Les technologies :
Un humain omniscient et hyperactif.
D’abord, la majesté effrayante, écrasante des armes nucléaires, capables de pilonner une vaste partie du globe. Le traité de non-prolifération date de 1968, en lien vident, pour moi, avec les aspirations des mouvements des jeunes. Ce texte et les suivants ont beau s’arcbouter suer la raison collective, les pays nucléarisés leur font la nique. Plus loin, un jour ?
Les technologies informatiques nous aident grandement mais elles fourrent nos vie, de brutalités déguisées. L’intelligence artificielle, la robotique, l’existence artificielle, les algorithmes génétiques, la bio-informatique, les nanotechnologies, les bioénergies… vont si vite que nous n’avons plus le temps de la pause sur soi et de notre relation aux autres. Elles imposent aux consentants que nous sommes en grande majorité, la très grande vitesse, la centration sur soi, l’hymne au scientisme. Parmi mille, des exemple vécus par tous les Français : les analyses médicales remplacent la relation au médecin. La télévision assure un lien lâche et frelaté aux autres ; l’ordinateur dispense les connaissances en écartant l’enseignant. L’achat de nourriture, dans une relation vivante au commerçant, est remplacé par la livraison.
Je reviens sur les prestations médicales : la dictature des faits, avec les trainées du scientisme, est le brouet quotidien de ces technologies informatiques. Avec de graves conséquences sur notre santé : les études de médecine ignorent presque complètement la subjectivité de la relation au malade. Une vieille lune pourtant, vérifiée, en 1960 par Michaël Balint : il confirma que le mieux-être, la guérison dépendent de la triangulation malade, médecin, maladie. Consultez un médecin, a fortiori un psychiatre, c’est stupéfiant :; neutre, distant, froid parfois : « Vous n’avez rien, c’est psychique ! » Au grand dam d’un malade qui, oui, c’est vrai ! ne se sent pas bousculé mais ni pris en empathie ; un de nos mots très à la mode ce qui est d’ailleurs très significatif d’un manque.
En joie, vers l’abolition des frontières géographiques car les amis seront de tous les pays. L’individu se sentira citoyen du monde. 130 « clicamis » en moyenne, dans les pays occidentaux. Pourquoi pas ? J’écoute plus averti que moi: « Plus on utilise Internet, plus on est sociable, plus on est capable de se rapporter aux autres, plus on est polarisé, plus on est participatif. Plus on a d’amis sur Internet, plus on rencontre d’amis physiquement. Ça se renforce, c’est un résultat empirique général : Internet n’est pas un instrument d’isolement ».
Vient-on à affirmer que la fraternité s’accroit ? Sans doute. Les réseaux sont des supports plus que des suppôts de la fraternité et de la liberté d’expression. Il n’est que de voir les barrages d’accès aux réseaux des totalitarismes. Ainsi s’abolissent de plus en plus « limites, contours, frontières, lignes de partage, bornes, démarcations… » Atlan, Droit ; de la liberté en sus.
Notre devise républicaine signe aussi avec l’égalité. Alors qu’en est-il avec les applications informatiques ? Elles renforcent l’égalité, avec l’immense diffusion de portables, comptés en milliards dans le monde. Ajoutons, l’accès au savoir toujours plus facilité : les apprenants sur les MOOC (Massive Open Line Course), ne s’ennuient plus, ou s’enchantent en écoutant un professeur ; désormais ils décident quoi, comment quand. Jimmy Wales, fondateur de Wikipédia, le déclare tout de go. « Imaginez un monde dans lequel chaque personne, où qu’elle soit, dispose d’un libre accès à la somme de tout le savoir humain ». C’est une démonétisation complète du savoir. Je reviens sur la liberté : il est impossible de ne pas se mettre sur pied d’alerte quand on s’ahurit devant les progressives mutilations de la liberté dans tous les pays, Chine en tête. Les flicages, la reconnaissance faciale., la captation d’identité… Sans aller plus loin, le déport des tâches administratives sur les usagers, les adhérents, les clients .Et je ne crois pas que les observatoires éthiques y puissent grand-chose. Notre CNIL est une dame sourcilleuse mais qui, bientôt n’en pourra mais. Le progrès, et en particulier celui du aux informatiques, est une machine qui ne cesse d’avancer, soutenue par les ombres de la meute humaine. J’en parlerai d’abondance dans la dernière partie. Dans cette attente, rappelez-vous le roman prémonitoire de René Barjavel, paru en 1943, qui traite de l’inévitable rouleau compresseur de la dignité ; ce monstre d’illusions, sans possibilité de crier : halte !
Vous savez tout cela : les technologies ont du bon, comme on dit, mais l’intelligence de leurs algorithmes et de leurs robots donnent des sueurs froides Nos relations aux autres, garantes du bon fonctionnement de notre société, et par là de notre calme intérieur se dégradent sans pauses, dans l’essoufflement du temps. Avant le temps humain, c’était le passé, le présent, le futur. Aujourd’hui c’est du 24 heures sur 24, du 7 jours sur 7, c’est l’instantanéité. Il ne faut pas que le réflexe remplace la réflexion. De toute urgence, il nous serait très utile de ralentir cette frénésie de vitesse, que les technologies de la communication n’encouragent pas. Symbolique, la traduction en 22 langues de l’ouvrage « L’Éloge de la lenteur », paru en 2004. On ne saurait mieux dire que cet extrait d’une conférence produite, en 2017, au Palais de la Découverte : « Nous avons plus de temps devant nous, nous ne cessons de gagner du temps, et pourtant nous souffrons de cette “famine temporelle”… Étrange époque où le temps se rétrécit subjectivement alors qu’il ne cesse de s’emplir objectivement. Est-ce réellement de repos dont nous avons besoin, ou du besoin de ressentir la distinction entre l’activité et le repos, donc entre la rapidité et la lenteur ? Mais c’est peut-être une question de rythme… » Un autre conférencier descend dans l’arène, si je puis dire : « Privilégier la marche, prendre le temps de cultiver des plantes, les regarder pousser… Ce sont des moyens de se sentir exister ! Et, ne pas oublier que « Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l’éternité ». Tu avais bien raison, Voltaire, il faut cultiver notre jardin !
L’effarant déploiement des technologies atteint le monde entier, en déclenchant, avec la consommation, un état fébrile. Nous devons, pour y voir plus clair dans les causes de ces symptômes, rappeler un facteur, encore plus indépendant de notre volonté humaine. La fièvre commence avec lui.
Traduction poétique de l’américain « follower » si répandu dans le monde.
Manuel Castells cité par M Atlan et JP Droit. Voir biblio.
Ibidem.
MOOC : Massive Open Line Course. Avec pour ancêtre français et mondial (mais oui !) l’Enseignement Assisté par ordinateur, EAO.
F. Lenoir, voir biblio.
cf biblio.
Je n’ai pas le nom du conférencier. Le propos est rapporté sur le site de France Culture.