mer 27 novembre 2024 - 04:11

4 œuvres picturales de Victor-Abel Gagné (inspirées du style émulation)

Il s’agit de trois huiles sur toile de 75×119 cm réinterprétant les tableaux de loge au style émulation. Les études ont été principalement réalisées à partir des tableaux de l’Emulation Lodge of Improvement du peintre John Harris de 1845. L’oeil averti peut aussi y voir des influences de Josiah Bowring et des tableaux utilisés à ce jour dans les temples du Freemasons’ Hall de Londres. 

Pourquoi avoir réinterprété des oeuvres séculaires ? Tout simplement parce qu’il faut savoir être un homme qui sait vivre avec son temps sans pour autant être de son temps. S’extraire du tumulte de la modernité, prendre une nouvelle perspective, penser à l’extérieur de la boîte comme le proposent à foison les méthodes modernes de créativité, voilà des critères à ajouter à la boîte à outil de ceux et celles qui aspirent à voir au-delà des apparences.

Tremblement d’humanité : huile sur toile, 95x155cm

L’humanité est prodigieuse, il faut bien le reconnaître. Elle a acquis au fils des révolutions la force de ses ambitions. Elle sait répondre, entre autres, à la question de Schrödinger : « Qu’est-ce que la vie ? » Si elle comprend désormais la logique du vivant, notre force potentielle lui permettrait néanmoins de l’annihiler. Du tremblement de terre au tremblement d’humanité, n’y aurait-il pas qu’un pas ? 

Il y a des questions qui dérangent. Des questions que l’on préfère ne pas entendre lorsqu’elles vont a contrario de nos croyances ou de nos préférences. Mais d’où nous vient cette propension à accorder plus de crédit à ce qui nous plaît qu’à ce qui nous rebute ? De manière générale, il serait flou de tenter d’y répondre, mais en ce qui concerne le réchauffement de notre belle oasis, il n’est pas vain d’approfondir la question. Peut-être provient-elle du fait que, depuis plus de deux-mille ans, nous n’avons eu de cesse d’entendre et de lire sous des rapports différents que la nature est à notre service. Qu’il est même de notre devoir de la soumettre ! Car il n’y a pas que les boîtes de lait des supérettes qui sont stérilisées et conditionnées prêt à l’emploi. Certaines idées aussi ! Penser contre la domination de la nature serait en ce sens un acte contre-civilisationnel. Un acte que seul un esprit libre et sain peut concevoir.

Pour autant, était-ce mieux avant ? Probablement pas et la petite poussette de Michel Serres nous en dit long à ce sujet. Platon se plaignait déjà de la décadence de la nouvelle génération de l’époque. Pas mieux avant ! Pourtant, un certain ordre établi nous importe. Sans lui, comment former les bons esprits à la science et aux arts qui permettent en définitive de transmettre à l’édifice de la connaissance un peu plus d’acuité ?

Alors, on commence à comprendre d’où peuvent venir les difficultés qui consisteraient à dépasser le stade de la reconnaissance d’un des enjeux civilisationnels qui nous concerne tous. Un dépassement qui permettrait de ne plus poser la problématique de fin du mois contre fin du monde à l’instar de l’économiste Christian Gollier, pour que notre oasis ne souffre pas trop d’un tremblement d’humanité.

À méditer.

06 92 86 77 21

2 Commentaires

  1. John Harris a vécu de 1791 à 1873 et est surtout connu pour les planches qu’il a peintes pour Emulation Lodge of Improvement, aussi connue par son acronyme ELOI, en 1845. Elles mesurent six pieds sur trois pieds, soit environ 1,83m sur 91cm, et sont encore et toujours en usage à ce jour.
    Dans les années 1850, Harris a subi une série de virus qui l’ont rendu aveugle. Incapable de travailler, lui et sa femme Mary ont été parmi les premiers résidents de la première maison de retraite maçonnique. Construit à Croydon en 1850, il portait le nom d’Asile pour les francs-maçons âgés, dignes et déchus, et était le prototype des futures maison de retraite maçonnique.
    Un franc-maçon de Croydon, une ville de la banlieue sud de Londres, Forbes Cutler, a récemment recherché et découvert la tombe anonyme de John Harris dans un cimetière de ladite ville. À sa grande consternation, la tombe était sur le point d’être « réclamée » par le conseil local. Pour éviter cela, il a acheté le terrain au cimetière de Queen’s Road et les loges et les chapitres ont donné de l’argent pour ériger une pierre tombale appropriée.
    C’est ainsi que le 18 septembre 2018, un service commémoratif a été dirigé par le Révéré Timothy L’Estrange et que la pierre tombale a été dévoilée. Le Croydon Masonic Center a connu une affluence peu commune pour une réunion commémorant la vie de l’homme dont le travail a influencé les maçons au cours des 200 dernières années.

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