jeu 30 octobre 2025 - 20:10

La démocratie… Monsieur de Tocqueville…

…c’est pas ce truc où on pourrait penser et écrire ce que l’on veut, ou je me trompe ?!

« Le despotisme démocratique est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages. Il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger »

 Alexis de Tocqueville – De la démocratie en Amérique (1835)

Voilà une bien étonnante déclaration de notre petit hobereau normand, tellement admiratif de la démocratie américaine dans un premier temps. Nous sentons qu’un long cheminement intérieur précède ce constat, somme toute assez pessimiste, de la pratique démocratique. Imaginons quel point d’orgue si Alexis de Tocqueville pourrait voir l’évolution inquiétante qu’elle a prise aujourd’hui aux Etats-Unis !

I- A LA RECHERCHE D’UN IDEAL A TOUT PRIX. MÊME JUSQU’EN AMERIQUE !

Alexis de Tocqueville (1805-1859)

Chose qui n’est guère anormale, Alexis de Tocqueville (1805-1859) est un homme qui a peur, comme héritier d’une histoire tragique qui le dépasse et l’oblige à s’entourer de sécurités diverses comme la notoriété, l’écriture, la distance et la théorie. Issu de la petite noblesse normande du Cotentin, il est de par sa mère, l’arrière-petit-fils de Malherbes (1721-1794) qui fut un homme des Lumières, protecteur des encyclopédistes et défenseur du roi devant la Convention, ce qui lui vaudra d’être guillotiné. Les parents de Tocqueville, eux-mêmes condamnés à mort, ne verront leur salut que par la chute de Robespierre. Toute son enfance va donc se dérouler dans le récit des horreurs de la Terreur. Très vite, il comprend que la noblesse, à laquelle il appartient, commit l’erreur de ne pas tenir compte de l’aspiration au pouvoir de la bourgeoisie et de l’amélioration du quotidien de la paysannerie et des ouvriers encore minoritaires dans les villes, mais dont il sentait la montée des revendications, différentes de celles de la bourgeoisie et donc conflictuelles à terme. Il pense, dans un premier temps, que la solution résiderait dans l’élaboration d’une monarchie constitutionnelle à la britannique comme le souhaitaient les Girondins avant leur élimination par Robespierre. Mais, il sait aussi que la France après l’épopée napoléonienne et la Restauration est une société figée, repliée sur des antagonismes féroces. Tocqueville craint les révolutions, comme le « remake » d’une tragédie personnelle et toute son œuvre va être une méditation sur la violence révolutionnaire. A 23 ans, il déclarera : « Une égalité raisonnable est l’état naturel de l’homme ». Ce qui ne lui amènera pas que des amis dans les milieux conservateurs ! Mais quel régime proposer pour parvenir à un équilibre politique ?

Vue de la statue de la liberté de NYC avec Manhattan
Vue de la statue de la liberté de NYC avec Manhattan

Fasciné par ce qu’il lit sur l’Amérique du Nord, il décide de s’y rendre pour étudier le fonctionnement de la démocratie qui lui apparaît comme un système idéal, « pour examiner scientifiquement les ressorts de cette vaste société américaine que personne ne connaît », et il va se livrer sur place à un très profond travail d’investigation. Son rêve étant aussi de se servir de son travail pour entrer en politique à son retour. Formidable regard sur la société américaine où rien ne lui échappe : le fonctionnement de la démocratie, les élections, le fédéralisme, la condition des noirs, la place des notables et des industriels, des hommes de la rue et la place fondamentale des multiples courants religieux de cette société laïque par essence, plus préoccupée par les fonctionnements de groupes que par l’État lui-même. Il écrit : « Le plus grand soin d’un bon gouvernement devrait-être d’habituer peu à peu les peuples à se passer de lui ». Pour lui, il faudrait lutter en France contre la centralisation administrative et mettre en place une forte indépendance des régions.

Au-delà de la théorisation, Tocqueville va devenir, précisément, un élu local très investi. Publié en 1835, son livre « De la démocratie en Amérique », va soulever certains enthousiasmes mais aussi de nombreuses critiques. Elu député en 1839, il vivra un « tournant social » vers 1846-1847 en découvrant à Manchester, en Grande-Bretagne, la misère ouvrière comme résultat d’un capitalisme sauvage à laquelle échappe momentanément la France, pays à majorité rurale. Dès 1835, il prône l’économie Sociale, les mutuelles, les coopératives, les caisses d’épargne. Il est favorable à la petite propriété et encourage la vie associative. C’est un homme pragmatique, confronté au réel, qui cherche à favoriser l’autonomie des individus et leur participation à la gestion des affaires communes. Il est, à l’époque, la figure même du démocrate. Il nourrit un rejet du socialisme après les violences de la révolution de 1848, mais il est partisan d’un choc fiscal pour éviter qu’une autre révolution recommence, il veut « remanier tout le système de façon à diminuer la charge des pauvres en augmentant un peu celles des riches ». Déjà à l’époque !

En restant en contact avec l’Amérique du Nord, Tocqueville, va évoluer cependant dans sa réflexion : il commence à voir, dans la démocratie américaine, ce qu’il appellera « La tyrannie de la majorité » par une opinion qui anéantit la liberté de penser. L’exemple le plus criant étant celui de l’esclavage qui aboutira à la guerre civile entre 1861 et 1865, que Tocqueville ne verra pas, mais dont il avait vu les prémices. Néanmoins, il pensait que la tyrannie de la majorité pouvait être contrebalancée par les institutions, la presse et les mœurs. L’autre danger que percevait également Tocqueville était que la démocratie peut conduire à une uniformité, un alignement de pensée digne de la banale dictature, loin de toute création, un alignement qui conduit à l’ennui le plus profond !

II- INTERIORISER LA DEMOCRATIE PAR LA TOLERANCE OU MOUILLER SA CHEMISE DANS L’ACTION ?

Il y a deux solutions pour tenter d’entrer en démocratie : participer à une action politique, s’« encarter » dans un parti qui s’en réclame ou se borner à l’envisager comme l’aboutissement d’une recherche intérieure qui ne nécessite nullement le militantisme.

Albert-Camus
Albert-Camus

Albert Camus, à l’exemple d’Alexis de Tocqueville, ne conçoit pas la démocratie sans une action pour l’installer et la protéger si elle est menacée. Au sortir de la résistance et de la libération, dans un texte célèbre de juillet 1948 intitulé : « Réflexions pour une démocratie sans catéchisme », il écrit (1) : « Il me semble que la démocratie, qu’elle soit sociale ou politique, ne peut se fonder sur une philosophie politique qui prétend tout savoir et tout régler, pas plus qu’elle n’a pu se fonder jusqu’ici sur une morale de conservation absolue. La démocratie n’est pas le meilleur des régimes. Elle en est le moins mauvais. Nous avons goûté un peu de tous les régimes et nous savons maintenant cela. Mais ce régime ne peut être conçu, créé et soutenu que par des hommes qui savent qu’ils ne savent pas tout, qui refusent d’accepter la condition prolétarienne et qui ne s’accommoderont jamais de la misère des autres, mais qui justement refusent d’aggraver cette misère au nom d’une théorie ou d’un messianisme aveugle. Le réactionnaire d’ancien régime prétendait que la raison ne réglerait rien. Le réactionnaire de nouveau régime pense que la raison réglera tout. Le vrai démocrate croit que la raison peut éclairer un grand nombre de problèmes et en régler presque autant. Mais il ne croit pas qu’elle règne, seule maîtresse, sur le monde entier. Le résultat est que le démocrate est modeste. Il avoue une certaine part d’ignorance, il reconnaît le caractère en partie aventureux de son effort et que tout ne lui est pas donné »…

Albert Camus – Portrait de la collection de photographies du New York World-Telegram et du Sun, 1957

Camus risquera la violence pour imposer et maintenir la démocratie. Toute son œuvre est marquée par cette problématique, son théâtre principalement. Peut-on rester les bras croisés quand la tyrannie exerce son pouvoir sans se révolter, y compris en mettant en balance la vie d’autrui, sommes-nous d’éternels Sisyphe, condamnés à rouler stupidement notre pierre vers le sommet par rapport aux ordres de dieux improbables ? Le moteur de la révolte doit-être animé alors par celui de la compassion qui lui est lié pour Camus. Il écrit, en 1951, dans « L’homme révolté » : « On comprend alors que la révolte ne peut se passer d’un étrange amour. Ceux qui ne trouvent de repos ni en Dieu ni en l’histoire se condamnent à vivre pour ceux qui, ne peuvent pas vivre : pour les humiliés ». Toute révolte pour instaurer un retour à la démocratie doit être transcendée, sous peine d’échec.

Épictète

Erreur, nous disent un grand nombre de philosophes de l’Antiquité ! Surtout dans un contexte gréco-romain, berceau intellectuel de la démocratie, mais où est largement pratiqué l’esclavage et la ségrégation. Les stoïciens et les épicuriens vont répondre par l’opposition fondamentale d’affirmer que toute résistance à la tyrannie est intérieure et que ma liberté de conscience est inattaquable car vécue de l’intérieur. Position qu’adopteront durant des années des peuples entiers dans le monde, soumis à la tyrannie desdites « démocraties populaires » … Une figure se détache particulièrement de ce contexte de l’Antiquité : celle d’Epictète (50-125 après J-C environ), grande figure du stoïcisme romain. Il est le révélateur de cette intériorisation : ancien esclave affranchi, il mesure parfaitement le cynisme d’une pensée qui n’est démocratique que pour une minorité, ce qui se traduit, en fait, par une aristocratie déguisée ! Pour lui, alors, le vécu de la liberté et de la rencontre avec l’autre ne peut qu’être intérieur, étranger à la théâtralisation d’un discours à la réalisation impossible. Mais, cette protection ne peut que s’accompagner d’un combat intérieur contre nos propres tyrans pour y établir une démocratie interne. Il écrit (2) : « En un mot la citadelle qui est en nous, et avons-nous chassé les tyrans qui sont en nous, ces tyrans que nous trouvons en nous chaque jour, régnant sur chacun de nous, tantôt les mêmes, tantôt différents ? ». Il ne faut pas s’émouvoir pour ce qui ne dépend pas de nous. Dans ce vécu intérieur, cependant, l’imagination ne doit pas prendre le pas : la raison doit y être toujours présente et nous inciter, malgré tout, à avoir une action sur le réel extérieur, avec discernement. Il écrit également (3) : « Ensuite, si l’imagination te tourmente (car cela ne dépend pas de toi), combats-la au moyen de la raison, lutte victorieusement contre elle, ne te laisse point prendre des forces et pousser sa pointe toujours plus loin en retraçant toutes les images qu’elle veut et comme elle le veut ». Pour les stoïciens, plus qu’une réalité, la démocratie est une utopie vers laquelle il faut tendre avec raison, mais en acceptant parfois les déceptions liées à la nature humaine.

III- UNE NOUVELLE DICTATURE PAR LE NIVELLEMENT ?

Carte électorale française
Carte électorale française

La démocratie, ce laboratoire de l’apprentissage de la liberté, court-elle le risque d’instaurer quelque chose de l’ordre d’une dictature idéologique ou celle de l’ennui, au pire une néo-religion ? Franchement, n’aurions-nous pas envie d’éclater de rire quand on cherche à nous vendre la marque démocratie ? En effet, les régimes les plus dictatoriaux s’en réclament : la République islamique d’Iran, la République populaire de Chine, la République démocratique de Corée, la République fédérale de Russie, les USA de Trump, l’ex-République démocratique d’Allemagne etc., plus ceux qui utilisent le vocable, dans nos pays occidentaux, pour couvrir des agissements de voyou ou couvrir des idéologies douteuses, comme celles d’extrême-droite. Ce sont souvent les utilisateurs du terme démocratie qui lui sont le plus nuisible ! De surcroît, nous constatons aussi que la pratique d’une réelle démocratie n’empiète pas sur la conservation d’un système symbolique qui ne fait aucune pression sur son fonctionnement normal et efficace : la Grande-Bretagne et les monarchies scandinaves en sont une parfaite illustration.

Michel Onfray

Existe, en France, une théâtralité de la démocratie, plutôt une « Comedia del arte », qui ferait que le mot démocratie, telle la Trinité, ne peut se concevoir qu’accompagné par république et laïcité ! Ce qui aboutit à une république qui se substitue à la religion d’État abolie en 1789. Religion avec ses rites, ses cultes, ses cérémonies, ses prêtres et même un « opus dei » qui pourrait être la Maçonnerie où flotte, de façon permanente, l’encens de la laïcité. Michel Onfray, dont on peut discuter les orientations philosophiques, nous dit de la laïcité dans le « JD News du mercredi 2 juillet 2023 : « Elle raille les habits sacerdotaux du clergé catholique, la soutane et la cornette, mais se prosterne avec componction devant les tabliers et cordons, les vêtements revêtus dans les loges maçonniques » ! D’autant que la République ne fut pas un modèle de démocratie : la Terreur, le pire des occupations coloniales avec Jules Ferry et les guerres qui vont s’en suivre, l’absence de démocratie réelle devant le peuple qu’on prétend pourtant souverain, c’est-à-dire maître constitutionnel et qui est dirigé par une poignée de notables qui défendent leurs intérêts, véritable oligarchie qui n’est pas sans nous rappeler l’Ancien Régime !

La Maçonnerie se doit de poursuivre sa réflexion sur ce qu’il en est de l’idéal (ou de l’utopie, c’est au choix !) du concept de démocratie et de la manière dont il est utilisé pour gouverner ou berner. Elle se doit aussi, en premier, analyser comment elle le vit dans ses propres structures…

IV- DEVINETTE : LA FRANC-MACONNERIE EST-ELLE DEMOCRATIQUE OU ELITISTE ? FOUTUE QUESTION !

Gustave Le Bon

Le célèbre anthropologue et sociologue Gustave Le Bon (1841-1931), qui inspirera les études de Freud sur la psychanalyse des masses, par son ouvrage « La psychologie des foules » (4) écrit dans « Hier et demain » : « Le véritable progrès démocratique n’est pas d’abaisser l’élite au niveau de la foule, mais d’élever la foule au niveau de l’élite ». Etrange réflexion permanente qui hante les groupes, y compris les discours de la Franc-Maçonnerie, sur le concept d’« élitisme ». Nous reviendrons naturellement sur l’origine du mot, mais dans son acceptation commune, il y a fort longtemps que la Maçonnerie ne représente plus une élite : elle le fut, peut-être, quand elle sortit de la « Royal Society », son berceau d’origine, mais ne le resta que peu de temps, car les savants du départ, gravitant autour de Newton, quittèrent rapidement l’Institution au profit de la noblesse et des entrepreneurs. Vieux conflit entre les intellectuels, les hommes de pouvoir et les hommes d’affaires. Problème récurrent qui met souvent à mal le « Mes Frères me reconnaissent comme tel » dans nos loges, chaque groupe social s’estimant représenter l’élite. Et ce, bien entendu, en laissant de côté le concept de démocratie qui passe à la trappe de l’oubli ou n’est que l’objet de discussions philosophiques sur ce qui se passerait « dehors », chez les profanes, eux qui manquent tellement d’esprit démocratique !

Il est amusant de constater, combien est vieille comme le monde, cette opposition entre élitisme et démocratie, particulièrement en occident. Sa source en est théologique et repose essentiellement sur le conflit entre les pélagiens et les augustiniens. Le pélagianisme fut une doctrine professée au IVe siècle par le moine irlandais Pelage et ses partisans, qui accentue la puissance du libre-arbitre au détriment de la grâce divine et qui prend racine dans la tradition grecque d’une certaine autonomie de la personne humaine jugée importante à son épanouissement, et d’une conception romaine du sujet et du contrat qui la lie aux dieux, comme une sorte de laïcité pour le choix de la croyance. Le pélagianisme a pour base la conception que l’homme peut choisir entre le bien et le mal. Cette idée, héritée du stoïcisme, est basée sur la conception que l’homme dispose librement de son corps et de sa raison. Sa volonté est toujours prête à affronter le choix de l’événement. Ainsi l’homme devient autonome de Dieu et engage avec lui des relations de totale liberté et Pelage rejette avec horreur toute prédestination, à commencer par l’idée de « péché originel ». L’une des conséquences psychologiques du système pélagien est que l’homme est responsable de son propre succès, le péché n’étant que l’échec et, dès lors la culpabilité n’est pas le résultat d’une punition extérieure, mais de l’insuffisance personnelle. Le « pécheur » est celui qui échoue et qui n’a pas fait sienne, la fameuse phrase : « Aide-toi, le ciel t’aidera » ! Bien entendu, en dépassant et en élargissant la querelle théologique, le contexte historique mettra le mot démocratie sur les origines pélagiennes du concept.

Face à Pelage, se dresse l’ombre de Saint Augustin et de la prédestination où le sujet choisit par Dieu de toute éternité, sauvé par la grâce divine, constitue l’élite, tandis que les « non-choisis » sont damnés pour l’éternité ! Cette vision du destin de l’homme a profondément influencé la pensée occidentale dans ses structures sociales et politiques et va même être l’une des composantes idéologiques de la Réforme protestante. Et nous connaissons l’influence du protestantisme sur la création de la Franc-Maçonnerie… L’une des dérives psychologiques en sera sans doute l’imaginaire de Michel Ramsay, la rattachant à l’image d’une chevalerie n’ayant jamais existé comme telle, mais se rattachant à une élite très théorique, choisie par les deux souverains : Dieu et le roi. Quelle belle prédestination, totalement rêvée, pour un fils de boulanger (Comme nous le rappelle Voltaire méchamment en se moquant de Ramsay qu’il détestait !). Bien entendu, la pensée augustinienne est par nature anti-démocratique puisque les « prédestinés » ont pour rôle de diriger ceux qui ne le sont pas. Cela étant, naturellement, « De droit Divin » !

L’un des grands sujets de réflexion de la Franc-maçonnerie serait le bien-fondé d’abandonner l’augustinisme élitisme au profit du pélagianisme démocratique. Comment ? En riant du concept d’élitisme comme le fait L’immense poète et philosophe indien Kabir, se moquant des docteurs de la loi, et qui écrit (5) :

« A chaque pas sont enterrés des prophètes,
la pourriture de leurs corps a formé la terre :
et c’est de cette terre qu’on a fait ton vase,
sais tu bien que c’est là-dedans que tu bois ? »

Nous retrouvons là notre unité fondamentale, notre « mêmité » comme dirait Ricoeur, le nez dans la poussière quand cesse l’altérité, ce grand jeu de l’illusion, qui nous ferait croire que nous échapperions au destin commun de notre disparition…

Bon, démocratiquement, on va s’arrêter là pour aujourd’hui !

 NOTES

(1) Maeso Marylin : « L’Abécédaire de Albert Camus » (Textes choisis). Paris. Ed. L’Observatoire. 2020. (Page 52).
(2) Epictète : De la Liberté. Paris. Ed. Gallimard. 1991. (Pages 66 et 67).
(3) Epictète : Du contentement intérieur. Paris. Ed. Gallimard. 1991. (Page 92).
(4) Le Bon Gustave : « La psychologie des foules ». Paris. Ed. Alcan.
 1905.
(5) Scheuer Jacques : « La mort vivante / Vie et mort dans la spiritualité indienne ». Paris. Ed. Almora. 2025. (Page 241).

 BIBLIOGRAPHIE

  • Bréhier Emile : Histoire de la philosophie. I/Antiquité et Moyen-âge. Paris. PUF. 1983.
  • Camus Albert : Oeuvres complètes. Paris. Ed. Gallimard. Collection La Pléiade.2006.
  • Duhot Jean-Noël : Epictète et la sagesse stoïcienne. Paris. Ed. Albin Michel.2003.
  • Epictète : Manuel. Paris. Ed. Flammarion. 20015.
  • Epictète : De l’attitude à prendre envers les tyrans. Paris. Ed. Gallimard. 1991.
  • Manzini Charlotte et Mélonio Françoise : l’Abécédaire de Tocqueville. Paris. Ed. De l’Observatoire. 2021.
  • Mélonio Françoise : Tocqueville. Paris. Ed. Gallimard. 2025.
  • Sénéque : Entretiens/Lettres à Lucilius. Paris. Ed. Robert Laffont. 1993. – Tocqueville Alexis de : Oeuvres complètes. Paris. NRF/ Gallimard. 1996.

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Michel Baron
Michel Baron
Michel BARON, est aussi conférencier. C'est un Frère sachant archi diplômé – entre autres, DEA des Sciences Sociales du Travail, DESS de Gestion du Personnel, DEA de Sciences Religieuses, DEA en Psychanalyse, DEA d’études théâtrales et cinématographiques, diplôme d’Études Supérieures en Économie Sociale, certificat de Patristique, certificat de Spiritualité, diplôme Supérieur de Théologie, diplôme postdoctoral en philosophie, etc. Il est membre de la GLMF.

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