mer 11 décembre 2024 - 23:12

Une bonne descente

An de grâce 6054…

…La franc- maçonnerie, consciente de la nécessité de trouver de nouvelles voies de recherche spirituelle vient, par bonheur, de faire une découverte que l’on peut qualifier de « fondamentale » : les jeunes maçons des Etats Unis d’Europe se sont enfin aperçus que la verticalité, si chère aux anciens et qu’ils tentaient d’atteindre en levant orgueilleusement les yeux vers le ciel… ne pouvait guère les mener très haut. Pour la bonne raison que la vieille échelle galactique à 33 barreaux était bien trop courte, afin d’atteindre les sommets et autres organes… zénithaux, tant convoités.

Avec cet esprit curieux et novateur – précisément après la lecture d’un vieux grimoire des années 6000, déniché dans une librairie libertine de Soho, à Londres, indiquant que « tout ce qui est en bas est comme tout ce qui est en haut » – un maître anglais, fraîchement élevé, A. London, frère de la « Big Ben Lodge », décide de faire un nouveau séjour dans le cabinet de réflexion. Sa judicieuse méditation lui rappelle les vertus de l’humilité… et, tout naturellement il baisse la tête vers l’humus. Eureka! Il a soudain la révélation. En redécouvrant sous une épaisse couche de poussière, la formule alchimiste V.I.T.R.I.O.L. (Visita Interira Terrae, Rectificandoque, Invenies Occultum Lapidem : Visite l’intérieur de la terre et, en la rectifiant, tu trouveras la pierre cachée) gravée dans le sol, il comprend que la verticalité peut aussi s’obtenir en descendant plutôt qu’en montant. Il fallait y penser…

…C’est ainsi que, par un juste retour des choses, on repassa de la maçonnerie spéculative à la maçonnerie opérative…

Le 1er avril, trois maçons allemands berlinois, appétents de spirituel et de spiritueux, de la sorte impatients de mesurer leur grandeur d’âme et leur contenance alcoolique, décident de descendre dans une grotte à 100 mètres sous terre, avec leurs sacs à dos lestés d’une « kolossale » provision de bière. Après un examen minutieux du terrain, et 50 boîtes de bière plus tard, ils aperçoivent dans la boue, plusieurs filaments de cuivre. Ils les remontent à la surface et, en grand secret, les apportent à Otto Büss, Vénérable Maître de la « Gross Bertha Logius ». Quelques jours plus tard, la maçonnerie opérative allemande, triomphante, annonce à la radio aux Etats-Unis d’Europe que, preuves à l’appui, les Goths disposaient d’un réseau téléphonique !

Le 1er mai, trois maçons écossais de Dublin, après avoir bien arrosé la fête du travail, mais très assoiffés de spiritualité, veulent éprouver… leur profondeur personnelle. Jaloux de l’exploit des maçons allemands, ils font le pari de descendre dans une ancienne mine de charbon à 200 mètres sous terre, non sans emporter quelques magnums de vieux whiskey. Après une sieste méritée au fond de la galerie, dégrisés, ils découvrent sous leurs pieds des débris de verre, qu’ils remontent précieusement à la surface et remettent à Vénérable Maître de leur atelier, Mac Intosch, « The Lodge Fantom in kilt ». Quelques heures avant le week-end, la maçonnerie écossaise, enthousiaste, déclare par voie de presse au monde entier que, pièces à conviction expertisées, les Vikings bénéficiaient d’un réseau câblé en fibre optique !

Le 14 juillet, trois maçons français de Paris, membres de la loge « Les Copains d’abord », piqués au vif par les découvertes de leurs frères allemands et écossais, et désireux aussi de fêter dignement la Liberté, décident de faire un super-coup. Revêtus d’une tenue de spéléologue, un container de 20 litres de beaujolais accroché à leur cordon tricolore, cinq baguettes de pain et deux camemberts dans leur musette, ils descendent dans une champignonnière désaffectée, à 300 mètres sous terre. Ils cherchent toute la journée, la langue pendante. Ils râclent, ils creusent toute la nuit. Puis encore une journée, encore une nuit…mais rien, ils ne trouvent rien! Penauds, les patates au fond du filet, à court de gros rouge, ils remontent à l’air libre et foncent expliquer leur mésaventure, d’abord à Sam’ Dirien, Vénérable de la loge. Celui-ci, dubitatif, les renvoie vers le Grand Maître de l’Obédience, Gérard Manvussat, qui s’enflamme aussitôt, véritablement enthousiasmé! …

…Le lendemain, la maçonnerie française, par le biais de toutes les chaînes de télévision, annonce au monde entier ébahi – que, sans aucun doute possible… les Gaulois communiquaient avec des téléphones portables !

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Gilbert Garibal
Gilbert Garibal
Gilbert Garibal, docteur en philosophie, psychosociologue et ancien psychanalyste en milieu hospitalier, est spécialisé dans l'écriture d'ouvrages pratiques sur le développement personnel, les faits de société et la franc-maçonnerie ( parus, entre autres, chez Marabout, Hachette, De Vecchi, Dangles, Dervy, Grancher, Numérilivre, Cosmogone), Il a écrit une trentaine d’ouvrages dont une quinzaine sur la franc-maçonnerie. Ses deux livres maçonniques récents sont : Une traversée de l’Art Royal ( Numérilivre - 2022) et La Franc-maçonnerie, une école de vie à découvrir (Cosmogone-2023).

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