dim 24 novembre 2024 - 05:11

Lieu symbolique : Les loges de Chinon (Indre-et-Loire)

Chinon, commune située dans le département d’Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire, est surtout connue pour son château, qui a été construit au Xe siècle et a été la résidence de plusieurs rois de France, dont Henri II et Richard Cœur de Lion. Le château est également l’endroit où Jeanne d’Arc a rencontré le Roi Charles VII en 1429.

La ville, médiévale et viticole, est située dans le Val de Loire, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Outre son château et ses vins, Chinon abrite également un certain nombre d’autres monuments historiques, dont l’église Saint-Mexme, le couvent des Cordeliers et la maison natale de Rabelais – la Devinière, aujourd’hui musée abritant des expositions retraçant sa vie et son œuvre – et le temple maçonnique…

La loge de Chinon

Elle est située au 62 rue Haute Saint-Maurice, dans un très bel hôtel particulier du XVe siècle, restauré et modernisé au XIXe.

L’ouverture au public est assez rare mais une fois par an, en général, elle offre une belle et bonne idée de visite et de découverte, qui permet de démystifiée éventuellement la franc-maçonnerie. Elle est dans son jus de 1880 et est une des plus ancienne de Touraine après celle de Tours. Une curiosité et visite intéressante quels que soient les opinions politique, religieuse et philosophique d’autant que cet hôtel particulier est très bien entretenu.

Portrait anonyme de Rabelais exposé au château de Versailles.

La franc-maçonnerie est une société initiatique qui encourage le développement personnel et spirituel de ses membres à travers des rituels et des valeurs humanistes. Les loges maçonniques sont des lieux de rencontre où les membres partagent leurs connaissances, leurs expériences et leurs idées dans un cadre de fraternité et de respect mutuel.

Loge de Chinon.

Comme toute loge du courant libéral, progressiste et adogamtique – courant majoritaire en rance –, celle de Chinon offre un espace de réflexion et de dialogue où les membres peuvent discuter de sujets variés tels que la philosophie, la morale, l’éthique et les questions sociétales. Les membres sont encouragés à poursuivre leur quête de connaissance et de vérité, ainsi qu’à travailler sur eux-mêmes pour devenir de meilleures personnes et contribuer positivement à la société.

Les rituels maçonniques, parfois un peu étranges pour les non-initiés, jouent un rôle central dans les activités de la loge. Ils sont conçus pour enseigner des leçons symboliques et spirituelles aux membres, les incitant à réfléchir sur leur propre existence, leur relation avec les autres et leur place dans l’univers. Les francs-maçons utilisent des symboles et des rituels empruntés à la tradition des constructeurs de cathédrales médiévales pour illustrer leurs enseignements.

La loge maçonnique à Chinon accueille des hommes et des femmes de divers horizons et de différentes convictions religieuses. Elle prône la tolérance, le respect des différences et la recherche de l’harmonie entre les individus. Les membres sont encouragés à travailler ensemble pour le bien de l’humanité, en soutenant des causes philanthropiques et en s’engageant dans des actions de solidarité.

Il est possible de les contacter ici : secretariat.pcm37@gmail.com

Les Enfants de Rabelais, à l’orient de Chinon

Ce qu’en disait La Nouvelle République, en février 2021

« Plus ancienne loge d’Indre-et-Loire derrière le Temple des Démophiles à Tours, les Enfants de Rabelais sont devenus mixtes en décembre 2020dernier, après dix ans de gestation.

Temple des Démophiles à Tours.

Cela peut sembler être un petit pas pour certains, mais c’est un grand pas pour les francs-maçons chinonais. Les Enfants de Rabelais, loge historique de Chinon, basée rue Haute-Saint-Maurice depuis 1880, ont voté la parité hommes-femmes et la mixité à la majorité en décembre dernier. « Le Grand Orient est une obédience masculine qui autorisait déjà la mixité depuis dix ans, mais ça ne se fait pas du jour au lendemain, sourit Luis Lima, vénérable maître de la loge qui comprend une quarantaine de membres. Ça correspond à une évolution des jeunes membres qui arrivent par rapport à des anciens plus proches de la tradition. On ne peut pas arriver et tout bouleverser au détriment de certains qui le prendraient mal parce qu’ils ne comprennent pas que la société est mixte. En franc-maçonnerie, on nous apprend à avancer petit pas par petit pas, au risque de créer quelques chimères peu glorieuses. »

« On veut montrer qu’on est des gens comme tout le monde ».

En 2015, déjà, la franc-maçonnerie chinonaise avait fait un premier pas vers la mixité en créant la loge Les Pierres vives du Droit humain, première et jusque-là seule loge mixte à Chinon. « On l’a créée en ce sens, explique Hélène Massias, à l’origine avec Luis Lima de cette loge mixte qui comprend une vingtaine de femmes et une dizaine d’hommes. La maçonnerie vit avec son temps. »

Avec désormais deux loges mixtes, les francs-maçons chinonais veulent montrer leur volonté de « suivre le rythme de la société et rappeler que l’on n’est pas des manipulateurs ni des complotistes ». Pour Luis Lima, également médecin généraliste à Restigné, le passage des Enfants de Rabelais à la mixité sonne aussi comme une suite logique. « Les Enfants de Rabelais a été la première loge en France à accueillir les femmes en visite dans le Grand Orient de France alors que le Grand Orient l’interdisait. » Une forme de rébellion que l’intéressé assume, au risque de se faire taper sur les doigts. « On n’est pas près des étoiles, on veut montrer qu’on est des gens comme tout le monde. »

Des premières demandes Une façon de casser les préjugés qui collent encore et toujours à la peau de la communauté. Avant de s’ouvrir à la mixité des sexes, les francs-maçons chinonais avaient déjà fait un pas dans leur volonté d’ouverture aux autres avec la création en 2015 de Patrimoine et culture maçonnique en Chinonais (PCMC), une association de francs-maçons toutes loges confondues. « L’idée de départ était une extériorisation de nos loges, faire en sorte que les francs-maçons de Chinon se connaissent et travaillent ensemble », explique Hélène Massias, parmi les membres fondateurs de ce collectif qui compte une cinquantaine de membres.

L’ouverture des Enfants de Rabelais aux femmes et la banalisation progressive de la mixité pourrait prochainement venir grossir les troupes.

« J’ai déjà reçu deux demandes de femmes, confie Luis Lima. Mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué… »

Nous voudrions, ici et maintenant, remercier notre très chère sœur Isabelle Cordier, vénérable maître de la loge « FAY CE QUE VOULDRAS », à l’orient de Chinon. Loge mixte du Grand Orient de France, « FAY CE QUE VOULDRAS » vit le jour en 2021, après que la loge « Les Enfants de Rabelais » ait voté contre la mixité… Vote sur lequel les membres reviendront ensuite.

Rappelons que la dynamique loge « FAY CE QUE VOULDRAS » est déjà forte de 25 membres maçonnant en toute fraternité au Rite Français Philosophique, dernier Rite Français né au sein du Grand Orient de France et adopté par le conseil de l’ordre du Grand Orient de France en janvier 2002.

Pour mémoire, le Rite Français Philosophique a été conçu et réalisé au sein d’une petite Loge du Grand Orient de France, la loge Tolérance, fondée à Paris, rue Cadet, en 1950. À l’époque, une idée habitait l’esprit des Frères, celle de travailler à un rituel, qui leur serait particulier. Cette idée était surtout soutenue par le frère André Grancoing, initié avant la Guerre, ancien déporté à Dachau et membre fondateur de la loge.

Par ailleurs, la loge organise une exposition sur la laïcité de 1905 à nos jours, les 16 et 17 mars prochains à la mairie de Chinon (Pl. du Général de Gaulle).

Sources : chinoncity.com ; Wikimedia Commons ; lanouvellerepublique.fr ; loge « FAY CE QUE VOULDRAS »

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti, fut le directeur de la rédaction de 450.fm de sa création jusqu'en septembre 2024. Il est chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France, médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie et auteur de plusieurs ouvrages maçonniques. Il contribue à des revues telles que « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France, « Chemins de traverse » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain, et « Le Compagnonnage » de l’Union Compagnonnique. Il a également été commissaire général des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, qu'il a initiées.

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