Après avoir suivi les courants de l’Avent, exploré la carte et le territoire, ressenti les rythmes possibles de la transhumance initiatique, il est enfin temps de partir pour le Premier Voyage de la Quête de l’Ibis vert. Par le souffle des arcanes rencontrées les symboles murmurent une autre histoire où glyphes, couleurs, mots sont autant de Portes d’où chacun peut partir à la rencontre de sa propre intuition dans ce voyage où le mental peut se perdre dans les sens laissant ainsi peut-être la place à l’essence dans l’espoir de l’Ignition dans le « Cœur-Creuset » du troisième Voyage avec l’espoir de la Rencontre avec l’Ibis Vert…
I – Le bateleur

Ainsi parlait la [Voie • x] intérieure du myste : « Entends-tu le cri du Serpent connaissant l’amas tiers? Entends-tu l’appel du Coq fendant la Nuit dans sa quête sisyphéenne du Jour? Ressens-tu les vibrations des ailes de l’Ibis d’émeraude annonçant les crues du Nil?
Que feras-tu de tes croyances abandonnées sous le limon fertile après le grand retrait des Eaux séparées?
Quand l’incarné sort de terre debout il prend chair dans la boue du passé, ignorance révélées de ses heures de Gloire!
Immole le Jour à la Nuit, la nuit à la solitude, la solitude au vide par la quête de l’Ibis vert. Ainsi résonnera du Néant l’écho de la Vie féconde du [Né • en].
Ainsi le Monde, à travers l’Arcane recouvrera son Unicité. »
III – L’impératrice

« C’est en pénétrant en Antremonde que s’ouvrent les portes de l’origine du Monde. Trouve le Kaïros et les Portes s’ouvriront car l’Impératrice est le lieu du monde imaginal.
De son reflet d’argent naît sub-rosa le Nadir, direction primordiale à la gravité du sel qui se consume en pâmoison arrimé à son fil d’Or.
L’impératrice à l’accorde Arianne relie les trois mondes par la verticalité du sublime dans l’horizontalité de sa chute.
L’envol est le choix de l’Absence à la dualité du monde dans l’espoir de la présence au Monde. »
IIII – L’empereur

« L’Empereur dans le kaïros l’emporte.
Par le feu immanent du Globe Monde, le forgeron élu des sept transmute l’archée procaryote1.
Par le souffle alchimique il défixe les sels agglomérés aux couleurs opaques car la mâle agissante ferveur seule est stérile et c’est dans l’arène que l’immaculée faconde féconde est ignitiée. »
VI – L’amoureux

« La Voie de l’Un ne se gagne pas en repoussant la matière et le chérubin réunis dans le cercle originel.
Mais l’Amoureux rencontre le trait immolé de l’Arc en jeu. »
VII – Le chariot

« L’Aimé rode, il part, chemine vers l’émeraude à son rythme.
Les rideaux rouges voilent le myste errant sous le set étoilé du septemtriones.
Sur le chemin l’infini dais d’azur veille en propitiatoire aux sagesses vernaculaires. Le nautonier guide la nef des fous, la fantasia des merveilleuses aux abysses outremer de vin aigre. »
VIIII – L’ermite

La [Voie • x] lui dit : « L’ermite marche dehors au dedans. Au mutos l’inspir, au logos l’expire »
Alors l’émeraude d’Hermès prit la [pas • rôle] : « Quod est inferius est sicut quod est superius »
Et la [Voie • x] de traduire : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut »
Avant de continuer doctement : « Dans la caverne aux illusions, le vieil anachorète triomphe silencieux »
L’émeraude éclaira de sa lumière les reflets illusions de l’étang où nagent les intuitions. Elle persévéra : « Quod est supérius est sicut quod est inferius, ad perpetrenda miracula rei unius »
« Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour faire le miracle d’une seule chose » traduisit la [voie • x] avant de poursuivre : « L’émeraude Lumière serre les pans de la cape absidienne »2
Puis : « pour vivre [l’Aur • riant] aller vers [l’Oxyde • dans], dans l’Intérieur est la [Voie • x] de l’ex-terreur. »
X – La roue de fortune

La [Voie • x] des profondeurs continua. Elle venait de si profondément que le myste avait du mal à en saisir les murmures : « Dans l’Aïon des trois Parques…enfants de la tente…Saturne insatiable de sa faim chronophage…du rouet au ciseau se tissent les vingt quatre heures… »
Venu d’Orient, il vint à sa rencontre vêtu de la parure des sages [re • connus]. Du rat pris dans sa roue il reconnut le tourment à lui aussi familier. Il parlait dans un sabir énigmatique métaphorique et symbolique. Selon lui, seules les [pas • rôles] franchissent la barrière du mental en faisant [dix • versions].
Le myste l’écouta avec intention:
« De l’inconscient remontent les étincelles illuminées, enluminures d’un Nadir fantasmé. De bonne ou mauvaise fortune la roue tourne par la scansion de l’audacieux tant qu’il n’est pas centré. Au Soufre la victoire, au Mercure le désespoir. Il [râ • joute] au monde le Chaos de la défaite dans l’embrasement d’un vainqueur au battement désarticulé. »
XII – Le pendu

La [Voie • x] repris :« Ici le Kaïros s’étend des augures célestes au Grand Retournement. C’est le choix de l’initié. La Voie sèche et intellectuelle ou celle, humide, poétique et mystique. Le séparé est mort sure. »
Le Serpent Nahash [ נָחָשׁ ] l’interrompit : « Pour trente deniers souffre transmuté. Qui seras-tu par delà [l’âme • Aur] ? »
Et dans un grand retournement, le [pend • dans] devint [pans • dus].

Le [Serre • pans] Nahash poursuivit ses serrements oratoires : « Sous la mandragore transmute l’âme de l’épaisseur »
Le [re • connu] continua alors sa diatribe : « C’est dans la chute que l’audacieux s’élève. Des silences de la mort naît l’écho des Voyelles »
XIII

C’est éclairé par l’Alpha désigné par l’Ursæ Minor que la faux de Treize sépara le sceau de ses croyances… Au delà des apparences le testament était un [teste • amant].
Elle lui dit : « Abandonne tes illusions. Sème ton encre dans la terre en silence. Un jour tu récolteras les fruits du ciel, des eaux, du feu et de la renaissance ô Voyageur du Vide »
Et la [Voie • x] dit : « Comme on ne quitte pas la terre sans sacrifier le corps, on ne quitte pas le taire sans le sacrifice du sol. Descendre en fa pour retrouver l’étole d’émeraude et au chant du coq reprendre lutte »
Le myste entendit aussi, venu de la chaire de sa terre une parole étrange à la totalité insaisissable : « …Puis dans l’ombre du Minotaure remonter l’ancre de la ligne des entrailles avides. »
Qui parlait? Ce mantra restera un mystère.
XV – Le diable

Alors qu’il espérait sortir de la montagne le Diable lui apparut dans une synchronicité Numineuse dont Il a le secret. Il enroula sa queue autour de son corps vert de terre. Ce corps transmuté révéla la Pierre originelle qui l’animait.
Dans l’ombre ambivalente de l’Acacia méconnu il fit taire les mots en étreignant sa gorge de sa queue de sirène où les cadavres des cyclopes succombants flottaient dans leur errance vers l’éternel Ether.
Il fit Œuvre de Chaire en proposant la Pomme aux dix cordes à son souffle renaissant.
La [Voie • x] alors projeta dans son regard de cyclope la pendaison de Judas donnant son seul né aux enfers en disant:
« Par le Cube passent et trépassent les tentations du vieil homme ! »
XVI – La maison Dieu

C’est ainsi que le souffle écroula la Maison de ses certitudes… La colonne vertébrale de ses croyances antédiluviennes brisée, à sa table à tracé, depuis le cœur de la taire, au milieu du charnier des cyclopes qui lui avaient précédés, le myste Lui fit appel par le point et le trait.
Il lui répondit : « Je t’ai donné la mine et tu as plombé l’Or. Meurs encore en tombe!
Le sans trait n’est pas le lait de Pi. On ne tord pas le Compas impunément.
L’éclair [brise • l’âme] pourfend les Frères étranges par le dominés de l’orgueil, yeux de paillettes vêtus.
Taire-toi dans le Silence et explore l’essence du trait acéré.
Par l’étude s’apprivoisent les tourbillons des passions. »
XVIII – La lune

Sous les reflets mercuriens de la Lune, le Lycanthrope et la Salamandre lui apparurent alors. Ils parlaient en énigmes du plus profond de leur irrationalité.
Le Lycanthrope commença : « De l’ancien des cendres ne laisser poussière grise, glaciation nocturne dans la gymnopédie de nos pas. Mais de ton axe nocturne tout n’est que ténèbres! »
La Salamandre reprit : C’est dans l’aube que tu apparais tenant Ignis au creux des paumes de ton regard. Et mains vides et creuses tu retournes à la nuit éclairé par d’autres phares, cœur battant ton intuition assourdit. »
XVIIII – Le soleil

« Igne Natura Renovatur Integra » avaient été gravé à la pierre d’émeraude par Arianne sur les murs du labyrinthe du père, Dédale. Si la nature se renouvelle dans son intégrité par le feu, cela ne peut se faire que par l’épreuve de l’Aïon consacré. Dans ce Temple au Soleil invaincu, Astérios règne en Maître absolu du Feu, de l’Œuvre et de la Pierre Sacrée dont le sang d’émeraude circule dans ses veines.
Au pharmakos3 qui se prendrait pour le fils Icare, il meugle du fond du Temple son avertissement : « Où se trouve ton Chemin sinon à l’orée de l’Ombre, ce chemin ambre et feu?
Un homme sans mémoire ne trace-t’il pas autant son sillon? S’il ne suit de trace, est-il pour autant perdu? C’est par son Ignition que l’Initié s’accomplit!
Initié Ignitié, la Nuit est ton Royaume, l’Ombre ton [deux • voir], le jour ta solitude! »
XXI – Le Monde

« IN GIRUMINUS NOCTE ESSE CONSUMIMUR IGNI »… « Nous partons en promenade la nuit et sommes consumés par le Feu » nous averti la Mandorle du Monde. Mais de quel Feu s’agît-il? Celui qui brûle, éclaire, brille, réchauffe, glace, le Feu acide de la chenille au Creux de sa chrysalide en chemin vers son altérité qui la fera changer d’Eve? Si seul le Creux connait alors seul le creusé sait… évidée évidence…
A ces questions le Pentagramme, rayonnant de l’invisible à l’invisible par les sept couleurs de [l’Arc • en • Je], répond:
« Ô voyageur du vide, ton Temps est venu d’embrasser la seconde révolution. Dans les cendres de ton inaccompli l’air noir a asséché la pestilence de tes humeurs corporelles des deniers harnachés à l’amer. La lave de tes silences coule dans les souterrains de ton Albedo!
Ainsi c’est par le Feu que l’on relève le mort né mais c’est par l’Eau sacrée que son corps est purifié!
Va! trouve ton puits et apprivoise ta mue reine! Trouve ta liberté dans ton merveilleux! »
Le myste par les trois marches de chair, asséché par le cycle de l’Air, entre dans l’Œuvre au blanc entouré par ses pairs.
La porte de l’Œuf sacré ainsi franchie, ce sont d’autres aventures qui l’attendent dans sa quête de l’Ibis vert. Par la mort sure de la murène il tisse la chrysalide de sa mue reine.
C’est dans l’Alpha et l’Oméga du cycle de l’Eau que le « Bat te leurre ».
Souviens-toi Ô myste… Erre !!!
Liberté est renoncement!!!
Le PDF de « La quête de l’Ibis Vert » sera bientôt disponible sur www.lesyeuxducyclope.fr
Prochainement… Les Voyages du Compagnon et du Maître…

- Archéo-bactéries ↩︎
- « Mot étrange » greffon d’abside: Extrémité en demi-cercle d’une église, derrière le chœur (chevet) et d’obsidienne:Roche éruptive de couleur foncée. ↩︎
- Le pharmakós (en grec ancien φαρμακός, « celui qu’on immole en expiation des fautes d’un autre ») est la victime expiatoire dans un rite de purification ↩︎