dim 09 mars 2025 - 22:03

Sautoir et Cordons maçonniques

Portes de l’alliance et de la transmission

Dans l’univers maçonnique, le sautoir et le cordon ne sont pas de simples ornements. Ils symbolisent l’alliance entre tradition et modernité, le lien sacré entre l’initié et la Connaissance, et servent d’insignes de fonction et de grade. Ces accessoires, portés avec fierté et humilité, sont de véritables vecteurs de la transmission initiatique. Comme le disait Carl Jung :

« Votre vision ne deviendra claire que lorsque vous regarderez dans votre propre cœur. »

Ce regard intérieur se reflète dans la beauté et la signification des sautoirs et cordons, qui marquent l’appartenance à une lignée de sagesse ancestrale.

Origine et évolution

Historiquement, le sautoir et le cordon trouvent leurs racines dans les traditions nobiliaires et dans le Compagnonnage. Les couleurs compagnonniques ne sont pas portées en sautoir.

Le sautoir maçonnique porte en pointe le bijou confirmant la fonction (Equerre pour le Vénérable, Niveau et Perpendiculaire pour les deux surveillants, etc.). Ils continuent d’être portés en tenue blanches ou fermées (à l’exclusion du tablier et des gants emblèmes du travail). En loge le sautoir ne dispense pas du port du Tablier.

Cordon de secrétaire
Cordon de secrétaire

À l’origine, dans la franc-maçonnerie anglaise, le sautoir était porté exclusivement par les Officiers, symbolisant un privilège réservé aux détenteurs de responsabilités.

En France, l’usage du cordon, issu des Ordres royaux – Saint-Esprit, Saint-Louis et Saint-Lazare, s’est généralisé pour montrer que tous les Maçons en fonction de leur grade et leurs responsabilités, qu’ils soient Officiers ou Maîtres, appartiennent à un ordre prestigieux et égalitaire.

« La grandeur de l’âme se mesure à sa capacité à transmettre la lumière. »

Ce lien historique confère à ces accessoires une dimension à la fois pratique et symbolique, servant à la fois d’instrument de distinction et de rappel de la mission de Transmission.

Symbolique du sautoir et du cordon

Le sautoir se présente généralement sous la forme d’un large ruban, souvent en tissu de couleur moiré avec ou non des liserés d’or, et peut être porté en collier. Les broderies variables reflètent les couleurs de l’obédience.

Le cordon, quant à lui, est le même ruban porté de l’épaule droite à la hanche gauche. Souvent nommé Echarpe, le cordon se différencie du Sautoir. Il symbolise une connexion diagonale entre le profane et le sacré.

« Les symboles sont les clés qui ouvrent la porte de l’invisible. »

Sautoir de l’Expert de la Loge Xavier Mina à Pampelune. EFE/Jésus Diges

Ces accessoires rappellent que l’initié doit toujours garder en mémoire l’alliance qu’il a conclue avec la Connaissance. Leur port, rendu obligatoire lors des tenues, incarne l’engagement personnel de chaque Maçon à œuvrer avec constance et humilité. Ils invitent également à se poser la question essentielle :

« Qu’est-ce que cet insigne signifie pour moi ? »

Ce questionnement, essentiel dans l’initiation, permet de transformer ces objets en vecteurs de méditation et de transformation.

Dimension spirituelle et mystique

Au-delà de leur rôle fonctionnel, le sautoir et le cordon maçonniques participent activement à la dimension spirituelle du travail en Loge.

« La véritable sagesse se trouve dans l’équilibre entre le visible et l’invisible. »

Cordon maçonnique
Cordon maçonnique,

Ils incarnent le chemin de la purification et de la transformation, rappelant à l’initié qu’il doit se défaire des attachements matériels pour embrasser pleinement la lumière. Par leur présence, ils suscitent en chacun le désir d’une introspection profonde et d’un engagement envers la Vérité qui se transmet de génération en génération.

Transmission et allégeance à la Tradition

Le sautoir et le cordon se posent comme des emblèmes d’alliance et de protection. Lors de la remise du tablier et de ces accessoires, le parrain ou le mentor rappelle à l’initié l’importance de leur usage : il s’agit non seulement de distinguer les grades, mais surtout de symboliser la continuité et la pérennité de la Transmission initiatique.

« Celui qui détient la Lumière se doit de la partager. »

En portant ces insignes, l’initié affirme son appartenance à une tradition millénaire et se rappelle qu’il est le dépositaire d’un savoir sacré qu’il se doit de faire fructifier et transmettre avec sagesse.

En conclusion

Le sautoir et le cordon maçonnique sont bien plus que de simples accessoires vestimentaires. Ils sont le reflet de l’engagement, de la transformation et de la quête incessante de la Connaissance qui caractérise la Franc-Maçonnerie.

« La véritable grandeur ne se mesure pas à ce que l’on possède, mais à la lumière que l’on partage. »

Ainsi, chaque fois qu’un Maçon revêt ces insignes, il renouvelle sa promesse de travailler, de s’élever et de transmettre la lumière intérieure, renforçant ainsi l’union sacrée qui lie les Frères et Sœurs de l’Ordre.

1 COMMENTAIRE

  1. Et pour s’intéresser aux couleurs des cordons, sautoirs et tabliers, (les décors), n’hésitez pas à poursuivre avec l’article : 450.fm/2022/12/06/ii-symbolisons-nous-toutes-les-couleurs-en-franc-maconnerie/

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Olivier de Lespinats
Olivier de Lespinats
Olivier de Lespinats est né en 1961 au sein d’une vieille famille de la noblesse poitevine. Famille dont ses ancêtres ont été Francs-Maçons dès 1738, au sein de la loge « l’Intimité » à l’Orient de Niort. Après des études supérieures d’ingénieur et d’officier, il est devenu expert en ingénierie financière publique, chargé de Travaux Pratiques universitaire et directeur de nombreuses sociétés de conseils et de services auprès du secteur public en France et à l’International. Initié en 1991 à la GLNF au sein de la Respectable Loge « La Clé de Voûte » à l’Orient de Coulommiers, il deviendra en 2000 Vénérable Maître de la Respectable Loge « Saint-Fursy » à l’Orient de Lagny. Désireux de rejoindre une obédience mixte, il démissionnera de la GLNF en 2011 pour rejoindre la GLCS dans un premier temps avec la création d’une loge à Nantes, puis en 2017 la Grande Loge Mixte Nationale avec la création d’une loge à Saintes en 2023. En 2019, à la demande du Passé Grand Maître et du Conseil Fédéral, il deviendra le 4ème Grand Maître de la GLMN pour un mandat de 3 ans. Parallèlement à son parcours en loges bleues, il poursuivra l’enseignement maçonnique pour atteindre le 33ème degré du REAA et celui de CBCS au RER. Reconnu pour son expertise en symbolique ésotérique, il a créé en mars 2020 au sein de la GLMN une newsletter « l’Epi de blé » présentant de nombreuses planches sur la tradition de l’art royal et la vie de l’obédience. En parallèle, il vient d’acquérir et poursuivra, sous une forme moderne, l’ancienne revue « Le Symbolisme ».

Articles en relation avec ce sujet

Titre du document

DERNIERS ARTICLES