Souvenez-vous, ici-même, le 15 juillet 2022 dans notre article « 15/07/1978 : Fatwa contre la Franc-Maçonnerie », nous apportions notre plein et entier soutien à Sir Ahmed Salman Rushdie, romancier de renom d’origine musulmane adopté par l’Angleterre et auteur de « The Satanic Verses » (Les Versets sataniques) que certains philosophes demandent que lui soit attribué le prix Nobel de littérature. Nous tenions, alors, à rappeler la fatwa lancée contre la franc-maçonnerie. Afin que nul Franc-Maçon, en tout cas les plus jeunes, ne l’ignore…
Le franc-maçon se doit de lutter contre l’ignorance, l’obscurantisme, l’intégrisme religieux, et autres maux.
Le franc-maçon, guidé par les principes de liberté, de fraternité et de progrès, a pour devoir de s’opposer fermement à divers maux qui menacent la société. Parmi ceux-ci, l’ignorance, l’obscurantisme, l’intégrisme religieux, et d’autres formes de fanatisme ou de sectarisme.
L’ignorance est un ennemi premier, car elle empêche l’épanouissement intellectuel et spirituel de l’individu. Le franc-maçon cherche à éclairer les esprits par l’éducation, la transmission de connaissances et la promotion de la pensée critique.
L’obscurantisme, qui vise à maintenir les peuples dans l’ignorance pour mieux les contrôler, est également combattu avec ferveur. En valorisant la lumière de la raison et de la science, le franc-maçon œuvre à dissiper les ténèbres de la superstition et des fausses croyances.
L’intégrisme religieux représente une menace directe à la liberté de conscience et à la diversité des pensées. Le franc-maçon défend la laïcité et le respect des croyances individuelles, tout en s’opposant à toute forme de radicalisme qui cherche à imposer une vision unique du monde.
Le frérisme et tous leurs idiots utiles en France, ou tout autre forme de sectarisme et d’exclusion, va à l’encontre des valeurs de fraternité universelle prônées par la franc-maçonnerie. En s’engageant pour l’inclusion et la tolérance, le franc-maçon lutte contre les divisions et les discriminations qui minent le tissu social.
Ainsi, le franc-maçon se doit d’être un acteur actif et vigilant dans la défense de la liberté, de la connaissance et de l’humanisme, contre toutes les forces qui tentent de les anéantir.
« Il était essentiel que j’écrive ce livre : une manière d’accueillir ce qui est arrivé, et de répondre à la violence par l’art. Pour la première fois, Salman Rushdie s’exprime sans concession sur l’attaque au couteau dont il a été victime le 12 août 2022 aux États-Unis, plus de trente ans après la fatwa prononcée contre lui. »
Ainsi commence la quatrième de couverture de ce livre qui est dédié aux hommes et aux femmes qui lui ont sauvé la vie.
Le Couteau est un ouvrage poignant et introspectif de Salman Rushdie, dans lequel il revient sur la tentative d’assassinat dont il a été victime le 12 août 2022 aux États-Unis, plus de trente ans après la fatwa prononcée contre lui. À travers ce livre, Salman Rushdie explore les thèmes de la violence, de la résilience, et de la puissance de l’art et de la littérature comme moyens de survie et de renaissance.
Salman Rushdie ouvre son livre en décrivant avec une précision clinique l’attaque elle-même : les événements de ce jour fatidique, les sensations physiques et émotionnelles qu’il a ressenties, et l’impact immédiat sur sa vie. Cette première partie est marquée par une écriture crue et directe, sans concession, plongeant le lecteur dans l’horreur de l’instant.
Après le choc initial, Salman Rushdie aborde la longue période de convalescence qui a suivi. Il décrit les douleurs physiques, les difficultés psychologiques, et le processus lent et souvent frustrant de la reconstruction. Cette section du livre est empreinte d’une grande vulnérabilité, montrant l’auteur non seulement comme une figure publique, mais aussi comme un homme confronté à sa propre fragilité.
L’un des aspects les plus puissants de Le Couteau est la réflexion de Salman Rushdie sur la nature de la violence et la réponse artistique à celle-ci. Il explore comment l’acte de création peut être une forme de résistance et de réaffirmation de la vie face à la tentative de destruction. À travers des anecdotes personnelles et des références littéraires, Salman Rushdie démontre que l’art peut transformer la douleur en quelque chose de beau et de signifiant.
La littérature, pour Salman Rushdie, est un espace de liberté absolue. Il raconte comment l’écriture l’a aidé à surmonter les moments les plus sombres et à trouver un sens et un espoir malgré tout. Le livre se veut aussi un hommage à la littérature en tant qu’outil de compréhension, de guérison et de communication humaine.
Malgré la gravité du sujet, Le Couteau se termine sur une note d’espoir. Salman Rushdie parle du miracle d’une seconde chance, de la capacité de l’esprit humain à se relever après des épreuves traumatisantes, et de l’importance de l’amour et de la solidarité dans ce processus. Il célèbre la vie et la résilience humaine, offrant au lecteur un message inspirant et optimiste. Le Couteau est un livre d’une rare intensité émotionnelle et intellectuelle. Salman Rushdie, avec sa plume incisive et sa profonde humanité, nous offre un témoignage bouleversant de son expérience traumatisante et de sa renaissance. Ce livre est non seulement un récit personnel de survie, mais aussi une réflexion profonde sur la violence, l’art, et la capacité de l’esprit humain à triompher des adversités les plus terribles.
Ce livre est indispensable pour celles et ceux qui s’intéressent à la littérature contemporaine, aux questions de liberté d’expression et de résilience personnelle. La qualité d’écriture de Salman Rushdie, associée à sa capacité à traiter des sujets complexes avec clarté et sensibilité, fait de Le Couteau une lecture inoubliable et profondément enrichissante. En rendant hommage à la force indomptable de l’art et de l’amour, Salman Rushdie nous rappelle que, même dans les moments les plus sombres, il existe toujours une lueur d’espoir. Le romancier lève le voile sur la longue et douloureuse traversée pour se reconstruire après un acte d’une telle violence ; jusqu’au miracle d’une seconde chance. Le Couteau se lit aussi comme une réflexion puissante, intime et finalement porteuse d’espoir sur la vie, l’amour et le pouvoir de la littérature. C’est également une ode à la création artistique comme espace de liberté absolue.
La presse en parle ! C’est vrai et elle ne s’y est pas trompée. Du Figaro à Télérama, en passant par Le Point ou Les Inrocks.
Dans nos lectures, nous ne revenons jamais assez sur la présentation du traducteur, dont le rôle est crucial pour transmettre l’essence d’une œuvre à travers les barrières linguistiques. Gérard Meudal, traducteur de Le Couteau-Réflexions suite à une tentative d’assassinat, mérite une reconnaissance particulière.
Gérard Meudal fut journaliste à Libération de 1982 à 1996, où il a marqué son passage par une plume incisive et un regard acéré sur le monde littéraire. Par la suite, il a collaboré avec Le Monde des Livres, se spécialisant notamment dans la chronique des romans policiers, un domaine exigeant qui demande une compréhension fine des nuances narratives et des subtilités de la langue.
En tant que traducteur, Gérard Meudal a su s’imposer par son talent et son dévouement. Il a traduit de nombreux auteurs de renom, dont Joseph O’Connor, et ses traductions sont reconnues pour leur fidélité et leur fluidité. Son expertise lui a valu une place au sein du jury du prix Laure-Bataillon, l’un des plus prestigieux prix de traduction en France, récompensant chaque année la meilleure traduction littéraire.
L’apport de Gérard Meudal à la version française de Le Couteau est inestimable. Grâce à son travail minutieux, les lecteurs francophones peuvent apprécier pleinement la profondeur et la complexité des réflexions de Salman Rushdie sur la violence, la résilience, et le pouvoir de la création artistique.
Nous en profitons aussi pour présenter la célèbre Collection Blanche de Gallimard
La Collection Blanche de Gallimard, créée en 1911 avec les premiers titres des Éditions de la Nouvelle Revue française, est une prestigieuse collection de littérature et de critique françaises. Sa désignation provient de la teinte crème de sa couverture, contrastant avec les couleurs vives des éditeurs du début du siècle. Reflétant les choix du comité de lecture sans avoir de directeur attitré, la «Blanche» a également accueilli, jusqu’en 1950, de grands titres étrangers en tirage de tête.
Cette collection emblématique a été récompensée par de nombreux prix littéraires : 32 prix Goncourt, 29 prix Femina, 15 prix Renaudot, 10 prix Médicis, 14 prix Interallié, 27 Grands Prix du Roman de l’Académie française et 4 prix du Livre Inter, marquant ainsi son influence et son excellence dans le paysage littéraire.
Le Couteau-Réflexions suite à une tentative d’assassinat
Salman Rushdie – Traduit de l’anglais par Gérard Meudal
Gallimard, Coll. Blanche, 2024, 272 pages, 23 €
Ecriture superbe et encourageante.Un très beau livre.