Jean-Manuel Roubineau, Maître de conférences en histoire ancienne à l’université Rennes 2, nous invite à plonger dans les origines du sport avec son dernier ouvrage. Il offre une plongée fascinante dans l’aube de l’histoire sportive, remontant aux origines de cette pratique dans la Grèce antique. L’auteur explore la genèse des premiers espaces dédiés au sport, tels que les gymnases et les stades, et la mise en place d’un ensemble de compétitions régulières, de disciplines sportives et de règles strictes.
L’analyse, très experte, de Jean-Manuel Roubineau ne se contente pas de relater l’histoire, mais examine comment le sport reflétait et modelait les normes et les valeurs sociétales, en particulier autour de la concurrence et de l’excellence. Il décrit avec vivacité comment les athlètes, incarnant les vertus du citoyen-soldat, sont devenus des figures centrales du paysage social pendant plus d’un millénaire. Ces champions, qu’ils soient coureurs, lutteurs ou pentathloniens, étaient célébrés et immortalisés par leurs communautés à travers des poèmes, des statues et divers privilèges.
Il dépeint un monde où la compétition et la quête de l’excellence façonnent les valeurs fondamentales de la société, et où la figure de l’athlète, véritable incarnation du citoyen-soldat, domine le paysage social pendant plus de mille ans. Les héros de l’arène, qu’ils soient coureurs, lutteurs ou champions du pentathlon, deviennent les emblèmes de leurs communautés, célébrés à travers la poésie, immortalisés par des statues, et bénéficiant de privilèges considérables.
Cependant, l’auteur met également en lumière les tensions entourant ces athlètes et l’admiration populaire ne les préservant pas de la critique des élites, telles que philosophes et médecins, qui remettent en question l’utilité et soulignent les risques et les dangers de leur mode de vie.
Nous avons particulièrement apprécié la citation attribuée à l’écrivain, essayiste et journaliste britannique Eric Arthur Blair, plus connu sous son nom de plume George Orwell (1903-1950), surtout connu pour deux de ses romans, 1984 et La Ferme des animaux qui offrent une critique cinglante du totalitarisme et de l’abus de pouvoir. Ces œuvres ont établi George Orwell comme l’un des commentateurs politiques et sociaux les plus perspicaces de son époque. « Le sport, c’est la guerre, les fusils en moins » offre une perspective puissante et provocatrice sur la nature du sport et son rôle dans la société.
Cette analogie entre le sport et la guerre, moins la violence mortelle, met en lumière plusieurs dimensions du sport (compétition et conflit ; nationalisme et identité ; règles et éthique ; cohésion sociale et catharsis).
Ave cet ouvrage, plongez aux racines de notre passion collective : là où le sport rencontre l’histoire, et où chaque compétition résonne comme un écho des batailles antiques, sans l’acier des épées mais avec toute la ferveur des âmes.
Le Sport-Récit des premiers temps sert donc de pont entre l’ancien et le moderne, montrant comment le sport a continuellement servi de reflet complexe des idéaux sociétaux, des conflits et des changements. Jean-Manuel Roubineau, avec son expérience approfondie en histoire ancienne et auteur d’œuvres notables tels que À poings fermés-Une histoire de la boxe antique (PUF, 2022), Milon de Crotone, ou l’invention du sport (PUF, 2016), Les cités grecques (VIe-IIe siècle av. J.-C.)-Essai d’histoire sociale (PUF, 2015) – Prix du Livre d’Histoire de l’Europe 2016 – apporte une compréhension profonde et nuancée à cette exploration des racines antiques du sport.
Une histoire fascinante qui résonne encore avec nos pratiques sportives contemporaine
Le Sport-Récit des premiers temps
Jean-Manuel Roubineau – PUF, 2024, 184 pages, 12 €/EAN : 9782130838289
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