lun 29 avril 2024 - 12:04

Lieu symbolique : Saint-Cannat, ce mystérieux village médiéval des Templiers (Bouches-du-Rhône)

À seulement une heure de Marseille se cache un ancien village médiéval. Certains vestiges perdurent encore et font le plaisir des curieux de l’histoire. Saint-Cannat, commune située dans le département des Bouches-du-Rhône, est situé au pied de la chaîne de la Trévaresse, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, est un ancien village de Templiers.

Blason de la ville

Saint-Cannat est bâti d’une manière très irrégulière. Il regroupe quelques belles demeures sur sa route principale. S’il est avant tout intéressant pour son architecture médiévale et son cadre typiquement provençal, il abrite aussi une curiosité historique.

L’église du village a été construite par les Templiers, qui avaient à Saint-Cannat une maison dont on voit encore quelques restes.

Dans l’imaginaire commun, les Templiers sont souvent perçus comme un groupe obscur et nourrissent de nombreux fantasmes. En réalité, ils n’étaient qu’un ordre issu de la chevalerie chrétienne. Ces militaires religieux jouaient un rôle de ‘’gendarme’’, apportant une protection aux pèlerins chrétiens se rendant en Terre sainte est le territoire où pour les catholiques se déroule l’histoire sainte, notamment la vie de Jésus relatée par les Évangiles. À Jérusalem...

Un point de passage pour les pèlerins

Dans leurs périples, les pèlerins traversaient la Provence. Lorsqu’au XIIe siècle, le régime des rois de Sicile qui règne sur la région s’éteint, les Templiers installent des points de passage dans certains villages. En pleine période de croisade, Saint-Cannat est vite devenu un endroit clef pour ces chevaliers. Le passage des pèlerins s’intensifie et les chevaliers commencent à revendiquer les terres.

L’église du village est un héritage du temps des Templiers

Trois ans plus tard, les Templiers obtiennent un bail de l’évêque de Marseille pour la création d’un monastère à Saint-Cannat.

Ces chevaliers s’y installèrent durablement, construisant des maisons, des fermes, mais surtout une église, à côté de l’ancienne chapelle du village : Notre Dame de Vie.

Un des vestiges de cette époque est une maison située au centre du village de Saint-Cannat, à peu de distance de l’église. On distingue encore les fenêtres anciennes et somptueuses pour le temps.

Histoire… de l’Antiquité aux Templiers

Le village tient son nom de Canus Natus, homme d’église romain du Ve siècle qui deviendra évêque de Marseille. Quelque temps après son enterrement, un hameau voit le jour.

Au Moyen Âge et plus particulièrement au XIIe siècle, l’archevêque Pierre inscrit Castrum Santi – Cannati dans un de ses écrits. D’ailleurs, le village n’est réellement connu qu’à cette époque, date à laquelle il apparaît dans les archives

La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d’Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d’Anjou. Le roi de France, Charles VI, intervient et envoie le sénéchal de Beaucaire, Enguerrand d’Eudin, qui fait la conquête de Saint-Cannat à l’été 1383. Lorsque Louis Ier meurt et que sa veuve, Marie de Blois, arrive en Provence pour défendre les droits de son fils Louis II, elle réclame que le sénéchal lui cède la ville, ce qu’il refuse par instruction du roi de France.

Les Templiers et les Hospitaliers

C’est au XIIe siècle que les villageois se rebellent contre leur archevêque et se tournent vers le baron des Baux-de-Provence, puis vers les rois de Sicile (plus exactement, Frederic III d’Aragon et éventuellement Louis XIII). Cependant, ce régime prend fin trois ans plus tard. À la même époque, les Templiers s’établissent en ces lieux. L’église du village a donc été construite par les Templiers, qui avaient à Saint-Cannat une maison dont on voit encore quelques restes.

Les Templiers obtiennent aussi un bail de l’évêque de Marseille pour la création d’un monastère à Saint-Cannat. Les chevaliers s’y installèrent durablement, construisant des maisons, des fermes, mais surtout une église, à côté de l’ancienne chapelle du village : Notre Dame de Vie (Les restes de la chapelle Notre-Dame-de-Vie – XIIe siècle – s’inscrivent dans un petit jardin public qui porte son nom. Cette chapelle a été détruite lors du séisme de 1909).

Les Templiers s’établissent dans la Commanderie de la Bargemone, aujourd’hui devenue une cave vinicole réputée.

L’église a subi l’outrage et du temps et du tremblement de terre du 11 juin 1909.

Toutefois, la petite chapelle Saint-Cannat, construite en 1657, qui fût dédiée au Saint, pour le remercier d’avoir protégé le village contre la peste en 1629 a été miraculeusement épargnée par le séisme de 1909.

Pierre de Suffren, par Pompeo Girolamo Batoni.

Pierre André de Suffren, dit « le bailli de Suffren », franc-maçon, reste le personnage emblématique du village

Également connu sous le nom de « Suffren de Saint-Tropez », « le bailli de Suffren » est un vice-amiral, bailli et commandeur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Fichier Bossu – BnF-Gallica.

Né le 17 juillet 1729 au château de Saint-Cannat et mort le 8 décembre 1788 à Paris, il fait partie en 1786 de la loge « L’Olympique de la Parfaite Estime » et de la Société Olympique. Il fut en 1782 membre de la loge « Saint-Jean d’Écosse du Contrat Social ».

Sources : actu.fr Provence-Alpes-Côte-d’Azur ; Wikipédia ; Wikimedia Commons ; bulle de manou

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti est directeur de la rédaction de 450.fm. Il a fait l’essentiel de sa carrière dans une grande banque ancrée dans nos territoires. Petit-fils du Compagnon de l’Union Compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis (UC) Pierre Reynal, dit « Corrézien la Fraternité », il s’est engagé depuis fort longtemps sur le sentier des sciences traditionnelles et des sociétés initiatiques. Chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France (IMF) et médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie (Musée de France), il collabore à de nombreux ouvrages liés à l’Art Royal et rédige des notes de lecture pour plusieurs revues obédientielles dont « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France et « Perspectives » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain ou encore « Le Compagnonnage » de l’UC. Initiateur des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, il en a été le commissaire général. En 2023, il est fait membre d'honneur des Imaginales Maçonniques & Ésotériques d'Épinal (IM&EE).

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