13 septembre 1877 sur proposition de Desmons le convent du Grand Orient de France supprime de ses Constitutions l’obligation de la croyance en Dieu.
Frédéric Desmons, né le 14 octobre 1832, à Brignon, et mort le 4 janvier 1910, à Paris, est un pasteur docteur en théologie protestant, franc-maçon plusieurs fois grand maître du Grand Orient de France, et homme politique français, conseiller général en 1877 et député, sénateur du Gard en 1894. Il milite durant toute sa vie pour la liberté absolue de conscience. Frédéric Desmons et la Franc-Maçonnerie.
Frédéric Desmons est initié le 8 mars 1861 en franc-maçonnerie au sein de la loge L’Echo du Grand Orient. En 1867, il quitte sa loge-mère pour fonder, à Saint-Geniès-de-Malgoirès, un autre atelier, sous le nom distinctif de Le Progrès dont il devient le vénérable en 1870.Dès 1873, il entre au conseil de l’ordre du Grand Orient de France (GODF). Il reste vigilant à tous les vœux des loges concernant la suppression des références à l’existence de Dieu et à l’immortalité de l’âme et s’oppose, à de nombreuses reprises, aux « conservateurs » de l’obédience. Lors du convent de 1877, Frédéric Desmons est nommé rapporteur du vœu n° IX émanant de la loge La Fraternité progressive de Villefranche-sur-Saône, visant la révision de l’article 1er de la constitution du Grand Orient de France. À cette occasion, devant les représentants des loges, il prononce un discours au sujet de la formule de l’article premier de la constitution de 1849, qui va passer à la postérité et emporter l’adhésion enthousiaste d’une majorité de délégués du convent :« (…) Nous demandons la suppression de cette formule parce que, embarrassante pour les vénérables et les loges, elle ne l’est pas moins pour bien des profanes qui, animés du sincère désir de faire partie de notre grande et belle Institution qu’on leur a dépeinte, à bon droit, comme une Institution large et progressive, se voient tout à coup arrêtés par cette barrière dogmatique que leur conscience ne leur permet pas de franchir. Nous demandons la suppression de cette formule parce qu’elle nous paraît tout à fait inutile et étrangère au but de la Maçonnerie. […] Non.
Laissons aux théologiens le soin de discuter des dogmes. Laissons aux Églises autoritaires le soin de formuler leur syllabus.
Mais que la Maçonnerie reste ce qu’elle doit être, c’est-à-dire une institution ouverte à tous les progrès, à toutes les idées morales et élevées, à toutes les aspirations larges et libérales (…)
Cette proposition assortie de son discours aboutit à la fin de l’obligation de croyance en l’existence de Dieu pour les membres du GODF. Les historiens s’accordent sur le fait que Desmons n’a jamais soutenu l’idée d’un athéisme obligatoire au sein de la maçonnerie libérale, étant lui-même resté profondément déiste1. Devenu un personnage de premier plan, Frédéric Desmons est élu président du conseil de l’ordre du GODF à cinq reprises : de 1889 à 1891, de 1896 à 1898, de 1900 à 1902, de 1905 à 1907, et en 1909 jusqu’à sa mort en 1910.En 2017, une loge du Grand Orient de France porte le nom de « Frédéric Desmons Laïcité ».
Source : Wikipédia