ven 29 mars 2024 - 16:03

ITALIE : Franc-maçons : il n’y a plus de temps à perdre

De notre confrère italien expartibus.it

Aujourd’hui, la vraie question est : de quel côté sommes-nous ? Avec notre ego compétitif et diviseur ou avec l’Âme qui accueille et unit ? Obsession, dépression, colère, phobie. Narcissisme. Des sous-personnalités scellent le cœur vulnérable de l’enfant en circonscrivant et en emprisonnant l’amour comme la croûte sur la plaie. Mais il y a un moyen de guérir, de renaître. C’est encore une fois la Tradition Perpétuelle, sous ses diverses formes, qui nous montre le chemin pour s’élever de la multiplicité chaotique de l’ego blessé pour atteindre l’Identité Suprême, l’Un, le Soi.

A condition toutefois que la Tradition ne soit pas vécue comme une coutume ou une liturgie mais comme une pierre lumineuse, surprenante et incandescente, capable de nous pousser à l’évolution. À la transmutation.

Chaque voie propose des interprétations et des approches apparemment différentes, car elles sont adaptables aux différences personnelles de départ, mais essentiellement identiques dans leur essence.

Pensez juste aux paroles de Jésus

Si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux

ou au chapitre 28 du Tao Te Ching

Celui qui possède la plénitude du Tao est comme un enfant ; il retournera à l’état d’embryon

ou au Martinisme, où le manteau et le masque sont portés pour protéger son intimité, abandonner l’ego et devenir “inconnu” pour construire la vraie personnalité, jusqu’à l’initiation maçonnique où le néophyte est invité à se dépouiller de ses métaux – conditionnement et masques sociaux – et par la suite la règle du silence lui est « imposée », dans le but d’ouvrir son cœur à l’écoute de son propre Soi.

Et puis comment ne pas penser aux enseignements de Gurdjieff, en référence à la nature mécanique de l’être humain gouverné par de multiples « je » et de multiples « fausses personnalités », qui conduisent à l’exercice de l’arrêt, à l’auto-observation, à -se souvenir ». Enfin, par analogie, comment ne pas mentionner les exercices psychomagiques de Jodorowsky ?

Même Ho’oponopono, à travers l’approche responsable, aimante et amoureuse du mantra “Je suis désolé, pardonne-moi, merci, je t’aime”, nous invite à effacer les souvenirs douloureux, à réinitialiser l’esprit souillé de souvenirs conditionnants (j’aimerais dire des fichiers indésirables qui ralentissent le “système”), pour revenir au point zéro. Pour recommencer.

Le premier pas sur le chemin initiatique est d’inverser le mouvement de la conscience. Et passer de “être regardé” à “regarder”. De soi aux autres et non des autres à soi. C’est un premier renversement important, qui se concentre sur son propre sentiment unique et irremplaçable, par rapport au bruit de fond du monde et de la multiplicité. Dans un exercice constant de vigilance et d’attention, pour se protéger des suggestions illusoires et protéiformes de l’esprit.

Le parcours initiatique est concret et exécutif, non théorique. C’est transformateur, pas “représentatif”. Avec l’esprit,en fantasmant, en un instant nous sommes sur la lune, alors, qu’en réalité, nous ne pouvons même pas couvrir la distance qui sépare le trottoir de la route.

Une table basse se tient debout avec trois pieds. Mais une cathédrale a besoin d’un soutien plus fort. A la base de l’ Oeuvre se trouve la confiance, la Fides surhumaine et expérimentale. Pour construire en hauteur nous avons besoin du feu du désir, du Spes dans notre croissance personnelle Pour la largeur nous avons besoin de beaucoup d’Amour Universel, Caritas compris non pas comme une aumône mais comme un droit humain à la justice et à une répartition équitable des richesses. Mais pour surmonter l’immense “longueur” du Temps, il faut de la persévérance, de l’efficacité et de la continuité.

Tous les serments initiatiques de l’Est et de l’Ouest insistent sur le même paradigme inflexible, résumé dans l’engagement (à observer pour toujours) à Apprendre, Pratiquer et Réaliser les différents niveaux du Chemin.

Parce que, comme l’a écrit Maitre Eckart,

Le temps est ce qui empêche la lumière de nous atteindre. Il n’y a pas de plus grand obstacle à Dieu que le temps.

Nous sommes sous une dictature, subtile ou grossière. Cela n’a pas son origine dans un extérieur hypothétique et improbable, mais en nous-mêmes. Le combat noble est donc interne et axial. Les luttes externes et périphériques conduisent invariablement au Burnout. Il est encore – ou le devient encore plus – nécessaire de développer un véritable Art de la Guerre.
Rémi Boyer – Manifeste incohérent

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