jeu 12 décembre 2024 - 12:12

Regard sur… La Wicca

La Wicca, ou le wiccanisme, est un mouvement religieux fondé sur l’« ancienne religion païenne » et redéfinie par Gerald Gardner. La Wicca comprend des éléments de croyances telles que le chamanisme, le druidisme et les mythologies gréco-romaine, slave, celtique et nordique. Ses adeptes, les wiccans / wiccanes, prônent un culte envers la nature et s’adonnent pour une grande partie à la magie. La Wicca est un culte à mystères. Les Wiccans sont, pour la plupart, voués à certains dieux comme Hécate, la déesse de la magie et de la lune, Gaïa, la déesse de la Terre, etc. Elle est pratiquée un peu partout dans le monde, mais certains lieux, comme la Nouvelle-Orléans ou les nemetons du monde entier sont particulièrement fréquentés.

Parlons d’abord du terme

Le terme « wicca » a été créé par Gerald Brousseau Gardner au xxe siècle, qui affirmait qu’il voulait dire « sagesse » en vieil anglais. En réalité, sorcellerie en anglais ancien se dit wiccacraeft (d’où le terme actuel witchcraft) et wicca est le masculin de sorcier (le féminin étant wicce et le pluriel wiccan). Ces mots dérivent du verbe wiccian qui signifie « ensorceler, pratiquer la magie ».

Pour Gardner, wicca avait à l’origine le sens d’« art des sages ». Sa thèse fut soutenue par l’ethnologue Margaret Murray qui écrivit le chapitre sur la sorcellerie dans l’édition de 1957 de l’Encyclopædia Britannica, où elle précise : « La signification du terme sorcière (witch) est liée à celle du mot savoir (wit) ». Elle peut être renforcée par l’analyse du mot wizard (étymologiquement « celui qui sait »), qui signifie lui aussi le sorcier et qui tire son origine du bas anglais wys/wis qui veut dire « sage », à rapprocher de « wise », qui veut dire « sage », de la même racine que le mot allemand, « wissen » signifiant « savoir ».

Statues de la Grande Déesse et du Dieu cornu sur un autel, lors d’un rituel wiccan.

D’autres étymologies concurrentes sont cependant apparues. Robert Graves, dans La Déesse blanche, traitant du saule, un arbre qui dans la Grèce antique était dédié à Hécate écrit : « Ses liens avec les sorcières sont si forts dans l’Europe du Nord que les termes sorcière (witch) et méchant (wicked) dérivent du mot utilisé pour nommer l’osier (wicker) ». Margot Adler, dans Drawing Down the Moon, rattache wicca à l’indo-européen wic/weik dont la signification recouvre les sens de « soumettre » et de « changer ». Elle estime donc qu’une « sorcière aurait été une femme habile à imaginer, à soumettre et à changer la réalité ».

Histoire

Origines

La wicca s’inscrit dans la mouvance européenne du néopaganisme de la première moitié du XXe siècle. Elle consiste en un syncrétisme popularisé par le Britannique Gerald Gardner dans deux livres : Witchcraft Today, publié en 1954 et The Meaning of Witchcraft en 1959.

Le Livre des Ombres, ouvrage de référence de la wicca gardnérienne, fut écrit à l’origine par Gérald Gardner (certains, comme Danielle Hemmert et Alex Roudene suggèrent également une collaboration rétribuée d’Aleister Crowley, le célèbre occultiste fondateur de la philosophie Thélémite), il fut partiellement réécrit par Doreen Valiente (née le 4 janvier 1922 à Mitcham dans le sud de Londres, sous le nom de Doreen Edith Dominy) selon certains auteurs à la demande de Gardner, selon d’autres de sa propre initiative après le décès de l’auteur initial. Chaque wiccan possède théoriquement son propre Livre des Ombres. Celui-ci récapitule les croyances et les rituels du lignage pour les traditions initiatiques. Chez les wiccans éclectiques, qui sont aujourd’hui majoritaires, il s’agit d’un journal religieux écrit ou compilé par l’adepte lui-même pour son seul usage.

Évolution du mouvement

D’abord confinée à un cercle restreint, la wicca s’est progressivement développée dans les pays anglo-saxons où elle constitue la principale forme de néopaganisme new age. Diffusée par les milieux féministes américains dans le contexte général de la contreculture des années 1970, elle s’est progressivement transformée et diversifiée, acquérant une dimension écologiste qu’elle n’avait pas au départ. Parallèlement aux structures initiatiques issues de la lignée de Gardner ou d’Alex Sanders, s’est créée une wicca éclectique que les membres pratiquent en dehors de toute initiation formelle. Les croyances et les pratiques divergent considérablement selon les individus, d’autant que la frontière entre la wicca proprement dite et les autres formes de néopaganisme est souvent floue. Elle s’est développée aux États-Unis parallèlement à une forte présence animiste dans la culture afro-américaine, le Hoodoo ou vaudou.

La diversité des pratiques, l’absence de structure centrale – et souvent de structure tout court – rendent le nombre des wiccans difficile à déterminer. En 1990, l’étude NSRI avait estimé à 8 000 le nombre des wiccans aux États-Unis. L’étude ARIS, réalisée en 2001, en trouve 134 000 auxquels il faut ajouter une part significative des 140 000 Américains se définissant comme païens. L’enquête du Pew Forum, réalisée en 2008 place à environ 1,2 million le nombre d’Américains pratiquant des religions New Age. La majorité d’entre eux seraient wiccans ou fortement influencés par la wicca. Ces chiffres sous-estiment probablement la taille réelle du mouvement, une part significative des wiccans pratiquant en secret par crainte des discriminations. Une évolution similaire se constate dans tous les pays anglo-saxons. Les wiccans éclectiques sont, dans l’ensemble, largement majoritaires même si leur domination est moins prononcée en Grande-Bretagne.

Le divin

Bougies allumées pour divination
Bougies allumées pour divination

Statues de la Grande Déesse et du Dieu cornu sur un autel, lors d’un rituel wiccan.
La plupart des wiccans croient en une double déité représentée par une Grande Déesse et un Dieu cornu considérés comme des polarités complémentaires et l’incarnation des forces de la nature. Les représentations divines sont multiples et variées, en fonction de la culture prégnante du groupe, par exemple Ceridwenn et Cernunnos (dieux celtes), Isis et Osiris (dieux égyptiens), Odin et Frigg (dieux nordiques), Gaïa et Ouranos (dieux primordiaux grecs) etc.

La déesse mère : Elle symboliserait l’énergie féminine, la nuit, la magie, l’eau, la terre, la fertilité, le chaudron, le pentagramme, la coupe, le miroir. Elle est associée à la lune, astre dominant dans la wicca, et à ses quatre phases. Les wiccans parlent de la triple déesse, pour Hecate ou pour la triade lunaire (Hecate – Artemis – Séléné), dans le sens où des quatre phases de la lune, trois seulement sont visibles :
– La lune montante représenterait la jeune fille
– La pleine lune : la mère
– La lune décroissante : la vieille femme
– La lune noire (nouvelle lune) : la mort
Un mythe attribuable tant à la tradition gardnérienne qu’alexandrienne que l’on peut trouver dans Progressive Witchcraft au chapitre 3, stipule que la déesse, possédant toutes les connaissances (y compris celle de la mort) aurait séjourné dans le royaume de la mort de qui elle serait tombée amoureuse (la personnification de la Mort est masculine). Les wiccans voient dans la mort une des manifestations du dieu cornu.

Lors de la nouvelle lune, la déesse résiderait au royaume des ombres à des fins de régénération et les wiccans pratiquent à ce moment-là de la magie dite « passive » (méditation, voyance, etc.).

Ils croient que « Tout est Un » et que donc le divin est partout et en toutes choses. Tout doit donc être honoré. En cela, la wicca est l’une des assemblées de sorciers les plus tolérantes.

La philosophie

Elle se résume à ce seul conseil, mention finale du credo wiccan :

Fais ce qu’il te plaît tant que cela ne nuit à personne (« An’ye Harm None Do what Ye Wilt » en anglais archaïsant : « Si nul n’est lésé, fais ce que tu veux »).
Ce principe se retrouve aussi en Inde dans l’Ahiṃsā, principe de non-violence fondateur du jaïnisme, de l’hindouisme, du yoga et du bouddhisme, où le végétarisme est une mise en application en principe fondamentale (une partie seulement des bouddhistes, des yogis et des hindouistes refusent de tuer des animaux).

Les wiccans s’appuient sur le principe de tolérance, sur le respect de la nature. La Wicca se revendique art de vivre en harmonie avec son environnement, prônant le respect de l’autre ainsi qu’une démarche de partage avec celui-ci. Par ailleurs, les wiccans croient en l’existence de la magie, considérée comme « énergie cosmique » présente en chacun de nous et en chaque objet.

Un autre des principes phares de la Wicca est la Loi du Triple Retour : tout ce que l’on fait sera rendu trois fois, peu importe que cela soit positif ou négatif.

Les croyances

Les croyances wiccanes sont multiples, polymorphes et peuvent varier considérablement selon les individus. On trouve néanmoins quelques thèmes dominants :

  • L’existence de polarité : La wicca postule que notre monde et notre conscience universelle sont bipolaires (féminin / masculin).
  • Les dieux païens invoqués lors des cérémonies wiccanes étant empruntés à différentes mythologies, il n’y a pas de panthéon propre à la wicca. Ces différentes divinités seraient des aspects de la déesse et du dieu, eux-mêmes partie intégrante d’une réalité plus vaste et intangible qu’ils appellent l’Unle Divin ou l’Incréé ou l’Univers. Comme dans les autres religions new age, l’humain lui-même ferait partie de cette globalité.
  • La règle du triple retour : certains wiccans croient au principe que toute cause à un effet, que ce soit dans cette vie ou une autre (un peu comme le karma ou le wyrd). On connaît ce concept également sous le nom de causalité ou de loi du boomerang.
  • La magie naturelle dont la dénomination ne semble pas faire consensus : elle s’effectuerait comme la modification des énergies subtiles. Sa manifestation la plus exemplaire et la plus respectueuse est la magie de la Vie, manifestation du Divin. La magie peut aussi être dispensée par les entités divines.
  • Les symboles porteraient en eux une énergie proche des archétypes. Les wiccans attribuent une énergie spéciale aux couleurs, pierres précieuses, herbes, encens, et par extension : potions, rituels, amulettes, etc.
  • Une énergie subtile provenant de mondes subtils : plan éthérique, astral, etc. Selon les théories wiccanes, le corps serait le siège de l’âme, corps subtil.
  • La croyance dans les éléments : le feu, l’eau, la terre, l’air et l’esprit. Ces éléments sont ressentis comme ayant des propriétés mâles ou femelles, passives ou dominantes, positives ou négatives, etc.
  • La réincarnation : Les wiccans croient en la réincarnation. Certains adoptent une mythologie druidique nordique ou autre, comme The Summerland, Tír na nÓg, Sidh ou encore Walhalla, pour évoquer l’après-mort. Ces lieux seraient des lieux de repos où séjournerait l’âme avant de passer à une autre incarnation.

Les wiccans font parfois appel à des disciplines magiques et des techniques naturelles diverses comme les rituels magiques, l’invocation de divinités païennes, la voyance, la lithothérapie, la phytothérapie, le reiki et la méditation.

Reconnaissance

La wicca est reconnue comme une religion aux États-Unis, y compris dans l’armée. Elle l’est également au Canada et au Royaume-Uni.

Les pratiques

Il n’existe pas vraiment de pratique spécifique à la wicca, celle-ci varie en fonction de la tradition adoptée. La plupart du temps, les rites se pratiquent en plein air, dans la nature, loin des regards. Actuellement, se développe une nouvelle forme de pratique, dite la pratique solitaire de la wicca ou « wicca de salon » (terme emprunté à Scott Cunningham) pour désigner les wiccans pratiquant chez eux, n’ayant pas la possibilité, ou le souhait, de le faire dehors.

En harmonie avec le rede wiccan mentionné ci-dessus (première règle), le wiccan pratique de la façon qui lui convient le mieux. Certains font leurs rites avec nombre d’accessoires (pentacle, athamé, baguette, vêtements appropriés, etc.), d’autres pratiquent de façon épurée, l’essentiel étant de se sentir le plus à l’aise possible pour être en harmonie avec son environnement et pouvoir correctement canaliser « l’énergie » lors du rite. Bougies et symboles des quatre éléments sont cependant très souvent présents. Il n’y a pas de sacrifice, animal ou humain, ou quel qu’il soit, le wiccan respectant avant tout l’autre et la nature, certains pratiquant même le végétarisme. Tout au plus quelques offrandes sont faites aux divinités, mais celles-ci sont souvent des éléments de la nature tels que fleurs, herbes fraîches, eau, etc.

Lors du rite, le wiccan trace un cercle pour s’isoler et garder prisonnière l’énergie qu’il va appeler, du doigt ou avec un outil, par la pensée ou physiquement. Comme la nature est son propre temple, il se crée un espace de prières, qu’il « effacera » ensuite.

Il pratique ensuite son rite, puis referme le cercle, c’est-à-dire l’efface.

Les fêtes

Sous le nom de « roue de l’année », la wicca regroupe vingt-et-une réunions de coven pour célébrer la fluctuation des saisons. Il s’agit d’un calendrier qui prend en compte les cycles solaires et lunaires, ainsi que ceux propres à l’agriculture traditionnelle.

Les vingt et une célébrations sont les quatre Sabbats majeurs (Samhain, Imbolc, Beltaine et Lugnasadh), les quatre sabbats mineurs aux solstices et aux équinoxes (Yule ou solstice d’hiver, Ostara ou équinoxe de printemps, Litha ou solstice d’été, Mabon ou équinoxe d’automne) et les esbats qui sont les douze ou treize nuits annuelles de pleine lune.

Sabbats

Le calendrier des dates sacrées de la wicca consiste en une hybridation de l’ancien calendrier des peuples germaniques avec celui des peuples celtiques. Finalement, huit fêtes rythment l’année wiccane. Celles-ci procèdent de rites de célébration de la nature, se déroulant souvent la nuit et que certains dénomment sabbats (en guise de clin d’œil au folklore médiéval qui appelait « sabbats », les réunions de sorcières). Il y en a quatre majeurs et quatre mineurs.

  • Samhain était l’époque du Nouvel An chez les Celtes. Les wiccans considèrent que c’est le moment où le voile entre les mondes est le plus fin. Ils célèbrent la mort du dieu. C’est le début de la partie sombre de l’année. On se détache du poids du passé et des souvenirs. Samhain est fêté le 31 octobre, jour consacré aux morts.
  • Yule (germanique), correspond au solstice d’hiver, vers le 21 décembre. La déesse met au monde le dieu cornu. C’est un sabbat associé à l’espoir, à la renaissance après la mort du passé.
  • Imbolc (celte), le 1er ou le 2 février. Imbolc est aussi appelé Oimelc, ce qui en gaélique signifie « lait de brebis ». La déesse se remet de la naissance du dieu. C’est un sabbat de purification et de prospérité, associé au lait et au feu ; c’est aussi le dieu qui prend force et annonce le retour de la lumière, les wiccans mettent une bougie le soir à leur fenêtre pour saluer le retour de la lumière (à Imbolc, on gagne une heure de soleil par rapport à Yule).
  • Ostara (germanique), l’équinoxe de printemps, vers le 21 mars. Ostara est un sabbat de croissance, tourné vers l’avenir : on sème, la nature se réveille (le Cornu grandit, pour les wiccans), c’est aussi l’équilibre des forces le jour égale la nuit et on entre dans le domaine temporel du Dieu-Soleil, qui prend des forces chaque jour davantage.
  • Beltane, le 1er mai, d’origine double : Le nom est celtique, mais la date correspond aussi à la nuit de Walpurgis du folklore allemand. Le Cornu a atteint l’âge d’homme. Il désire la déesse et s’unit à elle. Un des grands sabbats de l’année, qui fait pendant à Samhain. Cette fête était autrefois célébrée par des feux et des unions sexuelles, tradition combattue par l’Église chrétienne.
  • Litha (germanique), le solstice d’été vers le 21 juin. On célèbre le Soleil/le dieu qui est à son apogée en allumant des feux (voir la fête de la Saint-Jean).
  • Lugnasad (aussi appelé Lughnasadh, ou Lammas, celtique), le 1er août. Lugnasad est le moment des récoltes, alors que le soleil décline.
  • Mabon, l’équinoxe d’automne, vers le 21 septembre. Les jours raccourcissent, les forces du dieu déclinent. C’est une période d’équilibre (notamment entre les durées de la nuit et du jour), de méditations et de réflexions. Chez certains, c’est le jour de la mort du dieu.

Esbats

Les Esbats ont lieu lors des douze ou treize nuits de pleine lune de l’année. La lune est le symbole de la déesse et la pleine lune est le moment où celle-ci est dans sa plus grande puissance, ainsi les esbats sont principalement consacrés à glorifier la déesse par des hymnes et des invocations. C’est aussi durant ces esbats qu’ont lieu les travaux collectifs de Wicca opérative.

Les traditions

Mouvements wicc

On peut trouver de nombreux mouvements dans la wicca, dont :

Gerald Gardner
  • Le Gardnerianisme (Wicca Gardnerian) : Découlant de Gerald Gardner. Cette pratique très stricte nécessite, pour être wiccan ou wiccane d’être obligatoirement en coven et d’avoir été initié par une lignée d’initiateurs remontant à un wiccan/e reconnu (en fait à Gardner). Celui-ci a initié la plupart des membres qui ont démarré ce mouvement. C’est la première des wicca. Celle-ci est une filiation découlant de Gerald Gardner. C’est une tradition qui se dit « stricte » (en vue extérieur) mais qui se fonde avant tout sur le principe que la wicca est une religion à mystères et initiatique. Des règles précises définissent les wiccans. Un wiccan est une sorcière qui fut initiée par une autre sorcière dans un cercle façonné comme veut la tradition. Un wiccan est une sorcière qui pratique en coven et dont l’initiateur (ou initiatrice) peut prouver sa « descendance » initiatique de Gerald Gardner. Un wiccan est toujours initié par une personne de l’autre sexe. Il existe en tout trois degré dans la wicca gardnerienne. Gerald Gardner a toujours dit qu’il fut lui-même initié par une certaine Lady Dorothy Clutterbuck, grand-prêtresse du « New Forest Coven » dans les années 1930-1940. Le célèbre Livre des Ombres (LDO) ou Book of Shadows en anglais (BOS) de Gerald Gardner est un des plus vieux documents du genre dont certains fragments semblent remonter au temps des bûchers et à l’Antiquité. Une version est exposée au musée de sorcellerie à Boscastle. Un des LDO de Gardner les plus précieux (la première version du BOS) fut acheté par des sorcières de Toronto qui l’ont « enfermé » dans un coffre.
Alex Sanders
  • L’Alexandrianisme (ou Wicca Alexandrian) : fondé par un disciple de Gardner, Alexander Sanders, c’est un dérivé du précédent. La wicca alexandrienne est la deuxième branche de la wicca la plus connue. Son fondateur est Alex Sanders (1928-1988), personnage singulier qui disait avoir été initié à l’âge de sept ans par sa grand-mère. On le surnomme « Roi des Sorciers ». Le coven d’Alex Sanders était beaucoup plus accessible au public (à l’inverse des Coven gardneriens). Son enseignement était proche de celui de Gardner. Sanders remania aussi certaines parties qui montrent qu’il s’est inspiré des rites de la Golden Dawn et des rites kabbalistiques pour ses pratiques magiques. La langue énochienne remplaça l’alphabet thébain et l’angéologie est beaucoup utilisée dans ses rites.
  • La wicca tradition  : La wicca tradition (ou New York Wica Tradition) – abrégé : NYWT- est une tradition de la wica traditionnelle créée dans les années 1970 par Edmund Buczynski à New York. Cette tradition est très active aux États-Unis. Maintenant le noyau originel de la tradition gardnerienne (puisque la NYWT découle de la tradition Gardnerian), la Wica Tradition est une tradition “OATHBOUND” (cela signifie que les initiés font un serment de garder secret les informations de la tradition, lors de leur initiation). Cette tradition suit le principe Gardnerian dans sa forme de pratique, ses degrés d’initiation et sa structure théologique. Mais contrairement aux autres traditions wiccanes traditionalistes (Alexandrian ou Gardnerian). La NYWT permet au coven d’être dirigé par deux partenaires du même sexe. De plus, un homme peut initier un autre homme et une femme une autre femme. De plus (sous certaines conditions), la pratique des rites peuvent être “Skyclad” ou en “Robe”. Il existe une antenne en Louisiane qui est très active et une autre en Europe qui est naissante.
  • La Tradition dianique : C’est une forme féministe de la wicca qui met à l’honneur la déesse, favorisant son culte. Elle a été fondée par Zsuzsanna Budapest. Aucun lien initiatique ne relie la tradition dianique à la wicca dite « traditionnelle ». La wicca dianique fut créée dans les années 1970 par Zsuzsanna Emese Budapest, une hongroise réfugiée à Los Angeles après la révolution de 1956 et Starhawk (Miriam SImos) une militante, activiste politique et écologiste. Cette tradition est à tendance féminine, favorisant le culte de la Déesse (en oubliant souvent le Dieu, voir en le supprimant littéralement des rituels). L’ouvrage The Spiral Dance de Starhawk (publié en 79) est le texte célèbre consacré au culte de la Déesse. Cette tradition fut célèbre grâce à Starhawk qui était très active. Elle créa des manifestations, des rituels de protestations énergétiques. À l’époque de la guerre du Viêt Nam, Starhawk réalisa un grand rituel de protestation devant plusieurs camps militaires (suivi par les journalistes) ou bien devant des centrales nucléaires. Starhawk manifesta aussi violemment en tant que sorcière contre l’Organisation Mondiale du Commerce à Seattle en 1999. Sachez que le mouvement de Wicca dianique basé sur la pratique de rituels de « protestations » est appelé RECLAMING (ou tradition RECLAMING). Zsuzsanna Budapest écrivit le célèbre livre The Holy Book of Women’s Mysteries (Le Saint Livre des mystères féminin) qui est un des ouvrages dianiques les plus célèbres. Ce mouvement (suivi par une Tradition) apparut grâce aux différentes études d’archéologues, folkloristes, historiens et ethnologues, ainsi que sous l’influence de courants occultes et néo-païens non wiccans.

  • La Tradition faerique ou « Pictish Wicca » : Cette tradition est un peu plus sombre que les autres puisqu’elle reconnaît la part obscure de chaque être et ne cherche pas à la nier. Elle s’inspire davantage de la culture celtique. Elle se base essentiellement sur la nature. Par exemple, dans la Pictish Wicca il n’est pas nécessaire de fabriquer un pentacle : une pomme coupée dans le sens horizontal en offre un parfait. Certains de ses membres ne la reconnaissent pas comme une branche de la wicca. Cette Tradition se base sur la culture celtique, surtout écossaise. Cette branche de la wicca reconnaît la part sombre de chaque chose, ils ne la nient pas et l’utilisent aussi lors de leurs rituels. Les “Pictish Wiccans” se basent essentiellement sur le retour à la nature dans leur vie et dans leurs rituels. Les outils doivent être les plus purs possibles et donc les plus naturels possibles. Dans cette tradition, certains outils sont éphémères (comme la nature), l’exemple le plus courant est le pentacle d’autel. Ils ne créent pas ou n’achètent pas de pentacle d’autel mais utilisent une pomme coupée en deux dans le sens horizontal (la disposition des pépins formant le tracé d’une étoile à cinq branches). Celle-ci donne un pentacle d’autel qui est parfait.
  • La Tradition Reclaiming : C’est une sorte de mélange entre de la spiritualité wiccane et un activisme politique (écologie, féminisme, etc.). Elle a été fondée par Starhawk.
  • La Church of Wicca : Cette « tradition » est une sorte d’école qui propose des cours par correspondance. Leur vision de la wicca exclut la Déesse. Cette tradition ne porte de nom de wicca que dans le titre. Fondée en 1968. Leur structure est semblable à l’Église catholique. Ils ne croient qu’en une divinité unique et pratiquent le tantrisme sexuel.
  • La Celtic Wicca : Elle est basée sur le panthéon celtique. Cette tradition est individualiste : chacun suit son chemin. Elle est principalement axée sur la guérison et la nature dans leurs rituels de groupe ou individuel pour honorer l’Ancien Lumineux (le Dieu) et la Terre (la Déesse). C’est une des voies dites celtisantes très populaire. C’est la tradition d’une partie des druides de Glastonbury en Grande-Bretagne et de nombre d’autres en Irlande et au Canada, ainsi qu’aux États-Unis.
  • La Seax Wicca / Wicca : La Seax-Wica est une tradition du néo-paganisme de la wicca qui est largement inspirée de l’iconographie du paganisme historique anglo-saxon et qui, contrairement au « Theodism », n’est pas une reconstruction de la religion médiévale, mais une réelle « nouvelle » branche de la wicca. La tradition a été fondée en 1973 par Raymond Buckland, un grand prêtre d’origine anglaise et initié à la wicca gardnerienne par Monique Wilson et qui a déménagé aux États-Unis dans les années 1970. Son livre, The Tree, a été rédigé avec l’intention d’être un guide de référence à la Seax-Wicca, et a été publié en 1974 par Samuel Weiser, puis réédité en 2005 sous le titre Buckland’s Book of Saxon Witchcraft. Il y a aussi en ligne des Livres Ombres de la tradition sur des sites variés. La tradition honore principalement des divinités germaniques telles que Woden et Freya, qui sont considérées comme des représentations des divinités wiccanes du Dieu cornu et de la Déesse Mère. Elle utilise un ensemble minimal d’outils cérémoniels habituels, ainsi qu’une lance. Les runes sont une partie importante de la pratique et sont régulièrement discutées.
  • La Tradition Ara: Tradition fondée en 1983 par l’avocate, activiste et sorcière newyorkaise, Phyllis Curott, qui vise à déconstuire certains aspects traditionnels du wicca et à intégrer plus profondément les concepts du chamanisme et de la divinité immanante de la nature. Ce mouvement est marqué entre autres par son rejet de la règle du triple retour, la considérant comme un principe punitif qui ne pourrait être la fondation d’un code éthique. Bien que l’organisation en covens soit courante, il est attendu que les initié.e.s continuent aussi leur pratique spirituelle de façon individuelle.

Mouvements wicca non officiels

On peut trouver de nombreux mouvements associés à la wicca n’en faisant pas officiellement parti, dont :

  • La Wicca éclectique : Ce terme désigne les praticiens, croyants et covens n’appartenant à aucune tradition officielle précise. Ce type de pratique est très ouvert. Elle peut s’inspirer des textes wiccans ainsi que de plusieurs éléments de diverses traditions et mythologies. La plupart des wiccans éclectiques pratiquent en solitaire, mais certains se regroupent et forment des Covens. Chaque personne ou Coven possède ses propres règles. En conséquence, la hiérarchie traditionnelle (Initié, Grand Prêtre, Grande Prêtresse) est soit inexistante, soit l’attribution est laissée au vote des membres du Coven. La personne ayant créé et développé ce type de wicca est sans doute Scott Cunningham qui a écrit plusieurs livres sur la pratique de la wicca en solitaire, dont le best-seller “la wicca, guide de pratique individuelle”. La wicca éclectique permet de créer “sa tradition”, en fonction de ses affinités spirituelles, de son ressenti personnel et de ses préférences, ou bien même de se calquer sur les traditions déjà existantes. Certaines personnes solitaires poussent leurs recherches en dehors des livres publiés uniquement sur la wicca (documents universitaires, historiques, traitants de divers aspects des cultes préchrétiens, comme les spiritualités égyptiennes, celtes, scandinaves, etc.). À noter que la wicca éclectique est une forme de wicca avec très peu de contraintes, tant sur le plan spirituel qu’initiatique, le wiccan éclectique ne dépendant souvent d’aucun Coven officiel, garde sa totale liberté individuelle sur tous les aspects.
  • La Tradition nativiste Correllienne : Tradition wiccane présente un peu partout dans le monde, qui a été créé par Orpheis Caroline High-Correll.

Traditions non wiccanes

  • Clan Tubal Cain (1734) : La tradition « Clan Tubal Cain » est une tradition non Wiccane qui se réclame de la vraie sorcellerie. Appelé aussi Tradition Sorcière, cette tradition fut créée par Robert Cochrane (1931-1966). La Tradition Tubal Cain est une tradition orale dont aucun écrit des pratiques « secrètes » ne fut dévoilé. Cette tradition est une tradition de mystère apparue en Grande-Bretagne durant les années 1960. Cette tradition fut introduite aux États-Unis entre 1964 et 1966. Cette tradition était très développée lorsque Cochrane était vivant (à tel point que Doreen Valiente fut initiée à cette tradition) mais à la mort de Cochrane, cette tradition s’est essoufflée. Ce n’est que dans les années 76, qu’Ann et David Finnin, en se basant sur les écrits de Cochrane, ont tenté de recréer cette tradition dans un groupe dit « Expérimental » appelé « The Roebuck ». En 1982, le clan « The Roebuck » fut mis en contact avec Evan John Jones (dernier membre survivant du groupe originaire de Cochrane). Ann et David furent alors initiés par Evan John Jones pendant deux ans. Les pratiques des mystères de la tradition originaire de Cochrane et les pratiques modernes du The Roebuck furent fusionnées et créèrent alors la tradition moderne du Clan Tubal Cain qu’ils nommèrent 1734. Cochrane détestait Gardner (malgré le fait qu’il fut initié à la wicca gardnérienne). En effet, on trouve des traces d’une initiation gardnérienne de Robert Cochrane via une certaine « C.S. ». Cochrane utilise le terme de Clan à la place de Coven. La tradition Tubal Cain se base essentiellement sur une forme de chamanisme européen (travail avec la visualisation et les sorties astrales et le channeling), des pratiques très peu ritualisées pratiquées en extérieur.
  • NROOGD (New Reformed Orthodox Order of the Golden Dawn) : La tradition « New Reformed Orthodox Order of the Golden Dawn » ou NROOGD est une tradition sorcière (non wiccane) existant depuis 30 ans aux États-Unis. Cette tradition était avant tout un groupe d’étude occulte qui se transforma avec le temps en Coven sous le nom de «Full Moon Coven». Ce système qu’ils ont créé était basé sur les écrits de Gérald Gardner, de Robert Graves et sur les textes de l’OTO. Cette tradition fut créée à une époque où la wicca et la sorcellerie étaient très secrets et dont aucun rite n’était public. Le Full Moon Coven créa alors beaucoup de rituels (symboliques) de sorcellerie. La NROOGD n’est pas une tradition secrète, elle a commencé en pratiquant des rituels publics. Le premier rituel de ce genre a eu lieu le 11 janvier 1968 à Muir Beach en Californie. Il n’existe pas de noms secrets, de mots de passe ou de rituels secrets (contrairement à d’autres traditions). La NROOGD suit le principe des cordes pour symboliser les différents niveaux de pratiques (se basant sur le livre Witchcraft: The Sixthe Sense dont un passage raconte que les anciennes sorcières utilisent le principe de cordes pour symboliser les degrés). En 1968, le groupe d’étude de la NROOGD a réfléchi sur les correspondances magiques. Ils étudièrent les correspondances rendues publiques (via les livres de Crowley) mais ils trouvèrent celle-ci trop judéo-chrétienne. Ils s’inspirèrent des écrits de Robert Graves et de l’évolution des couleurs d’un fruit (la mûre). Blanche ➜ Verte ➜ Rouge ➜ Noire. Ils utilisèrent alors cette symbolique pour les cordes. Les correspondances (EST / SUD / OUEST / NORD) sont aussi différentes, pour eux l’EST représente la couleur blanche et l’élément Eau, le SUD la couleur verte et l’élément Terre, l’OUEST la couleur rouge et l’élément Feu et le NORD la couleur noire et l’élément Air.

Les covens

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Un Coven Wicca est une petite société secrète véhiculant la doctrine du “culte des sorcières” et dans laquelle on y partage des connaissances théoriques et pratiques sur les arts de la magie et de la sorcellerie…

Un coven peut donc être défini comme un regroupement de wiccans (souvent du même mouvement) qui se rassemblent dans le but de pratiquer ensemble. Si aujourd’hui la plupart des coven sont mixtes, certains sont encore réservés exclusivement aux femmes. Traditionnellement les covens accueille 13 wiccans représentant les 13 pleines lunes d’une année. Au cœur de chaque coven se trouve une grande prêtresse où un grand prêtre, c’est elle ou lui qui initiera les jeunes arrivant aux pratiques du coven. Les hommes sont initiés par la grande-prêtresse et les femmes par le grand-prêtre. Il y a souvent trois degrés d’initiation dans un coven, le dernier donnant la possibilité d’être grand-prêtre ou grande-prêtresse et de fonder un nouveau coven. Les célébrants sont parfois nus (skyclad, littéralement « vêtus du ciel »), surtout dans les covens dits « traditionalistes ». Les wiccans éclectiques pratiquent seuls, en dehors de toute hiérarchie et sans suivre de rite établi.

Entrer dans un coven de wicca traditionnelle (wicca gardnérienne ou dérivée) n’est pas chose aisée : généralement l’aspirant doit passer par une étape de « cours extérieurs » c’est-à-dire une période d’un an et un jour minimum où vont lui être apprises les bases de la sorcellerie et de la wicca. Durant cette étape, l’aspirant ne pratique pas la wicca avec le coven mais certains coven pratiquent des rituels simplifiés avec les apprentis dans le cadre de leurs formation : les véritables rituels de leurs traditions sont généralement secrets et enseigné qu’après l’initiation. Au terme de cet apprentissage, l’aspirant peut recevoir (ou non) une initiation à la tradition wicca de son coven. Cette première initiation est de loin la plus importante. Si l’initié veut évoluer vers des degrés supérieurs comme le 2e degré ou le 3e degré, celui ci devra avoir une certaine ancienneté dans sa tradition en plus d’être reconnu par ses pairs. Les initiations au 2e et 3e degré sont appelés « élévations ».

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Guillaume Schumacher
Guillaume Schumacher
Guillaume SCHUMACHER a été initié au GODF à l’Orient d’Épinal. Il participe également, quand il le peut, aux Imaginales Maçonnique & Ésotériques d'Épinal organisées aussi par son atelier. Avant d'être spéculatif, il était opératif. Aujourd'hui, il sert la nation dans le monde civil. Passionné de sport et de lecture ésotérique, il se veut humaniste avec un esprit libre et un esprit laïc.

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