De notre confrère francetvinfo.fr
L’enquête a été ouverte en 2020, la police a mis au jour une organisation criminelle dont les principaux membres appartenaient à une loge maçonnique (depuis dissoute). Le parquet de Paris requiert le renvoi aux assises de 23 personnes dans l’affaire dite Athanor, a appris jeudi 30 mai franceinfo de source proche du dossier.
Ces personnes sont soupçonnées d’avoir participé à des projets criminels attribués à une vaste cellule liée à une loge franc-maçonne nommée Athanor. Parmi les personnes mises en cause figurent des agents de la DGSE et des anciens de la DGSI, certains sont des policiers et d’autres de simples exécutants. Ces membres sont à l’origine, à différents niveaux, de plusieurs agressions violentes et d’un meurtre.
Tout commence en juillet 2020, lorsque des policiers sont avertis de la présence d’une Clio noire suspecte dans une ruelle de Créteil (Val-de-Marne). À l’intérieur, deux personnes. En les contrôlant, les agents découvrent une arme chargée et deux couteaux qui appartiennent à l’armée française. Les deux hommes sont des militaires, chargés de la surveillance d’un camp de la DGSE, la direction du renseignement extérieur. Leurs noms de code sont Adelar et Dagomar.
Cellule criminelle de grande ampleur
À partir de là, les policiers vont découvrir une cellule criminelle avec à sa tête deux hommes : l’un a une société de sécurité privée, l’autre est un ancien policier passé par les renseignements intérieurs. Tous les deux se sont rencontrés dans la loge maçonnique Athanor. À eux deux, ils vont mettre en place une cellule criminelle de grande ampleur. Le but : mettre à exécution les projets de vengeance de particuliers en échange de quelques dizaines de milliers d’euros. Les enquêteurs dénombrent pour le moment sept contrats au total qui vont de la simple surveillance à l’agression physique.
Parmi les victimes, un pilote de rallye dont le corps a été enterré en pleine forêt en 2019 pour une dette d’argent. Il y a également un syndicaliste jugé gênant par sa patronne qui envisage de le faire tuer. Une coach qui échappe de peu à un assassinat commandité par un concurrent professionnel. Ou bien encore, deux hommes politiques visés par des rivaux dans la course à la mairie d’une ville du Val-de-Marne.
À chaque fois, plusieurs personnes sont impliquées : des agents ou ex-agents des renseignements, des agents de sécurité privés, ou encore un policier soupçonné d’avoir consulté des fichiers confidentiels pour le compte d’Athanor. Lors de ses interrogatoires, l’un des principaux exécutants a avoué avoir été persuadé d’agir dans le cadre de missions secrètes pour l’État.
Après les réquisitions du parquet rendues publiques jeudi, ce sera désormais à la juge d’instruction en charge du dossier de rendre une décision sur la tenue d’un procès.