mar 02 juillet 2024 - 00:07

Cette femme, aurait combattu au Moyen-âge aux côtés des moines guerriers contre les musulmans

De notre confrère caminteresse.fr – par Emma Derome

Jeanne d’Arc n’est pas la seule à avoir repoussé les Anglais. Les archéologues ont découvert les corps d’une vingtaine de guerriers chrétiens, dont celui d’une femme combattante, dans un château médiéval en Espagne. Il est possible qu’elle ait également participé aux batailles contre les Almohades.

Cette découverte a eu lieu dans un château espagnol, autrefois un bastion défensif et théâtre de confrontations entre chrétiens et musulmans au Moyen Âge. Les archéologues ont trouvé ces corps dans les fortifications de Zorita de Los Canes, situées au sommet de la vallée du Tage, à Guadalajara, au cœur de l’Espagne. Les restes de 25 individus, ayant vécu entre le XIIe et le XVe siècles, ont été analysés par des chercheurs de l’Université Rovira i Virgili (URV) en Catalogne et de l’Institut Max Planck en Allemagne. Leurs études montrent que tous, hommes et femmes, sont morts au combat.

Les blessures sont similaires L’objectif initial était de déterminer le régime alimentaire et le mode de vie de ces moines guerriers avant leur mort. Les résultats, publiés dans la revue Scientific Reports, révèlent également que parmi les 23 individus morts de manière violente, se trouvaient des moines guerriers, probablement de l’Ordre chevaleresque de Calatrava, ainsi qu’une combattante qui semble avoir lutté à leurs côtés. Les blessures mortelles, causées par des perforations ou des objets contondants, ont été trouvées sur les parties les plus vulnérables et les moins protégées par les équipements de l’époque, notamment “la partie supérieure du crâne, les joues et la partie interne du bassin”, précise Carme Rissech, chercheuse au département des sciences médicales fondamentales de l’URV, dans un communiqué.

C’est en analysant les proportions osseuses des chevaliers que la spécialiste a identifié la présence d’une femme parmi eux. En effet, les os du visage et du bassin la distinguent nettement des autres. Elle avait une stature moyenne, ni élancée ni trapue, mesurait 1m50 et était âgée d’environ quarante ans. Les blessures qu’elle a subies n’indiquent pas qu’elle était moins bien protégée que ses compagnons masculins. “Elle est peut-être morte de manière très similaire aux chevaliers masculins, et il est probable qu’elle portait une sorte d’armure ou de cotte de mailles”, a-t-elle ajouté. L’absence de signes de guérison autour de ses blessures montre qu’elle n’a pas survécu à ses blessures.

Une guerrière avec un régime alimentaire moins riche en protéines

En analysant le régime alimentaire de ces guerriers, appartenant à la haute société médiévale, une différence notable a été observée. Les moines guerriers de l’Ordre bénéficiaient d’un apport conséquent en protéines animales et en poissons marins, malgré la distance de leur position par rapport à la côte. En revanche, un niveau de consommation de protéines plus faible a été découvert chez cette femme, suggérant qu’elle avait un statut social inférieur. Une hypothèse envisagée est qu’elle ait été une servante appelée à prendre les armes. Cependant, cette piste n’est pas privilégiée : “son travail de servante aurait laissé des traces sur ses os, des indicateurs de certains types d’activités physiques que l’on pourrait désormais identifier”, explique Carme Rissech.

Son squelette, en revanche, présentait des caractéristiques similaires à celles des autres moines guerriers, notamment des traces d’entraînement au maniement de l’épée. “Je pense que ces restes appartiennent à une guerrière, mais une analyse plus approfondie est nécessaire pour déterminer dans quelle mesure cette femme est contemporaine des autres chevaliers”, a indiqué la chercheuse.

L’Ordre de Calatrava, fondé en Espagne en 1158, était similaire à celui des Templiers. Ces combattants étaient recrutés parmi la basse noblesse et, en devenant chevaliers de l’ordre, faisaient vœu de protéger les forteresses construites par les musulmans et reprises par les chrétiens, telles que celle de Calatrava ou le château de Guadalajara, qui a changé de mains à plusieurs reprises dans ce contexte de guerre. Ces chevaliers faisaient également vœu de pauvreté, mais, comme l’a montré cette étude, ils continuaient à se nourrir comme des nobles.

1 COMMENTAIRE

  1. Cette découverte remet au jour l’hypothèse de “femmes-chevaliers” ou de “chevalières”. Bien que l’icionographie et les récits n’en fassent pas mention, des historiens pensent que des femmes (issues de la noblesse, petite comme ici) ont été initiées au maniement des armes et à l’équitation guerrière. D’aucun (frank ferrand entre autres) jugent que Jeanne d’Arc était l’une d’entre elles. En effet, cela expliquerait que cette très jeune fille (morte à 19 ans, donc ayant débuté “sa carrière” vers 16), “gardienne de moutons”, fille d’un “laboureur” (donc en fait petit propriétaire terrien) ait pu d’emblée caracoler à cheval d’une main (car tenant sa bannière de l’autre) en armure et participer aux combats, et en imposer aux colosses tels que Gilles de Ray, la Hire, Xaintrailles.

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Alice Dubois
Alice Dubois
Alice Dubois pratique depuis plus de 20 ans l’art royal en mixité. Elle est très engagée dans des œuvres philanthropiques et éducatives, promouvant les valeurs de fraternité, de charité et de recherche de la vérité. Elle participe activement aux activités de sa loge et contribue au dialogue et à l’échange d’idées sur des sujets philosophiques, éthiques et spirituels. En tant que membre d’une fraternité qui transcende les frontières culturelles et nationales, elle œuvre pour le progrès de l’humanité tout en poursuivant son propre développement personnel et spirituel.

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