ven 22 novembre 2024 - 08:11

Parle et tais-toi

De notre confrère folhadolitoral.com.br

Bien que la croyance populaire attribue à la franc-maçonnerie l’image d’une “société secrète”, cette caractéristique supposée n’est autre qu’un des nombreux mythes qui l’entourent, avec l’intention de la discréditer car, par principe, elle ne se soumet à aucune croyance ou politique.

Bien que la croyance populaire attribue à la franc-maçonnerie l’image d’une “société secrète”, cette supposée caractéristique n’est rien d’autre qu’un des nombreux mythes à son sujet, avec l’intention de la discréditer car, en principe, elle ne se soumet à aucune croyance ou politique. Il est un fait qu’une entité dont l’existence est largement connue ne peut être « secrète », ayant une personnalité juridique reconnue par les autorités de plusieurs pays. 

Le but de l’Ordre maçonnique est publiquement connu, et largement diffusé dans les dictionnaires, les encyclopédies, les livres d’histoire et, dernièrement, dans toute recherche sur Internet, avec de nombreux « sites », officiels ou non, à ce sujet. Comme il a un caractère initiatique, “le seul secret qui existe et n’est connu qu’en adhérant à l’institution, ce sont les moyens de reconnaître les francs-maçons entre eux, dans n’importe quelle partie du monde, et la manière d’interpréter leurs symboles et les enseignements qu’ils contenir », informe la Grande Oriente do Brasil – Paraná. 

Il est cependant reconnu que la vraie franc-maçonnerie doit être, et est, discrète, dans le sens de ne pas avoir pour objectif la fanfare, la large divulgation publique de ses réalisations. Evidemment, l’institution se reflète dans ses membres, et il appartient également au franc-maçon d’être discret dans sa manière d’agir et de parler. La discipline dans l’usage mesuré de la parole, soit dit en passant, est une leçon qui accompagne le franc-maçon dès son premier jour dans l’Ordre. « Deux yeux pour mieux voir ; deux oreilles pour mieux écouter et une bouche pour moins parler sont des leçons que le franc-maçon ne doit jamais oublier – voir, écouter, méditer, bien agir et se taire », guide le paranaense Pedro Juk. 

Antônio Rocha Fadista commente que dans le monde en général, le mot, parlé ou écrit, est utilisé sans distinction. « La société humaine est pleine de mots qui offensent, humilient, blessent et dénigrent l’honneur d’autrui. Si les gens travaillaient plus et parlaient moins, l’humanité serait sûrement plus évoluée et plus civilisée. Malheureusement il y a trop de mots (…). Une telle situation est inconcevable chez un franc-maçon, car dans l’étude des symboles, il apprend à réfléchir sur le contenu caché des mots qui, en dernière analyse, reflètent l’essence profonde de l’être humain.

Cet idéal de comportement s’inspire des pratiques des anciennes écoles philosophiques. Chílon, l’un des sept sages de la Grèce antique, lorsqu’on lui a demandé quelle vertu était la plus difficile à pratiquer, a répondu : « se taire ». Dans l’école initiatique de Pythagore, les néophytes étaient interdits de parole pendant trois ans, accomplissant une période d’observation pendant laquelle ils n’étaient qu’auditeurs, sous la règle de se taire et de réfléchir à ce qu’ils entendaient. Ensuite, le silence s’est prolongé pendant encore deux ans, mais avec le droit d’entendre des conférences directement de Mestre Pitágoras. On dit aussi que Platon, appelé à enseigner l’art de connaître les hommes, s’exprimait ainsi : « les hommes et les vases en terre cuite se connaissent de la même manière : les vases, lorsqu’on les touche, ont des sons différents ; les hommes se distinguent facilement par leur manière de parler. 

Selon Fadista, cette pensée platonicienne nous offre une excellente occasion de réflexion profonde. « Nous ne réalisons pas toujours à quel point nous devenons prisonniers des mots que nous prononçons. Parce qu’ils sont l’expression de nos pensées, parce qu’ils traduisent des idées et des sentiments, les mots deviennent un centre qui émet des vibrations, tant positives que négatives. (…) La parole est l’élément qui identifie l’Homme et est la synthèse de toutes les forces vitales ; c’est l’élément qui relie tous les plans, du plus dense au plus subtil. Le mot est étroitement lié au silence, une autre expression sublime de la psyché humaine.

Sérgio Quirino Guimarães insiste sur le fait que « celui qui parle beaucoup perturbe la réunion ! », et attribue cette mauvaise habitude à la vanité et à la naïveté de l’orateur. Raimundo Rodrigues, à son tour, observe que « la parole traduit, par l’éloquence, la sagesse. (…) Il n’est pas rare que le mot soit mal employé, non seulement à cause du manque d’éloquence ( c’est-à-dire de sagesse ) de l’orateur, mais surtout à cause du manque de contenu (…). Nous devons parler, nous devons parler. Cependant, il faut savoir parler pour que ceux qui nous écoutent ne se souviennent pas du vieil adage : le silence est d’or et la parole est d’argent.

Basé sur gob-pr.org.br et les travaux de AR Fadista, P. Juk (pedro-juk.blogspot.com), R.Rodrigues et SQGuimarães.

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