétation musicale dans les institutions musicales suivantes en Irlande qui proposent des diplômes d’interprétation :
• Royal Irish Academy of Music, Dublin
• TU Dublin Conservatoire
• MTU Cork School of Music, Cork
• Irish World Academy of Music and Dance, University of Limerick
• Queen’s University Belfast

La musique a toujours joué un rôle important dans la vie maçonnique. Voici une liste intéressante de musiciens maçonniques :

Classique : Leopold Mozart, Wolfgang Amadeus Mozart, Josef Haydn, Emile Schikenader (librettiste de La Flûte enchantée), Jan Sibelius, Thomas Arne, Johnann Christian Bach (fils de JS Bach), Michael Balfe, Luigi Cherubini, Charles Francis Gounod, Franz Liszt, Felix Mendelssohn, Giacomo Meyerbeer, Claude Joseph Rouget de Lisle (‘La Marseillaise’), Sigmund Romberg, Sir Arthur Sullivan, Samuel Wesley.
Populaire : John Philip Sousa, Louis Armstrong, William ‘Count’ Basie, Irving Berlin, George M Cohan, Nat ‘King’ Cole, Duke Ellington, George Gershwin, Al Jolson, Paul Whiteman
Et enfin, John Walter Bratton (qui a écrit la musique de The Teddy Bear’s Picnic !)

La Grande Loge Futura vient de publier un nouveau livre

La Grande Loge Futura vient de publier un ouvrage novateur intitulé « Le Tuileur », marquant une étape importante dans l’évolution de la franc-maçonnerie moderne. Ce livre de 104 pages en quadrichromie répond aux questions essentielles que se posent les Apprentis, Compagnons et Maîtres sur les trois premiers degrés maçonniques.

Rédigé par R-C Huglosa, initiateur du Rite Futura, avec la collaboration de deux francs-maçons chevronnés, ce Tuileur actualisé s’inscrit dans la lignée des ouvrages traditionnels tout en modernisant l’approche de l’expérience maçonnique. Il prend en compte l’évolution des rituels et offre une perspective renouvelée sur les fondamentaux immuables de la franc-maçonnerie.

Le Rite Futura, décrit comme un rite « dépoussiéré », vise à apporter des réponses enrichissantes tant sur le plan intellectuel que spirituel. Cette approche novatrice reflète la volonté de la Grande Loge Futura d’adapter la franc-maçonnerie aux enjeux du XXIe siècle, tout en restant fidèle à ses principes fondateurs.

L’ouvrage se distingue par sa structure en questions-réponses, accompagnée de plans, tapis de loges et symboles, offrant ainsi une ressource complète pour approfondir la connaissance des trois premiers degrés maçonniques. Cette approche pédagogique et accessible témoigne de l’engagement de la Grande Loge Futura à rendre la franc-maçonnerie plus ouverte et compréhensible.

La publication de ce Tuileur s’inscrit dans une démarche plus large de renouveau maçonnique, incarnée par la Grande Loge Futura. Cette obédience, créée il y a un an, se caractérise par son esprit d’ouverture et son enseignement innovant, attirant des membres issus de diverses obédiences françaises.

En conclusion, « Le Tuileur » de la Grande Loge Futura représente bien plus qu’un simple guide : il symbolise une vision moderne et dynamique de la franc-maçonnerie, prête à relever les défis de notre époque tout en préservant ses valeurs fondamentales.

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