mer 24 avril 2024 - 22:04

Les Libres-Penseurs ont un Sacré Cœur… mais pas celui que l’on «croiX»

De notre confrère le site officiel de la Libre Pensée fnlp.fr

Leur devise est : « Ni dieu ni maître, à bas la calotte et Vive la Sociale ! »

À toutes celles et à tous ceux que le classement de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre en « monument historique » révolte et qui veulent agir.

DÉCLARATION

Selon le site fémina-fr : « Une décision du ministère de la Culture qui intervient sans surprise après l’autorisation de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture jeudi 8 décembre, ainsi que l’avis favorable de la Ville de Paris (2011)… La basilique du Sacré-Cœur est en effet depuis toujours au cœur d’un conflit mémoriel pour son lien avec la Commune de Paris. Le monument a été édifié à partir de 1877 sur la butte de Montmartre, lieu qui a également été le théâtre de la répression sanglante qui a mis fin à la Commune quelques années plus tôt. À gauche, beaucoup y voient le symbole de l’« ordre moral » répressif de l’époque. »

Toutes les contorsions grotesques de la Mairie de Paris, alliée au pouvoir macroniste en cette circonstance n’y changeront rien : cet acte éminemment politique est le deuxième assassinat de la Commune de Paris.

Ce ne sont pas des pierres que l’on protège de l’usure du temps, c’est un message qui se perpétue : La Commune de Paris est impie, elle doit payer pour ses fautes, la Basilique, c’est la rédemption revendiquée.

Depuis Rerum novarum (1891) qui condamnait le syndicalisme ouvrier, le socialisme et la lutte des classes jusqu’à Divinis redemptoris (1937) qui condamnait « le communisme comme intrinsèquement pervers », ce sont tous les mouvements d’émancipation humaine qu’a condamné le Vatican pour promouvoir une société d’ordre corporatiste. C’est pourquoi, le Vatican a toujours soutenu toutes les dictatures à travers le temps et sur tous les continents.

Barricade avenue Victoria par Marcel Léautté – Source Gallica-BnF

La Commune de Paris, c’est la liberté et la laïcité !

Il y a 152 ans, le prolétariat parisien montait à l’assaut du ciel contre la réaction, le cléricalisme et le Vieux-monde. Pendant deux mois, une semaine et quelques jours, la classe ouvrière dressait enfin le programme révolutionnaire d’un véritable gouvernement ouvrier du peuple, pour le peuple, par le peuple, c’était « la forme enfin trouvée » du gouvernement du prolétariat (Marx).

La Commune de Paris interdisait le travail de nuit, luttait contre l’exploitation capitaliste, fondait l’École laïque et décrétait, pour la deuxième fois dans l’histoire du pays, la Séparation des Églises et de l’État. Son œuvre fut immense et a ouvert le chemin aux peuples du monde.

Hier, comme aujourd’hui

Les tenants du Vieux-monde, de l’Église et du capitalisme veulent faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers. Ils entendent détruire tous les acquis sociaux sur l’autel des intérêts du patronat. Comment ne pas voir que les libertés démocratiques disparaissent sous tous les prétextes possibles et que le seul avenir qui est offert à la jeunesse est l’embrigadement par le SNU ?

Loi de séparation des églises et de l’État. Page 1 – Archives Nationales – AE-II-2991

Comment ne pas être indignés et saisis d’effroi quand on voit les manifestations de superstition de l’Église catholique à travers le pays, souvent en présence d’Élus de la République qui foulent aux pieds la Séparation des Églises et de l’État, et qui processionnent, s’agenouillent et communient devant des emblèmes tout droit sortis des sacristies et des tabernacles du Moyen Âge ? La superstition et la réaction sont de nouveau unies contre la science et le progrès humain.

La Commune de Paris a dressé l’ébauche prometteuse de mesures sociales qui se sont concrétisées plus tard dans le Code du Travail. Être fidèle au combat des Communards, c’est être aux côtés de tous ceux qui, salariés, fonctionnaires, lycéens, étudiants, jeunes, refusent que l’on détruise ce qui a été construit par nos ainés pour un monde meilleur et plus éclairé.

Être fidèle à la Commune de Paris, c’est refuser « l’union sacrée » et défendre les acquis sociaux, syndicaux, démocratiques et laïques.

Tel est le combat de la Libre Pensée
Ni dieu, ni maître ! À bas la Calotte et vive la Sociale !*

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C’est pour mener ce combat qu’en 1905, la Libre Pensée fit ériger la statue du Chevalier de la Barre devant le parvis de la Basilique du Sacré-Cœur : cause contre cause, classe contre classe, liberté contre tyrannie, laïcité contre cléricalisme !

Rendre hommage au Chevalier de la Barre, brûlé à Abbeville le 1er juillet 1766, c’est rendre hommage à son geste d’homme libre. En refusant de saluer une procession, il a affirmé sa liberté de conscience publiquement, il a revendiqué pour tout homme la liberté d’expression. Ce geste, simple en apparence, fut si important, si fondamental par tout ce qu’il a déclenché, qu’il lui valut la mort.

En 1897, un Comité du monument La Barre se forme ; il comprend des militants ouvriers, des libres penseurs, des Communards comme Jean Allemane, des dreyfusards, notamment le sénateur Auguste Delpech, un des fondateurs de la Ligue des Droits de l’homme.

En 1904, le Conseil municipal reprend possession d’un terrain de 5 000m2 devant le « Sacré-Cœur », terrain que l’archevêché de Paris s’est indûment approprié. Il affirme, en outre, sa volonté de placer la statue du Chevalier dans l’axe de l’entrée principale afin de contrer la domination de l’Église sur le paysage parisien.

Le 3 septembre 1905, des milliers de Libres Penseurs, français, belges, italiens, anglais hongrois, allemands, argentins, tchèques, défilent devant la maquette de la statue du Chevalier. On est trois mois avant le vote de la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État. La date n’est pas innocente. En effet, cette journée qui sera grandiose (25 000 manifestants), précède le Congrès international des Libres Penseurs des 4, 5 et 6 septembre 1905. Les congressistes étaient tous là, de même que de nombreux Francs-Maçons du Grand Orient de France. Tous sont reçus à la Mairie de Paris (plusieurs conseillers municipaux font partie des organisateurs du congrès et de la manifestation). Paris avait été choisi pour le congrès de 1905, car on savait que la Séparation y serait bientôt votée.

Le 4 novembre 1906 a lieu l’inauguration de la statue réalisée par le sculpteur Armand Bloch. Le Chevalier de La Barre est représenté enchaîné au poteau de son supplice, épaules et pieds nus, jambe droite et poignet droit partiellement brisés par la question à laquelle il a été soumis. Le Dictionnaire philosophique de Voltaire est à ses pieds.

Cette statue déclenche la fureur cléricale ; Léon Bloy 1 écrit qu’il s’agit de la « profanation » du Sacré-Cœur par des « bandes énormes de crapules [venues] défiler pleutrement » devant « la sotte image de ce petit salaud de Chevalier de La Barre. ». L’atelier du sculpteur subit plusieurs attaques et la statue est souillée de peinture blanche, de minium…

Déclaration de principe : “La Libre Pensée se réclame de la raison et de la science. Elle n’est pas un parti ; elle est indépendante de tous les partis. Elle n’est pas une Église ; elle n’apporte aucun dogme. Elle vise à développer chez tous les hommes, l’esprit de libre examen et de tolérance.”

Sous le prétexte de réaménager le sommet de la Butte, l’Église finit par obtenir, en 1926, que la statue soit déplacée dans un square proche.

En 11 octobre 1941, le gouvernement de Vichy promulgue la loi sur l’enlèvement des statues métalliques en vue de leur fonte. Mais ce ne sont pas toutes les statues qui ont cet « honneur« , les saints et les saintes, les rois et les reines, Jeanne d’Arc, sont épargnés.

Par contre, les Humanistes, les Philosophes, les Victimes de l’intolérance cléricale y passent : le Chevalier de La Barre, Etienne Dolet, Voltaire, Rousseau, Condorcet, Victor Hugo, Zola, Diderot, Marat, Gambetta, Fourrier, Lavoisier, Brocat, Maria Deraismes…

En 2001, une nouvelle statue est érigée, bien différente de la première. L’Institut de Recherches et d’Etudes de la Libre Pensée (IRELP) commente : « Cette disparition commune des formulations libre-penseuses, à quelques mois de distance, ne peut être le fruit du hasard. Et d’un certain point de vue, l’actuelle statue du Chevalier de la Barre au pied du Sacré-Cœur (square Nadar) n’est pas la réplique de l’originale, qui illustrait le martyre du Chevalier, mais une image goguenarde, narquoise, alors que le Chevalier de la Barre est entré dans l’histoire non pour avoir été un des multiples libertins du XVIIIe siècle, mais pour avoir été assassiné par l’Église. Nous avons pourtant entendu dans une cérémonie dire que le tricorne que portaient certains participants à la manifestation symbolisait l’union des athées, des agnostiques et des croyants, ce qui, en l’honneur du Chevalier de la Barre, assassiné par les représentants officiels des croyants est un tour de force. »

On le voit à travers ce rappel du passé : le Chevalier de La Barre est le symbole constant de la lutte contre le cléricalisme, contre l’obscurantisme, et notre initiative de remettre le Chevalier de la Barre à sa place d’origine n’est pas la commémoration un peu vaine d’un crime du passé, mais un appel à l’action toujours nécessaire pour le respect de la liberté de pensée.

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Souscription nationale

La Fédération nationale de la Libre Pensée prend l’initiale de lancer une souscription  pour la remise sous sa forme originelle et à sa place originale de la Statue du Chevalier de la Barre à Montmartre devant la basilique dite du « Sacré-Cœur ». Celle-ci sera mise en place le 7 avril 2023 lors du Colloque international « En finir avec les Concordats en Europe, et les religions établies et officielles et les biens et avantages terrestres des Eglises ! »

Comme en 1904, pour la statue originale, la Libre Pensée appelle les laïques, les démocrates, les républicains, tous les partisans de la défense de la liberté de conscience à souscrire massivement pour nous permettre cette remise en place. Après la cérémonie de remise en place, nous déposerons cette statue dans un lieu à l’abri des intempéries, mais largement ouvert au public.

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Il nous faut 32 000€ !

Chaque souscripteur sera le bienvenu et chaque somme collectée doit permettre de réaliser cette œuvre de liberté humaine.

Pour « l’émancipation intégrale de la pensée humaine », comme le proclame fièrement le monument en mémoire du Chevalier de La Barre à Abbeville dans la Somme, pour la liberté absolue de conscience, la Libre Pensée mène le combat, fidèle à ce qu’écrivait Victor Hugo : « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle »

En érigeant, en remettant ce symbole à sa place historique, même de manière momentanée, c’est tout le combat laïque de près de 150 ans que la Libre Pensée veut honorer. C’est pourquoi elle vous appelle à souscrire massivement.

Merci de votre aide.

La Fédération nationale de la Libre Pensée

Chèque à l’ordre de « Libre Pensée » (Mettre au dos « Statue La Barre » et à envoyer à : Libre Pensée 10/12 rue des Fossés-saint-Jacques – 75005 Paris. Ou faire un virement (voir RIB ci-dessous). Un reçu fiscal vous sera délivré. Pour les personnes imposables, les versements donnent droit à une réduction de 66% de leur montant. Un don de 100€, une fois déduction fiscale opérée, se réduit donc à une dépense réelle de 34€. Pour les trésoriers fédéraux, les reçus fiscaux ne sont pas délivrés pour des dons de Fédérations, envoyez directement les chèques des adhérents donateurs au siège.

Ou faire un don par notre site Web : https://www.fnlp.fr/faire-un-don-pour-la-libre-pensee/

Montmartre, le 7 janvier 2023

Mise en scène de la cène – source 6bisruedemessine

RIB : Titulaire Assoc. Fed Nat de la Libre Pensée

Adresse : 10 r des Fossés-St-Jacques 75005 PARIS

Domiciliation : CREDIT ABRICOLE PARIS MUTUALITE

Code banque : 18206 / Code guichet : 00206

Numéro de Compte : 65027655585 Clé RIB : 92

IBAN : FR76 1820 6002 0665 0276 5558 592

Code BIC – Code Swift : AGRIFRPP882

Paul Bert dans les années 1880.

TELECHARGER LA DECLARATION AU FORMAT PDF

*Ce slogan anticlérical attribué à Paul Bert (1833-1886) et repris en 1905 par les libres penseurs lors de l’adoption de la loi sur la laïcité dans la République, conserve  toute sa pertinence, un siècle plus tard, tant l’espace public est actuellement abusivement envahi, littéralement « thrombosé » par le prosélytisme religieux…

Plaque apposée sur la façade du siège de la Fédération Nationale de La Libre Pensée, 10 rue des fossés Saint-Jacques à Paris. Il y est inscrit : “Hommage à Ferdinand BUISSON
1841-1932
Président de l’Association Nationale des Libres Penseurs de France
Député qui fit adopter la loi de séparation des églises et de l’État.
Cette plaque a été inaugurée par les laïques le 1er Juin 1980 en protestation contre les violations faites à cette loi par le Chef de l’État et les pouvoirs publics à l’occasion de la venue du pape Jean-Paul II en France.”

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