ven 29 mars 2024 - 00:03

Gros plan sur Les Templiers (Podcast de la Loge)

Podcast en exclusivité sur www.lalogemaconnique.fr – Durée : 45 min 15 secondes

Tout savoir et même re-découvrir de l’histoire des Templiers et de leur actualité. La réponse enfin dévoilée à la question du lien entre le célèbre Ordre et la Franc-Maçonnerie ainsi que le mythe du trésor des Templiers … C’est tout ce que vous racontera notre invité Patrick dans ce fantastique podcast !

L’ordre du Temple est un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres sont appelés les Templiers.

Cet ordre fut créé à l’occasion du concile de Troyes (ouvert le 13 janvier 1129a), à partir d’une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon (du nom du temple de Salomon, que les croisés avaient assimilé à la mosquée al-Aqsa, bâtie sur les vestiges de ce temple). Il œuvra pendant les xiie et xiiie siècles à l’accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem, dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête ibérique. Afin de mener à bien ses missions et, notamment, d’en assurer le financement, il constitua à travers l’Europe catholique d’Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies, pourvus de nombreux privilèges notamment fiscaux. Cette activité soutenue fit de l’Ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l’époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois, ou à avoir la garde de trésors royaux.

Après la perte définitive de la Terre sainte consécutive au siège de Saint-Jean-d’Acre de 1291, l’Ordre fut, en France, victime de la lutte entre la papauté avignonnaise et le roi de France Philippe le Bel. Il fut dissous par le pape français Clément V, premier des sept papes avignonnais, le 22 mars 1312a, date à laquelle Clément V fulmina la bulle Vox in excelso, officialisant la dissolution de l’ordre du Temple, à la suite d’un procès en hérésie. La fin tragique de l’Ordre en France nourrit maintes spéculations et légendes sur son compte. Ailleurs, les chevaliers templiers ne furent généralement pas condamnés, mais transférés (ainsi que leurs biens) dans d’autres ordres de droit pontifical, ou bien rejoignirent la vie civile.

Aux xie et xiie siècles, le renouveau du monachisme chrétien vit la fondation de nombreux ordres religieux avec notamment les convers qui privilégiaient le travail manuel, et la rénovation de la vie canoniale qui adopta la règle de saint Augustin, les chanoines (ordre de Saint-Lazare de Jérusalem) ou des moines (ordre de Saint-Jean de Jérusalem) s’engageant dans des activités hospitalières ou dans la vie paroissiale. C’est dans ce contexte religieux que l’Église catholique incita les chevaliers du siècle à devenir des milites Christi, autrement dit des « chevaliers du Christ » désirant combattre les infidèles en Terre sainte.

Le pape Urbain II prêcha la première croisade le 27 novembre 1095, dixième jour du concile de Clermont. La motivation du pape à voir une telle expédition militaire prendre forme venait du fait que les pèlerins chrétiens en route vers Jérusalem étaient régulièrement victimes d’exactions voire d’assassinats.

Le pape demanda donc au peuple catholique d’Occident de prendre les armes afin de venir en aide aux pèlerins et aux chrétiens d’Orient. Cette croisade eut alors comme cri de ralliement « Dieu le veut ! », et tous ceux qui prirent part à la croisade furent marqués par le signe de la croix, devenant ainsi les croisés (terme qui n’apparaît qu’au concile de Latran IV en 1215 : voir le vocabulaire des croisades et de la Reconquista). Cette action aboutit le 15 juillet 1099 à la prise de Jérusalem par les troupes chrétiennes de Godefroy de Bouillon.

Hugues de Payns, futur fondateur et premier maître de l’ordre du Temple, vint pour la première fois en Terre sainte en 1104 pour accompagner le comte Hugues de Champagne, alors en pèlerinage. Ils en revinrent en 1107 puis y repartirent en 1114, se mettant alors sous la protection et l’autorité des chanoines du Saint-Sépulcre, avec leurs chevaliers qui œuvrèrent alors à la défense des possessions de ces chanoines et à la protection du tombeau du Christ.

Après la prise de Jérusalem, Godefroy de Bouillon fut désigné roi de Jérusalem par ses pairs, titre qu’il refusa, préférant porter celui d’avoué du Saint-Sépulcre. Il mit en place l’ordre canonial régulier du Saint-Sépulcre, qui avait pour mission d’aider le patriarche de Jérusalem dans ses diverses tâches. Un certain nombre d’hommes d’armes, issus de la croisade, se mirent alors au service du patriarche afin de protéger le Saint-Sépulcre.

Une institution similaire, constituée de chevaliers appelés chevaliers de Saint-Pierre (milites sancti Petri), avait été créée en Occident pour protéger les biens des abbayes et des églises. Ces chevaliers étaient des laïcs, mais ils profitaient des bienfaits des prières. Par analogie, les hommes chargés d’assurer la protection des biens du Saint-Sépulcre ainsi que de la communauté des chanoines étaient appelés milites sancti Sepulcri (chevaliers du Saint-Sépulcre). Il est fort probable qu’Hugues de Payns a intégré cette institution dès 1115. Tous les hommes chargés de la protection du Saint-Sépulcre logeaient chez les Hospitaliers à l’hôpital Saint-Jean de Jérusalem, situé tout près.

Lorsque l’ordre de l’Hôpital, reconnu en 1113, fut chargé de s’occuper des pèlerins venant d’Occident, une idée naquit : créer une milice du Christ (militia Christi) qui ne s’occuperait que de la protection de la communauté des chanoines du Saint-Sépulcre et des pèlerins sur les chemins de Terre sainte, alors en proie aux brigands locaux. Ainsi, les chanoines s’occuperaient des affaires liturgiques, l’ordre de l’Hôpital des fonctions charitables et la milice du Christ de la fonction purement militaire. Cette répartition ternaire des tâches reproduisait l’organisation de la société médiévale, composée de prêtres et moines (oratores, littéralement ceux qui prient), de guerriers (bellatores) et de paysans (laboratores).

C’est ainsi que l’ordre du Temple, qui se nommait à cette époque militia Christi, prit naissance, avec l’ambiguïté que cette communauté monastique réunit dès le départ des oratores et des bellatores.

C’est le 23 janvier 1120, lors du concile de Naplouse9, que naquit, sous l’impulsion d’Hugues de Payns et de Godefroy de Saint-Omer, la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon (en latin : pauperes commilitones Christi Templique Salomonici) : elle avait pour mission de sécuriser le voyage des pèlerins affluant d’Occident depuis la reconquête de Jérusalem, et de défendre les États latins d’Orient.

Dans un premier temps, Payns et Saint-Omer se concentrèrent sur le défilé d’Athlit, un endroit particulièrement dangereux sur la route empruntée par les pèlerins ; par la suite, l’une des plus grandes places fortes templières en Terre sainte fut construite à cet endroit : le château Pèlerin.

Le nouvel ordre ainsi créé ne pouvait survivre qu’avec l’appui de personnes influentes. Hugues de Payns réussit à convaincre le roi de Jérusalem Baudouin II de l’utilité d’une telle milice, chose assez aisée au vu de l’insécurité régnant dans la région à cette époque. Les chevaliers prononcèrent les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Ils reçurent du patriarche Gormond de Picquigny la mission de « garder voies et chemins contre les brigands, pour le salut des pèlerins » (« ut vias et itinera, ad salutem peregrinorum contra latrones ») pour la rémission de leurs péchés, mission considérée comme un quatrième vœu habituel pour les ordres religieux militaires.

La notoriété de la milice ne parvenait pas à s’étendre au-delà de la Terre sainte, c’est pourquoi Hugues de Payns, accompagné de cinq autres chevaliers (Godefroy de Saint-Omer, Payen de Montdidier, Geoffroy Bisol, Archambault de Saint-Amand et Rolland), embarqua pour l’Occident en 1127 afin de porter un message destiné au pape Honorius II et à Bernard de Clairvaux.

Fort du soutien du roi Baudouin et des instructions du patriarche Gormond de Jérusalem, Hugues de Payns avait les trois objectifs suivants :

faire reconnaître la milice par l’Église et lui donner une règle : rattachés aux chanoines du Saint-Sépulcre, les chevaliers suivaient comme eux la règle de saint Augustin ;
donner une légitimité aux actions de la milice puisque la dénomination de moine-soldat, un amalgame d’une nouveauté absolue, pouvait être en contradiction avec les règles de l’Église et de la société en général ;
recruter de nouveaux chevaliers et obtenir des dons qui feraient vivre la milice en Terre sainte.
La tournée occidentale des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon commença en Anjou et passa ensuite par le Poitou, la Normandie, l’Angleterre où ils reçurent de nombreux dons, la Flandre et enfin la Champagne.

Cette démarche d’Hugues de Payns, accompagné de ces cinq chevaliers et soutenu par le roi de Jérusalem, suivait deux tentatives infructueuses qui avaient été faites par André de Montbard et Gondemare, probablement en 1120 et 1125

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Le roi Salomon tenant le Temple dans ses mains. Sculpture du portail de la cathédrale Notre-Dame de Laon, France.
Le roi Baudouin II leur octroya une partie de son palais de Jérusalem qui correspond aujourd’hui à la mosquée al-Aqsa, mais qui était appelée à l’époque « temple de Salomon », car étant, selon la tradition juive, située à l’emplacement du temple de Salomon. C’est ce « temple de Salomon », dans lequel ils installèrent leurs quartiers (notamment les anciennes écuries du Temple), qui donna par la suite le nom de Templiers ou de chevaliers du Temple11. Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer ne furent pas les seuls chevaliers à avoir fait partie de la milice avant que celle-ci ne devienne l’ordre du Temple. Voici donc la liste de ces chevaliers, précurseurs ou « fondateurs » de l’ordre :

Hugues de Payns, originaire de Payns en Champagne ;
Godefroy de Saint-Omer, originaire de Saint-Omer dans le comté de Flandre ;
André de Montbard, originaire de la Bourgogne, oncle de Bernard de Clairvaux14 ;
Payen de Montdidier, originaire de la Somme en Picardie ;
Geoffroy Bisol, (dont on dit qu’il serait originaire de Frameries dans le comté de Hainaut ; affirmation contredite par une Charte signé en 1119, par son frère Petrus Bisol et conservée dans le Cartulaire de Chartres)
Rolland, originaire du marquisat de Provence ;
Archambault de Saint-Amand ;
Arnaldo (pt) ;
Gondemare (pt).
Le premier don (de trente livres angevines) reçu par l’ordre du Temple vint de Foulque, comte d’Anjou, qui devint par la suite roi de Jérusalem

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