Le rapport entre Jean-Marie Le Pen et la Franc-maçonnerie : une histoire de conflit et de controverse
Jean-Marie Le Pen vient de nous quitter. Cette figure emblématique de l’extrême droite française et cofondateur du Front National (devenu Rassemblement National) a entretenu des relations tumultueuses avec la Franc-maçonnerie. Ces relations ont été marquées par des accusations, des critiques publiques, et des controverses qui reflètent les divergences idéologiques profondes entre les deux entités.
Les Accusations de Jean-Marie Le Pen
Tout au long de sa carrière, Jean-Marie Le Pen a souvent dénoncé la Franc-maçonnerie, la présentant comme une force occulte influençant la politique française à son désavantage. En 1995, lors d’un discours, il a accusé la « droite bourgeoise, ‘enmaçonnée‘ jusqu’au col » d’empêcher des accords entre le Front National et d’autres partis de droite, suggérant que les Francs-maçons seraient responsables de l’ostracisme politique dont souffrait son parti (). Ces propos sont symptomatiques de la vision de Le Pen, où la Franc-maçonnerie était perçue selon lui comme un réseau puissant et caché, manipulant les affaires politiques pour maintenir une certaine élite au pouvoir.
La Franc-maçonnerie face au Front National
De l’autre côté, la franc-maçonnerie, notamment les principales obédiences comme le Grand Orient de France, s’est montrée ouvertement hostile aux idées défendues par le Front National. En 2017 et à nouveau en 2024, plusieurs obédiences ont appelé à faire barrage au Front National devenu Rassemblement National, mettant en avant des valeurs de fraternité, d’égalité et de lutte contre le racisme, des principes diamétralement opposés aux thèses nationalistes et souvent xénophobes du parti de JM Le Pen.
Cas Particuliers et Ralliement
En dépit de cette opposition globale, il y a eu des cas isolés de francs-maçons ralliés au Front National ou à des personnalités proches de Le Pen. Par exemple, en 2012, Marine Le Pen, la fille de Jean-Marie, a réussi à recruter deux avocats francs-maçons pour son équipe de campagne, ce qui a été perçu comme une provocation dans le monde maçonnique. Cette action illustre le désir de certains membres de la franc-maçonnerie de transcender les lignes partisanes, bien que cela ait entraîné des réactions vives et des exclusions au sein des loges.
- Gilbert Collard : Avocat et ancien député européen du Rassemblement National, il était membre de la Grande Loge nationale française. Il a créé le cercle Fraternité, un groupe de réflexion pour les francs-maçons proches du Front National.
- Valéry Le Douguet : Avocat pénaliste, il a été initié au Grand Orient de France tout en participant à des colloques du club Idées & Nation de Louis Aliot, vice-président du FN. Son cas a suscité la controverse au sein du GODF, menant à sa suspension.
Jean-Marie Le Pen et le Complot
Le Pen a souvent employé le thème du complot pour expliquer ses échecs électoraux, et la Franc-maçonnerie a été une cible récurrente de ces théories. En 2002, après avoir atteint le second tour de l’élection présidentielle, il a suggéré que sa défaite était due à une conspiration impliquant les Francs-maçons, parmi d’autres. Ces accusations ont renforcé l’image de la Franc-maçonnerie comme un ennemi politique, bien que souvent sans preuves concrètes.
Pour conclure
Le rapport entre Jean-Marie Le Pen et la Franc-maçonnerie est marqué par une hostilité réciproque, illustrant une fracture idéologique profonde. D’un côté, les accusations de Le Pen d’une influence maçonnique sur la politique française pour marginaliser son parti ; de l’autre, une Franc-maçonnerie qui voit dans les idéologies du Front National une menace contre ses principes fondamentaux. Cette relation complexe montre comment deux visions de la société française, l’une réactionnaire et l’autre progressiste, s’affrontent dans le discours public, avec la Franc-maçonnerie souvent au centre des controverses.
” Le franc maçon et le juif, voilà les ennemis” ces idées pétainistes n’ont pas changé dans l’esprit du Front National ! On les a même accusés d’être coupables de la guerre (cf.film forces occultes). Espérons que le changement expliqué par le Rassemblement National soit une réalité !(Ce dont je doute encore) !
Il est quand même de plus en plus fréquent de déceler, parmi des candidats non parrainés, des adeptes plus ou moins francs du RN. Il convient de ne pas trop baisser la garde sur le recrutement.
Donner des consignes de non vote avec des menaces d’exclusion , comme le fait le godf, plus interdire l’entrée de candidats ayant des sympaties nationalistes c’est ignorer les revendications de 10 millions d’électeurs . c’est aussi un non respect de la liberté de conscience des F et S. En revanche rien sur LFI et ses propos ouvertement antisémites. En réalité au sein de cette obédience on a la liberté de penser, mais il faut se taire et supporter la gauchosphere .
Bonjour & salut fraternel. Je pense qu’à l’heure actuelle le “clivage” entre FM & RN est de moins en moins marqué. A tout le moins au sein des obédiences traditionnelles ou régulières. Obédiences & ordres où, rappelons-le les questions politiques ou religieuses sont exclues. Faut-il s’en réagir ou s’en alarmer ? A chacun, je crois, de se positionner sur la scène socio-politique en son âme & conscience. Au demeurant, la maçonnerie – centre de l’union – n’est-elle pas un chemin qui (devrait) nous mener à faire nos choix en créant des rencontres entre des individus qui ne se serait pas croisés ?