Accueil Blog Page 789

La part d’ombre du chercheur de la lumière

A la gloire du G\A\D\L\U\

L’être humain dans son essence originelle, lorsqu’il arrive sur cette terre, ne connait qu’un seul langage, une seule essence, un seul code : l’amour.

Ses vibrations intrinsèques et immanentes vont l’amener très rapidement à se confronter et à créer des relations expérientielles bonnes ou mauvaises. A l’image de la gravité, lorsque la terre attire la pomme de Newton, l’humain va attirer à lui les expériences et les relations au travers de ses expérimentations terrestres. En revanche, ce que nous savons moins, c’est que la pomme attire elle aussi la terre avec la même intensité. Il va donc s’opérer un même monde d’interactions bidirectionnelles entre l’humain et tout ce qui l’entoure. Ce dernier va créer et va évoluer dans son propre univers régi par cette même loi de la gravité. Un univers dans lequel sa perception mentale va agir et rayonner tout au long de son existence. Le jeune humain va évoluer et se construire durant ses premières années pour donner du sens à sa vie, à son existence. Mais comme cet humain passera par différentes étapes de vie, à quel moment pourra t’on dire qu’il est lui-même. Qui de ses diverses facettes de personnalité est-il réellement ? Devra-t-il attendre sa mort pour savoir qui il est ?

Pour Françoise Dolto l’enfant est appelé « le 3ème désir ». Ce 3ème désir est bien entendu l’âme de l’enfant futur. Pour ma part, cette entité qui prend vie et corps au moment de la conception, ne sélectionne certainement pas ses parents par hasard. Ces derniers, sont le parfait et juste terreau d’un futur travail d’évolution pour son voyage terrestre. Un travail quotidien uniquement basé sur l’expérience de la vie.  N’oublions pas que si chacun de nous est ici ce soir, c’est qu’il a vaincu des millions d’autres spermatozoïdes lors d’une première course de vitesse et d’agilité, pour rejoindre l’ovule disponible et compatible. Il nous a fallu à tous une sacrée volonté pour remporter cette première victoire.

Ainsi, ce troisième désir incarné arrive sur cette terre faire l’expérience de la vie. La route sera longue, semée d’embuches et de moments de bonheurs, jalonné de lumière et d’obscurités, avec lesquels il faudra composer pour aboutir à sa complétude. Car je peux l’annoncer dès maintenant, le voyage terrestre, selon moi ne sert certainement pas à devenir parfait, nous le sommes déjà. Il sert uniquement à apprendre à devenir complet. Mais nous y reviendrons.

L’enfant naissant va donc se construire et donner un sens, un nom, une étiquette à chaque chose qu’il découvrira quotidiennement. Son mental ne pourra fonctionner ou raisonner, que sur ce qui est déjà connu ou identifié par lui même. Excluant ainsi l’inconnu, jusqu’à ce qu’il soit apprivoisé.

Si l’enfant se trouve confronté à l’insupportable, ce qui veut dire à des situations contre nature ou encore, à un univers qui se heurte trop fortement à ses idéaux d’enfant, son mental va opérer en lui un mécanisme d’auto-culpabilisation. La culpabilisation rendra alors supportable l’insupportable. « C’est de ma faute, je suis responsable« . Va s’en suivre un second mécanisme qui se nomme la honte. Puis un troisième verra le jour petit à petit, celui de la tristesse qui pourra être couplé à celui de la colère. Il se peut aussi, dans certains cas extrêmes, que le seul refuge possible pour le mental devienne l’oubli de cet insupportable. Les bases du dérèglement relationnel sont jetées. Vous devez penser que tout ceci est exagéré, ou encore, que les choses sont beaucoup plus simples. Rappelons-nous simplement que, lorsque Boris Cyrulnik, qui est connu comme un des pères de la résilience, est arrivé dans les orphelinats roumains, qui étaient des mouroirs, les enfants étaient alors des pestiférés. Le personnel avait interdiction de toucher ou de créer un contact avec les enfants. Il en résultait que les bébés mourraient les uns après les autres. Jusqu’au jour ou un nouveau né survit sans que l’on comprenne pourquoi. Il s’avérait qu’une infirmière avait désobéi et s’était attachée à ce petit être. C’est alors qu’on commença à comprendre que le lien d’amour chez le nouveau né est aussi important que le biberon. Sans amour pour un bébé pas de vie durable.

Lorsque je suis né, j’étais un magnifique château. Comme chacun le sait, les châteaux sont comme les anges, un corps au centre et une aile de chaque côté. Je voyageais de pièces en pièces et partageais avec mon petit monde chaque recoin de cette grande demeure très lumineuse, très éclairée, dont j’étais très fier. D’ailleurs, comment ne l’aurais-je pas été, je n’en connaissais pas d’autres. Puis vint l’époque de mon éducation. Dans une de mes nombreuses pièces, certaines choses ne plaisaient pas à tous, j’étais trop de ceci. Dans certaines autres, je n’étais pas assez de cela. Au fil du temps, je fermais donc les volets des pièces qui n’étaient pas conformes à l’idée générale et plus particulièrement à la volonté des gens que j’aimais.

Il m’arrivait aussi de fermer les volets de certaines pièces pour me conformer aux injonctions de gens que je craignais, ceux que j’appelais l’autorité. J’acceptais donc d’amputer mon espace pour me faire socialement accepter. Je réduisais ainsi ma surface habitable pour devenir ce que nous nommons, quelqu’un d’aimable. Non pas dans le sens de sympathique, mais bien dans son sens premier, quelqu’un qu’on aime.

Les années avaient passé et j’avais fini par m’habituer à vivre dans 50 m2. Les milliers de mètres carrés de mon enfance avaient totalement disparu. Mais, pourquoi se plaindre, certains vivent dehors et se contentent d’un banc sans trouver à redire ? La seule question que je pouvais me poser, c’est Carl Jung qui eu pu le faire en me disant « Préférez vous être entier ou être bon ? ».

Comme nous l’avons tous entendu le mois dernier, lors de la dernière planche sur « l’alchimie opérative », la lumière n’est qu’une et unique, alors que les ténèbres sont toujours multiples. J’avais donc réussi à multiplier les ténèbres de mon château par ma non-action et surtout, mon besoin d’amour. Fort heureusement, la lumière continuait à briller à l’extérieur en attendant l’heure de mon éveil futur.

Les lois de notre univers ne sont ni justes, ni injustes, du moins selon les critères humain, religieux ou moraux habituels. Ce qui doit arriver arrive tout naturellement car tout événement, beau ou cruel, est porteur d’un sens caché qu’il nous convient de découvrir. Nous ne comprenons pas toujours d’instinct la leçon que la vie nous envoie. Il nous faut parfois du temps pour donner du sens à nos expériences. Comme l’a dit le dramaturge et politicien récemment disparu Vaclav HAVEL « Avoir l’espoir ne veut pas dire que nous pensons que les choses vont se produire bien. Cela signifie simplement que nous pensons que les choses auront un sens ». Et le seul sens que je pouvais donner à la négation de mon être et de mes potentialités ne pouvait trouver son explication logique que par la quête d’amour des autres et parfois par la peur de la honte.

Une autre remarque fit jour, comment pouvais-je me faire dépendre de l’amour des autres, si j’avais été déjà intégralement rempli de mon vrai amour. Cela ne fut point possible ? Cette question est capitale. Tant que je cherchais chez les autres l’amour que je n’osais pas m’accorder à moi-même, je me perdais et m’éloignais de mon but et de mon moi-même.

Il arrive toujours dans la vie qu’une chance, ou plutôt une opportunité, se présente. L’univers envoie à chacun de nous des signes. Ces signes peuvent cependant rester très longtemps incompris ou parfois sembler incohérents. Puis subitement, sans savoir pourquoi, ils prennent un sens et une nouvelle vie peut alors commencer. Nous avons tous remarqué que le jour où nous avons le bras cassé, nous rencontrons comme par hasard, des gens au bras cassé. Ils ne sont pourtant pas plus nombreux que la veille, mais notre attention est soudainement attirée par cette réalité jusqu’alors invisible.

Pour ma part, ce signe que la vie m’envoya vint d’une profane très éclairée. Je m’intéressais depuis très longtemps à la maçonnerie, mais je n’avais pas encore reçu ce que nous appelons la lumière. Elle me dit un jour : « Connais-tu le travail sur la part d’ombre de notre être ? ». Ma réponse fut immédiate, non !

Elle m’initia alors à un concept d’une évidence telle, que je comprends mieux maintenant pourquoi les occidentaux ont pu croire aussi longtemps que la terre était plate.

Elle me dit ceci :

« Il existe en chacun de nous un monde du dehors et un monde du dedans. Le sombre ne signifie pas le négatif, cela concerne tout ce qui est hors de la lumière, hors de ton état conscient. En devenant conscient des parties déniées de toi-même, tu deviens plus entier. De par notre culture, nous sommes constamment en train de sélectionner et de valoriser des expériences, créant ainsi un idéal de nous mêmes et surtout un monde basé sur l’égo. Plus tu recherches la lumière, plus ton ombre s’épaissit. Ce qui ne correspond pas à ton égo-idéal (l’idée idéale de toi même, renforcée par la famille et la culture), tu le mets de côté, cela devient de l’ombre. Si tu mets de la lumière partout sur tes parts d’ombre, alors tu n’as plus besoin de chercher la lumière. Crois moi, essaie plutôt d’éclairer tes parts d’ombre »

J’avais depuis des années acquis une connaissance importante sur des tas de sujets concernant la quête de la vie. J’avais à l’époque plus de réponses que de questions sur l’existence. Pourtant, la vie m’envoyait quotidiennement des agacements incompréhensibles et surtout forts injustes. J’étais continuellement énervé par des perdants, des lents, des lâches, des pauvres, des malhonnêtes et quelques dizaines d’autres catégories qui semblaient volontairement m’énerver à un point qu’il ne m’était pas possible de nouer un lien avec un seul de ces ambassadeurs.

Voila que la théorie de mon amie me faisaient prendre conscience que tous ces gens qui attiraient mon attention en permanence étaient des zones d’ombre refoulées de moi-même ? Je les voyais uniquement parce qu’ils étaient des parties de moi non acceptées. Cela paraissait inconcevable et difficile à croire tellement ça bousculait mes croyances et me faisait sortir de ma zone de confort.

Alors je suis descendu dans le puits et j’ai inspecté. Ce perdant qui baissait les bras ou ce lâche qui fuyait devant l’adversité, comment ces gens pouvaient être moi qui suis si combatif, si courageux ? Si si, je vous assure, j’ai des dizaines d’anecdotes à vous raconter pour vous démontrer mon courage.

Puis je me souvins tout à coup des petites phrase entendues dans mon enfance « Franck tu n’es qu’un bon à rien, si tu continues comme ça tu ne réussiras jamais ». Des bulles de mémoires sont alors remontées et je me suis rappelé de mes dialogues intérieurs « Un jour papa tu verras, je serai le plus fort et tu seras fier de moi ». Mais combien de fois me suis-je campé devant mon père pour lui dire « Ce que tu me dis là est injuste d’un papa qui aime son fils ? » Combien de fois ai-je osé lui demander à être pris dans ses bras comme il le faisait quotidiennement avec ma sœur ? Jamais.

Soudainement, cela devenait plus clair pour moi. L’échec, la lâcheté et tout le reste était devenus tellement loin de l’image parfaite de ce que je deviendrai plus tard pour impressionner mon père, que je les ai enfermé dans certaines pièces de mon château et me suis empressé de ne pas y revenir. Ainsi mon château se restreignait de jour en jour pour devenir conforme à ce que je croyais être les attentes des autres, et surtout pour obtenir une reconnaissance qui finirait forcément pas venir.

Le temps avait passé et maintenant cela devenait plus clair pour moi, j’allais entreprendre de rouvrir une par une toutes les pièces de mon château. Cela faisait trop longtemps que l’obscurité régnait. Je manquais d’air.

Vous vous posez peut-être une question : et la maçonnerie dans tout cela ? Comment se positionne-t-elle dans ton travail de recherche ?

Quelques années plus tôt, me forcer à côtoyer ou à travailler en fraternité avec tous ces groupes qui m’étaient insupportables, m’aurait certainement permis de prendre conscience qu’ils ne sont pas si dangereux. Mais cela n’aurait certainement pas résolu durablement mon problème de fond. Chassez le naturel, il revient au galop. Il suffit de voyager dans quelques loges de la région pour rencontrer des FF:. ou des SS:. dont le niveau maçonnique est très élevé, mais les parts d’ombres sont tellement opaques que leur château tout entier est en jachère. Leur cœur vit sur un simple banc, pendant que leur égo croit occuper le château de Versailles. Après des dizaines d’années de pratique maçonnique, ils sont capables d’une intolérance, d’une impatience ou d’une incivilité qui gomme d’un trait de crayon toutes les belles intentions de notre ordre. Il est vrai aussi que, chacun fait ce qu’il peut et à son rythme. Il n’y pas de jugement dans ce constat.

Selon mon niveau de compréhension actuel de la maçonnerie, je vous propose de partager avec vous mon point de vue sur l’intérêt de ce travail sur la part d’ombre dans l’Art Royal.

Tout d’abord parlons de la loge et des membres qui la compose. Des hommes et des femmes, une somme de passés et des passifs, comme partout ailleurs. Existe-t-il dans le monde une seule loge composée de SS:. et de FF:. en parfaite harmonie ? Bien entendu que non ! Mais alors comment appliquer ce concept du travail sur la part d’ombre. Rien de plus simple, la SS:. ou le FF:. en loge avec lequel nous avons le moins d’affinité, celui qui nous énerve le plus par son attitude, son élocution, son manque de ponctualité, sa simple présence… est sans nul doute celui ou celle qui nous permettra le plus un vrai travail sur notre pierre. Grâce à cet autre, qui nous renvoie nos propres parts d’ombre, nous pouvons dans cet athanor qu’est la loge, travailler à l’éclairage des nombreuses pièces de notre château trop longtemps fermées. Ce travail introspectif grâce à l’autre qui nous renvoie nos parts d’ombre, va nous faire progresser en rediffusant la lumière en nous, pour devenir entier.

Combien de maçons attendent un miracle qui résulterait des milliers de tours effectués autour des 3 colonnes lumineuses au fil des années de pratique ? Je vous pose une question, avez-vous déjà rencontré un réel maitre ? Vous savez un être lumineux, touché par la grâce, dont la parfaite harmonie intérieure nous donne instinctivement l’envie de pratiquer et de ressembler inconditionnellement à ce sage après quelques années de pratique ? Moi non, jamais à ce jour. J’ai cependant rencontré des centaines, des milliers de maçons qui travaillent et qui cherchent avec leurs imperfections. J’ai rencontré des êtres en évolution. Et bien souvent, le meilleur travail je l’ai fait avec des apprentis. La raison est simple, l’apprenti est toujours dans le doute, dans  l’attention, la crainte de mal faire, la recherche de connaissance. Les pires conflits en maçonnerie, soyons honnêtes et lucides, interviennent dans les ateliers supérieurs là où tout le monde sait, là où les égos peuvent s’épanouir librement car nous avons reçu la lumière.

Le pire ennemi du maçon en quête de lumière n’est pas la gêne ou la nuisance, bien au contraire, c’est son outil de travail principal, son opportunité s’il sait l’utiliser et la transformer. Le handicape du maçon, c’est plutôt la non recherche de sens dans ses expérience vécue. Imaginons, nous nous trouvons dans une obédience ou le Grand Maître est dictatorial ou pire malhonnête. Notre réaction première sera de nous opposer, de tenter de le faire changer ou le faire partir et au final, de quitter l’obédience si rien ne change. Nous sélectionnons alors une autre obédience et nous pensons que tout ira mieux. Puis les mois passent et comble de malchance, l’expérience se réitère. Nous pourrons passer notre vie à changer d’obédience ou de loge, tant que le travail sur l’ombre ne sera pas effectué, l’expérience se reproduira inlassablement. A l’image des femmes violentées qui divorcent pour retrouver comme par hasard le même genre d’homme et ainsi le de suite. Le maçon va ainsi rechercher au dehors ce qu’il refuse de dévoiler et d’éclairer au-dedans. La loi universelle de l’attraction nous permet d’attirer à nous des expériences qui nous sont utiles pour grandir.

Pour illustrer ce thème de travail, je vais vous parler d’une vieille tradition Hawaïenne qui se nomme ho’oponopono que l’on peut traduire par :

Ho =  « commencer  un travail pour… » et

oponopono = « remettre en ordre; juste, retravaillé, harmoniser, corriger, régulariser, ordonner, nettoyer, ranger, agir correctement. ». Cela ne vous rappelle rien ? Notre V.I.T.R.I.O.L. !

Pour illustrer le travail ho’oponopono, je veux vous raconter l’histoire du Dr Len à Hawaï, qui avait en charge des dizaines de dangereux criminels dans un centre de détention. Ils étaient tous enfermés et pour certains en camisole de force. Le Dr Len traita tous les patients de ce centre sans jamais les rencontrer ni leur adresser une seule parole. Sa seule action fut de travailler à se concentrer sur chacun d’eux en répétant : « Je m’excuse. Pardon. Je vous aime. »

En s’excusant et se pardonnant lui-même, en s’imprégnant de réel amour pour chacun de ces cas et leur pathologie, il influença ainsi chacun d’eux. Pour certains, les effets furent flagrants. Même le personnel de ce centre s’en ressenti. Il s’agit d’un exemple de travail interne pour changer l’externe.

Attention, quand je parle de se pardonner, il s’agit uniquement de se redonner sa part… de lumière. Il ne s’agit aucunement de culpabiliser pour les actions passées. Pour ce faire, le travail consiste à se connecter à son amour inconditionnel. Se repentir n’a jamais voulu dire se fouetter, cela veut dire remonter la pente jusqu’à son cœur.

Un de mes amis affirme que la bible contient un virus dommageable pour l’humanité. Il affirme que dans la genèse, lorsque le serpent demande à Eve de manger la pomme pour devenir Dieu et obtenir la connaissance divine, il s’agit d’une parabole du « faire pour être ». Or le G:.A:.D:.L:.U:. comme nous l’appelons chez nous, est déjà présent en nous. Vouloir le chercher au travers d’une action extérieure c’est le début de l’enfer. Nous n’avons pas besoin de « faire » pour  « être », nous devons nous révéler et devenir ce que nous sommes déjà, selon la pensée Nietzschéenne.

Pour résumer et aborder la conclusion de ce morceau d’architecture, il convient de retenir :

  1. Une loi universelle basée sur le principe de la gravité attire à nous ce qui nous permet d’expérimenter, pour nous mettre en cohérence, en harmonie avec ce que nous sommes réellement. Rappelons-nous que le mot « impeccable » signifie être « sans pécher », mais surtout que le mot « péché » n’a jamais voulu dire être sans faute, il vient du grec et signifie « viser hors de la cible » ce qui nous ramène à notre fil à plomb et notre recherche de cohérence et d’alignement avec notre être. Il n’a jamais été question de respect des règles extérieures ou des normes sociétales.
  2. Notre mental, ce compagnon fort utile à une période de notre vie, qui nous a peut-être même sauvé en donnant du sens à l’insupportable, contrôle désormais intégralement notre vie et nous coupe de notre ressenti. Il nous éloigne grâce à de belles théories, de ce que nous sommes réellement. Il convient donc de reprendre les clés et de nous connecter à notre ressenti et nos émotions au détriment de notre analyse et de nos habitudes
  3. Chaque titillement, chaque jugement négatif, chaque nuisance, chaque agacement est l’occasion d’expérimenter ce qui se cache derrière. Quelle est en nous cette zone d’ombre qui nous rend incomplet ? Laissons nous toucher et éclairons de pleine lumière nos pièces fermées afin de devenir complet et ne plus nous priver de nous même. Imaginons un seul instant qu’il nous reste quelques secondes à vivre. Que nous prenions conscience que nous ne nous jamais rencontré réellement. Imaginons ce moment magique de plénitude que de pouvoir sentir l’être d’amour que nous sommes dans le fond.

L’exercice que je vous propose à toutes et à tous, est le suivant : dans les prochains jours, chaque fois qu’une expérience négative se présente à vous, ne la chassez pas, n’essayez pas de la transformer en pensée positive pour la nier, car la méthode du Dr Coué ne marche pas, essayez simplement de lui donner un sens. Tout d’abord acceptez-la, accueillez-la et connectez-vous à ce qu’elle génère chez vous. Que ressentez-vous en la vivant. En quoi cette aspérité vous concerne ? Comment mettre la lumière sur ce point qui ne concerne que vous dans le fond ?

Pour conclure je vais laisser Henri Bergson nous donner le mot de la fin : « Il y a des choses que l’intelligence seule est capable de chercher, mais que par elle-même elle ne trouvera jamais. Ces choses, l’instinct seul les trouverait, mais il ne les cherchera jamais. »

J’ai dit mes SS:. et mes FF:.

Est-ce que séduire c’est maçonner ?

Un récent article paru dans le blog de l’Express a fait le buzz cette semaine. Il s’agit du Grand Maître d’une Obédience masculine qui s’est pris les pieds dans son tableau de Loge en déclarant : « …une assemblée mixte provoque des jeux de séduction. Du coup, la forme des travaux prime sur le fond… ce qui nuit au partage d’une ambiance commune… on le fait nécessairement moins bien en mixité. »

Le journaliste François Koch, taquin comme on le connait,  n’a évidement pas manqué de poser la question complémentaire concernant la séduction entre Frères homosexuels. Le Grand Maître n’étant au demeurant ni gay, ni membre d’une Loge mixte s’est embarqué sur un sujet mouvant dont il n’a aucune idée pratique. Il a tout simplement perdu une bonne occasion de se taire et la preuve pour lui qu’il est temps de faire un stage (mixte évidement) pour apprendre la communication.

Je l’en remercie toutefois car cela m’a donné l’idée de ce Billet : « Est-ce qu’on peut séduire en Loge ? ». Commençons par définir ce que veux dire séduire, qui vient de seducere qui signifie « détourner du droit chemin ». Donc effectivement, nous avons notre réponse. La FM n’est pas le lieu idéal pour draguer à moins de vouloir se perdre sur les chemins de la dépravation.

Je suis un fervent partisan de la mixité et mon discours est simple sur ce sujet, ce n’est pas en voilant nos femmes et tous nos objets de désirs que nous pourrons travailler à la maitrise de nos passions. Par conséquent, travaillons sur nous avec la collaboration des tentatrices, mais de grâce, ne cachons plus ce sein que nous ne nous voulons plus voir. Chacun est libre, et rien n’empêche les uns et les autres d’aller se faire initier dans les Loges mono genre et le discours sur la séduction de notre désormais célèbre Grand-Maître ressemble étrangement à ce que nous entendons certains vendredi de la bouche de quelques imams inadaptés à notre culture occidentale.

Après avoir défini ce que pouvait être une norme acceptable de travail initiatique, parlons maintenant des abus de la séduction, car ils existent. Par exemple, j’ai connaissance d’un lieu maçonnique mixte ou parmi les dignitaires les coucheries sont monnaie courante. Le Temple sert alors d’agence matrimoniale du Grand Maître au Grand Orateur chacun vient « pécho » comme les disent les jeunes, au gré des opportunités. Une sorte de lieu de pêche où le Frère vient poser sa canne dans plusieurs points d’eau en attendant de ferrer le poisson de son choix au gré de la tolérance des sœurs sollicitées. Il arrive évidement quelques dérapages, car certains poissons sont déjà en main et on peut noter quelques dégâts collatéraux quand deux pêcheurs se disputent une morue de choix.

A propos, pourquoi je vous parle de cela ? C’est comme parler de pédophilie quand on parle de curés, c’est juste une déviance qu’il faut soigner et des victimes qu’il faut protéger. D’ailleurs à ce sujet, dans le clergé comme dans nos Obédiences, si on commençait par faire le ménage en reconduisant à la porte du Temple tous ceux qui ne viennent pas pour l’initiatique, nous aurions moins de soucis avec le service après vente. Coluche disait que la morale devient rigide quand le reste ne l’est plus. Là il est plutôt question de conscience qui devient molle chez certains pour faire le dernier tour de piste avant de ranger le matériel dans le placard aux souvenirs.  A bon entendeur salut.

Vous connaissez le Butinage Spirituel ?

Ce thème m’est venu suite à la démission de deux Apprenties de ma Loge. Leur parcours est assez rapide : 3 enquêtes, une Initiation, quelques Tenues en loge… et hop on repart dans l’autre sens rechercher un autre fournisseur qui lave l’âme plus blanc que blanc.

Les accidents de la route Initiatique peuvent arriver et cela vient assez souvent des excès de vitesse d’intégration du candidat, mais pas que, car les erreurs d’appréciation peuvent être courantes du côté des enquêteurs de la Loge.

Il me semble toutefois qu’une nouvelle tendance apparait et personne n’en parle encore. Il s’agit du « Butinage Spirituel ». Le but du jeu est assez simple, il faut pouvoir butiner en un temps record le maximum de voies initiatiques pour atteindre le Graal de la connaissance suprême. Je ne suis pas encore spécialiste de cet art, mais je vais quand même essayer de vous concocter un petit démo. Accrochez vos tabliers ça va remuer :

  • Janvier, on fait 2 cours d’hébreu et on devient spécialiste des Sephiroth.
  • Février, on postule à l’Amorc chez les rosicruciens et on étudie sa premier monographie.
  • Mars, on rentre chez les Templiers car ces derniers ont forcément des secrets.
  • Le début d’année ayant été chargé on se calme pour Pâques, on fait juste un week-end de retraite à l’abbaye de Solesmes dans la Sarthe avec pratique du chant grégorien au programme.
  • Les choses sérieuses recommencent en Mai, car on part retrouver les origines du chamanisme en Sibérie afin de faire voyager son âme.
  • A peine rentré on refait sa valise en juin avec un stage d’une semaine au Village des pruniers en Dordogne chez Thich Nhat Hanh pour se taper une tranche de Dharma, ou si vous préférez une portion de loi universelle.
  • Les vacances c’est sacré, direction la Baule pour deux mois de plage avec le Dieu Ra.
  • A peine rentré, en septembre grâce à un ami juif, Initiation dans une Loge du B’nai B’rith, deux Tenues très décevantes, démission.
  • On fonce goûter ensuite du druidisme en Bretagne pour apprécier la chute des feuilles dans la forêt de Brocéliande et tenter de faire la rencontre avec la Fée Viviane au bord du lac.

Mais tout cela laisse un goût amer, car toujours aucune trace d’illumination divine. Encore heureux qu’on avait envoyé au printemps dernier sa lettre dans une Loge maçonnique pour recevoir le secret des secrets. Nous allons enfin être récompensés de tous ces efforts.

  • Trois petits RV à la brasserie du coin, un coup de bandeau rapide pour les formalités d’usage et les choses sérieuses commencent. Ca tombe bien, nous approchons de la toussaint et il aurait été frustrant de finir l’année sans recevoir la Lumière.

Les semaines ont passé, car nous voici maintenant en décembre. Un mois que le bandeau de l’Initiation est tombé et toujours ce sentiment de déception et d’inassouvi. C’est frustrant quand même, avoir fait tout ce chemin pour rester sur sa faim. « C’est décidé, je démissionne, car la Franc-maçonnerie, c’est trop nul, on m’a menti. Je n’y vois aucun pouvoir ! »

Cela vous semble être une caricature peut-être ? Détrompez-vous ! Cela existe plus souvent que vous ne le pensez. Le parangonnage spirituel ou le benchmarking de l’âme si vous préférez est devenu le sport préféré des consommateurs du mal-être de ce XXIème siècle. Le but n’est pas d’aller bien, il est de tout tester pour s’assurer que c’est bien nul et que les fameux secrets dont nous avait parlé l’article de Franc-MaC Mag c’est du pipo. Et puis il y avait aussi l’article de Sophie Coignard dans le Point de l’an dernier avec les fameux réseaux d’influence des frangins. Tout cela n’est que mensonges, car dans ma Loge, il n’y a aucun académicien, banquier, financier ou ministre, la moitié des membres pointe le 1er du mois à Pole emploi. Quelle arnaque quand même. Petit Gibus nous avais dit « Ah ben mon vieux, si j’aurais su, j’aurais pô v’nu ! » mais moi si j’avais su qu’il fallait travailler sur moi et qu’il fallait supporter tous ces gens sans intérêt pour ma carrière, je serais allé directement à mon prochain stage de massages ayurvédiques.

Ah au fait, si quelqu’un connait l’adresse d’une Loge d’Illuminati cela m’intéresse, il parait qu’ils contrôlent le monde eux. Au moins je sais que c’est vrai, j’lai vu sur Internet. A bientôt.

La maçonnerie deviendrait-elle spécialiste de Paléontologie ?

Vous connaissez la paléontologie ? Vous savez cette science qui étudie les restes fossiles des êtres vivants du passé pour comprendre pourquoi nous sommes là ?

Je me demande justement si la Franc-maçonnerie actuelle ne deviendrait pas spécialiste de cette discipline ?

Pourquoi cette question ?  C’est très simple, la grande majorité les conférences maçonniques traite régulièrement des mêmes sujets. Quelques exemples choisis : « 300 ans de Franc-maçonnerie », « les constitutions machin » ou « les statuts bidules », « L’influence de la maçonnerie sous la IIIe République », « Napoléon était-il maçon ? », « La persécution des francs-maçons », sans oublier l’incontournable thème « La Laïcité » ou encore « Le droit à mourir dans la dignité ». A l’énumération de ces sujets, je ne vous cache pas  que  je suis très inquiet du devenir de notre Art.

Vous avez tous un grand-père et un petit neveu. Si vous les comparez, le petit neveu vous parle avec des étoiles dans les yeux de tous ses projets futurs, des choses qu’il fera quand il sera grand. L’ancien quant à lui, se souvient. Il évoque avec une nostalgie non dissimulée ses nombreux et très riches souvenirs d’antan. Il parle de l’époque où tout était tellement plus simple, la vie plus douce. Le bon temps d’avant quoi ! Il est vrai qu’un des deux est plus proche du cimetière que de la maternité.  Pour paraphraser notre regretté Frère Pierre Dac : « Un homme a son avenir devant lui, et il l’aura dans le dos chaque fois qu’il fera demi-tour. » Il semblerait justement que les maçons ont leur avenir dans le dos et cela m’inquiète singulièrement.

Avouons que les cours d’histoire étaient bien utiles à l’école, mais uniquement pour savoir d’où l’on venait, mais certainement pas pour savoir où on allait ! Surtout que je me suis laissé dire que la maçonnerie n’a jamais cessé de bouger et d’évoluer pour s’adapter à chaque époque. Ce qui veut dire que son passé lointain et plus récent ne nous informe en rien de la destination future.

En résumé, je me demande tout simplement si la maçonnerie ne serait pas en panne de réflexion. En attendant de se réinventer, elle se souvient, elle se raconte et pour couronner le tout, rien ne vaut un bon complot pour attirer les projecteurs et passer pour une victime. C’est vrai quoi, vous connaissez beaucoup de maçons qui se sont fait agresser depuis 10 ou 20 ans ? Le seul truc que les journaux ont à se mettre sous la dent, ce sont quelques Temples qui se font taguer par des hurluberlus qui pensaient qu’on crucifiait des vierges. Tu parles d’un danger toi ! Les seules bombes qu’on trouve à l’entrée des Temples, elles projettent de la peinture de couleur. Ouhaa j’ai peur, au secours. Protégez-moi !

Alors je vous propose un truc, et si on repensait la maçonnerie du XXIe siècle pour qu’elle s’inscrive dans notre époque. Les idées ne manquent pas. Cela pourrait se faire par des réunions de maçons ou des structures plus formelles. Bien entendu, tout cela en dehors des Loges car Il ne faut pas perdre de vue qu’une Tenue n’est pas une réunion syndicale ou un meeting politique. Mais rien n’empêche pour démarrer de lancer un petit apéro avec des frangins de la GLNF, des frangines de la GLFF, enfin tout ceux qui ne se rencontrent jamais en Loge pour cause de règlement intérieur contraignant. On secourait ainsi de manière maçonnique nos neurones pour faire sortir des projets du futur. On pourrait y parler de transport mutualisé, de repas sains et équilibrés, de gardes d’enfants pour les familles monoparentales qui veulent venir en Tenue,  de secours mutuel, de soins de santé, de valeurs humaines, de respect… et pourquoi pas d’amour entre les Humains. Enfin, on parlerait de la vie quoi. Quand je dis de la vie, je parle de ceux qui sont encore vivants et de ceux qui vont naitre prochainement ! Cela changera un peu de la galerie de portraits (que des hommes bien entendu), à qui nous devons notre Art Royal.

Comme on n’est jamais mieux servi que par soi même, je me suis dit que j’allais organiser quelques apéros maçonniques. Vous voulez venir ? Inscrivez-vous sur le site www.OnVaRentrer.com je suis certain qu’il y a une date de prévue près de chez vous et si ce n’est pas le cas, appelez-moi on va l’organiser.

Ah au fait, je mets deux glaçons dans mon Martini.

Allez bonne soirée. A bientôt

Le maçon augmenté reçoit-il son salaire avec une prime ?

En partenariat avec le magazine « La Voix Libre des Francs-maçons » www.voix-libre.fr

La grande mode en Loge depuis ces derniers mois, c’est le Transhumanisme. Plus personne n’échappe aux nombreuses conférences sur ce thème. Le grand projet du futur n’est rien de moins que de « tuer la mort pour vivre éternellement ». On ne peut pas nier l’intérêt à vivre plus que centenaire, surtout si ces années sont heureuses et conscientes. Mais imaginons ce que cela peut entraîner dans nos Loges si les maçons se mettent à boycotter l’Orient Eternel ?

Ca va être une complète révolution. Le premier effet : la réduction de la longueur du mandat du Vénérable Maître et de son collège. Lorsque l’humain s’éteignait à 80 ans, compte tenu de la quantité de Frères et Sœurs sur les colonnes, on estimait qu’avec un mandat de 3 ans, toute la Loge avait le potentiel d’occuper tous les plateaux. Mais avec une Loge d’immortels, les Ateliers vont être surpeuplés et les guerres de pouvoir vont remplacer la biologie en créant des carnages en fin de travaux. Les maillets vont voler très bas, je n’ose vous parler des épées et il faudra même embaucher des goûteurs pour les agapes afin de s’assurer qu’on n’empoisonne pas le Vénérable pour prendre sa place.

Dans la même logique, au XXème siècle, on atteignait le 33ème degré du REAA vers ses 70 ans. Que vont faire les maçons du futur pendant les 130 années restantes ? Là aussi, je crains que le suprême conseil du REAA soit contraint de se rapprocher du Souverain sanctuaire de Memphis Misraïm pour lui emprunter ses 95°. On n’est même en droit de se demander s’il ne faudra dépasser les 100 degrés.

Par ailleurs, je me pose une question purement pratique. Les Instructions d’antan avaient pour but d’apprendre les Symboles de la Loge ou de décortiquer le Rituel. Je m’inquiète des activités futures du Second Surveillant, car les cerveaux des jeunes recrues vont être directement connectés aux ordinateurs quantiques du futur. Leur QI va avoisiner les 250. Ils auront accès en temps réel à une masse d’infos qui leur permettra de donner le nom, le prénom l’âge et l’adresse de tous les participants à la première Grande Loge anglaise le 24 Juin 1717 à la Brasserie de l’Oie et du Gril.

Si nous évoquons maintenant le grade de Compagnon. Quel sera l’utilité d’évoquer les 5 sens sachant qu’avec un œil bionique, on pourra presque voir au travers des murs à 3 kms ? Quant à la logique du voyage du Compagnon, avec les déplacements du futur qui se feront à la vitesse superluminique, le voyage n’aura plus aucun sens, il s’agira seulement de transfert. Le viatique fera pouffer de rire tous les Frères sur les colonnes.

Parlons du troisième degré, mourir pour renaitre, quelle rigolade ! A la première exaltation, la Loge toute entière va fermer les travaux. Plus personne n’aura besoin de mourir. Ce sera une provocation et ce grade va disparaître.

Pour résumer, nos trois premiers grades n’ont plus aucun sens. Si nous regardons les 30 suivants, ils sont devenus largement insuffisants. Quant aux charges d’officiers, ça va se terminer en tuerie entre immortels à la façon Highlander. Par conséquent, tout comme vous, je m’interroge sur l’utilité de continuer une voie initiatique sans issue car totalement dépassée par la science.

Mais alors, si les Obédiences continuent d’organiser ces fameuses conférences, est-ce pour nous prévenir de la fin prévisible de l’Art Royal ou pour se faire expliquer le sens final de cette récente découverte ?  Maintenant que je vous ai affranchi sur ce qui nous attend prochainement, je vous propose de rencontrer vos Grands-Maîtres respectifs au plus vite pour partager avec eux. Une fois fait, venez me rejoindre, on va réécrire nos rituels pour être en phase avec cette époque bénie qui nous arrive prochainement.

A bientôt.

Franck Fouqueray

Le maçon a des droits, c’est humain… que dire des devoirs

Notre époque est formidable, cette lointaine période où nous étions asservis n’est plus que souvenir d’antan. Nous sommes désormais tous des êtres TOTALEMENT libres. Nous avons des droits qui nous protègent et qui garantissent nos libertés.  Pour preuve, rien qu’en France nous avons 74 Codes divers (Code de la Route, code du sport, Code civil, Code du commerce, Code de la famille, Code pénal, Code minier, Code des impôts…). Comme disait Coluche : « …on peut attraper que des médicaments en Suisse, on ne peut pas attraper d’maladies ». S’il était encore vivant, il aurait rajouté : « En France, tous les devoir ont disparu, même le devoir conjugal n’existe plus, ici il ne reste que des Droits ».

Le Franc-maçon n’échappe pas à la règle. Il ne veut plus entendre parler de devoirs. Comparons les époques. Avec nos ancêtres, on prenait l’agenda en septembre et on notait toutes les Tenues de l’année en cours. Ainsi on en parlait plus, tout le monde était là à chaque réunion. Désormais, il faut envoyer une invitation personnalisée deux semaines avant, un rappel la semaine précédente et si possible une relance individuelle la veille par SMS. Je me demande dans quelle mesure d’ici quelques années, il ne faudra pas passer à domicile avec un car de ramassage pour récupérer chaque membre avant de les reconduire et de les border.

Il est vrai que l’absentéisme est à la Loge ce que le préservatif est à l’amour. Ca gâche considérablement le plaisir et ça réduit les effectifs.

Parlons maintenant de l’engagement. Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, mais en général, le maçon prête un serment. Ce dernier est assez explicite sur la notion de solidarité : « Je m’efforcerai de donner l’exemple de toutes les vertus. Je promets d’aimer mes Frères, de les secourir et de leur venir en aide… » Tout cela est louable, mais avez-vous déjà essayé de lancer un appel de secours fraternel ?

Vous ne connaissez probablement pas Rubi Ibarra ? Elle avait 15 ans en décembre 2016. Elle a lancé une simple invitation sur Facebook pour son anniversaire. Elle a reçu 1,3 million de réponses d’intention de participations. En fait, « seulement » 10 000 personnes sont venues à la petite fête familiale. Essayez maintenant de lancer la même invitation dans le monde maçonnique pour votre jubilé, si vous avez 15 frangins qui se déplacent ce sera une belle fête et il faudra vous estimer heureux.

Tous les Vénés vous le diront, organiser une Tenue, c’est devenu aussi compliqué que de marier sa fille. Mais il y a pire encore, c’est de constituer un collège d’officiers ! Si ça continue, on ne va pas tarder à devoir faire appel à des agences du genre Manpower pour le recrutement en Loge et des cabinets spécialisés pour le casting et la formation. Entre le manque d’assiduité des uns et les carences du côté instruction des autres, on se dit que les petits Apprentis du futur ne sont pas encore prêts à rentrer dans les Ateliers supérieurs.

Lorsqu’on dit qu’il faut laisser les métaux à la porte du Temple, est-ce que les attentes profanes et les mauvaises manies ne seraient pas une sorte de métaux dont il est question ? Ca me semble évident, au même titre que les Frères qui viennent traiter leurs SMS et autres emails pendant les travaux. Si plus rien n’a de valeur et qu’on a plus que des droits. Il ne reste qu’une solution : Tout repenser en Loge. On pourrait par exemple considérer qu’a partir de maintenant, on est tous égaux. Plus besoin de demander la parole, chaque s’exprime quand il le souhaite. Les horaires sont assez contraignants, on peut donc imaginer que chacun arrive quand il le peut et entre directement pour prendre sa place. La notion d’officiers est assez inégalitaire, on peut donc imaginer qu’on tirerait au sort avant chaque Tenue. Quant aux Planches, avouons quand même qu’elles demandent du travail et de la rigueur. Je suggère qu’on les remplace par la projection d’un reportage audiovisuel distrayant, mais tout aussi instructif. Le dernier point à réviser serait le couvreur, on le remplace par un guichetier qui vend les billets d’entrée. Si on rajoute à cela l’ouvreuse qui vend quelques chocolats glacés et autres bonbons pour compenser la suppression de la capitation, on équilibre les comptes et on démocratise l’Art Royal.

Je suggère qu’on nomme les premières Loges pilotes Gaumont et Sagesse pour l’une et UGC et Fraternité pour l’autre et ce sera parfait. Remarquez, les inventeurs du concept s’appelaient déjà les Frères Lumière, c’est quand même un signe non, Frère et Lumière, si ce n’est pas une invitation ça. Quant à l’Obédience on pourra la nommer La Grande Loge du Bois Sacré. Ce qui fera Holy Wood en anglais et tout le monde sera heureux.

Bon je dois vous laisser j’ai une séance dans 30 minutes.

Bonsoir à bientôt.

La honte de son appartenance maçonnique

Ce billet va en énerver plus d’un. Tant pis, je me lance : Vous avez déjà rencontré des gens du Lion’s Club ou du Rotary Club ? Vous avez vu comme ils sont fiers d’arborer le pin’s de leur organisation ?

Dans un autre registre, vous avez certainement des amis chrétiens, juifs, musulmans ou Bouddhistes ? Vous les avez vus se cacher pour pratiquer ? Moi jamais. Certains ont même des autocollants sur leur voiture.

En revanche, pour les francs-mac, lorsqu’il s’agit  de se dévoiler, là y’a plus grand monde. Plutôt montrer son kiki sur la plage naturiste des Frères Oltra au Cap d’Agde que de sortir son baudrier devant des profanes.

Tout le monde sait qu’être un Frère « la Gratouille » (le nom donné aux maçons par Mitterrand) est un honneur et certains très courageux déclarent effrontément : « Même pas peur ! » Il n’empêche que je ne connais pas beaucoup de maçons qui osent s’afficher dans la presse locale avec fierté.

Pendant la rédaction de ce billet, j’ai quand même trouvé trois maçons téméraires qui ont accepté de m’apporter leur témoignage. Ils affirment que toute cette discrétion vient de la guerre 39/45, car les méchants internaient les maçons pour les punir. Ce n’est pas faux, mais en même temps ils enfermaient aussi les tziganes, les juifs et les homosexuels. Pourtant ces trois groupes ne se cachent plus depuis longtemps. Je ne propose évidement pas d’organiser une gay-parade maçonnique avec des chars pilotés par nos Grands Maitres et des loges en action sur les plateaux derrière le tracteur, mais au moins, d’avoir le courage de se dévoiler en toute modestie… et surtout d’être fier de son appartenance.

J’émets une hypothèse. Et si, tout simplement, tous les Frères et Sœurs étaient solidaires dans la discrétion et que chacun attendrait tout simplement que l’autre commence le premier à se dévoiler. Un jeu du genre : « Toi le prem’s, non toi d’abord ». Car dans le fond, les maçons ne risquent plus rien en 2018. Il est nettement plus risqué pour une grand-mère de se rendre au distributeur avec sa carte bleue que pour un maçon de sortir du Temple avec cinq de ses Frères.

Pourtant, tout le monde se planque. On installe des portiques de sécurité, on emploie des gardiens et on ne va pas tarder à faire des répétitions d’évacuation de Loge. Après cela, il ne faut pas s’étonner qu’on jase dans notre dos, que des ragots circulent et qu’on fasse ricaner le public.

Ceci étant dit, si une bande de courageux résistants, des Jean Moulin de la Fraternité, montraient l’exemple, cela aurait peut-être un effet bénéfique secondaire important sur le monde extérieur et sur l’image des maçons. Par exemple :

  • Les profanes arrêteraient de fantasmer sur nos réunions secrètes,
  • les journaux ne pourraient plus diffuser les marronniers annuels pour dévoiler des pseudos secrets fumeux,
  • Un large public aurait certainement envie de nous rejoindre, car nous deviendrions des gens normaux, on donnerait peut-être aussi le désir à des jeunes de s’impliquer…

Enfin, je veux dire par là que la maçonnerie deviendrait une pratique normale quoi. Plus elle se partagerait, plus elle s’orienterait vers le futur pour éviter de vivre perpétuellement dans son musée paléontologique issu de son très glorieux passé.

Bon il est exact que d’un autre côté, être Franc-maçon deviendrait soudainement assez banal. Je ne suis pas certain que tout le monde en ait très envie dans nos rangs. C’est vrai quoi, le Frère qui rentre chez lui le soir, tel James Bond qui rentre d’une mission pour sa majesté la Reine, cela a du panache auprès de sa femme et des enfants. Alors que là, le même gars qui rentre d’une soirée belotte arrosé de rouge avec des copains, ça tue un peu le mythe du héros, c’est certain !

Je sens que ce n’est pas encore gagné mon affaire. Ce n’est pas encore demain qu’on verra une Porsche participer aux 24h du Mans, sous les couleurs du Grand Orient de France. Ou encore, une Twingo de la Loge « Fraternité Universelle » de la Grande Loge de France circulant dans les rues de Montluçon avec un calicot sur les portières qui dit « Faites-vous initier. Devenez Franc-maçon et vivez l’expérience de la Lumière. Tous les lundis, venez nous retrouver au n° 7 rue de l’Acacia ».

Il est certain que la maçonnerie perdrait de son charme ou de son attrait mystique, car beaucoup plus de femmes, de nombreux membres des classes sociales défavorisées, beaucoup plus de jeunes… enfin tout le monde en somme, pourrait devenir maçon et çà deviendrait aussitôt banal. Pour certains, il y a un risque pire que de vulgariser la maçonnerie, ce serait qu’elle perdre son patriarcat et surtout son essence anglaise qui nous replonge dans nos racines outre Manche. Pour certains, cette simple idée est insupportable. C’est un peu comme proposer à un croyant/pratiquant de L’Église catholique, apostolique et romaine de déplacer le Vatican à Marne la Vallée. Ce serait sacrilège.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j’ai l’impression qu’on est à un carrefour entre évoluer vers demain ou nous fossiliser sur les gloires d’hier.

Bon je dois vous laisser, mes gardes du corps me proposent de me raccompagner dans mon château fort.

Bonne soirée à bientôt

Polir sa pierre jusqu’à la poudre

Tous les maçons ont entendu les anciens leur conseiller de polir leur Pierre. C’est logique, puisque les Apprentis sont appelés des pierres brutes, qui grâce aux outils symboliques, tels que le ciseau et le maillet, vont se transformer en pierre cubique.

Alors moi, depuis des années une question me taraude : « Si on doit passer sa vie à polir sa Pierre, après 40 ou 50 ans de pratique maçonnique, ne risque t’on pas de trouver le jour de l’enterrement du Frère un petit tas de poudre à la place d’une Pierre cubique ? C’est vrai quoi, à force d’astiquer cette maudite Pierre elle va finir par se désagréger ! »

Par ailleurs, si toutes les Pierres d’une Loge sont polies et lisses comme des patinoires olympiques, comment vont-elles s’unir pour créer un bel édifice ? N’est-ce pas par les aspérités que les humains se complètent, s’unissent et s’enrichissent ? Si tout le monde est lisse, on glisse de pierre en pierre jusqu’au trou final. N’est-ce pas la singularité qui fait la personnalité d’un être ?

J’avoue que j’y perds mon Rituel en latin, car si je dois polir ma pierre, et qu’elle doit garder sa particularité et ses aspérités alors pourquoi la polir ? Ma grand-mère était taquine, elle aurait répondu : « C’est en forgeant qu’on devient forgeron et c’est en polissant… », mais cela ne fait pas beaucoup avancer ma recherche. Alors j’ai contacté un vieux Frère qui a réponse à tout, un certain Roger E. Oui je sais, j’ai cessé de contacter Roger D., car cela créait des confusions et j’ai reçu une demande d’explication d’un certain Roger Durant et son frère Roger Dupont, tous deux bien connus des amateurs de BD. Ces derniers croyaient à tort que je parlais d’eux. Quelle méprise !

Mon vieux conseiller Roger E. m’a donc fait une proposition d’explication que je partage avec vous. En sage il m’a dit : « Le maçon n’est pas ce qu’il fait, mais ce qu’il est » il a rajouté qu’on peut polir toute une vie sa Pierre, si la conscience du Maître est la même que celle du profane, autant arrêter immédiatement, car cela ne sert à rien.

Je me suis assis pour y penser et j’ai fini par arriver à une conclusion que je vous soumets : « Et si le but de la Franc-maçonnerie était tout simplement d’arriver à se connaitre et à s’aimer soi même, sans aucune condition, pour arriver enfin à aimer tous les autres. C’est ainsi que peut naitre la vraie fraternité ; Sinon il s’agit d’une fraternité de façade qui vole en éclats au premier dérangement »

On peut imaginer que les fameuses aspérités de la Pierre sont des restes de petits blocages pour révéler la Lumière intérieure. Mais dès que l’éclairage devient complet par la révélation de qui nous sommes réellement, il n’est plus utile de polir, ça rayonne suffisamment de l’intérieur. C’est comme en musique, l’accord est parfait et les sons sont alignés.

Comme certains maçons cherchent à transformer le monde pour le mettre en harmonie avec leur vision intérieure, au lieu de rayonner, ils consacrent leur vie à briller. C’est là que les problèmes commencent, car après une vie à amasser de la poudre de Pierre par un travail acharné, au moindre coup de vent, tout le brillant se ternit. Il est vrai qu’une Pierre à toujours un pouvoir d’aimantation et la poudre reste très fidèle à sa Pierre.

Comme disait Krisnamurti : « Il est bon de naitre dans une religion mais pas d’y mourir ». Il est bien possible que ce soit la même chose en  Franc-maçonnerie, il est bon de naître à la Franc-maçonnerie mais il est fort possible que la finalité soit d’en sortir… du moins lorsque le Temple du dedans et celui du dehors se confondent, mais là, le nombre d’appelés arrivés à cette fusion est moins important que le nombre d’élus. C’est probablement ce qui explique que dans certains milieux maçonniques, il arrive encore trop souvent que ça sente très fort la poudre.

Je dois vous laisser, je vais mettre aux abris.

Bonne soirée à bientôt

Franck Fouqueray

Les Temples sont-ils une cause de guerre entres Obédiences ?

Nous savons tous que les maçons laissent les métaux à la porte du Temple. Tout le monde est d’accord sur l’intitulé, mais les Frères et Sœurs se divisent  sur la forme des métaux et surtout sur la position exacte de la porte.

Je me suis fait une petite réflexion que je voudrais partager avec vous. Un maçon américain célèbre répondant au nom de Marc Twain à dit un jour : « L’épargne est une magnifique réalité, spécialement quand nos parents l’ont pratiquée. » J’ai aussitôt pensé que nos Obédiences pratiquaient elles aussi l’épargne depuis très longtemps.  Je me suis donc dit : « Et si la maçonnerie était fortement influencée par les histoires de métaux ? ».  Il est évident qu’une Obédience de 500 membres qui paient chacun 300 €/an, il n’y a pas de quoi acheter un nouvel appartement aux Bahamas. Mais quand on parle 15, 20 ou 50 000 membres qui paient une part de capitation à la Grande Loge et une part à la Loge… qu’elle reverse bien souvent à la Grande Loge pour la location des Temples. Tout cet argent sert en général au financement et à l’entretien des locaux. Le pactole part donc garnir le trésor de la société immobilière[1].

J’ai soudainement compris que les maçons devaient payer presque exclusivement pour occuper l’espace sacré. Sinon notre pratique serait quasi gratuite et ouverte aux plus démunis, ceux qui en auraient certainement autant besoin de fraternité que les classes aisées. Comme quoi tout à un prix, même les autoroutes initiatiques possèdent des péages désormais.

On comprendra donc que pour pratiquer l’art royal, sans Temple point de salut ! Mais à qui appartiennent ces Temples ? Rares sont les groupements de Frères qui cassent leur petit cochon pour investir dans la pierre déjà taillée. Se sont donc les Obédiences qui dans leur grande mansuétude nous font cet honneur. Mais alors, la question qui se pose : « Les mètres carrés sacrés ne sont-ils pas un instrument de contrôle et de conquête ? » Je dois certainement faire du bien mauvais esprit pour imaginer de telles vilaineries tel qu’aurait dit Jacquouille le célèbre écuyer de Godefroy de Montmirail.

Il reste quand même que dans bien des endroits en Gaule, de nombreuses Loges se sont vues délogées sous prétexte d’un manque de reconnaissance ou de légitimité. Il semblerait donc bien que le sacré à un prix et surtout beaucoup de valeur.

Dans le monde profane, la fortune des héritiers vient du testament de l’intéressé. Dans le monde sacré, il ne faut surtout pas qu’il meure, il est plus rentable vivant.

En parlant de cela il y a quelques jours avec un Frère. Ce dernier m’a fait une suggestion très amusante. Il m’a dit : « Les premières Loges se réunissaient dans des lieux publiques, des tavernes ou autres. Pourquoi ne pas recommencer ? » Il est vrai que face à la montée des prix des locations de salles de spectacles, un concept à vu le jour et devient de plus en plus populaire un peu partout dans le monde, il s’agit des concerts en appartement. Vous faites simplement jouer le groupe devant vos amis et vos voisins dans le salon. Je me demandais s’il ne serait pas judicieux de songer au même concept avec des Tenues maçonniques.

Il reste évident que pour les parisiens qui vivent dans 11 m2, il faudrait songer à se limiter à un triangle plutôt qu’une Loge ou alors il faudrait faire plusieurs séances comme au cinéma.

Ah on frappe à la porte, je vais vous laisser pour voir qui demande l’entrée…

Bonne soirée à bientôt

[1] Un Frère éclairé sur ce sujet m’informe que la répartition est la suivante : 60% pour l’immobilier – 20 % pour les frais de représentation et les 20 % restants en dépenses diverses de fonctionnement.

Liberté Égalité Fraternité… ou Solidarité ?

Depuis tout petit, cette devise me rappelle de mauvais souvenirs. Je ne parle évidement pas de son contenu, mais plutôt de sa vision. Il faut dire qu’ils l’avaient gravé au dessus de la porte de l’école. Alors imaginez le lundi matin mon enthousiasme pour cette grande idée révolutionnaire. Ma seule liberté à moi c’était de rester au lit.

Quelques années plus tard, qu’elle ne fut pas ma surprise de la retrouver en Loge. Je me suis aussitôt dit « Encore une création des maçons ». Que nenni, il s’agit d’une récupération, comme les plupart des bonnes idées qu’on retrouve en Loge. Cependant, comme je suis plutôt attaché au symbolisme et je crois fermement que les mots ont un sens, je me suis amusé à décortiquer celui de notre belle devise en trois points.

Liberté : les maçons sont-ils libres ? Force est de constater qu’ils ont une forte propension à la rébellion contre les injustices et la recherche de liberté. On peut donc conclure que les maçons œuvrent à la liberté. Un point pour les maçons !

Egalité : les maçons se considèrent-ils égaux. Vous connaissez tous « La Ferme des animaux » de George Orwell. Lorsque la jument Douce demande à l’âne Benjamin de lui lire les commandements inscrits sur le mur, il lui dit qu’il n’en reste plus qu’un seul : « Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. »  Il me semble qu’il s’agit de la même chose chez les porteurs de tabliers. Les grades constituent bien souvent une justification de séparation des classes. On peut aussi parler des comparaisons qui existent entre les obédiences. Demandez à des Frères reconnus par nos compatriotes britanniques ce qu’ils pensent des maçons qui pratiquent mon Rite, celui de Memphis Misraïm, vous verrez aussitôt un petit rictus condescendant apparaitre. Vous pouvez aussi demandez à des Frères qui dans leur grande mansuétude ont accordé le Rite d’adoption à nos Sœurs en robe noire juste après la guerre, vous verrez ce même sourire dont je parlais à l’instant. Bon nombre de Frères ne prennent pas la Franc-maçonnerie féminine au sérieux Nous pourrions aussi parler de la manière dont la grande majorité des maçons regardent avec respect et presque convoitise les dignitaires élus. On pourrait presque croire parfois qu’ils ont été envoyés sur terre par une force divine tant ils sont différents des petits ; des sans grades ou des sans dents dans certains cas. Tout cela pour dire que si vous voyez une égalité en Franc-maçonnerie, il faut me donner l’adresse car je ne l’ai pas encore vu.

Parlons enfin de la Fraternité : Le dictionnaire nous dit qu’il s’agit de l’expression du lien affectif et moral qui unit une fratrie et par extension désigne aussi un lien de solidarité et d’amitié. Alors je me suis mis en recherche des réalisations ou des implications officielles de structures maçonniques en matière de solidarité. Les 10 plus grosses associations du pays sont : « La Croix-Rouge – Association des paralysés de France – Médecins sans frontières – Action contre la faim – Les Restos du cœur – Le Secours catholique – L’Association française contre les myopathies – La Ligue contre le cancer – Le Secours populaire – Médecins du Monde. »

J’ai eu beau chercher… aucune trace de tabliers autres que ceux pour faire la vaisselle.

Alors je me  suis mis à nouveau en recherche de structures officielles pour la réinsertion des maçons en difficulté. Là encore, à part quelques micros-organisations locales qui font ce qu’elles peuvent avec très peu de moyen, aucune solidarité fraternelle nationale.

Très déçu d’être resté sur ma faim, je vais partager avec vous une proposition qui pourrait faire son chemin. Et si dans notre devise maçonnique on remplaçait le fameux terme « égalité » totalement utopique et mensonger par « Solidarité », cela permettrait peut-être de donner un réel sens à ce célèbre « Fraternité » qui nous est si cher.

Je dois vous laisser, je vais faire une maraude avec une association de mon quartier.

Bonne soirée à bientôt