mar 17 juin 2025 - 10:06

Le passage du premier au deuxième degré en Franc-maçonnerie

Accrochez-vous, car on va évoquer un moment « charnière » avec un clin d’œil et beaucoup de second degré (sans mauvais jeu de mots… ou presque !). Alors, qu’est-ce qui se passe quand on décide que notre cher Apprenti va monter en grade ?

Eh bien, les textes nous le disent : ce n’est PAS juste une petite étape de plus. Non, non, non ! C’est un « saut qualitatif » ! Imaginez Super Mario, mais au lieu de sauter sur un Goomba, il fait un changement de logique. Fini le mode silencieux où il observait les poussières s’accumuler. Notre initié sort de sa réserve, se met à construire activement son savoir. En gros, il a enfin le droit de parler un peu plus fort et commence à avoir un « impact social de sa démarche » (attention, il ne va pas encore diriger le monde, hein, juste peut-être donner son avis sur la couleur des rideaux du Temple).

Adieu l’observation un peu « passive de l’apprenti » ! Le Compagnon, lui, est un activiste ! Il se « met en route activement ». Et comment se met-il en route ? Avec « cinq voyages » ! Mais attention, ce ne sont plus des « épreuves » où on transpire et on tremble. Ce sont des « étapes de la connaissance », des « étapes actives d’exploration ». Un peu comme une chasse au trésor mystique, mais sans la carte (ou alors la carte, c’est l’univers lui-même, un « cryptogramme » géant!).
Ah, les voyages du Compagnon  Imaginez l’apprenti, frais comme un gardon, qui se lance dans cinq voyages pour passer au grade supérieur. Ce ne sont pas vraiment des « épreuves » au sens classique, plutôt une sorte de grand trip initiatique. L’idée, c’est d’explorer le monde de la connaissance, en passant par les Sens, les Arts et les Sciences, un peu comme un programme de développement personnel intensif version XVIIe siècle (ou plus tard, vu les variations !).
À chaque étape de ce périple un peu déjanté, on lui montre des « cartouches ». Pensez-y comme des pancartes sur le bord de la route de la connaissance. Sur ces pancartes, des listes : les arts libéraux, les ordres d’architecture, les sens, ou même la liste des grands initiés. Le problème ? Ces listes sont comme la météo en Écosse : elles changent tout le temps ! Apparemment, elles reflètent plus « l’esprit et les modes d’une époque » que ce qu’un ancêtre barbu aurait vraiment laissé. Donc, aujourd’hui c’est peut-être « Menuiserie, Doric, Ouïe, Einstein », et demain « Origami, Corinthien, Goût, Zinedine Zidane », qui sait ?
Et ce n’est pas tout ! Pendant qu’il déambule, notre apprenti (futur compagnon) est chargé d’outils. On lui en file généralement deux à la fois. Et là encore, mystère ! La séquence et le type d’outils sont incroyablement variables. C’est comme un tirage au sort à chaque voyage : « Félicitations, vous avez gagné… une truelle et un niveau ! Ah non, cette fois c’est un compas et un maillet. Rendez-vous au prochain voyage pour voir ce que la commission des rituels aura décidé ! ».

Le clou du spectacle, ce sont les directions. Parfois, on part vers le Nord et on revient par le Midi. D’autres fois, c’est l’inverse. Pourquoi ? Ne posez pas trop de questions, c’est symbolique ! Ça doit avoir un rapport avec l’orientation morale ou quelque chose comme ça.
En gros, ces cinq voyages sont censés lui apprendre le « métier » de constructeur (que ce soit pour de vrai ou dans sa tête), lui donner une boussole morale, et l’inviter « à explorer tous les domaines de la connaissance ». C’est un pack indivisible, « un tout dont on ne peut rien retrancher ». C’est le grand final du cycle de l’apprenti, après avoir perfectionné sa méthode et acquis des connaissances. Un vrai parcours du combattant… de la sagesse !

Et on vous apprend à marcher !Vous faites un petit pas de côté. Pas n’importe lequel, hein ? Un pas vers le sud, parce qu’apparemment, c’est là qu’il y a plus de lumière. C’est une sorte de petite incursion, un peu comme si vous vous lanciez dans une confrontation de votre super pensée avec celle des autres. Mais bon, c’est cool, parce que ça vous donne l’occasion, avec la parole, de papoter avec un copain pour vraiment bétonner votre manière personnelle de voir les choses. La dualité du dialogue est « obvie » (apparemment, c’est le mot branché pour « évidente »), mais quand vous êtes face à l’étoile et que vous touchez virtuellement (attention, virtuellement !) sa pointe basse droite, qui correspond à Vénus, la compréhension… eh bien, elle passe toujours par les sens. Faut croire que même les étoiles ont un côté terre-à-terre !

En gardant votre équilibre précaire sur le pied gauche, votre écart n’est pas non plus un saut de l’ange ; il ne dépasse pas la taille de votre corps. Et c’est là que ça devient intéressant : c’est du pied droit que Vénus est touchée. Oui, oui, du pied droit ! C’est une sorte de rencontre bizarre, un face-à-face de pied droit contre pied gauche avec… tadaaa ! l’homme primordial ! Il est là, inscrit dans l’étoile flamboyante, vous faisant face comme une image en miroir. Un peu comme si vous jouiez aux pieds avec votre reflet cosmique.

Bon, tout ça, c’est de la métaphore pour dire que vous explorez des trucs, un peu comme lors du quatrième voyage si vous suivez (celui des « Grands initiés », apparemment). Mais après avoir fait le zouave à toucher des étoiles avec les pieds, il devient impératif de se replier sur soi-même. Plus vous êtes allés loin dans votre « écart », plus cette envie de rester sous la couette de votre âme est forte. Heureusement, l’étoile vous ramène. Avec le 5ème pas (comptez bien !), vous revenez pile dans l’axe de son sommet, face à Jupiter (le siège de l’esprit, rien que ça !), et surtout, face au Delta lumineux. Ah, le Delta lumineux ! C’est le but ultime de toute cette mascarade initiatique.

Et pour couronner le tout, n’oubliez pas la géométrie sacrée ! Quand vous passez de la perpendiculaire au niveau, il faut absolument, toujours, éternellement, pouvoir retrouver l’équerre. C’est la règle, ne demandez pas pourquoi, mais essayer de comprendre. Enfin, pour finir votre voyage, sachez que du nord au midi, ça vous conduit… non pas au sud, mais à l’orient !

Et puis, roulement de tambour, vers 1737, arrive une « ajout important » : l’« étoile flamboyante » ! Ah, ce « pentagramme avec la lettre G au milieu » ! C’est le G qui a tout, mes amis ! C’est un G « très riche ». Ça ouvre de « nouvelles voies ». Le G, c’est pour la Géométrie (parce qu’il faut bien calculer son coup), c’est pour la Gnose (parce qu’on cherche la connaissance secrète), c’est pour la Génération (parce qu’on se réinvente), et c’est même pour l’Hermétisme et l’« art de la parole » (ouf, après tout ce silence, on a le droit de placer un mot !).

Ce mélange est « assez fascinant » ! On nous dit que ça articule « deux types de pensée » : l’« analytique » et l’« analogique ». La pensée analytique, c’est celle qui lit une carte « étape par étape, de manière logique, séquentielle ». C’est le GPS qui vous dit de tourner à droite dans 100 mètres. La pensée analogique, elle, cherche les « liens, les correspondances », voit le « paysage global », les « échos entre différents niveaux de sens ». C’est un peu comme si elle planait au-dessus de la carte et disait : « Mais oui ! Tout est connecté ! Le boulevard de la Sagesse mène à l’avenue de la Vérité ! ». C’est une pensée « plus verticale », j’imagine pour éviter de se prendre les pieds dans le tapis des préjugés. La Franc-maçonnerie, elle, « valorise cette capacité à jongler avec les deux ». Genre : « Soyez logique, mais voyez grand ! ».

Et ce grade de Compagnon est « plus opératif » ! Attention au piège ! Ce n’est pas « plus pratique, plus manuel » comme monter une commode suédoise. « Opératif », ici, ça renvoie à la « réalisation initiatique ». C’est le « travail sur soi qui devient central ». L’initié devient « son propre matériau à façonner ». Oui, vous avez bien lu. Vous êtes le chantier ! C’est « moins apprendre des choses que se transformer ». Comme le disait Oscar Wilde (un franc-maçon, apparemment) : le travail intellectuel bien fait, c’est presque aussi bien que le travail manuel. On parle même d’« œuvres », comme en alchimie ! Vous êtes votre propre Grand Œuvre !

Ce travail, cette « œuvre », ça implique de faire quelque chose de radical : « abandonner le vieil homme » ! Concrètement ? C’est jeter l’ego, les conditionnements, les préjugés… tout ce qui « nous enferme un peu ». Faut « se délester » ! C’est le grand vide-grenier de l’âme ! Faire de la « place pour penser plus librement », « remonter aux principes par soi-même ». C’est le « solve et coagula » des alchimistes : on dissout l’ancien, on le fige (symboliquement, hein, pas de panique), pour « reconstruire quelque chose de neuf, de plus authentique ». La « mort symbolique qu’on vit dans les rituels, vise justement cela ». Faire taire sa « volonté propre pour pouvoir renaître symboliquement » comme un bébé sage, prêt à apprendre.

Tout ce chemin est pavé de symboles « très présents » : les colonnes J et B (toujours là pour vous rappeler la dualité), l’équerre (pour être droit dans ses bottes), la pierre cubique à tailler (parce qu’on est encore un peu brut de décoffrage). On a l’impression d’entrer dans un « langage codé » ! C’est exactement ça ! Les symboles sont les « clés de ce langage ». Ce sont des « outils pour penser », pour comprendre le monde et où on fiche les pieds.

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on n’est « pas seul » à essayer de déchiffrer tout ça ! La « fraternité est vue comme essentielle » ! C’est la « pierre de fondation sur laquelle tout ce travail intérieur repose » (ouf !). Elle « soutient » ce cheminement.

Donc, pour résumer en riant un peu : le passage au grade de Compagnon, ce n’est « moins une accumulation de savoir qu’une vraie métamorphose intérieure ». On n’est pas à « Qui veut gagner des millions version ésotérique », non ! C’est un « cheminement vers une compréhension plus profonde de soi-même » (et peut-être de l’univers, si on a de la chance). Le but ? Atteindre une « forme de clarté », découvrir des « lumières insoupçonnées au cœur de l’énigme de l’existence » (genre : « Ah, c’était donc ça le sens de la vie ? Fallait le dire plus tôt ! »), .

Et la méthode dans tout ça ? Le rituel, les symboles qu’on répète ? C’est ça l’école ! C’est le « processus lui-même qui enseigne » ! Donc, même si on a l’air un peu bizarre à faire des trucs codifiés, apparemment, ça travaille en profondeur. Magique, non ?

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Solange Sudarskis
Solange Sudarskis
Maître de conférences honoraire, chevalier des Palmes académiques. Initiée au Droit Humain en 1977. Auteur de plusieurs livres maçonniques dont le "Dictionnaire vagabond de la pensée maçonnique", prix littéraire de l'Institut Maçonnique de France 2017, catégorie « Essais et Symbolisme ».

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