Lire la demande de droit de réponse ci-dessous à la demande de Philippe Guglielmi
La franc-maçonnerie, riche en traditions et en symboles, propose une multitude de rites et d’enseignements destinés à accompagner l’initié dans sa quête de perfection. Parmi ces voies, les ordres de sagesse du rite français occupent une place particulière. Ces degrés supérieurs, aussi appelés “grades de perfection”, offrent un approfondissement des principes déjà explorés dans les loges bleues (Apprenti, Compagnon, Maître) et ouvrent la porte à une réflexion plus subtile sur la connaissance, la sagesse et la nature humaine.
Une architecture unique : des degrés au service de l’éveil spirituel
Les ordres de sagesse du rite français se distinguent par leur structure en cinq étapes :
- L’Ordre du secret (ou quatrième ordre) : Il invite à la méditation sur les mystères cachés et les enseignements voilés du rite.
- L’Ordre de la parfaite harmonie (ou cinquième ordre) : Ce grade approfondit la quête d’unité intérieure et universelle.
- L’Ordre du grand prieuré (ou sixième ordre) : L’accent est mis sur les valeurs chevaleresques et la recherche d’un idéal moral et spirituel.
- L’Ordre du temple de Salomon (ou septième ordre) : Ce degré explore les liens entre la tradition biblique et la quête maçonnique.
- L’Ordre du sacré verbe (ou huitième ordre) : Considéré comme le sommet du rite, il confronte l’initié à la recherche ultime de la vérité et de la lumière.
Cette progression reflète un cheminement graduel, où chaque étape enrichit la compréhension de l’initié et approfondit sa capacité à vivre selon les valeurs maçonniques.
Une quête de connaissance au cœur des enseignements
Les ordres de sagesse se démarquent par leur accent mis sur la connaissance ésotérique et philosophique. Chaque degré introduit des textes anciens, des légendes, et des symboles qui incitent à une réflexion sur les grandes questions de l’existence :
- Quel est le but ultime de la vie ?
- Comment atteindre l’harmonie entre soi-même et le monde ?
- Quelle est la nature de la vérité et de la lumière ?
Cette quête n’est pas seulement intellectuelle ; elle est aussi spirituelle. L’initié est appelé à travailler sur lui-même, à polir sa pierre intérieure, et à incarner les idéaux maçonniques dans sa vie quotidienne.
La sagesse comme objectif ultime
Le terme “sagesse” ne doit pas être interprété de manière superficielle. Dans le cadre des ordres de sagesse, elle désigne une connaissance illuminée par une expérience intérieure profonde. Cette sagesse n’est pas seulement théorique ; elle se manifeste dans la manière dont l’initié agit dans le monde, avec justice, équilibre et amour pour l’humanité.
En ce sens, les ordres de sagesse du rite français dépassent le cadre de la simple transmission de savoirs. Ils offrent un cadre pour une véritable transformation intérieure, où l’initié devient non seulement un chercheur, mais aussi un porteur de lumière.
Un héritage universel
Bien que ces ordres soient particulièrement liés au rite français, leurs enseignements s’inscrivent dans une tradition universelle. Ils puisent dans des sources multiples : la philosophie antique, les enseignements bibliques, les traditions chevaleresques et les courants ésotériques de l’Europe.
Cette richesse témoigne de l’ambition du rite français : unir les héritages spirituels de l’humanité dans une quête commune de connaissance et de sagesse.
Une voie d’accomplissement personnel et collectif
Les ordres de sagesse du rite français ne sont pas une fin en soi, mais un moyen d’approfondir les principes fondamentaux de la franc-maçonnerie. Ils offrent une voie pour ceux qui souhaitent aller au-delà des enseignements des loges bleues et explorer des horizons philosophiques et spirituels plus vastes.
À travers cette quête de sagesse, l’initié découvre que le véritable savoir ne réside pas dans l’accumulation de connaissances, mais dans la capacité à les vivre pleinement et à les partager avec ses frères et avec l’humanité. Ainsi, les ordres de sagesse du rite français continuent d’inspirer ceux qui aspirent à unir la connaissance à la sagesse, et la sagesse à l’amour universel.
Les ordres de sagesse du rite français illustrent parfaitement la finalité ultime de la franc-maçonnerie : contribuer à la construction d’un être humain éclairé, capable de penser par lui-même et de rayonner autour de lui. Ils ne se limitent pas à une transmission mécanique de rituels ou de symboles, mais encouragent une véritable introspection, un questionnement perpétuel sur les mystères de l’existence.
Un apport à la société
Au-delà du développement personnel, ces enseignements trouvent une résonance dans l’engagement des initiés envers la société. En cultivant les vertus de sagesse, de justice et de fraternité, les membres des ordres de sagesse sont incités à devenir des exemples vivants de ces valeurs dans leurs communautés. Leur quête spirituelle ne s’arrête pas aux portes du temple : elle se prolonge dans leurs actions quotidiennes, qu’il s’agisse d’œuvrer pour le bien commun ou d’apporter leur soutien aux plus démunis.
Un cheminement intemporel
Dans un monde souvent marqué par l’incertitude et la fragmentation, les ordres de sagesse rappellent l’importance des traditions initiatiques comme source de stabilité et d’inspiration. Bien que ces enseignements aient été formulés il y a plusieurs siècles, ils restent d’une pertinence étonnante, offrant des réponses aux questionnements existentiels modernes. En mettant en avant des principes universels, ils transcendent les époques et les cultures, faisant écho à une quête humaine intemporelle.
La transmission, un devoir sacré
Pour que ces enseignements perdurent, la transmission reste au cœur des préoccupations des initiés. Chaque génération a pour responsabilité de préserver les rituels et les symboles tout en adaptant leur interprétation aux défis contemporains. Cette dynamique de renouvellement garantit que les ordres de sagesse continuent d’inspirer et d’éclairer les esprits, sans perdre leur essence originelle.
L’expérience intérieure avant tout
Enfin, il convient de souligner que le véritable trésor des ordres de sagesse ne peut être pleinement saisi par une simple description externe. Il s’agit d’une expérience profondément intime et intérieure, que chaque initié vit de manière unique. Les rituels, les textes et les symboles ne sont que des clés, invitant à ouvrir les portes d’une compréhension personnelle et à marcher sur un chemin de transformation.
En guise d’épilogue
Les ordres de sagesse du rite français nous rappellent que la quête de la sagesse est un voyage, et non une destination. Ils montrent que le véritable pouvoir de la franc-maçonnerie réside dans sa capacité à éveiller les consciences, à nourrir les âmes et à offrir une boussole pour naviguer dans le tumulte de l’existence.
Objet : Demande d’application du droit de réponse suite à la publication d’un article
Monsieur le Directeur de la publication,
A la demande de Philippe Guglielmi, Grand Vénérable du Grand Chapitre Général – Rite Français du Grand Orient de France, nous sollicitons un droit de réponse suite à la publication d’un article sur le site 450.FM.
Le 25 décembre 2024, vous avez publié un article intitulé Les ordres de sagesse du rite français : une quête de connaissance et de sagesse,
Dans cet article, l’auteur affirme que les ordres de sagesse du rite français se distinguent par une structure en cinq étapes, faisant apparaître huit ordres, dont voici la liste sur votre site :
1. L’Ordre du secret (ou quatrième ordre) : Il invite à la méditation sur les mystères cachés et les enseignements voilés du rite.
2. L’Ordre de la parfaite harmonie (ou cinquième ordre) : Ce grade approfondit la quête d’unité intérieure et universelle.
3. L’Ordre du grand prieuré (ou sixième ordre) : L’accent est mis sur les valeurs chevaleresques et la recherche d’un idéal moral et spirituel.
4. L’Ordre du temple de Salomon (ou septième ordre) : Ce degré explore les liens entre la tradition biblique et la quête maçonnique.
5. L’Ordre du sacré verbe (ou huitième ordre) : Considéré comme le sommet du rite, il confronte l’initié à la recherche ultime de la vérité et de la lumière.
L’auteur présente cette structure en s’appuyant sur le régulateur des chevaliers maçons, suivant le régime du Grand Orient de France, dont la copie illustre cette liste.
Manifestement, l’organisation des ordres de sagesse telle qu’elle est présentée dans cet article est inexacte.
Les ordres de sagesse du Rite Français ont été codifiés par la Chambre des Grades du Grand Chapitre Général, à partir des années 1771-1773. Ce travail s’est réalisé à partir de sept chapitres fondateurs, qui ont collationné des rituels pour constituer un recueil de 81 grades formant l’Arche du Rite Français, conservée à la Bibliothèque Nationale et patrimoine du Grand Orient de France et du Grand Chapitre général. Le 2 février 1784, ces sept chapitres fondateurs ont constitué le Grand Chapitre Général de France. Ce dernier représente l’assemblée générale de tous les Souverains Chapitres réguliers en France et est indissociable du Grand Orient de France. Cette consubstantialité a officialisé l’administration des grades postérieurs à la Maîtrise, sous l’autorité du Grand Chapitre Général, lors du convent du 17 février 1786.
Les séries de grades de cette Arche sont articulées autour des Ordres de Sagesse, tels qu’ils ont été définis dès mars 1784 par la Chambre des Grades du Grand Chapitre Général :
1. Le 1er ordre comprend tous les grades intermédiaires de la Maîtrise à l’Élu. L’Élu en est le complément.
2. Le 2e ordre comprend l’Écossais, tous les Écossais possibles, et ce qui y est relatif.
3. Le 3e ordre comprend le Chevalier d’Orient, ainsi que les grades et éléments y afférents.
4. Le 4e ordre comprend le Rose-Croix et ses éléments.
5. Le 5e ordre englobe tous les grades physiques et métaphysiques, ainsi que les systèmes adoptés par des associations maçonniques en vigueur.
Il n’existe donc pas de sixième, septième ou huitième ordre, comme l’écrit l’auteur de l’article.
À partir de cette structuration, la Chambre des Grades a codifié les rituels des quatre premiers ordres sous la direction de Roëttiers de Montaleau. Ces rituels étaient manuscrits, à l’image de ceux conservés dans l’Arche des 81 grades. Le Grand Orient de France, ainsi que le Grand Chapitre Général, se sont opposés à l’impression de ces rituels, dans le souci de préserver la tradition manuscrite.
Cette tâche était très lourde pour les chapitres, car il fallait recopier à la main plus de vingt cahiers manuscrits. Deux imprimeurs, Caillot et Brun, ont finalement réalisé une version imprimée de l’ensemble de ces vingt cahiers. Bien que cette version ne soit pas officielle, elle a rencontré un véritable succès en permettant aux chapitres d’éviter la lourde tâche de recopier les cahiers à la main. Cette version des rituels, dite “Hérédom”, datée de 1801, reprend les cahiers codifiés et validés en 1786 par la Chambre des Grades. Elle comporte quatre ordres parfaitement codifiés, suivant la tradition :
- 1er ordre : Grade d’Élu
- 2e ordre : Grade d’Écossais
- 3e ordre : Grade de Chevalier d’Orient
- 4e ordre : Grade de Rose-Croix
Toutes les recherches documentées sur ces points, faisant l’objet du droit de réponse, ont été publiées par la commission Histoire du Grand Chapitre Général dans l’ouvrage La Grande Histoire du Rite Français – 1773-2023 (Conform ed.) et pourront faire l’objet d’un article de fond, si vous le souhaitez. Les textes fondateurs sont tous disponibles dans les archives du Grand Chapitre Général et du Grand Orient de France.
Jean-Christophe Garrigues
Président de la Commission Histoire et Symbolisme de la Chambre d’Administration
Grand Chapitre Général – Rite Français du Grand Orient de France
Merci mon Frère K.A de ces précisions et compléments, car, admis dans les Ordres de Sagesse du GODF depuis 20 ans, je en me reconnaissais pas dans cet exposé.
TAF
Fort intéressant, pour une vision personnelle des Ordres de sagesses. Toutefois, le frontispice du Cahier des chevaliers maçon, expose explicitement 4 ordres et non 5, le 5ᵉ ordre étant un ordre administratif avec une histoire particulière ne faisant pas partie du phylum historique et initiatique des Ordres du Rite français tel que rédiger dans le cahier mis en exergue. Interpréter également le 4 Ordre comme un 7e ordre et le 5ᵉ comme un 8ᵉ est aussi une erreur, qui ne s’appuie sur aucune source sérieuse. Les trois premiers grades symboliques n’étant pas des ordres, qui sont des synthèses de différents grades. Il n’y a historiquement que quatre ordres au RF, 4ᵉ étant le “nec plus ultra” du rite. Le 5ᵉ dans les statuts généraux n’est qu’un ordre administratif et n’a qu’une courte existence cérémonielle, comme ordre blanc, après la mort de Montaleau (son discours historique précise d’ailleurs qu’il n’est pas au-dessus du 4ᵉ ordre). La version actuelle est une composition contemporaine plus “politique” qu’initiatique. Ceci étant, libre à chacun d’explorer ces voies selon ses croyances ou ses conceptions. Cependant, il est bon de poser pour cela le cadre, sans en déformer les contours, pour éclairer avec justesse le lecteur. Enfin, les tabliers sont ceux du Rite français de 1783-1786, peint à la main sur soie et assemblées par Mme Marie Pierre Husson pour le chapitre 001 du GCG du GODF (Lou Calen). Cdt.