Le sens caché du mariage : Les textes nous préviennent : C’est pour le meilleur et pour le pire
- « On n’en a jamais fini avec tout ce qui nous arrive, chère Madame ! Et le plus surprenant, c’est l’inattendu. Surtout quand ça se produit à l’improviste.
- « C’est bien vrai ! La surprise survient toujours quand on s’y attend le moins, très cher.
- « Sans doute ! Mais les temps sont durs et le consensus mou.
- « C’est pourquoi je préfère le temps, mon cher. Il permet d’extraire le suc des choses.
- « Encore faut-il y mettre du sien, Madame !
- « C’est sûr, très cher ! Il faut prendre les choses en main, ensuite tout va pour le mieux.
- « J’habite à deux pas. Faisons-les ensemble !
Et ils s’emboîtèrent les pas. Et pas que… Car ce dialogue, pris sur le vif voilà quelques années, conduisit Joyeux Luron, à se mettre en ménage avec Belle Lurette. Luron-Lurette, Joyeux Luron, qui était très drôle, n’avait pas manqué d’évoquer le rapprochement d’un sourire entendu. Belle Lurette, elle, n’était jamais pressée, mais, pour une fois, comprit très vite, du coup, si j’ose dire, l’un dans l’autre et l’autre dans l’un, ce fut le bonheur. Ils se disaient, ils se faisaient, ils se faisaient en le disant, ne se disaient jamais sans le faire, et ça rendait leurs jours bien moins longs que leurs nuits. On prétend même que la béatitude les applaudissait, c’est dire. Enfin… la béatitude c’est pour le féminin ; pour le masculin c’était le ravissement. À cette époque, le rêve avait vingt-quatre heures. Aussi décidèrent-ils… Ah, demain est toujours terriblement loin jusqu’au moment où il arrive ! Ils décidèrent donc de se marier.
On sait qu’aujourd’hui le mariage n’est demandé que par les gens de même sexe, les autres ont déjà donné ! D’ailleurs, il suffit de relire l’histoire du Paradis terrestre. Adam et Ève vivaient heureux, ils ne faisaient rien, du moins rien de tout ça, même pas mine de rien, à tel point qu’ils ne savaient pas qu’ils étaient nus, ce qui est un peu frustrant, mais bon, on peut s’en remettre si la soupe est bonne, je veux dire la manne. Et elle l’était, sauf qu’un jour ils se sont dit qu’ils pourraient varier, de la manne, encore de la manne, toujours de la manne, le matin, à midi et le soir… alors, ils ont craqué pour une pomme, je veux dire qu’ils ont croqué la pomme, puis se sont regardés sous le nombril, et là Dieu s’est fâché tout rouge et il leur a dit « puisque vous avez croqué la pomme, vous aurez les pépins » ! Alors, il a créé le mariage. Vous comprenez, maintenant ?
Jean François Maury