Une thématique qui endiablera le musée tout l’été…
Organisée dans le cadre du projet « Circus We are », mené conjointement avec le Delta et le Musée Félicien Rops, l’exposition « Diableries ! » propose une plongée dans l’univers captivant du Diable, figure emblématique de notre imaginaire collectif. Tantôt créature hideuse et terrifiante, tantôt tentateur séduisant et envoûtant, ce dernier effraie autant qu’il fascine depuis des siècles.
De tout temps, le diable occupa une place centrale dans la vie des hommes, souvent pointé du doigt comme le principal responsable de leurs maux et malheurs, comme l’instigateur des plaisirs et des divertissements coupables auxquels ils s’adonnaient pourtant volontiers.
Cette exposition entend donc mettre en lumière le rapport étroit de l’homme au Malin, au Moyen Âge et durant l’époque moderne, au travers de thématiques diverses, principalement centrées autour du jeu et du délassement. Illustreront ces thèmes des œuvres variées, issues de collections privées et muséales, nationales comme internationales, mêlant sculptures, peintures, gravures, artefacts archéologiques et autres formes d’art populaire.
Cet été, et jusqu’au 28 août, le musée provincial des Arts anciens (TreM.a) propose une promenade aussi ténébreuse que fantastique à travers l’iconographie (peintures et gravures) de 121 œuvres (issues de 39 prêteurs) courant du XIIe au XVIIe siècle, du Moyen Âge à la Renaissance, à une époque où les artistes, jouant, dansant ou se produisant sur une scène de théâtre, pouvaient être accusés d’avoir pactisé avec le Malin.
« On dresse le portrait de ceux qu’on dépeint comme les disciples du Diable, qui l’ont aidé dans ses œuvres », explique Gaylen Vankan, commissaire de l’exposition. Au Moyen Âge, le cirque itinérant n’existe pas encore mais les jongleurs de rues, les saltimbanques, les bateleurs, les magiciens qui font des tours d’escamoteur, les contorsionnistes ou les funambules, sont vus comme des parasites sociaux invocateurs de démons. Dans l’esprit tordu de l’époque, qui peut mieux que le Diable se complaire dans la ruse et l’imposture, pour mieux illusionner et tromper les âmes pures? S’adonner aux jeux est synonyme de péché mortel. Mais pas n’importe quel jeu. « Ceux qui font intervenir le hasard, comme les cartes et les dés, sont jugés diaboliques, parce qu’ils conduisent à la violence et à l’abus d’alcool, à l’inverse du jeu d’échecs qui est assimilé à la conquête amoureuse », détaille le jeune commissaire de 29 ans, aspirant chercheur au FNRS de l’ULiège.
Les danses, au même titre que les jeux, et surtout celles qui font sauter et gesticuler, « sont des choses que les païens ont inventées sous la tutelle du diable » , dicte un décret du Concile d’Arles (524).
Le Musée Provincial des Arts anciens du Namurois
Situé dans un hôtel de maître du 18e siècle, bien caché derrière les stucs de sa façade classée patrimoine exceptionnel de Wallonie, le Musée des Arts anciens du Namurois abrite des trésors du Moyen Âge et de la Renaissance. Parmi les chefs-d’œuvre exposés, dont les plus anciens remontent au XIIe siècle, on y découvre en particulier le Trésor d’Oignies, une des 7 merveilles de Belgique, des sculptures réputées du Maître de Waha et les peintures d’Henri Bles évoquant la vallée mosane.
Le musée publie de nombreux ouvrages dont les guides du visiteur et les carnets d’exploration ludique (gratuits pour les jeunes visiteurs 4-6 ans et 7-12 ans). Visites guidées et animations sont organisées sur réservation pour les groupes, les particuliers, les familles et les écoles. Les enfants peuvent également fêter leur anniversaire au musée.
Infos pratiques :
Musée Provincial des Arts anciens du Namurois (TreM.a.), 24 rue de Fer, Namur – Belgique
Horaires : Jusqu’au 28 août. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Tout le programme (conférences, petit théâtre de poche, dimanches en famille, etc.) sur :
www.museedesartsanciens.be – Tél. : 00 32 (0)81 77 67 54
Les espaces d’exposition temporaire sont accessibles aux PMR.
Tarifs : Enfants (< 12 ans) : gratuit/1ers dimanches du mois : gratuit/Adultes : 3 € (5€ si exposition temporaire)/Seniors, groupes (min 10 pers.), étudiants: 1,50 € (2,50€ si exposition temporaire)/Écoles (hors activités) : 1€
Illustration : Attribué à Jan Mandyn (1500-1560), Le Christ devant les portes de l’Enfer, panneau de chêne renforcé, deux planches, 33 x 47 cm.
Sources : TreM.a. ; https://www.lavenir.net/