De notre confrère France Info
300 ans après la création du mouvement, la franc-maçonnerie et le secret qui l’entoure continuent de fasciner. Cette organisation a-t-elle un rôle déterminant dans les prises de décisions politiques ?
Sur Internet, les francs-maçons alimentent de nombreux fantasmes. Un article évoque par exemple “une secte qui menace les droits des peuples”, et une vidéo affirme déceler des signes adressés aux francs-maçons par Emmanuel Macron – qui dit en réalité “Paris” en langue des signes. Le mythe principal qui entoure les francs-maçons est celui d’une société secrète, qui dirigerait le monde. En réalité, les francs-maçons sont loin d’avoir tous les mêmes idées. “Il n’y a pas une franc-maçonnerie mais des franc-maçonneries, qui ne se sont pas forcément très amicales entre elles”, explique Emmanuel Kreis, chercheur associé au CNRS – Groupe Sociétés, Religions et Laïcités. Julien Giry, politicologue et chercheur à l’université de Tours (Indre-et-Loire), assure de son côté qu’il “n’y a pas un programme [ni] un parti franc-maçon”.
Une influence limitée
Malgré tout, certains francs-maçons ont pu avoir une influence sur le vote de certaines lois, notamment concernant la laïcité. “Il est bien connu que sur la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État, les francs-maçons jouaient un rôle assez essentiel”, concède Julien Giry, qui précise que la franc-maçonnerie “ne dirige pas la France en tout temps, en tout lieu et en tout moment”. Alors, pourquoi déchaîne-t-elle toujours autant de fantasmes ? C’est notamment à cause de son goût du secret. “Il y a un secret qui est réel, c’est que les francs-maçons n’ont pas le droit de révéler leurs frères, (…) et un secret aussi des pratiques rituéliques dans les loges”, indique Emmanuel Kreis.