La Grande Loge de Russie « a été fondée le 24 juin 1995 par la Grande Loge nationale française, réunissant d’abord quatre loges russes travaillant à l’époque sous la juridiction de la GLNF, fondées entre 1992 et 1994 ». Elle est reconnue par la Grande Loge unie d’Angleterre. Cependant, une Grande Loge unie de Russie, reconnue… par la Grande Loge de France, a vu le jour, en 2008, dans les convulsions qui ont accompagné la renaissance de la franc-maçonnerie russe, depuis la création de la Fédération de Russie dont le premier Président fut, de 1991 à 1999, Boris Eltsine – période où commencèrent, d’ailleurs, à circuler, dans la population, les termes d’oligarque et de kleptocrate…
Malgré les sévères restrictions aux libertés publiques qui se sont aggravées récemment dans le plus vaste État de la planète, la franc-maçonnerie n’y est apparemment jusqu’aujourd’hui ni réprimée ni interdite, quoique, supposément, elle n’y soit guère encouragée. Forte, si l’on peut dire, de quelques centaines de membres et sans doute convenablement surveillée, elle ne peut faire mieux que de se cantonner à quelques déclarations lénifiantes, à l’instar du Grand Maître de la Grande Loge de Russie, Andreï Vladimirovitch Bogdanov, qui s’exprime, le 8 avril dernier, à Rimini, en marge de la « Gran Loggia 2022 » du Grand Orient d’Italie (GOI), à laquelle il assiste :
« La seule chose que je peux dire (c’est nous qui soulignons), c’est que la Grande Loge de Russie a aidé les réfugiés ukrainiens fuyant vers le territoire russe et aussi ceux fuyant vers la Pologne ou la Roumanie », ajoutant que « la franc-maçonnerie régulière est restée l’un de ces ponts de dialogue entre les civilisations de la Russie et de l’Occident ».
Ces propos suscitent immédiatement la condamnation d’un autre invité présent au même Palais des congrès, le Grand Maître de la Grande Loge d’Ukraine, Anatoliy Dymchuk, qui s’exclame :
« En Russie, il y a un régime totalitaire, c’est pourquoi les francs-maçons libres, par définition, ne peuvent pas exister en Russie.»
Si, par extraordinaire, certains d’entre vous s’intéressaient à mon opinion, je dirais qu’il ne faut point s’étonner que, dans l’état de belligérance exacerbée où se trouvent ces deux nations, ne puisse, en toute quiétude, se manifester aucune convergence de vues. Chacun est, en quelque sorte, dans son rôle et n’y aurait-il pas quelque indécence à vouloir jouer les arbitres, à bonne distance du terrain ? À tous les sens de l’expression, du plus trivial au plus sacré, je m’en tiendrai à une injonction qui devrait résonner dans nos cœurs avec l’espoir intrépide de nos rituels : Fichez-leur la paix !
Merci pour ces mots qui devraient, à mon sens, être ceux qui résonnent dans toutes les obédiences…
Comme tu le dis : ces mots “devraient” résonner dans toutes les Obédiences… sachant que l’initiatique n’est pas le profane, mais que le profane encombre encore beaucoup d’initiés !