mar 15 octobre 2024 - 02:10

10 mai : “Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition”

Et ce depuis 2006 ! Le 10 mai, la France célèbre désormais la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition ». Cette date a été choisie en référence à la loi Taubira, adoptée le 10 mai 2001, qui reconnaît la traite et l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.

Christiane Taubira

La loi, portée par la députée Christiane Taubira, a marqué un tournant dans la reconnaissance officielle par la France de l’ampleur des atrocités commises pendant ces périodes sombres de l’histoire. Les cérémonies et événements organisés ce jour-là ont pour but de :

  • honorer la mémoire des victimes. Il s’agit de se souvenir de ceux qui ont souffert et perdu la vie à cause de l’esclavage et de la traite négrière transatlantique et dans l’océan Indien ;
  • éduquer les générations actuelles et futures. Ces commémorations visent à informer le public sur l’histoire de l’esclavage et de ses abolitions successives afin de transmettre la mémoire de cette tragédie ;
  • combattre le racisme et la discrimination. En reconnaissant les impacts à long terme de l’esclavage sur les sociétés contemporaines, cette journée vise à lutter contre le racisme et toutes les formes de discrimination qui en découlent ;
  • valoriser le patrimoine culturel des descendants d’esclaves. C’est aussi l’occasion de mettre en lumière et de célébrer les contributions culturelles, économiques, politiques et sociales des descendants d’esclaves à la société française ;
  • encourager le dialogue et la réconciliation. La journée invite à la réflexion et au dialogue sur l’histoire commune, en favorisant une compréhension plus profonde des injustices du passé pour construire un avenir partagé plus équitable.

La date du 10 mai sert ainsi de rappel annuel de la nécessité de reconnaître pleinement l’histoire de l’esclavage, de réfléchir à ses conséquences durables et de s’engager dans la construction d’une société respectueuse des droits et de la dignité de tous ses membres.

La France est le premier État et demeure le seul qui, à ce jour, ait déclaré la traite négrière et l’esclavage crime contre l’humanité.

Marivaux

En cette journée de commémoration, pourquoi ne pas s’intéresser à Marivaux (1688-1763) et à L’Île des esclaves, une comédie en un acte de 11 scènes et en prose représentée pour la première fois le lundi 5 mars 1725, à l’Hôtel de Bourgogne par les Comédiens Italiens.

Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, plus couramment appelé Marivaux, est un écrivain du XVIIIe siècle, période qui correspond au siècle des Lumières en Europe. Cependant, son œuvre s’inscrit davantage dans la première moitié du siècle, et il est souvent associé à la Régence et au début du règne de Louis XV, plutôt qu’aux figures emblématiques des Lumières telles que Voltaire ou Diderot, qui marqueront la seconde moitié du siècle.

Marivaux est surtout connu pour ses pièces de théâtre et ses romans, qui explorent les complexités de l’amour et les subtilités psychologiques des relations humaines. Ses œuvres les plus célèbres incluent des pièces comme Le Jeu de l’amour et du hasard, Les Fausses Confidences, ou L’Île des esclaves. Ces œuvres se caractérisent par un usage raffiné de la langue et une analyse fine des sentiments et des rapports sociaux.

Bien que Marivaux n’ait pas été un philosophe des Lumières au sens strict, son travail est imprégné de l’esprit de cette période, remettant en question les structures sociales et les normes, et réfléchissant sur la nature humaine avec une finesse et une ironie qui le rapprochent des thématiques des Lumières. Son intérêt pour l’individu et ses sentiments, ainsi que sa critique de la société à travers des dialogues vifs et un jeu sur les classes et les conventions sociales, reflètent les questionnements de l’époque.

Marivaux a aussi contribué au journalisme, un genre en plein essor à cette époque qui a servi de vecteur aux idées des Lumières. Il a fondé et rédigé des articles pour des journaux tels que Le Spectateur français. Sa curiosité pour les affaires courantes et son engagement dans la critique sociale démontrent un lien avec le mouvement intellectuel de son temps, même s’il est plus indirect comparé aux philosophes plus tardifs du siècle des Lumières.

L’Île des esclaves est une des lectures recommandées pour le 10 mai, lors de la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition ». Même si la pièce ne traite pas directement de la traite négrière historique ni de l’esclavage tel qu’il a été pratiqué jusqu’au XIXe siècle, elle offre une réflexion sur les thèmes de la domination, de la liberté, de l’égalité et de la condition humaine, qui sont pertinents dans le contexte de cette commémoration.

La pièce peut servir de point de départ pour des discussions sur la façon dont le pouvoir et le statut social influencent les relations humaines et sur l’importance de l’empathie et du respect mutuel, des valeurs antithétiques à l’esclavage. Cependant, il est important de noter que la pièce est une œuvre de fiction du XVIIIe siècle et qu’elle aborde ces thèmes de manière allégorique et satirique. Elle ne reflète pas l’horreur réelle de la traite négrière et de l’esclavage, qui sont des événements historiques d’une grande gravité.

Paris, Hôtel de ville

L’Île des esclaves de Marivaux est une pièce qui recèle cependant plusieurs leçons, souvent exprimées avec subtilité et ironie.

 La pièce se déroule sur une île fictive où les rôles de maîtres et d’esclaves sont inversés. Cette inversion force les personnages à reconsidérer les dynamiques de pouvoir et les injustices du système féodal et esclavagiste de l’époque. C’est une critique de la rigidité des structures sociales et une invitation à réfléchir sur l’égalité fondamentale entre les êtres humains.

Les personnages de maîtres se retrouvent dans la position de leurs esclaves et vice versa, ce qui les conduit à un processus d’introspection et de révélation sur leurs propres défauts et ceux des autres. Cela suggère que l’environnement et les circonstances peuvent influencer notre comportement et que nous sommes tous capables de changement.

En mettant en lumière les travers des maîtres, la pièce critique l’orgueil et la cruauté qui découlent souvent de la possession du pouvoir. C’est un avertissement contre l’abus de pouvoir et un plaidoyer pour la compassion et l’humanité.

Jean-Baptiste Carpeaux,1868 “Pourquoi naître esclave ?”

La pièce encourage à se mettre à la place de l’autre pour mieux comprendre sa situation. Cette empathie est présentée comme une vertu qui permet de briser les barrières sociales et de favoriser une société plus juste et plus équilibrée.

Les personnages principaux, en traversant des épreuves, apprennent des leçons importantes sur eux-mêmes et sur les autres. La pièce suggère que les difficultés peuvent servir d’opportunités pour grandir et s’améliorer.

Marivaux utilise souvent ses personnages pour se moquer de la vanité et de la superficialité de la noblesse de son époque. La pièce est truffée de dialogues qui révèlent les ridicules des personnages hautains et montre que la valeur d’une personne ne se mesure pas à son statut social.

L’île devient un lieu où le dialogue et la communication ouvrent la voie à la compréhension et à l’égalité. La pièce illustre comment la parole et l’écoute peuvent être des instruments de changement social.

L’Île des esclaves reste donc une œuvre intemporelle qui continue d’inviter les spectateurs à réfléchir sur la condition humaine, l’équité sociale et la capacité à se transformer. C’est un exemple précoce de littérature engageant le lecteur dans une réflexion sur des thèmes toujours d’actualité, comme l’injustice sociale et le pouvoir.

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En en quoi les fils de la Lumière, au fil de siècles, ont œuvré pour l’abolition de l’esclavage

Les francs-maçons ont souvent été associés à divers mouvements progressistes, y compris la lutte contre l’esclavage et la traite négrière. La franc-maçonnerie étant fondée sur des principes d’égalité, de liberté et de fraternité, qui sont en opposition directe avec les pratiques de l’esclavage et de la traite des êtres humains, ces valeurs ont incité de nombreux maçons à prendre position contre ces injustices.

Au XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie a eu une influence notable sur les philosophes des Lumières, dont beaucoup prônaient la raison, le progrès social et l’abolition des pratiques inhumaines comme l’esclavage. Des figures des Lumières comme Voltaire, Montesquieu et d’autres étaient soit francs-maçons, soit proches des idéaux maçonniques, et ont écrit contre l’esclavage.

Certains francs-maçons ont joué un rôle actif dans le mouvement abolitionniste. Par exemple, le maçon britannique William Wilberforce a été un leader clé dans le mouvement pour l’abolition de la traite des esclaves au Royaume-Uni. Et Victor Schœlcher en France.

Certaines loges, en particulier celles en Europe et dans les Amériques, ont accueilli des discussions qui ont aidé à propager des idées anti-esclavagistes et à influencer l’opinion publique et la législation contre la traite négrière.

Aux États-Unis, des loges composées de membres afro-américains, comme la Prince Hall Freemasonry, ont été formées, fournissant un soutien et une plateforme pour les leaders noirs qui ont lutté contre l’esclavage et pour les droits civils.

Les francs-maçons ont permis à certains de promulguer des réformes et de soutenir des lois en faveur de l’abolition de l’esclavage dans différents pays.

Les maçons ont soutenu des révolutions, comme la Révolution française et les guerres d’indépendance en Amérique latine, qui comprenaient des composantes anti-esclavagistes et des principes d’égalité pour tous les hommes.

Il est important de noter, toutefois, que la franc-maçonnerie n’est pas monolithique et qu’il y a eu des maçons et des loges à différentes périodes qui n’ont pas nécessairement adhéré à ces idéaux ou pris position contre l’esclavage. Comme tout mouvement de grande envergure et d’histoire longue, il y a eu une diversité d’opinions et d’actions parmi ses membres.

Victor Schœlcher photographié par Étienne Carjat

Revenons sur Victor Schœlcher (1804-1893), surtout connu pour sa participation déterminante à l’abolition de l’esclavage de 1848.

Victor Schœlcher est effectivement célèbre pour son rôle crucial dans l’abolition de l’esclavage en France en 1848. Moins connue est son appartenance au Grand Orient de France, l’une des plus grandes obédiences maçonniques du pays, ce qui s’inscrit dans le cadre plus large de son engagement républicain et de ses luttes pour la justice sociale.

En tant que membre du Grand Orient de France, Schœlcher a intégré une sociabilité qui valorisait les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité. Ces principes fondamentaux de la franc-maçonnerie résonnaient avec ses propres convictions républicaines et son combat abolitionniste. À travers la franc-maçonnerie, il a pu échanger des idées et collaborer avec des hommes qui partageaient des convictions similaires en matière de progrès social et de réformes démocratiques.

Le Grand Orient de France a été un foyer de pensée libérale et républicaine, particulièrement actif au XIXe siècle, lorsque la France était en proie à des luttes politiques entre monarchistes, bonapartistes, républicains et autres forces politiques. Schœlcher, comme beaucoup d’autres membres du Grand Orient, a œuvré pour la consolidation de la République et la défense de la laïcité, en opposition aux influences de l’Église catholique dans les affaires de l’État. Cet engagement a influencé sa manière d’aborder les droits humains, y compris la question de l’esclavage.

Son activité maçonnique a également pu jouer un rôle dans la façon dont il a mené son action politique. La maçonnerie met un point d’honneur à la discussion rationnelle et éclairée, à la recherche de la vérité et au dévouement à l’amélioration de la société, des principes qui se reflètent dans la manière dont Schœlcher a abordé l’abolition de l’esclavage : avec un mélange de passion morale et de rigueur intellectuelle.

En tant que franc-maçon, Schœlcher a aussi puisé dans l’atmosphère de camaraderie et le soutien de ses frères maçons pour mener ses campagnes abolitionnistes et républicaines. Les loges maçonniques étaient des lieux où l’on pouvait discuter librement des idées progressistes, ce qui était particulièrement important dans un contexte où les républicains étaient souvent sous la surveillance ou la censure du pouvoir en place.

Victor Schœlcher par C215 – Musée de la franc-maçonnerie

L’engagement de Schœlcher au sein du Grand Orient de France est donc une facette essentielle de sa biographie qui souligne l’interconnexion entre ses activités maçonniques et son militantisme politique. Cela reflète la tendance de nombreux réformateurs sociaux du XIXe siècle à s’engager dans la franc-maçonnerie, voyant dans ses idéaux et ses réseaux un levier pour le changement social et politique.

L’initiation de Schœlcher

Au terme de sa formation au lycée Louis-le-Grand à Paris, dans les dernières années de la décennie 1810, Victor Schœlcher était sur le point de rejoindre la société secrète connue sous le nom de La Compagnie franche des Écoles. Sans doute une association d’étudiants au lycée Louis-le-Grand. Cependant, il y a peu d’informations disponibles sur cette société en particulier, et le terme pourrait être utilisé de manière générique pour désigner une société secrète ou un cercle d’étudiants engagés dans des discussions intellectuelles ou politiques, ce qui était commun dans les établissements d’éducation pendant cette période.

Par la suite, selon les informations que nous avons pu rassembler, il aurait été initié en 1822, à l’âge de 18 ans, à la loge « Les Amis de la Vérité » du Grand Orient de France. Victor Schœlcher a aussi fréquenté la société secrète Aide-toi, le ciel t’aidera, et ultérieurement, la Société des Droits de l’Homme. D’après le Fichier Bossu de la Bibliothèque nationale de France, on pourrait croire que Schœlcher a été en contact avec la loge « L’École de la Sagesse et du Triple Accords Réunis » à Metz en 1822, mais il s’avère que c’était en fait son frère de sang, Marc-Antoine.

François Mitterrand en 1988

Mais nous savons aussi que, pour nombre de Français, le 10 mai est une date marquante dans l’histoire politique française, car elle représente le jour où François Mitterrand a été élu Président de la République française, battant le président sortant Valéry Giscard d’Estaing. Cette victoire a eu une signification historique pour plusieurs raisons : changement politique majeur, consolidation de la gauche,  réformes sociales et économiques, alternance démocratique, impact culturel et politique étrangère.

Le 10 mai est donc resté dans les mémoires comme un moment pivot, non seulement pour la gauche française mais aussi pour la nation tout entière, symbolisant une réorientation politique et sociale importante. Pour beaucoup, c’est un jour de célébration de la démocratie et de réflexion sur le progrès social et politique.

3 Commentaires

  1. En tant que professeur d’Histoire-Géographie, et Historien Chercheur focalisé sur justement la Traite Negrière en Afrique Centrale, et son héritage socio culturel via les Afro descendants dans les Amériques, je suis tout à fait d’accord avec tout ce que l’autrice a dit dans cet article sur les faits historiques et les commemorations du 10 Mai, autour de la Traite Negrière Transatlantique et l’esclavage.
    D’ailleurs parlant de la France comme l’unique pays avoir reconnu la Traite Negrière, étant un Crime contre l’Humanité, je dois dire que moi Historien, j’attends toujours que les autres pays, ex puissances esclavagistes, emboîtent le pas à la France, je pense notamment au Portugal, à l’Espagne, à la Grande Bretagne et aux Pays-Bas (Provinces Unies pendant la période esclavagiste). Ces 4 pays ont pratiqué de façon industrielle la Traite Negrière pendant 3 et 2 siècles, et ils ont a tiré des bénéfices collossaux, tant au niveau des individus, qu’au niveau de l’ensemble du pays dans chaque pays respectif.
    Mais malheureusement, l’amnésie volontaire (il faut le dire) de ces 4 pays fait, qu’ils ne veulent pas regarder en face les horreurs de la Traite Negrière, ni présenter des excuses officielles (exceptés les Pays-Bas qui l’ont fait en 2021), et pire des pays comme le Portugal présente dans leurs manuels scolaires, l’esclavage avec la colonisation comme une œuvre civilisatrice, c’est une injure grave à la mémoire des victimes mortes (d’autres engloutis dans l’océan, donc sans tombes), et survivantes, qui ont souffert durement dans leur chair et âme.

    Alors pour revenir à l’article, comme on est toujours apprenant dans la vie, j’ai beaucoup appris de ce côté maçonnique de Schoelcher et de ses compagnons qui l’ont accompagné dans ce combat abolitionniste, et côté maçonnique de Schoelcher qui comme l’a dit l’autrice, est peu connu du public et/ou de beaucoup des gens. Et j’ai beaucoup appris aussi sur le côté maçonnique des autres abolitionnistes, merci beaucoup l’autrice.

    Et merci beaucoup d’avoir pensé faire ce lien entre cette journée du 10 Mai et le côté maçonnique, qui est le dessus des cartes de ce qui fut ce combat de longue haleine abolitionniste. Ce lien que vous avez fait c’est très ingénieux, fondamental et profond pour que les gens sachent (pour ce qui ne le savent pas) le côté officiel de l’histoire de la Traite Negrière (les faits historiques), et le côté officieux peu connu des gens, de ce crime contre l’humanité (combat maçonnique pour l’abolition de la Traite Negrière).
    Pour ceux qui veulent savoir de mes travaux de recherche en Histoire mais aussi en Sociologie (car je suis aussi Sociologue), voici le lien de mon profil sur la plateforme en ligne academia.edu où je publie la plupart de mes recherches historiques et des Sciences Sociales sur internet: https://ufrrj.academia.edu/SAMBAAxel

  2. Bonjour
    Article très intéressant, mais avec quand même un oubli Majeur…
    Voulu ou pas?
    Nombreux ont été les propriétaires planteurs de Louisiane et des îles françaises et anglaises des caraïbes Francs-Maçons, qui ont profité de la “traite négrière” originaire d’Afrique. Comment ont-ils pu vivre avec cette dichotomie omni présente???
    A lire absolument pour en savoir beaucoup plus sur le sujet: “Les Mondes de l’Esclavage. Une histoire comparée” au Seuil, sous la direction de Paul Ismard et la coordination de Benedetta Rossi et Cécile Vidal.
    Dominique DAFFOS

    • Je pense que vous avez mal lu et compris l’article, en parlant de ce que vous appelez “oubli majeur” (de la part de l’Autrice de cet article), qui en réalité ne l’est pas, si ce n’est pas votre mauvaise compréhension qui vous le fait penser. Il est dit dans cet article que, la franc maçonnerie n’est pas monolithique, et donc malgré que beaucoup de franc maçons étaient pour l’abolition de la Traite Negrière Transatlantique et l’Esclavage, d’autres maçons n’étaient pas impliqués dans ce combat.
      Donc ainsi ils pouvaient être francs maçons et pratiquer la Traite Negrière et/ou être pro Traite Negrière Transatlantique, ce n’est pas un oubli majeur de la part de l’autrice de cet article, ni une dichotomie omnipresente de la part de ces maçons pro esclavagistes à cette époque comme vous le dites, car la Franc maçonnerie est apolitique, non confessionnelle, donc chaque maçon est libre de faire ce qu’il veut, même en opposition des autres maçons qui s’engagent dans un combat aussi populaire soit-il (comme celui de l’abolition de la Traite Negrière à cette époque), sans que cela soit vu comme une contradiction ou une dichotomie de la part des maçons qui ne s’engagent pas dans ce combat. Voilà. Un exemple emblématique parmi tant d’autres sur cet aspect : Georges Washington était franc maçon et propriétaires des esclaves (comme vous l’avez sur les propriétaires planteurs dans votre commentaire); l’achat, l’exploitation et la vente des esclaves faisait partie de son héritage familial. Son futur successeur Abraham Lincoln était aussi un frère lumière (franc maçon donc), mais il était abolitionniste et ce fut sous sa présidence et avec son implication directe, que la constitution des Usa fut modifiée pour abolir le statut des esclaves et reconnaître tous les citoyens étatsuniens égaux, et donc la fin officielle de l’esclavage aux Usa. Bien qu’après cet amendement constitutionnel, le système segrégationniste fut installé officiellement, avant qu’il soit aboli à son tour (bien que les séquelles persistent jusqu’à présent, ce qui est naturel quand un système perdure avant son abolition).
      Donc voilà comment la franc maçonnerie a fonctionné vis à vis de la Traite Negrière Transatlantique et son abolition, et ainsi il n’y a pas dichotomie entre être maçon, propriétaire des plantations avec des esclaves et/ou propriétaires des esclaves à cette époque. Je parle de cette époque, car aujourd’hui naturellement à mon humble avis, tout maçon est contre toute forme d’esclavage.
      Quant à votre suggestion sur ce livre, je pense que c’est bien pour ceux qui n’en savent pas beaucoup sur la Traite Negrière Transatlantique et l’Esclavage.

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Alice Dubois
Alice Dubois
Alice Dubois pratique depuis plus de 20 ans l’art royal en mixité. Elle est très engagée dans des œuvres philanthropiques et éducatives, promouvant les valeurs de fraternité, de charité et de recherche de la vérité. Elle participe activement aux activités de sa loge et contribue au dialogue et à l’échange d’idées sur des sujets philosophiques, éthiques et spirituels. En tant que membre d’une fraternité qui transcende les frontières culturelles et nationales, elle œuvre pour le progrès de l’humanité tout en poursuivant son propre développement personnel et spirituel.

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