La période que nous vivons aux États-Unis est sans aucun doute unique. Pami les nombreuses manifestations plutôt radicales, la revendication de la religion chrétienne comme fondement du pays est largement revendiquée par une partie de la population. Il est vrai que cette tentative n’est pas tout à fait nouvelle.
Chaque enfant aux États-Unis et chaque nouveau citoyen connaît le « Serment d’allégeance » écrit en 1892 par Francis Bellamy :
« Je jure allégeance à mon drapeau et à la République qu’il représente, une nation indivisible, avec liberté et justice pour tous. »
En 1942, le Congrès des États-Unis a officiellement reconnu la déclaration suivante :
« Je jure allégeance au drapeau des États-Unis d’Amérique et à la République qu’il représente, une nation indivisible, avec la liberté et la justice pour tous. »
Comme vous pouvez le voir, aucune mention d’un quelconque Dieu n’était présente dans aucune des deux versions.
Un groupe peu connu en Europe portant le nom de « Chevaliers de Colomb » va avoir un rôle considérable dans l’évolution de cette transformation. Il s’agit d’une organisation catholique mondiale fondée en 1882 sur le modèle de la Franc-Maçonnerie : initiations, degrés, serment, réservé aux hommes, etc. Comme la Franc-Maçonnerie, la progression est organisée selon trois degrés, auxquels a été rajouté plus tard un quatrième. Même si leur activité est centrée sur la philanthropie, les Chevaliers de Colomb ont dès leur création, choisi d’exercer une forte influence politique.
Il n’est pas surprenant de découvrir que cette organisation paramaçonnique a fait pression sur le Congrès américain pendant trois ans pour que le mot « Dieu » soit ajouté au serment d’allégeance . En 1954, Eisenhower signa la loi en déclarant : « À partir de ce jour, des millions de nos écoliers proclameront chaque jour dans chaque ville et village, chaque village et chaque école rurale, la consécration de notre nation et de notre peuple au Tout-Puissant. » Le texte est devenu : « …une nation sous l’autorité de Dieu … »
Il est intéressant de signaler que le « serment d’allégeance » est déclamé par tous les frères maçons durant la cérémonie d’ouverture de toute réunion maçonnique alors que le drapeau américain est élevé devant l’autel central.
Mais la nation est-elle vraiment sous l’autorité de Dieu ?
Dans mon livre « Secrets et pratiques des francs-maçons », j’ai parlé du Capitole de Washington DC, appelant cet édifice le « Temple des Dieux ». Suivant le texte d’un architecte romain Vitruve, le Capitole a été construit à l’extrémité est du Mall, le bâtiment étant parfaitement aligné selon les quatre directions. Tout individu se tenant au centre de la rotonde du Capitole, sera étonné de découvrir un symbolisme très éloigné de l’idéologie des « Chevaliers de Colomb ». Quatre arches sont ouvertes sur les quatre directions. Le symbole astrologique du soleil se trouve représenté sur le sol au centre de la rotonde. Une crypte se trouve sous cette rotonde. Directement au-dessus du symbole solaire, un soleil métallique doré composé d’un rayon majeur et de 16 plus petits est entouré de huit grandes tesselles assemblées en cercle.
Si nous revenons au niveau de la rotonde, nous retrouverons à nouveau le nombre 8 manifesté ici par huit grands tableaux représentant les huit étapes symboliques de l’histoire américaine. Mais si nous nous tenons au centre de ce lieu sacré pour le peuple américain, les pieds posés sur la représentation du soleil, sommes-nous « sous Dieu » ?…
Pour trouver la réponse, il suffit de lever la tête. Au-dessus se trouve une peinture de Constantino Brumidi portant le nom d’Apothéose de Washington. Ce tableau représente Georges Washington sous la forme de Zeus, se tenant entre les représentations de la Liberté et de la Victoire. Il est entouré de 5 divinités grecques : Athéna, Poséidon, Hermès, Héphaïstos et Déméter. La Liberté est ici symboliquement associée à Arès. Les astrologues seront intéressés de trouver les correspondances hermétiques de ces divinités (Bélier, Poissons, Cancer, Balance et Vierge). Ces représentations divines peuvent être vues comme les véritables protecteurs de la ville et du pays. Au sommet de l’édifice, la statue de la Liberté fait face à l’Est et au lever du soleil, attirant la puissance divine de la Lumière.
En gardant à l’esprit ce puissant symbolisme, peut-être que « une nation sous les dieux » aurait été plus approprié !