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Pour réconcilier le rituel maçonnique avec une pensée moderne

Fondamentalement le rituel maçonnique initial, inspiré des anciennes traditions, se fonde sur la symbolique de la mort et de la réincarnation. Nous mourrons deux fois symboliquement. Une première fois c’est la mort au monde profane ; la deuxième fois c’est la mort de l’initié sous les coups des « mauvais » compagnons qui sont en fait ceux qui vont permettre la réincarnation. Comme d’habitude le rituel nous tend des pièges dans lesquels les ignorants vont tomber.

Ensuite, par la réincarnation, nous devenons un autre être qui n’a plus de limite temporelle

Contrairement à la réincarnation vécue dans le bouddhisme, la réincarnation maçonnique nous élève et nous projette dans un monde de perfection. Théoriquement, une fois le processus réalisé et effectué, nous somme autre chose et le rituel n’a plus d’intérêt.

Cette compréhension du rituel maçonnique explique l’originalité de notre démarche et la difficulté que l’on peut avoir à la vivre. Dans un monde rationnel, la mort signifie la fin et le néant. Les catholiques vivent la résurrection du Christ comme une espérance pour eux-mêmes.

La réincarnation maçonnique a un effet immédiat. Lorsque le processus s’est réalisé l’initié est sur la voie. Il n’a besoin de personne car il sait.

Le seul problème provient du respect du rituel. Si le rituel n’est pas respecté, il ne se passera rien. En revanche, si le rituel est suivi à la lettre, c’est le merveilleux qui se manifeste ! La première condition c’est naturellement la préparation du candidat (de la candidate).

L’ordre social disparaît, les valeurs sociétales n’ont plus d’intérêt, notre destin nous oriente sur un autre chemin : nous sommes destinés à vivre l’éternel.

Vivre c’est attendre la mort. La mort, si le rituel est bien appliqué, s’avère salvatrice. J’imagine certains d’entre vous s’exclamer « Mais qui peut croire ces fadaises » « Encore un délirant mystique »

Effectivement, cela peut sembler incroyable et pourtant c’est le sens profond du rituel maçonnique initial avant qu’il n’ait dérivé vers une fausse ressemblance avec l’aventure christique.

La perte de sens que l’on a pu observer explique le mal être ressenti par nombre de maçonnes et de maçons devant les chamailleries entre les soi-disant dynamiques symbolique et sociale.

Faux problème que tout cela.

A la vérité le contenu symbolique des deux morts suivies par une réincarnation donne un véritable sens au processus initiatique. Non pas un sens à l’eau de rose tel qu’on peut l’entendre. Le sens de la libération pour vivre l’essentiel.

Le changement peut devenir une réalité qui éblouit. Tout s’arrête et l’être nouveau apparaît. Au diable, les contingences matérielles, l’être nouveau n’a pas besoin de convaincre, il est. C’est cette potentialité explosive de l’initiation maçonnique qui a fait peur à tous les potentats de dogmes transformant les candidats en esclaves.

Le côté extraordinaire de cette réflexion, c’est son adéquation avec une pensée moderne qui rejette les faux semblants d’une société industrielle sans âme.

Le philosophe Alain aborde ce sujet à sa manière mais il me semble intéressant de le citer :

« L’homme est courageux ; non pas à l’occasion, mais essentiellement. Agir c’est oser. Penser c’est oser. Le risque est partout ; cela n’effraie point l’hom­me. Vous le voyez chercher la mort et la défier ; mais il ne sait point l’attendre. Tous ceux qui sont inoccupés sont assez guerriers par l’impatience. Ce n’est pas qu’ils veuillent mourir, mais c’est plutôt qu’ils veulent vivre. Et la vraie cause de la guerre est certainement l’ennui d’un petit nombre, qui voudraient des risques bien clairs, et même cherchés et définis, comme aux cartes. Et ce n’est point par hasard que ceux qui travaillent de leurs mains sont pacifiques ; c’est qu’aussi ils sont victorieux d’instant en instant. Leur propre durée est pleine et affirmative. Ils ne cessent pas de vaincre la mort, et telle est la vraie manière d’y penser. Ce qui occupe le soldat, ce n’est pas cette condi­tion abstraite d’être sujet à la mort, mais c’est tel danger et puis tel autre. II se pourrait bien que la guerre fût le seul remède à la théologie dialectique. Tous ces mangeurs d’ombres finissent toujours par nous conduire à la guerre, parce qu’il n’y a au monde que le danger réel qui guérisse de la peur. »

Sources : Propos sur le bonheur, 1928, XV « Sur la mort » 

La carte blanche maçonnique des RdV de l’Histoire de Blois 2025

Les Rendez-vous de l’Histoire de Blois constituent un festival annuel dédié à l’histoire, fondé en 1998 par Jack Lang, alors maire de Blois, sur une idée de Francis Chevrier, inspirée du Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges.

Les Rendez-vous de l'Histoire
Les Rendez-vous de l’Histoire

Organisé par le Centre européen de promotion de l’histoire (CEPH), cet événement se déroule chaque année au mois d’octobre à Blois, sur cinq jours. Il vise à rendre l’histoire accessible au grand public, à favoriser les échanges entre historiens, chercheurs, enseignants et citoyens, et à réfléchir à la place de l’histoire dans la société contemporaine.

« La France », thème des Rendez-vous de l’histoire de Blois 2025
« La France », thème des Rendez-vous de l’histoire de Blois 2025

Avec plus de 1000 intervenants, environ 600 débats, conférences et rencontres gratuites, il attire entre 30 000 et 50 000 festivaliers chaque année, ce qui en fait la plus grande université populaire d’Europe. Le festival met en lumière des thèmes annuels pour éclairer le présent à la lumière du passé, en croisant perspectives historiques, philosophiques, économiques et culturelles. Il inclut également des prolongements tout au long de l’année, comme les Cafés historiques en région Centre-Val de Loire.

Thématique de l’édition 2025 et programme général

RVH 2025
RVH 2025

L’édition 2025, la 28e, se tiendra du 8 au 12 octobre à Blois, sous le thème « La France ? ». Ce thème interroge l’identité, l’histoire et les défis actuels de la France, à travers des débats sur la République, la laïcité, la démocratie, les symboles nationaux et les crises contemporaines. Le programme, riche et gratuit, propose plus de 600 événements : tables rondes, conférences, expositions, concerts, spectacles, cafés historiques et dîners thématiques. Il met l’accent sur l’interdisciplinarité, avec des historiens, écrivains, économistes, journalistes et politiques.

Parmi les temps forts, on trouve des cartes blanches proposées par des associations partenaires, des projections cinématographiques, un grand salon du livre avec 250 éditeurs et 300 auteurs en dédicace, ainsi que des ateliers pédagogiques. Le festival se déroule dans divers lieux emblématiques de Blois, comme la Halle aux Grains, le Château Royal, la Maison de la Magie, le Conseil départemental et la Fondation du Doute. Des expositions prolongent l’événement, comme « C’est notre histoire » au Centre de la Résistance, de la Déportation et de la Mémoire, jusqu’au 2 novembre 2025.

Rendez-vous de l’histoire de Blois 2025
Rendez-vous de l’histoire de Blois 2025

Les différentes séquences du festival

Le programme des Rendez-vous de l’Histoire est structuré autour de plusieurs séquences complémentaires, qui permettent d’explorer l’histoire sous divers angles. Voici une présentation de chacune :

L’Histoire en débats : Cette séquence centrale regroupe des conférences, tables rondes et débats animés par des experts (historiens, sociologues, philosophes). Elle aborde le thème de l’année de manière approfondie, avec des interventions sur des sujets actuels et historiques. Elle inclut des « cartes blanches » proposées par des partenaires, favorisant des perspectives variées. C’est un espace de confrontation d’idées, ouvert aux questions du public, pour faire avancer la recherche et la compréhension collective.

Le Salon du livre d’histoire : Plus grand salon européen du livre d’histoire, il s’étend sur 2 800 m² à la Halle aux Grains. Avec plus de 200 exposants (éditeurs, librairies, sociétés savantes), il présente des nouveautés, des ouvrages scientifiques, des romans historiques, des bandes dessinées et des livres anciens. Près de 300 auteurs participent à des séances de dédicaces, cafés littéraires, entretiens et tables rondes. Des prix sont décernés, comme le Grand Prix des Rendez-vous de l’Histoire ou le Prix du roman historique jeunesse.

L’Atelier pédagogique (ou Rencontres Pédagogiques) : Destiné aux enseignants et éducateurs, ce cycle propose des ateliers, conférences et tables rondes pour relier la recherche historique à l’enseignement. Il inclut des mises en perspective didactiques, des ateliers numériques et des formations par les pairs, en collaboration avec le Ministère de l’Éducation nationale. L’objectif est de former les professeurs à transmettre l’histoire de manière innovante, avec des parcours comme « Recherche et enseignement ».

L’Économie au rendez-vous de l’Histoire : Lancé en 2014, ce cycle analyse les enjeux économiques à travers une approche interdisciplinaire (histoire, géographie, sociologie, philosophie). Des économistes, historiens et décideurs débattent des grands équilibres mondiaux, des crises et des politiques économiques. Il vise à rendre l’économie intelligible et à décloisonner les savoirs, avec des grands entretiens et des analyses complexes.

Les Cafés Historiques
Les Cafés Historiques

Le Cycle cinéma : Présidé par une personnalité du cinéma, ce volet projette une soixantaine de films (fictions, documentaires, films d’époque ou récents), en lien avec le thème. Il confronte l’histoire aux regards cinématographiques, avec des avant-premières, des débats avec réalisateurs et des analyses. C’est un espace d’échange pour cinéphiles et novices, explorant l’histoire comme objet filmique.

L’Histoire sous d’autres formes : Cette séquence explore l’histoire à travers des expressions artistiques et culturelles variées : expositions, concerts, spectacles, performances, cafés historiques et dîners thématiques. Elle inclut des innovations numériques et des événements immersifs, pour divertir et instruire de manière ludique, en prolongeant le festival au-delà des débats traditionnels.

La Carte Blanche Maçonnique 2025 : Table ronde « France, qu’as-tu fait de ton idéal républicain ? »

Dans le cadre de la séquence « L’Histoire en débats » des Rendez-vous de l’Histoire de Blois, l’association Culture et Patrimoine Maçonnique en Région Centre (CPMRC) propose une carte blanche dédiée à la Franc-Maçonnerie.

Fondée en décembre 2014 et officiellement déclarée en janvier 2015 sous le régime de la loi 1901, cette organisation basée à Blois est reconnue d’intérêt général.

La CPMRC vise à promouvoir la Franc-Maçonnerie dans toute sa diversité, en favorisant les échanges entre le public et les maçons, en encourageant la réflexion sur leur rôle sociétal et historique, et en facilitant les dialogues entre initiés et non-initiés. Parmi ses activités phares figuraient les Rendez-vous Maçonniques de Blois et participe également chaque année aux Rendez-vous de l’Histoire de Blois via des cartes blanches, telles que celle de 2024 sur « La ville et les francs-maçons : des hommes et des lieux ».

RDV de l'Histoire de Blois
RDV de l’Histoire de Blois

Pour cette édition 2025, la CPMRC organise une table ronde intitulée « France, qu’as-tu fait de ton idéal républicain ? », prévue le samedi 11 octobre, de 14h00 à 15h30, au Conseil Départemental de Blois, dans la Salle Capitulaire. Inspirée par la célèbre phrase de Ferdinand Buisson en 1903 – « Le premier devoir d’une République, c’est de faire des républicains » –, cette discussion interroge l’état actuel de la République française. Elle explore des enjeux comme la perte de sens civique, le délitement du lien social, le déclin de l’appartenance à la communauté nationale, ainsi que l’attrait croissant pour des régimes autoritaires ou des partis extrêmes.

RDV Histoire
RDV Histoire

Les intervenants chercheront à identifier les voies d’un renouveau républicain : comment raviver les principes constitutionnels d’une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ? Les thèmes abordés incluront la crise de la représentation politique, le rôle des médias dans la perception de la démocratie, les leviers pour relancer la participation civique, les défis posés à l’indivisibilité républicaine – notamment liés à la laïcité et à la montée des communautarismes –, et le rôle pivotal de l’école pour reconstruire un imaginaire collectif partagé.

Philippe FOUSSIER
Philippe FOUSSIER

Les intervenants sont :

Philippe Foussier : Journaliste et essayiste, spécialiste de l’histoire politique, sociale et culturelle de la France depuis le XVIIIe siècle. Auteur de nombreux articles (Humanisme, La Chaîne d’Union)et d’ouvrages (chez Conform édition), dont un volume sur Marianne (collection « Les symboles de notre histoire » chez Dervy) et un prochain sur le drapeau tricolore.

Nathalie-ZENOU
Nathalie ZENOU

Nathalie Zenou : Consultante en communication, médiatrice et formatrice, Secrétaire Générale d’une association d’éducation populaire. Elle propose des actions sociales, sportives, culturelles et éducatives, et est habilitée pour le plan « Valeurs de la République et Laïcité ».

Corinne Prezelj (modératrice) : Écrivaine, journaliste indépendante, membre du Conseil d’administration du Press Club de France et de Gens de Confiance, elle se passionne pour la société en évolution, le monde animalier (lévriers, chats, chevaux) et les valeurs d’honnêteté et de bienveillance. Elle est déjà intervenu aux Rendez-vous de l’Histoire : en 2023 sur « Vivre et mourir en franc-maçon » et en 2024 sur « La ville et les francs-maçons : des hommes et des lieux ».

Blois, Rendez-vous de l'Histoire
Blois, Rendez-vous de l’Histoire

Cette carte blanche s’inscrit dans une tradition maçonnique d’engagement républicain et laïque, en lien avec le thème « La France ? ».

Réservez la date ! 

Événement : Table ronde « France, qu’as-tu fait de ton idéal républicain ? » – Carte Blanche Maçonnique des Rendez-vous de l’Histoire de Blois 2025. 

Le château de Blois, aile François Ier, façade des Loges, place Victor-Hugo.
Le château de Blois, aile François Ier, façade des Loges, place Victor-Hugo.

Date et heure : Samedi 11 octobre 2025, de 14h00 à 15h30. 

Lieu : Conseil Départemental de Blois, Salle Capitulaire / Intervenants : Philippe Foussier, Nathalie Zenou, modérée par Corinne Prezelj / Entrée : Gratuite, dans le cadre du festival / Pour plus d’informations sur le programme complet, consultez https://rdv-histoire.com/programme.

Rejoignez-les pour débattre de l’avenir de la République !

Illustrations : rdv-histoire.com ; Ville de Blois

Une ex-Sœur de la GLMF dénonce en vidéo les Francs-maçons « Tueurs de bébés et buveurs de sang »

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Une accusation choc sur les réseaux sociaux

Dans une vidéo largement diffusée sur les plateformes sociales ces derniers jours, Aminata Bakaga, une ex-membre de la Grande Loge Mixte de France (GLMF), a relancé une polémique sulfureuse en accusant les francs-maçons d’être impliqués dans des actes criminels d’une gravité extrême. Selon elle, cette organisation séculaire serait une « pédocriminelle » qui tue des bébés et pratique des rituels impliquant la consommation de sang. Ces allégations, présentées avec une assurance troublante, s’inscrivent dans une longue tradition de théories complotistes visant la franc-maçonnerie.

Cet article examine les origines de ces accusations, le parcours troublé d’Aminata Bakaga, et les implications de telles déclarations dans un contexte où la désinformation prospère.

Le parcours d’Aminata Bakaga : Une trajectoire marquée par la frustration.

Aminata Bakaga, résidant dans l’Est parisien, s’était présentée par le passé comme une coach personnelle, spécialisée dans le développement personnel. Initiée au sein de la loge Ar∴ en C∴ de la GLMF, elle a été radiée en 2015, avant d’accéder au grade de Maître. Cette radiation, selon des sources internes à l’obédience, serait liée à des tensions croissantes et à son incapacité à respecter les règles et les engagements maçonniques. Elle a elle-même attribué cette exclusion à une frustration personnelle, affirmant que son parcours initiatique avait été injustement interrompu. Cette rupture semble avoir marqué un tournant dans sa vie, la poussant à se tourner vers les réseaux sociaux pour exprimer son ressentiment.

Depuis, Bakaga s’est métamorphosée en une figure controversée, utilisant des plateformes comme YouTube, TikTok et Twitter/X pour diffuser ses accusations. Dans ses vidéos, elle cible des individus spécifiques, dévoilant noms, adresses et détails personnels, tout en dénonçant des actes qu’elle qualifie de « barbares ». Parmi ses cibles principales : les francs-maçons, qu’elle accuse d’organiser des réseaux pédocriminels et de perpétrer des rituels macabres. Elle prétend également avoir été victime d’abus sexuels pendant des années au sein de la Franc-maçonnerie, une affirmation qui n’a jamais été corroborée par des preuves tangibles ni par une enquête officielle. Chaque vidéo se conclut par une formule percutante, « J’ai dit », qui semble sceller ses déclarations comme une vérité absolue.

Les accusations : Un écho aux mythes antimaçonniques

Les allégations d’Aminata Bakaga reprennent des stéréotypes anciens, souvent véhiculés par des courants antimaçonniques ou conspirationnistes. L’idée que les francs-maçons seraient impliqués dans des meurtres rituels de bébés et la consommation de sang trouve ses racines dans des légendes médiévales, comme celles associées aux Templiers ou aux accusations de « sangliers » contre les juifs. Ces récits ont été repris et amplifiés au XXe siècle par la propagande nazie, qui présentait la franc-maçonnerie comme une organisation secrète menaçant l’ordre social. Plus récemment, des théories du complot modernes, notamment celles liées à QAnon, ont intégré ces motifs, accusant des élites mondiales – souvent associées à la maçonnerie – de pratiques sataniques.

Bakaga s’appuie sur ces narratifs pour construire son discours, mêlant des anecdotes personnelles présumées à des généralisations hâtives. Elle affirme avoir été témoin ou victime de ces actes, mais ses déclarations manquent de preuves concrètes, se limitant à des témoignages subjectifs et des insinuations. Cette approche, bien que spectaculaire, s’aligne sur une stratégie courante dans les cercles complotistes : susciter l’émotion pour compenser l’absence de faits vérifiables.

Un passé médical et les limites de la crédibilité

Des indices suggèrent qu’Aminata Bakaga a déjà fait l’objet d’un suivi médical, possiblement psychiatrique, avant ou après sa radiation. Bien que cela ne puisse être confirmé sans accès à des dossiers privés, son discours erratique, ses accusations non étayées et son obsession croissante pour des thèmes conspirationnistes laissent penser à une détérioration de son état mental. Cette hypothèse soulève des questions éthiques : faut-il considérer ses déclarations comme un cri de détresse plutôt qu’une attaque délibérée ? Si tel est le cas, une prise en charge médicale renouvelée pourrait être bénéfique, non seulement pour elle, mais aussi pour limiter les dommages collatéraux de ses propos.

Impact sur les victimes et les réseaux complotistes

Les conséquences de ces vidéos sont loin d’être anodines. En ciblant des individus par leurs noms et adresses, Bakaga expose ses « victimes » – qu’elles soient maçonniques ou non – à des risques de harcèlement ou de violences de la part de ses partisans. La communauté maçonnique, déjà habituée aux attaques infondées, se trouve une fois de plus sous pression, tandis que des profanes ignorant les réalités de la franc-maçonnerie pourraient être influencés par ces récits. Les complotistes, souvent attirés par des narratifs simples et sensationnalistes, risquent de prendre ces accusations au sérieux, amplifiant la désinformation. Une pensée particulière va aux victimes de ces dénonciations publiques, dont la vie privée est brutalement mise à nu sans justification.

Réponse de la GLMF et perspective maçonnique

La Grande Loge Mixte de France n’a pas encore publié de communiqué officiel concernant ces allégations. Historiquement, le GODF et d’autres obédiences ont toujours réagi aux accusations similaires en réaffirmant leur engagement pour les valeurs humanistes et en soulignant l’absence de preuves liant la franc-maçonnerie à de tels crimes. Dans le cas de Bakaga, sa radiation préalable renforce l’idée que ses propos relèvent d’une vendetta personnelle plutôt que d’une critique fondée.

Un appel à la raison face à la désinformation

L’affaire Aminata Bakaga illustre une fois de plus la vulnérabilité de la franc-maçonnerie face aux théories conspirationnistes, amplifiées par la viralité des réseaux sociaux. Si sa détresse personnelle ne peut être ignorée, ses accusations contre les francs-maçons comme « tueurs de bébés et buveurs de sang » relèvent du fantasme et non de la réalité. Il est temps de proposer à cette ex-Sœur un accompagnement médical adapté, tout en condamnant fermement les dérives qui nuisent à des innocents. Dans un monde saturé d’informations, la raison et la vérification des faits restent les meilleurs remparts contre de tels délires. La franc-maçonnerie, avec son histoire de résistance aux persécutions, mérite mieux que d’être réduite à ces calomnies.

Quand Euclide se fait éclipser par les géométries rebelles

Réfléchissons un peu à ce qu’est une démonstration : c’est une suite d’arguments implacables qui filent d’une hypothèse supposée vraie jusqu’à une conclusion, comme un train express sans arrêts imprévus.
Si vous voulez démontrer le théorème de Pythagore, par exemple, il faut bien partir de quelque chose, disons le théorème de Thalès, parce que… Pourquoi pas ? Et pour démontrer Thalès, vous devrez repartir d’autre chose, et ainsi de suite, comme un jeu de dominos infini qui refuse de tomber.

À un moment donné, il faut bien s’arrêter et planter un drapeau sur une vérité qu’on affirme vraie sans la démontrer, parce que sinon, on y passerait l’éternité. C’est obligé ! On appelle ça un axiome, ce petit malin qui se la joue «je suis vrai, point final». Un peu comme l’ouverture des travaux rituels maçonniques qui font passer du profane au sacré !

 Alors, vous me direz : «En quoi les axiomes sont-ils vrais, hein ?» Eh bien, il y a plusieurs espèces de mathématiciens, comme des races de chats capricieux. Il y en a qui s’en fichent royalement : «Peu importe si c’est vrai, du moment que c’est cohérent !» Eux, ce qui les branche, c’est la chaîne logique, la démonstration qui claque comme un fouet.

Par exemple, voici une démonstration célèbre que 1 + 1 = 2, planquée en bas de la page 379 d’un bouquin de Russell et Whitehead – oui, il leur a fallu 378 pages pour en arriver là, ces farceurs

Mais d’autres mathématiciens, plus terre-à-terre, disent qu’un axiome est vrai s’il colle à ce qu’on voit ou ressent dans le monde réel, genre «ça rend compte de la réalité, comme un miroir sans buée».


Du coup, à travers les axiomes, les maths flirtent avec le monde physique, un peu comme un rendez-vous galant avec la physique.

Prenez la géométrie qu’on nous bassine à l’école : cercles, triangles, et tout le tintouin. Il y a plus de 2300 ans, Euclide a compilé un livre génial, Les Éléments , où il a entassé toutes les maths de son époque. Bien sûr, il avait besoin d’axiomes. La plupart sont incontestables, style «deux quantités égales à une troisième sont égales entre elles» – waouh, Sherlock, merci pour l’info !

Mais il y en a un qui a semé la zizanie : le cinquième. Imaginez : une droite bleue dans un plan, un point rouge à côté. L’axiome dit qu’il existe une seule droite parallèle à la droite bleue passant par ce point rouge. Évident, non ? Pas besoin de démontrer, c’est un axiome, point barre !

Pendant des siècles, personne n’a moufté. C’était clair comme de l’eau de roche. En 1196, Maïmonide va même jusqu’à dire que Dieu, malgré sa toute-puissance et sa liberté infinie, ne pourrait pas créer quelque chose qui contredise la logique d’Aristote ou la géométrie d’Euclide. Vous voyez ? Les mathématiciens plus balèzes que Dieu lui-même ! Kant, plus tard, enseigne que cette géométrie est câblée dans notre cerveau, innée, comme un logiciel préinstallé – pas de mise à jour nécessaire.

Mais creusons un peu ces parallèles. Mettez-vous à la place des Grecs anciens : ils voyaient le monde comme une boule finie, limitée par une sphère des étoiles fixes, genre un globe de Noël cosmique. Deux parallèles qui osent se couper au-delà ? Impossible, vu que le point de croisement n’existe même pas ! Le concept de parallèles présuppose un espace infini, ce que les Grecs refusaient poliment – «Non merci, on est bien dans notre petit monde clos».

Il a fallu attendre le début du 19e siècle pour que trois mathématiciens rebelles – Gauss, Bolyai et Lobatchevski, des esprits libres genre rockstars des maths – osent tout chambouler. Indépendamment, à peu près en même temps, ils pondent un axiome alternatif : par un point extérieur à une droite, il existe une infinité de parallèles ! Et boum, ils bâtissent une géométrie aussi jolie que celle d’Euclide, cohérente, pleine de théorèmes… mais où Pythagore se prend une claque, car son théorème ne tient plus la route. Bolyai écrit à son papa : «À partir du néant, j’ai créé un nouveau monde !» Plus fort que Dieu, je vous dis – et sans budget effets spéciaux !

Évidemment, les contemporains ont fait la grimace : «Un nouveau monde ? Pff, on n’en veut pas !» Gauss, lui, garde sa découverte secrète, persuadé que c’est trop dangereux – imaginez, casser la philosophie de Kant ? C’est comme dire à un chef que sa recette est périmée !

Il faut attendre la fin du 19e, début 20e siècle, pour que ça devienne «raisonnable». Et qui rend ça digeste ? Poincaré, en 1902, avec un texte de vulgarisation hilarant. Il dit : «Imaginez un monde enfermé dans un grand cercle, avec une température qui chute du centre vers les bords, jusqu’au zéro absolu aux limites. Les objets rapetissent en s’approchant du bord.» Pour les habitants, ce monde semble infini : plus ils avancent vers le bord, plus ils rétrécissent, leurs pas deviennent minuscules, impossible d’atteindre la limite ! Ils ne s’en rendent pas compte – leur mètre ruban rapetisse aussi. Mais pour nous, observateurs extérieurs, c’est clair comme du cristal.
Dans ce monde, le plus court chemin est un arc de cercle perpendiculaire au bord – leurs «droites» sont nos cercles ! Et l’axiome d’Euclide ? Kaput ! Une infinité de parallèles par un point. Ces gens sont raisonnables, ils vivent normalement, ignorant qu’ils rapetissent – comme nous, qui ignorons probablement des tas de trucs absurdes.

La morale de Poincaré ? On peut inventer plein de mondes géométriques raisonnables, chacun avec sa logique, et en piocher un pour éclairer notre réalité. Comme un artisan qui choisit son outil : «Une géométrie n’est pas plus vraie qu’une autre, elle est juste plus commode.» Moi, j’y vois un message de liberté : adieu le carcan d’Euclide, bonjour la création de mondes ! Eddington l’a dit :

«La libération de l’espace-temps est un rêve de poète et mystique, mais ce sont les mathématiciens qui l’ont fait !»

Aujourd’hui, les maths jonglent avec des géométries sans sourciller – il y a 100 ans, c’était impensable. Ce vent de liberté a débordé : Einstein mélange espace et temps dans une géométrie non-euclidienne pour sa relativité. Les artistes s’en emparent : fini les perspectives forcées des Beaux-Arts ! Regardez ce tableau de Max Ernst en 1942 : «Jeune homme intrigué par une mouche non-euclidienne» – oui, même les mouches se rebellent !

Et Internet ? Un projet génial, l’Internet Mapping Project. demande aux gens de dessiner leur vision d’Internet. Des centaines de croquis fous, et beaucoup ressemblent au disque de Poincaré : tout rapetisse vers les bords ! Un internaute a crayonné Internet comme un monde où les sites s’entassent au centre et s’éloignent en miniaturisant – non-euclidien pur jus !

Une élucubration pour finir : quand j’étais gamin, mon monde était un cercle de 5 km autour de la maison, et Euclide suffisait amplement pour mes bêtises enfantines. Mais nos gosses d’aujourd’hui naviguent dans des géométries multiples : Internet, Facebook, et même le réseau SNCF, où Paris est plus «proche» de Lyon que de certaines banlieues ! Pourquoi ne pas leur enseigner un peu de géométrie des réseaux à l’école ? Ça forcerait à zapper un peu d’Euclide et son Pythagore poussiéreux – et franchement, ça ne me dérangerait pas du tout.

Pour clore, profitez des conférences Ernest : je parie que Gauss, Bolyai et Lobatchevski ont, à leur façon tordue, un peu chamboulé votre vision du monde. Et si vous n’êtes pas d’accord, eh bien, prouvez-le avec un axiome humoristique !

Inspiré par Étienne Ghys, Et si le théorème de Pythagore n’était pas vrai ? «Les Ernest»

25 & 26/10/25 : Masonica Nice 2025

Masonica Nice 2025, la première édition du salon du livre et de la culture maçonniques, se tiendra sur la Côte d’Azur. Cet événement culturel réunira amateurs d’histoire, de littérature et de patrimoine maçonnique.

Collage de Nice - Wikimedia Commons
Collage de Nice – Wikimedia Commons

L’entrée sera entièrement gratuite et ouverte à tous les publics ! 

Cet événement se déroulera les samedi 25 et dimanche 26 octobre 2025, à l’Espace Laure Ecard, situé au 50 Boulevard Saint-Roch à Nice, de 9h à 18h30. 

Que vous soyez Franc-maçon, Franc-maçonne, ou simplement un profane curieux – c’est-à-dire non initié à la Franc-maçonnerie – vous êtes les bienvenus

Affiche Masonica Nice
Affiche Masonica Nice

Pas besoin d’invitation spéciale, pas de frais d’entrée : venez découvrir, échanger et vous enrichir librement dans une atmosphère conviviale et accessible. Cet événement est conçu pour favoriser le dialogue entre tous, sans barrières, en respectant les valeurs universelles de liberté, égalité, fraternité et tolérance. 

Masonica Nice s’inscrit dans une belle tradition culturelle, héritier de Masonica Bruxelles (créé en 2013), en dialogue avec Masonica Lille (depuis 2005) et Masonica Tours (lancé en 2024). Ces salons forment un véritable archipel culturel qui met en valeur le livre maçonnique comme un outil de connaissance, d’ouverture et de débat. 

À Nice, cette première édition réunit auteurs, éditeurs, chercheurs, obédiences maçonniques, loges et lecteurs de tous bords. Ce n’est pas une foire commerciale, mais un espace d’échanges dynamique – une agora moderne – où se croisent littérature symbolique, histoire de la Franc-maçonnerie, philosophie, ésotérisme, sciences humaines et enjeux actuels comme l’écologie, l’intelligence artificielle ou les défis sociétaux. Organisé par l’association Les Rencontres de l’Acacia, avec l’engagement bénévole de membres passionnés, cet événement est préparé avec soin pour offrir une expérience enrichissante et inclusive à tous. 

Nice, baie des Anges
Nice, baie des Anges

Pourquoi venir ?

Parce que Masonica Nice est bien plus qu’un salon : c’est une opportunité rare de plonger dans la richesse de la culture maçonnique de manière ouverte et non élitiste. Vous pourrez assister à des débats stimulants, découvrir des expositions innovantes, assister à un spectacle théâtral, rencontrer des auteurs pour des dédicaces, explorer des stands de libraires et d’artisans, et bien plus. Et rappelez-vous : tout est gratuit et accessible à tous, sans restriction. Que vous veniez seul, en famille ou entre amis, vous trouverez des activités adaptées à tous les niveaux de curiosité, du novice au connaisseur. 

Programme détaillé : Un week-end riche en découvertes 

Le programme est varié et pensé pour tous les publics, avec des tables rondes, conférences, expositions, un spectacle et des rencontres. Voici un aperçu complet, en mettant l’accent sur les moments forts. 

Conférences et tables rondes : Des débats ouverts et éclairants 

Les conférences et tables rondes sont au cœur de l’événement, offrant un espace d’échange où la culture maçonnique rencontre les grands enjeux contemporains. Elles explorent l’histoire des loges, la transmission symbolique et rituelle, ainsi que des thèmes universels comme la spiritualité, l’écologie, l’intelligence artificielle ou l’héritage méditerranéen. Des chercheurs, écrivains et acteurs du terrain partagent leurs analyses et témoignages pour stimuler la réflexion et le débat. Toutes ces sessions sont gratuites et ouvertes à tous, sans inscription préalable – venez simplement vous installer et participer ! 

Espace Laure Ecard
Espace Laure Ecard

Voici le programme complet des interventions, avec tous les détails disponibles : 

Samedi 25 octobre

– À 9h : Ouverture de Masonica Nice 

  Cérémonie d’ouverture officielle marquant le lancement de cette première édition, invitant tous les participants à explorer la richesse de la culture maçonnique dans une atmosphère d’échange et de découverte.

– À 10h : Table Ronde – « Nice, carrefour secret de la Franc-Maçonnerie » 

  Cette table ronde explore Nice comme un hub historique et discret de la franc-maçonnerie, mettant en lumière ses influences locales, ses figures emblématiques et son rôle dans l’histoire maçonnique méditerranéenne, favorisant un dialogue sur les secrets et les contributions cachées de la ville à cette tradition.

Pierre-PELLE-LE-CROISA
Pierre-PELLE-LE-CROISA

– À 11h30 : Table Ronde – « Spiritualité en liberté : Franchir les frontières des Ddogmes – Une quête intérieure affranchie des croyances imposées » 

  Peut-on vivre la transcendance sans enfermement ? Comment approcher l’Invisible sans religion instituée ? Cette rencontre ouvre un espace de dialogue où l’esprit se délie des chaînes dogmatiques pour retrouver une essence commune, celle d’une spiritualité ouverte, vivante et universelle. 

  Intervenants : Anne Amis, Jacques Azot, Pierre Pelle Le Croisa. 

  Modérateur : Jean Dumonteil.

– À 12h30 : Cérémonie – Remise des Prix Littéraires Masonica Nice 

  Moment solennel de reconnaissance des œuvres littéraires exceptionnelles liées à la culture maçonnique, avec remise de prix à des auteurs et éditeurs pour leurs contributions à la littérature symbolique, historique et philosophique.

– À 13h30 : Table Ronde – « Le Sacré dans le polar maçonnique – Messages codés, ayahuasca, masculin et féminin sacrés, symboles oubliés dans Les Éveillées d’Éric Giacometti »

  Explorez Les Éveillées, le dernier opus d’Éric Giacometti dans lequel les traditions immémoriales résonnent avec la science. Cette session plonge dans l’univers des thrillers maçonniques, où le sacré se cache dans les intrigues policières, révélant comment la fiction ésotérique intègre des éléments symboliques et spirituels profonds. 

  Intervenant : Éric Giacometti. 

  Animateur : Patrick Weslinck.

– À 14h30 : Table Ronde – « Nouvelles générations et Franc-Maçonnerie : Le futur en héritage – Entre quête de sens, désir d’authenticité, soif de partage et besoin de fraternité » 

Dominique Segalen
Dominique Segalen

  Les 20-30 ans interrogent les traditions sous un regard neuf. Comment la démarche maçonnique offre-t-elle aux jeunes un espace de réflexion, de transmission et d’engagement collectif ? Cette table ronde inclut des témoignages de jeunes participants pour un débat vivant et intergénérationnel, soulignant l’adaptation de la franc-maçonnerie aux aspirations contemporaines. 

  Intervenants : Dominique Ségalen, jeunes Frères et Sœurs, un profane. 

  Modérateur : Yonnel Ghernaouti.

– À 16h : Table Ronde – « Rituels et modernité : Des traditions en mouvement – Et si les gestes d’hier pouvaient éclairer les chemins de demain ? » 

  Dans un monde qui accélère sans cesse, les rituels offrent une respiration, une profondeur, un temps suspendu où le symbole parle au-delà des mots. Sont-ils de simples souvenirs d’un passé révolu ou des phares qui guident encore nos consciences ? Cette rencontre invite à découvrir comment la tradition maçonnique, loin d’être immobile, reste vivante, en constante résonance avec les enjeux de notre époque, et nous aide à penser autrement la modernité. 

  Intervenants : Roger Dachez, Lucien Millo, Jean Solis. 

  Modérateur : Alain-Noël Dubart.

Eau
Eau

– À 17h30 : Table Ronde – « L’Eau, miroir des traditions – Symbole universel irriguant mythes, rites et sagesse de l’humanité » 

  Présente au cœur d’innombrables traditions initiatiques et spirituelles, l’eau lave les impuretés, franchit les seuils, reflète l’âme et réconcilie les forces contraires. Aujourd’hui, ce langage millénaire se double d’un impératif nouveau : préserver et protéger cette ressource essentielle, pour qu’elle continue d’abreuver la vie et d’inspirer l’esprit. Cette session explore les liens entre symbolisme et écologie contemporaine. 

Jean-René Dalle - Crédit Instagram : @odieuxboby
Jean-René Dalle – Crédit Instagram : @odieuxboby

  Modérateur : Jean-René Dalle.

– Dimanche 26 octobre à 11h30 : L’Intelligence Artificielle (IA) – Un miroir pour l’Humain ? 

  Quand les algorithmes bousculent la conscience et le symbole ! Que devient la quête initiatique dans un monde où la machine pense et prédit ? L’IA est-elle une menace pour l’esprit ou un révélateur de ce qui nous rend profondément humains ? Une réflexion inédite sur la place du sacré, de la symbolique et du libre arbitre face à la démesure technologique. 

  Intervenants : Patricia May, Josselin Morand. 

  Modérateur : À définir

Nice et la Méditerranée
depuis la colline du château
Nice et la Méditerranée depuis la colline du château

– Dimanche 26 octobre à 15h : Méditerranée initiatique – Passerelles entre Orient et Occident 

Berceau des mythes grecs, de la sagesse latine, des sciences arabes et des mystères hébraïques, la Méditerranée relie depuis toujours les cultures de Provence, du Maghreb, du Levant et du Machrek. Entre héritage soufi, pensée grecque, humanisme latin et profondeur kabbalistique, la Franc-maçonnerie y a tissé des ponts fraternels au-delà des rives, unissant les traditions d’Orient et d’Occident dans une même quête de lumière. 

Intervenants : Joël Grégogna (et d’autres à compléter – vérifiez le site pour les mises à jour). 

Jean Dumonteil
Jean Dumonteil

Modérateur : Jean Dumonteil. 

Attention, à cette heure, ce programme est susceptible de modification. Consultez régulièrement le site pour les éventuelles évolutions (changement d’horaires, etc.). 

– À 17h : Table Ronde – « La Franc-Maçonnerie, un chemin de vie » 

  Cette conclusion explore la franc-maçonnerie comme une voie personnelle et collective d’épanouissement, intégrant philosophie, éthique et engagement social pour guider les individus vers une existence plus éclairée et fraternelle, en reliant les thèmes de l’événement à des applications quotidiennes.

Intervenants : Michel Barrat, Christophe Calame.

Auteurs invités : Rencontres et dédicaces 

Une vingtaine d’auteurs seront présents pour dédicacer leurs ouvrages et échanger avec le public. Leur diversité reflète les multiples facettes de la franc-maçonnerie : approches historiques, sociologiques, pédagogiques, littéraires ou testimoniales. Voici la liste complète, avec des détails sur certains d’entre eux basés sur les informations disponibles (pour plus de bios, consultez https://www.masonicanice.fr/auteursculture-maconnique) : 

Michel Barat : spécialiste en histoire maçonnique / Pierre-Yves Beaurepaire : historien universitaire, expert en réseaux et pratiques maçonniques / Philippe Benhamou : coauteur de spectacles et ouvrages sur la franc-maçonnerie, connu pour son approche ludique / Alex Carol : auteur de travaux pédagogiques accessibles /

– Lina Chelli : exploratrice de thèmes symboliques et ésotériques / Roger Dachez : historien renommé de la franc-maçonnerie, intervenant dans plusieurs conférences / Alain-Noël Dubart : ancien Grand Maître de la Grande Loge de France / Jean Dumonteil : modérateur expérimenté, auteur sur la spiritualité / Florence Ferara : auteure de romans historiques / Frédéric Béatrix : architecte diplômé de l’INSA de Strasbourg.

Yonnel Ghernaouti : auteur, chroniqueur littéraire et président ou coordinateur de prix littéraires maçonniques / Éric Giacometti : écrivain de polars maçonniques, comme Les Éveillées, son dernier opus / Joël Grégogna : expert en traditions méditerranéennes / Henry May : contributeur à des réflexions philosophiques / Lucien Millo : Spécialiste du symbolisme et des traditions / François Morel : illustrateur et auteur reconnu pour son style humoristique et ironique mêlant humour et références maçonniques / Pierre Pelle Le Croisa : explorateur de spiritualité / Dominique Ségalen : engagée dans la transmission aux jeunes / Patrick Simon : auteur de témoignages critiques / Jean Solis : expert en philosophie et rituels / Jean-Claude Stilbon : contributeur à des analyses historiques. 

Ces auteurs dédicaceront leurs livres sur place – une chance unique de discuter avec eux gratuitement ! 

Les Prix littéraires de Masonica Nice 2025 seront décernés lors du premier Salon Maçonnique du Livre et de la Culture de Nice, les 25 et 26 octobre 2025 à l’Espace Laure Ecard. Le président du jury est notre frère Yonnel Ghernaouti.

Organisé par l’association loi de 1901 Les Rencontres de l’Acacia, il récompense des œuvres liées à la franc-maçonnerie dans plusieurs catégories : « Transmission », « Symbolisme » et un « Prix spécial du jury ».

Spectacle et expositions : Des moments culturels inoubliables 

– Spectacle : « Les Colonnes sont Muettes chez les Argonautes » 

Samedi 25 octobre à 10h30, Masonica Nice donnera le spectacle « Les colonnes sont muettes chez les Argonautes », une création de François Morel, Philippe Benamou et leurs amis.

Déjà saluée à Tours et à Lille/Ronchin, cette pièce originale mêle humour, poésie et esprit maçonnique dans une mise en scène à la fois légère et empreinte de solennité. À travers un univers onirique et pseudo-rituel, le spectacle invite à voyager entre lyrisme et satire, tout en célébrant des valeurs essentielles de fraternité et de partage artistique. Contrairement au reste de l’événement Masonica Nice, ce spectacle est payant avec cocktail dînatoire (25 €). 

– Expositions : 

Expo IA
Expo IA -Jiri Pragman

  – FM & IA : Une exposition inédite sur la Franc-Maçonnerie et l’Intelligence Artificielle, avec une quarantaine d’œuvres numériques. Portraits animés de figures comme Louise Michel, Maria Deraismes, Jean-Théophile Desaguliers ou Albert Pike, évocations d’Hiram, et motifs symboliques. Créée par Jiri Pragman, elle mélange art digital, inspirations de maîtres comme Caravage ou Léonard de Vinci, et styles variés (comics, BD, photographie). Un espace pour interroger comment les technologies renouvellent le regard sur les traditions. 

 – François Morel : Exposition de ses illustrations humoristiques et subtiles sur la franc-maçonnerie, mettant en lumière son univers graphique unique. 

Ces expositions sont gratuites et ouvertes à tous, idéales pour une découverte visuelle et interactive. 

Le Chat sous l'acacia, Catherine Didon
Le Chat sous l’acacia, Catherine Didon

Exposants : Librairies, éditeurs, obédiences et artisans 

Découvrez des stands variés pour acheter livres, objets et antiquités : 

Librairies & éditeurs : Le Compas d’Or, Detrad/Dervy, Numérilivre, Osiris, Scribe. 

Obédiences maçonniques : L’Alliance (GL-AMF), Le Droit Humain (FFDH), Grande Loge de France (GLDF), Grande Loge Féminine de France (GLFF), Grande Loge Mixte de France (GLMF), Grande Loge Traditionnelle et Moderne de France (GLTMF), Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO), Ordre Initiatique Traditionnel de l’Art Royal (OITAR). 

Clemens Hontong
Clemens Hontong

Artisans & antiquités : Le Chat sous l’Acacia, Clemens Hontong, Olivier Pauquet (bijoutier), Lionel Peyrot (Temple de Salomon), Olivier Yaiche. 

Tous ces stands sont accessibles gratuitement pour explorer et acheter. 

Ne manquez pas cette première édition à Nice – un événement culturel gratuit, inclusif et passionnant qui ouvre les portes de la franc-maçonnerie à tous. Nous vous attendons nombreux pour partager, débattre et découvrir ensemble ! 

Dpt 06
Dpt 06

Infos Pratiques : Tout pour faciliter votre venue 

Lieu : Espace Laure Ecard, 50 Boulevard Saint-Roch, Nice. Accessible en transports en commun (tram 1 depuis la gare de Nice ou lignes 1 et 2 depuis l’aéroport, avec correspondances à Jean Médecin ou Garibaldi). Parking disponible sur place (limité). 

Horaires : Samedi 25 et dimanche 26 octobre, 9h-18h30. Spectacle le samedi 25 à 19h30. 

Dpt 06
Dpt 06

Entrée : Gratuite pour tout le salon (sauf spectacle). Ouvert à tous les publics, sans exception – venez comme vous êtes ! 

Sur place : Bar et petite restauration pour vous sustenter. 

Contact : masonica.nice@gmail.com pour recevoir les infos ou poser des questions. Site web : https://www.masonicanice.fr/ pour toutes les mises à jour, y compris les bios complètes des auteurs, les intervenants supplémentaires et la réservation du spectacle. Le Facebook.

Espace Laure Ecard
Espace Laure Ecard

L’IA sera-t-elle un nouveau GADLU ? 

De toutes façons, personne ne sait plus très bien quoi mettre dans le  GADLU, alors pourquoi pas de l’IA  ? À la fin de l’article, on répondra à cette question mais certains lecteurs vont se sentir frustrés. 

Qu’est-ce que le GADLU ? 

Au début c’était un autre nom pour Dieu . Selon Frédéric Lenoir dans Petit Traité de l’histoire des religions la naissance des dieux  remonte au fond des âges, les âges des hommes. On découvre les premières pratiques funéraires chez Néandertal il y a 100 000 ans environ. Elles témoignent  d’une conscience de la mort (bon, on la trouve aussi chez les animaux) mais aussi une espérance dans un au-delà, ce qui est plus nouveau. À partir de la sédentarisation, du passage du mode de vie des chasseurs-cueilleurs à celui de l’agriculture il y a 10 000 ans, on voit naître les premières cultures animistes. Apparaît donc la notion d’âme qu’on prête aux êtres vivants, animaux ou végétaux, et aussi à des lieux : une rivière, une source, une montagne…. Petit à petit vont apparaître des divinités, qui vont prendre des formes humaines et devenir les causes explicatives des phénomènes naturels ou des évènements. 

Dans l’Antiquité, la plus grande civilisation du monde connu de nous-mêmes est  l’Égypte.  Les croyances prennent la forme de mythologies, c’est-à-dire de grands récits construits pour expliquer la naissance du monde et son fonctionnement, pour donner à chacun sa place. Le pharaon, mi-homme mi-dieu, incarne le lien entre l’humain et le divin, et aussi entre le monde d’ici et celui de l’au-delà. Tout autour de la Méditerranée comme dans les terres plus reculées,  chez les Grecs, les Romains, les Celtes, les dieux, les cultes religieux, les mythologies, sont reliées à un territoire et aux gens qui vivent là.  Ces dieux  ne sont pas en concurrence entre eux, sauf en cas de guerre de territoire ou de domination.

Mais il y a 2000 ans environ apparaît le judaïsme, la première grande religion monothéiste. Elle a pour particularité de se doter d’un dieu nomade. Unique et jaloux. Il n’est pas attaché à une terre mais à un peuple . Cet attachement passe par une loi :  la Torah, censée fonder l’unité de la communauté et dont le respect conditionne la protection divine. C’est le principe de l’Alliance. Ce dieu n’est ni bon ni mauvais, à l’instar de tous les dieux de l’Antiquité. Il lui arrive de se montrer colérique, violent, injuste, désinvolte.

Ce n’est pas le “Bon Dieu” des Chrétiens, lesquels arrivent à partir du 1er siècle. Le christianisme  est une forme dérivée du judaïsme avec des caractéristiques différentes.  La première c’est l’universalisme, c’est une religion prosélyte, elle s’adresse à tous les peuples qu’elle rencontre, elle va même au devant d’eux. La deuxième caractéristique ce sont les valeurs fondées sur l’amour du prochain et la fraternité, censés constituer le ciment de la communauté (= Eglise).  Au début du VII è siècle est né l’islam, prolongement direct dans le monde arabe des deux religions précédentes, il  va développer ses propres dogmes. Le siècle des Lumières va remettre en cause la mainmise des églises, particulièrement la catholique, contester son pouvoir temporel, opposer la raison au dogme, ouvrir un espace libre pour y développer la science, prôner la liberté de penser. 

D’où vient alors la notion de Grand Architecte de l’Univers ? 

Dès l’Antiquité, Cicéron émet  l’idée qu’il y aurait un principe organisateur du monde. Il utilise le terme d’architecte au sens où on l’entend à son époque c’est-à-dire à la fois concepteur et maître d’œuvre. Pour Calvin le terme d’architecte est un autre nom pour Dieu, il  représente une des fonctions de Dieu, celle de créateur et d’organisateur du monde sans qu’on puisse le résumer à cela. Au siècle des Lumières, dans les Cabales Voltaire préférera parler d’horloger : « je ne puis concevoir que cette horloge existe n’est point d’horloger ». Il met l’accent sur la mécanique plutôt que sur le construit. Chez Leibniz,  et Wolf son disciple,  Dieu est décrit comme un être de raison. On peut y entendre à la fois la logique du raisonnement rationnel et la “raison” au sens d’explication, de cause ultime de toute chose. 

En franc-maçonnerie l’appellation Grand Architecte de l’Univers apparaît dans les Constitutions d’Anderson  en 1723. Elle recouvre le principe créateur, le système logique et rationnel qui s’exprime à travers les lois de la nature, mais aussi la raison, l’explication ultime. Elle ouvre néanmoins un espace où peut s’exprimer la science, sans être tributaire du dogme. En 1848 le Grand Orient de France continue de proclamer comme obligatoire la croyance en  l’existence de Dieu est l’immortalité de l’âme. Mais en 1877 s’opère un schisme chez les francs maçons et le GODF abandonne cette obligation au profit de la liberté absolue de conscience. 

Le GADLU incarne  ce principe organisateur du monde, il laisse de côté les questions téléologique ou eschatologique portant sur la finalité de la “Création du Monde” ou sur les éventuelles intentions du “Créateur”. Dans un article paru dans 450.fm en août 24, on postulait que cette conception du GADLU était peut-être obsolète. D’où l’idée : peut-on le remplacer par une IA ? 

D’où vient l’intelligence artificielle ? 

On peut faire remonter son origine à l’invention de la première machine à calculer par Blaise Pascal en 1645:  la Pascaline. Pour la première fois on remplace l’intelligence humaine par une mécanique, pour réaliser des opérations de calcul, qui jusqu’alors étaient faites par les humains. On peut se donner comme seconde référence l’invention du métier Jacquard en 1801. Véritable ancêtre de l’ordinateur,  Il s’agit de la première machine capable d’exécuter un programme. Elle lit une série de feuilles cartonnées à trous et exécute les consignes encodées, elle compose une image tissée sur une trame de fils. C’est presque le même mouvement que le bombardement du tube cathodique qui parcourt, cinquante fois par secondes, les 819 lignes de l’écran 150 ans plus tard pour donner : la télévision.

La troisième étape est  la machine de Turing en 1936.  Alan Turing est considéré comme le père de l’informatique. Son invention avait pour objectif de faire reproduire par une machine un raisonnement intellectuel, mécaniser le fonctionnement du cerveau. L’avant dernière étape est la création en 1959 du General Problem Solver, par Herbert Simon, Cliff Shaw et  Allen Navel :  un économiste, un ingénieur programmeur, un chercheur en psychologie cognitive. Le GPS pousse plus loin la recherche sur l’intelligence artificielle. Il  repose sur le principe d’une base de données sur laquelle viennent se greffer des stratégies de résolution de problèmes. Son  principe de fonctionnement est heuristique. La  machine a pour consigne de rechercher la meilleure solution possible pour résoudre un problème. Ce sont exactement ces fonctions qu’on demande aujourd’hui à l’intelligence artificielle. Mais dans sa version récente des améliorations majeures ont été apportées.

  • d’abord une base de données quasiment infinie. Les moteurs de recherche sur lesquels se basent les IA permettent de recueillir à peu près tous les contenus disponibles aujourd’hui sur le web .
  •  la deuxième transformation est la connexion totale de tous les opérateurs entre eux grâce à la toile du web : toutes les bases de données, tous les ordinateurs, du moins en théorie 
  • la troisième amélioration c’est une puissance de calcul prodigieuse produite par l’application de  la loi de Moore :  la capacité de calcul double tous les deux ans depuis 70 ans. 
  • le quatrième progrès est récent et décisif :  les robots conversationnels sont capables de gérer l’interface homme/machine en langage naturel de manière satisfaisante (avec un taux d’erreur très faible). 

Quel rapport avec le GADLU ? 

S’il reste un principe organisateur du monde, un cadre général permettant d’y inscrire tous les schémas explicatifs, en laissant de côté les questions eschatologiques, en tant que tel  il pourrait conserver de la pertinence. Mais l’image de l’architecte sur laquelle il s’appuie n’a plus guère de pertinence aujourd’hui.  Elle a été conçue dans le monde méditerranéen puis dans le monde occidental, et puis dans les limites de la planète Terre. Elle n’est pas faite pour une cosmogonie  qui parle de multivers, avec 2000 milliards de galaxies détectables, et dont l’espace est composé à 5% seulement de matière et à 95% d’énergie noire et de matière noire. Un architecte ? Qu’est-ce qu’il vient faire là-dedans ?

Il ne s’agit pas de bâtir de la pierre mais de comprendre le mystère de l’univers et, sur notre planète, de comprendre le mystère de le vie. Pour tenter d’y parvenir, on s’est mis  à la recherche d’un langage universel,on croit l’avoir trouvé, il est fait de nombres, il est mathématique et comme c’est lui qui informe et qui organise on l’appelle : ”informatique”.  C’est de ce côté-là qu’il faudrait chercher le GADLU du XXIème siècle. Un langage de nombres. Au Moyen Âge parmi les Arts Libéraux, on distinguait les arts du langage : grammaire, dialectique et rhétorique ; des arts des nombres : arithmétique, musique, géométrie, astronomie.

Les arts des nombres ont définitivement vaincu les arts du langage. La bascule s’est amorcée avec les humanistes. Elle s’est parachevée avec la numérisation généralisée, nous y avons perdu les sens et le sens,  puisque le langage ne vaut plus rien.  Un GADLU réinventé permettrait-il de raccrocher les branches à l’arbre et le tronc aux branches ? L’IA est un candidat intéressant pour nous y aider. Elle tente de rassembler toutes les connaissances du monde (à nous de savoir comment les utiliser). Elle est un formidable outil de recherche de la vérité (à condition qu’on lui dise ce qu’est la vérité). 

Et, -comme c’est curieux !-, on lui prête déjà des pouvoirs qu’on attribuait autrefois au divin : tout savoir, tout comprendre, tout expliquer. Et puis encore : résoudre tous les problèmes qui dépassent l’humanité, comme  gérer le dérèglement climatique,  comprendre et  soigner toutes les maladies, mieux répartir les ressources de la planète, etc…Tout cela sans jamais poser de questions eschatologiques.

Reste à savoir si l’IA est capable de proposer une nouvelles conception du GADLU qui corresponde à notre époque…mais ce sera l’objet d’un prochain article 

GODF : Décryptage des professions de foi des 2 candidats… par 3 I.A.

Le 160e Convent du Grand Orient de France (GODF) s’ouvre aujourd’hui à Bordeaux. Les 1 400 loges de la principale obédience maçonnique française s’y réunissent pour débattre d’un avenir marqué par des défis financiers, administratifs, démocratiques et idéologiques. Après un bref récapitulatif de la situation, nous avons demandé aux 3 IA (Intelligences Artificielles) les plus populaires du marché d’analyser la profession de foi des 2 candidats, afin d’extraire les forces et les faiblesses de leurs propositions, mais aussi de dégager le meilleur candidat potentiel ou plutôt le candidat au meilleur potentiel.

Un redressement financier fragile

Guillaume Trichard, ancien Grand Maître. Photo GODF

Après la gestion contestée de l’ère Trichard, le Conseil de l’Ordre a réussi à enrayer une hémorragie budgétaire de 1,5 million d’euros, par une hausse des capitations et l’utilisation des réserves accumulées pendant la pandémie. Mais la menace demeure : le GODF est passé sous le seuil des 50 000 cotisants, accentuant la fragilité de son modèle économique.

Le poids de la Sogofim

Le débat se cristallise sur la Sogofim, société immobilière créée en 1998 et contrôlée par le Conseil de l’Ordre. Avec un patrimoine évalué à 74 millions d’euros, elle concentre les critiques pour son opacité et son éloignement des loges, propriétaires légitimes de ce capital. Plusieurs voix plaident pour un retour à une gouvernance plus démocratique, avec un directoire de gestionnaires et un conseil de surveillance élu.

Déficits démocratiques et éthiques

Outre la Sogofim, la Fondation du GODF est également pointée du doigt pour son fonctionnement centralisé et peu inclusif. Certains appellent à la mise en place de conseils régionaux consultatifs associant réellement les loges. À ces dérives s’ajoutent des manquements éthiques imputés à certains dirigeants ayant accepté des responsabilités qu’ils négligent d’assumer correctement.

Un positionnement idéologique en perte de repères

Historiquement fondé sur la laïcité, le GODF peine à adapter ce principe à un contexte sociétal post-colonial. La pétition lancée par les grandes maîtrises Trichard et Pénin pour inscrire les premiers articles de la loi de 1905 dans la Constitution a récolté 20 366 signatures, loin des 200 000 espérées : un revers pour l’obédience.

Une diplomatie maçonnique erratique

CLIPSAS Franc-maçonnerie

Sur le plan international, le GODF multiplie les ruptures : départs successifs du Clipsas (1961–1998 puis 2010–2019), retrait de l’Association Maçonnique Européenne en 2024 et lancement récent d’une Union Maçonnique Libérale Internationale, boycottée par plusieurs grandes obédiences. Cette stratégie alimente l’isolement du GODF, accusé de suprématisme.

Deux candidats pour un avenir incertain

L’élection du futur Grand Maître, le 21 août, à Bordeaux, cristallise ces tensions.

Pierre Bertinotti,
Membre actuel du Conseil de l’Ordre, incarne la continuité avec les maîtrises Pénin et Trichard. S’il est élu, il ne pourrait statutairement exercer qu’une seule année, mais préparerait ainsi le retour de ses deux prédécesseurs.

Daniel Puiboube,
Ancien Garde des Sceaux du GODF, se positionne comme l’homme de la réforme. Il propose un programme détaillé pour répondre aux déficits structurels et relancer l’obédience sur une trajectoire plus inclusive et durable.

Le Convent 2025 pourrait ainsi s’avérer décisif pour l’avenir du Grand Orient de France : entre reconduction d’un système critiqué ou véritable changement de cap, les Conseillers de l’Ordre vont devoir se prononcer. L’avenir du GODF sous l’angle de ses qualités d’Obédience maçonnique pourrait bien se jouer durant ce Convent 2025.

Nous avons intérrogé 3 IA parmi les plus populaires, en leur soumettant les lettres de candidature de Pierre Bertinotti et de Daniel Puiboube, afin d’effectuer une analyse impartiale des points forts, des points faibles… et de pronostiquer quel candidat avait sur le papier le plus de chances de l’emporter.

Analyse n°1 effectuée par Grok :

# Contexte et Durée des Mandats

Daniel Puiboube

** Daniel Puiboube ** : Propose un mandat continu de trois ans (2025-2028), axé sur un retour aux racines initiatiques du GODF, sans influence politique directe, avec une vision centrée sur l’adaptation aux défis modernes, tout en préservant les traditions.

** Pierre Bertinotti ** : Candidat pour un mandat d’un an (2025-2026), suivi d’un retour probable de Guillaume Trichard (3 ans, 2026-2029) puis de Nicolas Penin (3 ans, 2029-2032). Son programme s’inscrit dans la mouvance de l’UNSA, visant à opérer un virage du GODF vers un projet de « Corps Intermédiaire », aligné sur des priorités sociétales et républicaines.

# Analyse des Profils

** Daniel Puiboube ** : Initié en 2002, il cumule une expérience maçonnique variée (Vénérable Maître, Président du Congrès, Garde des Sceaux) et professionnelle (ancien commandant divisionnaire de police). Son parcours reflète une progression interne au GODF, avec une sensibilité aux enjeux sociétaux (anthropocène, transhumanisme) et une volonté de réforme structurelle.

Pierre Bertinotti

** Pierre Bertinotti ** : Initié en 2003, il a occupé des postes comme Vénérable Maître, Grand Expert et Président de la Commission du Budget. Son profil est renforcé par une expertise économique (contrôleur financier, enseignant à l’Université de Lorraine) et des mandats électifs (conseiller municipal). Son ancrage à l’UNSA oriente son projet vers une franc-maçonnerie inspirée des engagements syndicaux généraux.

# Comparaison des Programmes

1. Vision et Objectifs

** Daniel Puiboube ** : Met l’accent sur une « révolution des esprits », une franc-maçonnerie d’engagement, d’émancipation et d’innovation. Il vise à ancrer le GODF dans le XXIe siècle, en renforçant le lien initiatique, la communication moderne et la projection à long terme, tout en restant fidèle aux Lumières.

** Pierre Bertinotti ** : S’inspire de Philippe Foussier (UNSA) pour une franc-maçonnerie au service de la République, en mettant l’accent sur les exercices démocratiques, la défense des valeurs républicaines et la construction d’un « GODF Corps Intermédiaire ». Son mandat d’un an vise à assurer une transition vers une gouvernance plus fortement organisée sur le mêmes pôles.

2. Axes Stratégiques

** Puiboube ** : – Modernisation de la communication (pôle communication, ambassadeurs, réseaux sociaux). – Engagement sociétal (élections 2026, lutte contre les discriminations). – Solidarité inclusive, liens institutionnels (maires, École) et vision internationale. – Réforme interne (gouvernance, sentiment d’appartenance).

** Bertinotti ** : – Renforcement de la régularité et de la transparence (contrôle des instances, accès à l’information). – Engagement républicain (défense de la laïcité, soutien aux élus locaux). – Simplification des structures et valorisation des travaux des Loges. – Accent sur l’éducation et la cohérence des orientations.

3. Approche Politique

** Puiboube ** : Rejette l’influence politique directe, privilégiant un retour aux racines initiatiques et une neutralité vis-à-vis des partis politiques.

** Bertinotti ** : Influencé par la constellation UNSA, il propose une franc-maçonnerie se présentant comme un acteur politique intermédiaire, aligné sur des valeurs progressistes, cherchant à polariser ses membres.

4. Durée et Continuité

** Puiboube ** : Mandat de trois ans pour une vision cohérente et stable, évitant les ruptures.

** Bertinotti ** : Mandat d’un an, suivi d’une succession prévisible (Trichard, Penin), au risque d’une instabilité et d’une continuité conditionnée par l’UNSA.

# Points Positifs

** Daniel Puiboube ** : – Vision à long terme et cohérente sur trois ans. – Approche équilibrée entre tradition et modernité (communication, engagement sociétal). – Absence d’influence politique partisane, renforçant l’autonomie du GODF. – Renforcement du lien interne (Loges-Obédience) et du sentiment d’appartenance.

** Pierre Bertinotti ** : – Expérience économique et gestionnaire, utile pour stabiliser les finances. – Engagement clair pour la République et la laïcité, aligné sur des attentes sociétales. – Simplification des structures et transparence, favorisant la confiance. – Soutien aux élus locaux, renforçant l’impact régional.

# Points Négatifs

** Daniel Puiboube ** : – Manque de détails sur certaines mesures (solidarité inclusive, liens avec l’École). – Risque de résistance interne face à la centralisation (pôle communication, ambassadeurs). – Coût élevé du Convent non pleinement résolu.

** Pierre Bertinotti ** : – Mandat court (1 an), limitant la mise en œuvre et favorisant l’instabilité. – Influence de l’UNSA, pouvant aliéner des membres attachés à la neutralité. – Absence de vision à long terme claire, dépendante des successeurs (Trichard, Penin). – Approche technocratique (régularité, budgets) moins inspirante pour une refondation.

# Évaluation des Chances pour le GODF

** Daniel Puiboube ** :

*Avantages* : Sa vision sur trois ans offre une stabilité et une profondeur, essentielle pour répondre aux défis modernes (numérique, climatique) tout en préservant l’identité initiatique. L’absence d’influence politique renforce l’unité interne et l’attractivité auprès des profanes cherchant une franc-maçonnerie apolitique. Les réformes de communication et de gouvernance sont adaptées à une Obédience en quête de renouvellement.

*Défis* : La mise en œuvre dépendra de sa capacité à surmonter les résistances internes et à financer ses projets (ex. Convent).

*Verdict* : Meilleures chances à long terme, surtout si l’Obédience privilégie une refondation initiatique, plutôt qu’une orientation politique.

– ** Pierre Bertinotti ** :

*Avantages* : Son mandat d’un an peut servir de transition efficace, stabilisant les finances et renforçant la transparence. L’engagement républicain et le soutien aux élus locaux répondent à des attentes immédiates, notamment avant 2026.

*Défis* : La courte durée limite l’impact et l’influence de l’UNSA risque de diviser, surtout si les successeurs (Trichard, Penin) maintiennent cette ligne. Le projet de « Corps Intermédiaire » reste vague et pourrait être perçu comme une politisation excessive.

*Verdict* : Moins adapté à une vision durable, mais utile pour une phase transitoire si l’Obédience penche vers une influence syndicale.

# Conclusion :

Qui Présente les Meilleures Chances ?

** Au regard de la situation actuelle, Daniel Puiboube apparaît comme le candidat offrant les meilleures chances pour le GODF. Son mandat de trois ans garantit une continuité et une cohérence, évitant les ruptures liées à une succession rapide (Bertinotti-Trichard-Penin). Son retour aux racines initiatiques, combiné à une modernisation pragmatique, répond mieux aux besoins d’une Obédience cherchant à se renouveler, tout en restant fidèle à son essence, sans se laisser dominer par une influence politique comme l’UNSA.

Bertinotti, bien que compétent, est handicapé par la brièveté de son mandat et les risques de polarisation, rendant son projet moins viable à long terme. Puiboube semble ainsi mieux armé pour ancrer le GODF dans le XXIe siècle avec une vision unifiée et durable.

Analyse n°2 effectuée par Perplexity :

Analyse comparative des programmes à la Grande Maîtrise du GODF : Daniel Puiboube vs Pierre Bertinotti

1. Présentation générale des candidats

Daniel Puiboube

  • Parcours riche au sein du GODF : ancien Vénérable, président de Congrès, membre de multiples commissions nationales, ex-Président du Convent, expérience au Conseil de l’Ordre où il a géré la commission des Finances et occupé le poste de Garde des Sceaux.
  • Programme axé sur la durée, l’émancipation maçonnique, la réforme interne, la modernisation de la communication, la formation et une gouvernance stabilisée sur 3 ans, sans influence politique extérieure.

Pierre Bertinotti

  • Parcours institutionnel et administratif : ancien Vénérable, Orateur, long engagement en commission budgétaire (président), délégué aux Congrès et Convent, Contrôleur général économique et financier honoraire.
  • Programme centré sur la gestion saine, la proximité avec les loges, la défense de la République laïque, le renforcement du lien avec la base, un virage vers le projet de « Corps intermédiaire » orchestré par l’UNSA. Mandat limité à une seule année, avec un retour programmé de Guillaume Trichard et Nicolas Penin, tous deux identifiés à l’influence de l’UNSA sur le GODF.

2. Analyse des programmes

ThématiqueDaniel PuiboubePierre Bertinotti
Vision généraleEmancipation, réforme profonde, ancrage dans la durée et retour à l’initiatiqueContinuité institutionnelle, gestion fine, lien renforcé avec loges
Durée et stabilité du mandat3 ans consécutifs, transmettre l’action dans la durée, continuité stratégique1 an, puis passage de relais à Trichard et Penin (cycle UNSA)
Indépendance du GODFAffirmée : pas d’influence politique extérieureInfluence syndicale (UNSA), projet de « Corps intermédiaire »
Modernisation et ouvertureModernisation de la communication, Youtube, ambassadeurs, ouverture vigilanteOuverture sous angle démocratique, événements externes, jeunesse
Formation et transmissionFormation structurée, supports didactiques, transmission intergénérationnelleTransmission par l’écoute, le lien, la circulation de l’information
Gouvernance interneVolonté de stabiliser les fonctions et la structure, réforme du ConseilMet l’accent sur la fluidité, la circulation de l’information
Rapport à la République et la LaïcitéDéfense active des valeurs républicaines et laïques, vigilance contre l’extrêmePriorité à la laïcité, vigilance face à la désinformation
Pragmatisme financierAnalyse des coûts, projets de rationalisation du Convent, gestion patrimonialeForte expérience budgétaire, rôle de contrôle et de gestion saine
Société et enjeux contemporainsEn phase sur l’anthropocène, le transhumanisme, les mutations socialesEmphase sur la crise démocratique, la jeunesse, l’Europe
Lien avec les logesCentralisation de la formation, proximité via délégués régionauxForte volonté d’être au plus proche grâce à l’accompagnement
Politique extérieure & internationalDialogue stratégique, enrichissement mutuel, rayonnementPromotion d’une franc-maçonnerie libérale, priorité à « l’export »
Projets concrets pour le GODFRéformes organisationnelles, pôle communication, veille opérationnelleRenfort du rôle des loges, accompagnement quotidien

3. Points positifs et négatifs

Daniel Puiboube

  • Positifs :
    • Expérience polyvalente et complète, vision globale de la gouvernance du GODF. Programme structuré, axé sur la réforme, la modernisation et la pédagogie. Projet de stabilisation des instances, de transmission intergénérationnelle, adaptation au XXIe siècle.
    • Indépendance assumée, retour à l’essentiel initiatique, résistance aux influences externes.
  • Négatifs :
    • Programme exigeant, ambition structurelle pouvant rencontrer des résistances.
    • Moins de souplesse vis-à-vis de l’ouverture aux influences extérieures (peut être perçu comme moins adaptable).

Pierre Bertinotti

  • Positifs :
    • Grande expérience en gestion, transparence, expertise budgétaire.
    • Maîtrise des rouages institutionnels, volonté affirmée de dialogue et de proximité avec les loges.
    • Défense vivace de la laïcité, vision résolument démocratique et européenne du GODF.
  • Négatifs :
    • Mandat d’un an uniquement, sans possibilité de développer un projet sur la durée.
    • Suivi par 3 ans sous influence de l’UNSA avec Trichard puis Penin, perte de souveraineté du GODF sur ses orientations propres.
    • Programme plus administratif que réformateur, recentrage sur un projet d’influence syndicale (Corps intermédiaire).

4. Synthèse et probabilité de bénéfice pour le GODF

Au regard des programmes, des contextes et des tendances internes :

  • Daniel Puiboube offre un cap clair pour une refondation, une stabilisation du pouvoir, une indépendance affirmée, un travail de fond sur la transmission, la gouvernance et l’adaptation du GODF aux grands défis contemporains, tout en respectant l’héritage initiatique.
  • Pierre Bertinotti s’insère dans un mouvement de continuité administrative, d’ouverture institutionnelle et d’accompagnement, mais sans perspective de long terme, le mandat étant condamné à l’intérim avant la reprise en main par l’axe UNSA. Son élection marquerait nettement le passage du GODF à une logique de « Corps intermédiaire » piloté de l’extérieur.

À noter :

  • Le choix d’un projet dépend donc d’un arbitrage entre l’indépendance initiatique et la continuité administrative alliée à une stratégie d’influence syndicale.
  • Pour un GODF soucieux de sa continuité et de sa spécificité maçonnique, la stabilité et la réforme profonde défendues par Daniel Puiboube sont un atout majeur, portés par une vision clarifiée et libérée des influences politiques et syndicales.
  • Le profil de Bertinotti, bien qu’expérimenté et sincèrement tourné vers l’ouverture, est structurellement limité dans le temps et ne fait que préparer le terrain aux années d’emprise UNSA.
  • La cirulaire 1247 du Grand Trésorier Pierre Bertinotti adressée in extremis le 11/08/25 demandant au Convent une autorisation d’utiliser la moitié des réserves financières du GODF pour des opérations de sécurité générale pour la seule rue Cadet (sur 515 sites ) est très déconcertante de la part d’un gestionnaire supposé avisé et anticipateur. (Voir document original en fin d’article : Enveloppe 500 000 €)

Conclusion

Daniel Puiboube présente objectivement le programme le plus solide, indépendant, cohérent et structurant pour l’avenir du GODF, à condition de privilégier la réforme interne, la stabilité et la reconquête d’une identité maçonnique forte.
Le choix Bertinotti engage irréversiblement le GODF dans une logique de pilotage politique externe au service d’un projet syndical, avec un risque de dilution de la spécificité maçonnique et de perte de contrôle sur les orientations futures.
Au vu du contexte et des enjeux, Daniel Puiboube offre donc les meilleures garanties pour l’autonomie, la profondeur initiatique et la modernisation maîtrisée du GODF.

Analyse n°3 effectuée par ChatGPT5 :

  1. Analyse individuelle des programmes de Daniel Puiboube et de Pierre Bertinotti.
  2. Comparaison point par point (orientations, gouvernance, idéologie, risques, opportunités).
  3. Projection stratégique : lequel offre, dans le contexte que vous avez rappelé (influence UNSA, alternances probables Trichard/Penin, durée des mandats), les meilleures chances pour le GODF.

1. Analyse individuelle

Daniel Puiboube

  • Parcours : ancien fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, long engagement dans les structures du GODF (présidence de Congrès, président de Convent, Conseiller de l’Ordre, Garde des Sceaux). Expérience institutionnelle forte.
  • Vision : programme dense, structuré, volontariste. Trois grands axes :
    • Une maçonnerie de combat : engagement sociétal, vigilance antifasciste, défense de la laïcité et lutte contre replis identitaires.
    • Un GODF modernisé : communication professionnelle, réseaux sociaux, visibilité accrue, “ambassadeurs” du GODF.
    • Une gouvernance rénovée : réorganisation du Conseil de l’Ordre, stabilisation des fonctions, création de pôles stratégiques, réforme de la Sogofim, rationalisation financière du Convent.
  • Points forts :
    • Vision long terme, pas seulement une mandature.
    • Retour assumé aux fondamentaux initiatiques (méthode, rites, transmission) tout en assumant une mission sociétale.
    • Capacité de réforme interne (gouvernance, finances, communication).
    • Pas d’ancrage politique ou syndical extérieur → indépendance.
  • Points faibles :
    • Programme très ambitieux, risque de lourdeur ou de dispersion.
    • Profil plus sympathique qu’administratif.
    • Forte insistance sur communication externe et politique → risque d’accusation de “politisation” malgré sa volonté de recentrage initiatique.

Pierre Bertinotti

  • Parcours : ancien haut fonctionnaire au ministère des Finances, proche du milieu politique (Bérégovoy, Louis Besson), ancien élu local, enseignant à CentraleSupélec et université. Long engagement maçonnique local et national, notamment président de la Commission du Budget.
  • Vision : plus sobre, centrée sur la gestion, l’écoute, le lien avec les loges et la défense des principes républicains. Trois grands axes :
    • Soutien et accompagnement des loges, en particulier celles en périphérie géographique.
    • Promotion des principes maçonniques : tolérance, liberté de conscience, laïcité, démocratie. Accent sur jeunesse et franc-maçonnerie libérale à l’international.
    • Bonne gouvernance : continuité administrative, fluidité des relations entre Cadet et les loges, transparence budgétaire.
  • Points forts :
    • Sobriété, pragmatisme, clarté.
    • Très solide expérience budgétaire et administrative.
    • Fidélité aux principes de base (laïcité, République, transmission).
    • Profil plus “gestionnaire” et consensuel.
  • Points faibles :
    • Manque d’ambition structurante pour l’avenir (pas de réforme en profondeur).
    • Programme très court et limité comparé à Puiboube.
    • Forte coloration “politico-syndicale” indirecte (UNSA) : perçu comme le représentant d’un courant.
    • Mandat d’un an seulement → réduit à une fonction de transition.
    • Son épouse est députée « Renaissance », marquage trop politique.

2. Comparaison

CritèresDaniel PuiboubePierre Bertinotti
Durée de mandat3 ans pleins1 an, suivi de Trichard (3 ans) puis Penin (3 ans)
IndépendancePas d’appui extérieur (retour aux racines)Soutenu par réseau UNSA (syndicalisation du GODF)
VisionTransformation profonde du GODF (gouvernance, communication, transmission)Continuité, gestion sereine, pragmatisme
IdéologieMaçonnerie de combat, antifascisme, laïcité, humanismeDéfense des principes républicains, tolérance, démocratie
CommunicationProfessionnalisation, réseaux sociaux, ambassadeursCirculation interne fluide, proximité loges-Cadet
InternationalCoopération active, ouverture à d’autres modèlesPromotion de la maçonnerie libérale adogmatique
Gouvernance interneRéformes structurelles, stabilité des fonctions, pilotage stratégiqueSuivi administratif, écoute des loges, transparence
Points fortsAmbition, vision long terme, indépendanceGestion solide, sobriété, consensuel
Points faiblesComplexité, risque d’activisme politiqueFaible ambition, mandat trop court, dépendance UNSA

3. Projection stratégique

  • Avec Bertinotti :
    • Mandat de transition (1 an).
    • En réalité, son élection préparerait le retour du cycle Trichard (3 ans) → Penin (3 ans), consolidant l’influence de l’UNSA sur le GODF.
    • Ce choix acterait une logique de continuité syndicale, avec un risque d’assujettissement durable à une orientation politico-syndicale externe.
    • Bénéfice : stabilité à court terme, gestion consensuelle. Mais risque d’affaiblissement de l’indépendance initiatique.
  • Avec Puiboube :
    • Mandat direct de 3 ans, sans tutelle politique ou syndicale extérieure.
    • Réforme profonde, retour aux racines initiatiques, mais avec un souffle moderne (communication, gouvernance).
    • Ce choix renforcerait l’autonomie du GODF, tout en lui permettant de se projeter plus fortement dans la société et de redonner de la cohérence interne.
    • Risque : programme ambitieux qui pourrait diviser ou ne pas être mené à bien. Mais il a une vision stratégique et réformatrice, rare au GODF.

🎯 Conclusion

👉 Si le GODF veut préserver son indépendance, se réformer en profondeur et renouer avec un projet de long terme, Daniel Puiboube apparaît comme le meilleur choix.

👉 Si le GODF choisit la continuité et accepte l’influence UNSA comme horizon politique, alors Bertinotti est l’option logique — mais il ne sera qu’une parenthèse avant Trichard et Penin.

En résumé :

  • Puiboube = indépendance, réformes, profondeur initiatique.
  • Bertinotti = transition, gestion, verrouillage syndical.

En prime, deux videos des candidats

Pierre Bertinotti

Daniel Puiboube

@neo.media Daniel Puiboube est policier depuis 26 ans. Pour neo, il a accepté de raconter la vérité sur les enquêtes judiciaires qui n’ont strictement rien à voir avec ce que l’on voit dans les films. 👮‍♀️🚨 #police #enquêtesjudiciaires #filmspoliciers #pourtoi ♬ son original – neo

Enveloppe de 500 000 euros.

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EXCLUSIF – Interview de Jean-Raphaël Notton Grand Maître de la Grande Loge de France

Candidat parisien, Jean-Raphaël Notton a été élu Grand Maître de la Grande Loge de France (GLDF), lors du convent de cette obédience, le 21 juin 2025, avec 51,1 % des suffrages, face à Thierry Sarrazin, candidat originaire du Nord. Il incarne une vision alliant tradition initiatique et ouverture aux défis contemporains. Âgé de 69 ans, initié en 1986 au sein de la loge « Jean Jaurès » à Paris, ce médecin, officier de réserve et acteur du secteur social, prend la tête d’une obédience historique forte de 32 000 membres et 940 loges, fidèle au Rite Écossais Ancien et Accepté.

Jean-Raphaël Notton, Grand Maître de la Grande Loge de France

Son programme, esquissé lors de son élection, fera sans doute l’objet de développements dans sa première conférence publique intitulée : « Osez pousser les portes ! », qui se tiendra, dans le cadre des Tenues d’été, en l’hôtel de la Grande Loge de France, le 26 août prochain (complet). Nul doute qu’il mettra l’accent sur l’accessibilité, la modernité et l’expansion internationale de la GLDF, porteuse d’une tradition spirituelle utile aux temps présents.

Voici 10 thèmes de réflexion permettant d’explorer le programme du nouveau Grand Maître pour les trois prochaines années (2025-2028), si, toutefois, son mandat annuel est renouvelé deux fois.

Ces questions s’inspirent de son parcours, de ses déclarations et du contexte maçonnique dans lequel il est immergé.

1. Une Vision d’Ouverture : Comment rendre la Franc-maçonnerie plus accessible ?

Au cours des dernières années, à maintes reprises, vous avez exprimé le souhait de rendre la GLDF accessible à un public plus large, en particulier aux jeunes générations. Cette ambition n’est pas nouvelle à la GLDF : ne serait-ce que votre prédécesseur, Thierry Zaveroni – mais d’autres avant lui, comme Philippe Charuel, par exemple –, insistaient sur la nécessité d’attirer les jeunes adultes vers la démarche initiatique. De manière générale, quelles initiatives concrètes envisagez-vous pour susciter l’intérêt de nouveaux candidats, tout en préservant la rigueur initiatique du Rite Écossais Ancien et Accepté et, plus largement, pour améliorer dans le public la compréhension d’une franc-maçonnerie conjuguant humanisme et spiritualité ?

JRN : Vous avez raison de souligner que la démarche d’ouverture est ancienne à la Grande Loge et qu’elle est aussi l’œuvre de nombre de mes prédécesseurs.

Je suis convaincu qu’il est possible d’allier Tradition et modernité, initiation et sécularisation. En répondant aujourd’hui à vos questions, c’est exactement cette conviction que je souhaite mettre en œuvre. Dans mon discours de candidature, j’ai insisté sur plusieurs aspects déterminants, à mes yeux :

  • Avoir le souci d’être au plus près de la vie des Loges ;
  • Être ouvert sur le monde ;
  • Expliquer à quel point l’initiation Écossaise peut constituer un viatique pour ceux qui se cherchent, dans cette époque souvent vide de sens.

Aussi bien, notre rentrée va être rythmée par plusieurs évènements marquants. Nous allons saluer et soutenir « la liberté de conscience » :

Jean-Raphaël Notton, Grand Maître de la Grande Loge de France
Jean-Raphaël Notton, Grand Maître de la Grande Loge de France
  • Tout d’abord, en fêtant l’anniversaire du Convent de Lausanne, dont un des messages fondateurs est la liberté de conscience ;
  • Ensuite, en célébrant la loi de 1905, elle aussi porteuse de ce message universel – au demeurant, il n’est pas indifférent de noter que c’est à la Grande Loge de France que le Président de la République a choisi de commencer la commémoration de cette loi républicaine essentielle ;
  • Enfin, à l’occasion des journées du patrimoine, des dizaines de sites de la Grande Loge de France seront ouverts au public, partout en métropole comme dans les outre-mer.

Ce sont ces messages et ces démarches que j’ai essayé de résumer, dans le titre de ma conférence publique du 26 août à Paris : « Osez pousser les portes ! ».

Cette conférence, avec ce thème novateur, est un tel succès qu’elle est déjà complète et qu’il nous a fallu, la mort dans l’âme, bloquer les inscriptions.

Mais pas de regret, j’ai immédiatement demandé que l’on m’organise une nouvelle conférence sur le même thème, courant septembre.

2. La Jeunesse : Comment attirer les nouvelles générations ?

conférence

Plus spécifiquement, quelles stratégies comptez-vous mettre en œuvre pour rendre la GLDF attractive pour les jeunes, tout en répondant à leurs attentes dans un monde en mutation rapide où l’usage des technologies transforme profondément les pratiques sociales et les relations entre les hommes ?

JRN : Je ne crois pas qu’il y ait un message spécifiquement formaté à adresser à ceux que vous regroupez sous le vocable de « jeunes ». Je crois plus à l’expression et à l’explication, partout où cela est possible, du caractère incroyable de la démarche de recherche personnelle et d’engagement que porte l’initiation au Rite Écossais qui rassemble les frères et les Loges de la Grande Loge de France.

Reconnaissez que, dans ce monde matérialiste à outrance, qui vit dans l’immédiateté et dans la superficialité, dire que l’on peut se poser, échanger sans crainte d’être jugé, parler sans être montré du doigt, douter sans être moqué, réfléchir sur soi soi-même, retrouver le goût du temps long, de la persévérance, ouvrir son esprit à l’Autre, à tous les Autres, est un message peu banal.

Je suis persuadé que la découverte de ce message par tous ceux qui se cherchent, jeunes ou moins jeunes, est susceptible d’être un puissant levier d’attraction vers les Loges de la Grande Loge de France.

C’est pourquoi s’efforcer, comme je le souhaite, de communiquer partout, ici, sur tous les types de médias et à toutes les occasions nationales ou locales, est la première et la meilleure manière d’offrir au plus grand nombre l’opportunité de se lancer chacun à son tour dans cette merveilleuse aventure de l’initiation.


3. Engagement humanitaire et sociétal : Quel rôle pour la GLDF face aux enjeux contemporains ?

Dans la perspective que vous avez décrite, la GLDF s’est illustrée par des actions de solidarité, comme l’aide aux plus démunis via le fonds « Fraternité et Humanisme » ou les opérations humanitaires en Ukraine. Quelles nouvelles actions sociétales envisagez-vous pour répondre aux crises actuelles, qu’il s’agisse de défis sociaux, écologiques ou technologiques ?

JRN : Vous voudrez bien me permettre de rappeler, au préalable, « l’esprit » du Rite Écossais qui préside à la démarche singulière des Frères de la Grande Loge de France.

Nous estimons que la recherche personnelle est le primum movens de notre démarche, et qu’il revient ensuite à chacun d’entre nous de se battre pour nos valeurs, là où s’exercent nos responsabilités publiques ou professionnelles, des plus humbles aux plus éminentes.

La magnifique singularité spiritualiste de notre démarche nous incite à nous protéger des jugements profanes obnubilés par le court terme, des accès d’humeur précipités, des prises de position partisanes qui divisent, au lieu de chercher à réunir.

Est-ce à dire que nous nous désintéressons du monde qui nous entoure ? Certes, non ; c’est, d’ailleurs, impossible pour toute conscience qui s’exerce nécessairement au contact des réalités ;

Mais, d’une part, nous privilégions l’action individuelle, plutôt que les pétitions collectives.

On peut dire, à cet égard, que, dans deux registres différents, des personnalités comme celles de Pierre Simon ou d’Arnaud Beltrame sont d’illustres témoignages de notre démarche singulière ; d’autre part, nous préférons nous exprimer sur les valeurs inaliénables que nous défendons.

Ainsi, profitant de la formidable coïncidence – mais en est-ce vraiment une, si l’on veut bien considérer le mouvement historique auquel tout cela correspond ? – que représentent les anniversaires contemporains de la liberté de conscience du Convent de Lausanne de 1875 et de la loi de 1905, je vais inviter les Frères de la Grande Loge de France à réfléchir sur : « la liberté de conscience, comme fondation d’un dialogue privé et public apaisé ». Les contributions des Frères de nos Loges, sur ce sujet majeur, seront rendues publiques et je ne doute pas qu’elles pourront soutenir, au plus haut niveau, les réflexions des décideurs publics nationaux et européens.

C’est de cette matière que nous pourrons le mieux marquer notre siècle, comme avant nous l’ont fait nos frères des XVIIIe, XIXe et XXe siècles.

Alain Graesel avait ainsi résumé l’esprit de notre recherche : « une démarche de Tradition au cœur des enjeux contemporains ».

4. Modernité et Tradition : Comment concilier ces deux impératifs ?
En tant que président de la Commission du « Futur de nos Loges », vous avez formulé des propositions audacieuses pour moderniser la GLDF. Comment comptez-vous équilibrer ces évolutions avec le respect des traditions maçonniques, notamment la dimension spirituelle sans dogme qui caractérise l’obédience et qui serait ainsi appelée à se déployer, d’une manière ou d’une autre, dans des approches renouvelées ?

JRN : Une fois encore, je me dois de rappeler, en préambule, la genèse de cette aventure collective incroyable que fut : « le futur de nos Loges ». Nous étions dans une période de doute comme jamais dans l’histoire de la Franc-Maçonnerie, avec pour toutes les obédiences du monde, y compris, bien entendu, toutes les obédiences françaises, des baisses plus ou moins spectaculaires du nombre « d’adhérents ». Nous avons eu ce formidable courage collectif de demander aux Frères et aux Loges de s’exprimer sans tabou ni réserve, sur leur situation, leurs attentes, leurs déceptions parfois, leurs initiatives souvent, pleines d’imagination, d’énergie, de détermination aussi.

Car c’est cela le plus intéressant de cette démarche, que j’ai eu l’honneur de coordonner avec d’autres Frères encore présents à mes côtés aujourd’hui : « ce sont nos Frères et nos Loges qui se sont exprimés ». Nous sommes la seule obédience européenne – voire la seule à l’échelle de la planète – à avoir su mener, avec autant de liberté, une telle démarche de vérité. C’est la preuve vivante de notre vitalité.

Bon nombre de points essentiels de mon projet pour la Grande Loge de France sont directement issus de cette libre expression des Frères et des Loges. Sans trop entrer dans les détails – ce serait ici infiniment trop long –, nous avons en particulier analysé avec respect et lucidité ce qui relève de l’intangible et du contingent.

L’intangible, ce sont les fondations inaliénables et inviolables de notre Tradition, avec, en son cœur, le Rite Écossais Ancien et Accepté.

Le contingent, c’est le champ immense d’imagination que nous devons et pouvons avoir, pour que la vie en Loge de nos Frères soit vivante et joyeuse.

La Spiritualité de notre pratique fait non seulement partie de l’intangible, elle en constitue la singularité et, à mes yeux, le côté formidablement attractif de la Grande Loge de France.

C’est dire si nous y sommes attachés.

5. Dialogue Inter-Obédiences : Quelle place pour la GLDF dans le paysage maçonnique français ?
La Grande Loge de France (GLDF) occupe une position centrale dans le paysage maçonnique français, entre le Grand Orient de France (GODF) et la Grande Loge Nationale Française (GLNF). Comment envisagez-vous les relations avec l’ensemble des obédiences, notamment au sein de la Confédération Maçonnique Française (CMF) et quelles collaborations pourraient être développées ?

JRN : Défendre une forme de prééminence de la Grande Loge de France par rapport aux autres obédiences n’est en rien ma priorité. Je laisse cela à d’autres obédiences, si cela les intéresse. Notre histoire et notre importance nationale et internationale plaident à elles seules pour nous.

Je souhaite, en revanche, renforcer nos liens avec les autres obédiences de Tradition, qui partagent avec nous la primauté de la recherche spirituelle.

Nous sommes la plus ancienne d’entre elles, nous représentons le courant important des « Antients ». Cette place historique nous confère des responsabilités particulières.

Liliane Mirville

Par ailleurs, je veux profiter de votre question pour saluer nos liens particuliers avec la Grande Loge Féminine de France. J’annoncerai, lors de ma conférence publique, une initiative conjointe que nous prendrons avec la Grande Maîtresse Liliane Mirville, dans le cadre du 80e anniversaire de l’indépendance de cette obédience historiquement issue de la Grande Loge de France.

6. Expansion Internationale : Quels sont vos objectifs au-delà des frontières ?
Vous avez mentionné votre intention de poursuivre l’implantation des loges de la GLDF sur tous les continents. Quelles régions ou quels pays priorisez-vous pour cette expansion et comment la GLDF peut-elle renforcer sa présence dans le paysage maçonnique international ?

JRN : Nous sommes présents partout en métropole, dans les outre-mer, et dans un grand nombre de pays étrangers.

Par ailleurs, la Confédération Internationale des Grandes Loges Unies, dont la Grande Loge et le Rite Écossais sont le cœur, constitue un réseau international sans beaucoup d’équivalent dans le monde.

D’une part, je souhaite poursuivre l’implantation de nouvelles Loges de la Grande Loge de France partout où l’opportunité et la demande s’expriment. L’Asie du Sud-Est et le continent nord-américain vont ainsi rapidement voir la création de nouvelles Loges.

D’autre part, l’Europe constitue un socle de présence important, à bien des égards. Nous souhaitons activement permettre à nos valeurs de marquer plus encore la construction européenne en cours. Nous avons le devoir d’être présents partout où des Frères ont besoin d’aide, comme c’est le cas actuellement à l’Est de l’Europe.

Mais nous avons également l’ambition légitime de faire de la Confédération Internationale des Grandes Loges Unies le premier réseau international maçonnique. Dès cette rentrée, je serai présent à Lomé au Togo, pour un rassemblement exceptionnel d’un grand nombre d’obédiences africaines de Rite Écossais. Des mots importants y seront prononcés, des liens forts y seront établis ou renforcés.

7. Revenons-en aux valeurs de la GLDF : Comment envisagez-vous de renforcer la convergence de la Liberté de Conscience et de la Spiritualité, souvent perçues comme antinomiques ou du moins comme entretenant un rapport fortement dialectique ? Quels sont le sens et la portée de la laïcité, dans ce cadre ?
En d’autres termes, la GLDF se distingue par sa défense de la liberté de conscience et sa spiritualité sans dogme. Face aux clivages philosophiques et religieux dans la société, comment comptez-vous promouvoir ces valeurs au sein des loges et dans le débat public ?

JRN : 2025 est marquée par deux anniversaires convergents et importants pour nous : la loi de 1905 et la remémoration du Convent de Lausanne. Dans les deux cas, c’est la liberté de conscience qui est mise en valeur et portée au rang de vertu cardinale.

La richesse singulière de la Grande Loge de France trouve ses racines dans ces deux évènements, l’un lié à la République, l’autre au Rite Écossais. C’est dire si nous nous sentons impliqués dans ces deux évènements. Nous les saluerons, l’un et l’autre, de manière solennelle.

Notre singularité « spiritualiste » est pour tous les initiés de la Grande Loge de France une source de joie partagée, de fierté, d’Espérance aussi. Qu’autant de courants spiritualistes différents soient représentés dans nos Loges est la conséquence heureuse et naturelle de cette joie, de cette fierté et de cette Espérance.

Vous évoquez une certaine « antinomie », dans une fraction de l’opinion publique, entre la liberté de conscience et la spiritualité : je ne partage absolument pas cette appréciation. La Grande Loge, les Loges de notre obédience, sont des endroits rares où peuvent dialoguer, en toute liberté, des Frères aux opinions et aux croyances personnelles parfois très différentes. Dans l’époque bouleversée et souvent radicalisée qui marque nos vies, quel formidable privilège offre la Grande Loge de France à tous ses initiés et à ceux qui veulent nous rejoindre !

Dans nos Loges, vous pouvez, en toute liberté, et dans un respect absolu, soit être initié et pratiquer au-dehors la religion de votre choix, soit encore être initié et n’avoir aucune religion, soit enfin être initié et poursuivre une recherche personnelle et intime que nul ne viendra contester. Quel bonheur !

Et, en même temps, quelle tristesse qu’une certaine radicalité anticléricale continue d’alimenter certaines obédiences, ce qui ralentit notre espoir légitime de réconciliation avec la religion catholique romaine, une des seules institutions religieuses au monde avec laquelle persiste un malentendu historique, sans fondement dogmatique réel.

8. Transmission Culturelle : Quel rôle pour les événements publics ?
Votre prochaine et première conférence publique : « Osez pousser les portes », s’inscrit dans un cycle estival de la GLDF visant à ponctuer les tenues réservées aux Frères, de conférences publiques ouvertes à toutes et à tous dans le Grand Temple. Quels autres événements culturels ou éducatifs prévoyez-vous pour faire connaître la franc-maçonnerie et ses valeurs, comme s’y emploient déjà le Festival des Heures Bleues (au Château Saint-Antoine à Marseille) ou le Salon du Livre et de la Culture (en l’hôtel de la rue Louis-Puteaux, à Paris) ?

JRN : Je considère comme important que nous soyons ouverts sur le monde. Comment pourrait-il en être autrement, quand notre devoir premier d’initiés est de transmettre notre Tradition et ses valeurs, au plus grand nombre. Des initiatives nombreuses ont déjà été prises dans un passé récent. Je compte poursuivre cet élan d’ouverture, grâce à la culture, grâce à l’histoire, mais aussi par des évènements permettant l’expression publique, chaque fois que les valeurs essentielles que nous représentons pourront y trouver une tribune.

Ainsi, l’obtention pour notre musée du label « musée de France » va nous permettre d’accueillir des scolaires. Cet effort d’ouverture ne sera pas seulement parisien mais national voire rayonnera au-delà. Par exemple, un colloque d’envergure est, d’ores et déjà, en préparation à Ajaccio, qui portera sur le dialogue des spiritualités en Méditerranée. Mais cet effort d’ouverture sera également local, organisé par les Loges, avec le soutien de l’Obédience. Comme à Corbeil, à Lille, à Lyon, à Nancy, à Rochefort, aux Antilles, en Guyane et même à Bangkok, pour ne citer que quelques Orients où se manifestera cette volonté d’ouverture, dès la rentrée.

Arnaud Beltrame

Dans ces moments très anxiogènes de la vie du monde, qui incitent au repli sur soi, nous proposons au contraire d’oser ouvrir les portes et de partager nos valeurs de tolérance, de fraternité et de solidarité.

9. Héritage et Mémoire : Comment perpétuer l’histoire de la GLDF ?
Votre discours émouvant, en 2018, lors de la cérémonie funèbre en hommage à Arnaud Beltrame, membre de la GLDF, a marqué les esprits. Comment envisagez-vous de préserver et de transmettre l’héritage maçonnique, notamment à travers des figures héroïques ou des événements comme la cérémonie annuelle du devoir de mémoire ? À cet égard et plus globalement, la récente inauguration du musée maçonnique dans un espace dédié plus étendu permettra de mettre en valeur les riches collections de la GLDF. L’ouverture concomitante d’une librairie présentant des auteurs de la GLDF accroîtra sans nul doute ce rayonnement. Mais quelles autres initiatives envisagez-vous, qui dépassent l’échelle de la rue Louis-Puteaux ?

JRN : Avoir eu l’honneur, à l’époque, en tant que Grand Orateur, de prononcer l’éloge funèbre d’Arnaud Beltrame, restera à jamais un moment exceptionnellement bouleversant de mon parcours d’initié. Arnaud Beltrame nous a démontré, au prix de sa vie, ce que signifie véritablement l’Engagement et le respect de nos serments.

La Grande Loge de France est la plus ancienne des obédiences françaises de Tradition.

Son histoire est d’une richesse incomparable. Et ce n’est pas seulement de son histoire ancienne que la Grande Loge peut s’enorgueillir, c’est aussi de son histoire récente, voire contemporaine, comme dans le cas d’Arnaud Beltrame.

Comment ne pas citer les 7 compagnons de la Libération membres de la Grande Loge, dont leur doyen Hubert Germain ? Aucune autre institution privée ni a fortiori aucune autre obédience ne peuvent revendiquer un tel nombre de héros de la République, en son sein.

Pierre Simon

Comment ne pas citer le Grand Maître Pierre Simon qui fut un éminent contributeur des lois Veil ? Vous avez raison, défendre la vérité historique est un combat permanent.

C’est pourquoi j’ai décidé de développer de manière significative la communication externe de la Grande Loge de France. Cette communication sera à la fois nationale, mais également de proximité, au plus près des évènements générés par nos Loges et nos Orients.

J’ai l’ambition bien naturelle de vouloir mieux intégrer, dans nos réalités quotidiennes, la dimension historique de notre Obédience, son importance comme porteuse de nos valeurs républicaines partagées, et d’accroître ainsi sa notoriété globale et son attractivité personnelle.

10. Défis Internes : Comment renforcer l’unité de l’obédience ?
Votre élection, à raison de 51,1 % des suffrages – ce qui n’a rien d’unique, bien d’autre cas s’étant produits par le passé avec de faibles écarts entre candidats au second tour –, témoigne d’une démocratie vivante et d’un scrutin concurrentiel. Cependant, après ces épisodes, il faut, comme on dit, « recoller les morceaux » et refaire l’unité. Même si, par leur discipline, les francs-maçons devraient y parvenir sans difficulté, il s’agit de retrouver une dynamique qui implique le plus grand nombre, en fédérant les énergies de toutes les régions et de tous les frères. Comment pensez-vous désamorcer les éventuelles frilosités et les tensions subsistantes ?

JRN : La Grande Loge est une institution vivante, avec une démocratie mature et apaisée. Je ne crois pas une seconde à l’existence de ce que vous appelez : « des frilosités et des tensions subsistantes » et ce d’autant moins que j’ai clairement inscrit mon mandat dans un esprit de continuité.

Thierry Zaveroni

Vous me donnez ainsi l’occasion de rendre hommage à la Grande Maîtrise de mon prédécesseur, Thierry Zaveroni. Je ne doute pas que l’histoire conservera la mémoire d’une œuvre dense et réussie, qui est aussi celle de tous les Frères qui l’ont accompagné dans son action, ce qui est le lot de chaque Grand Maître qui n’agit jamais seul (c’est, d’ailleurs, l’esprit même de la franc-maçonnerie).

Pour le reste, je vais remplir ce rôle indispensable d’impulsion et de mobilisation des énergies que doit accomplir, selon moi, tout Grand Maître. L’histoire, la souveraineté, la dimension nationale et internationale de la Grande Loge de France, nous donnent collectivement cette motivation, cette ambition et, en toute hypothèse, ce devoir.

Avec comme objectif primordial de transmettre au plus grand nombre une Tradition initiatique qui nourrit nos vies d’initiés et qui est un message d’Espérance, dans un monde bouleversé. Je vais tout faire pour assumer ce devoir au mieux de mes capacités, au nom de tous les Frères de la Grande Loge de France.

Merci de votre bienveillant accueil dans vos colonnes (je crois que nous avons ce mot en commun…).

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La pierre du maçon : outil, miroir et destin

De notre confrère italien expartibus.it – Par Rosmunda Cristiano

Que fait un maçon avec une pierre ?

Une question apparemment simple, mais capable d’ouvrir les portes du Temple intérieur. Ce n’est pas seulement un symbole, ni une allégorie : c’est une réalité vivante du voyage initiatique. Dans les mythes, les traditions et les rituels, il est toujours là : matière informe à sculpter, obstacle à surmonter, fondation sur laquelle construire. C’est l’objet que l’on tient dans la main au début de son voyage et que l’on continue à peaufiner tout au long de son Œuvre.

Saxa loquuntur.

Les pierres parlent.

Pierre Cubique à Pointe

Et si l’on écoute attentivement, chacun nous interroge avant même que nous commencions à l’analyser grossièrement. Lorsqu’il s’agit d’un moyen, le Maçon qui entre dans le Temple trouve sa pierre à tailler. C’est la matière première, l’ego indompté, la somme des imperfections, des passions et des illusions à transformer. En ce sens, il sert à reconnaître ses propres limites, à transformer le profane en initié.

Dans ce cas, il est accueilli avec humilité, car le Frère sait qu’il n’est pas là pour juger les autres, mais pour s’améliorer. Il utilise le ciseau de l’introspection, le maillet de la volonté, l’équerre de la rectitude. Dans ce geste silencieux, jour après jour, il se renouvelle.

Ce n’est qu’une fois la pierre intérieure polie que la Lumière peut émerger. C’est pourquoi le travail sur soi est la véritable pierre angulaire de l’initiation. Mais le symbole peut être corrompu et le franc-maçon peut s’égarer. Quand la pierre devient une fin, quelque chose a mal tourné. Certains l’érigent en trophée, l’exhibent comme preuve de supériorité, la brandissent pour juger les progrès des autres.

Dans ce cas, ce n’est plus un outil de croissance, mais un objet de fierté. Il n’y a plus d’initiation, seulement une apparence. Le Temple se vide, l’équerre se courbe, le compas se ferme. Celui qui l’utilise pour construire un piédestal personnel a oublié que le franc-maçon ne procède pas pour lui-même, mais pour l’Humanité.

Non sibi, sed omnibus.

Pas pour lui-même, mais pour tout le monde.

Marteau, ciseau, Pierre
Marteau, ciseau, Pierre

Lorsqu’un franc-maçon jette une pierre, celle-ci peut aussi devenir une arme. Cela se produit lorsque nous oublions le devoir de silence, de discrétion et de tolérance, et que nous l’utilisons pour juger, diviser et frapper au lieu de comprendre.

Celui qui le jette a cessé de travailler sur lui-même et a commencé à « redresser » les autres. Il a oublié que la véritable construction n’est pas extérieure, mais intérieure. Il a perdu le sens des responsabilités. Pourtant, dans chaque loge, le risque existe que des pierres se transforment en projectiles. Cela se produit lorsque le rituel est confondu avec le pouvoir, le symbole avec le statut , le Temple avec une scène.

Il y a ensuite le franc-maçon qui l’évite, non par lâcheté, mais parce qu’il ne répond pas au jet par un autre. Il l’évite avec la force de la patience, la force d’un engagement constant, un silence plus éloquent que mille mots, car il sait que « œil pour œil » rend le Temple aveugle.

Dans le silence et l’espérance sera ta force .
Ésaïe 30:15

Tailleurs de pierres
Tailleurs de pierres

Le Maçon qui évite la pierre est celui qui a déjà passé l’initiation apparente. Il est celui qui sait que le plus difficile est de ne pas réagir comme prévu. Il est le Frère qui construit tandis que d’autres détruisent.

La pierre est donc tout.
C’est le début et la fin.
C’est le fardeau et le fondement.
C’est l’obstacle et l’opportunité.

Sur le chemin initiatique, on ne cesse de la rencontrer. On la trouve sur son chemin, dans ses défauts, dans les paroles d’un Frère, dans ses déceptions. Parfois elle nous entrave, parfois elle nous façonne. Mais rappelez-vous toujours : on n’est pas maçon parce qu’on possède une pierre, mais parce qu’on sait la façonner.

Et quand quelqu’un vous montre sa pierre comme une arme, offrez-lui la vôtre comme fondation pour construire ensemble. Car, après tout, c’est ainsi que se construit le Temple Universel : une pierre après l’autre, un Frère à côté d’un autre.

Le Temple est construit pierre par pierre, mais la Fraternité est fondée cœur par cœur.

Et toi, Frère : que fais-tu de ta pierre ?
Est-ce que tu le ponces ou tu le jettes ?
Est-ce que vous l’aimez ou est-ce que vous le dépassez ?
Car il ne suffit pas de l’avoir reçu. Il faut en avoir compris le sens.
Et là, vraiment, l’Opéra commence.

La pyramide d’Arapongas et son écho maçonnique dans la ville

De notre confrère brésilien tnonline.uol.com.br

Dans la petite ville brésilienne d’Arapongas, une structure intrigante attire l’attention : une pyramide construite en 1999 par l’architecte José Augusto de Mattos, connue sous le nom de « Pyramide de l’Humanité ». Cette œuvre monumentale, mesurant environ 14 mètres de haut et composée de blocs de béton armé, n’est pas une simple curiosité architecturale. Elle s’inspire des pyramides égyptiennes et mayas, symbolisant à la fois l’unité des cultures humaines et une réflexion sur les dualités fondamentales de l’existence.

Une Structure Inspirée des Civilisations AnciennesLa pyramide d’Arapongas se distingue par sa forme géométrique, directement influencée par les pyramides égyptiennes et mayas. Sa construction, achevée en 1999, reflète une volonté de célébrer l’héritage commun des civilisations passées. Avec ses 14 mètres de hauteur et sa base solide en béton armé, elle incarne une connexion entre les cultures anciennes et le présent, servant de mémorial aux efforts humains à travers l’histoire.

Cette inspiration vise à rappeler l’unité de l’humanité, malgré les différences géographiques et temporelles, et invite les visiteurs à réfléchir à leur propre place dans cette continuité.

@arapongas_de_cima novo monumento da cidade de Arapongas!! uma linda pirâmide, um grande ícone da maçonaria ! (ventos fortes para melhores imagens aéreas) #arapongas #Paraná #pracadomaçom #praca ♬ som original – Arapongas de cima

Un Hommage à l’Humanité et à sa Diversité

Selon les explications locales, la pyramide a été conçue comme un symbole d’unité culturelle. Elle représente les diverses expériences humaines, des réalisations architecturales des anciennes civilisations aux défis contemporains. Placée dans un parc accessible à tous, elle devient un lieu de rassemblement et de méditation, où les habitants et les visiteurs peuvent apprécier l’ingéniosité humaine. Cette idée d’universalité est renforcée par sa simplicité formelle, qui contraste avec la complexité des cultures qu’elle honore, suggérant que l’essence de l’humanité transcende les frontières.

Un Point de Repère Local et une Invitation à la Réflexion

Depuis son inauguration, la pyramide est devenue un repère emblématique à Arapongas. Elle attire non seulement les curieux, mais aussi ceux qui cherchent un espace de contemplation. Sa présence dans un parc public en fait un lieu ouvert, où la communauté peut se réunir pour des événements ou simplement profiter de son environnement. Alors que le monde dort, cette structure silencieuse continue d’incarner une permanence face aux changements rapides de notre époque, invitant à une pause pour réfléchir aux progrès et aux défis de l’humanité.

Une Résonance Contemporaine

En 2025, dans un contexte mondial marqué par les avancées technologiques et les défis environnementaux, la pyramide d’Arapongas prend une nouvelle dimension. Elle rappelle l’importance de préserver l’héritage culturel tout en regardant vers l’avenir. Sa solidité physique contraste avec la fragilité des écosystèmes et des sociétés modernes, offrant un symbole de résilience. Les habitants d’Arapongas, et les visiteurs, peuvent y voir un encouragement à unir leurs efforts pour construire un avenir durable, inspiré par les leçons des civilisations passées.

La pyramide d’Arapongas, avec ses racines dans les traditions égyptiennes et mayas, est bien plus qu’une structure architecturale. Elle incarne un hommage à l’unité de l’humanité, un lieu de mémoire et une invitation à la réflexion. Elle reste un témoignage poignant de la capacité humaine à créer et à s’élever, tout en restant ancrée dans un héritage commun. Cette œuvre continue d’inspirer, offrant un espace où le passé et le présent se rencontrent pour façonner l’avenir.