sam 20 avril 2024 - 09:04

LA MARSEILLAISE, au musée de Strasbourg

Du 5 novembre 2021 au 20 février 2022

D’abord conçue comme chant de guerre pour l’Armée du Rhin à Strasbourg en 1792 avant de devenir l’hymne national français en 1879, La Marseillaise est un chant révolutionnaire qui a connu plusieurs postérités. Cette exposition qui lui est consacrée, présentée successivement à Marseille, Vizille et Strasbourg, explore le sujet dans une dimension élargie et pluridisciplinaire, croisant les registres de l’histoire, de la musicologie et des arts visuels depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours.

Coproduite par le Musée d’histoire de Marseille, le Musée de la Révolution française à Vizille et le Musée Historique de la Ville de Strasbourg, cette exposition interroge les multiples rôles de ce chant qui résonne lorsque la patrie ou les droits de l’homme sont en danger. Le parcours de l’exposition s’organise autour de trois axes majeurs : l’année de la composition de La Marseillaise (1792), sa diffusion comme chant de guerre, refrain révolutionnaire et hymne national, ainsi que son rôle patrimonial en France et à l’étranger.

Lorsque le maire de Strasbourg commande en 1792 le chant de guerre à Rouget de Lisle, la guerre vient d’être déclarée aux ennemis de la Révolution française susceptibles de vouloir restaurer la monarchie. Paroles et musique sont destinées aux troupes de l’Armée du Rhin. Parvenu à Marseille, il accompagne la montée des fédérés sur Paris. Dès lors ce chant de guerre, devenu « L’air des Marseillois », retentit lors des conflits menés par la France.

Plus qu’un hymne guerrier, La Marseillaise devient le chant révolutionnaire lors des fêtes civiques et retentit désormais à chaque révolution. Elle conquiert le monde et est de toutes les rébellions : dès 1793 en Amérique du Sud, en 1794 en Pologne, au XIXe siècle elle accompagne les opposants au tsar, après 1850 elle est revendiquée par les Espagnols républicains. Au XXe siècle on la chante lors de la révolution russe de 1917, elle accompagne la longue Marche de Mao. En 1989 on l’entend sur la place Tienanmen et lors de la chute du mur de Berlin.

La Marseillaise sera consacrée hymne national français en 1879/80. Au XXème siècle, elle est instrumentalisée mais n’en demeure pas moins l’expression de la démocratie française. Entre les deux guerres, elle est revendiquée par le Front populaire et utilisée contre le parti communiste. Pétain tentera de la réduire au silence. Elle rassemble les résistants en France, en Espagne mais aussi dans les camps de concentration. Après-guerre, tous les partis s’en réclament.

Au cinéma, elle inspire affiches et cinéastes français et internationaux. Chahutée parce que déclinée en reggae par Gainsbourg, elle le sera par certains footballeurs en 2002. Symbole qui dérange, mais aussi chant qui rassemble, lors des attentats de Charlie Hebdo et quelques mois plus tard au Bataclan. Ses paroles heurtent et suscitent maintes réécritures.

Pour compléter le parcours de l’exposition, une programmation culturelle est proposée aux visiteurs (films, concerts et créations musicales…). Chaque étape de l’exposition verra son format varié en fonction du site.

Au Musée de la Révolution française à Vizille, du 25 juin au 4 octobre 2021

Au MAMCS (Strasbourg), du 5 novembre 2021 au 20 février 2022

Au Musée d’histoire de Marseille, du 18 mars au 3 juillet 2022

Sous le haut patronage de Monsieur Emmanuel Macron Président de la République

Pour mémoire, sur le site de la BnF :

Officier d’artillerie et poète à ses heures, Claude Joseph Rouget de l’Isle (1760-1836) appartint au début des années 1780 à la loge Les Frères discrets de Charleville. C’est par la franc-maçonnerie qu’il connut Philippe-Frédéric de Dietrich, le maire de Strasbourg. À la demande de celui-ci, il compose plusieurs chants patriotiques dont Le Chant de guerre pour l’armée du Rhin, le 25 avril 1792, chanté par Philippe-Frédéric de Dietrich lui-même pour la première fois en public dans son salon. Celui-ci connaît un certain succès. Quand l’Assemblée déclare la « patrie en danger », ce sont des fédérés marseillais gagnant le front qui entonnent et répandent sur leur chemin le chant de Rouget de l’Isle – qui devient donc La Marseillaise.

Pour aller plus loin, le site du misée https://www.musees.strasbourg.eu/la-marseillaise

Biographie de Claude Joseph Rouget de Lisle et historique de la Marseillaise http://www.aidenet.eu/chants01a.htm

Les 7 couplets et le refrain http://www.aidenet.eu/chants01.htm

Illustration : Rouget de Lisle chantant la Marseillaise pour la première fois, Isidore Pils, 1849, dépôt du Musée du Louvre/Musées de Strasbourg/M. Bertola

Infos pratiques :

Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg

1, place Hans-Jean Arp, Strasbourg – Ouvert tous les jours de 10h à 18h – sauf le lundi

Tél. +33 (0)3 68 98 50 00

Accès et services PMR : Prêt de fauteuils roulants et tabourets pliants/Ascenseur

Pour les visiteurs malentendants appareillés, la caisse du musée est équipée d’un amplificateur de boucle d’induction magnétique.

Pour plus d’information concernant l’accès aux personnes handicapées, consultez la rubrique Personne en situation de handicap.

Suite aux décisions gouvernementales, il est désormais nécessaire de présenter un pass sanitaire à l’entrée des Musées de la Ville de Strasbourg.

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti est directeur de la rédaction de 450.fm. Il a fait l’essentiel de sa carrière dans une grande banque ancrée dans nos territoires. Petit-fils du Compagnon de l’Union Compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis (UC) Pierre Reynal, dit « Corrézien la Fraternité », il s’est engagé depuis fort longtemps sur le sentier des sciences traditionnelles et des sociétés initiatiques. Chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France (IMF) et médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie (Musée de France), il collabore à de nombreux ouvrages liés à l’Art Royal et rédige des notes de lecture pour plusieurs revues obédientielles dont « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France et « Perspectives » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain ou encore « Le Compagnonnage » de l’UC. Initiateur des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, il en a été le commissaire général. En 2023, il est fait membre d'honneur des Imaginales Maçonniques & Ésotériques d'Épinal (IM&EE).

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